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"Ci CL
' BULLETIN ET MÉMOIRES
bB LA
SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE
D£ LA CHARENTE
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Angouléoie, Imprimerie Chareniaise de G. Cuassbionac.
rempart Desaiz, 26.
:^
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BULLETIN
BT
MÉMOIRES
OB LA
SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQ.UE
ET HISTORIC^UE
DE LA CHARENTE
ANNEE 1 892
SIXIEME SERIE TOME II
A ANGOULEME
CHEZ L. COQUEMARD
Libraire de la Société archéologique et historique de la Charente
RUB DU MARCHE, N« 9
M DCCC XQIII
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^^
La Société n*accepte en aucune manière la solidarité des
opinions émises dans les travaux insérés au Bulletin,
(Article 21 du Règlement.)
^
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Jb^>-^*^/^^.i.^^
AVANT-PROPOS
ETAT
DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE
DE LA CHABKNTE
AU 31 DECEMBRE 189SI
BUREAU
MM.
Président, — Touzaud.
Vice-Président, — Boissonnadk.
Secrétaire, — Warisse.
Secrétaire adjoint, -— Dbsbbcbs.
Trésorier, — J. Callaud.
Conservateur du Musée, — Emile Biais.
Conservateur adjoint et Bibliothécaire, — Albert Cochot.
— «sa^^r^^vas»'*'..
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— II —
ÉTAT DES PRÉCÉDENTS BUREAUX
DB LA SOOléTB.
PRESIDENTS.
22 août 1844 — 22 décembre 1861 Ch. de Chancbl, ^.
8 janvier 1862 — 2 octobre 1868 Ernest Gbllibbrt des
Sbouins, ^, O. I.
16 décembre 1868 — 11 août 1877 Gustave Babinbt db
Rbncognb.
12 décembre 1877 — 10 décembre 1879. . . Joseph Castaionb.
10 décembre 1879 — 14 décembre 1881... A.-F. Lièvre.
14 décembre 1881 — 12 décembre 1883... Paul de Fleurt.
12 décembre 1883 — 9 décembre 1885.. . . G. Chauvet.
9 décembre 1885 — 8 décembre 1886.... A.-F. Lièvre, O. A.
8 décembre 1886 — 10 décembre 1890.. . Paul de Fleury.
10 décembre 1890 - Daniel Touzaud.
YICE-PRÉSIDENTS.
22 août 1844 — 13 août 1853 Jean - Claude - Zadig
RiVAUD, ^.
7 janvier 1859 — 8 janvier 1862 François Marvaud.
8 janvier 1862 — 14 décembre 1864 Eusèbe Castaione.
14 décembre 1864 — 18 décembre 1867.. . . Claude Gigon.
18 décembre 1867 — 29 décembre 1874. . . . AmédéeCALLANDREAU
17 février 1875 — 12 décembre 1877 Joseph Castaignb.
12 décembre 1877 — 10 décembre 1879... . A.-F. Lièvre.
10 décembre 1879 — 14 décembre 1881 . . . Paul de Fleurt.
14 décembre 1881 — 12 décembre 1883.... G. Chauvbt.
12 décembre 1883 — 9 décembre 1885 Joseph Castaignb.
9 décembre 1885 — 8 décembre 1886... . . Paul db Fleury.
8 décembre 1886 — 12 décembre 1888. . . Daniel Touzaud.
12 décembre 1888 — 10 décembre 1890... Malard, O. I.
10 décembre 1890 — 14 décembre 1892... G. Chauvbt, 0. A.
14 décembre 1892 — Boissonnadb.
PRÉSIDENT HONORAIRE.
12 janvier 1887— A.-F. Lièvre, *.
yiCE-PRÉSlDENT HONORAIRE.
14 décembre 1864 — 26 novembre 1866. . . . Eusèbe Castaignb.
SECRÉTAIRES.
22 août 1844 — 7 janvier 1859 Eusèbe Castaignb.
7 janvier 1859 — 5 novembre 1862 Edmond Siînbmaud.
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— ni —
28jaiiTier 1863 — 16 décembre 1868 Gusiaye Babinbt dv
Rbncoonb.
16 décembre 1868 — 8 novembre 1871 A. TRiMSÀC db Ro-
CHBBRUNB.
13 décembre 1871 — Il décembre 1872 Eugène Carissàk.
8 janvier 1873 — 13 octobre 1874 L*abbé Jules Dbnisb.
22 décembre 1874 — 12 décembre 1877. . . A.-F. Libvrb.
12 décembre 1877 — 10 décembre 1884... Abel Sazbrac db
FOROB.
10 décembre 1884 — 10 juin 1885 Puticotbk.
9 décembre 1885 — Warissb, O. A»
SECRÉTAIRES ADJOINTS.
22 août 1844 — décembre 1858 Paul Sazbràc db
FORGB.
Décembre 1858 — 8 août 1860 Alexis db Jussibu.
5 décembre 1860 — 14 décembre 1864 Claude Gigon.
14 décembre 1864 — 4 février 1867 Henri Léridon.
18 décembre 1867— 16 décembre 1868 A. Trâicbau db Ro-
CHBBRUNB.
16 décembre 1868 — 12 décembre 1877. . . Emile Biais.
12 décembre 1877 — 13 novembre 1878. . . A. Pichok.
11 décembre 1878 — 14 décembre 1881... G. Chadvbt.
14 décembre 1881 — 13 décembre 1882. . . Sardou.
13 décembre 1882 ^ 10 décembre 1884. . . É. Puticovbk.
10 décembre 1884 — 9 décembre 1885 Warissb, O. A.
9 décembre 1885 — 12 décembre 1888. .♦. Malard, O. A.
12 décembre 1888 — Dbsbbcbs.
TRÉSORIERS.
22 août 1844 — 29 décembre 1853 Alexis Callaud.
Mars 1854 -^ 4 février 1867 Adhémar Sazb&ac db
FORGB.
18 décembre 1867 — 17 mars 1874 Georges Mathâ-Du-
ICAINB.
Une commission, composée de MM. Briand, dit Maroussbm
et Joseph Castaignb, a administré les finances de la
Société depuis le 22 avril 1874 jusqu'au 23 décembre même
année.
23 décembre 1874 — J. Callaud.
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— IV —
CONSBRVATEURS DU MUSEE ET BIBLIOTHECAIRES.
22 août 1844 — 20 mai 1856'. John Bollb.
Janyier 1857 — 14 novembre 1864 Trbmbau bb Roghb-
BRUNB père.
14 novembre 1864 — 26 novembre 1866.. . • Eusèbe Castaigne.
17 décembre 1866 — 12 décembre 1877. . . Joseph Castaignb.
12 décembre 1877 — Emile Biais.
CONSERVATEURS ADJOINTS DU MUSEE ET BIBLIOTHECAIRES.
22 août 1844 — janvier 1857 Trumeau db Roche-
brun b père.
Il n'y a pas eu de conservateur adjoint depuis 1857 jusqu^en 1866.
17 décembre 1866 — 31 décembre 1874. . . Frédéric db Chbrgb.
14 avril 1875 — 14 décembre 1881 V. Sauqubt.
14 décembre 1881 — 10 décembre 1884... Warisse, O. A.
10 décembre 1884 — Albert Cocûot.
membres honoraires,
MM.
Le Ministre de l'instruction publique. \
Le Ministre de l'intérieur. f £„ ^„^^ ^^
L'Inspecteur des monuments historiques de France. \ Tarticle 5 du
Le Secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions l ™«*®"®"*-
et belles-lettres. J
1869. (•) BoNNASSiEux, ^, membre de l'Académie des beaux-arts,
11, rue Saint-Simon, à Paris.
1865. Dblislb (Léopold), C. ^, O. L, membre de l'Académie des
inscriptions et belles-lettres, administrateur général
directeur de la Bibliothèque nationale, 8, rue Neuve-
des-Petits-Champs, à Paris.
1890. Castaigne (Joseph) , ancien président, à Fromonger, An-
goulême.
(*) Les dates placées en avant des noms des sociétaires indiquent
Tanuée de leur admission.
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— V —
MM.
1890. OnvAROFF (la comtesse), née princesse Scberbatoff, pré-
sident de la Société impériale archéologique de Moscou,
à Moscou.
1891. Lasteyrib (comte Robert db), membre de l'Institut, rue du
Pré-aux- Clercs, 10 bts, à Paris.
MEMBRES TITULAII^ES.
MM.
Le Préfet de la Charente. \
L'Évéque d'Angoulême. J j.^ ^„j^ ^^
Le Maire de la ville d'Angoulême. > l'article 4 du
Le Président du Consistoire de l'Église réformée. \ «^s'^^^^^-
L'Architecte diocésain. /
1890. Apghbr (l'abbé Maurice), curé de Gourville (Charente).
1876. Archambaud (Daniel), négociant, à Chàteauneuf (Cha-
rente).
1888. Arnaud (Alcide), propriétaire, à Ruffec (Charente).
1889. Arkous (Eugène), député de la Charente, conseiller géné-
ral, 56, avenue Montaigne, à Paris.
1883. Audoin (J.), propriétaire, membre de la Société nationale
d'encouragement à l'agriculture, à La Talonnière, par
Luxé.
1888. AuDOiN (J.), notaire, à Aunac (Charente).
1869. AuGBRAUD (l'abbé), 0. A., aumônier du lycée, à Angou-
léme.
1886. AuLARD (Alphonse), ^, O. I., inspecteur d'académie
honoraire, bibliothécaire de la ville, 73, rue Basse-de-
l'Hémicycle, à Angoulème.
1886. AuTBviLLB (Maurice d'), 41, rue Louis-Desbrandes, à
Angoulème.
1877. Babinbt db Rbncogne fils (Pierre), 47, rue du Minage, à
Angoulème.
1891. Barraud (Léopold), libraire, 23, place Marengo, à Angou-
lème.
1889. Bastide (Paul de La), ancien conseiller général, à Saint-
Quentin de Chabanais (Charente].
1890. Bastier (François-Gustave), ancien notaire, maire d'Edon,
1 , rue Saint-Martin , à Angoulème.
1891. Bbauregard [l'abbé André), aumônier du Patronage, rue
Fénelon, 13, à Angoulème.
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— VI —
MM.
1866. Bbnard , ^ , ancien président du tribunal civil, 37, rue
Louis-Desbrandes, à Angoulême.
1892. BÉRAULD (Gustave), directeur-gérant de VÈre nouvelle,
31, rue de l'Ile-d'Or, à Cognac.
1890. Bbricond (Alexandre), négociant, boulevard Caudéran, à
Bordeaux (Gironde).
1872. Bessbttb (le docteur Edmond), ^, 23, place du Parc, à
Angoulême.
1863. Biais (Emile), 0. A., archiviste de la mairie, conservateur
du Musée, 34, rempart de TEst, à Angoulême.
1887. Blanchbt (Fabbé), directeur de l'Ecole Saint-Paul, 28, rue
d'Epernon , à Angoulême.
1891. BoiLBviN (Abel), rue du Minage, 47, à Angoulême.
1886. BoissoNNADB, professeur d'histoire au lycée, rampe des
Bezines, à Angoulême.
1887. BoiTBAU (Léonce), négociant, place de la CJommune^ à
Angoulême.
1889. BoxHOiiifE DB MoNTBGUT (Henri), ancien magistrat, à
Saint-Projet (Charente).
1887. Boughaud-Pracbiq, comptable, rue de Saintes, à Angou-
lême.
1885. Bouillon fils, propriétaire, à Mansle (Charente).
1875. BouRAUD (Marc), 24, rue d'Iéna, à Angoulême.
1889. BouRDiER (l'abbé), doyen de Blanzac (Charente).
1878. BouRDiN (Marcel), avocat, 41, rue d'Iéna, à Angoulême.
1878. BouRDiN (Henri), greffier en chef du tribunal civil, 10, rue
de la Préfecture, à Angoulême.
1891. BoYBR (l'abbé Henri), curé de Verdille (Charente).
1867. Brémond d'Ars (le cx)mte Anatole db), ^, conseiller
général du Finistère, président de la Société archéo-
logique de la Loire-Inférieure, au château de La Porte-
Neuve, par Riec (Finistère).
1889. Brumauld de Villeneuve (Henri), à Poursac, par Verteuil
(Charente).
1890. BuiRBTTE DE Verrières (Maximilien), 53, rue d'Austerlitz,
à Angoulême.
1890. Caille (Ernest), avocat, à Aigre (Charente).
1887. Callandreau, notaire, à Cognac.
1867. Callaud (Jules), trésorier de la Société, 6, place de la
Gendarmerie, à Angoulême.
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— vn —
MM.
1888. Chàillot (Élie), phannacieu, 37, rne du Minage, à An*
goulême.
1883. Chamborant de Pbrissat (baron Albert db), ijjf, 19, rue
Bassano, à Paris.
1879. Chassbignac (Georges), 28, rue d'iéna, à Angouléme.
1890. Chassbignac (Georges) fils, 4, rue de Vaugirard, à Paris.
1878. Chauveau aîné, président de la chambre de commerce, à
Maumont (Magnac-sur-Touvre, par Ruelle).
1869, Chauvbt (Gustave), O. A., ancien président de la Société,
notaire, à Ruffec (Charente).
1886. Chauvin, O. I., directeur de l'École normale d'instituteurs,
à Angouléme.
1890. Chergé (Ferdinand de), à La Fayolle, par Nanteuil-en-
Vallée (Charente).
1890. Choimb (l'abbé), curé de Chervcs de Cognac (Charente).
1882. CocHOT (Albert), architecte, bibliothécaire de la Société,
123, rue Basse-de-l'Hémicycle, à Angouléme.
1885. CoiNDREAu (Raoul), 6, place de Beaulieu, à Angouléme.
1883. CoQUEMARD (L.), libraire de la Société, 9, rue du Marché,
à Angouléme.
1888. CouRiVAULT DE La Villatb (l'abbé), secrétaire général de
rÉvéché, 109, rue de Beaulieu, à Angouléme.
1877. Dampibrre (vicomte Guillaume de), au château de Saint-
Cybard , à Angouléme.
1869. DÉBOUCHAUD (Alexandre), docteur en droit, conseiller
d'arrondissement, à Pombreton, par Nersac.
1877. DÉBOUCHAcrD (Georges), négociant, à Pombreton, par
Nersac (Charente).
1889. Decescaud (Louis), agent général d'assurances, 60, rue
de l'Arsenal, à Angouléme.
1887, Delage (Anatole), maire, à Saint-Amant-de-Boixe (Cha-
rente).
1865. Dblamain père (Henri), négociant, à Jarnac (Charente).
1868. Delamain (Philippe), négociant, à Jarnac (Charente).
1877. Dblamain (Louis), rgr, négociant, à Jarnac (Charente). .
1874. Dblaunat (Arthur), ancien notaire, 176, rue de Belle-
ville, à Bordeaux.
1883. Dblavergne (François), notaire, à Aigre (Charente).
1869. Denise (l'abbé Jules), curé-doyen de Rouillac (Charente).
1886. Desercbs (Henri), avoué, docteur en droit, 14, rue de
l'Evèché , h Angouléme.
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— vin —
MM.
1890. Dbsjonchbrbts (Jules), 101 , rue Basse-de-l'Hémicycle , à
Augouléme.
1887. DBSMÀZBA.t7D (Marcel), aTOué, 28, rue d'AusterlitZi à Ân-
goulême.
1889. Desmibrs de Ghenon (comte Eugène), à Cheuon (Charente).
1890. Dbsmibrs db Crbnon (marquis René), château du Terrier,
commune d'Allouis, par Mehun-sur-Tève (Cher).
1875. Dubois (Léon), propriétaire, 14, rue Froide, à Angoulème.
1878. DfjcASSB (Louis), négociant, 18, place du Parc, à Angoulème.
1888. DcFOuaNEAU (Alexandre), rue de La Rochefoucauld, k
Angoulème.
1888. DuRANDBAU (G.), banquier, rue de l'Arsenal, k Angoulème.
1892. Durand (l'abbé Marcel), aumônier de THôtel-Dieu, rue
de Beaulieu, k Angoulème.
1886. Fayraud, inspecteur primaire, 120, rue de Périgueuz, k
Angoulème.
1890. Fbuillst (Tabbé), aumônier k Pujpérouz, par Montmo-
reau (Charente;.
1877. Flburt (Paul db), archiviste de la Charente, lauréat de
l'Institut, correspondant du Ministère de l'instruction
publique pour les travaux historiques, ancien président
de la Société, 131, rue Basse-de-l'Hémicycle, k Angou-
lème.
1887.. FouROBAUD (l'abbé), curé d'Ansac (Charente).
1877. FouRNiBR (le docteur Louis), ^, O. A., 19, rue de Bélat,
à Angoulème.
1879. Fraoonard (Paul), négociant, à Cognac (Charente).
1890. Furaud (Ludovic), avocat, k Ruffec.
1889. Fusil (Théophile), négociant, 4, rue de l'Arsenal, à An-
goulème.
1889. Galot (Ernest), directeur du Comptoir d'escompte, 43, rue
d'Austerlitz, à Angoulème.
1888. Gautier [Etienne), à Germeville, commune d'Oradour
d'Aigre (Charente).
1891. Gautibr (Henri-Dyke), négociant, k Cognac [Charente].
1869. Gbllibbrt dbs Seguins (Etienne), ancien député, membre
du Conseil général de la Charente, 8, rue des Saints-
Pères, k Paris, ou k Champrose, commune de Saint-
Laurent-de-Belzagot, par Montmoreau [Charente).
1887. George, receveur municipal, 44, rue de Montmoreau, à
Angoulème.
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IX —
MM.
1882. Gbrmàin (Henri), négociant, à Cognac (Charente).
1887. GiGou (Adrien db), au château de Nanteuil, par Dignac
(Charente).
1892. GiRAUDiAS (Albert), avoué, 14, rue du Petit- Sain t-Cybard,
à Angoulême.
1891. GuBRiN-BouTAUD, uotaire, rue de la Gendarmerie, 2, à
Angoulême.
1880. GuiMBBaTEAU (Léonce), ancien magistrat, à La Dourville»
près Blanzac (Charente).
1879. Hbddb (Ivan), directeur de la compagnie du gaz, 5, rue de
Bordeaux, à Angoulême.
1889. Hévbry (Pol d'), conseiller général, à Bioussac (Charente).
1890. Hbriard (Maurice), J9, rue d'Iéna, à Angoulême.
1869. HiKB (Frank), négociant, à Jarnac (Charente).
1889. HoRRic DB La Motte-Saint-Genis («x>mte Anatole), docteur
en droit, château de Goursac, par Chasseneuil (Cha-
rente).
1888. HuBT (rabbé), curé d'Esse (Charente).
1883. Htryoix (Albert), ancien- sous-préfet, 19, Grand'Rue, à
Fribourg (Suisse).
1879. Jarnac db Gardbp^b (Maurice de), propriétaire, à Co-
gnac (Charente).
1886. Javanaud (F.), lithographe, 64, avenue Gambetta, à
Angoulême.
1892. Jbansoulin [Ulysse), ancien négociant, 10, rampe des
Bezines, à Angoulême.
1889. Jourdain db La Sbouinie (M.), banquier, à Ruffec (Cha-
rente).
1887. JofJziBR, négociant, 19, rue du Marché, à Angoulême.
1887. Labroussb (Pabbé), curé de Saint-Ausone, à Angoulême.
1867. Lacroix (Paul db), propriétaire, 46, rue Neuve-d* Angou-
lême, à Cognac.
1876. Lafitte (Hilaire), au château de Chalais, à Chalais (Cha-
rente).
1888. Laforgb (l'abbé), curé de Saint-Barthélémy de Confolens
(Charente).
1889. Lajbunib [François), conseiller général, à Saint-Quentin
de Chalais (Charente).
1891. Lambth (comte Alfred de), au château de Londigny, près
Ruffec (Charente).
1886. Laportb, négociant, maire de Jarnac, à Jarnac (Charente).
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— X —
MM.
1891. Larocrb-Joubert (Edgard), député, conseiller général,
manufacturier, 5, place du Parc, à Angoulême.
1878. Lecler (le docteur Alfred), médecin, à Rouillac (Charente).
1887. Legra.no (l'abbéj, curé de Bouteville (Charente].
1890. Léridon (Georges], propriétaire, l, rue Saint-Cosme, à
La Rochelle.
1887. Lescqrb, 3, rue Vauban, à Angoulême.
1874. Lièvre (Auguste], ^,0. A., présidenthonoraire delà Société,
correspondant du Ministère de l'instruction publique
pour les trayauz historiques, associé-correspondant de
la Société des antiquaires de France, bibliothécaire de
la ville de Poitiers.
1875. LuNBAU (Achille), négociant, à Château neuf (Charente).
1868. LuRAT (Aristide), percepteur des coniributions directes^ &
Châteauroux (Indre).
1879. LusSAUo (Alexis), docteur en droit, 47, rue de TArsenal, à
Angoulême.
1887. Maistrb du Chambon (Anatole), rampe des Bezioes, h
Angoulême.
1885. Malard, O. I., professeur d'histoire au lycée, à Angou-
lême, villa de la Chaume (SillacJ.
1889. Maratu (l'abbé), curé-doyen de Montmoreau (Charente).
1887. Marchais (Henri), à La Rochefoucauld (Charente).
1887. Marot (J.-G.), président du tribunal de commerce, rue du
Marché, à Angoulême.
1866. Martell (Edouard), sénateur, à Cognac (Charente).
1889. Martin (l'abbé), curé-doyen de Châteauneuf (Charente).
1889. Martin (Henri), conducteur des ponts et chaussées, licencié
en droit, 178, rue de Montmoreau, à Angoulême.
1892. Martin (Paul-Rémy), négociant, à Lignères de Rouillac
(Charente).
1891. Mascurbau de Saintb-Terrb (comte Marcel de), au châ-
teau de La Grollière, par Alloue (Charente).
1892. Mathet (Adalbert), commissaire-priseur, 27, rue d'Ans-
terlitz, à Angoulême.
1891. Mathieu (Ernest), licencié en droit, 171, rue de Montmo-
reau, à Angoulême.
1867. Mathieu-Bodet, *Jfc, ancien ministre des finances, ancien
député, 1, rue de la Ville-l'Évêque, à Paris.
1876. Maurin, conseiller municipal, à Fouqueure, par Luxé
(Charente).
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— XI —
MM.
1887. M^audrh-Dassit (Joseph), à Confolens (Charente).
1889. Meilhàud (rabbé), curé de Bors de Montmoreau (Charente).
1861. Mbrgibr (Paul), ancien juge au tribunal civil, à Cognac
(Charente).
1887. Mksnard (Arsène), docteur-médecin, 16, rue du Yal-de-
Grâoe, à Paris.
1889. Mbsnàrd (l'abbé), chanoine honoraire, 24, rue Froide, à
Angoulême.
1877. Mignon (Alexandre], architecte, 71, rue de Périgueux, à
Angoulême. *
1887. MiMAUD (Jules), juge au tribunal civil de Ruffec (Cha-
rente).
1888. MoNDON (rabbé), curé de Chazelles (Charente).
1890. MoRBL (Maurice de), secrétaire à la direction des affaires
départementales du Crédit lyonnais, 59, rue de Lille, à
Paris.
1892. MoRiCHAUD (l'abbé), pro-secrétaire de TEvéché, rue Saint-
Martin, & Angoulême.
1890. MouROu (Eugène), avoué, à RuSec (Charente).
1888. MouRRiBR (Paul), élève-architecte, 121, boulevard Thiers,
à Angoulême.
1888. Nanolard (l'abbé) , vicaire général , 22, rue d'Épernon, à
Angoulême.
1879. Parbntbau-Lambulibrb (Edouard), 18, rue Vauban, à
Angoulême.
1865. Pasquet db Lauribrb (Jules), O. A., inspecteur général
de la Société française d'archéologie, 7, rue d'Aguesseau,
à Paris.
1887. Pautikr (Nelson), docteur- médecin, à Aigre (Charente).
1874. Pbllisson (Jules), juge au tribunal civil, à Barbezieux
(Charente).
1886. PiCAT (Léon), libraire, à Ruffec (Charente).
1887. Plauchut, négociant, port de L'Houmeau, à Angoulême.
1888. PouTB DB Putbaudbt (Guy), licencié en droit, 68, boule-
vard Malesherbes, à Pans.
1887. PouzBT, notaire, à Confolens (Charente).
1872. PRifcpoNNiBR, architecte du département, 56, rue de l'Ar-
senal, à Angoulême.
1879. Prieur (Clément), maire d'Anais, conseiller général,
secrétaire général de la Société d'agriculture, à Anais,
par iSaint-Amant-de-Boixe (Charente).
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— XII —
MM.
1879. PuTMOTEN (Emile), avoué-licencié, 10, place de la Gendar-
merie, à Angoulême.
1892. PoTMOTEN (Nicolas-Emile], géomètre, aux Blanchettes,
près Angoulôme.
1891. Raballet (Ferdinand), agrégé de l'Université, chef d'ins-
titution, 36, rue du Minage, à Angoulême.
*1883. Rabbc, avocat, juge suppléant au tribunal civil, à Cognac.
1862. Ravbaud de Larocqub, Jjfe, président du Conseil général
de la Charente, 19, rue d'Iéna, à Angoulême.
1883. Rbmpnoulx du Vignaud (André), propriétaire, à Cham-
pagne-Mouton (Charente).
1887. RiBBROLLB (de), au château de Ribérolle, commune de
Rhrières (Charente).
1883. Ricard (Ernest), propriétaire, 89, chemin de la Colonne, à
Angoulême.
1886. Richard (Léon), propriétaire, à Segonzac (Charente).
1879. Richard (Pierre-Aimé), négociant, à Segonzac (Charente).
1891. Richard (Jules), propriétaire, à Châteauneuf (Charente).
1889. Riffaud (l'abbé), curé de Saint-Martial, 9, rue Fanfrelin,
à Angoulême.
1886. Rochefoucauld (comte Aimery de La), 93, rue de l'Uni-
versité, à Paris, au château de Yerteuil (Charente), et
villa Valentine, à Arcachon (Gironde).
1887. RoFFiGNAC (comte Jules de), 3, rue Saint-Martin, à Angou-
lême.
1883. RousiERS (Paul de), au château du Rhus, par Confolens
(Charente).
1887. RoussELOT (l'abbé), professeur à l'Institut catholique, rue
de Vaugirard, à Paris.
1875. Sardou (Fernand), négociant, à Pons (Charente-Inférieure).
1883, Sazerac de Forge (Albert), négociant, 27, rue d'Iéna,
à Angoulême.
1887. Sbmoret (Pierre), rue Saint-Martin, 31, à Angoulême.
1875. Sbvbnet (Paul), avoué-licencié, 4, rue d'Iéna, à Angoulême.
1887. SocHAL (l'abbé), curé de Saint-André, à Angoulême.
1891. SoucHET (Joseph), bijoutier, rue du Marché, 7, à Angou-
lême.
1888. SuRUN, notaire, à Mansle (Charente).
1889. Texier (l'abbé), curé de Bassac (Charente).
1889. Thuret (Edmond), ancien élève de l'Ecole des beaux-arts,
à Sers (Charente).
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— xm —
MM.
1875. ToTTCHiMBBRT (le marquis db), maire de Londigny, au
château de Londigoy, par Ruffec (Charente).
1883. TouzAUD (Daniel), lauréat de Tlnstitut, docteur en droit,
avoué, 50, rue de Bélat, à Angoulême.
1888. TaicoiRB (Pabbé), curé de Moulidars (Charente).
1891. Triou (I*éon), licencié en droit, secrétaire particulier du
préfet de la Charente, ()2, rue Saint-Gelais, à Angoulême.
1890. Vbillon (Pierre), avocat, à Angoulême.
1887. Vbrgnaud, négociant, rue de La Rochefoucauld, à Angou-
lême.
1878. ViGNBRON (René), ancien secrétaire général à Auch, 8, place
du Marché-Neuf, à Angoulême.
1863. Warin (Edouard), architecte, inspecteur des édifices dio
césains, 48, rue Basse-de-l'Hémicycle, & Angoulême.
1880. Warissb, O. a., professeur de dessin au lycée, secrétaire
de la Société, 15, rue Buffechauve, à Angoulême.
1890. Wbrnbr (Auguste), docteur-médecin, 12, place de la
Gendarmerie, à Angoulême.
MBMBRBS CORRESPONDANTS.
MM.
1865. Arbellot (l'abbé) , 0. A., chanoine de Limoges, 11, rue
de la Corderie.
1869. Audiat (Louis), O. A., bibliothécaire, à Saintes.
1855. AuRiAC (Eugène d'), eft, conservateur honoraire à la
Bibliothèque nationale, 27, rue Saint-Honoré, à Paris.
1859. Barbibr db Montault (M" Xavier), G. C. )g(, O. I. y,
chanoine de l'église d'Agnani, camérier d'honneur de
Sa Sainteté, à Poitiers.
1889. Baye (baron J.db), 58, avenue de la Grande- Armée, à Paris.
1866. Borbau-Lajanadib, ^, ancien conseiller à la Gourde
Bordeaux, ancien député de la Charente.
1^9. Chabanbau (Camille), correspondant de l'Institut, profes-
seur de langue romane & la Faculté de Montpellier.
1844. Chastbignbr (le comte Alexis db), 7, rue de Grassi, à
Bordeaux.
1890. Croix (le R. P. Camille db La), à Poitiers.
1875. Dujarric-Dbscombbs, vice-président de la Société histo-
rique et archéologique du Périgord, 105, rue de Paris,
à Périgueux.
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— XIV —
MM.
187Ô. DuLioNON DBS GRAMaBS, ru«3 de CheTerus, à Bordeaux.
1886. Flburt (Louis db), k Lomza (Pologue).
1884. Gontibr, à Dorgeyille (Charente).
1855. JxrssiBu (Alexis db), ^, 0. I., ancien secrétaire adjoint de
la Société , archiviste de la Savoie , À Chambéry .
1869. Luoàs, O. t., architecte, 23, rue de Dunkerque, & Paris.
1868. Mbschimbt db Riohbmond, O. I., O. 'X', archiviste de
la Charente-Inférieure, correspondant du Ministère de
rinstruction publique pour les travaux historiques, À
La Rochelle.
1878. MiLLiBN (Achille), lauréat de l'Institut, à Beaumont-la-
Perrière ( Nièvre ) .
1883. MoRBAU (Frédéric) père, ancien membre du Conseil général,
à Fère>en-Tardenois (Aisne).
1879. PiCHON (Adolphe), 0. A., professeur au lycée Saint-Louis,
18, rue Soufflet, à Paris.
1873. Sàdoux (Eugène), dessinateur, rue des Martyrs, à Paris.
1886. Tbstut (le docteur), professeur & la Faculté de médecine
de Lyon.
I^ÉCAPITULATION.
Membres honoraires 9
Membres titulaires 188
Membres correspondants 21
Total 218
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— XV —
OUVRAGES REÇUS
SOCIBTBS CORRESPONDANTES DE FRANCE
AiSNis Société archéologique de Saint-Quentin.
Société historique et archéologique de
Château-Thierry.
Allibr Société d'émulation.
Alpbs-Maritihbs Société des lettres, sciences et arts de
Nice.
AvBYRON Société des lettres , sciences et arts.
Bouches-du-Rhônb.. . . Société de statistique de Marseille.
CHÀRBNTB-lNvâRiBURB. RcTue de Saiutonge et d'Aunis.
Recueil de la Commission des arts et
monuments historiques de la Cha-
rente-Inférieure et Société d'archéo-
logie de Saintes.
Chbr Société archéologique des antiquaires du
Centre, à Bourges.
Constantin B Société archéologique.
Académie d'Hippone, à Bône. Bulletin,
CoRRBZB Société historique et archéologique de
la Corrèze , à Brive.
Côtb-d*Or Académie des sciences de Dijon.
Société d'archéologie, d'histoire et de
littérature de Beaune. Mémoire».
Société d'histoire et d'archéologie reli-
gieuse du diocèse de Dijon.
Crbcsb Société des sciences naturelles et ar-
chéologiques de la Creuse, à Guéret.
DoRDOQNB Société archéologique de Périgueuz.
DouBS. Société d'émulation.
Académie des sciences , belles- lettres et
arts de Besançon.
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— XVI —
Drôm K Société d'archéologie- et de statistique.
Euas-sT-LoiR Société dunoise.
Société archéologique d*£ure-«t-Loir.
Monographie de la cathédrale de Char-
tres.
FiNiSTKRK Société académique de Brest.
Gard Académie de Nîmes.
Société scientifique et littéraire d'Alais.
Gàronnb (Hauts-]. ... Académie des sciences, inscriptions et
belles-lettres de Toulouse.
Société archéologique du midi de la
France.
Gironde Société archéologique de Bordeaux.
Ville de Bordeaux (bibliothèque), Bor^
deaux, 1892, 3 toI. et atlas.
Illb-st-Vilainb Société archéologique.
Ikdrb-bt-Loirb Société archéologique de Touraine.
IsBRB Académie delphinale de Grenoble.
Landbs Société de Borda, à Dax.
Loirb-Infériburb Société archéologique de Nantes.
LoiRBT Société archéologique de l'Orléanais.
Mainb-bt-Loirb Société d'agriculture d'Angers.
Makchb Société académique de Cherbourg.
Marnb Société d'agriculture, sciences et arts de
la Marne.
Marnb (Hautb-) Société historique et archéologique, à
Langres.
Morbihan Société pol jmathique.
Nord Société dunkerquoise.
OiSB Société académique d'archéologie.
Orne Société historique et archéologique de
l'Orne.
Pas-db-Calais Société académique de Boulogne.
Commission des monuments historiques
du Pas-de-Calais.
Ptrbnébs (Bassbs-). . . . Société des sciences de Pau.
Société des sciences et arts de Bayonne.
Rhônb Académie de Lyon.
Société littéraire, artistique et archéo-
logique de Lyon. ,
Annales du Musée Guimet, à Lyon.
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— XVII —
Saônb-bt-Loirb Société d'histoire et d'archéologie de
Chalon-sur-Saône.
Société éduenne.
Sarthk Société d'agriculture , sciences et arts.
Revue historique et archéologique du
Maine , au Mans.
Sayoib Académie des sciences» belles -lettres et
arts.
Société savoisienne d'histoire.
SsrNB Société des antiquaires de France.
Sbinb-bt-Oisb Société des sciences morales , lettres et
arts.
Société archéologique de Rambouillet.
Son MB Société des antiquaires de Picardie.
Société d'émulation d'Abbeville.
Académie des sciences, lettres et arts
d'Amiens.
Târn-bt-Ga&onnb Société archéologique.
Var Société académique d u Var.
Société d'études scientifiques et archéo-
logiques de Draguignan.
ViBNNB Société des antiquaires de l'Ouest. Bulle-
tin, Mémoires,
ViBNNB (Hautb-) Société historique et archéologique du
Limousin.
Société des amis des sciences, à Roche-
chouart.
YoNNB Société des sciences historiques et na-
turelles.
Société archéologique de Sens.
PUBLICATIONS DU MINISTERE.
Journal des Savants, 1892.
Bulletin du Comité des Travaux historiques et scientifiques
Histoire et Philologie.
Archéologie.
Bibliographie des Sociétés savantes.
Bibliographie des Travaux historiques.
Répertoires des Travaux historiques.
Congrès des Sociétés savantes. Discours prononcés.
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— XVIII —
SOCIÉTÉS ÉTRANQSRBS.
Bbloiqite... . Bibliothèque royale de Belgique.
Brésil Archives du Musée national de Rio-de-Janeiro.
Danemark... Société royale des antiquaires du Nord, à Copen-
hague.
États-Unis. Smithsonian Institution, Washington.
Davenport Academy.
Suède Académie royale des belles-lettres, d'histoire et
d'antiquités, à Stockholm.
Suisse Société de géographie de Genève.
PUBLICATIONS DIVEI^SES.
E. Chantre : Premier âge du fer.
Barbier de Montault (M*') : Œuvres complètes, t. V.
Favraud : I^ Noi'l de Theuet;
— Poésies patoises.
F. MoRBAU : Supplément à l'album Caranda : Les Fouilles de
1891 aux grévières de Ciry-Salsogne et dans le parc de Fère-
cn-Tardenois.
M. DE Lauribre : Étude sur une mosaïque chrétienne des îles
Baléares,
A, DE Brbmond d'Ars : Le Capitaine Satrc,
G. Chauvbt : Notes sur une classification industrielle des temps
quaternaires.
Libraire de la Société, M. L. Coquemard.
Lithographe id,, M. Javanaud.
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PROCES-VERBAUX
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BULLETIN ET MÉMOIRES
DE Là.
SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE
DE LA CHARENTE
PROCÈS-VERBAUX.
SEANCE DU MERCREDI 13 JANVIER 1892.
PRÉSIDENCE DE M. TOUZAUD,
PRliSIDBNT.
Membres présents :
MM. Chauvet, Cochot, Boilevin, Favraud, de
Fleury, Fusil, Bastier, Mourrier, Tabbé Mondon,
l'abbé Legrand, Tabbé Sochal, Dupourneau, Biais,
Veillon, Delaunay et Warisse, secrétaire.
Le procès-verbal de la séance de décembre est lu, mis
aux voix et adopté.
M. LE Président communique les démissions de
MM. Cochot et Biais, nommés à la précédente séance,
le premier, conservateur du musée; le second, conser-
vateur-adjoint et bibliothécaire.
Il est immédiatement procédé au scrutin pour leur
remplacement.
Sont élus :
Conservateur du musée : M. Biais.
Conservateur-adjoint et bibliothécaire : M. Cochot.
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— XXII —
M. LE Président dépose sur le bureau les ouvrages
reçus depuis la dernière réunion ; il signale :
l^ Dans le Bulletin de la Société des antiquaires de
V Ouest pour le troisième trimestre 1891, une discussion
sur les puits funéraires. A propos de dix puits dont
l'existence a été constatée sous le sol de l'église des Jaco-
bins de Thouars, notre confrère, M. Lièvre, a rappelé
les fouilles par lui faites en Charente et qui l'ont amené
à reconnaître que les puits dits funéraires correspon-
daient aux puits perdus modernes. Divers autres
membres de la Société des antiquaires ont émis l'avis
qu'en général « ces excavations, de forme ovoïde, plus
profondes que larges, et dont l'ouverture était recou-
verte de pierres plates, étaient plutôt des silos destinés
à cacher les approvisionnements et les objets précieux
en temps de guerre > ;
2<^ Dans le Recueil de la Commission des arts et
monuments historiques de la Charente-Inférieure,
livraison de janvier 1892, une étude historique inti-
tulée : « La Saintonge sous la domination anglaise ».
A partir de 1259 et durant deux siècles entiers, la
Saintonge a souffert des luttes auxquelles se livrèrent la
France et l'Angleterre. Pendant une première période,
la Charente servit de limite septentrionale aux posses-
sions anglaises, et la partie nord de la province devint
le champ de bataille des deux nations. En 1360, le traité
de Brétigny livrait la Saintonge tout entière aux
Anglais. En ces temps calamiteux, souvent les mar-
chands et même les cultivateurs occupés à l'enlèvement
des récoltes ne pouvaient circuler dans les campagnes
que pourvus de saufs-conduits et à la condition de cein-
dre une écharpe qui en était le signe; seul, le respect
accordé aux pèlerinages permettait de voyager plus
librement; encore fallait-il, outre l'écharpe, prendre le
bourdon et tenir le cierge à la main. C'est ainsi qu'on se
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— XXÏII —
rendait à Saintes « par le pèlerinage de Monsieur Saint-
Eutrope, pour ce que aux pèlerins allant audict Sainct-
Eutrope, rencontrant les ennemis ne mesfaisoient...
pourvu que à aller et venir portassent chandelle,
escharpe et bourdon » ;
3** Dans le quatrième Bulletin de la Société histo-
rique et archéologique de l'Orne, une biographie de
M«« de La Peltrie, fondatrice des Ursulines de Québec,
extrait d'un ouvrage contenant « l'histoire abrégée de
cet établissement et de la colonie française du Canada ».
L'entreprise de Madeleine de Chauvigny, veuve de
Charles de Gruel, seigneur de La Peltrie, a ceci de
particulièrement intéressant qu'elle se rattache étroi-
tement, avec plusieurs autres fondations semblables,
aux premières tentatives de colonisation du Canada,
alors que la France colonisait encore; c'était au com-
mencement du XVII® siècle.
On peut rapprocher les fondations pieuses ainsi
connues de l'œuvre à laquelle s'est voué notre éminent
compatriote le cardinal Lavigerie, qui, à la congréga-
tion des Pères blancs, missionnaires proprement dits, a
joint l'institution des « Frères armés du Sahara »,
chargés de défricher le sol d'Afrique et d'y implanter
la civilisation chrétienne par la colonisation agricole.
M. LE PRBsroENT anuonce la mort de M. de Thiac,
membre de la Société. M. de Thiac était trop éclairé et
trop attaché à cette région pour ne pas s'intéresser à
nos travaux. Aussi, lorsqu'on sa qualité de président de
la Société d'agriculture, il eut à prononcer l'éloge de
M. Gellibert des Seguins, qui avait réuni la présidence
des deux sociétés, il sut rendre un juste hommage à
l'archéologue aussi bien qu'à l'agronome.
M. le Président donne lecture d'une lettre de M. Phi-
lippe Delamain, dans laquelle notre confrère de Jarnac,
désireux de tenir la Société au courant des fouilles qu'il
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— XXIV —
fait exécuter dans la nécropole barbare de Biron, Tin-
forine que ces fouilles donnent d'excellents résultats.
On y a déjà trouvé des bijoux analogues à ceux d'Her-
pès, des vases et des verreries à peu près identiques
et, en outre, une grande épée franke à deux tranchants,
avec un angon en bon état de conservation.
L'épée était supportée par une superbe boucle en
cristal de roche taillé, avec un ardillon en fer damas-
quiné d'or et orné de pierres. M. Mourrier a pris le
dessin de cette boucle.
Une monnaie barbare, trouvée avec ces objets et que
M. Prou, de la Bibliothèque nationale, a bien voulu
déterminer, permet d'assigner à cette sépulture la
même époque que celle d'Herpès, c'est-à-dire approxi-
mativement la fin du VI« siècle.
M. Del AM AIN fait soumettre à l'examen des membres
présents deux pièces concernant la Charente :
1° Un reçu en date de 1455 de l'écuyer tranchant du
comte d'Angoulême ;
2^ Un assignat particulier à la Charente et qui, sui-
vant l'avis de notre confrère, est assez rare.
M. Biais annonce qu'il a réuni un certain nombre de
documents sur le papier-monnaie mis en circulation en
Charente pendant la période révolutionnaire, et il espère
utiliser ces documents, bien qu'ils soient postérieurs à
1789.
M. l'abbé Mondon continue la lecture de son Histoire
de la baronnie de Marthon. Il énumère les différents
droits dont jouissaient les seigneurs de Marthon et
donne sur eux des détails intéressants. Il constate que
Marthon avait pour mesurer les grains trois boisseaux
de différentes grandeurs : le Renturier pour le froment,
le Méturier pour le seigle et la méture et le Civadier
pour l'avoine.
Afin que ces mesures ne pussent varier, les seigneurs
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— XXV —
de Marthon avaient fait faire deux boisseaux renturiers
en pierre dure destinés à servir d'étalons. L'un deux
fut placé dans la ville de Marthon, l'autre à l'extrémité
de leur châtellenie, près d'un hameau de la paroisse de
Dirac, qui s'est pour cela appelé le Boisseau.
Enfin, M. Tabbé Mondon termine par une description
des églises de Marthon : l'église Saint-Martin, qui est
l'église paroissiale; l'église Saint-Jean, qui était la
chapelle du château; l'église Saint-Nicolas, dont on
voit encore les restes, et la petite chapelle de Notre-
Dame.
M. l'abbé Mondon fait passer sous les yeux des mem-
bres présents à la séance quelques pièces de monnaies
dans lesquelles M. Biais déclare reconnaître des crura-
des des colonies des Indes du Portugal. Notre confrère
fait observer que ces monnaies sont généralement
frustes.
A propos de la discussion au sujet des puits funé-
raires, M. le Conservateur du musée rappelle qu'il y a
près de vingt-cinq ans, M. Victor Bujeaud avait décou-
vert sous les murs de la ville, proche la grotte de Saint-
Éparche, dans le sol de la principale grotte de son
jardin, trois ou quatre silos piriformes, où l'on a trouvé
des tessons d'amphores et des petites mottes de sable
chargés de grains décomposés.
M. LE Président dépose sur le bureau un ouvrage
intitulé : Choses d'art, et relatif aux dernières eaux-
fortes de M. 0. de Rochebrune, d'après les deux façades
du château de La Rochefoucauld; hommage de l'auteur,
M. R. Vallette, directeur de la Revue du Bas-Poitou.
La Société adresse ses remerciements au donateur.
M. Biais demande la parole au sujet du compte-
rendu de l'excursion faite par la Société et publié à la
suite du procès-verbal de la séance de novembre 1891.
11 remercie M. Veillon d'avoir bien voulu citer une de
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— XXVI —
ses notices à propos du cavalier mutilé de la façade de
l'église de Chàteauneuf (fit««^/m, 1878-1879).
M. Biais rappelle qu' < il a eu Thonnour de soutenir,
€ avec pièces à l'appui, une interprétation différente de
« celle émise par un des maîtres de l'archéologie reli-
« gieuse en France, M. l'abbé Michon ». Précisément
au sujet des statues équestres sculptées aux façades de
certaines églises romanes , il demande la permission de
rappeler la réi)onse de l'érudit abbé Michon et la répli-
que que notre confrère a dû lui faire {Btdletin, 1880.
Séance de novembre).
M. Biais ajoute que « depuis près d'un demi-siècle
que Michon avait dressé sa magistrale Statistique mo-
numentale de la Charente, les archives sont sorties de
leur chaos et que les chercheurs ont fait, eux aussi, des
découvertes iconographiques précieuses. Telle est la
fresque du Temple, près Blanzac. M. Michon s'était
nettement prononcé pour l'origine civile baronale de ces
statues; M. Biais y voit le triomphe du christianisme
sur le paganisme.
Dans un autre ordre d'idées, notre confrère croit
devoir signaler une grossière erreur commise par des
chroniqueurs peu clairvoyants ou mal renseignés.
Plusieurs Guides, notamment la Géographie de la
Charente, fort bien faite d'ailleurs, en dehors do ce qui
concerne certains monuments et certaines œuvres d'art,
citent comme un ouvrage artistique « d'un beau tra-
vail » une statuette de la Vierge placée dans l'église de
risle-d'Espagnac. Or, rien n'est plus inexact; il suffit
de voir ladite statuette pour reconnaître qu'elle est d'un
travail fort grossier, sans caractère aucun, ni style
même barbare. M. Biais a eu l'occasion de l'examiner
récemment, lors d'une excursion faite par lui pour une
étude sur le marquis Voyer-d'Argenson, dont l'aïeul,
Houlier, possédait le château de L'Isle-d'Espagnac, et
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— XXVII —
le résultat de cet examen est que l'opinion qu'il vient
d'émettre est la seule juste. Il déclare qu'il ne connaît
rien de pire que ce bloc de pierre presque informe.
Il est procédé au vote pour la composition du Comité
de publication : MM. de Fleury et l'abbé Blanchet sont
élus.
MM. Guerry-David, Mesnard et l'abbé Maridat don-
nent leur démission de membres titulaires.
La Société, en vue de procurer aux membres du
dehors la facilité d'assister à quelques-unes de nos
réunions, et sur la demande qui lui en est faite par un
certain nombre de sociétaires, décide que la prochaine
séance aura lieu le mardi 9 février, à deux heures de
l'après-midi.
La séance est levée à dix heures et demie.
Le Secrétaire,
Warisse.
SEANCE DU MERCREDI 9 FEVRIER 1892.
PRâSIDENCE DE M. TOUZAUD,
PRÉSIDENT.
Membres présents :
MM. Chauvet, Biais, Cochot, l'abbé Nanglard,
l'abbé Blanchet, l'abbé Courivault de La Villatte,
Malajid, Boilevin, Werner, l'abbé Sochal, de Gigou,
l'abbé MoNDON, Laffitte, Bénard, Bastier, Lecler,
Germain, Favraud, Mathieu, George, Delaunay et
P. Veillon.
Le procès-verbal de la séance de janvier est lu, mis
aux voix et adopté.
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— XXVIII —
M. LE Président dépose sur le bureau les ouvrages
reçus depuis la dernière séance. Il signale dans le -Btt/-
letiyi de la Société archéologique de la Drame une
notice sur Yinfltœnza, qui, en 1580, avait fait de nom-
breuses victimes. Les symptômes sont les mêmes que
de nos jours : frissons, pesanteur de tête, faiblesse
dans tous les membres, feu sur la poitrine. « Cette ma-
ladie était redoutable par la rapidité de ses progrès et
la vitesse avec laquelle elle se communiquait ». Suivant
Fauteur de la relation, les saignées et les purgations
furent plus nuisibles qu'utiles, et ceux qui négligèrent
le mal s'en trouvèrent bien. — Il est curieux, après
trois siècles d'intervalle, de constater la réapparition de
la même maladie.
M. G. Chauvet dépose pour la bibliothèque, de la part
de l'auteur, le texte de l'ouvrage de M. Ernest Chantre,
sous-conservateur du Musée de Lyon : Premier âge du
fer^ études paléoethnologiques dans le bassin du Rhône.
Parmi les usages dont l'introduction coïncide avec
l'arrivée du fer dans la vallée du Rhône, il faut citer
tout d'abord la création des grandes nécropoles et des
tumulus. Ces sépultures n'ont pas servi aux populations
qui ont habité les palafittes.
M. Chantre donne à ce sujet d'intéressantes indica-
tions :
A) Les palafittes (âge du bronze) contiennent divers
instruments caractéristiques qui ne se trouvent pas
dans les tumulus ou les nécropoles de l'àgc du fer,
notamment :
1® Instruments tranchants en bronze (haches, cou-
teaux, faucilles) ;
2<> Flèches, épées ou poignards en bronze à poignée
pleine;
3° Bracelets en bronze ouverts;
4® Moules d'objets en bronze.
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— XXIX —
B) Les tumulus et les nécropoles (âge du fer) con-
tiennent les objets ci-après, qui ne se rencontrent pas
dans les milieux appartenant à l'âge du bronze :
P Bracelets en bronze ferméSj annelés, creux, avec
renflements ou enroulements ;
2° Fibules (en bronze) creusées, spatuliformes ou à
chaînettes ;
3« Brassards creux en bronze ou en jayet;
4*^ Ceintures en bronze, vases en feuilles de bronze
laminées et estampées ;
5** Ustensiles, outils, armes et quelques objets de pa-
rure en fer.
C) Quelques objets (en bronze) de transition peuvent
se rencontrer dans les tumulus et les palaflttes ; ce sont :
l^ Les fibules à arc, torques, rasoirs, épées à voie
plate ou à antennes ;
2^ Représentations animales, spirales, swastika ;
3** Or, ambre, jayet, verroterie ;
4° Fer en garniture de bronze, étain en garniture de
poterie.
A l'une de nos dernières séances, M. Favraud nous a
montré un rasoir en bronze venant de la station de
Vilhonneur.
Il est peut-être utile d'indiquer les renseignements
que M. Chantre donne sur les objets analogues.
D'après lui, le rasoir qui s'est montré à la fin de l'âge
de bronze, avec le cortège des types qui accompagnent
la première apparition du fer, est très fréquent dans les
tumulus de Bourgogne ; il manque en Franche-Comté,
Jura, Suisse; il n'existe pas non plus dans les tombeaux
du Rhin et du Danube ; on ne Ta jamais découvert dans
les nécropoles des Alpes. C'est en Italie qu'il abonde
dans les palaflttes, les terramares, les anciennes nécro-
poles du Bolonais et de la Toscane; l'Italie centrale est
son plus grand point de développement.
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— XXX —
M. le docteur Lbcler présente un ouvrage intitulé :
Progrès de la chirurgie en France, par le citoyen
Imbert Delonnes, docteur en médecine et en chirurgie,
officier de santé supérieur des armées, imprimé à Paris
en nivôse an VIII.
Dans cet ouvrage se trouve la relation d'une opéra-
tion pratiquée le 16 brumaire an VII sur Périer de
Gurat, ancien maire de la ville d'Angoulême, par le
chirurgien Imbert Delonnes, avec un portrait repré-
sentant M. de Gurat avant l'opération : les tumeurs
sont situées sous le nez, pèsent environ deux livres et
sont d'un volume tel qu'elles cachent entièrement la
bouche.
Imbert Delonnes ne reproduit pas le portrait de
Périer de Gurat après l'ablation des tumeurs, < parce
que, dit-il, les circonstances s'y sont refusées ».
Le docteur La Charlonie estime que les circonstances
qui s'y sont refusées viennent des difficultés du règle-
ment des honoraires après guérison. M. de Gurat avait
fait prix pour 4,000 **, et comme il avait été guéri au
bout de quarante jours, il trouvait que le chirurgien
avait gagné trop vite son argent. Mais le docteur
Lecler a pu se procurer à Lyon une photographie de
M. de Gurat après l'opération, photographie qu'il mon-
tre à la Société et qui prouve la pleine réussite de cette
ablation.
Périer de Gurat était âgé de cinquante-neuf ans et
avait été détenu pendant vingt-deux mois dans la tour
d'Angoulême sous la tyrannie de Robespierre.
M. H. Laffitte communique un outil trouvé dans le
souterrain de Bosseau.
M. Hardy prétend que l'outil appartient au IV® siècle
avant Jésus-Christ.
M. Chauvet fait remarquer qu'il serait intéressant
de savoir si cet outil a été trouvé dans un milieu daté,
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— XXXI —
et, au nom de la Société, serait heureux que M. Hardy
fournît une note à l'appui^de son opinion.
M. Laffitte montre également une clé trouvée à
Fabbaye de La Couronne, qui remonte au XVI* siècle.
M. Bastibr communique un émail sur cuivre dont le
sujet représente Jésus et la Samaritaine. Cet émail est
d'un dessin très pur et d'un coloris très lan : les mains
de la Samaritaine notamment et Técharpe qui l'entoure
sont d'une grande perfection. Cet émail, signé I. L.,
est l'œuvre de Jacques Laudin, un des plus habiles
artistes de Limoges aux XVI« et XVII® siècles.
M. Biais fait remarquer que l'émail a dû faire partie
d'un bénitier.
M. Bastier raconte comment il est en possession de
cet objet précieux. Il lui a été cédé par un vieillard qui
y tenait beaucoup, avait maintes fois refusé les meil-
leures occasions de s'en dessaisir et le conservait en
souvenir de sa mère, à qui il avait été donné par une
grande dame dans des temps très malheureux.
M. Bastier a découvert que la mère du vieillard
avait été la nourrice de Pauline de Tourzel, fille de
M°>« de Tourzel, gouvernante des enfants de France,
Madame Royale et Louis XVII. Cet émail provient
donc de M°»« de Tourzel, dont la fille, devenue comtesse
de Galard de Béarn, a habité quelque temps Angou-
lême.
M. l'abbé Nanglart>, vicaire capitulaire, annonce une
longue et importante étude qu'il avait abordée autrefois
sur les conseils de M«' Cousseau et qu'il a reprise dans
ces derniers temps. Il s'agit d'un Polyptique ou Fouillé
historique du diocèse d'Angoulême.
Cette étude sera divisée en trois parties, comprenant :
la première, l'ancien diocèse d'Angoulême jusqu'à la
fin du XVIII^ siècle; la deuxième, les parties des dio-
cèses voisins entrées dans sa composition actuelle jus-
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— XXXII —
qu'à la même époque; la troisième, le diocèse actuel
depuis la restauration du culte en France.
La première partie comprendra neuf titres :
1° Diocèse et évêché (géographie, histoire, liste des
évêques), vicariat, secrétariat, offlcialité, avec liste des
titulaires , chambre ecclésiastique et décimes ;
2" Chapitre cathédral, origine, histoire, organisa-
tion, dignités, offices, stalles, bas-chœur et ses divers
services : vicaires de chœur, choristes, grand-autel,
sacristanie, psallette, orgue, chapellenies, receveurs du
chapitre, Ustes du personnel, cathédrale;
3° Chapitres collégiaux ;
4^ Abbayes, histoire, état et personnel des bénéfices
et de leurs dépendances ;
5^ Prieurés conventuels simples, commanderies et
préceptoreries;
6° Paroisses, état par archiprêtrés, avec celui des
chapellenies, stipendies et confréries rattachées à leurs
églises ou existant sur leurs territoires ;
7° Couvents divers;
8^ Séminaires, préceptoriales et collèges;
9^ Aumôneries, hôpitaux, maladreries et lépro-
series.
Cette première partie fera connaître l'existence d'en-
viron 600 bénéfices ou titres ecclésiastiques et de plus
de 12,000 titulaires.
M. le vicaire capitulaire commence la lecture de son
travail. Il donne la composition, d'après les listes dres-
sées à l'occasion de la convocation des États généraux
de 1014 et 1789, de la province de l'Angoumois, à
laquelle appartient, sauf quelques paroisses, le petit
diocèse d'Angoulême, et en fait sommairement l'histo-
rique. Puis il aborde l'histoire même du diocèse, qui
souffrit pendant mille ans des invasions successives
des Ariens, des Maures, des Normands et enfin des
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— xxxni —
Anglais, mais dont la foi résista à de si longues et
cruelles épreuves.
M. LB Président, au nom de la Société, remercie
M. Tabbé Nanglard de son intéressante communication
et espère qu*il voudra bien continuer la lecture de Tim-
portant ouvrage qu'il prépare.
M. Biais demande qu'une notice soit consacrée à
M. de Thiac, pris surtout comme amateur d'œuvres
d'art, dans le prochain Bulletin. Sur le désir exprimé
par M. le Président, M. Biais se charge de la rédiger.
La séance est levée à trois heures et demie.
Pour le Secrétaire :
Pierre Veillon.
SEANCE DU MERCREDI 9 MARS 1892.
PRÉSIDENCE DE M. TOUZAUD,
PE1Î8IDBNT.
Membres présents :
MM. Biais, Chauvet, Malard, l'abbé Blanchet,
Veillon, l'abbé Mondon, l'abbé Nanglard, Boilevin,
Favraud, Mourrier, George, Dupourneau, Bastier,
Sevenet, Delaunay, Desbrces et Warisse, secrétaire.
Le procès-verbal de la séance de février est lu, mis
aux voix et adopté.
M. LE Président dépose sur le bureau les ouvrages
reçus depuis la dernière séance; il signale :
1» Dans le Bulletin archéologiqtJLe et historique de
la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, une
notice de M. du Faur, intitulée : « La Charte d'Es^
cazeaux, 1271 ». Il s'agit d*une des nombreuses
chartes qu'avaient obtenues les populations du midi.
m
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— XXXÏV —
M"*« de Rencogne a offert à la Société archéologique
de la Charente, après le décès de son regretté président,
un magnifique spécimen de ces documents historiques
d'un si haut intérêt, sous le titre de : ^ Le Livre jura-
toire de Beaumont-de-Lomagne, cartulaire d'une Bas-
tide de Gascogne transcrit et annoté par M. Gustave
Babinet de Rencogne », où se trouvaient reproduits
< les coutumes, privilèges et franchises concédés aux
habitants de La Bastide de Beaumont-sur-Gimone, par
le roi Philippe le Hardi, tant en son nom qu'au nom
de l'abbé et du monastère de Granselve, le 8 août 1278 ».
M. du Faur raconte comment il a découvert la charte
d'Escazeaux (1) dans la salle du conseil municipal de
cette commune : « Pendant que M. le maire exposait
les motifs de l'impôt projeté, j'aperçus à l'extrémité
de la table un vieux parchemin enfumé, qui avait reçu
plus d'une blessure à la bataille et que chacun écartait
avec soin de sa présence ; ainsi poussé d'étape en étape,
la vieille peau arriva jusqu'à moi.
« C'était la charte d'Escazeaux, écrite en latin, et, de
plus, en fort mauvais état, qui fut donnée au village de
ce nom en 1271 par le vicomte de Gimois. »
M. du Faur cite les dispositions suivantes de cette
charte :
« Art. 6. — Les habitants sont autorisés à conduire
librement les animaux dans les propriétés de la ville et
dans celles du seigneur.
« Art. 7. — Tous les habitants sont autorisés à cou-
per dans les forêts seigneuriales le bois nécessaire au
chauffage et celui qui sert à la fabrication des meubles,
planchers et vaisseaux vinaires, soit pour leur utilité,
soit pour vendre aux habitants de la ville, le tout sans
payer aucun droit.
(1) Escazeaux (Tarn-et-Garonne), arrondissement de Castel-Sarrazin,
canton de Beaumont-de-Lomagne, &31 habitants.
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— XXXV —
€ Art. 13 et 44. — Le seigneur est le protecteur
assuré, dans quelque affaire que ce soit, de ceux qui
lui paient des droits. De leur côté, les habitants s'en-
gagent, pour le cas où le vicomte de Gimois serait atta-
qué dans ses vastes possessions en dehors de la sei-
gneurie d'Escazeaux, à fournir le service militaire.
Toutefois, partis le matin, ils devront être de retour le
soir dans leurs foyers.
« Art. 46. — Lorsqu'une succession devient vacante,
la moitié appartient au seigneur, l'autre moitié est
donnée aux pauvres.
« Art. 48. — Chacun a le droit de chasser les lapins
chez soi, et même d'avoir un terrier sur son bien; tout
propriétaire a aussi le droit de chasser les perdreaux
chez lui, en tout temps avec des laiets. »
2o Dans le Bulletin de la Société archéologique de la
Corrèze (siège à Brive) :
a) Le compte-rendu d'une exploration des igues et
grottes du Causse de Gramat (Lot). Il s'agit, suivant
l'expression de M. Martel et de ses confrères, de véri-
tables « campagnes souterraines ». Les hardis explo-
rateurs descendent par des puits ou « igues » à ciel
ouvert, et s'engagent sur des cours d'eau semés de
< gours » et de cataractes coulant à travers des grottes
souterraines : c'est, évidejument, sur une grande
échelle, le fait que reproduisent la Tardoire et le Ban-
diat, se perdant dans le sol pour reparaître aux
gouffres qui forment les sources de la Touvre;
b) Le « Pouillé de Nadaud », extrait concernant les
paroisses composant le diocèse de Tulle. Dans l'archi-
prêtré de Brive, figure « Obazine, ordre et fille de
Citeaux », fondée par saint Etienne et unie à Citeaux
en 1140, sous le patronage de la sainte Vierge, de
saint Jean-Baptiste, des saints Pierre et Paul et de tous
les saints.
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— XXXVI —
Ce document rapporte les noms de cinquante-quatre
abbés réguliers ou commendataires, tandis que le Gallia
n'en compte que quarante-trois.
Obazine nous intéresse doublement, puisque l'abbaye
de Grosbost, près Charras, en était un membre dépen-
dant, et que N.-D. d'Obezine, à Angoulême, y rattache
aussi son origine, ainsi que l'ont établi M»' Cousseau et
après lui M. de Rencogne [Bulletin de 1875).
M. l'abbé Nanglard, vicaire capitulaire, poursuit la
lecture de son Fouillé historique.
Après un exposé de l'histoire des hérésies, il aborde
l'organisation du diocèse. On ne saurait dire à quelle
époque il fut délimité; mais il n'a subi, à cet égard,
aucune modification. Ici, comme ailleurs, l'évêque a son
presbyterium, qui devient le chapitre cathédral et sert
de modèle aux collèges et couvents se créant dans la
suite sur divers points du territoire, appelés, les uns
abbayes, les autres prieurés, d'autres enfin chapitres
collégiaux. Cela s'applique à l'évangélisation des peu-
ples. Mais il faut à l'évêque, administrateur du diocèse,
d'autres auxiliaires. C'est ainsi qu'il s'attache des cho-
révêques, qui sont remplacés dès la fin du VHP siècle
par l'archidiacre. Celui-ci ne suffisant plus, on ini^titue
des archiprêtres. L'archidiacre reste auprès de l'évêque
et est, après lui, le chef du presbyterium. Les archi-
prêtres vont s'installer dans les vigueries, vigeria,
vicaria, que viennent de créer les rois carlovingiens.
Il n'y a qu'un archidiacre à Angoulême. Il est le seul
vicaire de l'évêque à titre général et permanent jusqu'au
XI V« siècle, sous l'évêque Ayquelin.
La curie épiscopale, de laquelle est née l'officialité,
commence au VIII* siècle. C'est vers cette époque que
la dîme de quelques produits du sol est à peu près uni-
versellement affectée à la subsistance du clergé et à
l'entretien du culte. Ces innovations et les mesures
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— XXXVII —
relatives à Timpôt levé sur les bénéfices ecclésiastiques
amènent, au X* siècle, l'institution du synode diocésain
qui se tient à Angoulême deux fois par an, et trois
siècles plus tard, celle de la chambre ecclésiastique ou
bureau des décimes.
On connaît à Angoulême trois corps de statuts syno-
daux publiés par l'évêque Antoine d'Estaing, de 1506 à
1523; par François de Péricard, le 6 avril 1655, et par
Amédée de Broglie, le 15 octobre 1780.
Le concile de Trente a été reçu à Angoulême et notre
liturgie a été réformée en 1610,
L'évêché, domus episcopales, a été joint dès le début
à la cathédrale, qui occupe encore son emplacement
primitif. Il fut reconstruit en même temps qu'elle, de
1113 à 1128, et complété de 1495 à 1512.
Ces deux édifices dominent ce qui fut, croit-on, la
vieille ville d'Angoulême et forment le centre de la cité
ecclésiastique, comprenant, en outre, les églises du
Petit-Saint-Cybard, de Notre-Dame-de-la-Paîne, de
Saint-Jean, le logis canonial, devenu en 1213 le doyenaé,
Tarchidiaconné, avec son église de Saint-Pierre hors
des murs, la chantrerie et la maître-écolie.
L'évêque d'Angoulême est, depuis Aptone !•«•, archi-
chapelain du roi en Aquitaine et baron de La Paîne. A
sa première entrée, il est porté sur sa chaise depuis le
monastère de Saint-Ausone jusqu'à sa cathédrale par
les seigneurs de La Rochefoucauld, La Roche-Chandrie,
Montbron et Montmoreau. Ce devoir est encore reconnu
par acte du 11 juin 1736.
De nombreuses châtellenies appartenant au Limou-
sin, au Périgord et au Poitou lui doivent hommage. Au
XIP siècle, il a sous sa dépendance trois abbayes; il est
seigneur spirituel et temporel de quarante-quatre pa-
roisses de son diocèse et de douze autres des diocèses
circonvoisins. Après la reconstruction de la cathédrale,
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— XXXVIII —
qui a amené Girard II à aliéner plusieurs bénéfices, il
n'a plus dans sa mense que huit paroisses; mais il pos-
sède encore des fiefs dans cinquante autres, avec divers
droits qui font que son diocèse, quoique relativement
très petit, est estimé dès 1650, en cour de Rome, d'une
valeur en revenus de 20,000 livres et taxé à 1,000 flo-
rins. En 1754, la ferme générale en est de 22,000 livres,
plus les charges, s'élevant à près de 5,000 livres.
Le 30 octobre 1791, il est déclaré pour un total de
revenus de 82,000 livres, charges comprises. Suit l'énu-
mération de ces charges comprenant : décimes, dons
gratuits, portion congrue des vicaires perpétuels et
simples vicaires et entretien partiel des églises dépen-
dant de sa mense, entretien de ses maisons épiscopales
et de la cathédrale, etc., etc.
M. Chauvet rend compte d'un article de M. Lièvre
publié par la Revue archéologique d'octobre 1891.
Notre collègue, appliquant à la carte de Peutinger la
lieue gauloise de 2,436 mètres, croit pouvoir déterminer
les points occupés par certaines villes gallo-romaines
de nos régions sur la position desquelles les archéolo-
gues ne sont pas d'accord.
Segora serait Voultegeon et Saint-Clémentin (Deux-
Sèvres).
Sermanicomagus, qu'il faut lire Germanicomagus,
aurait laissé ses ruines aux Bouchauds, commune de
Saint-Cybardeaux.
Condate était placé entre La Frenade et L'Anglade,
commune de Merpins.
Sarrum, à La Berche, commune de Chadurie.
M. Chauvet signale près de RofBt, au village des
Blanchards, dans une sablière récemment ouverte au
levant de la grande route, les traces de sépultures ro-
maines; il a recueilli à l'"30 environ de profondeur des
débris de tuiles à rebords, les fragments de plusieurs
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— XXXIX —
vases gris et de la poterie samienne ornée de dessins
en relief.
M. Biais donne communication d'un « livre de recepte
et de dépense » du château de Jarnac et de cette sei-
gneurie (14 février 1778 au 30 octobre 1790), qui lui a
été confié par M"« Dézile.
Ce registre, fort bien tenu, porte de nombreuses
annotations de la main du comte de Jarnac; à partir
de Tannée 1782, il a été « copié par le sieur Dézile »,
qui touchait 200 livres par an pour tenir les écritures
de ce journal.
Notre confrère donne lecture de quelques articles de
ce document original, en faisant ressortir ce qu'il a
d'intéressant pour notre histoire provinciale : il est
plein de renseignements relatifs aux prix des denrées,
des fournitures et de la main-d'œuvre. M. Biais cons-
tate aussi qu'il vient confirmer ce qu'il a dit dans son
étude sur « Le comte de Jarnac et son château au
XVI 11"^ siècle >. La communication de ce registre est
précédée d'une notice qui sera publiée dans le Bul--
letin.
M. E. Raby de Jarnac donne sa démission démembre
titulaire.
Demandent à faire partie de la Société :
MM. Gustave Bérauld, directeur propriétaire du jour-
nal L'Ère nouvelle^ 31 , rue de l'Ile-d'Or, à Cognac, pré-
senté par MM. de Fleury, Chauvet et Touzaud, et l'abbé
Marcel Durand, aumônier de l'Hôtel-Dieu d'Angoulême,
présenté par MM. l'abbé Blanchet, l'abbé Mondon et
Touzaud.
La séance est levée à dix heures et demie.
Le Secrétaire,
Warisse.
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— XL —
SÉANCE DU MERCREDI 13 AVRIL 1892.
PRESIDENCE DE M. TOUZAUD,
PBâSIDBNT.
Membres présents :
MM. Biais, l'abbé Nanglard, George, Desmazeaud,
BoiLEViN, Mourrier, Tabbé Blanchet, l'abbé Couri-
VAULT DE La VlLLATTE, BaRRAUD, DUFOURNEAU, CAL-
LAUD, Favraud, Veillon, Bastier, Puymoyen, Deser-
CES, secrétaire adjoint.
Le procès-verbal de la séance de février est lu, mis
aux voix et adopté.
M. LE Président dépose sur le bureau les ouvrages
reçus depuis la dernière séance. Il signale :
lo Dans le tome V des Œiivres complètes de M^*" Bar-
bier de Montault, des indications liturgiques dont
M. Léon Palustre (dans le Bulletin monumental de
1877, p. 794) a dit que, « si les principes que ce livre
enseigne étaient enfin suivis, nous aurions quelque
chance de voir régner un peu d'ordre là oil il n'existe
aujourd'hui que la confusion la plus étrange. Par exem-
ple, la chaire ne saurait être indiflféremment mise à
droite ou à gauche de la nef, sa place est du côté de
l'Évangile, c'est-à-dire au nord, ^pulpitum construi
débet a cornu Evangelii altaris majoris. (Décret de la
S. C. des Rites.) » — L'auteur s'élève aussi contre les
erreurs de langage < dans lesquelles tombent la plupart
des écrivains catholiques, quand ils sont amenés par
leur sujet à parler de matières ecclésiastiques. Exem-
ple : l'abbé N..., chanoine, curé, vicaire, aumônier :
abbé est le qualificatif de ceux qui n'ont aucun titre;
régulièrement, il ne convient donc qu'aux ecclésiasti-
ques sans position officielle, comme sont les séminaris-
tes. Tous ceux qui remplissent une fonction dans un
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— XLI —
diocèse se désignent par cette fonction même. Ainsi on
dit régulièrement, le chanoùie N,.., le curé N..., le
vicaire N...^ etc. Accoupler deux mots qui ne sont pas
faits pour être ensemble est aussi saugrenu que de s'ex-
primer ainsi : le soldat JV...^ capitaine; le soldat N...,
colonel, le terme soldat impliquant précisément qu'on
est dépourvu de tout grade. Mais l'habitude en est si
bien prise depuis la Révolution française que parler
autrement paraît désormais singulier. Il faudra tôt ou
tard changer cette locution vicieuse et se conformer à
l'usage romain, qui est seul logique et tradionnel. > Il
est à remarquer que les paysans ont conservé la « tra-
dition » et disent toujours : le curé un tel ou M. le curé
un tel.
M. Nanglard rappelle, à ce sujet, qu'avant la Révo-
lution française, l'usage actuel n'existait pas, par la
bonne raison que la qualification d^abbé était réservée
aux titulaires des abbayes, le nom des autres dignitaires
étant toujours précédé du mot messire,
M. Blanchet ajoute que déjà certains prieurs usur-
paient le titre d'abbé et que cette dénomination s'est
peu à peu généralisée à toute personne revêtue de la
soutane : c'est, en définitive, un usage admis.
M. LE Président signale encore :
2o Dans le Bulletin de la Société des antiquaires de
l'Ouest (4« trimestre, 1891)^ m les statuts de la corpo-
ration des bouchers de Châtellerault », rédigés en 1520.
Ces statuts sont intéressants en ce qu'ils tendent, sans
détour, au vrai but qui a provoqué la création des
corporations de métiers, et qui est d'introduire la sta-
bilité dans l'exercice de l'industrie, éminemment ins-
table par elle-même, en assurant la permanence de la
clientèle au profit des familles qui la détiennent. L'ar-
ticle 7 est spécialement remarquable en ce sens « que
nul homme ne sera receu par cy après, s'il n'est filz
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— XLII —
dung des maistres au mestier de bouchier en ladicte
ville, ou quil preygne en mariage a femme et espouse
une des filles des maistres bouchiers de ladicte bou-
cherie » ;
3® Dans le Bulletin de la Société des sciences et arts
de Bayonne (1891)^ divers textes relatifs au même siyet.
On y trouve ceci de particulier que les « abus intolé-
rables » des corps de métiers contre ceux qui ne faisaient
pas partie de leurs communautés, sont d'autant mieux
dégagés que la « franchise » du port de Bayonne se
trouvait en contradiction ouverte avec les privilèges des
corporations de cette ville;
4<» Enfin, dans les Mé^noires de la Société de statis--
tique des Deuœ-Sèvres (1891)^ un travail de M. Gélin
sur « le méreau dans les églises réformées de France
et ylus particulièrement dans celles du Poitou ». Ce
travail fait l'objet d'un compte-rendu annexé au pré-
sent procès-verbal.
En outre, M. le Président communique une étude
due à notre confrère, M. Denise, curé-doyen de Rouillac,
sur une litre funèbre de V église de Saint-Cybardeaux.
Cette étude est reproduite comme annexe au procès-
verbal.
M. Favraud déi)0se sur le bureau de la Société
l'empreinte d'un sceau en bronze trouvé à La Tâche,
commune de Saint-Genis de Blanzac, portant dans un
polygone un oiseau accosté de deux étoiles, deux
triangles entrelacés, et autour la légende + CVIL-
LERMI DE TACHIA CLERICI.
La tradition veut qu'il y ait à La Tache des souter-
rains et un trésor caché. Il y avait sans doute un
château au moyen-âge.
Le sceau a été trouvé par M. Petit, en transportant
des terres pour planter une vigne.
M. Favraud fait hommage à la Société de deux
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— XUII —
ouvrages intitulés, l'un le Noël de Theuet, en patois
du canton de La Rochefoucauld, et l'autre, Poésies
patotses, en langage des environs de Celles (Deux-
Sèvres), par in Pinzan; ces deux ouvrages annotés
par lui.
M. LE Président donne lecture d'une lettre de
M. Huet, curé d'Esse, qui offre à la Société l'empreinte
du moule à hosties que possède la fabrique de sa pa-
roisse.
M. l'abbé Nanglard, vicaire capitulaire, poursuit la
lecture de son Fouillé du diocèse.
Avant d'aborder la liste des évêques, U remarque
que, s'il est difficile d'en fixer la succession du onzième
au quatorzième siècle, c'est, d'un côté, que plusieurs
d'entre eux se donnent leurs successeurs de leur vivant.
Ils sont amenés à cette mesure par les prétentions du
pouvoir royal à se substituer à leurs anciens et légi-
times électeurs, le clergé et les fidèles, prétentions qui
s'étaient déjà manifestées dès le VP siècle. C'est,
de l'autre, en ce qui concerne la dernière partie de cette
période, la rareté des documents, dont plusieurs ont
disparu sous la domination des Anglais. Cette remarque
s'applique également aux abbés et aux chefs des pa-
roisses.
Il constate, en outre, à propos de la fixation de cer-
taines dates, que, pour notre région, du milieu du
XIP siècle à 1565 inclusivement, l'année commençait le
25 mars. Il tiendra compte de cette disposition en
reportant à l'année vraie les faits accomplis du l*'*' jan-
vier au 24 mars de l'année à laquelle ils sont attribués
durant cette période.
Entrant dans la chronologie de nos évêques, M. Nan-
glard n'hésite pas à placer saint Ausone à la fin du
I«' siècle, sans conclure toutefois à l'organisation, dès
cette époque, d'une hiérarchie qui n'a pu avoir sa
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— XLIV —
raison d^être que longtemps après. Les travaux (I) de
M. le chanoine Arbellot sur cette question lui paraissent
absolument concluants, à rencontre d'une critique qui
a dépassé la mesure en supprimant nos traditions pri-
mitives, sous prétexte d'y porter la lumière.
Les évêques suivants, jusqu'au XI« siècle, se pré-
sentent dans une obscurité que l'on ne peut pénétrer
généralement qu'à l'aide des données de l'histoire
générale de l'église, de celles des conciles auxquels
assistèrent quelques-uns d'entre eux et de nos chro-
niques locales contenues dans le Rerum Fngolisnien--
sium scriptores. Mais en comparant ces documents
avec les dires de la Gallia Christiana et de La Char-
lonie, il est possible de rectifier et compléter les listes
présentées par ces derniers.
Après le point relatif à la première prédication qui
a préparé la création définitive du diocèse d'Angou-
lême, M. le vicaire capitulaire en signale deux autres
difficile:» à élucider. Le premier concerne un espace
que La Charlonie fait durer cent quatre-vingts ans, de
595 à 775, en lui attribuant seulement huit évêques et
auquel la Gallia en attribue douze, en le restreignant
à cent vingt-cinq ans, de 625 à 750. Cette dernière
imputation lui parait la plus rationnelle dans ces temps
troublés où l'arbitraire donne et retire si aisément le
pouvoir, et s'accorde bien mieux avec notre Histoire
des Pontifes et des Comtes d'Angouléme, Celle-ci
indique, il est vrai, quinze évêques pour la même pé-
riode; mais il est permis de croire qu'elle confond
Evogiitëy l'un d'entre eux, avec EroïgiuSy archidiacre
et vicaire de l'évêque; que son Gibaldus ou Giboaldus
n'est autre que celui que l'on a vu en 616, et son
SidraniuSj le successeur de saint Saulve, en SOL
(I) Dissertation sur V apostolat de saint Martial et documents iné-
dits sur le même sujet.
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— xiy —
Le second point se réfère à Pierre II, Pierre III, Ray-
mond et Pierre IV, qui ne sont qu*un seul et même
évêque, Pierre Raymond.
Celui--ci ayant été indûment substitué, sous le nom
de Pierre II, à Girard III, élu en 1247, finit par lui
rendre son siège et est plus tard doyen du chapitre.
Robert I»»" de Montbron succède à Gérard III en décem-
bre 1252, mais il est obligé, peu après son entrée (18
avril 1253), de s^exiler devant les poursuites du comte
Hugues le Brun. Pendant son absence, Pierre Raymond
administre le diocèse comme vicaire, episcopi vicem
gerens, ainsi qu'il Tavoue notamment en 1258 et 1259,
et finit par devenir évéque en titre et légitime après la
mort de Robert et une vacance nettement accusée, sede
vacante, du 6 mai 1272 au 14 février 1273.
En outre, Robert de Montbron ayant régné de 1252
à 1272, il s'ensuit que le Guillaume IV de 1266 de la
Gallia n'a pas existé, et que son Robert II de 1268
n'est autre que notre Robert I®' de Montbron, rentré
de l'exil et recevant alors des hommages longtemps
interrompus.
Ainsi, les huit évêques cités par la Gallia, de 1247 à
1273, se réduisent à trois, savoir : Gérard III, de 1247
à 1252 ; Robert de Montbron, de 1252 à 1272, et Pierre
Raymond, fin 1272 et commencement de 1273.
M. Biais donne lecture à la Société d'une étude sur le
corps de ville.
Après avoir rappelé très succinctement une précé-
dente lecture qu'il avait faite sur la chronologie des
maires d'Angoulême et les principaux événements de
leur mairie depuis l'an 1501 ^ M. Biais communique, à
titre de documents complémentaires, des extraits iné-
dits des registres du corps de ville, notamment :
1505, 3 mars. — A l'occasion du passage à Angou-
lênie de M"® de Montpensier, « nos sieurs de la maison
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— XLVI —
de ville » décidèrent d^offrir à cette princesse et à
« plusieurs seigneurs et autres grans dames, afflu qu'ilz
fassent quelque bon rapport au Roy, douze potz d'hypo-
cras, douze torches et tant de vin qu'elle et son train
pourront boy re... ».
M. Biais fait remarquer que cette coutume du corps
de ville angoumoisin d'offrir un vin d'honneur s'est
conservée jusqu'à la fin du XVIIP siècle. Quant aux
torches, elles furent remplacées par des bougies.
1506, 19 octobre. — Délibération du corps de ville
portant défense au maître-école de Saint-Pierre d'édi-
fier une avance ou ayde de mur près de la porte et en-
trée de la mestre escollye viz à viz de la grant porte
de Véglize Saint-Pierre. Les travaux prohibés seront
démolis et procès s'ensuivra.
Cette pièce confirme ce que M. Biais a déclaré il y a
quelques mois relativement à l'habitation du maître-
école, dignitaire ecclésiastique. Elle était bien située à
l'angle de la rue ci-devant du Doyenné, aujourd'hui
improprement dénommée rue du Minage.
1516, 6 octobre. — Les sieurs du corps de ville déci-
dent de se partager les pots d'hypocras qu'ils avaient
décidé d'offrir au cardinal d'Albret, attendu que ce per-
sonnage, qui devait s'arrêtera Angouléme, n'y vint pas,
« estant le bruyt et rapport qu'en ceste ville se mou-
royent ».
1522, 5 mai. — Le maire continue de recevoir «50
livres tournois pour ses gaiges accoustumez ».
1523, 17 juillet. — Il est arrêté que la ville achètera
six barriques du meilleur vin qu'on pourra trouver :
€ blanc, claret et rouge », qui seront menées et mises
en la cave du gouverneur.
1524, 4 octobre. — Le gouverneur et « messire le
premier président de Rouen » devant arriver en cette
ville, « nos sieurs de la maison commune » décident
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— XLvn —
qu'ils seront reçus le « plus honorablement que faire se
pourra et leur seront faict presans chascun jour, aux
dîners et souppers, de huyt potz du meilleur vin, vieulx
ou nouveau, et parfois, sur les soirs, leur seront baîlhez
et présentez deux pots d'hypocras et torches ». De plus,
six ou huit barriques de vin seront offertes au gouver-
neur.
1615, 5 juillet. — A l'occasion de l'arrivée prochaine
du roi et de la reine-mère, le corps de ville arrête le
programme de cette entrée solennelle.
En communiquant à la Société plusieurs documents
relatifs à cette cérémonie, M. Biais constate qu'ils sont
inédits et pourront compléter l'historique des Entrées
solennelles dans la ville d'AngoiUême, publiées et an-
notées en 1856 par le très érudit bibliographe Eusèbe
Castaigne.
1619, 9 juin. — Sur la demande de la reine-mère,
« estant de présant en ceste ville », le corps de ville
accorde « aux religieux pères Minimes » de s'établir à
Angoulême.
Enfin, M. Biais fait connaître une délibération de la
mairie (1623, 31 mars) portant qu'une somme de 30
livres sera allouée chaque année à Jacques Le Paige,
imprimeur de la ville, à titre d'indemnité de logement.
La maison qui lui avait été accordée par la ville venait
d'être annexée au collège. Ce document, selon M. Biais,
vient compléter la série de ses renseignements inédits sur
l'imprimerie angoumoisine aux XVP et XVIIP siècles.
M. Callaud, trésorier, donne lecture de son rapport
sur la situation financière de la Société pendant la pé-
riode écoulée du l®"^ janvier 1891 au 1«' avril 189;% et
demande qu'une commission soit nommée pour exami-
ner les comptes.
Sont réélus membres de cette commission MM. Abel
Sazerac de Forge, Puymoyen et George, auxquels le
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— XLVIII —
trésorier a remis le registre contenant le détail des
comptes, ainsi que les pièces justificatives des dé-
penses.
.M. le comte de Mascureau et M. le docteur Henri
Guillaud donnent leur démission de membres titulaires.
MM. Gustave Bérauld, divectenr de L^ Ère nouvelle,
de Cognac, et l'abbé Durand, aumônier de THôtel-Dieu
d'Angoulême, sont élus.
Demandent à faire partie de la Société : MM. Nico-
las-Emile Puymoyen, géomètre, demeurant aux Blan-
chettes, présenté par MM. Touzaud, Callaud et Deserces;
Adalbert Mathey, commissaire-priseur à Angoulême,
présenté par MM. Biais, George et Desmazeaud ; Tabbé
Morichaud, prosecrétaire de l'évêché, présenté par
MM. Callaud, l'abbé Blanchet et l'abbé de La Vil-
late.
La séance est levée à dix heures trois quarts.
Le Secrétaire adjoint,
H. Desbrcbs.
ANNEXES AU PROCES- VERBAL DE LA SEANCE
DU 13 AVRIL 1892.
L
LE MEREAU DANS LES EGLISES REFORMEES.
Leméreau ou marreau (du latin merallum, mareïlum,
marelli, marelum) désigne un jeton fait ordinairement de
plomb, d'étain ou de cuivre, qui servait de laissez-passer.
Il fut usité pour la perception des droits d'octroi et de péage,
puis, à partir du XV« siècle, dans les chapitres et collégiales.
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— XLTX —
pour les allocations en argent remises chaque semaine aux
chanoines et aux clercs qui avaient assisté aux heures, et,
sous le nom de Trvêreaux des pauvres^ pour la distribution
des aumônes.
On a vu dans le distributeur de méreaux, qui remplissait
aussi d'autres fonctions administratives, et qui portait le
nom de marreleur ou marrelier ou encore mareglier,
Tancêtre du marguillier actuel. Il parait certain que le mot
< marguillier » vient de mairicularius ; mais méreau ou
marreau, dont l'origine est incertaine d'après Littré, peut
bien venir de matricula, ainsi que le pensent Dézobry et
Bachelet, puisque le méreau était une sorte de médaille faite
à l'aide d'un moule. M. Gélin rappelle, en outre, ^e, dans le
patois de l'Ouest, le mot marreau a conservé jusqu'à nos
jours une signification qui se rapporte évidemment à la mé-
daille ou jeton originaire ; on dit encore : « Cette luzerne a
des marreaux de cuscute, ce blé a des marreaux gelés » ; ce
qui désigne des espaces de forme plus ou moins arrondie; en
un mot, des ronds.
Quoi qu'il en soit, dans les églises réformées, on employa
des méreaux analogues à ceux des chapitres, à l'effet de ser-
vir de laissez-passer pour la cène, les méreaux de corrir-
munion.
C'est à Calvin lui-même qu'appartient l'idée de faire servir
le méreau à l'application de la discipline dans l'Église qu'il
avait fondée. Dans son Institution chrétienne, il réclamait
en faveur des < dispensateurs de la parole divine » le droit
de censure et d'excommunication, et on sait qu'il y tint du-
rement la main.
En 1560, il proposa au conseil de Genève l'adoption de
marreaux de plomb < pour empêcher la profanation de la
cène ». Cette proposition ne fut pas admise à Genève, mais
elle reçut son application en France l'année suivante, et dès
la fin du XVP siècle, la plupart des églises de la communion
nouvelle l'avaient adoptée.
M. Gélin reproduit à ce sujet des textes empruntés à la
Chronique protestante de VAngoumois, par J. Bujeaud, à
une publication de M. J. Pellisson (Paris, Dumoulin, 1877),
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qui a tiré des archives municipales de Barbezieux le registre
de consistoire de cette ville, et enfin aux archives nationales
(TT, 289).
Il en résulte que l'usage du méreau était admis dès 1581 à
Verteuil et Ruffec, et depuis 1680 à Barbezieux.
La distribution des méreaux constituait une arme disci-
plinaire dont il était fait pariois un usage rigoureux.
Une anecdote le montrera mieux qu'une longue série de
textes :
En 1584, à Montauban, « la cène approchant », les mé-
reaux furent refusés à la famille Duplessis-Mornay « à
cause des longs cheveux que portait M"* Duplessis » ; en
effet, M""* puplessis-Mornay avait conservé de son séjour à
la cour de Navarre l'habitude d'une coifiure à cheveux
longs, maintenus en forme de diadème à l'aide d'une mon-
ture en « fils d'arichal ». Vainement elle se présente « à
l'assemblée de cinquante ou soixante personnes qui est la
dizaine, coiffée de nuit, la tête bandée avec son mouchoir
tout noir ; sa famille aussi était très modestement accoutrée,
et cependant M. Bérault les retrancha tous dans cette as-
semblée, mêmement les hommes, qui ne sont point compris
dans la règle des cheveux » (1). Le distributeur des méreaux
fut inflexible (2).
Dans les églises rurales, c'était Vancien de chaque quar-
tier ou groupe de hameaux qui était chargé de distribuer
les méreaux. Il en profitait d'ordinaire pour recueillir les
taxes dues trimestriellement par les fidèles pour l'entretien
du culte. Ce côté de la question, le côté financier, est d'un
vif intérêt, en ce qu'il s'applique à une Église qui ne possé-
dait pas de patrimoine propre et ne recevait point de sub-
vention de l'État. A vrai dire, Henri IV avait accordé aux
réformés une allocation de 45,000 livres à répartir par le
synode entre toutes les églises réformées du royaume; cette
subvention fut même portée à 00,000 livres en 1611, mais
(1) Mémoires de Duplessis-Mornay, tome II, page 496.
(2) U est vrai que les Duplessis se reodireat à Villemeuz, k trois
lieues de Montauban, où le ministre les reçut sans difliculté.
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— LI —
elle ne fut pas renouvelée après la mort de Tauteur de redit
de Nantes.
On va toucher du doigt les difficultés avec lesquelles se
débat une société religieuse dépourvue de ressources assu-
rées ; il en résulte un pénible mélange entre la discipline
morale et les règles inspirées par des nécessités d'ordre pé-
cuniaire. Voici les textes relatifs à ces difficultés et qui pro-
viennent de notre région :
-c Verteuil et Ruffec, 15 septembre 159Î. — Les an-
ciens ne distribueront marreaux à ceux qui sont mal affec-
tionnés à la subvention, tant pour les bâtiments du temple
que pour autres charges. »
« Barbezieux, 8 décembre 1680. — La compagnie a
arrêté que les cènes seront publiées dimanche prochain pour
être célébrées en quinze jours et en trois semaines, et qu'a-
fin d'obliger un chacun à payer ce qu'il doit d'arrérages
(retards de payement) pour l'entretien du ministère, on
lirait dimanche prochain et le suivant un acte là-dessus
dont la teneur s'ensuit :
4L La compagnie du consistoire et les chefs de famille as-
semblés, ayant nommé de leurs corps des personnes pour
examiner les arrérages, ils les ont trouvés excessifs. Et
comme l'église ni le ministère ne peuvent subsister long-
temps si on n'y remédie incessammenc, la compagnie exhorte
et conjure instamment tous ceux qui pourront devoir des
arrérages de les payer, ou du moins une bonne partie pour
cette fois. Autrement elle sera contrainte de refuser les mar-
reaux aux contrevenants et de poursuivre par d'autres voies
les personnes sans charité et qui n'ont point de pitié ni de
ressentiment de l'Église chancelante ni de tout ce qu'on voit
arriver aujourd'hui. »
« 9 mars 168 i.^ Chacun des chefs de famille est exhorté
de satisfaire à ce qu'il peut devoir soit pour sa taxe, soit
pour ses arrérages.
€ 16 juin i681. — ... Plusieurs personnes envoient des
enfants ou des domestiques chercher des marreaux sans
avoir soin de satisfaire à l'entretien du ministère... La com-
pagnie demande qu'on ait soin de satisfaire à ce qu'on peut
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— LU —
devoir soit pour sa taxe, soit pour les arrérages; c'est une
chose honteuse à une église comme C3lle-ci qu'on soit tou-
jours contraint de toucher ce dernier article.
« 7 octobre 1682. — Les députés du consistoire de Bar-
bezieux ayant représenté la négligence de plusieurs parti-
culiers de l'église à s'acquitter de leur devoir au sujet de la
subsistance du saint ministère, la compagnie a confirmé
l'arrêté dudit consistoire portant qu'il ne sera point donné
de marreaux à ceux qui sont en arrérages jusques à ce qu'ils
aient satisfait. (Extrait des actes du colloque de Saintonge
réuni à Barbezieux, pendant la tenue du synode, le 7 octo-
bre 1682 et jours suivants.)
« 4 mai 1683. — Sur le rapport qui a été fait par les
sieurs Priolleau et de La Morinerie, en exécution do leur
commission touchant les arrérages dus au sieur Jonneau
(pasteur), la compagnie a ordonné au consistoire de diviser
les contributions ; que cliaque ancien distribuera les mar-
reaux en son quartier, sans qu'il en puisse donner à d'au-
tres ni à qui que ce soit qu'il ne connaisse de son quartier,
et demeurera responsable de la contribution de ceux à qui
il aura donné des marreaux sans ladite contribution. > (Ex-
trait des actes du colloque de Saintonge ouvert à Barbezieux
le 4 mai 1683.)
Après la révocation de redit de Nantes, les églises réfor-
mées se reconstituèrent peu à peu et les méreaux reparu-
rent à partir de 1740.
Au colloque du 12 novembre 1781, les églises du quartier
de Melle, qui comprenaient La Mothe-Saint-Héraye et Ville-
fagnan, en demandèrent expressément le retour.
En 1583, le pasteur de La Mothe-Saint-Héraye écrivait :
^« Les médailles de communion sont encore en usage dans
nos églises de Poitou. »
Mais le méreau a définitivement disparu, son utilité fiscale
ayant cessé en même temps que son rôle disciplinaire.
D. TOUZAUD.
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— LUI —
II.
ÉTUDE SUR UNE LITRE FUNÈBRE DE l'ÉGLISE
DE SAINT-CYBARDEAUX.
Le Bulletin de notre Société publiait en 1887 un fort in-
téressant et consciencieux travail de M. Léon Demuys sur
la découverte d'une litre funèbre dans l'église d'Anais. L'ap-
parition dans ce lieu de cette litre, qui portait, plusieurs fois
répétés, les écussons des familles de La Rochefoucauld et de
Vîvonne, ne laissa pas de soulever une foule de questions.
D'abord, à l'occasion de quel décès ce bandeau de deuil
at-il été ainsi posé dans l'église d'Anais ? L'écrivain de la
Notice prouve victorieusement que c'est lors de la mort de
François VI de La Rochefoucauld, l'auteur des Maximes,
qui arriva le 17 mars 1680. La femme était Andrée de Vi-
vonne, dame de La Châtaigneraie, dont le blason est accolé à
celui de son époux. De ce côté, aucun doute n'est possible,
et cette première question trouve chez M. Demuys sa solu-
tion motivée.
Mais sur un autre point il ne peut être aussi afBrmatif :
c'est quand il s'agit de savoir pourquoi cette litre funèbre a
été placée dans l'église d'Anais. Les seigneurs de La Roche-
foucauld en ont-ils été les patrons? Y ont-ils fait acte de
bienfaiteurs insignes ? Ou bien est-ce comme hauts justiciers
du lieu qu'ils ont ainsi imposé leur deuil à une paroisse qui
était sous leur juridiction ? — M. Demuys avoue lui-même
que, bien que chacune de ces raisons puisse être bonne, il
ignore quelle est la véritable.
Nous étions dans une semblable incertitude lorsque, tout
récemment, une nouvelle découverte des mêmes objets, dans
un édifice éloigné d'Anais d'environ vingt-cinq kilomètres,
est venue donner du poids et un degré de vraisemblance de
plus à une des suppositions du savant auteur.
Il y a un mois environ, en regrattant le mur méridional
intérieur de l'église de Saint-Cy bardeaux, l'ouvrier mit à
jour une litre entièrement pareille comme dimensions, écus.
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— LIV —
pièces et coloris à celle d'Anais ; seulement, les blasons ont
été placés d'une façon régulière à la retombée des arceaux
qui décorent la muraille, comme à Anais, sur le manteau
d'hermine, avec répétition aux revers, de Técu opposé ; le
tout timbré de la couronne ducale que surmonte la mélu-
sine. Ce bandeau funèbre a laissé, quand il disparait à son
entrée dans le chœur, des traces brunes, et il a dû être re-
couvert sous répais badigeon dont l'édifice était enduit.
Peut-être aurait-on retrouvé à cet endroit les deux grands
panneaux terminaux signalés à Anais.
M. le curé de Saint-Cybardeaux a fait conserver ces écus,
dont deux sont encore parfaitement apparents, et dont on
peut, malgré la hauteur, lire les pièces : Burelé d'argent et
d'azur à trois chevrons de gueules^ le premier écimé.
pour celui de La Rochefoucauld, et ô! hermine au chef de
gueules pour celui de Vivonne.
Cette découverte m'a amené à reprendre les questions res-
tées sans solution de M. Demuys, dans son étude sur cette
litre.
1^ Il ne peut être question, pour Saint-Cybardeaux, du
droit de patronage de la famille de La Rochefoucauld.
L'église de Saint-Cybardeaux, en effet, dont quelques par-
ties remontent au V1I« siècle, était un prieuré, autrefois
conventuel, de l'abbaye de Saint-Cybard, dont l'abbé nom-
mait le prieur et présentait le curé. Cette famille n'en peut
donc pas être considérée comme fondatrice.
2^ Les armoiries ci-dessus mentionnées n'ont pu être pla-
cées dans cette église à la suite d'un grand bienfait, d'une
restauration, par exemple, de l'édifice, due à la munificence
des seigneurs de La Rochefoucauld. Cette église était alors
en fort mauvais état et n'a été réparée qu'en 1732, par les
soins du curé Bergerot et la générosité des habitants. 11 n'y
a pas de doute sur ce point, le fait étant consigné dans les
cahiers paroissiaux : on contruisit alors une seconde nef en
reculant l'ancienne muraille du nord, que l'on remplaça par
des arceaux et des piliers.
3*» De plus, comme à Anais, les registres très complets qui
notent avec détails les faits les plus divers, tels que pestes.
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— LV —
accidents, tempêtes, bénédiction de première pierre, mission,
baptême de cloches, etc., sont muets sur l'imposition de
cette litre, ce qui prouve qu'il s'agit d'un acte auquel on
était habitué. Ajoutons qu'à Saint-Cybardeaux on aperçoit
un peu sous cette litre une autre ceinture funèbre dont les
écussons ne sont pas encore révélés.
J'arrive à dire, mais avec plus de certitude que M. De-
muys, puisque j'ai cette récente découverte pour m'autori-
ser, que c'est en vertu de leur droit dehauts justiciers que
les seigneurs de La Rochefoucauld ont fait placer dans quel-
ques églises, ou peut-être dans toutes les églises de leur ju-
ridiction, leur litre funèbre, car Saint-Cybardeaux, comme
Anais, relevait de Montignac pour la justice, et que, dans
des travaux analogues à ceux qui ont été faits ici, on retrou-
verait dans les autres églises la même litre sous le badigeon.
Une nouvelle découverte viendrait, ce me semble, établir
d'une manière irréfutable la vérité de ma conclusion.
J. Denise.
8 avril 1892.
SEANCE DU MERCREDI 11 MAI 1892.
PRÉSIDENCE DE M. TOUZAUD,
PRÉSIDENT.
Membres présents :
MM. Chauvet, Callaud, Cochot, Biais, Mourrier,
Fusil-Petiot, l'abbé Nangêard, Sémoret, de Fleury,
George, Boilevin, de Roffignac, Malard, l'abbé
MoNDON, l'abbé Sochal, Bastier, Guérin-Boutaud et
Warisse, secrétaire.
Le procès-verbal de la réunion d'avril est lu, mis aux
voix et adopté.
M. LE Président dépose sur le bureau les ouvrages
reçus depuis la dernière séance. Il signale dans le
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— LVI —
Bulletùi du Comité des travaux historiques et scienti-
fiques (1891, n* 4) une communication de M. Bondu-
raud, relative à sept actes concernant Cécûe Fulcodi,
Tune des flUes qui restaient à Gui Fulcodi lorsqu'il fut
élevé à la papauté sous le nom de Clément IV. €0n
sait, écrit M. Bunduraud, que son autre fille se nommait
Mabilie et fut religieuse à Nîmes. Cécile Fulcodi fut
demandée en mariage par la principale noblesse du
Midi ; mais son père, « voyant que tous ces seigneurs
cherchaient plutôt à épouser la fille du Pape que la fille
de Gui Fulcodi, refusa de la marier et se contenta de
pourvoir honnêtement à son entretien. » On ne peut
pas accuser ce pape d'avoir avancé sa famille. Il avait
un frère curé qui resta curé toute sa vie. Un de ses ne-
veux jouissait de trois prébendes; il le réduisit à se
contenter d'une seule. Dans la curieuse lettre qu'il
adressa, le 7 mars 1265, à son neveu Pierre le Gros ou
de Saint-Gilles, on trouve ce passage : « Nous ne vou-
lons pas que Mabilié et Cécile aient d'autres maris que
ceux qu'elles auraient eus si nous étions resté simple
clerc. » L'auteur remarque, au sujet de « ces sentiments
de réserve, fort respectables », qu'on les trouverait peut-
être excessifs de nos jours. C'est une raison de plus
pour les signaler.
M. l'abbé Mondon donne des détails sur le fief de
Méré, à Bouex. MM. Miclion et Marvaud ont prétendu
(sans donner d'ailleurs aucune preuve de leur assertion)
que Poltrot do Méré, l'assassin du duc de Guise, était
de Bouex, où il possédait le fief de Méré. Ceci est
inexact. Méré n'existait pas à Bouex, du moins sous
ce nom, au XVI® siècle et antérieurement. Dans toutes
les pièces antérieures à 1600, ce hameau est appelé Le
Breuil. Vers le milieu du XVI'* siècle, François de Li-
venne eut en partage ce hameau, dont il prit le titre, et
le logis qu'il habitait s'appelait Montbreuil. Il eut pour
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— LVII —
flUe et unique héritière Claude de Livenne, qui. épousa
avant 1563 Jean Gombaud, seigneur de Méré et Plassac
en Saintonge. Ce nouveau seigneur étant connu sous le
nom de Méré, ses descendants continuèrent à porter ce
nom, qui finit aussi par être attribué à leur habitation
et au hameau tout entier. Il est vrai que si on a donné
faussement pour patrie Bouex à Poltrot, on a retiré à
Méré l'honneur d'avoir donné le jour à une célébrité
plus pacifique : le chevalier de Méré. Tous les biogra-
phes ont écrit que le chevalier de Méré s'appelait Geor-
ges Brossin et était originaire du Poitou. C'est encore
une erreur : il se nommait Antoine Gombaud et était
né à Bouex, où il avait eu pour parrain M»*" Antoine de
La Rochefoucauld, évêque d'Angoulême. Il mourut
dans sa terre de Beaussais, en Poitou, qu'il tenait du
chef de sa mère, Françoise de La Tour-Landry.
M. LE Président communique une circulaire de la
Société française d'archéologie relative au congrès ar-
chéologique qui doit tenir sa cinquante-neuvième ses-
sion, cette année, à Orléans. Cette session s'ouvrira le
mercredi 22 juin. Ladite circulaire donne le programme
et l'ordre des réunions.
M. DE Fleury donne lecture, au nom de M. Souchet,
d'une lettre écrite à celui-ci par le secrétaire de la
chambre syndicale de la bijouterie, en réponse à l'en-
voi fait par lui d'un exemplaire de notre dernier volume
du Bulletin et de l'atlas qui l'accompagne.
« La chambre syndicale, est-il dit dans cette lettre,
« a apprécié le caractère artistique de cette œuvre,
€ dont s'enrichit son École professionnelle. »
M. LE Président dépose la motion suivante :
€ Les soussignés,
« Considérant que, aux termes de l'article 20 du rè-
glement, la « commission de publication se compose
du bureau de la Société en son entier et de deux mem"
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— LVIII —
bres éliis chaque année dans la séance de janvier, au
scrutin secret et à la majorité absolue des suffrages » ;
€ Que cette commission est un organe essentiel de
la Société, puisqu'il lui appartient de classer et de
mettre au jour les travaux et les découvertes de l'année;
« Que le nombre des membres élus spécialement en
vue de remplir un mandat aussi important paraît trop
restreint et qu'il convient de le porter au double,
« Proposent de modifier l'article 20, § 2, des statuts,
et d'élever à quatre le nombre des membres élus chaque
année ix)ur faire partie de la commission de publica-
tion.
* Signé : Daniel TouzAUD, Chauvet, Warisse,
J. Callaud, ÉiiiiLE Biais, Albert
CocHOT, J.-P.-G. Blanchet, p. de
Fleury, George, E. Puymoyen,
Ad. Mondon, a. Boilevin, Gub-
rin-Boutaud. »
La Société procède à l'élection de trois membres qui,
conjointement avec le bureau, seront chargés d'exami-
ner la proposition.
MM. Malard, George et Mourrier sont élus.
M. GoNTiER, dans une lettre dont il est donné lec-
ture, propose à la Société d'acquérir le théâtre des Bou-
chauds. Une commission est nommée pour étudier
cette proposition.
M. Nanglard, vicaire capitulaire, reprend la lecture
de son Pouillè historique et précise la durée du règne
de quelques-uns de nos évêques sur lesquels les auteurs
qui en ont écrit n'ont fourni que de vagues données.
Ainsi, Guillaume de Blaye, qui est élu en remplace-
ment de Pierre Raymond,. le 13 octobre 1273, et finit,
non en 1309, comme le suppose la Gallia, mais en
septembre 1307, époque à laquelle se produit la va-
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— LIX —
cance séparant ce dernier de son successeur, Foulques
de La Roche ; Olivier, Jean III, Galhard de Fougères,
séparés les uns des autres par des vacances nettement
déterminées; Ayquelin, qui, élu en février et sacré
en juin 1328, se donne de son vivant un successeur en
la personne d'Hélie de Pons, qui prend à son tour une
mesure semblable avant de mourir ; Jean IV, Galhard II ,
précédemment doyen du chapitre d'Angoulême, et
Guillaume V, précédemment et simultanément abbé
de Saint-Sulpice-lès-Bourges, élu le 13 septembre 1391
et mort entre le 20 février et le 31 août 1412, époque
à laquelle lui succède Jean Fleury.
Robert II qui suit, dit de Montbron par La Charlonie
et par la GalHUy que celui-ci a souvent induite en
erreur, est un de Montbrun. Les documents de cette
époque, écrits en latin et parlant de lui, ne donnent que
son prénom de Robert. On ne trouve nulle part ni -Ro-
bertus de Montebruno, ni Roberlus de Monteberulphi ;
mais tous les écrits français se rapportant à son admi-
nistration l'appellent de Montbrun. Du reste, c'est sous
son épiscopat que l'on voit paraître à Angoulême toute
une dynastie de de Montbrun se succédant dans l'ar-
chidiaconé et la chantrerie, dans les abbayes de Saint-
Amant-de-Boixe et de Saint-Cybard. Ceux-ci sont les
neveux ou petits-neveux de l'évêque, et après sa mort
on les voit, agissant comme ses héritiers, rétrocéder
aux Tizon de Dirac un domaine qu'il en avait acquis
et laissé impayé.
Après Robert de Montbrun, il est plus facile de fixer
la succession des évêques ; cependant il en est encore
beaucoup sur lesquels on ne s'est guère prononcé
jusqu'ici à ce sujet. M. Nanglard précise notamment
l'élection de Geoffroy de Pompadour, de Raoul du Fou,
Antoine d'Estaing, Antoine de La Barre, Jacques et
Philibert Babou de La Bourdaisière, Antoine de La Ro-
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— LX —
chefoucauld, Jacques du Perron, et il complète ce qui
est dit de leurs successeurs en indiquant la date de
leurs bulles de nomination ou de leur prise de posses^
sion. Ce qu'il fait remarquer particulièrement, c'est la
multiplicité des bénéfices que quelques-uns ont réunis
entre leurs mains, surtout à partir de Geoffroy de Pom-
padour. Ces bénéfices sont indiqués dans l'article con-
sacré à chaque prélat, et une courte monographie en
sera faite à la fin du Poiiillé en ce qui concerne ceux
joints à des titres abbatiaux.
M. Chauvet dépose, de la part de l'auteur, deux
mémoires de M. Lièvre :
P Sanxay, Étude extraite de la Revue poitevine,
tendant à montrer que les ruines découvertes par le
P. de La Croix sont les restes d'une véritable ville
gallo-romaine ;
2® Les Chemins gaulois et romains entre la Loire
et la Gironde, extrait des Mémoires des antiquaires de
l'Ouest, Ce dernier travail se rattache directement à la
lettre de M. Gontier. 11 donne une importance toute
particulière aux ruines des Bouchauds, que M. Lièvre,
avec d'excellents arguments, identifie avec le Sermani-
comagus de la carte de Peutinger, qu'il faut lire Ger-
manicomagus.
La Société vote des remerciements à M. le Préfet,
qui a bien voulu proposer au Conseil général d'accor-
der une allocation exceptionnelle de 300 francs à la
Société, et à MM. les membres dudit Conseil, qui ont
voté cette allocation à l'unanimité.
M. Chauvet rend compte de la visite qu'il vient de
faire au curieux monument découvert dans le cimetière
de Châteauneuf, à proximité de l'ancien château.
C'est une chambre souterraine très bien construite,
en belles pierres de taille appareillées avec soin (base
circulaire de cinq mètres environ de diamètre sur
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— LXI —
quatre mètres de hauteur). Elle est surmontée d'une
voûte au milieu de laquelle se trouvait une ouverture
circulaire actuellement murée (diamètre, 1™50).
Il ne paraît pas y avoir d'entrée dans la partie in-
férieure.
Vers le nord-est, à la naissance de la voûte, une
ouverture ovale, évasée vers l'intérieur, semble desti-
née à donner de l'air ou du jour. Cette ouverture, de
1"" 20 de diamètre, aboutit un peu au-dessous du niveau
actuel des terres.
Dans la partie inférieure, à 1™ 10 au-dessus du sol,
un gros cordon de pierre a été ménagé tout autour de
la construction et forme à l'intérieur une sorte de grosse
corniche demi-cylindrique saillant d'environ 0'?*21.
Au-dessous de cette saillie, on a construit dans la
partie nord-est, à 0*" 27 au-dessus du sol, une niche
voûtée (largeur, 0™95; hauteur, 0">50) qui se dirige
vers l'église. Cette niche est-elle fermée dans le fond?
Donne-t-elle accès à un souterrain ? Notre confrère n'a
pu le vérifier.
Toute cette chambre était remplie d'ossements hu-
mains, soigneusement classés par nature d'os: les tibias
d'un côté, les fémurs de l'autre et ainsi de suite. Il y en
a au moins deux dépôts successifs ; le dernier paraît être
assez récent; on y trouve, au milieu des os, des ardoises,
des poteries à vernis vert et des débris d'architecture de
la Renaissance. Ce monument., qui a été employé comme
ossuaire, a-t-il été construit dans ce but ? Est-ce une
ancienne prison, une chapelle? Notre confrère est
d'avis qu'il faut attendre, pour conclure, le déblaie-
ment complet. Pour le moment, il se contente de
donner simplement les observations qu'il a pu faire.
M. Biais donne lecture des « Statutz et privillèges
des maistres menuziers demeurans en la ville d'An-
goulesme ».
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— LXII —
Cette pièce intéressante ne porte pas de millésime,
mais il a été possible à notre confrère de lui assigner
une date à Taide de plusieurs autres documents qui
s'y rattachent : elle est de Tannée 1511.
C'est donc le plus ancien règlement similaire qui ait
été retrouvé jusqu'à ce jour à Angoulême.
Parmi les articles de ce règlement, on remarque les
suivants :
4c Art. 2. ~ Nul ne pourra tenir ouvroir ne faire fait
de maistre dudict mestier de menuziers en ladite ville
et faulxbourgs d'icelle qu'il ne soit ouvrier veu et expé-
rimenté par les maistres jurez. »
« Art. 4. — La « pièce de chef-d'œuvre chevillée,
parfaicte, demeurera une journée entière en l'ouvroir
du maistre chez qui le chef-d'œuvre aura été exécuté
pour être vue par ceulx dudit mestier. »
C'était une sorte d'exposition quasiment publique.
La « confrayrie » des maîtres menuziers angoumoi-
sins faisait célébrer ses messes et services en l'honneur
et rcndance de madame saincte Anne en l'éghse Saint-
André de cette ville.
M. Biais propose à la Société d'accompagner ces
€ Statutz et privillèges » d'une suite de notices sur les
corporations angoumoisines d'arts et métiers dont il a,
d'ailleurs, donné antérieurement communication, et de
reproduire les armoiries de ces corporations qu'il a pris
soin de réunir.
Notre confrère donne ensuite lecture d'un « inven--
ioyre de biens meubles » dressé par Jehan Rousselin,
clerc, « le 8« jour du moys de juyn mil quatre cens et
neuf », d'après l'original ; feuillet in-folio parchemin.
Dans cet inventaire, on trouve l'énumération de
plusieurs meubles et ustensiles curieusement décrits.
Enfin M. Biais présente à l'examen des membres
présents une photographie figurant la porte monu-
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— LXITI —
mentale en pierre sculptée qui est dans le jardin des
Dames religieuses de Sainte-Marthe, rue François P%
à Ângouléme. Cette porte, de la un de la Renaissance,
a un aspect décoratif, et notre confrère prie la Société
de faire les honneurs de son Bidleiin à ce petit monu-
ment, < d'autant plus intéressant pour nous, Charen-
te tais, ajoute M. Biais, que dans notre département,
« patrie de François I**" et de Marguerite, les édifices
« du XVP siècle ont été détruits par des architectes un
€ peu trop exclusifs avec un soin et un zèle vraiment
« remarquables ».
Demande à faire partie de la Société en qualité de
membre titulaire M. Rémy Martin, négociant à Li-
gnières-de-Rouillac, présenté par MM. le docteur
Lecler, l'abbé Denise et Albert Cochot.
Il est procédé au vote sur les présentations de la
séance précédente ; sont élus membres titulaires de la
Société : MM. Puymoyen, propriétaire et géomètre
aux Blanchettes, près Angouléme ; l'abbé Morichaud,
prosecrétaire de l'évêché, et Adalbert Mathey, com-
missaire-priseur à Angouléme.
La séance est levée à onze heures.
Le Secrétaire,
Warisse.
SEANCE DU JEUDI 8 JUIN 1892.
PRÉSIDENCE DE M. TOUZAUD,
PRKSIDBNT.
Membres présents :
MM. Chauvet, Cochot, Deserces, Biais, Fusil, Boi-
LEviN, Mathey, George, Dupourneau, Chauvin, Fa-
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— LXIV —
VRAUD, Malard, de Puybaudet, Bastier, Desmazeaud,
DE Fleury, Mourrier et Warisse, secrétaire.
Le procès-verbal de mai est lu, mis aux voix et
adopté.
M. LE Président dépose sur le bureau les ou-
vrages reçus depuis la séance précédente. Il donne
lecture d'une nouvelle lettre de M. Gontier relative au
théâtre des Bouchauds, dont il propose l'aliénation. La
Société charge une commission d'étudier la question ;
sont élus pour en faire partie MM. Malard, Biais,
Bastier et Puymoyen (Nicolas-Emile).
M. G. Chauvet indique les principales découvertes
qui ont été faites en Asie-Mineure sur les civihsations
primitives.
Là, comme en France, il semble qu'avant d'arriver
à la connaissance des métaux l'homme a pratiqué une
industrie rudimentaire dont les matières premières
étaient le silex et l'os.
Des armes et des outils semblables à ceux de nos
dolmens ont été recueillis sur le plateau du Sinaï et au
pied des grottes qui servaient de refuge aux habitants
à Beth-Saour, près de Jérusalem. L'abbé Morétain a
récolté une nombreuse collection rapportée en France
par M. de Saulcy et étudiée par MM. Arcelin et Cazalis
de Fondouce.
L'abbé Michon a publié dans nos Bulletins un
intéressant mémoire sur les dolmens de Palestine.
Les armes primitives de nos grottes charentaises,
celles que nous recueillons avec la faune éteinte ont été
également trouvées en Asie-Mineure.
Les grottes de Nahr-el-Kelb renferment des outils
en silex semblables à ceux de nos alluvions de Jarnac,
mêlés à des ossements d'animaux en partie disparus.
La station d'Hanouch (près Tyr) contient des silex
types du Moustier.
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— LXV —
Les grottes et abris de Beth-Saour et des sources
d*Aïn-el-Mir, non loin de Nazareth, ont fourni quelques
spécimens paraissant se rapporter à nos types les plus
anciens.
M. E. Chantre a signalé dans le nord-est de la Syrie
(vallée de la Zilfa) la grotte de Kislar-Seraï, creusée à
200 mètres au-dessus de la vallée et dont le sol contient
des os brisés et des silex types du Moustier, et sur
TEuphrate, les stations de Zambourg et d*Eukurdja,
avec des ossements brisés et des silex taillés sur une
seule face.
Cependant M. de Morgan pense que, dans le Cau-
case, aucune trace certaine de l'homme quaternaire
n'a été rencontrée; Tindustrie commencerait par Tétat
néolithique.
M. TouzAUD fait ressortir, à l'occasion de cette in-
téressante communication de M. Chauvet, les rapports
qui rattachent l'archéologie préhistorique aux études
sociales. Dans l'état actuel du globe, on constate une
relation étroite entre la nature du sol et les conditions
d'existence de l'homme : ainsi, dans les contrées fores-
tières, c'est la chasse qui fournit les ressources néces-
saires à la vie; dans les steppes du plateau central
de l'Asie, où l'herbe croît à l'exclusion de toute autre
production, on ne peut compter que sur les troupeaux.
Ailleurs, là où se rencontrent des terrains facilement
transformables, est apparue la culture, et avec elle
cette complication de l'existence qui a pris le nom de
civilisation.
C'est pourquoi, aujourd'hui encore, les peuplades de
la Nouvelle-Calédonie vivent dans cet état social rudi-
mentaire que la chasse perpétue et qu'on appelle l'état
sauvage. Aussi n'est-on pas surpris de trouver parmi
elles pour seul outillage des instruments de silex, tan-
dis que l'Europe moderne est arrivée à de si merveil-
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— LXVI —
leux perfectionnements. Entre ces deux extrêmes,
l'Asie tient actuellement le milieu en raison des habi-
tudes également éloignées de la brutalité du sauvage
et du raffinement de Thomme civilisé, que crée la vie
pastorale.
Or, il est intéressant de savoir où en étaient ces
régions à l'époque quaternaire : l'existence des dolmens,
qui révèle le culte des morts, et par suite un état social
déjà élevé, correspond aux conditions géographiques
de l'Asie moderne. Mais quelle a été la constitution
physique de cette partie du globe à l'époque anté-
rieure ? C'est ce que les découvertes dues à l'archéologie
préhistorique détermineront mieux que ne sauraient le
faire la géologie et l'histoire naturelle. Il est donc
désirable que les études préhistoriques s'étendent de
l'Europe aux autres continents et fournissent ainsi des
lumières indispensables à l'histoire de l'homme.
M. Biais expose que des moulages pris sur des
motifs sculptés de l'église de Saint-Amant>-de-Boixe
ont été récemment placés au musée. Cette série de
iSgures artistiques et variées offre un intérêt qui n'é-
chappe pas aux esprits éclairés et elle a reçu le meilleur
accueil de la part des connaisseurs. Si le crédit alloué
aux conservateurs du musée était tant soit peu
augmenté, la collection angoumoisine deviendrait en
quelques années d'une réelle importance.
Notre confrère rappelle que les moulages et les
estampages précités sont exécutés par M. Renoleau et
lui, et, par conséquent, dans des conditions exception-
nelles de bon marché.
Il a déjà signalé la découverte faite à la séance pré-
cédente, au lieu dit des Planes, d'ossements de mam-
mouth ; la Société le charge d'examiner l'état de cette
découverte et d'en rendre compte.
M. Biais fait connaître qu'en démolissant des. mai-
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— Lxvn —
sons sises rue des Arceaux, à droite en allant de la
place Marengo aux Halles centrales, on a mis à nu un
mur où se trouvent engagées une porte ogivale et des
fenêtres qui dépendaient du bâtiment occupé dès l'an-
née 1628 par les religieuses Ursulines proche Téglise
Saint-Paul.
Notre confrère donne, en outre, lecture d'une note
sur l'hôpital de Saint-Michel, établi sur le territoire
de la paroisse Saint-André d'Angoulême, près l'an-
cienne maison de ville, dans la rue encore dénommée
rue Henri IV. Cette note est accompagnée d'une « re-
montrance » du maire à la date de 1610, disant « que
les hoppitaux de cette ville, et particulièrement celluy
de SainctrMichel, sont en sy pauvre estât et les meubles
d'iceulx sy mal gouvernez, qu'il est impossible que les
pauvres passans puissent coucher ».
Le gardien de cet hôpital « disposait des meubles et
du linge à sa volonté ».
Il fut destitué et remplacé avantageusement « pour
le bien et utilité de la chose publique ».
Enfin M. Biais termine sa communication en faisant
observer, à propos du musée archéologique et histo-
rique, dont il a été question dans ses notes, qu'on y
regrette une lacune parmi toutes celles que l'on y peut
constater : l'absence d'un buste de l'abbé Michon.
€ Cet érudit de grand mérite, ajoute M. le conser-
€ vateur, a su allier la valeur d'un écrivain très dis-
< tingué à une éloquence entraînante ; cet archéologue,
€ cet historien ardent et infatigable, qui n'a cessé de
« travailler jusqu'à sa dernière heure, a droit à un
< hommage public d'admiration et de reconnaissance.
€ Quel est l'archéologue, le chercheur, le j)ubliciste
« consciencieux, le simple curieux même qui n'ait con-
« suite, qui ne consulte chaque jour sa magistrale
< Statistique monximentale de la Charente f
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— LXVIII —
« Sans doute cette œuvre maîtresse de Tabbé Michon
« contient quelques minces erreurs de détails ; sans
« doute nous sommes tous plus ou moins âers de le
« trouver en défaut sur certains points sans grande
« importance, de noter que ce savant au cœur élevé,
€ au tempérament d'artiste, a bronché sur une pierre^
€ suivant la pittoresque expression de La Charlonie;
« mais, malgré ces rares peccadilles, o^tte Statistique
€ perpétuera le nom de son auteur. M. Michon a écrit
€ plus de vingt volumes, frappés tous au coin d'une
€ profonde érudition.
« Nos confrères n'attendent pas ce que j'en pourrais
« dire pour savoir ce qu'ils en doivent penser.
« Je sais fort bien, ajoute M. Biais, que l'état actuel
€ des finances de notre Compagnie ne nous permet pas
« de solder immédiatement notre dette envers cet
« esprit supérieurement doué ; mais je pense qu'il est
« temps aussi de la reconnaître : je prie donc M. le
4: secrétaire d'inscrire au procès-verbal la motion que
« j'ai l'honneur de formuler. Je ne veux pas douter de
< l'empressement que mettront les pouvoirs publics de
« la Charente à participer au monument commémoratif
« d'un homme qui a contribué avec un désintéresse-
« ment stoïque à sortir des ténèbres séculaires l'his-
« toire de notre pays. »
M. Malard, au nom de la commission de revision
du règlement, donne lecture du rapport suivant :
€ Messieurs,
€ La commission, composée du bureau de la Société et de
MM. George, Mourrier et Malard, chargée d*examiner la proposition
faite par MM. Touzaud, Chauvet, Callaud, Warisse, Biais, Cochot,
Tabbé Blanchet, Tabbé Mondon, de Fleury, George, Puymoyen,
Boilevin et Guérin-Boutaud, afin de modifier le règlement de la
Société en portant de deux à quatre le nombre des membres de la
commission de publication, s*est réunie le 3 juin dernier pour
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— LXIX —
examiner cette proposition. Elle m*a chargé de vous présenter le
résultat de la délibération.
« Tout en reconnaissant que le bureau, composé des élus de la
Société, la représente parfaitement et a naturellement en tout et
toujours son entière confiance, nous avons tous pensé que la pro-
position nouvelle, présentée d*ailleurs par le bureau lui-môme pres-
que entier entre autres signataires, est trop libérale pour qu'elle ne
doive pas être acceptée. En portant au double, de deux à quatre,
le nombre des membres de la commission de publication a^ oints
au bureau, nous pouvons y faire entrer un certain nombre de nos
collègues que les fonctions qu*ils ont remplies dans le bureau, leur
savoir, leur expérience des publications et des choses de l'impri-
merie ou leur autorité désignent naturellement pour compléter le
bureau dans la charge la plus importante peut-être de notre Société,
celle de choisir et de faire publier celles de nos communications qui
lui paraissent mériter cet honneur. En même temps, et pour mettre
mieux en harmonie avec nos publications annuelles le titre même
de notre recueil, votre commission propose, par voie d'amendement,
d'ajouter au mot Bulletin (paragraphe 1" de l'article 20) les mots
et Mémoires.
« En conséquence, à l'unanimité, la commission a pensé qu'il
y avait lieu d'accueillir la proposition qui lui était soumise et de
modifier ainsi qu'il suit l'article 20 de notre règlement :
€ La Société publie un recueil sous le nom de Bulletin et Mé"
€ moirée, dans lequel sont insérés les procès-verbaux des séances
« et les notes, rapports, mémoires ou documents dont une com-
< mission de publication aura voté l'impression.
« Cette commission se compose du bureau de la Société en son
c entier et de quatre membres élus chaque année, dans la séance
« de janvier, au scrutin secret et à la majorité absolue des
« suffrages. »
La proposition ainsi formulée est adoptée à Tuna-
nimité des membres présents.
M. RÉMY Martin, négociant à Lignières-de-Rouillac,
est élu membre titulaire de la Société.
La séance est levée à dix heures et demie.
Ltf Secrétaire,
Warissb.
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— LXX —
SÉANCE DU MERCREDI 13 JUILLET 1892.
PRÉSIDENCE DE M. TOUZAUD,
PBÉSIDBNT.
Membres présents :
MM. MouRRiER, PuYMOYEN (Nicolas-Émile), George,
Tabbé Sochal, Boilevin, Tabbé Nanulard, Fusil, de
Fleury, Tabbé Leqrand, Chauvin, Bastier, Guérin-
BouTAUD, Desmazeaud, Sémoret, l'abbé Durand, de
RoppiGNAC et Warisse, secrétaire.
Le procès-verbal de juin est lu, 'mis aux voix et
adopté.
M. LE Président dépose sur le bureau les ouvrages
reçus depuis la dernière séance.
Il signale :
lo Un supplément à V Album Caranda, intitulé : Les
Fouilles de 1891 aux gravières de Ciry^Salsogne et
dans le parc de Fère-en-Tardenois : on y trouve de
belles reproductions en couleur d'objets recueillis dans
des sépuUures gauloises d'avant la conquête, qu'il
est intéressant de rapprocher de notre publication des
sépultures mérovingiennes d'Herpès ;
2® Dans la Revue de Saintonge et d'Aunis (juillet
1892), des renseignements fournis par M. J. Pellisson
sur les foires de Cognac ; il en résulte que, dès 1777, il
y avait < marché tous les samedis pour la vente des
eaux-de-vie » ; en outre, l'auteur montre que les foires
annuelles de trois fours, rétablies par un arrêté préfec-
toral du 24 avril 1878, se trouvent déjà mentionnées
dans des lettres patentes de Louis XIV données à Poi-
tiers en décembre 1651. Un document publié dans le
Bulletin do notre Société (1876) par M. de Rencogne
nous fait connaître que les foires de Cognac, apparem-
ment tombées en désuétude, avaient été réorganisées
une première ibis en 1760 ;
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— LXXI —
30 Dans les Mémoires de la Société des antiquaires
du Centre (1891), les fouilles d'un tumulus en Sologne,
dans lequel on a trouvé une épée en fer d'une dimen-
sion exceptionnelle, 1"» 44 de longueur; — celles de
plusieurs tumulus près de Saint-Amand-Montrond,
« buttes en grande partie formées de pierres amonce-
lées », dans lesquelles ont été recueillies, entre autres
objets en métal, des bracelets de bronze, les uns ronds
et fermés, ornés de côtes saillantes et coupantes ; les
autres ovales et ouverts, s'épanouissant en deux bou-
tons grossièrement sphériques ; - celles enfin de sépul-
tures dites mérovingiennes, faites à Bourges, et qui
ont révélé comme instrument des croix gammées, c'est-
à-dire dont les bras sont recourbés à angle droit ; — en
outre, la reproduction en phototypie d'admirables bas--
reliefs du XIII^ siècle, trouvés noyés dans la maçon-
nerie lors de la démolition d'un mur intérieur de la
cathédrale de Bourges. Le Musée du Louvre s'est em-
paré des plus beaux, spécialement de celui qui repré-
sente Adam et Eve et qui contribue à démontrer que les
sculpteurs du Moyen-Age, qui excellaient dans l'art de
draper leurs statues, savaient aussi draper le nu; — de
plus, et dans un autre ordre d'idées, un important tra-
vail touchant Vétat des perso7ines soies l'ancien régime,
en Sologne. Il y est établi que les rares métairies qui exis-
tent actuellement dans cette région remplacent d'an-
ciens hameaux jadis peuplés de petits propriétaires
indépendants ; quelques-uns même de ces anciens villa-
ges ont complètement disparu, leurs dépendances ayant
été absorbées par les grands domaines du voisinage.
C'est là une preuve de plus d'une ancienne prospérité
agricole désormais bien démontrée, notamment en ce
qui concerne la Sologne. (Voir Léonce de Lavergne, Les
Assemblées provi7iciales, généralité d'Orléans,) De
plus, le même travail fournit d'intéressants renseigne-
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— LXXII —
ments sur la culture en communauté dans cette ré-
gion.
M. le Président dépose, en outre, un exemplaire d'une
Élude sur une mosaïque chrétienne des îles Baléares ^
envoi de l'auteur, M. de Laurière. La Société vote des
remerciements au donateur.
M. Nanglard, vicaire capitulaire, reprend la lecture
de son Fouillé historique du diocèse dCAngouiême au
titre II de la première partie : Chapitre cathédral. Il
établit l'origine de ce chapitre, fait connaître sa com-
position, ses fonctions, le mode de nomination et d'ins-
tallation de ses membres, leur ordre au chœur et leur
costume.
Les chanoines mènent la vie commune avec l'évêque
jusqu'en 1113. A partir de cette année, ils ont leur logis
canonial séparé, mais vivent ensemble sous le supério-
rat de l'archidiacre jusqu'en 1213. Alors le décanat est
créé et ils se dispersent, abandonnant au doyen leur
habitation, qui devient le doyenné, et allant occuper di-
vers logements construits ou appropriés à cette fin dans
les dépendances des églises, qui forment la cité ecclé--
siastique.
Outre ses statuts, réformés en 1600, le chapitre a
des concordats ou conventions réglant ses rapports avec
l'évêque. Le plus important de ces actes est celui du 14
août 1530. Il se réunit chaque vendredi et a deux gran-
des sessions de huit jours chacune, s'ouvrant, l'une le
premier jeudi du carême, l'autre le premier jour de
juillet. Il est exempt de la juridiction épiscopale et a
juridiction sur chacun de ses membres, sur le bas-
chœur et sur tous ses employés. Il a son curé, son tri-
bunal et son juge des exempts, avec droit, entre autres,
d'organiser des processions, de les conduire dans toutes
les églises paroissiales de la ville, d'y présider et d'y
chanter la messe à cette occasion.
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— LXXIII —
En se séparant de i'évêque, il a reçu dans sa mense
plusieurs églises qui sont énumérées dans la bulle de
Pascal II, du 18 des calendes de mai (14 avril 1110). Il
en est le curé primitif et y nomme. Il a la baronnie de
Mansle et confère plœno jure Téglise de ce lieu. Il
confère de même plusieurs bénéfices secondaires an-
nexés tant à ces églises et à quelques autres qu'à la
cathédrale.
Ces droits et privilèges lui ont été contestés quelque-
fois ; mais il a presque toigours triomphé dans leur
défense, jusqu'à l'épiscopat de François de Péricard,
1646-1649, qui s'est constamment et avec raison appli-
qué à les éluder comme restrictifs du pouvoir épiscopal
et qui a été suivi dans cette voie par tous ses succes-
seurs.
M. Fusil informe la Compagnie qu'il prépare une
édition des M^/noer^* de Gourville avec éclaircissements
et notes.
Il fait ressortir l'importance de ces mémoires tant au
point de vue historique et économique qu'au point de
vue purement charcutais. « Cet homme d'État, dit notre
confrère, honoré de l'amitié du grand Condé et mainte-
nant si oublié, méritait cependant, par l'élévation de son
esprit, la force de sa volonté et sa fidélité à ses amis, un
rang distingué parmi les célébrités de notre province. »
M. LE Président donne lecture d'une lettre de M. le
maire de Pranzac avertissant la Société que le conseil
municipal de cette commune a rétabli un crédit de
100 francs précédemment voté pour concourir à la ré-
paration de la lanterne des morts. M. Nicolas-Emile
Puymoyen se charge de suivre cette affaire et d'en faire
rapport à la Société.
M. l'abbé Huet, curé d'Esse, offre des empreintes de
fers à hosties recueillis dans l'arrondissement de Con-
folens. Il annonce que W^ Barbier de Montault s'est
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— LXXIV —
chargé de rédiger une monographie sur ces fers et que
la Société archéologique de la Charente doit en avoir la
primeur. Notre confrère joint à son envoi deux photo-
graphies du fer d'Esse.
Il est donné communication d'une invitation de l'am-
bassade d'Espagne pour le Congrès des Américanistes.
Ceux de nos confrères qui voudraient assister d'abord au
Congrès italien de géographie à Gênes et aux fêtes orga-
nisées par la municipalité de cette ville, seraient trans-
portés ensuite de Gênes à Huelva par des navires de la
flotte espagnole mis, à titre gracieux, à leur disposition
par le gouvernement espagnol.
Il est également donné communication aux membres
présents d'une invitation d'assister à l'inauguration, le
24 courant, d'une plaque commémorative de la bataille
de Taillebourg, dont l'initiative est due à la Société des
archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis.
M. LE Président annonce l'approbation par l'auto-
rité préfectorale de la modification aux statuts adoptée
dans la dernière séance, tendant à adjoindre au comité
de publication deux nouveaux membres : MM. Abel
Sazerac de Forge et Malard sont élus.
M. Nelson Pautier envoie deux relations dues à Léo-
nard Blanchier, maître chirurgien à Bouex, l'une sur
le froid de 1709, l'autre sur la sécheresse de 1716.
(Voir aux Annexes.)
M. Rempnoulx du Vignaud signale à l'attention de
nos collègues une très intéressante pierre tombale (dont
il envoie un croquis coté et exécuté avec soin), et qui
se trouve placée dans la petite égUse de Greuord, an-
cienne paroisse, aujourd'hui annexe de Saint-Sébastien
de Chabanais.
Suivant notre confrère, il s'agirait vraisemblable-
ment du tombeau d'un descendant immédiat d'Amélie
de Chabanais et de Guillaume de Matha.
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— LXXV —
M. Chauvin lit une analyse de la thèse présentée en
Sorbonnepar un de nos compatriotes, M. Tabbé Rous-
selot, sur les modifications phonétiques du langage
étudiées dans le patois d'une famille de Cellefrouin
(Charente) (Annexe).
Demande à faire partie de la Société en qualité de
membre titulaire M. Ernest Maurain, propriétaire et
commissionnaire en marchandises, 35, rue de la Fon-
taine-du-Lizier, à Angoulême, présenté par MM. Bas-
tier, Biais et Touzaud.
Conformément à l'usage admis Tannée dernière, le
présent procès-verbal sera approuvé par le bureau
La séance est levée à dix heures et demie.
Le Secrétaire,
Wabisse.
ANNEXES AU PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE
DU 13 JUILLET 1892.
I.
l'hiver de 1709.
Relation de Léonard Blanchierj 7naitre chirurgien
à Bouex.
Ce grand froît commansa lé 6* de janvier aud. an 1709. La
foire le landemain se tient à Marthon. On fut obligé de se
retirer ce jour-là tant le froid estoit vif. Le 9' dud. mois la
neige commansa à tomber et continua pandant 4 jours a
plusieurs reprises quy la randit sy épaisse qu'on ne pouvoit
sortir hors de chez soy. Elle étoit aussy haute en plusieurs
endroits que les maisons.
Sans cette neige il ne se seroit pas conservé d'aucune
chose sur la terre, sa n'empescha pas que tous nos nouyers,
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— LXXVI —
chastaigners et presque tous autres arbres en sont morts
par la grande gellée qu'il fesoit. On entendoit lesdits harbres
se fandre par moitié quy faisoit du bruit comme un coût de
mousquet. Geste gellée étoit si grande qu'on ne pouvoit rien
garantir quy ne gelia, jusque au linceuxou Ton étoit couché
dans Tendi'oit ou alloit la respiration. Les pots a pisser des
dames n'en étoit pas plus ézant que le reste ; pour tirer du
vin falloit faire rougir un fer et l'insinuer dans l'endroit ou
l'on tiroit le vin et encore venoit il goutte a goutte.
L'on ne sçauroit dire combien il s'en est perdu de barri-
ques ; aux unes les fonds fendoit par moytyé et se jettoit hors
des barriques, aux autres il ne restoit rien que de la glasse
dans les barriques. Pour couper du pain il falloit un ache-
raud ; point d'aparanse de le faire lever et de manger de
pain pandant ce temps de rigueur. Chose qu'on a observé,
en faisant routir de la viande auprès d'un gros feu, l'on
metoit de l'eau dans la casse, tout le dernier venoit en glasse
dans le commancement.
Plusieui*s personnes de ma connoissance on péry et sont
morts estant dehors, ne pouvant s'en retourner chez eux ;
aussy tost qu'on respiroit l'air on étoit glacé, il estoit im-
possible de pouvoir résister a de long voyages.'
Je n'aurois jamais flny syl me falloit raportér tous les
malheurs quy ont arrivé par cette maudite gellée. Je me
contanteray de raportér seulement icy qu'a la récolte de
1708 le froment mesure de Marthon ne valloit que 18 à 20 1.
La plupart des artisans et presque tous ne vouloit point de
grosaille, le fromant avoit vogue et encore avoit on de la
peine a le débiter.
Le prix du vin n'étoit pas moins a bon marché que le blé
cette mesme année et quelques unes précédentes, puisque
j'en donna a 50 1. la barrique. Tout le monde vouloit de bon
vin. Ck3 quy obligéoit... (manque un feuillet)... d estre appelé
vin, et encore il ny en a pas presque eu dutout, il n'a ny
couleur ny aucun goust que celui de ne valoir rien. Cepan-
dant je l'ay vandu 50 1. la barrique. Dieu nous fasse la
grasse qu'il nous répande ses bénédictions, et que la récolte
prochaine, qui est de 1710, console le pauvre peuple ; pres-
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— LXXVII —
que tous sont à la mendicité et meurent de faim. Nous som-
mes accablés par l'abondance des pauvres du Limouzin quy
ont tous abandonnés leur pays, les chastaigners estant tous
gellés aussy bien que les nostres. Je ne sçaurois vous dire
autre chose que presque tous sont à laumone et partout l'on
ne voit que misère et pauvreté. Sans une abondance de blé
despaigne et de milliet qu'on sémat voyant tous nos gi^ands
bleds gellés, le peuple n'auroit sçeu de quoy se nourrir, le
peu de fromant quy avoit resté les brouillards les dissipè-
rent et firent venir le grain a rien tout mêlé.
l'été de 1716.
(Da même.)
L'année mil sept cent seize a esté sy stérile par la grande
chaleur et sécheresse qu'il a fait qu'il demeura sans tomber
de pluye depuis le mois de février jusqu'au mois de septem-
bre, ce quy a causé que la récolte de lad. année a estée fort
médiocre particulièrement en baliarge, légumes et bleds
despaigne^ a paine a-t-on pu amasser les semances ; on a
aussi recueilly peu de fromant ; il ne faut pas douter si le
pauvre peuple a esté consterné et dans des inquiétudes par-
ticulières, non seulement à leur égard, mais encore par la
disette du foin et le peu de paille qu'on a recueilly pour la
subsistance de leur bétail. Il ne c'est jamais veu non seule-
mont sur la rivière du Bandiat, mais encore sur touttes les
autres circonvoisines la rareté du foin si grande que nous
l'avons veue la presante année. Ceux qui avoit accoutumé
d'amasser les années premières vingt a trante brasses de
foin n'en ont pas recueilly la valleur d'une. Le pré des teyros
quy est des meilleurs de ce peys dans toutte son étandue n'a
pas eut quatre charois de foin. J'en avoit achepté de trois
particuliers pour 54 1. dont il n'y en a eut que les trois carts
d'un charois; les reguins, non plus que les raves non point
reussy ; la solle des prés estoit sy brûlée qu'on desesperoit
quil en puisse revenir, il ne faud pas douter sy dans touttes
les églises l'ont a fait des prières publiques, aussy bien
dans les villes qu'a la campagne, par tout l'on ne voyoit
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— Lxxvm —
que procession et dévotions particulières, afin que Dieu
calma sa colère contre son peuple et nous donna de la pliiye
ce quy est arrivé sur la fin du mois de septembre quy acco-
moda un peu nos raisins, quy n'ont pourtant pas reussy
pour faire de bon vin. Ceux de 1715 enporte le prix quy ce
laisse pourtant à 20 1. la barrique, et le nouveau à 10 I.,
Ton n'auroit jamais crii que touttes choses neusse pas plus
vallu d'argent que ce quelle font, la grande rareté dargent
quy est universelle a fait que le foin, le blé, le vin et le bé-
tail cest donné à bon prix, le fromant mesure de Marton n*a
pas monté au delà de 3 1. 10 s. la mesure 3 1. Les cochons
ont esté d'un prix sy bas que pour 10 à 12 1. on avoit un
lard raisonnable, il y eut une abondance et des plus grandes
de gland aussi bien que de fruit quy n'a pas laissé destre
d'un grand secours, le foin a aussi diminué de la moitié;
dans son commancement, 50 1. la brasse, a presant 18 h à
20 1. quy est au mois de mars ; l'hyver a esté fort modéré,
les apparances pour la récolte prochaine nont jamais donné
tant d'espérance, et sy touttes choses ne réussis pas Ton ne
doit jamais espérer en rien.
(Communications de M. Nelson Pautier.)
IL
LES MODIFICATIONS PHONETIQUES DU LANGAGE
ÉTUDIÉES DANS LE PATOIS D'UNE FAMILLE DE CELLEFROUIN
(CHARENTE).
Thèse présentée & la Faculté des lettres de Paris par Tabbé Rousselot.
élève de TÉcole pratique des hautes études et chargé des cours
d^histoire de la langue française & TÉcole des Carmes. — Paris,
Welter, 59, rue Bonaparte (1892).
Le 28 mai 1892, la salle des thèses de la Faculté des let-
tres de Paris présentait un aspect inaccoutumé ; à voir les
nombreux appareils disposés sur une table, on pouvait se
croire dans un amphithéâtre de physique, et pour achever
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— LXXIX —
de dérouter les esprits, un professeur de la Faculté des
sciences, M. Pellat, siégeait dans le jury, à côté de ses collè-
gues de la Faculté des lettres. « Je regrette, disait M. Petit
de JuUeville au candidat, je regrette que votre thèse ne
soit pas venue trois mois plus tôt; elle eût apporté un argu-
ment dans la question des Universités, car, pour la discuter,
nous avons été obligés de nous adjoindre un professeur de
la Faculté des sciences ; pour discuter vos conclusions, il
faudrait un médecin, et enfin, pour décider à quelle Faculté
reviendrait la thèse, nous aurions grand besoin d*un docteur
en droit. »
Le titre de cette thèse qui mettait ainsi en révolution la
Faculté des lettres et avait attiré un grand nombre de cu-
rieux dans la salle, devenue trop petite, était pourtant bien
modeste et surtout ne paraissait pas être d*un intérêt bien
général : Les modifications phonétiques du langage
étudiées dans le patois d'une famille de Celle frouin
(Charente), M. Tabbé Rousselot a étudié le patois de son
pays ; il en étudie la syntaxe dans sa thèse latine et la pho-
nétique dans sa thèse française. Celle-ci est la plus impor-
tante et la plus intéressante. La grande originalité de cet
ouvrage est la méthode scientifique que Fauteur a apportée
dans son étude; il détermine exactement le champ de ses
observations : c'est le patois d'un village, non celui du vil-
lage voisin ; de plus, il choisit une famille, la sienne, dont il
connaît tous les membres, leurs ascendants, les influences
extérieures qu'ils ont pu subir. Dans ce champ d'observa-
tions très restreint, il peut distinguer les causes essentielles
des modifications du langage et les causes accidentelles, ne
laisser que très peu de part à l'inconnu. Pour fixer les sons
de la langue qu'il étudie, il ne se contente pas de les écrire
avec l'écriture courante, instrument d'analyse trop impar-
fait, où se perdent les nuances un peu délicates, il emploie
l'écriture phonétique imaginée par les premiers savants qui
se sont occupés de l'école des sons, écriture beaucoup plus
riche que l'autre, où des signes placés sur les lettres indi-
quent la valeur exacte qu'il faut leur donner. S'agit-il d'étu-
dier la hauteur des sons, l'abbé Rousselot s'adressera à des
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— LXXX —
musiciens habiles et les priera de noter un récit fait devant
eux ; on a ainsi deux notations d'un même récit, et ces nota-
tions sont assez peu différentes pour qu'on puisse considérer
les résultats comme acquis.
Ce n'est cependant pas assez pour l'abbé Rousselot ; il in-
vente toute une méthode d'analyse des sons par des appa-
reils enregistreurs ; s'il n'a pas eu le mérite d'inventer les
appareils, déjà employés avec tant de succès à l'étude de la
physiologie par Paul Bert et d'autres savants, et portés à la
perfection par le docteur Marey, il a eu du moins le mérite
de les modifier et de les rendre propres à ses études particu-
lières. Avec ses appareils, M. l'abbé Rousselot fait inscrire
par un style sur une feuille de papier noircie à la fumée les
plus petits mouvements de la langue, du palais, des lèvres,
les plus petites vibrations de l'air dans le larynx, dans le
nez ; il mesure encore la force dépensée pour l'expiration
et l'inspiration, le volume de l'air expiré, etc. Il obtient
ainsi, pour une même phrase, plusieurs notations, celle du
larynx, celle du nez, etc. Ces procédés d'analyse sont d'une
infinie délicatesse; ils révèlent et fixent des différences que
l'oreille la mieux exercée saisit à peine; par exemple, pour
je ne sais plus quelle consonne, l'abbé Rousselot avait
depuis longtemps cru saisir dans la parole une nuance im-
perceptible d'articulation entre deux mots, sans pouvoir
arriver à dire que cette consonne n'était pas la même dans
les deux mots. Plus tard, ses appareils ont fidèlement enre-
gistré la différence, les quelques vibrations supplémentaires
qui expliquaient tout.
Ainsi, détermination exacte du champ d'informations et
analyse graphique des sons, telles sont les deux nouveautés
qui donnent à la thèse de l'abbé Rousselot en même temps
son originalité et sa valeur scientifique.
Laissons l'auteur nous dire lui-même pourquoi il a étudié
son patois et comment il l'a étudié. Depuis longtemps, il
s'était intéressé à l'étude des dialectes régionaux et il avait
entrepris de vastes études : « Sur la foi de M. de Tour-
toulon, j'entrepris donc l'étude du sous-dialecte marchois,
auquel se rattache le patois que je parle depuis mon en-
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— LXXXI —
fanœ, et je me mis à parcourir la région qui lui a été assi*
gnée, allant de village en village et interrogeant, sous la
direction de MM. les curés, les personnes nées dans le pays
et de parents indigènes, notant toutes les dilSérences que je
rencontrais, depuis Saint-Claud (Charente) jusqu'à Ids, au
delà de Montluçon, marchant toujours à la recherche d'une
limite qui fuyait sans cesse devant moi. J'atteignis, par les
renseignements que je pus recueillir, les monts de La Made-
leine, et je m'arrêtai...
« Au retour, je tombai malade, et je fus contraint de
rester dans ma famille avant d'avoir exploré la partie du
territoire linguistique située à l'ouest et au sud de Saint-
Claud. Ma mère devint alors le sujet de mes études, et pen-
dant plus de trois mois je n'eus pas d'autre préoccupation
que de surprendre ses moindres paroles. Jusque-là je ne
l'avais pas observée, persuadé que mon parler, que je tiens
presque uniquement d'elle, était identique au sien; mais je
ne tardai pas à découvrir mon erreur, et j'acquis bien vite
la conviction qu'à l'étude géographique il est nécessaire
d'ajouter l'étude généalogique des patois. >
Demandons encore à l'auteur de nous exposer lui-même
l'objet et la division de son travail. « Entrepris sur une
vaste échelle, ce travail n'a cessé de se restreindre au fur
et à mesure que les connaissances de l'auteur s'étendaient
davantage. A l'origine, il devait embrasser tous les patois de
la zone qui entoure au nord le plateau central de la France,
depuis la Charente jusqu'aux confins de l'Allier et de la
Loire. Plus tard, il se réduisait au seul patois de Celle-
Irouin, mais il devait le comprendre tout entier, phoné-
tique, morphologie» syntaxe et lexique. Enfin il fut limité à
la phonétique et à ma seule famille, non que ma famille ait
un langage à part qui la distingue à première vue des au-
tres familles de Cellefrouin, mais parce que les modifica-
tions phonétiques qui se sont produites dans son sein m'ont
paru suffisantes pour ime étude spéciale. Aujourd'hui, il ne
me semble déjà plus mériter le titre que je lui ai donné en
dernier lieu et que je lui conserve néanmoins, car, sur les
trois parties dont il se compose, la seconde seule suppose
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— LXXXII —
une enquête générale sur le langage de ma famille, la pre^
miëre m'est toute personnelle, et la troisième est basée en
grande partie sur le parler de ma mèi-e.
« Cette différence de méthode tient à la nature des points
traités et aux différents genres d'observations qu'ils com-
portent. Dans la première partie, je cherche à déterminer
la nature et les qualités des sons usités dans mon patois,
d'après les procédés de la méthode graphique; or, cette
expérimentation délicate, je n'ai pu la faire que sur moi-
même. Dans la seconde, je tâche de rendre compte des trans-
formations phonétiques qui se font jour dans les différents
parlers des membres de ma famille établis à Cellefirouin,
c'est-à-dire dans cinq groupes de générations successives
qui embrassent une période d'environ cent ans ; il m'a donc
fallu, chose facile du reste, recueillir des documents non-
seulement sur le patois de Cellefrouin, mais encore sur celui
de toute la région, et rechercher dans les chartes les traces
du parler ancien. Dans la troisième, j'étudie le mode d'intro-
duction de l'élément étranger dans mon patois et les modifi-
cations qu'il éprouve. Ti*op imprégné moi-même de français
pour me fier à mes propres impressions, j'ai dû demander à
des relations intimes et prolongées avec un sujet illettré les
observations qui servent de base à cette étude. Or, ces con-
ditions, je ne les ai trouvées pleinement qu'auprès de ma
mère.»
Les conclusions que l'abbé Rousselot expose à la fin de sa
thèse dépassent de beaucoup la portée de cette thèse elle-
même. Ce sont des conclusions très générales auxquelles l'a
conduit une étude particulière, et qui auraient besoin d'être
confirmées par un grand nombre d'études partielles du
même genre. Ainsi considérées, elles sont neuves et intéres-
santes. Après avoir reconnu l'évolution du langage et les
caractères qui la distinguent, l'auteur croit trouver leur
explication <c dans l'hypothèse d'une sorte d*anémie, d'un
affaiblissement graduel et transitoire des centres nerveux
qui aboutissent aux muscles, siège de l'évolution ». Et
cherchant à déterminer l'action de cette cause d'évolution :
« Une cause de cette nature, ajoute l'auteur, à supposer
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— LXXXIII —
qu'elle dépende des conditions générales de climat et de
salubrité, de vie, doit être commune aux habitants d'un
même village, d'une même région, et se manifester chez
tous à peu près en même temps; plus tôt, toutefois, sur les
bords fiévreux des rivières que sur les plateaux, et, au sein
du même village, plus tôt dans les familles venues de la
plaine que dans celles qui sont indigènes ou descendues des
hauteurs, plus tôt même dans quelques sujets exceptionnel-
lement délicats que dans l'ensemble de la population. Un
exercice constant neutralise chez les adultes les effets de
cette anémie sur le langage, mais ce correctif manque aux
enfants. Ceux-ci, trompés par un organisme qui ne répond
qu'imparfaitement aux impulsions de leur volonté, croient
dire ce qu'ils ne disent pas et ne font aucun effort supplé-
mentaire pour arrivera la pureté absolue de l'articulation.
C'est alors que l'évolution phonétique prend naissance. »
La Faculté, oii ne siégeait pas le médecin que réclamait
M. Petit de Julleville, n'a pu qu'accepter ces conclusions
sans les discuter, en souhaitant de les voir bientôt confir-
mer par une série d'études analogues. D'ailleui's, le jury ne
discute pas, en général, le fond de la thèse; aucun membre
ne connaît le patois de Cellefrouin, et connût-il le patois de
Saint-Claud ou d'une commune voisine, M. l'abbé Rousselot,
qui a si strictement limité son étude, aurait encore le droit
de le récuser. A peine M. Thomas, qui connaît le Limousin
et qui est professeur de langues romanes, se hasarde-t-il à
faire quelques rapprochements. Ce qui reste au jury, c'est
la discussion de la méthode, l'appréciation de la portée et de
la valeur d'un pareil travail.
Dans le jury, avec MM. Pellat, Petit de Julleville et
Thomas, déjà cités, siègent M. Himly, doyen de la Faculté
des lettres, président; MM. Brunot, Sylvain Lévy, Henry,
Havet et Gaston Paris. Ce dernier n'a pas eu le temps de
parler (il était sept heures du soir quand s'est terminée la
soutenance des deux thèses, commencée à midi). Tous les
membres, après quelques observations de détail, quelques
demandes d'explications supplémentaires, se sont acecordés
à reconnaître le grand mérite de la thèse et à féliciter l'au-
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— LXXXIV —
teur. Deux témoignages sont particulièrement précieux,
parce qu'ils émanent de spécialistes, de grammairiens
sévères, aussi incapables de se contenter d'une étude super-
ficielle que de faire des éloges sans fondement, des compli-
ments académiques ou seulement littéraires. M. Henry est
tenté de se demander mélancoliquement à quoi pourront
aboutir de pareils travaux quand viendra l'homme qui
saura intégrer les résultats de toutes ces études partielles
et en tirer des résultats généraux qui restent acquis à la
science. Mais il se défend de cette mélancolie comme d'un
mauvais sentiment; la synthèse viendra à son heure; « en
attendant, dit-il en s'adressant à l'auteur, ce sont des hom-
mes comme vous qu'il nous faut >. M. Havet va plus loin
encore et fait honnem* à l'abbé Rousselot de la découverte
d'une science nouvelle; les premières études phonétiques
avaient donné naissance à la linguistique en créant la
phonétique de précision, Tabbé Rousselot a préparé les
voies à la linguistique de précision.
Un littérateur ne pouvait manquer de signaler les qualités
littéraires de la thèse. M. Petit de Julleville a rendu hom-
mage à la délicatesse et à la modestie de l'auteur, qui, dans
un ouvrage de ce genre, tout en étant très savant, a su évi-
ter le pédantisme. Même il se dégage de la lecture de cer-
tains chapitres un charme très réel ; toutes les fois que l'au-
teur nous parle de son pays, de sa famille ou de lui-même,
c'est avec une bonne grâce sans pareille. On sent sous les
phrases tant de sincérité et de bonhomie qu'on n'est pas
une seule fois tenté de trouver ce « moi > haïssable. On a
pu se rendre compte de ces qualités dans les citations déjà
faites ; qu'on me permette d'en faire une ou deux encore,
qui ne paraîtront pas superflues si elles font mieux con-
naître la personnalité de l'auteur.
M. l'abbé Rousselot, dans sa préface, vient de rendre
hommage aux professeurs qui l'ont aidé et encouragé dans
ses études. Il continue : « Au cours de mes explorations, j'ai
contracté bien des dettes de reconnaissance, et le bon accueil
que j'ai rencontré presque partout me fait un devoir d'ou-
blier l'hostilité et la défiance dont j'ai été parfois l'objet.
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— LXXXV —
Comment, du reste, pouvait-il en être autrement ? Une
enquête sur les patois, c'est une chose si singulière que je
devais bien m'attendre à être traité en espion et à voir les
bâtons levés sur ma tête, même dans mon propre canton...
Aussi ne veux-je songer qu'aux personnes qui ont bien voulu
se prêter à mes recherches ou m'y aider par de gracieuses
indications. Mais qu'il me soit permis de faire une place à
part dans mes souvenirs aux membres de ma famille et à
leurs amis, qui , dispersés dans diverses localités, ont toujours
été au-devant de mes désirs, et avant tous à ma mère, que
j'ai torturée pendant des mois entiers, car avec elle je ne me
bornais pas à attendre les phénomènes, mais souvent j'em-
ployais toutes sortes de moyens pour les provoquer sans
nuire à leur spontanéité. »
Il y a une saveur toute locale dans le récit des légendes
indigènes sur la fondation de Cellefrouin, dans le tableau
des fêtes, des coutumes et des mœurs intimes au temps où
« l'élément étranger », c'est-à-dire le français, n'avait pas
encore fait son invasion. On en jugera par le fragment sui-
vant : « L'argent était rare et passait presque tout aux
impôts. Mais on se contentait de peu : les châtaignes, les
pommes de terre suffisaient presque à la nourriture des
pauvres gens. Le pain était noir, fait de baillarge, d'orge,
d'avoine, avec un peu de froment, qu'on remplaçait daçs les
mauvaises années par des tiges de Mgarot (maïs) coupées
en petits morceaux et moulues avec le grain.
« Une potée de mongettes (haricots), une frottée d'ail,
des châtaignes grillées dans une poêle predarse (percée de
trous), des crêpes, un coup de piquette composaient un
festin peu coûteux qu'on offrait de bon cœur et qui était
accepté avec plaisir. Tuer un porc ou même un poulet,
c'était une bonne aubaine dont on s'empressait de faire
profiter ses voisins.
< Les maisons étaient peu luxueuses et l'on ne se mettait
pas en frais poui* en assurer la solidité. Plusieurs personnes
enterrées dans l'église ont été, d'après les registres de la
paroisse, tuées sous les débris de leur maison. Une pièce
unique suffisait pour toute la famille; quelquefois même elle
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— LXXXVI —
abritait aussi les animaux, ânes, perots, gorets, séparés par
des mandis de planches (cloisons) ou de simples claies. Le
porc a conservé quelque chose de cette ancienne familiarité ;
il va encore recueillir sous la table, en compagnie des
poules, les restes du repas. >
Il semble que tant de bonhomie et de bonne grâce ait
donné le ton à la soutenance elle-même; les professeurs
avaient l'air très intéressés par les explications du candidat
sur son village, les petites anecdotes qu'il raconte, comme
celle de ce bon vieillard qu'il aurait voulu faire parler
patois, et qui s'entêtait à parler français, pour lui faire
honneur. Et à voir ce prêtre déjà un peu âgé, grand et d'ap-
parence chétive, à l'entendre parler doucement de sa mëre
aveclesmembresdu jury, qui, très doucement aussi, disaient :
« Madame votre mère », on éprouvait une impression assez
peu habituelle à la soutenance d'une thèse de linguistique.
D'ailleurs, la cause est entendue et gagnée à l'avance, et
vers la fin, après une si longue attention, le jury veut
s'amuser un peu. A un mot du candidat, qui parle de cinq
centièmes de seconde, M. Himly sursaute, et comme cédant
à une curiosité depuis longtemps contenue, demande au can-
didat comment il peut distinguer de si petites fractions de
temps. C'est une occasion de faire fonctionner les appareils ;
le jury, jusque-là très grave, se dérange pour mieux voir,
le public se lève et se presse. M. Himly met fin à cet inter-
mède en se déclarant convaincu et en assurant l'abbé
Rousselot qu'au Moyen-Age on l'eût brûlé comme sorcier.
Peu après le jury se retire dans la salle de ses délibérations,
et revient presque aussitôt pour décerner à l'abbé Rousse-
lot, à l'unanimité, le grade de docteur es lettres.
Paul Chauvin.
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— LXXXVII —
SÉANCE DU MERCREDI 9 NOVEMBRE 1892.
PRÉSIDENCE DE M. TOUZAUD,
PKâSIDENT.
Membres présents :
MM, Callaud, Cochot, Deserces, Tabbé Mondon,
Sjémoret, Tabbé Sochal, Malard, George, l'abbé Nan-
GLARD, Boilevin, Mathey, Bastier, le docteur Wbr-
NER, DE ROFPIGNAC, D'AuTEVILLE, FaVRAUD, DE FLEURY
et Warisse, secrétaire.
M. LE Président dépose les ouvrages reçus depuis la
dernière séance, parmi lesquels un hommage de
M. Anatole de Brémond d'Ars : Le Capitaine Satre,
ancien maire de Pont- Aven, ancien suppléant du juge
de paix.
M. Ghauvet fait hommage également à la Société
d'une brochure intitulée : Notes sur la classification
industrielle des temps quaternaires, publiée par l'Asso-
ciation française pour l'avancement des sciences, et qui
est le résumé de la discussion engagée au Congrès de
Marseille, dans la section d'anthropologie, en septem-
bre 1891.
La Société adresse ses remerciements aux donateurs.
M. LE Président signale :
1<> Dans le Bulletin de la Société de Borda (juillet-
septembre 1892), l'analyse d'une charte donnée en 1357
par Gaston de Foix, et portant reconnaissance des fran-
chises de la ville nouvelle (bastille ou bastide) de Ro-
quefort : la « Communauté » est co-seigneur ; elle est
administrée par douze jurats, choisis chaque année par
le seigneur sur ime liste double dressée par les jurats
sortants; dans les affaires importantes, l'assemblée
générale des habitants est consultée, et dans cette as-
semblée figurent les femmes chefs de famille ;
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— LXXXVIII —
2® Dans les Mémoires de la Société des sciences na-
turelles et archéologiques de la Creuse (1892), une
étude sur le Servage dans la Marche, par M. Autorde.
L'auteur établit que, dans la région qu'il étudie, le ser-
vage personnel (qui ne diffère guère, dans son principe
tout au moins, de l'esclavage antique) a duré jusque
vers le milieu du XV« siècle, époque à laquelle il a dis-
paru complètement ; en ce qui concerne la servitude de
la glèbe, elle cesse d'exister dès le XP siècle ; il est
vrai qu'elle reparaît en partie au XVI* siècle, sous le
nom de mainmorte coutumière {CotUume publiée en
1531). Le mort-taillable était le tenancier d'une terre
servile donnée en arrentement perpétuel par un établis-
sement religieux. Pour prix de sa ferme, le mort-tail-
lable payait annuellement une redevance et certains
droits; il était, en outre, soumis à deux principales cor-
vées : VArban, qui consistait en une journée de travail
par semaine, et la Vinade ou obligation d'aller cher-
cher avec une charrette à bœufs les provisions de vin
du seigneur dans les vignobles des provinces voisines.
Le droit de jouissance sur la tenure servile n'était trans-
missible par succession qu'aux descendants du mort-
taillable, et encore sous cette réserve expresse qu'ils
avaient fait habitation commune avec lui. Ainsi, tandis
que, de l'époque de la domination romaine jusqu'à la
fin du XP siècle, le serf du fonds rural s'était élevé
progressivement de l'esclavage à la liberté, par un phé-
nomène inverse, le vilain, dans certaines tenures ap-
partenant à l'Église, après un stationnement plus ou
moins prolongé dans la condition libre, serait déchu de
la franchise pour tomber dans un nouveau genre de
servitude ;
3^ Dans le Journal' des Savants (août 1892), un
compte-rendu par M. R. Dareste, sous le titre : Les
Universités françaises, de deux ouvrages dus à
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— LXXXIX —
M. Marcel Fournier : Les Statuts et privilèges des
Universités françaises depuis leur fondation jusqu'en
1789j 2 volumes ; Histoire de la science du droit en
France^ tome III ; Les Universités françaises et l'en-
seifffiement du droit en France au Moyen- A ce j 1 vo-
lume. Oq y trouve des renseignements du plus haut
intérêt sur Thistoire des Universités d'Orléans, Angers,
Toulouse, Montpellier, Avignon et Orange ; on voit naî-
tre ces Universités comme un développement des écoles
èpiscopales et des écoles monastiques qui existaient
antérieurement; on assiste à leur étonnante prospérité :
en 1378, Orléans compte quatre cent quarante-six élè-
ves ; Toulouse, treize cent quatre-vingt-sept personnes,
professeurs ou étudiants, sans parler des Facultés de mé-
decine et de théologie ; de Montpellier, où existait la
liberté absolue de l'enseignement, de par un privilège de
Guilhem VII, Pétrarque dit : « Quœ scholarium turba,
qiuje copia magistrum ! »
A^ Dans le Bulleti^i de la Société des sciences , let-
tresy arts de Pau (1890-1891), troisième livraison. Un
échange de princesses, par M. Ducéré. Cet échange,
qui eut lieu sur la Bidassoa, eut pour résultat de donner
comme reine à la France Anne d'Autriche, tandis que
Elisabeth de France, fille de Henri IV, allait en Espa-
gne épouser l'infant qui fut roi sous le nom de Phi-
lippe IV. I^ 29 septembre (1615), le roi fit son entrée à
Angoulême, où il demeura jusqu'au 4 octobre : * Le
dimanche matin, 4« d'octobre. Leurs Majestés, Madame
et toute l'armée partirent d'Angoulesme et allèrent cou-
cher à Barbezieux ». Suivent de nombreux documents
inédits sur les cérémonies de 1' « échange » et le séjour
à Bordeaux ;
5* Dans les Mémoires de la Société d^émulation du
Doubs (1891), une série de Chansons populaires re-
cueillies en Franche-Comté et qu'il est intéressant de
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— xc —
comparer à celles qu*a publiées chez nous M. Bujeaud.
Les mêmes textfes^ à peine modifiés par des variantes,
se retrouvent à TEst et à l'Ouest ; mais on rencontre
avec étonnement une étrange chanson en patois de- la
montagne du Doubs intitulée : Le Mort pendu, ou plus
exactement : Le Mari pendu, et où se révèle une note à
la fois mystique et macabre, bien peu en accord avec le
caractère français. Voici la traduction des dernières
strophes (c'est l'épouse qui parle) :
Quand j*ea8 dit un de profUndis,
Je pris mes ciseaux et je le décousis (de son linceul);
Je le pris par la tignasse,
Je le traînai à mon jardin.
Je Tai pendu à un chêne ;
Il ressemblait à un crucifix.
Tous les gens qui passaient
Disaient un Pater pour lui.
Serait-ce un souvenir delà domination espagnole?
Lecture est donnée d'un acte singulier que M. de
Fleury a relevé aux archives départementales, dans
les minutes du notaire Fèvre, sous la date du 2 octobre
1621 : des père et mère se plaignent de l'inconduite de
leur fils et annoncent par-devant notaire leur intention
de l'exhéréder ultérieurement. On trouvera le texte de
ce curieux document aux Annexes du présent procès-
verbal.
M. LE PRÉsroENT rappelle la perte faite par la So-
ciété en la personne de M. Abel Sazerac de Forge,
membre titulaire depuis 1874, et qui a occupé les fonc-
tions de secrétaire pendant sept années consécutives.
M. Abel Sazerac de Forge a été, en outre, membre dé-
voué de plusieurs de nos commissions. Bibliophile dis-
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— XCI —
tingué, il s'était attaché surtout à l'histoire de notre
pays. La Société, doot il a été l'uu des membres les plus
assidus, rend un juste hommage à sa mémoire.
Les membres présents s'associent aux regrets qui
viennent d'être exprimés.
M. Nanglard, vicaire général, reprend la lecture de
son Pouillé historique du diocèse d'Angoulême et com-
plète l'état général du chapitre cathédral par l'exposé
de ses charges, qui sont de huit sortes : portion congrue
de ses vicaires perpétuels ; services annexes de la cathé-
drale ; impositions ; charges seigneuriales ; entretien
de ses églises; aumônes; frais de gestion; fondations
diverses.
Puis viennent les dignités du chapitre. Elles furent
primitivement au nombre de neuf; cinq ont été suppri-
mées au XIII« siècle ; une seule, la trésorerie, a été ré -
tablie.
Le doyenné, disparu au X* siècle, reconstitué en no-
vembre 1213, est la première dignité. M. le vicaire
général en fait connaître les droits spirituels et tempo-
rels, s'étendant sur les paroisses de Fléac et de Mouli-
dars, qui forment son personuat, et sur les églises de
Saint-Antonin, Saint-Augustin, Saint-Paul et Saint-
Vincent d'Angoulême, dont il a le patronage, et indi-
que ses revenus et charges à diverses époques depuis le
commencement du XVP siècle. Il donne les noms des
quarante-sept doyens dont il a découvert l'existence et
dont trente-deux seulement ont été connus des auteurs
de la Qallia christiana, et fait l'histoire rapide des
plus remarquables d'entre eux.
U est donné communication de la circulaire ministé-
rielle relative au Congrès des Sociétés savantes à la
Sorbonne en 1893.
M. le Secrétaire tient le programme des sujets pro-
posés dans les diverses sections à la disposition de
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— XCII —
ceux de nos confrères qui désireraient en prendre con-
naissance.
M. LE Président annonce que M. Guy de Puy baudet
vient d'être reçu premier à l'École des chartes. Les
membres présents à la séance adressent leurs félicita-
tions à notre jeune confrère.
Lecture est donnée de deux lettres dans lesquelles
MM. Sauquet et Rambaud déclarent donner leur démis-
sion de membres titulaires.
Demandent à faire partie de la Société MM. Ulysse
Jeansoulin, ancien négociant, 10, rampe des Bezines,
à Angoulême, présenté par MM. George, Boilevin et
Touzaud, et Albert Giraudias, avoué, présenté par
MM. Touzaud, Deserces et Limousin.
La séance est levée à dix heures un quart.
Le Secrétaire,
Warisse.
ANNEXES AU PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE
DU 9 NOVEMBRE 1892.
I.
PLAINTE DEMARCILHAC ET DEMONTALEMBERT, SA FEMME.
(2 octobre 162L)
Plainte que fait Daniel de Marcilhac, naguère conseiller
esleu pour le Roy en l'eslection d'Angoulmois, et dame
Marie de Montalembert, son espouze, contre Jehan de
Marcilhac, leur fils, sur ce que, peut y avoir sept ans,
n'ayant ledit Jehan encores atains Taage de sèze ans, c'es-
tant allé promener au lieu de Montignac-Charente, distant
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— xcin —
de ladite ville de trois grandes lieues, où estant, auroit
prins cougnoissance et familiarité avec la nommée Jebanne
Rousseau, pauvre femme nécessitée, aagée de trente-cinq à
quarante ans, faisant du pain et des pàtetz d'anguilles
qu'elle porte d'ordinaire aux foires et marchés des lieux
circonvoisins dudit Montignac, pour vandre, afin de subve-
nyr à ses nécessitez; par le moyen de laquelle fréquentation,
icelle Rousseau, par ses apas pipeux, auroit tellement pra-
tiqué, céduit et desbauché ledit Jehan de Marcilhac, qu'elle
l'auroit dispozé de Tespouzer, afin de mieux et avec plus
de liberté continuer la jouissance dudit Jehan, qui est en
eflfait ung pur et punissable rapt. De quoy adverty, ledit
Daniel .de Marcilhac se seroit acheminé audit lieu de Monti-
gnac, à compaigné (sic) de ces amis, afin de à saizir de son-
dit fils et empescher tel malheur et honte en sa famille.
De quoy ladite Rousseau, advertye, auroit fait esvader ledit
Jehan Demarcilhac, et tous deux ensamble ce seroient ca-
ché par les bledz qui estoient pour Ihors grands, en sorte
que ledit plaignant et ses parans et amis ne Tauroient peu
rencontrer. Et prévoyant icelle Rousseau qu'il ne ce trou-
veroit de prestre proche dudit Montignac, qui les voulut
espouzer à heure induhe, sans y aporter et observer les
formes requises, atandu mesme le bas aage dudit Jehan de
Marcilhac qui n'avoit encores seze ans acomplis, et le peu
d'honneur et misérable condition et extraction de ladicte
Rousseau, avoit icelle Rousseau mené et conduit ledit Jehan
de Marcilhac à la coumanderie de Vouton, près la ville de
Montberon, distant dudit Montignac de cinq à six lieues, où
ils auroient esté espouzés, ainsy que lesdits plaignans ont
esté advertis, par ung prestre soy disant avoir privillège
spécial audict lieu, encores qu'il n'y eut aulcuns parans du-
dict Jehan présans pour authorizer et consantir ledict
mariage. Depuis lequel temps, ledict Jehan, à l'instigation
de ladicte Rousseau, a exercé à rencontre de ses dits père
et mère une infinité de cruaultés plus que barbares, jus-
ques à poursuivre ledit plaignant, son père, l'espée à la
main, près sa maison du Petit- Vouillac, luy impropérant et
à sa dite mère plusieurs injures vilaynes et atroces, ce
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— XCIV —
tenant d'ordinaire nuit et jour autour d'icelle pour y entrer,
afin de leur méfaire et prandre leurs chevaux et jumans, et
auroit à diferans fois poursuivi ses petits frères, ausquels
il auroit hosté à plusieurs fois le manteau, en sorte que
lesdits plaignans, puis le temps de sept ans à tout le moings,
jusques à Tannée 1620, (ont esté) sans ozer que bien peu
sortir de leur maison, ny leurs petits enfans et serviteurs,
pour la crainte qu'ils avoient des menaces et viollances du-
dit Jehan Demarcilhac. Après toutes lesquelles cruaultés,
au mois d'apvril de ladite année 1620, icelluy Jehan ce
seroit retiré en la maison du sieur de Marcheguinay, son
cousin, par lequel il auroit fait porter paroUe audit plai-
gnant, son père, qu'il estoit grandement desplaizant de ses
faultes et desiroit que, à cause des piperies de ladite Rous-
seau, qui Tavoit misérablement desbauché, il fust fait pour-
suitte de faire déclarer son prétendu mariage clandestin et
nul, suplyant sondit père le secourir de quelques moyens
pour aller servir le Roy, portant les armes en quelque coing
du royaulme. A quoy obtempérant, ledit Demarcilhac plai-
gnant lui auroyt fait fournyr argent et commodité, scellon
son pouvoir, et moyennant ce, s'en seroit allé en la ville de
Mais (Metz), soubz la compagnie de monsieur de Real, où
ayant demeuré quelque temps, icelluy Jehan de Marcilhac,
au mandement de ladicte Rousseau, ainsy qu'il est à presu-
pozer, ce seroit encores retiré par devers elle et continué
ses mesmes viollances à rencontre de sesdictz père et mère
que ci-devant, et continuant de mal en pis, ce seroit ache-
miné en la ville de La Rochelle pour porter les armes con-
tre le service du Roy, ainsy que ledit de Marcilhac est
adverty. C'est pourquoy lesdictz de Marcilhac et Demonta-
lembert, sadicte femme, désirant, à cause de telles faultes
par trop énormes, exéréder et frustrer ledict Jehan de Mar.
cilhac de tous leurs biens, ce qu'il n'a fait sans le consante-
mant et advis de ladicte Rousseau, dézireuze de l'expozer à
toute sorte de suplice, pour avoir du bien, protestant les-
dicts plaignans de faire leur testamant et témoigner à ung
chacun et à la postérité le desplaizir qu'ils ont receu et
resoy vent journellement en leurs âmes, des mauvaizes ac-
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— xcv —
tions dudict Jehan Demarcilhac, leur fils, dont ils requërent
acte leur estre octroyé, pour leur valloir et servir en temps
et lieu ce que de raison, desquelles protestations, dires,
remontrances et déclarations a esté octroyé acte ausdictz
de Marcilhac et Demontalembert, conjoinctz, par nous soubz
signés, notaire royal, tabellion et gardenotte héréditaire en
Angoumois, en présance de Georges Avril, escuyer, sieur
du Grand-Maine, maistre Jehan Apvrilh, chanoine en
réglize cathédralle Saint-Pierre de ceste ville d'Angoulesme,
et maître Aymery Pasquet, procureur au siège présidial
d'Angoulmois, et tesmoings ad ce requis et apellés, le second
jour d'octobre mil six cens vingt et ung, après midy.
D. Demârcilhac. m. Demontalembert.
G. Avril. J. Avril.
Pasquet.
FèvRE, notaire royal.
Extrait des archives de la Charente, minutes de Pèvre,
notaire à Angoulême, par M. Paul de Fleury.
II.
NOTE SUR LA CLASSIFICATION DES TEMPS QUATERNAIRES
DANS LA CHARENTE.
Je vais essayer de tracer rapidement la marche de l'in-
dustrie humaine dans la Charente pendant les temps pré-
historiques.
Je laisserai de côté ce qui touche à la faune et au climat;
ces questions ont certainement une importance capitale,
mais le temps dont nous pouvons disposer est trop court
pour nous permettre de les aborder utilement.
Aujourd'hui, les éléments industriels de la classification
sont seuls en cause.
L'exploitation des sablières et des tourbières, les travaux
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— XCVI —
des ponts et des chemins de fer ont fourni de précieux ren-*
seignements sur le sous-sol de nos vallées charentaises ; ils
ont permis d'en dresser une coupe théorique pouvant se
résumer ainsi, en commençant par la surface :
!• Terre végétale : — Contenant : débris modernes, gallo-
romains, de rage du bronze et néolithiques ;
2^ Tourbièi'es : — (Avec la faune moderne) ;
3<» Dépôts d'argiles et argiles sableuses : — Ne contenant
généralement aucun débris d'industrie humaine ;
Ces dépôts paraissent être contemporains de l'habitation
des cavernes (fin du moustérien, solutréen, magdalénien) ;
4^» Sables et graviers : — Contenant des silex chelléens et
moustériens, soit dans les mêmes couches, soit dans des
couches séparées ;
Avec r^. primigenius, YE. antiquus, le Rhinocéros
tichorinus.
Alluvions. — Sablières. — Les traces les plus anciennes
de l'homme, chez nous, se trouvent donc dans les graviers
sous forme d'outils en pierre : les uns taillés sur les deux
faces (haches chelléennes), généralement d'assez grandes
dimensions; les autres taillés sur une seule face (pointes et
racloirs, types du Moustier), généralement plus petits.
Ces deux séries d'instruments sont quelquefois séparées,
d'autres fois réunies dans les mêmes couches ; l'observation
précise sur leur mode de gisement est souvent difficile, car
les sables de la Charente ont été fréquemment remaniés par
les courants ; seules les petites vallées latérales ont des cou-
ches bien en place.
C'est dans l'une d'elles, la petite vallée de la Seugne, que
notre collègue M. Ë. Maufras a pu constater, il y a douze
ans, le chelléen pur dans les graviers profonds, le chelléo-
moustérien dans les couches plus élevées. Observations con-
firmées pas ses études récentes.
M. É. Maufras m'écrivait, à propos de la question posée
cette année à la section d'anthropologie :
< En 1878, dans les Matériaux, p. 104, et en 1880, dans
« les Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris»
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— xcvn —
« p. 536 6t suivantes, j'ai publié mes observations sur les
« graviers quaternaires des environs de Pons ; depuis lors,
« aucun fait n*est venu, que je sache, contredire mes con-
€ clusions : à la base, le chelléen pur; au-dessus, le chelléo-
« moustérien.
€ Dans la Gironde, nous constatons à peu près les mêmes
< faits. Les dépôts de graviers sont généralement moins
« riches en silex taillés que ceux de Saintonge ; ils en ont
€ donné cependant un certain nombre et tous appartien-
ne nent à ces deux époques.
« Dans certaines cavernes de la Gironde, au-dessous des
« couches véritablement moustériennes, on trouve un type
€ chelléen associé au type moustérien, ce qui semble indi-
€ quer une époque de transition. > (Lettre de M. É. Mau-
fras, du 26 juin i89i.)
Mes observations personnelles tendent aux mêmes con-
clusions : je n*ai pu constater directement, jusqu'à ce jour,
dans les alluvions, !a superposition du moustérien au chel-
léen, mais les deux séries industrielles se trouvent séparé-
ment dans des sablières voisines.
Il est facile de constater cette séparation des deux indus*
tries en étudiant la belle collection que M. Henri Germain
vient de donner au Musée de la Société archéologique de
la Charente. (Gisements de Tillou, Saint-Amant-de-Graves,
Saligiïac, Gensao-la-Pallue, etc.)
Grottes. — Les débris d'industrie humaine sont surtout
abondants dans les cavernes et dans les abris sous roche.
Il semble qu'après le comblement de la vallée charen-
taise par les graviers, pendant que les eaux, diminuées, ne
roulaient plus que du limon ou une fine boue argileuse
jaune ou rouge, l'homme ait plus particulièrement fixé son
habitation dans les grottes.
Cette modification dans le genre de vie des populations
quaternaires a commencé pendant l'époque du Moustier,
qui a dû être longue ; nous trouvons, en effet, les silex
caractéristiques de cette époque à la partie supérieure des
graviers et à la partie inférieure des cavernes.
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— xovin —
Je n'indiquerai pas toutes les régions dç. la Charente qui
ont fourni des gisements de l'industrie préhistorique; il
suffira d'en signaler quelques-uns des plus caractéristiques.
En première ligne, il faut placer la vallée de la Tardoire.
Vallée de la Tardoire. — Depuis vingt ans, j'ai ex-
ploré à plusieurs reprises la vallée de la Tardoire, et grâce
aux renseignements qui m'ont été obligeamment fournis
par MM. Ferment, Suard, de Perrière, etc., j'ai pu noter
une trentaine de stations préhistoriques qui s'étendent de
La Rochefoucauld à Montbron, sur la rive gauche de la
rivière.
Le chelléen n'y est représenté que par de rares objets
trouvés isolément.
Le moustérien est abondant dans les grottes du Placard,
de Vilhonneur, de La Chaise, de Mongaudier.
Le solutréen a fourni deux couches distinctes au Placard ;
il aurait été aussi constaté, d'après M. Ferment, à La
Chaise et à Mongaudier (?).
Le magdalénien : au Placard, à Rochebertier, à La
Chaise, à Mongaudier.
Notre grotte classique est celle du Placard.
Nous avons là, d'après MM. de Maret et Suard, toute la
série des époques nettement représentée.
J'ai pu, en outre, constater personnellement que toui le
seuil de la grotte, dans toute l'épaisseur de la couche ar-
chéologique, était formé par une assise de moustérien pur.
J'avais cru d'abord que cette couche provenait d'un déblaie-
ment pratiqué à l'époque solutréenne pour agrandir l'habi-
tation, mais j'ai pu constater qu'elle est bien en place et n'a
jamais été remaniée.
En 1886, avec le concours de M. l'abbé Suard, j'ai pu étu-
dier avec soin la couche qui se trouve en avant de la grotte,
dont elle forme le seuil.
Une large tranchée partant de la surface nous a montré
que toute cette partie était purement moustérienne; notre
fouille est allée sur ce point jusqu'à 13 mètres au-dessous
de la pointe du rocher qui forme le plafond de la caverne.
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— XCIX —
Cette couche moustérienne est très pure; elle peut se
diviser en deux zones séparées par un éboulis calcaire,
formé de blocs plus ou moins gros ; les pointes, racloirs,
percuteurs et pierres de jet y sont abondants partout.
La zone supérieure reposait sur l'éboulis, et pour y éta-
blir un foyer, le sol avait été consolidé avec de gros troncs
d'arbres, dont les traces apparaissent nettement en creux
remplis de cendres noires et de débris ligneux imparfaite-
ment brûlés.
L'aire avait été recouverte d'argile, sur laquelle des
cailloux ronds fortement chauflTés avaient laissé leurs em-
preintes, sortes de cupules qu'à première vue on pouvait
confondre avec de petits vases rudimentaires.
Je m'y étais trompé au premier moment. L'origine de la
poterie est probablement due à une observation analogue
faite par l'homme primitif... et... mise en pratique.
La zone inférieure a le môme aspect ; les pointes, cepen-
dant, sont peut-être un peu moins fines, et, observation
importante, nous y avons trouvé deux petites haches du
type chelléen.
Le Ménieux. — La station du Ménieux, commune d'Édon,
m'a fourni, sur un espace de 500 mètres, quatre grottes ou
abris d'époques différentes :
1** abri en face Fieux : magdalénien pur ;
2© Grotte de Gavechou : moustérien sous une couche
solutréenne et le magdalénien juxtaposé ;
3* Abri de Fontfroide : magdalénien pur ;
4** Grotte de la Papeterie : magdalénien.
La Quina, commune de Gardes. — Je ne reviendrai pas
sur La Quina et la juxtaposition de ses deux importants
gisements : l'un, magdalénien; l'autre, moustérien.
Environs d'Angoulême. — Les petites vallées voisines
d'Angoulême ont donné, dans des régions rapprochées :
Le magdalénien : au Verger, au Parc ;
Le solutréen : à Mouthiers, à Combe-Rolland ;
Le moustérien : au Verger ;
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— c —
Le chelléen : dans les alluvions de la Charente et sur les
plateaux par pièces isolées.
Ces nombreuses stations prenaient leurs silex sur les pla-
teaux : à La Couronne, aux Borderies de Cognac, où l'on
retrouve les anciens puits d'extraction creusés à travers
les argiles.
Conclusions. — Des observations qui précèdent, il sem-
ble permis de tirer les conclusions suivantes :
L — Pendant les temps quaternaires, il y a dans la Cha-
rente deux groupes d'industries bien déterminés :
l* Le groupe chelléen-moustérien ;
2^ Le groupe solutréen-magdalénien.
II. — Le premier groupe est certainement plus ancien
que le second; il est en grande partie contemporain de la
formation des graviers.
Le chelléen doit être antérieur au moustérien, puisque,
très abondant dans les alluvions, il ne se trouve plus que
très rarement dans les grottes où le moustérien abonde; sur
certains points, du reste, le chelléen pur a été trouvé à la
base des graviers (É. Maufras).
Le deuxième groupe est certainement plus récent que le
premier; il est intermédiaire entre le dépôt des graviers et
la formation des tourbières. Les rapports entre l'industrie
solutréenne et l'industrie magdalénienne sont encore insuf-
fisamment étudiés dans la vallée de la Charente. Cependant,
si les observations faites à la grotte du Placard ont été
bien exactement constatées, l'industrie solutréenne parait
être la plus ancienne, puisqu'elle a été/trouvée à la base de
la grotte.
m. — Toutes ces industries ne se sont pas développées dans
des cantonnements différents ; on les trouve souvent dans
les mêmes grottes, souvent aussi groupées sur des points
très rapprochés. L'importance des gisements prouve qu'elles
ont duré très longtemps.
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— CI —
En résumée dans la Charente :
Les différents t}rpes de silex sont souvent séparés dans
les couches archéologiques;
Le développement industriel paraît être unique et con-
forme dans ses grandes lignes à la série indiquée par
M. Gabriel de Mortillet.
G. Chauvef.
SÉANCE DU MERCREDI 14 DECEMBRE 1892.
PRÉSIDENCE DE M. TOUZAUD,
PRÉSIDENT.
Membres présents :
MM, Callaud, Chauvet, Deserces, Boissonnade,
DE Fleury, l'abbé Nanglard, Bbnard, Tabbé Sochal,
Mathby, George, l'abbé Durand, Boilevin, Dupour-
NBAU, Tabbé Beauregard, Raballbt, Malard, doc-
teur Werner, Sémoret, Tabbé Marcellin Mesnard,
Coquemard, Puymoybn, Veillon, Guérin-Boutaud et
Warisse, secrétaire.
Le procès-verbal de novembre est lu, mis aux voix
et adopté.
M, LE Président dépose sur le bureau les ouvrages
reçus depuis la dernière séance ; il signale :
1° Dans le Bulletin de la Société archéologique de
Bardeaux (tome XVII, 1«' trimestre 1892), Vlnven-
taire de l'âge du bronze en Gironde, par le docteur
Berchon;
2° Dans le Bulletin de la Société des amis des
scie^iôes et arts de Rochechouart (tome II, n® VIII,
1892), une note ayant pour titre : Survivance des
dolmens^ où Ton rencontre cette ingénieuse obser-
vation :
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— en —
« Dans beaucoup de cimetières on peut remarquer
4c que les pierres tombales ne reposent pas sur la
« terre; elles sont supportées, comme dans le dol-
€ men, par deux ou quatre piliers qui s'élèvent de
€ vingt ou quarante centimètres au-dessus du sol.
« Nous retrouvons là le symbole néolithique » ;
3® Dans les numéros du Journal des Savants por-
tant les dates de juin, juillet, septembre et octobre
1892, une étude remarquable, due à M. Georges Perrot,
sur « les fouilles de Schliemann à Mycènes ». L'auteur
de ce travail, avec sa compétence incontestée, complète
et rectifie le récit publié en 1879 par Schliemann des
recherches et découvertes par lui faites à Mycènes et à
Tirynthe, à Taide de publications plus récentes et d'a-
près les fouilles entreprises notamment par la Société
archéologique d'Athènes :
4c Tout près de la nécropole des souverains de
Mycènes, on a retrouvé leurs palais, et à côté de la
demeure et des sépultures royales, les maisons que
les sujets de ces princes habitaient pendant leur vie
et les caveaux creusés dans le roc où ils reposaient
après leur mort. On a eu l'occasion d'examiner avec
plus de soins qu'on ne l'avait fait tout d'abord les
remparts de la citadelle et leurs portes, les ouvra-
ges avancés qui la couvraient à distance en barrant
les défilés voisins, défilés que suivaient des chemins où
étaient jetés des ponts construits dans le même appa-
reil (cyclopéen) que les murs de l'acropole.
« On a ainsi acquis une idée plus nette de l'ensemble
que formaient la ville des Atrides, la ville basse et ses
vastes faubourgs. Éii même temps, de toutes les tran-
chées qu'on a ouvertes, on a vu sortir les bijoux dont
se paraient les souverains et les nobles de Mycènes,
les armes, les instruments et vases de métal et de
terre cuite dont ils se servaient, tout l'appareil enfin
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— cm —
de leur industrie, déjà très avancée, et de leur art
naissant. >
Les premières constatations de Sctiliemann ont été
rectifiées notamment sur ce point très important, c'est
que les nécropoles de Mycënes, au lieu de présenter des
sépultures à incinération, avaient reçu les corps eux-
mêmes, à la vérité recouverts depuis par les débris
de charpentes disposées partout avec beaucoup de soin
pour les protéger, et par les terres infiltrées avec les
pluies et qui avaient fait croire à des cendres amon-
celées.
Les tombes de l'acropole remontent au delà des
Atrides, jusqu'aux Perséïdes. Ainsi nous est révélé un
monde nouveau bien antérieur à l'âge où a fleuri
l'épopée homérique, et que les archéologues désignent
désormais sous le nom de < civilisation mycénienne ».
M. le Président dépose, en outre, un certain nombre
de brochures offertes par leurs auteurs à la bibliothè-
que de la Société :
1** « Un tableau de l'église de Poussay (Vosges) >,
par M. Ch. Guyot, président de la Société d'archéologie
lorraine. Observations par M^' Barbier de Montault ;
2<> « Le gaufrier du musée lorrain et ses simi-
laires >, du même auteur ;
3® € Les impressions de voyage du passage à Bor-
deaux d'un pèlerin picard allant à Saint-Jacques de
Compostelle au commencement du XVIIP siècle », et
€ une Note sur des chandeliers en terre cuite », par
M. le comte A. de Chasteigner ;
4<» « Procédés pratiques pour reproduire par le mou-
lage et l'estampage : inscriptions, bas-reliefs, monnaies,
sceaux, pierres gravées, nielles, etc. », du même ;
5® € Trois inscriptions bordelaises >», étude du même;
6* « Le plan primitif de Saint -Martin de Tours
d'après les fouilles et les textes », par M«^ Casimir
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— CIV —
Chevalier, clerc national de France, membre d'honneur
de l'académie pontificale d'archéologie à Rome.
La Société vote des remerciements aux donateurs.
M. Chauvet dépose pour la bibliothèque, de la part
de l'auteur, M. Lièvre, un mémoire sur les « Limites
des cités de l'ouest de la Gaule, déterminées d'après
les bornes milliaires, la table de Peutinger et l'itiné-
raire d'Antonin ».
(Extrait du Bulletin de géographie historiqtie et
descriptive^ 1891, n*» 4.)
C'est en étudiant c^s questions de limites que notre
collègue a découvert un nouveau mot gaulois : igo-
randa ou icoranda^ frontière.
Dans un article publié par la Revue archéologique^
octobre 1892, M. Julien Havet donne son adhésion
aux conclusions suivantes, résultant des travaux de
M. Lièvre :
1<> Il faut ajouter au peu que nous connaissons du
vocabulaire gaulois un mot, igoranda ou icoranda,
dont le sens probable est alors frontière ;
2° Les points où ont été signalées les localités dont
le nom représente Igoranda ou Icoranda et ceux où
il pourra en être signalé d'autres à l'avenir ont marqué à
un moment quelconque, pendant la période gauloise ou
pendant la période romaine, la limite entre les terri-
toires de deux nations ou de deux cités.
M. Chauvet rappelle que, dans un rapport publié
dans nos Bulletins^ en 1881, sur les sépultures de
Fouqueure, il émit Thypothèse probable que ces petits
tumulus étaient des dolmens en bois.
M. Emile Schmit a signalé, le 17 mars 1892, à la So-
ciété d'anthropologie de Paris une observation analogue
qu'il vient de faire à Châlons-sur-Marne.
A propos de cette communication, M. G. de Mortillet,
après avoir indiqué les diverses transformations subies
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— cv —
par les sépultures néolithiques suivant les régions et la
nature des matériaux utilisables, ajoute :
« Enfin, dans le cas où la roche tendre manquait,
€ c'est dans le sol même qu'on taillait le caveau,
€ comme à la « Croix-des-Cosaques >. Mais alors, pour
€ maintenir les terres et former la chambre sépul-
« craie, on a dû remplacer la pierre par le bois... Ce
« bois a dû se décomposer et disparaître ; le terrain
« environnant a peu à peu pénétré dans le caveau funé-
« raire, Ta rempli, complètement obstrué et recouvert
€ sans laisser de trace de l'état primitif...
€ Peut-être, pourtant, prévenu à l'avance, aurait-
« on pu encore reconnaître quelques traces du reyê-
€ tement en bois. C'est une observation qu'il faut
« avoir soin de ne pas négliger à l'avenir. M. Chauvet,
« un des premiers, à la suite de recherches et de
€ fouilles dans la Charente, a émis l'idée de dolmens
« en bois. Il est bien curieux de voir cette idée se
« confirmer par des fouilles pratiquées à l'autre extré-
€ mité de la France, dans le département de la
< Marne. »
(Bulletin de la Société d^ anthropologie ^ 1892,
p. 194.)
M. DE Fleury dépoiïe, au nom de l'auteur-éditeur,
M. Gustave Bérauld, VAnniuiire historique et litté-
raire, commercial et d'annonces de Cognac, pour
1892. En outre des renseignements statistiques qui
constituent l'Annuaire, et des historiettes, soit en
français, soit en patois, qui appartiennent à l'almanach,
cette publication renferme une partie historique qui
mérite de fixer l'attention de la Société. C'est d'abord
la nomenclature des curiosités de Cognac et de ses
environs ; puis une histoire de Cognac, avec illustra-
tions dans le texte, terminée par un dictionnaire bio-
graphique des historiens et des littérateurs cognaçais;
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— CVI —
enfin, la réimpression d'une partie des fables en pa-
tois de Burgaud des Marets, suivie d'un dictionnaire
des mots les plus usités en patois charentais II y a
lieu de féliciter M. Bérauld de la pensée qu'il a si
heureusement mise en pratique et de le remercier,
au nom de la Société archéologique de la Charente,
dont il est membre, de Thommage qu'il a bien voulu
lui faire de son intéressante publication.
M. de Fleury donne lecture de deux documents ex-
traits des archives départementales de la Charente et
se rattachant à l'histoire topographique de la ville
d'Angoulême. Ce sont deux marchés passés entre le
maire d'Angoulême, Antoine Gandillaud, les 3 et 4 juil-
let 1623, le premier pour la construction de la Tour
carrée et la réfection de la première porte de Saint-
Martial, et le second pour le nivellement de la place du
Mûrier. Ces deux documents feront, avec quelques autres
analogues, l'objet d'une publication dans un prochain
Bulletin de la Société.
M, le vicaire général Nanglard, reprenant la lecture
de son Pouillé historiqtce^ présente la monographie
de chacune des dignités venant après le décanat,
dans le chapitre cathédral d'Angoulême. Il en établit
l'ordre, fait connaître leurs dotations, les modifications
qui y ont été introduites dans le cours des siècles, et
indique le nombre et la succession de leurs titulaires
connus.
Il termine cet exposé par la monographie de la
théologale^ qui est, non une dignité, mais un office, et
qui a reçu son organisation à Angoulême vers 1500,
soit environ soixante ans avant les édits en consé-
quence desquels cette institution est devenue obliga-
toire dans tous les chapitres cathédraux et collégiaux
de France.
Il est donné lecture de la part de M. Biais, con-
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— cvn —
seryateur du musée archéologique, de la note sui-
vante:
€ Dans le cours de Tannée 1892, le musée archéo-
logique a reçu sept estampages (plâtre), pris sur diffé-
rentes sculptures de l'église de Saint-Amant-de-Boixe.
La collection offerte par M. Germain a été en partie
installée par les soins du donateur. Ledit musée va
recevoir environ 350 monnaies antiques et une suite
intéressante d'assignats. Cette collection, formée par
feu M. Morin, qui fut directeur de la succursale de la
Banque de France à Angoulême, a été donnée au
musée par son petit^flls, M. Georges Morin, avocat à
Bordeaux.
« L'état des personnes qui ont visité le musée archéo-
logique depuis la séance du 10 décembre 1891 jusqu'à
celle du 14 décembre 1892 est le suivant :
« Du 10 au 31 décembre 1891 329
« 1" trimestre 1892 746
€ 2« trimestre 726
« 3« trimestre 555
« 4« trimestre 738
4c Étrangers de passage t 200
«Total 3,294
M. BoissoNNADE commonce la lecture d'une étude
sur les relations entre les comtes d'Angoulême et
les rois de France, d'après des documents inédits.
M. Callaud lit son rapport annuel sur l'état des
finances de la Société.
Sont nommés membres de la commission des finan-
ces : MM. George, Puymoyen et Bénard.
MM. Ulysse Jeansoulin, ancien négociant, et
Albert Giraudias, avoué, sont élus membres titulaires
de la Société.
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-— cvni —
Demande à faire partie de la Société en qualité de
membre titulaire M. Daniel Raballet, avocat, présenté
par MM. Raballet, Veillon et Touzaud,
Il est procédé aux votes pour le renouvellement du
bureau.
Sont successivement élus :
Président, M. Touzaud ;
Vice-présidentj M. Boissonnade ;
Secrétaire, M. Warisse ;
Secrétaire adjoint, M. Deserces ;
Trésorier, M. Callaud ;
Conservateur du musée ^ M. Biais;
Conservateur adjoint et bibliothécaire, M. Cochot.
La séance est levée à dix heures et demie.
Le Secrétaire,
Wabissb.
t^
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MEMOIRES
ET DOCUMENTS
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FOUILLÉ
H I S T o R I qy E
DIOCÈSE D'ANGOULÉME
PAR
M. l'Abbé J. NANGLARD
VICJLIBB aÉNÙUL
•*-
Dès les premiers siècles, l'Église eut ses diptyques
et ses polipiyques, les premiers contenant les
noms de ses saints, les autres l'état de son personnel,
avec celui de ses ressources matérielles et religieuses.
C'est un état de cette dernière sorte, un poliptyque ou
pouillé du diocèse d'Angoulême que nous publions.
Nous n'avons que trois pouillés imprimés : celui qu'a
publié en 1648 l'imprimeur Gervais AUiot, parmi ceux
de la province de Bordeaux; celui que Jean Gervais a
placé à la suite de son Mémoire sur l'Angoumois et qui
n'est qu'une reproduction mieux orthographiée du pre-
mier; enfin, celui qui se trouve dans le pouillé général,
imprimé en 1748, des bénéfices des deux provinces de
Bordeaux et de Bourges. Ils sont tous antérieurs au
dernier remaniement des archiprêtrés et très incom-
plets quant au nombre des bénéfices existant même à
1
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— 2 —
l'époque de leur publication ainsi que dans l'indication
des patrons et coUateurs.
On en trouve plusieurs restés inédits. Le plus ancien
paraît remonter au XIIP siècle (1). Il en existe dans la
bibliothèfiue de l'évêché une copie dressée du temps de
M«^ Cousseau, mais sans indication du lieu où est déposé
l'original, et d'ailleurs tronquée et inexacte (2). C'est
plutôt une simple liste qu'un pouillé des bénéfices. Les
archives départementales en possèdent un dans le
fonds de l'évêché, qui date de 1489, mais ne vaut guère
mieux que le précédent document. Bien plus intéres-
sant est celui que Jean CoUin, ancien curé de Saint-
Angeau, a composé pendant sa retraite, en 1763, avec
une carte de chacun des dix-sept archiprêtrés. On ne
peut que regretter qu'il ait omis l'état des coUateurs et
présentateurs. Celui qui fut dressé du temps de Chau-
vigny de Blot, abbé de Cellefrouin, de 1715 à 1759,
donne cet état. C'est ce que fait encore celui de Jean
Durand, curé de Grassac, rédigé en 1775. Mais l'un et
l'autre, comme leurs devanciers, laissent de côté une
foule de bénéfices secondaires dont quelques-uns ont
cessé alors d'exister, mais qu'il est cependant utile
de connaître pour avoir une notion vraie du diocèse.
Il existe, en outre, aux archives du chapitre d'An-
goulême plusieurs départements ou états dresâés de
1516 à 1789 pour la perception des décimes et autres
(1) U donne Tancien archi prêtre de La Rochefoucauld, dont le chef-
lieu a été transféré à Saint^Projet, au plus tard, À la fin du XIII» siècle.
(2) La liste des bénéfices du diocèse de Saintes, qui se trouve à la
suite, est plus complète et moins fautive.
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- 3 —
redevances. C'est sur une de ces pièces, datant de 1597,
que M. Michon, dans sa Statistiqice momimentale de
la Charente^ a formé sa liste des églises de l'ancien
diocèse d'Angouléme. Cette liste est incomplète. Bien
plus incomplètes encore sont celles que le même auteur
donne des églises empruntées par le diocèse actuel aux
diocèses circonvoisins (1). Tous ces documents réunis
ne formeraient qu'un ensemble insuffisant pour la fin
que nous nous proposons.
Notre Fouillé, au lieu de s'appliquer à une époque
déterminée et d'énumérer simplement les bénéfices,
avec leurs conditions d'existence à cette époque, con-
tiendra une courte chronique de chacun d'eux, depuis
sa création ou la première révélation de son existence
jusqu'à son extinction ou jusqu'à son état présent, s'il
subsiste encore, et l'état de ses titulaires connus.
Cet ouvrage n'a rien de httéraire. C'est un exposé
simple et parfois aride, mais aussi fidèle que possible
de tout ce qui concerne l'état du diocèse dans le cours
des siècles. Il est le produit de laborieuses et minutieuses
recherches entreprises sur les conseils de M»' Cousseau,
le docte et saint évêque qui prit une si large part aux
études historiques du Poitou et de l'Angoumois, pour-
suivies pendant de longues années à travers les monu-
ments de toutes sortes, édités et inédits, chartes,
départements, registres de conclusions, insinuations,
collations et autres, chroniques, enquêtes, procès-
ci) Rien que pour la partie détachée du diocèse de Saintes, il j a
omission de trente-neuf églises paroissiales.
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— 4 —
verbaux, minutes de notaires, etc., etc. Nous avons
parcouru des milliers de chartes contenues dans les
archives départementales, dans celles du chapitre et
de l'évêché d'Angoulême et des diocèses voisins, sans
compter les registres paroissiaux et actes de tous âges
que nous ont procurés des prêtres et des laïques à qui
nous adressons ici nos sincères remerciements. Nous
remercions particulièrement M. Paul de Fleury, le
savant archiviste de la Charente, dont les lumières,
mises à notre disposition avec une bonne grâce que
nous ne saurions trop reconnaître, nous ont été d'un
secours si précieux dans nos difficiles investigations.
Nous ne prétendons pas avoir évité toutes les erreurs,
mais nous croyons en avoir rectifié plusieurs, particu-
lièrement en ce qui concerne le caractère, l'organisation
et l'importance de certains établissements ecclésias-
tiques et rehgieux, en même temps que nous en faisons
connaître d'autres dont il n'était plus question depuis
des siècles. Dans tous les cas, nous avons procédé
consciencieusement, remontant aux sources, au lieu de
nous arrêter aux publications modernes, nous basant
sur les données les plus authentiques, évitant de sacri-
fier le fond à la forme ou d'en dissimuler l'insuffisance
sous la pompe du style.
Notre seul but est de concourir à une œuvre utile et
de joindre nos modestes efforts à ceux de tant de vail-
lants chercheurs appliqués aujourd'hui à sortir de ses
ombres le passé d'un diocèse qui fut petit par son éten-
due, mais grand par sa foi, parmi tous les diocèses de
France.
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— 5 —
Ce pouillé est divisé en trois parties. La première
comprend l'ancien diocèse d'Angoulême jusqu'à la sup-
pression du culte en 1793; la deuxième, les parties des
diocèses voisins entrées dans sa composition actuelle
jusqu'à la même époque; la troisième, le diocèse actuel
depuis la restauration du culte.
^
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PREMIERE PARTIE
ANCIEN DIOCÈSE D'ANGOULÊME
Cette première partie comprend neuf titrés :
I. Diocèse et Évêché;
IL Chapitre cathédral ;
III. Chapitres colléffiatiœ ;
IV. Abbayes;
V. Prieurés et Commanderies ;
VI. Paroisses et Chapellenies;
VII. Couvents;
VIII. Séminaire et Collèges ;
IX. Aumôneries et Hôpitaux.
TITRE I.
Diocèse. — Évéché. — Liste des évêques. — Vicariat capitulaire.
Vicariat général. — Secrétariat.
Officialité. — Chambre ecclésiastique et décimes.
Article L — Diocèse.
Géographie. — Le diocèse d'Angoulême est situé
entre ceux de Poitiers, Limoges, Périgueux et Saintes,
et relève de la métropole de Bordeaux. Sa plus grande
longueur, de Chenommet à Saint-Laurent-de-Belzagot,
est d'environ quatorze lieues; sa plus grande largeur,
d'Écuras à Mérignac, d'un peu plus de dix lieues,
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— 8 —
mesure du pays. Il est contenu tout entier, sauf quel-
ques paroisses, dans la province de TAngoumois.
On trouvera au titre VI, des paroisses, la composi-
tion du diocèse ; mais il paraît utile d'indiquer ici celle
de la province. Ses formes sont assez irrégulières. Pays
d'élection (1) au point de vue financier, l'Angoumois est
pays de coutume (2) au point de vue judiciaire et du
ressort de la sénéchaussée. Mais toutes les localités de
la même région sont loin de suivre les mêmes lois, et
souvent deux bourgs presque contigus, bien plus, deux
hameaux de la même paroisse ont des coutumes diffé-
rentes et ressortissent, par conséquent, à différentes
juridictions. De là une confusion que l'on trouve dans
toutes les provinces, mais plus particulièrement dans
la nôtre. De là ces enclaves s'avançant en presqu'îles
profondes dans les paroisses voisines, comme celles
qui nous conduisaient jusqu'à Bouin et à Montjean en
passant entre Aizecq et Courcôme, jusqu'à Confolens et
Hiesse en évitant Beaulieu et Vitrac, jusqu'à La Tour-
Blanche en touchant La Rochebeaucourt et Fontaine;
ou comme celles qui amenaient le Poitou à Courcôme
et à Tusson en prenant Longré et Saint-Fraigne , jus-
qu'aux portes de Cellefrouin, entre Vieux-Ruffec et
Ambernac. Quelquefois l'enclave forme une île dans
la province contiguë, comme notre Petit- Angoumois,
dont Baigne est le chef-lieu, la paroisse de Mouthiers
appartenant à la Saintonge et celle de Mouton au
Poitou.
Voici, par régions, les paroisses (3) composant l'An-
(1) Pays d'élection ceux où Ton nomme des éltis pour répartir les
impôts et statuer sur les réclamations des contribuables. Cette institu-
tion date de 1392.
(2) Ses statuts ont été rédigés et adoptés pour la dernière fois le 10
octobre 1514.
(3) Le mot paroisse est seul usité jusqu*à la division de la France
en communes pour désigner, tant au civil qu*au religieux, les groupes
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goumois, telles qu'elles figurent dans les listes dressées
à l'occasion de la convocation des États généraux de
1614 et 178Q et dans la carte de G. de L'Isle de 1714.
Celles appartenant au diocèse d'Angoulême sont en
lettres italiques :
Angoulême, avec toutes ses paroisses, Balzac,
B(yuex, Champnier, Dirac. Saini-Bstèphe j Fléac,
Oarac, UHoumeaU'-Pontouvre en Saint-Jacques de
L'Haumeau, UIsle-d'Espagnac, La Palud alias La
Couronne, Magnac-sur-Touvre, Saint ^Michel-d' En-
traigues, Mornac, Nersac Puymoyen, Roullet^ Ruelle,
Soyauœ, Touvre, Vœuil-et-Giget,
Saint' Amant-de-Boixè, Ambérac, A?iais, Aussac,
BignaCy Chebrac, Coulonge, La Chapelle, Le Maine,
MarsaCy Moniignac (Notre^-Dame et Saint-Éiienne),
Nanclars , Tourriers, Vars, Vervant, Villejoubert,
Vouharte, Xambes.
Blanzac (Saint^Arthemy et Saint- André), Aigne,
AubevillCj Bécheresse, Chadurie, Champagne, Claix,
Cressac, Étriac, Saint-Genis, Jurignac, Saint-Léger,
Mainfonts, Péreuil, Pérignac, Plassac, Porcheresse,
Puypéroux, Rouffiac, Voulgézac.
Hiey^sac , Sainte A mant --de-- Naahère , A snières ,
Champmilony Douzac, Èchallat, Saint-Genis-les-Meu-
Hères, Linars, Moulidars, SaintSaturnin, Siretal,
TroiS'Palis, Vindelle,
Montbron (Saint-Maurice et Saint-Pierre), Charras,
Ê curas, partie de Feuillade, Saint-Germai7i, Grassac,
Mainzac, Marthon, Orgedeuil, Peyroux, Rouzède,
Saint-Sauveur, Saint-Sornin, partie de Souffrignac,
Vouthon.
La Rochefoucauld (Saint-Cybard , Saint-Flore^it
d'habitants ayant des intérêts communs. C'est ainsi que quelques ha-
meaux sont qualifiés paroisses. Les villes seules sont constituées en
communes depuis le commencement du XIl^^ siècle.
2
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— 10 —
et Saint-Pierre) , A gris. Brie, Bunzac^ Chazelles,
Saint-Constant, Coulgens, Jauldes, LaRochette, Malle-
ran, Marillac, Olérac, Saint-Paul , Pranzac, Saint-
Projetj Rancogne, Rivières, Vilhonneur, Yvrac.
Rouillac, Bignac, Bo7ineville, Courbillac, Saint-
Cybardeanx, Genac, Mareuil, Plaizac, Sonneville,
Vaux.
Lavalette, Beaulieu et Cloutas, Blanzaguet, Cercles,
Chapelle-Montabourlet, Charmant, Chavenac, Cherval,
Combiers, Saint -Cybard-d'Ayrac, Dignac, Édon,
Esguillac, Fouquebrune et Houme, Garde, Goûts,
Gurac, Hautefaye, Juillaguet, Magnac et Rodas,
Marsaguety partie de La Rochebeaucourt, Ronsenac,
Rossignol, Rougnac, Sers, Torsac, La Tour-Blanche,
Vaux, partie de Verteillac, Villars, Vouzan.
Aubeterre, Saint- Antoine, Sainte-Aulaye , Bellon,
Bonnes, Bourg-de-Bost, Cheneau, Essarts, Lamenècle,
Laprade, Saint-Martial de Coulonge, Saint-Michel-
de-L'Écluse, Mirand, Montif^nac-le-Coq, Nabineau,
Petit-Champagne, Pillac, Puymangou, Saint-Romain,
Rouiïîac, Saint-Séverin de Pavancelle, Saint-Vincent.
Grande enclave formée de partie de Baigne (châtelle-
nie de Montauzier), Boisbreteau avec Pérefons, Bors,
Bran, Chantillac, Chevanceaux avec Chaux, Mérignac-
le-Pin, Mortiers, Saint-Palais de Négrignac, Pouillac,
Sainte-Radégonde, Tàtre, Touvérac, Vanzac.
Angeduc, Saint-Bonnet enclave, Conzac, Ladiville,
Saint-Palais-du-Ned, VignoUes.
Saint-Christophe près Chalais, Courlac, Orival, Saint-
Quentin.
Montmoreau, Saint-Amand, Bessac, Bors, Courgeac,
Saint-Cybard, Deviac, Saint-Eutrope-la-Lande, Jui-
gnac, Saint-^Laurent-de-Belzagot, Nonac, Palueau,
Peudry, Salles-Lavalette.
Cognac, Saint-André-des-Combes, Ars, Bouthiers,
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— 11 —
Bréville, Saint-Brice avec Saint-Marmet, Burie, Châ-
teaubernard, Cherves. Crouin, Dompierre enclave,
Gimeux, Javrezac, Saint- Laurent-des-Combes, Louzac,
Maqueville, Saint-Martin, Merpins, Mesnac, Migron,
Richement, Roumette en Saint-Bris enclave, Salignac
enclave , Saint-Sulpice , Saint-Trojan , Villars-les-
Bois.
Châteaunetif, Saint-Amant-de-Gravey Angeac-Cha-
rente, Birac, Bonneuil, Bouteville, Éraville, Grave,
Malaville, Mosnac, Nonaville, Saint- Preuil, Saint-
Simeuœ, Saint-Simon, Saint-Surin, Touzac, Vibrac,
Viville.
Jarnac, Bassac, Chassors, Fleurac, Foussignac, Hou-
lette, Les Métairies, Mérignac, Nercillac, Réparsac,
Sainte-Sévère, Sigogne, Triac.
Segonzac, Ambleville/Angeac-Champagne, Angles,
Bourg-Charente, Criteuil, Saint-Fort, Gensac et La
Palud, Genté, Gondeville, Juillac-le-Coq, La Made-
laine, Lignères, Mainxe, Saint-Même, Saint-Palais-
des-Combes, Salles, Segonzac, Sonneville, Verrières et
Massaussier, son annexe.
Confolens (Saint-Maxime, Saint-Barthélémy et Saint-
Michel), Ambernac, Ansac, Saint-Christophe, Épenède,
Esse, Hiesse, Le Chambon, Lésignac-sur-Goire, Les-
terps, Manot, Saint-Martin-de-Bourianne, Saint-Mau-
rice-des-Lions, Vestizons.
Chabanais (Saint-Sébastien et Saint- Pierre), Chabrac,
Chassenon, Chirac, Étagnac, Exideuil, Grenord-L'Eau,
La Péruze, Pressignac, Saint-Quentin, Roumazières et
Le Peyras, Saulgon, Suris.
Saint-Claud, Beaidieti^ Chantrezac, Chasseneuil,
Genouillac, La Pleau, Lavaure, Les Pins, Loubert,
Licssao, Saint-Mary, Maztères, Negret, Siiauœ.
Partie de Montcmbœuf, Saint- Adjutory ^ Châte-
lars-la-Rivière , Cherves, Fleur ignac, Le Lindois,
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— 12 —
Lésignac-Durand, Massignac, Mazerolles, Mouzon,
Roussines, Sauvagnac, Taponnac, Verneuil, Saint-
Vincent, partie de Viirac.
Ruffec (Saint- André, ancien Saint-Benoît et Saint-
Georges), Barro, Bioussac, Condac, Couture y partie
de Genouillé, Saint -Georges, Saint -Gervais, Saint--
Gourson, Les Adjots, Messeux, Moutardon, Nanteuil,
Pougné, Poursac, Saint- Sulpi ce, Taizé-Aizie, Verteuil,
Vieux-Ruffec, Villegast, Voulême.
Bessé, Charmé, Ébréon, Ligné, Luœé et La Terne.
Mansle, Saint- Amant-de-Bonnieure, Saint-Angeau,
Aunac, Bayer s. Celle frouin, Cellettes, Chenommetj
Chenon, Saint'-CierSj Sai^ite-Colombe^ FontclaireaUj
FontenillCj Saint-Front, Saint-Groux et Château^
renauldj Juiilé, La Tâche j LichèYes^ Lonnes, Mou-
toyineau, Puyréaux^ Valence ^ Ventouse ^ Villognon.
Villefagnan, Bernac, Bouîn, Brette, partie de Cour-
come, Embourie, Empuré, Hanc, La Chévrerie, partie
de Chives (Le Vivier-Jusseau enclave), La Paye, La Fo-
rêt-de-Tessé, La Madelaine, Londigny, Longré, partie
de Lorigné (Queue-d'Ageasse enclave) et de Loubillé
(Narsé), Saint-Martin-du-Clocher, Montalembert, Mont-
jean, Paizay-Naudouin, Pioussai, Raix, Salles, Souvi-
gnô, Theil-Rabier, ïuzie, Villiers-ie-Roux.
Les villes" (1) de la province sont Angoulême, siège
du gouverneur général ; Cognac, résidence du lieute-
nant-général; Aubeterre, Sainte- Aulaye , Blanzac,
Bouteville, Chabanais, Châteauneuf, Confolens, Jarnac,
Mansle, Marthon, Montbron, Montmoreau, Nanteuil,
La Rochefoucauld, Ruftec, La Tour-Blanche, La Va-
(1) Ce qui caractérise la viUe, c'est le droit d'avoir des murs d'en-
ceinte et une municipalité. Plusieurs de celles de l'Angoumois n*en
ont pas. Le régime communal tenté dès le XI« siècle, avec le concoui*3
des évéques, particulièrement dans le nord de la France, fut définiti-
vement organisé en 1117, sous Louis le Gros.
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— 13 —
lette, Verteuil. On appelle Bas-Angoumois la partie
située au delà de la ligne s'étendant de Houlette à Cri-
teuil ; Petit-Angoumois, l'enclave de Baigne, Chevan-
ceaux, etc. ; Marches de l'Angoumois, le pays frontière
de Chabanais à Aubeterre. Le reste est appelé simple-
ment FAngoumois et Haut-Angoumois, lorsqu'il s'agit
du territoire s'étendant au delà des sources de la Bon-
nieure.
Placé dans le ressort du parlement de Bordeaux,
lors de sa création en 1462, l'Angoumois a été remis
peu après dans celui du parlement de Paris pour n'en
plus sortir.
Le diocèse, plus resserré que la province et formé or-
dinairement sur le plan do la cité gallo-romaine, réunit
des populations plus homogènes. Cependant celui d'An-
goulême, malgré son peu d'étendue, offr^ de nombreux
contrastes, et les archiprêtrés de Grassac, Orgedeuil,
Chasseneuil sont loin de ressembler, quant aux mœurs
et au langage, à ceux de Saint-Genis, Rouillac et Juri-
gnac.
Les auteurs ont longuement discouru sur les ori-
gines d'Angouléme. Quelques-uns veulent que cette
ville ait été fondée par les Agesinates, qui, au dire de
Pline, confinaient aux Poitevins, Agesinates Pictonibus
juncti. De là son nom, auquel ces écrivains trouvent
quelque similitude avec le nom de ce peuple (1). Qu'y
a-t-il de fondé dans cette opinion ? Ce qui est certain,
c'est que tous les documents connus parlant d'Angou-
léme, jusqu'aux écrits du poète Ausone (309-394), lui
appliquent des appellations se rapppochant davan-
tage de son nom actuel, comme IcuHsma, Incolisma,
(1) De là aussi le nom de Qenac, Agenacum, paroisse de Tarchi-
prètré de Rouillac. D*autres prétendent que les Agesinates étaient
dans la Vendée et auraient donné son nom à Âzenay, chef-lieu d'un
archidiaconé du diocèse de Luçou.
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— 14 —
Ecolisma, Pagns Eqiiolismensis (852); Ecolismerisis
Episcoptts (549) ; Civitas Ecolismensiicm (390). Quant
à rétymologie de ces appellations, elle fait l'objet de
conjecturés et de combinaisons auxquelles il est superflu
de s'arrêter (1).
Histoire, — Selon la croyance commune et la mieux
fondée, Angoulême reçut l'évaiigélisation chrétienne
à la fin du premier siècle ou au commencement du
deuxième. Saint Ausone, son premier évêque, fut dis-
ciple de saint Martial, apôtre de l'Aquitaine, et une
tradition constante, autorisée par des papes, confirmée
par des conciles, veut que saint Martial ait reçu sa
mission de saint Pierre (2). Saint Ausone mourut
martyr dans cette ville et son corps y fut déposé dans
la partie occidentale, où, dans la suite, on éleva une
église sous son vocable.
On ne sait rien des progrès du christianisme dans
notre pays durant les deux cents ans qui suivent. Il ne
faut pas s'en étonner. Angoulême est sans histoire
jusqu'à la fin du IV® siècle, époque à laquelle paraît
la Notice des Gaules, qui présente la cité des Ecolis--
miens comme la troisième des six principales cités de
la deuxième province aquitanique. L'orateur et poète
Ausone en parle, à la même époque, comme d'un lieu
écarté et presque solitaire, ce qui cxpUque l'absence
de son nom parmi ceux des lieux mentionnés dans les
Anciens itinéraires des Romains et la rareté des
monuments attestant le scVjour dans nos murs de ces
vainqueurs du monde.
(1) Pendant la Révolution, en 1795, notre ville reçoit le nom absurde
de Montagne^Charente , mais ne le porte pas longtemps.
(2) C'est ce que démontre péremptoirement le savant M. Arbellot,
chanoine de Limoges, dans ses écrits : Dissertation sur l'apostolat de
saint Martial et Documents inédits sur le même sujet.
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— 15 —
Le premier historien qui s^occupe de notre pays est
Grégoire de Tours, à la fin du VP siècle. C'est lui qui
nous apprend que Théodebert, fils du roi Childebert, y
périt dans un combat et fut inhumé sous la cité d'An-
goulême, et qui* dans son livre Degloriâ Confessorum,
raconte la vie de saint Cybard, reclus de cette ville,
ainsi que quelques faits et gestes de cinq de ses évêques,
dont le premier est Dynamius, au commencement du
V® siècle.
Cet évêque est le premier que l'on connaisse sûrement
après saint Ausone, dont le siège, dit l'historien des évê-
qiies et des comtes d'Angoulême, vaqua longtemps, ces-
savit episcopatus per multa tempora. Après Dynamius,
le pays est occupé par les Ariens. Ces hérétiques, Goths
d'origine, qui, à la chute de l'empire romain, avaient
fondé en Gaule un royaume, avec Toulouse pour capi-
tale, se répandirent, mus par l'instinct du pillage et par
la haine du nom chrétien, jusque sur les rives de la
Loire. Ils s'emparèrent d'Angoulême et mirent un intrus
sur le siège épiscopal, opprimant le peuple, souillant les
sanctuaires et plaçant les clercs entre l'apostasie et la
mort. Leur domination dura jusqu'au jour où Clovis, le
chef des Francs, nouvellement converti à la foi, après
les avoir taillés en pièces et tué leur roi, Alaric II, à
Vouillé, en 507, les eut définitivement chassés du pays.
Clovis substitua à leur évêque Aptone, son chapelain,
en 508. C'est à la suite de ce fait que les évêques d'An-
goulême portent le titre de premier chapelain du roi.
Après ces événements, l'Eglise d'Angoulême, à part
les contre-coups qu'elle dut ressentir des contestations
surgies entre les enfants de Clovis, mort en 511, puis
entre leurs successeurs, jouit d'une paix de plus de deux
siècles, jusque vers 730.
A cette époque, notre province fut envahie par les
Sarrasins ou Maures d'Espagne, qui y renouvelèrent,
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— 16 —
mais avec une fureur plus sauvage encore, tous les
ravages exercés autrefois par les Ariens. Angoulême
était en leur pouvoir et ils s'avançaient vers Poitiers,
lorsque Charles Martel les battit, tua leur roi, Abdé-
rame, avec plus de cent mille d'entre eux, et força les
survivants à remonter les Pyrénées en 732. Us en
redescendirent peu de temps après; mais le vainqueur
ayant repris les armes les terrassa cette fois pour
toujours et s'empara de toutes leurs places fortes. Plu-
sieurs d'entre eux restèrent dispersés dans le pays, où
on les retrouve encore sous des noms attestant leur
origine. Les forêts de la Boixe et de la Braconne, les
landes s'étendant de Blanzac au delà de Barbezieux
furent leurs retraites.
Peu de temps après paraît Charlemagne (768). Cet
illustre conquérant visite deux fois notre Angoumois et
y fait de belles fondations. Son passage apporte la pros-
périté à notre Église et à celles d'alentour. Aussitôt sa
mort (814), les Normands, pirates venus du fond du
Danemark, n'étant plus contenus par la terreur qu'ins-
pirait sa vaillance, reprennent leurs excursions quelque
temps suspendues, s'avancent jusqu'à Angoulême, le
saccagent, brûlent nos monastères et pillent nos églises.
Ce furent nos comtes Turpion, Émenon, Vulgrin et
Guillaume I^^Taillefer (1) qui, après plus de soixante ans
de sanglants combats, vinrent à bout des dévastateurs.
Les deux siècles suivants furent ceux des Croisades.
Nos églises bénéficièrent des aumônes que faisaient,
en partant pour ces chevaleresques expéditions, nos
comtes et nos barons, en expiation de leurs excès et
pour s'assurer les prières dont ils sentaient avoir
besoin.
(1) Ce surnom lui vient de ce qu*ii passe pour avoir fendu le corps
a un chef des Normands, bardé de fer, en le frappant de sa hache.
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— 17 —
Pendant ce temps-là, la Guyenne, dont Angoulême
fait partie, est passée à l'Angleterre par suite du ma-
riage que son nouveau roi, Henri II Plantagenet, a
contracté en 1153 avec Éléonore d'Aquitaine, épouse
répudiée de Louis VIL Notre province supportant mal
cette domination tente de la secouer. Richard Cœur-
de-Lion et, après lui, Jean sans Terre, pour la punir
de cette audace, exercent contre elle, pendant près de
cinquante ans, les plus cruelles violences. L'Église subit
sa large part de vexations sous un pouvoir qui prétend
régenter les choses saintes et dont notre évêque,
Hugues Tizon, avait dû, dès 1158, déjouer les préten-
tions arbitraires dans l'élection d'un archevêque de
Bordeaux.
La noble race des Taillefer venait de s'éteindre, après
avoir pendant trois cent cinquante ans donné à l'An-
goumois des comtes qui avaient fait sa gloire et doté
généreusement la plupart de nos établissements reli-
gieux. Elle fut remplacée par celle des Lusignan,
comtes de La Marche, par suite du mariage de Hugues,
dixième d'entre eux, en 1217, avec Isabelle, fille unique
d'Adhémar Taillefer et veuve de Jean sans Terre, que
ce dernier lui avait ravie en 1202, au moment où il
allait l'épouser. Le fils de Hugues X, appelé Hugues,
comme son père, et surnommé Le Brun, se mit à persé-
cuter l'évéque Robert de Montbron, qui ne songeait qu'à
défendre les droits de son Église. Il le tint exilé jusqu'à
ce qu'une sentence d'arbitres (1), du 23 novembre 1259,
l'eût obligé à le ramener dans sa cathédrale en l'ac-
compagnant, sous le costume des pénitents, depuis le
monastère de Saint-Ausone. Il dut, en outre, payer à
l'évéque une indemnité de 500 livres et fonder un revenu
suffisant pour l'entretien à perpétuité de trois cierges qui
(1) Les évéques de Cahors et de Limoges.
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— 18 —
brûleraient chaque jour pendant l'offlce divin devant
l'autel Saint-Pierre.
Les Lusignan ont disparu par la mort de Guy V, et
le comté d'Angoulême est réuni à la couronne en 1307.
Mais voici venir de nouvelles épreuves avec la guerre
dite de Cent ans. Le roi d'Angleterre, Edouard III,
profitant de la mort de Charles le Bel, en 1328, réclame
la couronne de France en vertu des droits qu'il tient de
sa mère Isabelle, fille de Philippe le Bel, et entreprend
cette longue lutte dans laquelle notre nationalité est
menacée plus d'une fois de disparaître. L'Angoumois
fut une des provinces qui en souffrirent le plus. Sa
proximité de la Guyenne, qui resta aux Anglais jusqu^en
1453, lui valut la présence de ceux-ci sur son territoire
presque jusqu'à la même époque. Ils prirent la ville
d'Angoulême en 1345, la perdirent l'année suivante, la
recouvrèrent en 1361 en vertu du traité de Brétigny et
durent l'abandonner définitivement en 1372. Nos mo-
nastères furent dévastés, nos églises ruinées (1), au point
que plusieurs d'entre elles ont complètement disparu
et que les paroisses dont elles étaient le centre furent
supprimées pour longtemps, quelques-unes pour tou-
jours. L'étranger, en se retirant, emporta leurs orne-
ments, vases sacrés et jusqu'à leurs archives (2).
Après cette terrible tourmente, le pays eut un siècle
de paix. De 1407 à 1467, il est gouverné par le comte
Jean le Bon, qui meurt vénéré comme un juste. Il con-
tinue à se relever sous les successeurs de ce dernier.
Enfin, François P^ l'érigé en duché-pairie en faveur de
sa mère lorsqu'il monte sur le trône, en 1515, et conclut,
(1) Le lait est confirmé notamment par la commission nommée à la
demande de révoque, le 31 juillet 1464.
(2) C'est ainsi que, pour faire l'histoire de chacun des bénéfices du
diocèse, on est presque sans documents de la fin du XIII* siècle à la
dernière moitié du XW^,
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— 19 -
dès Tannée suivrante, avec le pape Léon X le concordat
qui a régi TÉglise de France jusqu'en 1793.
Ce fut après la mort de ce prince, en 1547, que TAn-
goumois s'unit à la Saintonge pour protester contre
rimpôt dit de la Gabelle, établi sur le sel. Lé comte de
Montmorency, venu pour disperser les révoltés, s'en
prit aux cloches de nos églises qui avaient servi à les
convoquer et en fit détruire plusieurs, particulièrement
dans les archiprêtrés de Pérignac, de Jurignac et de
Bouteville.
Jusqu'ici la foi est restée pure dans toute la région.
Les Ariens ont occupé Angoulême pendant soixante
ans, iftais leurs erreurs en ont disparu avec eux.
Les quelques Sarrasins restés dans nos forêts après
la bataille de Poitiers y ont oublié le Coran. Seuls,
quelques trafiquants juifs se voient à Cognac et surtout
à Angoulême, oîi le chapitre leur cède, à la fin du
XVI« siècle, un terrain situé au-dessous de la porte
de Beaulieu pour leurs sépultures.
Mais on va voir des dogmatiseurs bien plus habiles
et plus entreprenants. En 1534, Calvin, obligé de quitter
Paris, puis Nérac, où il a vécu quelque temps sous la
protection de Marguerite de Navarre, vient à Angou-
lême, caché sous le nom d'emprunt d'Heppeville. Là, il
retrouve un ami d'autrefois, Jean du Tillet, greffier du
parlement de Paris, qui l'introduit chez quelques clercs
et particulièrement chez son frère, l'archidiacre Louis
du Tillet. S'étant créé par cette voie quelques partisans,
l'hérésiarque se décida à produire au grand jour des
nouveautés qu'il n'avait émises jusqu'ici que devant
ses intimes. Mais il provoqua ainsi une tempête qui
l'obligea à disparaître. Il se réfugia, sous le nouveau
pseudonyme de Dumarçan, à Claix, dont Pierre du
Tillet, parent des premiers, était curé, puis à Saint-
Saturnin, dans les dépendances de l'archidiaconé. Il ne
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— 20 —
paraît pas qu'il ait séjourné chez nous plus de deux
ans. Ce fut assez cependant pour qu'il y laissât un
ferment dangereux.
Les clercs, séduits par Calvin, revinrent bientôt de
leur engouement, et l'archidiacre du Tillet, le plus ar-
dent d'entre eux, fut aisément ramené au devoir par
son frère, autre Jean, maître-école d'Angoulême et
évêque de Saint-Brieuc. Mais il en fut autrement de
cette partie du peuple en qui la raison cède souvent à la
passion. Les nouvelles doctrines y avaient trouvé des
adhérents peu nombreux, mais pleins d'audace. Us se
réunissent, s'excitent mutuellement aux coups de force
et en viennent à des excès qui épouvantent la ville
entière. Dans la nuit du 17 au 18 novembre 1558, ils
brisent la plupart des statues placées dans les rues et
sur les places publiques et en déposent les débris sur
la pierre de la halle (1), comme pour narguer la popu-
lation en deuil. Le P^ avril 1559, ils se vantent d'avoir
eu, quinze jours auparavant, malgré les prohibitions
portées par le gouverneur, un prêche fait à une heure
du matin par un certain La Chaussée, se disant mi-
nistre, et en annoncent un autre pour le lendemain, à
la même heure. Peu après ces événements, Catherine
de Médicis accorde aux huguenots (c'est le nom que
portent alors les novateurs) le libre exercice de leur
religion. Rien ne les contient plus. En 1562, prenant
prétexte de ce que l'on a appelé l'attentat de Vassy, en
Champagne, ils se soulèvent, et pendant que ceux de
la Normandie, de l'Orléanais, du Dauphiné, du Lan-
guedoc et de la Guyenne sèment la ruine dans ces pro-
vinces, ceux de la Gascogne (2) s'avancent sous les murs
(1) C'était une de ces pierres sur lesquelles, avant Torganisation de
la sénéchaussée, on rendait la justice, et qui, depuis lors, servait au
crieur public faisant ses annonces.
(2) Du pays de Nérac.
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— 21 —
d'Angoulême au nombre de 6,000 des plus déterminés,
conduits par le duc de Grammont. La ville s'apprête à
leur résister, mais les quelques partisans qu'ils y ont
leur en ouvrent les portes et la livrent à leur fureur.
Cette trahison fut commise le 16 mai, veille de la
Pentecôte. Impossible de raconter tous leurs excès.
Ils pillent les églises et les couvents et les démolissent,
massacrent les prêtres et les religieux. Ils s'en prennent
même aux tombeaux, et ceux de nos évêques sont
particulièrement l'objet de leurs profanations. Ils en
retirent les ossements et les jettent dans les bûchers
qu'ils ont allumés, pêle-mêle avec les missels, registres,
confessionnaux, ornements, linges sacrés, etc. Pendant
que les Gascons se livrent ici à ces sinistres exploits,
leurs coreligionnaires de la Saintonge exécutent le même
mot d'ordre à Cognac, à Châteauneuf, à Montmoreau
et dans plusieurs autres villes et bourgs de la région,
restés sans défense. Le nouveau gouverneur, Louis de
Sansac, parvient à les chasser, mais ce n'est que pour
un temps.
En 1568, c'est Coligny lui-même qui, à la tête de ses
huguenots, se présente à nos portes. Il prend le fau-
bourg Saint-Ausone et assiège la ville, qui finit par se
rendre. Il y est rejoint aussitôt par le roi de Navarre et
par le prince de Condé, qui y font leur entrée avec
lui le 15 octobre. Les vainqueurs reprennent l'œuvre
néfaste de leurs devanciers, poursuivant la destruction
des édifices religieux (1) et l'anéantissement du catho-
licisme dans tout le pays, jusqu'à ce que le duc d'Anjou,
ayant rencontré, en mars de l'année suivante, le gros
(1) Les maisons épiscopales sont défendues pendant trois ans que
les huguenots occupent la ville par un certain Jean Comberchon, dit
le Caporal Marseille, a qui Tévéque, reconnaissant, donne, par actes
des 8 et 18 février et 13 mai 1573, des terres situées près de la garenne
d*Angouléme.
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— 22 —
de leur armée dans les plaines de Bassac, Teut taillée
en pièces. Cette victoire, sans être décisive, valut à
rÉglise d'Angoulême quelques années de tranquillité.
Cependant plusieurs de ses prêtres, incarcérés par les
oppresseurs, n'obtinrent leur liberté que longtemps
après. Les chanoines Jacques Calueau et Pierre Gelli-
nard moururent en prison. Leurs collègues Jacques
Estivalle, chantre; Pierre Guerry, Pierre Baud et
Ythier de Prahec n'en sortirent qu'au bout de vingt-
deux mois de détention et après paiement d'une rançon
de chacun 1,200^. L'évêque, Charles de Bony, nommé
dès 1567, n'osa, malgré le nouvel éditde pacification du
8 août 1570 (1), entrer dans sa ville épiscopale qu'en
mai 1575. Les titulaires des paroisses y sont rentrés
dès 1571 et 1572 et en ont trouvé plusieurs occupées
par des intrus. Ils s'y réinstallent cependant ; mais on
en voit mourir un grand nombre que les souffrances de
la prison ou de l'exil ont brisés, et on est frappé de la
rapidité avec laquelle ils se succèdent dans ces modestes
bénéfices jusqu'après 1580.
Cependant il n'y eut plus dans la suite à Angoulême,
de la part des agitateurs, que quelques échauffourées,
comme celle qui, en 1588, entraîna l'arrestation du
duc d'Épernon, soupçonné de l'avoir suscitée, et de
nombreuses alertes qui, jusque vers la fin du siècle,
obligèrent les habitants, tant ecclésiastiques (2) que
laïques, à faire le guet nuit et jour aux portes de la
ville pour la tenir fermée aux agitateurs du dehors.
(1) Dit de Saint-Germain-en-Laye. C^était le troisième en moins
d'un an.
(2) A cette époque, on voit souvent des chanoines dispensés du ser-
vice canonial comme étant de guet. Le 26 janvier 1578, le gouverneur
dut imposer au clergé et aux autres habitants une contribution des-
tinée à l'équipement et à l'entretien d'hommes d'armes pour la
défense de la ville contre l'invasion de ceux de la religion nouvelle.
La mense épiscopale y contribue pour une somme de 2,200 .
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— 23 —
Sur ces entrefaites, Henri IV monte sur le trône,
réunissant la Navarre à la France et pacifiant la nation
par sa conversion au catholicisme. Les guerres de
religion ont pris fin. Ces guerres, si funestes à la France
entière, le furent surtout à TAngoumois. L'enquête or-
donnée le 15 décembre 1629 par la sénéchaussée montre
encore, seulement dans le diocèse d'Angoulême, plus
de cent églises et autant de chapellenies (presbytères)
presque entièrement ruinées, et les biens qui auraient
pu servir à leur réédiflcation passés aux mains de sei-
gneurs que la cupidité et d'autres passions ont attachés
à la prétendue réforme. Quelques-uns de ces seigneurs
poussent l'audace jusqu'à poser en chapelains et curés,
faisant desservir les paroisses par des vicaires qu'ils
affament.
Toutefois le protestantisme prit chez nous peu d'ex-
tension. En 1558, ce n'est encore qu'une poignée d'intri-
gants : Jacques Manès, les Camboys, les Paulte, leurs
serviteurs et clients, auxquels se joignent quelques no-
mades venus de Mansle. En 1563, on commence à voir
quelques ministres : Bordier àChâteauneuf et Ferréol à
Montignac-Charente (1). Lors de la révocation de l'édit
de Nantes, en 1685, les protestants comptent dans la
province quatorze églises : Angoulême, Aubeterre,
Saint-Aulaye, Bourg-Charente, Châteauneuf, Saint-
Claud, Cognac, Jarnac, La Rochefoucauld, Lignières,
Montignac, Segonzac, Verteuil, où s'était tenu leur
sixième synode national, et Villefagnan. Ils en ont
encore sur les confins de la province, à Barbezieux et à
Chalais, en Saintonge, à Melle et à Champagne-Mouton,
en Poitou. Cinq de ces églises seulement appartenaient
au diocèse d'Angoulême. Celle de La Rochefoucauld, la
(1) Dès avant cette année, il s*en trouve dans presque toutes les
villes de la Saintonge et de TAunis. Us sont généralement de Nërac
et autres lieux de la Gascogne.
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— 24 —
plus importante, s'étendait jusqu'au Lindois, où elle
avait un temple et de nombreux fidèles. Après le retrîiit
de redit, ils continuent à se réunir, ceux d'Angoulême
et du Haut-Angoumois à Saint-Saturnin et à Montignac,
ceux du Bas-Angoumois à Mainxe et à Julienne. Leurs
réunions, secrètes d'abord, ne tardent pas à devenir
publiques, et en 1744 leur pasteur, Loire, va osten-
siblement les représenter au synode général tenu au
Désert, en Bas-Languedoc. Quant à ceux de notre dio-
cèse, ils avaient commencé depuis longtemps à revenir
à la foi de leurs pères, grâce aux missions données par
saint Vincent de Paul, que l'on voit évangéliser en per-
sonne Montignac-Cliarente et les paroisses d'alentour,
et par ses disciples, ainsi que par les religieux men-
diants, particulièrement par les Capucins. Le mouve-
ment de conversion s'étend à toute la province, jusqu'à
ce que, la Révolution ayant parlé, les ministres ferment
leurs temples, abandonnent leurs ouailles et se confon-
dent dans la foule. A cette époque, l'Angoumois comp-
tait moins de 4,000 protestants (1).
11 y a à peine lieu de parler du jansénisme, qui
s'introduisit dans le diocèse sous M»^ Bernard de Rezay.
Ce prélat, d'ailleurs pieux et savant, appela de la bulle
Unigeniitis le 29 novembre 1718, entraîné à cet acte
par quelques membres de son clergé. Dès le 17 juillet de
Tannée précédente, le chantre J.-B. Mayou, le théologal
J.-L. Galliot, avec deux curés de la ville, Nicolas Le
Long, de Saint-Antonin, et J. Chaigneau, du Petit-
Saint-Cybard, avaient donné le signal de la résistance
à l'acte pontifical ; presque tous les prêtres du diocèse,
tant réguliers que séculiers, imitèrent leur exemple.
L'évoque, hésitant jusque-là, finit par se prononcer à
(1) Le département de la Charente, avec une étendue et une popu-
lation supérieures à Tancien Angoumois, n'en compte en 1809 que
3,260.
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— 25 —
leur suite. Il alla plus loin et frappa les Jésuites, qui
n'avaient pas acquiescé à son appel. Mais, après l'ins-
tallation de son successeur, François Duverdier, tous
rentrent dans l'ordre, l'erreur n'ayant été chez la plu-
part que l'effet d'une surprise. On se remet à souscrire
le formulaire proposé par Alexandre VII, en 1665,
condamnant les cinq propositions de Jansénius, et
accepté à Angoulême dès le mois * de juin de cette
même année, et l'orthodoxie est complète sur ce point
dans le diocèse.
Ce regard sur le passé d'Angoulême constate la fidé-
lité de ses habitants à l'Église et à la France et justifie
sa vieille devise : Fortitudo mea civium fides.
Organisation. — Il est constant, d'après l'histoire et
les principes suivis dès les temps apostoliques, que le
partage des diocèses et des provinces ecclésiastiques
s'est opéré, à l'origine, selon la division et l'étendue des
provinces de l'Empire romain et de la juridiction des
magistrats préposés au gouvernement des villes prin-
cipales. Mais des circonstances ont pu, dans la suite,
donner lieu d'en modifier la disposition primitive. On
ne saurait dire à quelle époque a été créé définitivement
et délimité le diocèse d'Angoulême; mais il ne paraît
point qu'il ait été remanié depuis son premier établis-
sement jusqu'à la fin du X VHP. siècle.
Ici comme ailleurs, l'évêque a, dès le début, son preS"
byteriunij collège de prêtres, de diacres et de clercs
ordonnés par lui, formant son conseil et travaillant avec
lui à l'évangélisation de son peuple. Ce fut l'origine du
chapitre cathédral. Mais ce groupe de missionnaires
ne suflBisant plus pour desservir les églises organisées
çà et là au sein de la grande Église diocésaine, des
collèges ou couvents, conventus, semblables à celui de
la cité épiscopale, se créent sur divers points, les uns
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— 26 —
sous le titre d'abbayes, les autres sous celui de prieurés,
d'autres, enfin, sous le titre primitif de collèges. Ces
couvents, comme le premier chapitre, concourent à
l'instruction des fidèles, à l'administration des sacre-
ments et à la formation des prêtres qui gouverneront
les paroisses auxquelles leurs chefs, doyens, abbés,
prieurs, ont charge de pourvoir en qualité de patrons
ou présentateurs, sous la juridiction de l'évêque, uni-
que et révérendissime père de tous, reverendissimtis
pater.
Cette disposition s'applique à l'instruction du peuple
et à l'éducation du clergé. Mais il faut à l'évêque d'au-
tres auxiliaires, surtout dans notre ancienne Gaule, où
les diocèses étant plus étendus, la visite des églises,
tant recommandée par les premiers conciles, est plus
difficile que dans le reste dé l'Empire romain. C'est
ainsi qu'il s'attache de bonne heure des chorévêqtœs
qui, dès le VIII® siècle, sont remplacés peu à peu par
les archidiacres. Les diacres ne constituent que le troi-
sième ordre dans la hiérarchie sacrée, mais ils résident
près de l'évêque, pendant que les prêtres, dont l'ordre
est supérieur, se dispersent dans les paroisses nouvel-
lement créées. C'est donc dans leurs rangs qu'il prend
ses coopérateurs pour l'administration générale du dio-
cèse. Mais vient le temps où, l'archidiacre ne suffisant
plus, on institue des archiprétres {!) pour exercer sur-
veillance sur le clergé paroissial, groupé par régions
appelées archiprétres. Le chorévêque, vicaire forain de
l'évêque, résidait hors de la ville épiscopale; l'archi-
diacre reste auprès de son évêque et est, après lui, le
chef du presby ter ium, menant avec lui la vie commune
(1) On voit aussi dans quelques diocèses des doyens; mais c'est une
institution locale n'ayant rien de commun avec la discipline générale
de rÉglise et qui a peu duré.
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- 27 —
et régulière, si appréciée alors pour la conservation
des mœurs et le progrès des sciences ecclésiastiques.
Les archiprêtres résident dans les vigueries, vigeria,
vicaria, que viennent de créer les premiers rois carlo-
vingiens (1)-
Le diocèse d'Angoulême n'a qu'un archidiacre. Il est
divisé en treize archiprêtres jusqu'au 24 jjanvier 1761,
date de l'ordonnance épiscopale qui en établit quatre
nouveaux et en porte le nombre total à dix-sept. Il y a
alors, et jusqu'en 1791, deux cent neuf paroisses. .
L'archidiacre est longtemps le seul vicaire de l'évê-
que. Ce n'est qu'au XIV« siècle, sous Ayquelin, que l'on
commence à voir d'autres ecclésiastiques partageant
d'une manière constante la juridiction épiscopale, et si
l'on trouve dès le XII® siècle la qualification de vicaire
du seigneur écéque, il faut l'attribuer moins à des
vicaires généraux, dans le vrai sens du mot, qu'à des
délégués agissant temporairement au nom du prélat
absent ou infirme.
En France, le clergé fut longtemps justiciable des
tribunaux civils. Mais vers la fin de leur dynastie, les
rois mérovingiens se décident à lui appliquer, selon le
vœu des conciles (2), les coutumes germaniques, qui
accordent à chaque ordre d'état son droit particulier,
sans préjudice du droit général protégeant les intérêts
de la nation, et dès le VIII« siècle, chaque diocèse a
sa cour ou tribunal, curia episcopalis, de laquelle est
née l'oflficialité, connaissant non-seulement des causes
matrimoniales, de celles relatives à la foi et à la disci-
pline, mais encore de tous les crimes et délits commis
par les clercs (3), ainsi que de toutes les questions de
(1) De 752 à 987.
(2) Conciles de Carthage, en 397; d'Orléans, en 541, etc.
(3) A côté de ce tribunal, appelé la Cour commune, il y a aussi
celui du chapitre, qui a de même son officiai et son juge des exempts.
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— 28 —
Tordre civil les intéressant exclusivement. C'est le
privilège du for, privilegium fort.
C'est vers l'époque où l'Église acquiert cette immunité
que la dîme, déjà presque universelle, devient obligatoire.
Les ministres des autels ont vécu d'abord de leurs res-
sources privées et du fruit des industries ou du commerce
qu'ils sont autorisés à exercer. Mais à mesure que leur
ministère devient plus absorbant, les fidèles se sentent
tenus de pourvoir à leur subsistance et ils leur appor-
tent les prémices de leurs récoltes. Ces oblations sont
encore facultatives. Mais comme les sanctuaires se mul-
tiplient et que chaque communauté d'habitants veut
avoir son centre religieux et son chapelain propre, elle
devra assurer l'existence de ce dernier, ainsi que l'en-
tretien du culte et de ses édifices, et affectera à ces
divers besoins la dixième partie des gros fruits de
ses terres, c'est-à-dire du blé et du vin (1). C'est ce
que décident Pépin le Bref et Charlemagne par leurs
ordonnances de 765 et 779.
Ces innovations amènent l'institution du synode dio-
césain que l'on voit partout établi au X« siècle et de la
Chambre ecclésiastique ou Bureau des décimes, qui
s'organise trois siècles plus tard. Jusque-là le diocèse
a ses lois générales définies par les conciles. Mais sa
cour devant prononcer désormais en des matières ré-
gies par la coutume locale autant que par le droit écrit
a besoin d'être fixée sur les exigences des temps et des
lieux. De là l'utilité de ces assemblées du clergé diocé-
sain, qui concourra à l'élaboration de ses statuts et leur
devra obéissance. Ces assemblées, convoquées d'abord
une fois, et dans la suite deux fois par an, sont fixées
(1) Les autres dîmes, comme celles des agneaux, des chanvres, des
avoines, ont été spontanées de la part des fidèles ou créées en retour
de la remise de quelques parties de la dlme originelle.
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— 29 —
à Âiigoulême au mardi de Quasimodo et au premier
mardi après Saint-Luc (1).
Notre diocèse a eu plusieurs corps successifs de
statuts. Ceux que l'on connaît sont les suivants :
STATUT A SYNODALIA édita per bonœ memo-^
riœ Dnum Antonium de Stanno; 1506-1523. Ils com-
prennent quarante-cinq rubriques, savoir : de vitâ et
honestate clericorum secularium ; — de vitâ et hones-
tate regidarium ; — de prqmoveiidis ad sacros or dînes ;
— dereside7itiâ faciendâ in beneficiis; — de regimine
animarum ; — de celebratione synodorum ; — de visi-^
tatione ; — de celebralio7ie missœ et aliamm horarum ;
— de excommunicatis et publicatione excommunica--
tioniset absolutionis ; — de litteris apostoliciset aliis
extraneis non exequendis sine litteris de pareatis; —
de ecclesiis et hospitalitatibus reparandis ; — décime--
teriis reparandis; — de confratribtis et spectaculis
in ecclesiis non faciendis; — de prœdicationihis ;
— de quœstoribtcs no7i admiltendis; — de duodecim
articulis fidei ; — de decem prœceptis legis ; — de
operibus misericordiœ ; — de operibus misericordiœ
temporalibus ; — de tribus virtntibus theologalibus ;
— de quatuor virtulibus cardi7ialibus ; — de septem
donis Spirilles Sancti; — de quinque se^isibus cor^
poris ; — de septem peccatis mortalibus ; — de pec-
catis venialibus; — de prœparamentis necessariis ad
celebrandam missam; — de non celebrando missam
bis in die; — de defectibics contingentibus ante et
post missam ; — de celebratione missarum ; — de
sacramentis ; — de sacramento baptismi; cow-
(1) Sous rëvéque Antoine d'Ëstaing et depuis plus d'un siàcle, le
synode se tenait seize jours après P&ques et le premier lundi après la
Toussaint.
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- 30 —
firmationis; pœnitentiœ ; eucharistiœ; — de
custodiâ eiicharisiiœ ; — de sacramento extremœ une--
tionis ; ordinis ; matrimonii ; — de aquâ bene^
dicta ; — de jejuniis ; — de festivitatibus celebrandis
et colendis; — de immimitate écoles iarum; — de
Ave Maria dicendâ; — conclusio statutorum.
RÈGLEMENTS faits et publiés par M»' P* de P5ri-
card, en synode de Pâques, 6 avril 1655. Ils compren-
nent dix-huit chapitres, savoir : l^*", de la vie et mœurs
des ecclésiastiques ; 2®, du baptême ; 3«, des relevail-
les ; 4«, de la confirmation ; 5*, de la confession; 6«, du
sacrement de Tautel; 7«, de la messe; 8®, des vêpres;
9«, du catéchisme; 10«, des lettres monitoires; 11«, des
confréries et processions; 12®, des églises, cimetières
et fabriques ; 13«, de l'extrême-onction ; 14*, des en-
terrements ou funérailles; 15* des ordres; 16«, des
mariages ; 17«, des archiprêtres et curés et de leurs
conférences ; 18®, du synode.
STATUTS publiés le 15 juin 1780 par M^'^ Amédée de
Broglie et comprenant quinze chapitres qui traitent :
1«^, de la vie et des mœurs des ecclésiastiques; 2*, du
baptême; 3«, de la confirmation; 4«, de l'eucharistie;
5*, de la messe et des vêpres; 6«, de la pénitence; 7«, de
l'extrême-onction; 8®, de l'ordre; 9«, du mariage; 10»,
du catéchisme; 11«, des processions; 12®, des églises;
13®, des cimetières; 14», des chapelles domestiques;
15«, des archiprêtres. Ils sont précédés d'une instruc-
tion pastorale en quarante-six articles sur les devoirs
du clergé, et suivis d'un extrait de la déclaration du roi,
du 9 avril 1736, sur la tenue des registres paroissiaux,
du tarif diocésain déjà en vigueur depuis le 12 août 1776
et de la liste des cas réservés.
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— 31 -
Le concile de Trente a été reçu à Angoulême vers
1610, avec les réserves faites par tous les diocèses de
France. C'est à cette époque que notre liturgie a été
réformée. Depuis ce concile général, Bordeaux a eu deux
conciles provinciaux, tenus l'un et l'autre dans la ville
métropolitaine, en 1583 et 1624. Nos évêques y ont pris
part, Ch. de Bony au premier, Ant. de La Rochefoucauld
au second. Antérieurement, Angoulême avait eu trois
conciles, en 1117 et 1118, sous la présidence de notre
évêque, Girard II, et en 1170, sous celle de Bertrand I«%
archevêque de Bordeaux. Mais les questions que l'on
traita dans ces deux dernières assemblées sont sans
rapport avec la discipline ecclésiastique. Il en est autre-
ment de ceux de Cognac et de Ruflfec, dont il sera parlé
dans la deuxième partie.
ARTIC5LB II. — Évêché.
L'évêché est, tant par son importance que par son
anciemieté, le premier bénéfice du diocèse.
Les maisons épiscopales, domus ou œdes episcopales,
ainsi qu'on appelle la demeure de l'évêque jusque bien
avant dans le XVII* siècle, sont jointes dès l'origine
à sa cathédrale, qui occupe encore aujourd'hui son
emplacement primitif. Ce lieu, dominant ce qui fut,
croit-on, la vieille ville d' Angoulême, est devenu ce que
l'on peut appeler la cité ecclésiastique. A l'extrémité
occidentale est la cathédrale ; à l'est de cet édifice, les
maisons épiscopales et l'église de Notre-Dame de la
Paîne, qui les longe au sud. Au nord de ce groupe est
l'église de Saint - Cybard , surnommée la petite, par
opposition à la grande abbatiale qui se voit au pied
nord-ouest de la colline. Plus au nord de la cathédrale
se trouve le logis canonial, habitation particulière du
chapitre, rejoignant à la fois les maisons épiscopales
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— 32 -
par leur jardin et la cathédrale par son latéral gauche
et par ses cloîtres, et comprenant dans son enceinte
l'aumônerie Saint-Pierre, à l'ouest. Enfin, au sud se
voit l'église Saint-Jean-Baptiste, creusée en partie sous
le rempart, et à l'ouest de celle-ci l'église Saint-Pierre,
sous ou hors les murs, généralement appelée plus tard
de Saint-Éloy. Cette cité se complète au XIII« siècle,
lorsque les chanoines, déjà séparés de l'évêque depuis
cent ans (1), renoncent complètement à la vie commune,
après avoir obtenu un doyen en 1213. Ils abandonnent
à celui-ci leur logis, qui devient le doyenné, et se
dispersent dans les dépendances de leur chapitre.
L'archidiacre, curé primitif de Saint-Pierre hors des
murs, fixe sa demeure entre cette église, que touche
son jardhi, et celle de Saint-Jean, sur le bord du
rempart. Le chantre s'établit au sud de Notre-Dame
de la Paîne, dont il est de même curé primitif, à
l'angle formé par la rue qui longe cette église et par
celle (2) allant à Saint-Vincent. Le maître-école a
son logis devant l'angle nord-ouest de la cathédrale,
entre la rue Champfada et celle montant au canton
de Navarre (3).
Les maisons épiscopales furent reconstruites peu
avant la cathédrale, de 1113 à 1120 (4), par l'évêque
Girard II, qui y fit entrer tout le bas-coté septentrional i
de l'église de la Paîne. Elles ne comprenaient encore
que le bâtiment qui s'étend de l'est à l'ouest. Le second
bâtiment allant du nord au sud et formant l'extrémité
(1) Le chapitre quitta la demeure de Tévâque lorsque celui-ci songea
k la rebâtir en 1110.
(2) Aujourd'hui rue Corneille et rue d*-4rc.
(3) Aujourd'hui rue d'Épernon, qui alors descendait plus près de
Saiut-Pierre, et rue du Minage, Le canton de Navarre est à Tintersec-
tion de cette rue avec celle de Beaulieu.
(4) La cathédrale fut reconstruite de 1118 à 1128. La reconstruction
des deux éditices parait avoir été décidée dès avant 1110.
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— as —
orientale du premier fut commencé par Octavien de
SaintrOelais (1495-1502) et achevé par Antoine d'Es-
taing vers 1512. La chapelle de l'évêque, dédiée à
saint Clément, pape et martyr, est dans le premier et
principal corps (1).
L'évêque d'Angoulême est, depuis Aptone P% archi-
chapelain du roi en Aquitaine. Il a la baronie de La
Paîne et, à ce titre, il exerce haute, moyenne et basse
justice en cette paroisse, en celles de Saint-Jean, Saint-
Cybard et Saint- Vincent, et perçoit des droits de lods
et ventes (2) sur plusieurs maisons de la ville et des
faubourgs. A sa première entrée dans sa ville épisco-
pale, il est porté sur sa chaise par les seigneurs de La
Rochefoucauld et La Roche-Chandric, marchant devant,
le premier à droite, le second à gauche, de Montbron et
de Montmoreau, derrière et disposés de même, depuis
le monastère de Saint-Ausone jusqu'à la cathédrale.
Ce devoir, fidèlement rendu jusqu'au XIV* siècle, est
rappelé en termes énergiques par l'évêque Ayquelin
à Guy de La Rochefoucauld, qui, ayant résisté, est
frappé, le 6 février 1329, d'une excommunication publiée
dans toutes les églises du diocèse et de la saisie de ses
biens, et se soumet le 18 avril suivant, en offrant de
subir une amende de 1,000^. Ce devoir est reconnu
encore le 11 juin 1736 par le seigneur de Montmoreau,
François de Perry. L'évêque a, en outre, le droit de
s'installer chaque année, dans les mois d'août et de
septembre, avec une suite modérée et à ses frais, dans
le château de La Roche-Chandric.
Il a ses assises et tient sa cour à des époques qu'il
fixe et fait annoncer d'avance à tous ses vassaux. Les
(1) On y voit une fondation dont Torigine est inconnue, faite au
profit du chapitre, qui, au XVUI^ siècle, en retire 14^ par an.
(2) Sorte de droits d^enregistrement perçus sur les ventes d'immeu-
bles.
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— 34 —
abbés et chapitres avec tous leurs dignitaires doivent
venir lui rendre hommage sous peine de saisie de leur
temporel (1). Les châtellenies de Nontron, diocèse de
Limoges, d'Ans (2), Mareuil, Bruzac, diocèse de Péri-
gueux, lui doivent hommage. Ce droit lui est reconnu
par les vicomtes de Limoges, Guy, en 1243 et 1265, et
Alain d'Albret, en 1505. Il lui est contesté au XVIIP
siècle sur ce que Henri IV, en aliénant la terre de
Nontron, s'en est réservé l'hommage, qui paraît dès
lors ne plus revenir. au prélat. Mais il lui est maintenu
en conséquence de divers témoignages, parmi lesquels
celui du marquis de Pompadour, qui, dans un acte du
6 mars 1724, portant vente d'un domaine de 6,000'^ au
profit des religieuses de Sainte-Claire de Nontron, fait
expresse mention de l'hommage dû par ce domaine à
l'évêque d'Angoulême. Le duché de La Rochefoucauld,
en conséquence de son érection en 1274, est tenu envers
lui au même devoir quant à sa terre s'étendant de
Marcillac à Verdille, Ranville, Barbezières, Ébréon,
Tusson, etc. Ce devoir est racheté plus tard.
En 1110, comme il se voit par une bulle du 14 avril
de cette année, au moment où le chapitre va se sé-
parer de lui, l'évêque a dans sa mense les abbayes de
Saint-Amant-de-Boixe, Cellefrouin et Saint-Cy bard ;
les églises et cours (seigneuries) de Dirac, Saint-Genis,
Jurignac, Marsac, Touvre et Vars; les églises de
Saint-Antonin d'Angoulême, Notre-Dame de Beaulieu,
Petit-Saint-Cybard, Saint-Jacques, Saint-Martial, Saint-
Martin, Saint-Paul, Saint-Pierre sous les murs et
Saint-Vincent, dans la même ville ; Saint-Amant-de-
Bonnieure, Ambérac, Anais, Bécheresse, Brie, Bunzac,
Chadurie, Champnier, Chavenac, Chebrac, Claix,
(1) Cet usage n'est plus guère observé & partir du XVU« siècle.
(2) Cette chÂtellenie, une des plus importaates de la région, s*éten-
daît sur dix-huit paroisses.
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— 35 —
Douzac, Fléac, Fouquebrune, Garac, Genac, Grassac,
La Palud, Saint-Laurent-de-Belzagot, Luxé, Mérignac,
Mons, Mornac, Mosnac, Mouthiers, Pérignac, Saint-
Saturnin, Torsac et Tourriers. Il a de plus, dans le
diocèse de Saintes, Saint-Fort, Ladiville et Touzac;
dans celui de Périgueux, Auriac, Blanzac, Bors,
Champagne, Pillac, Nanteuil, Saint-Romain, Vendoire,
Verteillac (1) et Vieux-Mareuil. Peu de temps après,
pendant qu'il poursuit ses grands et dispendieux tra-
vaux, révêque Girard II aliène plusieurs de ces pa-
roisses. La bulle de Pascal II, du 14 avril 1110, lui
a retiré, pour les attacher au chapitre cathédral,
Saint-Jean d'Angoulême, Mosnac et Pérignac; mais
dès avant la fin du XII® siècle le même chapitre possède
en outre le Petit-Saint-Cybard, Saint-Pierre sous les
murs, Saint-Martin, Saint-Paul, Saint-Jacques de
L*Houmeau, Bécheresse, Chadurie, Genac, Mérignac et
Saint-Saturnin. Les églises de Notre-Dame de Beaulieu
et Saint-Martial sont à l'abbaye de Bourgueuil, Cha-
venac à celle de Saint- Cybard, La Palud à La Couronne
et Luxé à Saint-Amant-de-Boixe. L'évêque n'a plus
alors de revenus à prendre sur aucune des abbayes
de son diocèse. Mais il reste seigneur temporel et
spirituel de Vars, Marsac, Dirac, Touvre, Saint-Genis-
les-Meulières, Jurignac, Pérignac (qui lui est revenu)
et Maine-de-Boixe, paroisse créée vers 1185. Toutes
ces églises appartiennent à sa mense ; il en est le curé
primitif.
Indépendamment des biens et droits divers qu'il pos-
sède dans ces localités, il a des flefs dans les paroisses
suivantes de son diocèse : Saint-Amant-de-Boixe,
Saint-Amant-de-Bonnieure, Saint-Amant-de-Nouhère,
(1) Qui lui avait été donné vers 1050 par Foulques, comte d*Angou-
léme.
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— 36 —
Saint-Angeau, Balzac, Beaulieu-Cellefrouin, Blanzac,
Bonneville, Bouex, Brie, Bunzac, Cellefrouin, Champ-
milon, Champoier, Chazelles (1), Chebrac, Saint-Ciers,
Sainte-Colombe, Coulgens, Dignac, Échallat, Fléac,
Fouquebrune, Garac, Gourville, Llsle-d'Espagnac,
Jaulde, Saint-Laurent-de-Belzagot, Saint-Laurent-de-
Céris, Linars, Mainfont, Mainzac, Marcillac, Marthon,
Saint-Mary, Montbron, Montembœuf, Montignac, Mont-
moreau, Mouthiers, Péreuil, Pranzac, La Rochette,
Rouffiac, Sers, Sireuil, Soyaux, Vilhonneur, Villejésus,
Vindelle. Il en a encore à Marestay et à Thors, diocèse
de Saintes ; à Bernac et Paizay-Naudouin, diocèse de
Poitiers; à Blanzaguet, Juignac et Salles-Lavalette,
diocèse de Périgueux.
Aux revenus qu'il en tire il faut joindre les produits
de la taxe des places aux foires de Saint-Martin d'An-
goulême et à celles de ses seigneuries; du droit de
pêche sur la Touvre, que lui a donné Hugues X de Lu-
signan en 1242 ; du droit de chauffage pour ses fours
banaux et ses maisons dans la garenne d'Angoulême (2)
et dans quelques autres forêts de son diocèse (3). A la
mort d'un curé, il peut prendre le cheval ou la mule
du défunt; pendant quelque temps, on le voit encore
réclamer son lit. La première de ces deux mainmises,
attaquée plusieurs fois et notamment en 1526 (4), est
reconnue par sentence du 26 septembre comme très
légitime et d'un usage constant dans le diocèse. La
deuxième, pratiquée surtout aux XI V* et XV' siècles, a
(1) Une forêt s^étendant jusque dans Sers, dont la coupe, en 1587,
produit 500 écus.
(2) Il y a dix coupes ou tonsures. Le 10 mars 1751, il en vend neuf
pour la somme de 400^.
(3) Il peut prendre 3,000 fagots pour son four de Touvre dans le
Bois-Blanc et la Braconne.
(4) Par les héritiers d'un curé de Saint-Âmant-de-Oraves.
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— 37 —
survécu aux procès qu'elle a occasionnés alors, mais
est tombée peu après en désuétude.
En 1531, révêché d'Angoulême a produit à son titu-
laire environ 8,100 ". En 1660, il est estimé en cour de
Rome d'un revenu de 20,000^ et taxé à 1 ,000 florins(l).
En 1754, sa ferme générale (2) est de 22,000 ^ (3),
plus les charges, montant à 4,794^ 18*^. Il faut y
joindre les mouvances, lods et ventes^ dont le produit
varie, depuis dix ans, de 3,800 à 6,500 ^ et les droits
de chancellerie. Le 30 octobre 1791, tous ses revenus
sont estimés 82,145 ^ (4), toutes charges comprises.
Il doit pour décimes, en 1515, 350 ''; en 1595, 576*^;
en 1789, 2,435 ^ (5). Ses autres charges ordinaires
sont d'environ quatre fois ces derniers chiffres et com-
prennent, entre autres, portion congrue des vicaires
perpétuels et rétribution des simples vicaires des
églises dépendant de sa mense, ainsi que l'honoraire
des prédicateurs de l'Avent et du carême dans la ca-
thédrale (6). L'évêque est tenu en outre, à titre extra-
ordinaire, aux dons gratuits, à la restauration de ses
(1) Cette taxe, oa cens, est due par le titulaire pour rexpédition de
ses buUes. L^institution des cens a été réglementée pour la première
fois en 1192. Le registre en est tenu par la chambre apostolique.
(2) Lee fermiers sont trois bourgeois de Paris formant société et se
chargeant à forfait de la rentrée des droits de plusieurs évêques de
France.
(3) Yars entre dans cette somme pour 7,000 ^; Marsac, pour 4,400 '^;
Sain t-Genis-les -Meulières, pour 2,200 ^; Jurignac, pour 1,900 ^;
Maine-de-Boixe, Dirac et Touvre, pour ] ,000 ^ dans chaque paroisse.
(4) Cette estimation, faite sous le régime des assignats, qui déjà per-
daient beaucoup de leur valeur, était exagérée. 11 faut dire aussi que
les possessions de Tévéché s*étaient accrues notamment de la terre de
Oenac, acquise en juin 1766.
(5) Ce chiffre ne s*applique pas aux décimes dus par Tévêque d^An*
gouléme à raison des parties de ses possessions existant dans les dio-
cèses voisins.
(6) Au XY11« siècle, ces honoraires sont de 100 ^ pour TAvent et de
200 ^ pour le carême.
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— 38 —
maisons épiscopales et de ses logis seigneuriaux, à une
part des frais de même nature à faire à la cathédrale,
aux églises et presbytères des paroisses dont il est
curé primitif, ainsi qu'à ceux des paroisses où il est
décimateur, mais seulement au prorata des revenus
qu'il tire de ces dernières. De plus, il paie un droit au
chapitre chaque fois qu'il pontifie en dehors de cer-
taines fêtes désignées dans les concordats locaux (1) et
lui doit les paslons (2) en ces mêmes fêtes, et en celle
de la Fête-Dieu, s'il la célèbre, à MM. du présidial qui
ont porté le dais et les torches à la procession. Il est
installé en présence des autorités civiles par le chapitre,
dont il jure de respecter les droits et qui, à sa mort, fait
apposer les scellés et faire inventaire dans sa demeure.
A son avènement, il doit à la cathédrale un droit dit de
joyeuse entrée, fixé depuis la fin du XVP siècle à
1,200^, soit en argent, soit en ornements (3). Enfin,
il doit hommage au roi ou à l'apanagier, sous peine de
saisie de son temporel (4).
La nomination de l'évêque ne se fait pas à Angou-
lême autrement que dans le reste des diocèses de France.
A l'origine, c'est le clergé qui y procède avec le concours
des fidèles, et, après les conciles d'Arles (314) et deNicée
(325), elle est soumise à la ratification du métropo-
litain et de ses sufl'ragants, qui finissent par l'opérer
eux-mêmes. Au VI« siècle, on voit le pouvoir royal
s'y immiscer et enfin prononcer sans consulter les
anciens et légitimes électeurs. Cette innovation prend
(1) Ces fêtes sont, selon le concordat de 1409, Noël, la Pentecôte, la
Fête-Dieu, Saint-Pierre et Saint-Paul, rAssomption.
(2) Repas qui peut être payé en argent et est estimé 12 ^ au profit
du chapitre au XVIII* siècle.
(3) C'est le chiffre que le chapitre imposa & Charles de Bony, mais
en abusant des dispositions de ce saint évêque, aussi désintéressé que
pacifique.
(4) Cette peine lui fut infligée en 1472; il se soumît aussitôt.
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— 39 —
plus tard une forme plus douce et le roi se contente
d'agréer l'élu, mais non sans revenir quelquefois à
ses premières prétentions. Les seigneurs tentent
d'imiter en cela le chef de la nation, mais ne parvien-
nent pas à implanter cet abus. C'est pour y obvier que,
du XI« au XIV* siècle, des évêques reprennent le
système inauguré par leurs prédécesseurs du VI*
siècle et choisissent de leur vivant leurs futurs suor-
cesseurs. C'est cet usage qui rend aujourd'hui si
difficile à établir la succession de nos évêques du moyen-
âge. Les choses durent ainsi, les traditions primitives
étant tantôt méconnues, tantôt observées, jusqu'au
concordat de 1516, en vertu duquel le roi nomma aux
évêchés et aux abbayes et le Pape donna Tinvestilure.
Alors l'élu doit être, sauf quelques exceptions prévues,
docteur ou au moins bachelier en théologie ou en droit
et entré dans sa vingt-septième année.
Nota. — On sait que, depuis une époque dilBicile h déterminer,
mais qui, pour notre région^ remonte au moins au milieu du
Xn« siècle, jusqu'à Tédit de Charles IX de janvier 1564, lequel
reçut partout en France son application le l®** janvier 1566, Tannée
commençait le 25 mars. Quelques historiens respectables pré-
tendent que, jusqu'à la fin du XIII* siècle dans TAngoumois, et
même jusqu'en 1301 dans le Limousin, elle commençait à Pâques.
Nous n'avons jamais pu constater Texactitude de cette dernière
opinion. Mais, au contraire, des faits certains et se reproduisant
constamment prouvent que, de 1140 à 1560 au moins, le 25 mars
fut le premier jour de Tannée. Nous tiendrons compte de cette
disposition en reportant à Tannée suivante les faits accomplis du
1" janvier au 24 mars inclusivement de Tannée précédente, durant
toute cette période.
Nous donnerons à la fin de notre pouillé une courte notice sur
chacune des abbayes de France qui j auront été citées, mais n'y
auront pas faitTobjet d'un article spécial.
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— 40 —
Art. III. — Chronique des évêqxies dCAngoulême.
1. S^ AUSONE, AU SON lus, que l'on croit né à
Mortagne sur-Gironde, Mauriiania Santonum, d'Albin
et d'Eugénie, fut disciple de saint Martial (1), qui fut lui-
même disciple de saint Pierre et passe pour être venu
dans l'Aquitaine en 74 {i). Il remonte ainsi à la fin du
p"" siècle ou au commencement du IP. Il subit le
martyre à Angoulême, devant la porte orientale (3),
au XP des calendes de juin (22 mai), dont l'année est
inconnue, et eut sa sépulture au côté opposé de la ville,
hors des murs. Une église a été érigée sous son vocable
à l'endroit où reposaient ses restes. Elle est la première
par le temps, après la cathédrale dédiée à saint Pierre.
Quelques pieuses femmes s'y réunirent avec sainte Cal-
fagie, à qui le saint avait donné le voile des vierges, et
y formèrent plus tard une abbaye de Bénédictines.
Saint Ausone est le patron du diocèse. Sa fête se
célèbre le 22 mai; celle de la translation de ses
reliques, le 30 mars.
Après lui, il n'y a plus ou l'on ne connaît plus
d'évêques d' Angoulême jusque vers 400.
2. DINAME, DINAMIUS, rarô DAMIANUS, est
loué, avec Exsupère de Toulouse, Simplice de Vienne,
Armand de Bordeaux, Diogène d'Albi, Vénérand de
Clermont, Alithius de Cahors et Pégase de Périgueux,
dans une lettre de saint Paulin de Noie (353-431),
citée par Grégoire de Tours. On incUne à croire que c'est
ce Diname qui signa la lettre des évêques des Gaules à
saint Léon le Grand, en 451. Après lui, le siège épis-
Ci) Saint Martial est honoré % Mortagne^sur-Gironde.
(2) L*abbé Arbellot, chanoine de Limoges : Dissertation sur VapoS'
tolat de saint Martial et documents inédits sur le môme sujet.
(3) Près de remplacement occupé aujourd'hui par Téglise Saint-
Martial.
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— 41 —
copal est occupé par des Ariens pendant environ
soixante ans.
3. APTONE I«, APTONIUS, était chapelain de
Clovis quand, après la défaite des Ariens par ce roi, il
fut fait évêque, en 508. Il meurt après deux ans d'épis-
copat.
4. LUPICIN, LUPIGINUS, assiste en personne aux
conciles d'Orléans, en 511 et 533, et délègue le prêtre
Éger au suivant, en 541. Il meurt en cette même année.
5. S^ APl^ONE II, APTONIUS, donne, en 542,
à saint Cybard la grotte que ce célèbre reclus occupe
pendant trente-neuf ans, et assiste au cinquième concile
d'Orléans, en 549. Il passe pour avoir achevé la cathé-
drale commencée par Clovis sur les ruines de celle que
les Ariens avaient profanée et dédiée à saint Saturnin.
Mais il n'eut pas le temps de la consacrer. Il venait de
mourir lorsque les évêques Germain de Paris et Eu-
phrone de Tours arrivèrent à Angoulême, à la fin de
566, pour faire avec lui cette cérémonie. Son corps fut
enseveli dans l'église de Saint-Ausone. Sa fête se célèbre
le 26 octobre.
6. MÉRÉRE, alias M ARACH AIRE, MACHAIRE, ME-
RERIUS, MARACHARIVSy était, croit-on, comte
d'Angoulême lorsqu'il entra dans la cléricature. Il fut
sacré, étant chapelain du roi Charibert, au commence-
ment de 567, par les évêques qui venaient de faire la
dédicace de la cathédrale et de l'église abbatiale de
Saint-Cybard. En cette même année, il assista à la
consécration de la cathédrale de Nantes. Il mourut
empoisonné après sept ans d'épiscopat et fut inhumé
dans l'église de Saint-Pierre sous les murs en 574.
L'abbaye de Cluny a conservé longtemps des écrits de
cet évêque, loué pour sa science et ses vertus.
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— 42 -
7. FRONTON, FRONTONIUS, était archidiacre
d'Angoulême au moment de son élection. Il est accusé
d'avoir conseillé Tempoisonnement de son prédécesseur.
Il meurt ou est dépossédé en 575.
8. ÉRACLE, alias ÉRALDE, ÊRACLIUS, ERkL-
DIUS, était prêtre de Bordeaux et ancien chapelain
de Childebert lorsqu'il fut fait évêque d'Angoulême. Le
comte Nantin, alias Nancin, lui reprocha de tolérer
près de lui ceux qu'il soupçonnait d'avoir concouru à la
mort violente de son oncle Mérère, persécuta son clergé
et s'empara de quelques églises. L'évêque l'excommu-
nia. Le comte, pardonné peu après, s'attira par de nou-
veaux sévices une deuxième excommunication dont il
porta le poids jusqu'à son trépas. L'évêque était mort
depuis peu, vers 578 (1).
«
9. NICAISE, NICASIUS, successeur immédiat
d'Éracle, assiste au deuxième concile de Màcon, en 585.
Vers le même temps, ayant, avec les barons du pays,
accueilli favorablement Gondebauld, flls naturel de
Clotaire I" et rival de Gontran, roi d'Orléans, celui-ci
lui en fait de graves reproches. Il fut un des évêques
qui se transportèrent à Poitiers en 589 pour amener à
soumission les religieuses de Sainte-Croix, révoltées
contre leur abbesse. Peu après, il consacra à Bordeaux
une église en l'honneur de saint Cybard. On ignore
l'époque. de sa mort.
10. GÎBOALD, GIBOALDUS, paraît seulement en
616, dans le testament de Bertchramne, évêque du
Mans.
(1) Cette date et ceUes des décès de Fronton et de Mérère, données
par Eusèbe Castaigne dans son Rerum Engolismensium scriptores,
notœ fusiores, B, versus finem, paraissent les plus exactes.
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— 43 —
11. NAMACE, NAMATIUS, figure en 625 parmi
les Pères du concile de Reims et dans une charte de
saint Faron, évêque de Meaux.
Après Namace, soit à partir de 630, il s'écoule un
espace d'environ cent vingt ans, durant lequel on voit
se succéder les évêques suivants, dont on ne connaît que
les noms (1) :
12. MATHIEU, MA TH^US.
13. SIGISMOND, SIGISMUNDUS.
14. GOTSMOND, G0TI8MUNDUS.
15. ANSELME, ANSELMUS.
16. BERTHOAL, BERTHOALIS.
17. ARDOm, ARDOÏNUS.
18. GERBARD, alias GERBAULD, GERBARDUS,
alias GERBALDUS.
19. THÉOMOND, TEOMUNDUS.
30. ADÉLARD, ADELARDU8, alias ADEBA-
LARDUS.
(1) La Gall, Christ, donne, dans le même espace de temps, tous ces
noms avec celui d^ÉroIge, Eroigitis, à la suite de Théomond, qu'elle
appelle Théomand. V Histoire des Évêques et des Comte* d'Angou-
Urne les donne également en ajoutant un Oibauld, Gibaldus, à la
suite d*ÉroTge, et un Sidrane, Sidranius, aussitôt après Frédebert.
Mais Gibauld n'est qu'une répétition de Oiboald, déjÀ signalé en 616;
Érolge était un chantre de la fin du IX* siècle fait archidiacre au siè-
cle suivant et attribué au VIII* par quelques chroniqueurs, et Si-
drane doit être placé après saint Sauve. La Charlonie ne retient, et
encore en les modifiant et en les intervertissant, que huit de ces noms,
qui auraient absorbé cent quatre-vingts ans, de la fin de Nicaise, soit
.en 595, À Launus, qu'il ne fait venir qu'en 775. Mais l'hypothèse d'une
série de huit évêques seulement pour absorber une durée de près de
deux siècles, à cette époque troublée, est absolument inadmissible.
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— 44 —
21. MADALBERT, MADALBERTUS.
22. GUILLAUME, GUILLERMUS.
23. FRÉDEBERT, FREDEBERTUS, paraît sous
le roi Pépin le Bref, en 752.
24. LAUNE ^^ LA UNUS (1)^ fait évêque en 769,
avait été chapelain de Pépin.
25. LANDEBERT, alias LAMBERT, LANDEBER-
TUS, se fait représenter au concile de Narbonne, en
juillet 788, par le diacre Anserand.
26. S"^ SAUVE, S^''^ SALVIVS, né en Auvergne.
Son zèle pour la diffusion de la foi le pousse jusqu'à Va-
lenciennes, où subsistaient quelques restes d'idolâtrie.
Il y périt en 801, avec son compagnon Supérius, sous
les coups d'un jeune libertin, flls du receveur du fisc de
la petite ville de Brenna. Leurs corps, objet de la véné-
ration publique (2), furent transportés peu après dans
l'église de cette localité par ordre de Charlemagne.
Leur fête se célèbre à Angoulême le 26 juin.
27. SIDRANE, SIDRANIUS, est peu connu. (Voir
la note 1 de la page 43.)
28. AUTBERT, AUTBERTUS, parait en 844, se-
lon la chronique de Saint-Maixent ou de Maillezais.
29. LAUNE II, LA UNUS, fait évêque vers 850,
étant abbé de Saint-Cybard, continue à gouverner cette
(1) V Histoire des Èvégues et des Comtes d' Angoulême le présente
comme le dix-huitième depuis saint Aptone. C^est le dix-neuvième
qu'il faut dire. Toutefois ce calcul, bien qu*il soit erroné, concourt à
justifier rélimination de trois des évêques qu'elle cite et qui sont rap-
pelés dans la note précédente.
(2) Il existe près de Valenciennes, dans le doyenné de Saint-Géry,
une église dédiée & saint Saulve.
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— 45 —
abbaye jusqu'à sa mort, en 861, et lui obtient du roi
Charles le Chauve, 6 septembre 852, confirmation de
toutes ses possessions. On le voit au deuxième concile
de Soissons, le 26 avril 853, et au deuxième de Tulle, les
22 octobre et 7 novembre 860 (1).
30. HÉLIE I^SCOT, ou L'ÉCOSSAIS, EELIAS SCO-
TUS, seu 5C0r/(?Z?iVA^ ancien disciple de Théodul-
phe, évêque d'Orléans, puis brillant professeur, souscrit
en 862 au concile de Pistre, près Rouen, en 866 à la
lettre des Pères du troisième concile de Soissons au
pape Nicolas I**", et en 869 aii concile de Viteries (dio-
cèse de Senlis). Le 21 janvier 868, étant à La Roche-
beaucourt, il accepte des biens donnés à son église sur
la Nisonne, in Ulciano villa super alveum Nisonnœ.
Il procure à sa cathédrale des reliques de saint Bénigne
et meurt en 875.
31 . OLIBA parait dès 875. U est qualifié Vir eximius.
En 878, il accepte de Frojade, diacre, chanoine d'An-
goulême, des biens situés à Dorfont, Domero fonte, en
Saint-Genis (les Meulières). La Chronique de l'An-'
goumois fixe sa mort au 3 septembre 892.
32. ANATOLE, AN A TOLIUS, siège près de trois
ans et meurt, selon la Petite Chronique, le 20 mai 895.
33. GODALBERT, GODALBERTUS, ne fait que
passer. Pour quelques historiens, il serait le même que
le suivant.
34. GOMBAULD, GUMBALDUS, siège quarante-
trois ans et meurt le 23 mars 940. Il décide en novem-
bre 916 que quiconque plantera de la vigne à moins de
(1) La Petite Chronique insère ici, mais par erreur, un Gerbaid
ou Qerbauld, Qerbaldus»
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— 46 —
deux milles de Tenceinte d'Angoulême paiera à sa
mense quatre deniers par an pendant cinq ans (1).
35. FOUCAULD, FUC ALDUS, ami de nos comtes,
dirige leurs bienfaits vers l'abbaye de Saint-Cybard
qu'il affectionne particulièrement et dans laquelle il est
inhumé. Il meurt le 12, alicLs le 13 février 952.
36. ÉBULE, alias tBUm, EBULUS, alias EBLO,
siège douze ans. En 954, il accepte d'Itier et de sa femme
Adélaïx des biens en Vaisnac. Il meurt le 18, ou, selon
quelques-uns, le 30 janvier 964, et est inhumé dans
l'abbaye de Saint-Cybard.
37. RAOUL I«^ ou RAMNULFE, RAMNULFUS,
siège neuf ans et meurt le 14, ou, selon quelques-uns,
le 23 janvier 973.
38. HUGUES P', HUGO, des seigneurs de Jarnac,
sacré le 21 mars 973, ou, selon la Petite Chronique,
le 30 mars 974, fut lettré et éloquent. Il disputa le
comté d'Angoulême à Arnauld, qui l'occupait, leva des
troupes et donna aux barons qui le soutenaient plu-
sieurs de ses possessions du Limousin, du Périgord, de
la Saintonge et même de l'Angoumois, ce qui appauvrit
son église. Il répara cette faute à la fin de sa vie. Il
résigna sou évêché en 990 et se retira dans l'abbaye
de Saint-Cybard, où il mourut sous l'habit monastique
le 24 novembre 992 (2). On lui attribue une Vie de saint
Ausone, une autre de saint Cybard et la Petite Chro-
nique d'Angoulême (3), à laquelle on a ajouté mention
(1) Ce droit a été aboli de bonne heure. Cependant on voit toujours,
même au XVIU* siècle, la plantation de la vigne soumise à des règle-
ments.
(2) D^autres disent en 993.
(3) Chronicon brève Engolismense, On la trouve dans la collection
du P. Philip. Labbe. Eusèbe Castaigne« bibliothécaire de la ville d*An*
goulôme, Ta rééditée en 1853 dans son Rerum Engolismensium scrip-^
tores.
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— 47 -
de sa mort et de l'avéuement de son successeur. C'est
sous son épiscopat, le 18 février 981, que furent incen-
diées la cathédrale et les maisons épiscopales.
39. GRIMOARD, GRIMOARDUS, des seigneurs
de Mussidan, fut sacré le 29 septembre 991, étant abbé
de Brantôme (Périgueux). Ayant refusé de céder cette
abbaye à Guy, vicomte de Limoges, celui-ci le fit pri-
sonnier pendant quelque temps. Il est accusé d'avoir
obtenu l'épiscopat à force de présents, de s'être attribué
l'abbaye de Saint-Cybard, qu'il administrait à la place
du titulaire depuis 982, et d'avoir appauvri ses bénéfices
au profit de sa famille. Il est plus exact de dire qu'il eut
besoin de toutes ces ressources pour relever les ruines
faites avant lui. Dans tous les cas, il ne devint abbé de
Saint-Cybard qu'après la mort de son commettant. II
reconstruisit sa cathédrale, à laquelle il attacha quelques
revenus, et la consacra en 1015 avec le concours de son
frère Islon, évêque de Saintes, et de Seguin, archevêque
de Bordeaux. Les trois mêmes prélats avaient concouru
en 1010 au sacre d'Arnauld de Vitabre, nouvel évêque
de Périgueux, dans l'église de Nanteuil-en-Vallée.
Grimoard assista son frère dans la dédicace de Bassac
en 1017 et mourut Tannée suivante. Il fut enterré dans
la cathédrale.
40. GUILLAUME P% OUILLERMUS, approuve une
donation faite en septembre 1019, dans les paroisses
deNieuilet Suaux, à l'abbaye de Saint-Pierre-d'Uzerche
(Tulle), et se voit encore en 1020, en même temps que
l'archidiacre Pierre et Auger, abbé de Saint-Amant-de-
Boixe.
41. ROHON DE MONTAIGUT, ROHO de MONTE-
ACUTO^ pictavien., paraît les 20 mai 1020 et 29 jan-
vier 1021, dans la fondation de la chapelle du Crucifix
dans la cathédrale. Il assiste à la dédicace de l'église de
Bouteville en 1029, et en 1031 au deuxième concile de
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— 48 —
Limoges. En 1035, û donne l'église de Montignac-Cha-
rente à Tabbaye de Saint-Amant- de-Boixe, à laquelle
il avait fait dès 1030 quelques donations moyennant
redevance d'une livre de poivre. L'année de sa mort est
inconnue. On vante sa science et ses vertus. Le chro-
niqueur Adhémar, moine de Saint-Cybard, vivait de
son temps.
42. GÉRARD I*^ de MALART, GERARDUS de
ARTEMALk, paraît en 1038 et assiste en 1040 à la
dédicace de l'église de Vendôme. Persécuté par son en-
tourage, il va mourir à Paris et est inhumé dans l'église
de Saint-Denis.
43. GUILLAUME II, GUI LLERMU S, fLXsâiWcomiQ
Geoffroy d'Angoulême et de Pétronille, paraît en 1043.
Il a des démêlés avec le comte Foulques, son frère. Il
assiste, en 1047, à la dédicace de l'église abbatiale de
Notre-Dame, hors des murs de Saintes; en 1060, au
sacre du roi, Philippe P% et au concile de Bordeaux, en
avril 1068. Il meurt le 20 septembre 1076, après s'être
donné un successeur, et est enterré dans sa cathédrale,
coté nord. Il fut éloquent et charitable. Il donna à l'au-
mônerie Saint-Pierre de quoi nourrir trois pauvres par
jour toute l'année et treize pendant le carême.
44. ADÈU\RE, ADEMARUS, alias ODOMARUS,
frère du précédent, fut élu dès 1075, étant abbé de
Lesterps. Ami, comme son frère, de Geoffroy, duc
d'Aquitaine, il le suit en Espagne contre les Maures. A
son retour, il travaille à la réforme de l'abbaye de Saint-
Cybard. Son estime pour les moines lui fait dire qu'il en
voudrait près de toutes ses églises. Après quelques
démêlés avec le chapitre au sujet de la nomination d'un
sacriste, en 1089, il lui donne le mas du Gont, alias
d'Algunt, de Algonno. Appelé au concile de Clermont
en 1096, il s'excuse, son âge et ses infirmités ne lui
permettant plus de monter à cheval. En 1097, il donne
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— 49 —
à Tabbaye de Bourgueuil-en-VaUée les églises de Grassac
et de Notre-Dame de Beaulieu d'Angoulême, à charge
d'un cens de cinq sols. Il consacre, en 1099, une église
bâtie dans la Boixe et meurt le 31 août 1101. Il est
enterré à côté de son frère.
45. GIRARD ou GÉRARD II, QIRARDUS, alias
OERALDUSj d'une famille pauvre de Normandie,
professait à Périgueux les sciences sacrées lorsqu'il fut
élu, à la fin de 1101, évêque d'Angoulême, où il avait
enseigné précédemment. Pascal II le fit son légat auprès
des provinces de Bretagne, Bourges, Tours, Bordeaux
et Auch. Gélase II, Calixte II et Honorius II lui conti-
nuèrent la même mission, durant laquelle il tint huit
conciles, régla de nombreux conflits et aida le Pape à
reprendre le droit d'investiture que lui avait arraché
l'empereur d'Allemagne, Henri V. Avec le concours du
chanoine Itier Archambauld, il rebâtit la cathédrale,
qu'il pourvoit de vases d'or et de riches ornements,
ainsi que les maisons épiscopaleSj avec leur belle salle
synodale. 11 y joint une bibliothèque importante. Avant
ces constructions, il avait, en 1113, séparé la mense
capitulaire de la mense épiscopale. Quelques abbayes
et plusieurs églises furent fondées grâce à son impul-
sion. Après avoir brillé parmi tous les évoques de son
temps par ses talents et par les services rendus à l'Église,
il prit parti pour Pierre de Léon contre Innocent II,
pape légitime, et s'empara indûment du siège archié-
piscopal de Bordeaux. Il fut excommunié. L'historien
des évêques d'Angoulême dit qu'il se repentit et confessa
publiquement sa faute la veille de sa mort, qui arriva en
1136. Cependant il fut inhumé en dehors de sa cathé-
drale.
46. LAMBERT, LAMBERTUS, fondateur et pre-
mier abbé de La Couronne, fut sacré le 17 mai 1136. Il
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excella à pacifier, tout en défendant avec fermeté les
droits de son église. Il mourut entouré de ses anciens
religieux, le 6 juin 1149, et fut inhumé à La Couronne.
Ses grandes vertus lui ont valu le titre de bienheureux.
47. HUGUES II TIZON, HUGO TIZONIS (1), de
La Rochefoucauld, était chantre d'Angoulême lors de
son élection, qui date d'avant la mort de son prédé-
cesseur (2), car il est dit évêque élu dès le 29 mai 1149.
En 1152, il confirme un compromis entre Aymon de
Peudris et Tabbesse de Saint- Ausone; en 1154, il
assiste à la dédicace de l'église de Cadouin; en 1155, il
donne l'église de Souff'rignac à l'abbaye de Font-Vive
(posteà Grosbos) ; en 1 158, étant à Bordeaux avec les
prélats de la province pour l'élection d'un archevêque,
comme le roi d'Angleterre propose Jean Sechius, maître
du collège de Poitiers, et veut imposer son choix,
Hugues l'oblige au silence en lui rappelant que les
honneurs ecclésiastiques se donnent, non aux prières
et à la faveur, mais à la science et à la vertu. Il
mourut le 12 août 1159 et fut inhumé dans la nef de
la cathédrale, côté nord.
48. PIERRE I" LOMOND dit de Sonneville, PB^
TR US LITIMUNDI diciixs de Sonna villa, était abbé
de Saint- Amant-de Boixe lors de son élection, en 1159.
Il consacre l'église de cette abbaye en 1170; l'année
suivante, il règle un différend qu'elle a avec les
Templiers de la Boixe et assiste à la fondation de celle
de La Couronne. Il confirme en 1177 la donation de
(1) Dès le siècle précédent et jusqa^à la fia du XVU«, on voit
au génitif en latin les noms des personnages importants par leur si-
tuation sociale ou de fortune, sans que cette forme, cependant, auto-
rise à mettre en français la particule devant le nom, comme cela
a lieu quand le nom est k Tablatif et précédé de la préposition de.
(2) Ce fait est fréquent au moyen-àge; voir ce qui en est dit
page 39.
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— 51 —
Souffrignac à Grosbos. En 1182, pendant la semaine
de Pâques, étant vieux et malade, entouré de ses
médecins et d'un nombreux clergé, il laisse à son
successeur le soin d'apaiser un conflit surgi entre
Tabbaye de Saint-Cybard et le chapitre de la cathédrale
au siyet de l'église de Chavenac. Il meurt quelques
jours après.
49. JEAN !•' DES" Y AU JOANNES DE S^VALLIO,
abbé de La CJouronne, paraît élu dès janvier 1182,
notamment dans un acte portant affectation à l'éclai-
rage de la cathédrale du produit de jardins donnés au
chapitre et situés à Touvre. Il résigne son abbaye en
1183. En 1192, il réprime Fergaud, seigneur de Blan-
zac, qui trouble le domaine des Bénédictines de Saint-
Ausone. Il participe à la consécration de l'église abba-
tiale de La Couronne le 30 septembre 1201 et y meurt
le 7 mars 1204.
50. GUILLAUME III TESTAUD, QUILLELMUS
TESTA UDIj précédemment chanoine d'Angoulême,
n'est sacré qu'en 1206. C'est sous son épiscopat, en 1213,
qu'est créé le doyenné. Le 15 avril 1216, il dispense
l'abbé de La Couronne d'assister aux synodes. Il meurt
le 29 octobre 1227.
51. JEAN II GUILLOT, JOANNES GUILLOTI,
profës de Saint-Maixent, paraît le 11 août 1228 et en
mai 1238.
52. RAOUL II, RADULPHUS alias RAMNUL-
PHUSj paraît le 1" juin 1241 . Le comte de Lusignan lui
fait, le 22 septembre 1242, réparation de l'abus qu'il a
commis en s'attribuant les revenus de l'évêché pendant
la vacance du siège, lui rend ses droits, lui en accorde
d'autres et s'engage à faire brûler deux cierges à per-
pétuité dans la cathédrale. En synode de Pâques
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— 52 —
1247, Raoul confirme à Tabbaye de Bassac une rente
de 20 sols sur les moulins de Juac (paroisse de Saint-
Simon) et paraît encore le 10 juin de cette année.
{\)PIERREIÎ,PETRUS, paraîtle 5novembre 1247,
ayant supplanté Girard, élu peu auparavant. En 1250,
d'accord avec la comtesse Yolande, dont le mari,
Hugues XI Le Brun, suit alors saint Louis en Terre-
Sainte, il fixe au 11 novembre la foire annuelle de
Saint- Martin sous Angoulême. Il paraît encore en
février 1252, et cède en celte même année la place
au suivant, qui a fait reconnaître ses droits. Il reparaît
en 1273 sous le nom de Pierre Raymond. En attendant,
il est fait doyeij du chapitre.
53. GIRARD, alias GÉRARD III, GERARDUS, élu
aussitôt la mort de Raoul, en 1247, mais évincé par
Pierre II, finit par l'évincer à son tour en 1252; mais
il disparait dans la même année, après avoir assisté
à un acte par lequel le roi fait quelques dons aux Tem-
pliers dans l'Aquitaine.
54. ROBERT I«^ de MONTBRON, ROBERTUS de
MONTE-BERULPHI, de la vieille et noble famille
de ce nom, est dit élu en décembre 1252; il fait son
entrée le lundi 28 avril 1253. Peu après, persécuté par
le comte Hugues Le Brun, il s'enfuit, ayant, par acte du
18 janvier 1255, nommé son exécuteur testamentaire,
en cas de mort, Ségur de Ghâteauneuf. Le diocèse est
administré pendant son absence par Pierre Raymond,
doyen du chapitre et ancien évêque d'Angoulême.
Robert ne rentre qu'après la sentence du 23 novembre
1259, par laquelle les évêques de Limoges et deCahors,
nommés par le roi juges du confiit, ont condamné le
(1) Il sera compté à sa place légitime en \ftlZ,
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— 53 —
persécuteur à faire réparation à sa victime. Il reçoit
divers hommages en 1266, 1267, 1269, et meurt en
1272.
Vacance : 6 mai 1272, encore 14 février 1273.
55. PIERRE II RAYMOND, PETRUS RAYMUN-
DUS, doyen du chapitre cathédral, déjà sacré évêque et
paraissant dès 1247, sous le nom de Pierre II, aurait
été, d'après un registre du Vatican que mentionne la
Gall. Christ., nommé par le Pape, le 22 novembre
1272. Cependant on ne le voit pas figurer avant le 27
mars 1273. Le 12 juillet suivant, il accorde le banvin (1)
aux habitants de Vars et meurt peu après.
Nota. — Pierre II, Pierre III, Raymond et Pierre IV, cités par la
GalL Christ., sont un seul et même évêque, Pierre Raymond, qui,
après avoir rendu le siège au titulaire légitime, Girard III, a été
fait doyen du chapitre avec le titre de chapelain du Pape, et a gou-
verné le diocèse pendant l'exil et au nom de Robert de Montbron.
Il a continué à le remplacer encore parfois jusqu'à la fin de son
règne, car il est à remarquer que Robert de Montbron a peu résidé.
Il devient évêque légitime à la fin de 1272. Jusque-là il est men-
tionné tanfôt sous le nom de Pierre, tantôt sous celui de Ray-
mond et quelquefois de Pierre Raymond, et le plus souvent,
comme en 1258 et 1259, avec cette mention : Episcopi vicem
gerens, et, le 27 août 1272, avec cette autre : Sede vacante. Guil-
laume IV, de 1266 & 1268, de la GalL Christ., n'a jamais existé.
Son Robert II de 1268 est le même que Robert I de Montbron, et
son Pierre IV est Pierre Raymond.
Vacance : 16 août 1273.
56. GUILLAUME IV deBLAYE, GVILLELMUSde
BLA VIA, élu le 13 octobre 1273, confirmé le 25 du
même, reçoit hommage du doyen du chapitre cathédral
le 12 et des autres dignitaires le 25 novembre suivant,
étant à Moulède, et est sacré le 15 janvier 1274. Le
(I) Droit de rendre le vin en détail et de tenir auberge.
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— 54 —
temps de son épiscopat est occupé presque tout entier
par la constatation des hommages qui lui sont dus. Il
reçoit le 29 mai 1307, dans la paroisse de Dirac, celui
d'Arnauld Chouveau, Chouvelli, clerc et citoyen d'An-
goulême, et disparaît peu après.
Vacance : 25 septembre 1307 et encore 30 avril
1308.
57. FOULQUES de LA ROCHE, FULCO de RUPE,
des comtes de La Rochefoucaud, fils de Guy et d'Agnès
de Rochechouart, précédemment archiprêtre de Péri-
gnac, chanoine de la cathédrale, archidiacre et enfin
Cordelier, paraît comme élu le 24 mars 1308. Il reçoit
plusieurs hommages de Saint-Laurent-de-Belzagot et
de Marcillac en 1309, de La Roche-Chandric en 1310,
de Coulgens en 1312. Le mercredi avant la Pentecôte
de cette même année, il approuve les statuts de la con-
frérie du Très-Saint-Sacrement établie dans la ville
d'Angoulême et meurt en 1313.
58. OLIVIER, OLIVERIUS, paraît le 3 juin 1314;
fait son entrée solennelle le dimanche 3 février 1315 (1);
paraît encore le 3 juillet suivant et finit peu de jours
après.
Vacance : 14 août 1315.
59. JEAN m, JOHANN ES, paraît dès 1315, transige
avec Guillaume de La Roche-Chandric touchant ses droits
sur cette terre, 4 septembre 1316, et se voit encore le
6 décembre suivant.
Vacance : 8 septembre 1317.
60. GALHARD, alias GAILLARD 1^^ de FOUGÈRES,
GALHARDUS de FULCHERIIS. précédemment
(1) Le seigneur de La Rochefoucauld se fait excuser, étant retenu
près de sa sœur malade.
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— 55 —
archevêque d'Arles, retient le pallium. lî paraît dès
1317; reçoit des hommages en 1318, 1319, 1320, 1321;
fait un traité avec Hélie, abbé deSaint-Cybard, en 1323;
paraît encore le 24 mars 1328 et meurt quelques jours
après.
Vacance : 25 avril 1328.
61. AYQUELIN de BLAYE, A YQUELINUS, alias
AQUILINUS DE BLA VIA, neveu de Tévêque GuU-
laume de Blaye, élu dès février 1328, étant archidiacre
d'Angoulême, sacré en juin, fait son entrée solennelle
le dimanche 7 novembre de la même année. Guy de La
Rochefoucaud, un des quatre seigneurs qui doivent le
porter, ayant fait défaut sous prétexte qu'il entrepre-
nait un pèlerinage, il l'excommunie le 6 février 1329,
avec ordre à tous archiprêtres et curés de nonmier
le coupable à la messe, de supprimer toute sonnerie
et d'éteindre les cierges après cette publication. Guy
se soumet le 19 avril suivant et paie une amende de
1,000**. Pendant plusieurs années on voit Ayquelin
appliqué à rétablir les droits compromis de son siège
et à recevoir des hommages. Il frappe les hésitants et
saisit leur temporel, ce qui a lieu le 4 mai 1329 au
détriment du doyen Bertrand de Saint-Genis, qui se
soumet peu après. En 1330, par ordre de Jean XXII,
il s'occupe de la canonisation d'Yves de Tréguier, et, en
1355, Innocent VI le charge d'une enquête sur les at-
atteintes portées alors aux personnes et aux biens
d'église. ( >n le voit encore exercer le pouvoir le 3 octobre
1363, bien que son successeur soit élu dès 1360. Il s'en
retire peu après, reparaît encore quelquefois en 1365 et
136e et meurt à la fin de 1368. Ce fut un prélat habile,
ferme et actif.
62. HÉLIE II DE PONS, HELIA S de PONTIO, alias
DE PONS, fils de Raymond de Pons, tué à la bataille de
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— 56 —
Poitiers, et de Jeanne d'Albret, paraît comme élu les 18
et 20 mai 1360, 26 août et 4 octobre 1363. Il figure
comme évêque sans restriction à partir du 15 juillet
1367. Il reçoit divers hommages de 1370 à 1379. On le
voit encore le P^ mars 1380 et, dans une quittance par
Tabbé de Saint-Cybard aux Cordeliers d'Angoulême, le
3 janvier 1381. Il disparaît peu après.
63. JEAN IV, JOHANN ES, paraît élu dès le 16 avril
1380. Le 18 janvier 1382, il fait annoncer qu'il recevra
les hommages de ses vassaux. On le voit encore le l*»""
juin 1384.
64. GALHARD, a/m^ GAILLARD II, GALHARDUS,
précédemment doyen du chapitre d'Angoulême (1), pa-
raît le 29 novembre 1385. Le 25 août 1389, il reçoit un
aveu pour la terre de Champmilon. Il se voit encore le
15 décembre 1390.
65. GUILLAUME V, GUILLELMUS, élu le 13 sep-
tembre 1391, étant abbé de Saint-Sulpice-les-Bourges,
institue ses vicaires généraux le curé de Saint-Martial
d'Angoulême et l'abbé de Saint-Jean-d'Angély, et fait
son entrée le 15 septembre 1393. Il conclut le 28 avril
1409, avec le chapitre de la cathédrale, un concordat
souvent invoqué dans la suite. Il paraît encore le 20
février 1412 et meurt peu après.
66. JEAN V FLEURY (2) VIGNE, JOHANN ES FLO-
RIDUS VINEA, était abbé de Barbeaux lorsque le
(1) On Ta qualifié d*évéque le 4 juin 1376; mais il n'avait agi dans
Taffaire que comme vicaire de Tévêque Hélie de Pons. Ce fait s'est
produit quelquefois jusqu'au XVI* siècle.
(2) Fleury, vulgô Floury, n'est qu'un nom baptismal ou un surnom,
sous lequel il est parlé de lui notamment dans une enquête de 1467
où son souvenir est évoqué. Ces surnoms ne sont pas rares & cette épo-
que. Ainsi, dans une enquête du 22 janvier 1516, les témoins parlent
d'un Dupuy ou du Puy, évéque d'Angoulême soixante ans aupara-
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— 57 —
pape Jean XXIII le nomma évêque, le 31 août 1412 (1).
Il paraît le 22 février 1414. En 1419, il traite avec le
chapitre quelques points de juridiction spirituelle. En
1428, il reçoit divers hommages. En 1431, on le voit
près de la cour de Rome. Le 31 août de cette année, ses
vicaires généraux autorisent l'ostension des reliques de
saint Cybard. Il ne reparaît plus à Angoulême et est
transféré à Luçon, où l'on croit qu'il mourut le 17 octo-
bre 1441, quelques mois après sa translation.
67. ROBERT II DE MONTBRUN (2), ROBERTUSde
MONTE-BRUNO, d'une noble famille du Limousin,
proche parent de Pierre de Montbrun, évêque de Limo-
ges, paraît le 15 juillet 1434. De 1436 à 1458, il reçoit
divers hommages. Il attire près de lui plusieurs neveux :
Guy de Montbrun, qui, de chantre d' Angoulême, devient
abbé de Saint-Amant-de-Boixe et de Saint-Cybard et évê-
que de Condom ; Jean de Montbrun qu'il fait archidiacre,
et Guillaume de Montbrun, qui succède à ce dernier
et devient à son tour abbé de Saint-Cybard. Ceux-ci et
Louis, leur frère, après la mort de l'évêque, rétrocèdent
aux Tizon de Dirac des domaines qu'il en avait acquis,
qui sont restés impayés et dont ils n'ont que faire. Il
parsut encore en avril 1465.
68. GEOFFROY de POMPADOUR, GODEPRIDUS
DE POMPADURIO, noble Limousin comme le précé-
vant, soit en 1456, et d'un Surieux ou Sérieuse qui vint après. Or,
ces appeUations n'ont jamais paru dans les actes des évoques de ces
époques et n'appartiennent qu'au langage populaire qui les a emprun-
tées au caractère, aux allures des personnages ou à des terres qu'ils
possédèrent.
(1) Cette date est donnée par la GalL Christ,, tome XIl^ page 239, et
parait exacte.
(2) La Charlonnie l'appeUe de Montbron. Mais on sait que cet
auteur est peu sûr. Malheureusement la Gall, Christ, l'a souvent,
comme ici^ suivi dans ses erreurs.
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— 58 —
dent, est élu le 24 juillet 1465 par le chapitre d'Angou-
léme. Il est transféré, par permutation avec le suivant
en 1470, à Périgueux, et va en 1486 à l'évêché du Puy-
en-Velay II meurt le 8 mai 1514 à Laurière en Limousin,
ayant été stmul prieur de Saint-Cyprien (Sarlat) et de
Celle (Périgueux), prévôt de Lyon et d'Arnac, abbé
de Saint-Amant-de-Boixe et de Chancelade. Il est le
premier qui ait porté le titre de grand-aumônier de
France,
69. RAOUL II DU FOU, alias du FEU, RADULFUS
DE FODO, natif de Quimper, frère d'Yves, qui fUt
chambellan de Louis XI et gouverneur d'Angoulême,
est transféré de Périgueux à Angoulême le 6 juillet
1470 et y fait son entrée le 22 novembre 1472. Il est
simul abbé coramendataire de Saint-Julien de Noaillé,
de Notre-Dame des Noyers et de Saint-Thierry. Trans-
féré à Évreux le 12 mars 1479, il y entre le 14 février
1480 et y meurt le 2 février 1510, étant simul abbé de
Saint-Taurin d'Évreux.
70. ROBERT III DE LUXEMBOURG, ROBERT US de
LUXEMBURGO, flls naturel du comte Louis de Saint-
Paul, maître de la cavalerie de France, paraît dès le
19 janvier 1480. Il célèbre son entrée solennelle le
6 septembre 1489 (1) et paraît encore le 30 juillet 1493.
Un Jean-Hélie de Coulonges que Ton voit plus tard
chanoine d'Angoulême et abbé de Grosbos et de Dalon
a tenté de lui disputer dès son avènement le siège
épiscopal sans que l'on sache de quel droit.
71. OCTAVIEN DE SAINT-GEL Aïs, OC TA VI ANUS
DE SANCTO'-GELASIO, alias de SaNGELASIO,
flls de Pierre, seigneur de Montlieu et de Sainte- Aulaye,
(1) L^entrée solenneUe des ëvèques s^est faite souvent longtemps
après leur installation.
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et de Philiberte de Fontenay, paraît le 8 septembre
1494, fait son entrée le 17 août 1497 et meurt à Vars
à trente-six ans, entre le 23 novembre et le 20 décembre
1502, après avoir ajouté un second corps de bâtiments
aux maisofis épiscopales.
Jean-Hélie de Coulonges, prétendant à Tévêchô
d'Angoulême dès 1480, a fini par obtenir en 1496 une
pension de 500 ^ sur ses revenus. Octavien fiit poète
et littérateur distingué. Il a été. fondé à sa mémoire
par ses frères (1), dans la cathédrale d'Angoulême,
une chapelle dite des Saint-Gelais et dédiée à Notre-
Dame du Salut.
72. HUGUES m DE BAUSE, HUGO de BAUSA,
élu en 1502, confirmé le 6 avril 1503, fait son entrée le
20 septembre de cette année. Il paraît encore le 30
avril 1505.
73. ANTOINE I^-^d'ESTAING, ANTONIUSde STA-
GNO, alias STANNO (2), né en 1460, d'une noble
famille du Rouergue, qui a produit plusieurs évêques,
(1) Ceux-ci furent Jacques, ëvéque d*Uzès, doyen d*Angoulème et
abbé de Saint-Maixent-L*Hort, né en 1&54, mort en 1539; — Charles,
chanoine d*Angouléme et archidiacre d'Azenay (Luçon), né en 1461 ,
mort en 1533 ; — Octavien ci-dessus, né en 1466 ; — Jean, marquis de
Montlieu.
Jean eut pour flis : Merlin, poète comme son oncle Octavien, et dit
quelquefois Melin, quasi Melleus, k cause de la douceur de sa poésie,
entré dans dans la cléricature et abbé de La Frenade et de Reclus; —
Jean, devenu évêque d*Uzès après son oncle Jacques, en 1531, accusé
de protestantisme, soupçonné de s^être marié dès 1543, dépossédé
de son évéché, excommunié le 19 juillet 1566 et mort le 13 mars
1574 dans son abbaye de Saint-Maizent-L'Hort, que son uncle lui avait
résignée en 1528; » François, sieur de Brillebant, fait doyen d'An-
goulême ; — et Louis, seigneur de Lansac, chevalier du Collier, fait
ambassadeur près du concile de Trente.
Ce dernier eut pour fils Urbain, fait doyen d*Angouléme et évéque
de Comminges. •
(2) On voit un Jean d*Ë8taing, de Stanno, prévit ou gouverneur
d'Angoulême, 4 octobre 1317, et en 1318.
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— 60 —
simul prieur de Langogne, dom d'Aubrac(l), chanoine
de Rodez, puis doyen de Lyon, conseiller- clerc à la
cour de Toulouse et membre du Grand-Conseil (2), est
nommé le 10 décembre 1506 et institue ses vicaires
généraux par lettres datées de Rodez du 6 mars 1508,
Il assiste au concile de Pise en 1511, s'occupe de la
béatification du comte Jean le Bon, fonde le salut des
vigiles des fêtes de Notre-Dame (3), achève les maisons
épiscopales et répare la cathédrale. Il meurt à Vars
le 28 avril 1523 et est inhumé dans l'église d'Aubrac
par les soins de son frère, l'évêque de Rodez. Il a
publié des statuts diocésains.
Vacance : 30 mai et 12 juillet 1523.
74. ANTOINE II DE LA BARRE, ANTONIUS BAR-
R^US, confirmé le 7 novembre 1523, fait son entrée
le 18 décembre 1525, paraît encore le 11 mai 1527 et
est fait archevêque de Tours peu après. Il était simul
doyen de Saint-Martin de Tours du 1«' août 1518 au
28 janvier 1524, abbé de la Trinité du Mont et prieur
de Notre-Dame du Parc, 0. Gram., près Rouen.
75. JACQUES P»^ BABOU de LA BOURDAISIÉRE,
JACOBUSBABOdeBURDESIA, alias DEBORDE'
SERIA^ né en Touraine de Philibert, trésorier général
de France, d'origine italienne, et de Marie Gandine,
paraît élu dès le 9 janvier 1528. Il fait un concordat
avec le chapitre de la cathédrale, le 14 août 1530, et
meurt le 25 novembre 1532 à Étrechy-le-Larron, près
Étampes. Son corps est déposé à Saint-Martin de Tours,
dont il était doyen depuis le 28 janvier 1524. Il fut, en
(1) Domeria de AlUhBraco (Rodez).
(2) Institué par Charles VUI.
(3) U y affecte un quart des dîmes de Sainte Angeau, soit 100 '^j en
1575.
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— 61 —
outre, aumônier de la reine mère et maître des requêtes
au Conseil d'État.
76. PHILIBERT NALDE-BABOU de LA BOURDAI-
SIÈRE, PHILIBERTUS NALDIUS-BABOdeBUR^
DE SI A, né en 1513, nommé le 24 décembre 1532 (1)
en remplacement du précédent, son frère, à qui il
succède, en outre, comme doyen de Sain1>-Martin de
Tours, paraît le 13 juin 1533. Il fait son entrée solen-
nelle en mars 1536 et la renouvelle sans solennité le
8 mars 1551, le pays étant en pleine effervescence à
l'occasion de la gabelle. Il est simvl trésorier de la
Sainte-Chapelle de Paris. Résidant à Rome, où sa
prudence est remarquée et où il représente successi-
vement les rois Henri II, François II et Charles IX, il
est créé, le 26 février 1561, cardinal-prêtre du titre
de Saint-Xiste, puis de Saint-Martin-des-Monts. En
septembre 1562, il permute avec l'évêque nommé à
Auxerre, Philippe de Lenoncourt. Mais ce dernier
ayant fini par tout refuser, Philibert se trouve pos-
sesseur des deux sièges. Il résigne Angouléme le 22
juillet 1566, sous réserve d'une pension de 2,000 ^, à
Charles de Bony, et régit cet évêché par procureur en
attendant que son successeur soit agréé. Il meurt à
Rome le 26 janvier 1570 et est inhumé dans l'église
Saint-Louis. Il était très versé dans les langues latine
et grecque.
77. CHARLES de BONY, CAROLUS de BONY,
noble Florentin, conseiller du roi et de la reine et abbé
de Notre-Dame de Bournet, est transféré du siège d'Os-
tuni (royaume de Naples) à celui d'Angoulême peu après
le 26 juillet 1567. Les troubles causés par les protestants
(1) Le chapitre en aTait nommé un autre dès le 28 novembre, mais
le roi le repoussa, voulant user du droit que lui conférait le concor-
dat de 1516.
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— 62 —
l'obligent à remettre son arrivée dans son nouveau
diocèse au 15 mai 1575. Il y fait son entrée le 18 sans
solennité, après avoir logé trois jours dans le faubourg
L'Houmeau. A cette occasion, il donne plusieurs beaux
ornements à sa cathédrale et lui promet une bienvenue
de 1,200'^. Dès 1571, par suite d'une sentence du 6
octobre, il a dû consacrer à la restauration de cette
église 600*^ et cinquante pieds d'arbres apprendre dans ses
forêts. En 1572, il y a ajouté 3,000*^. Il assiste en 1582
au concile provincial tenu à Bordeaux. Il meurt subi-
tement le 11 décembre 1603. Tous les domaines acquis
par lui dans le diocèse et constituant sa fortune per-
sonnelle sont vendus 1 5,750 **. Ce fut un très pieux et
charitable prélat, et, de plus, fort lettré.
Séraphin Banchi, Dominicain de Florence, qui avait
découvert à Lyon le projet régicide de Barrière, est élu
en septembre 1605, mais non confirmé. Il résigne en
1607 et meurt à Paris le 15 septembre 1625, laissant à
la cathédrale d'Angoulême une rente de 450 '^ pour
l'entretien de la chapelle des Trois-Marie et pour trois
messes basses par semaine, à perpétuité, dans la cha-
pelle des Dominicains d'Angoulême.
78. ANTOINE III de LA ROCHEFOUCAUD, ANTO-
NIUS DE RUPE-FUCAUDI, fils d'Antoine, seigneur
de Chaumont, et de Cécile de Montmirail (1), prend
possession le 1«' février 1608, l'archidiacre de Lesmerie
étant son mandataire, et reçoit dans le même mois la
consécration épiscopale des mains de François de La
Rochefoucaud (2), son oncle, évêque de Clermont, dans
l'église de Saint-Nicolas-du-Chardonnet de Paris, où le
même l'avait baptisé en 1574. Il refuse le droit de
(1) Frère de François, prieur de LanviUe, et abbé de La Réau.
(2) Transféré & Senlis en 1609 et fait cardinal.
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- 63 —
bienvenue, qu'il regarde comme abusif (1). Très ami
des ordres religieux, il favorise l'établissement à An-
gouléme des Capucins en 1611, des Minimes en 1619,
qui s'implantent aussi à Châteauneuf en 1620; des
Jésuites en 1622, des Ursulines en 1628, et prépare les
voies à la création du séminaire. Il assiste au concile
provincial de Bordeaux en 1624 et publie un propre du
diocèse en 1633. Il meurt le 24 décembre 1634 et est
inhumé le 26 dans sa cathédrale, au milieu du chœur.
Son oraison funèbre est prononcée par Nicolas Senne,
théologal de Saintes, prédicateur de l'Avent à Angou-
lême. Il était svnul abbé de Marmoutier et prieur de
Sainte-Genne, alias Sainte-Germaine (Saintes), et de
Saint-Portien.
79. JACQUES II LE NOËL du PERRON (2), JACO-
BUS, neveu du cardinal de ce nom, était de Coutances.
Ses bulles sont du 28 janvier 1635; il prend possession
par le doyen, Jean Mesneau, le 13 mai 1636, est sacré le
14 juin 1637, à Paris, par Charles.de Montchal, arche-
vêque de Toulouse et abbé de Saint- Amant-de-Boixe, et
fait son entrée sans pompe (3) le 15 mai 1638. Il est
simul abbé de Notre-Dame de Lyre et de Saint-Taurin
d'Évreux, conseiller du roi et aumônier de la reine,
Henriette de Grande-Bretagne. Il est transféré à
Évreux et la vacance s'ouvre le 15 octobre 1646. Il
meurt dans son nouvel évêché le 17 février 1649.
80. FRANÇOIS de PÊRICARD, FRANCISCUS, de
Recquigny, en Normandie, neveu de François, ancien
évêque d'Évreux, fils de Charles, baron des Botereaux,
(1) Après sa mort, le chapitre menace d*inteiiter un procès à, ce
sujet à ses hériiiers, mais une transaction intervient.
(2) On ne met plus en latin le nom de famille.
(3) 11 va de révéché à la cathédrale à sept heures du matin, en pas-
sant devant Notre-Dame de la Paine et le long de Saint-Jean jusqu^à
la grand'porte, accompagné de quatre chanoines. Après le Te Deum,
il rentre par la chapeUe des Trois-Ufarie.
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— 64 —
et d'Esther de Costentin de Tourville, avait embrassé
d'abord le métier des armes. Ses bulles sont du 18 fé-
vrier 1646; il prend possession par le doyen, Jean Mes-
neau, le 11 octobre 1647, et fait son entrée par la porte
du Palet, où le maire le reçoit, le 27 novembre 1649. Il
est reçu le lendemain à la cathédrale. Il meurt le 23
décembre 1689, étant simul prieur de Torcé (Saintes).
Prélat pieux, charitable et de grand caractère, il
réforme les abus et réduit les prétentions du chapitre
qui résiste et lui intente de nombreux et longs procès.
Il est le premier qui se fasse appeler Monseigneur. Il
concourt à la création d'hôpitaux à Angouléme et à La
Rochefoucaud, pose les premiers fondements du sémi-
naire et rebâtit le château de Vars. Il a publié des sta-
tuts diocésains en 1655.
81. CYPRIEN-GABRIEL BESNARD de REZAY, CY-
PRIANUS-GABRIEL, nommé le 31 octobre 1689, étant
chanoine de Paris, obtient ses bulles seulement le 10
mars 1691, est sacré le 24 août 1692, dans la chapelle
des Minimes, à Paris, prend possession par le doyen,
Joseph du Verdier, le 30 septembre, et fait son entrée le
23 novembre de cette même année. En 1704, il confie le
séminaire aux prêtres de Saint-Lazare. Il appelle de la
bulle Unigenitics le 29 mars 1718. Frappé de paralysie
en septembre 1736, il meurt le 5 janvier 1737 à quatre-
vingt-cinq ans, après avoir retiré son appel, et est
inhumé le 7 dans la cathédrale, sous la lampe. Il était
simul abbé de la Grâce-Dieu, prieur de Saint-Pierre de
Sourzac (Périgueux), de Saint- Ayeul de Provins (Meaux)
et de Fontblanche (Poitiers). Il résigna en 1735 Sour-
zac et Saint Ayeul à un neveu, sous réserve de 2,000 ^
de pension, et Fontblanche à Jean Gilbert des Héris,
curé de Saint-Martin, en mai 17d6 (1).
(1) On croit que c^est lui qui a fait transporter la chapelle Saint-
Clément dans une des chambres hautes de réTéché*
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- 65 —
82. FRANÇOIS II du VERCIER, FRANCISCUS,
nommé le 3 juillet 1737, étant doyen du chapitre
d'Angoulêrae et originaire de Limoges, pourvu de bulles
du 16 décembre suivant, prend possession le 1«' juin
1738. Autorisé à garder son doyenné pendant cinq
ans, il obtient en 1747 l'abbaye de Saint-Cybard. Il
meurt le 21 septembre 1753, à cinquante-neuf ans, et
est inhumé le 23 sans pompe, selon son vœu, sous la
lampe de Saint-Pierre, laissant 6,000 ^ à la cathédrale
pour l'acquisition d'un autel.
83. JOSEPH-AMÉDÉEde BROGLIE, JOSEPH-AME-
DEUS, conseiller du roi, né à Arles en 1710, nommé
le 11 novembre 1753, pourvu de bulles du 11 février
1754, sacré le 3 mars suivant, prend possession le 20
du même par le doyen, Bareau de Girac, arrive à
Vars le 5 novembre suivant et entre à Angoulême le
17. Les seigneurs se sont excusés. Eu 1761, il crée
quatre nouveaux archiprêtrés, et publie de nouveaux
statuts en 1780. Il meurt le 9 avril 1784 et est déposé
dans le caveau des évêques le 21 du même, ayant fait
quelques legs aux hôpitaux d' Angoulême et de Vars et
laissé à la cathédrale 4,000 ^ pour fonder vingt-quatre
messes basses par an à perpétuité. Il fut très aimé de
son diocèse.
84. PHILIPPE-FRANÇOIS d'ALBIGNAC de CASTEL-
NAU, PHILIPPUS FRANCISCUS, né au châ-
teau de Triadou (Monde) le 20 août 1742, nommé le
2 mai 1784, sacré le 18 juillet, arrive au séminaire le
28 et entre en ville, sans pompe, le 1®^ août même
année. Il est simul abbé de Chambre-Fontaine. Député
du clergé aux États généraux de 1789, il quitte la
France en 1791, après avoir refusé le serment à la
Constitution civile du clergé, et meurt en Angleterre
en janvier 1814.
G
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— 66 —
85. PIERRE-MATHIEU JOUBERT, évêque intrus, né
d'un médecin d'Angoulême le 16 novembre 1748, d'abord
desservant de Jurignac, curé de Touvre, puis de Saint-
Martin d'Ângoulême, député du clergé aux États gêné*
raux, assermenté le 10 juin 1790, proclamé évêque par
les électeurs du département le 8 mars 1791, sacré
le 27 du même par Gobel, dans l'église de Notre-Dame
de Paris, fait son entrée solennelle le 3 avril suivant
et prend possession le 10. En 1793, le culte étant aboli,
il se sécularise, occupe divers emplois civils, entre
autres celui de conseiller de préfecture de la Seine. Il
est mort à Paris, le 27 avril. 1815.
Article IV. — Vicaires capitulaires ,
Vicaires généraïujo^ Secrétaires de Vévêque, Officialité.
VICAIRES CAPrrULAIRES.
Pendant la vacance du siège épiscopal, l'administra-
tion du diocèse passe au chapitre, qui la remet à un
de ses membres. Longtemps c'est l'archidiacre et, après
1213 à Angoulême, le doyen qui l'exerce à raison de sa
dignité et comme chef du corps capitulaire. Mais, jus-
qu'au XVP siècle, on voit rarement cet administrateur
prendre le titre de vicaire capitulaire ou du chapitre.
Il se borne à dire dans ses actes qu'il agit sede episcch
pâli vacante. A partir du commencement du siècle sui-
vant, le chapitre élit plusieurs vicaires. Leur sceau
consiste en deux clés en sautoir, avec la légende :
Vicarii générales a capilulo depuiaii sede epdli
vacante.
Liste des Vicaires capitulaires connus^
avec leurs secrétaires.
En décembre 1603, après décès de l'évêque Charles
de Bony, sont élus :
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— 67 —
François de Rochechouart, doyen ;
Jean de Lesmerie, archidiacre ;
Secrétaire : Olivier Potier, ancien secrétaire de Tévê-
que défunt.
Le 26 décembre 1634, après décès d'Antoine de La
Rochefoucaud :
Jean Mesneau, doyen ;
Léonard de LaForestie, chantre;
Marc Guiihaumeau, chanoine;
Etienne Maqueiilan, chanoine;
Secrétaire : François Gandobert, secrétaire du cha-
pitre.
Le 19 octobre 1646, après départ de Jacques du Per-
ron, sont élus les mêmes que ci-dessus.
Le 23 décembre 1689, après décès de François de
Péricard :
Joseph du Verdier, doyen;
André de Nesmond, archidiacre;
Jean Jameu, chantre;
Secrétaire : Martin Rossignol, secrétaire du chapitre.
Le . . janvier 1736, après décès de Cyprien-Gabriel
deRezay:
François du Verdier, doyen ;
Marc Gourdin de La Fuye, archidiacre;
Pierre Lambert, chanoine;
Secrétaire : Pierre Mesturas, secrétaire du chapitre.
Le 23 septembre 1753, après décès de François du
Verdier :
Pierre-Joseph Bareau de Girac, doyen ;
Marc Gourdin de La Fuye, archidiacre;
Jean Thinon, chanoine;
Charles de Barbezières, chanoine;
Secrétaire : Antoine Gibaud, secrétaire du chapitre.
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- 68 —
Le . . avril 1784, après décès de Joseph- Amédée de
Broglie :
François-Marc-René de La Laurencie, doyen ;
Athanase Paris, archidiacre ;
Henry de La Faux de Chabrignac, chanoine ;
Secrétaire : Daniel-Michel Lemaître, secrétaire du
chapitre.
VICAIRES GÉNÉRAUX.
L'évêque est aidé dans le gouvernement du diocèse
par l'archidiacre, membre du chapitre. Cependant il
s'attache, surtout à partir du XIV* siècle, un ou plu-
sieurs vicaires généraux. Jusque-là, ses vicaires, quoi-
que in generalibus, ne sont nommés que pour un temps
déterminé, soit entre sa confirmation ou sa prise de
possession et son arrivée, soit pendant une absence ou
une maladie.
Le vicariat général ou grand-vicariat ne constitue pas
un bénéfice et n'a pas de prébende spéciale. Le vicaire
général est curé, chanoine, chapelain, prieur, abbé. Il
est traité en une ou plusieurs de ces dernières qualités
et en remplit quelquefois les fonctions tout en exerçant
son grand-vicariat.
Vicaires généraux connus. On voit :
Itier, Iterius^ chanoine; en 1161, dans la donation de
l'église de Balzac à l'abbaye de Saint- Amant-de-Boixe;
encore en 1166. . .
Pierre Samarel, Samarelli, 1222. . .
Raoul André, RamnulfUs Andreœ, chanoine, du 12
mars 1264 à 1267...
Jean Manhan, Manhani, chanoine, du 10 juin 1329
au 2 mai 1352. . .
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— 69 —
Raymond de Beynac, de Beynaco, chanoine, priiis
archiprêtre de Rouillac, de 1339 à 1342...
Guillaume André, Andreœ, chanoine et chantre, du
21 juin 1342 au 2 mai 1352...
Aymeric de Saint-Cier, de S^^Cyrico, chanoine, du
21 juin 1342 au 25 décembre 1345...
Guillaume Arramond de Gontal, Arramundi de
GontallOy chanoine, et Raymond Vassale, Vassalij
chanoine, 1345...
Arnauld André, chanoine, du 10 avril 1349 au !•'
juillet 1360.
Jean Mauchamp, de Malo-Campo, chanoine, du 19 mai
1349 à 1351...
Benoît de Ladourville, de Ladorvillâ^ abbé de Saint-
Amant-de-Boixej 19 mai 1349...
Pierre de Chastenet, de Chaste7ieto, curé de Saint-
Martial d'Angoulême, et Gérauld d'Orfeuille, abbé de
Saint-Jean-d'Angély, nommés le 13 décembre 1391,
exercent encore le 27 février 1393...
Foucher, Fulcherius, abbé de Saint-Cybard, 1440...
Jean Toyon, archiprêtre de Jauldes, du 6 mars 1450
• à 1467...
Antoine Vermerot, Vermeroti^ archiprêtre de Ghas-
seneuil, du 26 novembre 1468 au 27 juin 1469...
Charles Gonaflfdour, lie. dr. (1), chanoine et chantre,
nommé le 25 mars J470, exerce encore le 24 juillet
1479...
(]) Les grades sont ainsi indiqués : hach.» bachelier; lie., licencié;
doct,, docteur. Ces abréviations avec les suivantes : dr„ dr. can,, dr,
civ., utrq,, L, Sorh., phil,, th», indiqueront un bachelier, licencié ou
docteur en droU, droit canon, droit civil, dans Tun et l'autre droit, es
lois, en Sorbonne, en philosophie, en théologie. M. arts signifiera un
maître es arts; grad., gradué.
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— 70 —
Psaumet Pressoureau, Psalmodius Pressorelli ,
m. aris.j curé de Meyriac (Poitiers), du 2 juin 1476
au 26 août 1479...
Benoît Gruyer, seyiior^ chanoine et curé de Saint-Sul-
pice, du 6 mars 1508 au 17 juillet 1523...
Geoffroy de La Nauve, chanoine, du 6 mars 1508 au
12 février 1518...
Alain Varennes, alias de Varennes, Alanus Varenius
seu de Vareyiiis, venu avec l'évêque d'Estaing en
1508, se retire à Rodez en 1510.
Gabriel de Goétivy, protonôtaire apostolique, chanoine
d'Angoulême et de Saintes, 17 octobre 1509...
Guillaume de Croze, de Crozo, lie. dr.y protonotaire
apostolique et maître-école, du 15 juillet 1510 au
21 avril 1532...
Jean de Mauriac, lie. dr.^ du 11 novembre 1511 au
19 avril 1513...
Antoine Brun de La Valate, de Valatâj lie. dr.j curé
de Pont-Labbé et de Saint- A vit de Romain (Saintes),
du 4 novembre 1520 à avril 1521...
Antoine des Planes, de Planis, lie. dr., curé de Pont-
Labbé et de Saint-Avit de Romain, 29 novembre
1521...
Charles de Saint-Germain, lie, rfr.^ chantre et chanoine,
du 7 novembre 1523 au 14 janvier 1527...
Charles de Lyvène, abbé de Saint-Cybard, du 1«' dé-
cembre 1523 à 1537...
Gérauld Gruyer, Grueriiy senior, prieur de Salles
(Périgueux) et chanoine, du 9 janvier 1528 au 21
août 1547...
Raoul Robert, nommé le 9 janvier 1528, exerce encore
en 1531...
Pierre Baud, chanoine, de 1540 à 1560...
Jacques Carrion, curé de Fleurignac, puis de Vars, et
vicaire de chœur, de 1541 au 25 avril 1563...
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— 71 —
Jacques Estivalle, chantre et chanoine, 28 septembre
1555...
Jacques Grezin, archiprêtre de Garac, précédemment
curé de Condac et trésorier de Tévêque, du 26
septembre 1563 au 10 juin 1566...
Jean du Tillet, 18 juillet 1565...
Thomas Gérauld, chanoine, 1570-1571 ...
Jean Garassus, chanoine et chantre, 1570-1572...
François de Saint-Gelais, chanoine, 22 mai 1571...
Jean de Lesmerie, sieur du Breuil-au-Vigier, chanoine,
25 mai 1572, fait archidiacre.
Hélie Chevalier, curé de Fouquebrune, du 22 février
1596 à 1623...
Toussaint Martin, chantre, du 5 janvier 1610 au 1«'
janvier 1629...
François de Nesmond, sieur de Girac, chanoine, nommé
le 10 septembre 1633; l'est encore à sa mort, le 24
août 1645.
Bérauld de Longpuy, chanoine, de 1630 à sa mort en
1645.
Jean Mesneau, doyen, nommé le 13 mai 1636; jusqu'à
son décès, 6 février 1660.
Claude Girard, curé de Saint-André et chanoine, de
1640 à 1651, fait archidiacre.
Jean Lebreton, docf. th,, curé de Saint-Germain de
Bandiac, prédicateur ordinaire du roi, du 26
septembre 1647 au 2 janvier 1658...
André de Nesmond, chanoine, de 1660 à 1663, fait
archidiacre.
Marc Guilhaumeau, chanoine, du 31 octobre 1663 au
18 septembre 1673...
Pierre Moreau, Oratorien..., 27 mars 1679...
Joseph du Verdier, doyen, de 1683 à sa retraite, en 1726.
Jean Regnauld de Pontdeville, chanoine, de 1692 à
1694...
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— 72 —
Pierre-Joseph Bareau de Girac, doyen, du 12 janvier
1751 au 15 avril 1765...
François Bareau de Girac, doyen, du 26 décembre 1756
au's février 1766...
Jean-Joseph Collot, supérieur du sérainaire, du 8
février 1766 à 1780.
Jean Mioulle, ancien curé d'Aigne, du 3 septembre 1771
à juUlet 1776...
Charles Arnaud, théologal, du 19 novembre 1766 à
1772...
François de Bresme, bach, th.j archiprêtre de Garac, du
11 février 1772 au 14 mai 1775...
Jean- Jacques-François de Flory de La Tour de Cla-
mouse, doyen, du 11 février 1772 à sa mort, en 1781.
François-René de La Laurencie-Charras, doct. th.,
théologal, puis doyen, du 13 mars 1774 à sa mort,
en 1785.
Louis-Charles-César-Mathieu de La Calmette de Mas-
sillan, chanoine, de janvier 1775 à septembre 1776.
Pascase-Alexandre de Broglie, Aquce-Sextien. (1),
doct. Ih,, prieur de Sain1>-Nazaire (Saintes), nommé
le 5 août 1780...
Nicolas-Jean-Baptiste de Frédy, Catalaunen.y lie. tUrq.,
chanoine de Noyon, nommé le 20 mars 1781...
... Delpy, chanoine du Saint-Sépulchre (Paris^, nommé
le 20 mars 1781...
Henry de La Faux de Chabrignac, lie. utrq., chanoine,
puis doyen, nommé le 3 avril 1781, finit en 1791.
Insermenté, il reste caché à Angoulême pendant la
Révolution .
Léon- Marie Poirier, supérieur du séminaire, nommé
le 12 avril 1781, finit en 1791.
(1) Nom latin et abrégé du diocèse d*origiiie ou d* incorporation
cléricale.
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- 73 —
Alexandre-Melchior de Chaylan de Moriès, abbé de
Bournet, lie. utrq,, nommé le 5 décembre 1781,
finit en 1786.
Louis de Lafitte, pictavien,, lie. utrq.j nommé le 29
juillet 1784, finit en 1791 .
Simon-Pierre-Barthélemy Barruel de La Beaume, viva-
rien, y lie. ih.^ chanoine et maître-école de Bayeux,
nommé le 29 juillet 1784; se voit encore en 1791.
Jean Vigneron, chanoine, nommé le 29 juillet 1784, finit
en 1791. Assermenté, il décède en 1803.
Pierre Lambert des Andraux, chanoine, lie. utrq.^
nommé le 29 juillet 1784, finit en 1791, fait le serment
de 1792 et le rétracte peu après.
François Lambert de Bonnefoy, vasionen.^ lie. utrq.y
chapelain de Saint-Nicolas, de Notre-Dame de Beau-
lieu et de Sainte-Madelaine de Touvre, nommé le
10 août 1784, finit en 1791. Il est déporté en 1792.
Charles-Alexandre-Augustin de Grégoire des Gardies
de Saint-Rome de Montpeyroux, ruthenen.y chanoine
d'Angoulême et vicaire général de Bazas, nommé en
août 1788, finit en 1791. Après 1800, il réside à
Ribérac.
Honoré Reverdy, forojulien., syndic du clergé, simul
curé de Saint-Estèphe, de 1788 à 1791 .
VICAIRES ÉPISCOPAUX.
Ils furent créés en avril 1791, en vertu du décret des
12 juillet et 24 août 1790, portant constitution civile du
clergé. Il y en eut seize à Angoulême, la population de
cette ville dépassant dix mille âmes (1). En faisaient partie
de droit les supérieur et directeurs du séminaire, ainsi
que les curés dont les paroisses étaient réunies à celle
de la cathédrale. Les vicaires épiscopaux forment le
(1) Dans les viUes moins populeuses, il n*y en avait que douze.
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— 74 —
conseil de Tévêque et desservent avec lui la cathédrale.
Un décret du P' juillet 1793 les charge, en outre,
d'aller desservir les paroisses rurales qui manquent de
curés. Mais alors, le service du culte étant sur le point
d'être supprimé, ils ne tardent pas à se disperser et
quelques-uns à disparaître avec Tévêque constitu-
tionnel.
On voit vicaires épiscopaux :
Guillaume-David Deval, précédemment archiprêtre de
Saint-Jean et vicaire de chœur, fait chanoine en
1804.
François-Guillaume Bediou, curé de Saint-Antonin,
sécularisé .
Clément Penot, curé de Saint>-Ausone.
Jean Deval, ex-génovéfain, curé intrus de Saint-André,
ancien curé de Pressignac, y revient en 1802, ayant
été absous par le Pape.
Gabriel Latreille, archiprêtre de Saint-Projet, sécula-
risé.
Jean-Joachim Menault, ex-carme, curé de Notre-
Dame de Beaulieu.
... Perrey, ex-génovéfain, curé de Saint-Barthélémy
de Confolens, transféré à Tarbes en novembre 1791 .
François Maingaud, curé d'Asnières.
Jean-Siméon Guimberteau, curé de Marthon et chanoine
de Blanzac, se sécularise.
Jean-Joseph-Hyacinthe Maurin, vicaire de Montbron.
François Dubois de La Haure-Chenevière, curé de Mon-
tignac-le-Coq. On le voit en 1800 à Brie de Chalais.
Les quatre suivants sont vicaires-supérieur et di-
recteurs du séminaire :
Guillaume-Roch Létourneau.
Jean-Baptiste Marchais des Gentis.
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— 75 —
François, alias Pierre Trémeau.
Jean-Baptiste Besson.
Florent-Jean-Baptiste Bastier. ex-récollet, curé intrus
de La Péruse, installé le 25 novembre 1791, à la
place de Chauvineau, curé de La Paîne (1). Il se
■ sécularise.
Claude-Quentin Déclaron, ex-moine de La Couronne,
nommé en décembre 1791, à la place de Perrey. Il
fait fonctions de secrétaire du conseil épiscopal.
SECRÉTARIAT DE L'ÉVÊCHÉ.
Le secrétaire de l'évêque a une haute antiquité. On
le trouve dès le X« siècle, sous le titre de clerc, cha-
pelain et quelquefois trésorier où receveur. Aux XIV«,
XV® et XVI* siècles, on voit près du prélat un ou
plusieurs chapelains et un secrétaire qui est notaire,
garde-notes, garde-scel. Celui-ci appartient à la clé-
ricature. Au XVII® siècle, il est quelquefois laïque;
mais, dans la suite, c'est un homme d'église, le plus
souvent prêtre.
Secrétaires, aumôniers et trésoriers connus :
Guillaume de Blaye, de Blaviâj clerc, 18 janvier
1255 (2).
... Morand, 21 novembre 1371...
Hélie Laurent, receveur, 27 juillet 1394...
Maurice du Breuil, simiU vicaire de chœur, 11 août
1503...
Adémare Boessot, 1516, fait chanoine.
(1) François Chauvineau, cure de La Patne, devait être vicaire épis-
copal; mais il rétracta son serment et mourut peu de temps après.
(2) n est permis de supposer que c'est le futur évêque de ce nom, de
1273 à 1307.
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— 76 —
B... Le Comadour, 29 novembre 1521 et 6 octobre
1522...
Antoine Salomon, simul curé de Saint-Amant (Cler-
mont), trésorier, du 26 juillet 1526 à 1537...
Nazaire Gruyer (1), octobre 1527...
Jean Bouillon, simul curé de Rancogne, du 24 no-
vembre 1531 au 16 novembre 1556...
Jacques Grezin, trésorier, de 1538 au 4 mars 1554, fait
vicaire général.
... Dumas, 1570 et 1572.
Pierre Jacquet, chapelain et secrétaire, simul curé
d'Étriac, puis de Fléac, d'octobre 1578 à 1590...
JeanMasson, de 1580 à 1584, fait chanoine.
Séverin Audiot, aumônier et secrétaire, 1582, fait
chanoine en 1584, expulsé, reparaît en 1637.
Olivier Potier, de 1587 à 1603, très attaché à l'évêque
Charles de Bony, dont il rédige l'épitaphe.
Jean Boysseau, chapelain et secrétaire, simul vicaire
de chœur, 1591...
Robert Charpentier, 1609, fait chanoine.
Louis Bonnet, du 15 avril 1609 au 29 novembre 1641...
Gillibert Valleix, aumônier, 5 janvier 1611...
Pierre de Poutignac, du 21 janvier 1615 à 1621...
Denis Charpentier, 1619...
Hélie Ytier, aumônier, 18 janvier 1620...
Simon de Lavaud, 15 octobre 1628...
Séverin Audiot (bis)^ 18 mai 1637...
Jean Desprès, clerc^ 17 décembre 1637.
Philippe Boissard, simul curé du Petit-Saint-Cybard,
octobre 1642...
... De Saint-Michel, aumônier, 24 novembre 1649...
Etienne Pigornet, précédemment pro-secrétaire, de 1649
à 1675...
(1) Frère du chanoine BenoU Gruyer et neveu du chantre Oliveau.
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— 77 —
Jean Audouin, aumônier, 16 mars 1663...
... Bodin, aumônier, mars 1663...
Philippe Pigornet, laïque, du 28 septembre 1663 à
1704...
JeanGiraud, 18 décembre 1667...
... Dubouquet, 5 avril 1672...
François Pigornet, laïque, du 12 janvier 1708 au 17 dé-
cembre 1736...
Pierre Mesturas, du 1®' janvier 1738 au 27 novembre
1748.
Pierre Naud, du 15 décembre 1748 à novembre 1751...
... Robin, du 9 décembre 1751 au 8 décembre 1754...
Jean Vigneron, du 31 décembre 1754 au 8 mai 1781,
simul chanoine. ^
Louis Leclerc, aumônier, 28 décembre 1756...
Honoré Reverdy, pro-secrétaire, du 7 mai 1757 à 1761,
fait curé de Birac et syndic du clergé.
... Larue, du 5 mai 1784 à 1791, assermenté.
Jean-Baptiste Bontoute, précédemment pro-secrétaire,
mars 1791, insermenté, déporté.
OFFICIALITÉ DIOCÉSAINE (1).
C'est le tribunal chargé par Tévêque d'exercer la
juridiction contentieuse dans le diocèse. Elle comprend
Tofficial, juge-président, deux assesseurs, le promoteur,
partie publique, le greflBier et un avocat ordinairement
laïque, depuis que le nombre des clercs a diminué. La
juridiction de l'évêque ressortit en appel au métropo-
litain devant qui on se pourvoit au gracieux, comme
en cas de refus du visa. Mais l'appel des jugements de
Toflacialité diocésaine est porté devant l'offlcial métro-
politain établi à Poitiers, depuis le rattachement de
(1) Le chapitre a aussi son officialité ou cour des exempts.
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— 78 —
l'Angoumois au parlement de Paris, et de celui-ci à
Tofflcial primacier siégeant dans la même ville.
Offlciaux connus :
Jean Oliveau, chantre, de 1436 à 1440...
Jean Morand, lie. dr, can.j du 5 février 1441 à 1451...
Jean Oliveau (bïsj, 9 novembre 1452.
Jean de Plas, chanoine, du 11 novembre 1457 au 29
juillet 1467...
Charles GonaflFdour, chanoine et chantre, du 21 mars
1471 à 1474...
Jean Imbert, 3 janvier 1511 et 1512...
Raymond Tizon, chanoine, de 1514 à 1522.
Pierre Cadu, chanoine et chantre, nommé le 1"^ septem-
bre 1522, résigne peu après.
Raymond Tizon (bis), de 1523 à 1539.
Jean Garassus, chanoine et chantre, du 19 septembre
1584 à 1590.
Toussaint Martin, 12 août 1625.
Claude Girard, curé de Saint-André, puis archidiacre,
de 1640 à 1651...
Jacques Piet, curé d'Angeac et chanoine de La Roche-
foucauld, 1664, 1665...
André de Nesmond, lie. utrq.j archidiacre, 23 septem-
bre 1689...
Philippe Nadeau, chanoine, 10 octobre 1715...
André Thoumie, archiprêtre de Saint-Jean, 1727...
Christophe RuUier, doct. th., théologal, nommé le 16
mai 1743, exerce encore en 1756...
François-Maro-René de La Laurencie, doet. th., théo-
logal, 3 août 1779...
François-Lambert de Bonnefoy, vicaire général, du 10
août 1784 à 1791.
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— 79 —
Promoteurs connus :
Philippe Gillibert, 1520, 1521...
Séverin Audiot, chanoine, 1586...
Louis Bonnet, avril 1647...
Philippe Maulde, 1*"^ janvier 1661...
Clément Moussier, 16 mars 1663...
Jean Ducluzeau, curé de Saint-Paul, de 1683 à 1700...
Philippe Nadeau, chanoine, nommé en 1709, exerce
encore en 1714...
André Thoumie, 6 août 1723...
Jean Gilbert, bach. th.^ curé de Saint-Martin, 31 dé-
cembre 1731...
Pierre Lambert, chanoine, 24 septembre 1734...
Jean Gilbert (bis), nommé le 8 décembre 1752, exerce
encore en 1754...
Jean Vigneron, chanoine, nommé le 6 décembre 1758.
Jean-François Gilbert, archiprêtre de SainWean,
nommé le 16 janvier 1759...
Pierre Naud, chanoine, 13 juillet 1768...
Jean Gilbert des Héris neveu, prieur de Fontblanche,
nommé le 13 août 1784, finit en 1791.
Article V. — Chambre ecclésiastique ou Bureau
diocésain, alias Bureau des décimes.
Sa mission est de répartir les impôts grevant les
biens ecclésiastiques et de juger les questions s'y rap-
portant. Elle est appelée Petite-Chambre ^sx opposition
à la Grande Chambre ou assemblée générale du clergé
qui répartit la levée entre les divers diocèses de France.
Le nombre des membres la composant varie selon
les diocèses, mais tous doivent être bénéflciers. A
Angoulême, elle comprend, avec l'évêque, président de
droit, ou, en son absence, le vicaire général, deux mem-
bres du chapitre cathédral, un abbé du diocèse nommé
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— 80 —
par ses pairs, un membre d'une collégiale élu à
tour de rôle par les chanoines de Blanzac et de La
Rochefoucauld, un délégué des prieurs, un délégué des
curés et le syndic du diocèse. Le mandat dure trois
ans.
Le cens avait été introduit dans la Gaule en Tan 27
avant notre ère. Cependant, jusqu'au XIIP siècle, il n'y
a en France ni impôts réguliers ni trésor public propre-
ment dit. Le roi perçoit en argent et en nature, par
l'intermédiaire d'officiers spéciaux, des redevances
essentiellement variables sur ses domaines privés, et ce
n'est que dans les circonstances exceptionnellement
graves qu'il met ses vassaux à contribution. Les déci-
mes (1) sont une subvention payée au roi par le clergé
pour les besoins de l'État, en retour de ses immu-
nités. Les clercs sont dispensés de diverses charges,
comme de l'enrôlement dans la milice, du logement
des gens de guerre et, sauf urgente nécessité, du guet
et de la garde. Mais cette immunité qui couvre leur
personne et leur demeure ne préserve point leurs biens.
Ils sont tenus, en vertu des premiers concordats avec
les empereurs chrétiens, à contribuer à l'équipement
de l'armée, et c'est ainsi que l'on a vu, au moyen-âge,
des évêques et des abbés, non contents de lever des
compagnies parmi leurs vassaux et pourvoir de loin à
leur subsistance, marcher à leur tête comme les autres
seigneurs.
Cette obligation, ainsi dénaturée, fut réglementée en
1216 par le quatrième concile de Latran, qui décida que
les clercs y satisferaient en payant la vingtième partie
de leurs revenus. Cette règle visait les expéditions
(1) Decimœ, décima pars; même étymologie que dîmes. La dlme
diffère du décime en ce qu*elle est perçue par les ecclésiastiques, et
le décime sur les ecclésiastiques. La première n^atteint que quelques
fruits de la terre ; Tautre frappe tous les revenus.
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— 81 —
d'alors en Terre-Sainte et la levée de subsides ne devait
durer que trois ans. Mais il fallut y revenir fréquem-
ment dans ce même siècle et dans les suivants (1), à
roccasion des guerres soulevées contre l'Église et con-
tre la France, jusqu'à la bulle de 1516, sur laquelle nos
rois se sont toujours basés pour exiger du clergé les
décimes dont ils avaient besoin. C'est alors que fut
dressée, sous la dénomination de département (2), la
première taxe raisonnée de cette imposition. Les déci-
mes, presque perpétuels à partir de l'assemblée de
Poissy en 1561, le devinrent absolument en 1589. La
Grand'-Chambre n'eut plus qu'à en faire, tous les dix
ans et sans attendre aucun ordre, le département pour
la période décennale suivante, au prorata des biens
imposables, et les petites chambres à fixer chaque année
la quote-part imposée à chacun des bénéfices du dio-
cèse, au prorata de ses revenus.
Outre cet impôt, devenu ordinaire, il y a les décimes
extraordinaires, dont l'apparition date de 1621 et qui,
peu après, se sont confondus avec les dons gratuits*
Le don gratuit est ainsi appelé parce que, à l'origine,
le clergé l'a accordé spontanément à nos rois. Mais,
dans la suite, il a perdu ce caractère et est devenu
obligatoire comme les décimes, dont il ne diflfëre qu'en
ce qu'il est appliqué aux besoins extraordinaires de la
nation.
En principe, sont tenus aux décimes wdinaires et
extraordinaires tous les bénéficiers ecclésiastiques, régu-
liers ou séculiers. Les Chartreux, exemptés en 1188,
ont perdu cette faveur en 1656. Les chevaliers de Malte,
qui la tenaient de la bulle de 1516, en ont été dépos-
sédés un siècle après. En vertu d'une convention du 20
(1) Notamment en 1328, au début de la guerre de Cent ans.
(2) Répartition
7
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— 82 —
avril 1686, ils libèrent toutes leurs maisons de France
par un abonnement de 28,000*^ par an. Les bénéficiers
cardinaux, dispensés d'abord, sont imposés depuis
1636. Il n'y a d'exemption que pour les bénéficiers d'une
pension grevant le bénéfice qu'ils ont résigné, s'ils
ont exercé leur charge pendant quinze ans au moins,
ou s'ils ne l'ont abandonnée plus tôt que pour cause
d'infirmités, et pour ceux mis par des revers hors d'état
de payer.
La Grand'-Chambre se réunissant tous les dix ans
en assemblée plénière pour imposer sa quote-part à
chaque diocèse est dite assemblée du contrat. Elle se
réunit, en outre, tous les cinq ans et, à partir de 1755,
tous les deux ans pour vérifier les comptes des rece-
veurs. Alors elle est dite assemblée des comptes. La
chambre diocésaine n'^a qu'une réunion annuelle pour
procéder à la répartition et à la vérification. 11 y a en
France huit bureaux généraux pour juger souveraine-
ment tous les procès relatifs aux décimes. Angoulême
ressortit à celui de Bordeaux.
Ce diocèse se trouve, au point de vue de son impor-
tance, dans le troisième quart des diocèses de France (1).
Il doit payer, d'après les départements dressés en
1515, 3,432^ 1 ^ ; en 1595, 6,630 ^12^ 8^; en 1760,
43,304 ^ 16-^ 11 *^; en 1789, 48,746 '^.
Quant à la répartition entre les bénéfices de chaque
diocèse, elle se fait suivant un tarif divisé par classes et
indiquant le maximum de la taxe imposable à chacune.
Avant 1755, il n'y avait que trois classes de bénéfices.
L'assemblée tenue en cette année en forma huit, dont
voici la composition :
(1) n y en a cinquante de moins importants.
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— 84 —
Voici la part qu'a supportée le diocèse d'Angoulême
dans les dons gratuits les plus connus : 7,329 ^ dans
chacun de ceux qui furent décidés en 1520 et 1530
pour la guerre contre les Turcs; 11,321^ payables
en deux annuités dans la levée prescrite le 21 mars
1557; 16,267*^ 4*^ 11^ dans chacune des deux levées
dites du rachat du temporel deTÉglise, de 1563 à 1565;
6,552 écus, soit 2 1,294 ^10^, dans celle autorisée par la
bulle du 30 janvier 1586, montant pour toute la France
à 50,000 écus de revenus, soit, au denier 24, à un
capital de 1,200,000 écus ou 3,900,000^. Ces quatre
dernières levées mirent les bénéficiers dans la nécessité
d'aliéner une partie de leurs biens, mais le droit de
rachat leur fut garanti. Le 1 1 septembre 1675, le clergé
de France, assemblé à Saint-Germain, accorda au roi
4,500,000 . Les bénéficier s d'Angoulême eurent à payer
environ le cinquième de leurs revenus (1). Dans ses
assemblées de 1785* et 1786, il consent un don de
18,000,000 **, payable par fractions annuelles dans un
délai de soixante ans. Le diocèse supporte de ce chef
une charge de 1,212** 6-^6^ par an, soit de 73,114**
pour la période entière. Enfin, sa quote-part dans le nou-
veau don gratuit de 1,800,000^ décidé en 1788 est de
7,184^ 6^, payable en deux annuités. De divers cal-
culs il résulte que la part du diocèse d'Angoulême
dans les décimes ordinaires et extraordinaires imposés
à tout le clergé de France a varié, selon les temps et
les circonstances, entre quatre et sept pour mille.
(1) Us avaieat été imposés au quart eu 1557.
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TITRE IL
CHAPITRE CATHÉDRAL.
Chapitre. — Dignités et listes des dignitaires.
Liste des simples chanoines. — Bas-chœur et ses divers services.
Cathédrale. — Chapellenies de la cathédrale.
Article P'. — Chapitre.
Origine. — Le chapitre cathédral a son origine
dans le presbt/terium^ collège de douze prêtres et sept
diacres que Ton vit dès le commencement du chris-
tianisme groupés autour de l'évêque, formant son con-
seil et partageant l'administra tion de son église,
Cîomme le pontife les avait initiés, ils initièrent à leur
tour d'autres clercs à Tœuvre de Tévangélisation des
peuples. Mais, fidèles à l'esprit de leur première insti-
tution, ils restèrent attachés à l'église épiscopale, qui
devint en même temps leur église. Ils y vécurent long-
temps de la vie commune suivant des statuts fixant
leurs devoirs. Delà leur nom de cAawom^^^ ecclésiasti-
ques soumis à une règle, et celui de chapitre donné
à leur collège, comme constituant le principal corps
ecclésiastique, le presbytère de l'église mère et modèle
de toutes celles du diocèse. On les appelle encore quel-
quefois, jusqu'au XII* siècle, moines, monachi^ et
l'église cathédrale le monastère, monasterium.
C'est en 1113 que le chapitre d'Angoulême cesse de
vivre avec l'évêque. Cette mesure, préparée depuis
quelques années, avait été autorisée par une bulle du
14 avril 1110, confirmant les droits et possessions attri-
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- 86 —
bues à chacune des deux menses. Cent ans après, en
1213, on voit encore ses membres réunis sous le supé-
riorat de Tarchidiacre, auquel, en cette même année,
est substitué le doyen à titre de première dignité.
Jusqu'alors le logis canonial est au nord de la cathé-
drale, y communiquant par le cloître en même temps
qu'aux maisons épiscopales par des dépendances com-
munes. Il est formé de trois corps de bâtiments et
d'une cour intérieure. Le principal, de l'est à l'ouest,
est l'habitation des chanoines; l'aile orientale comprend
l'entrée ouvrant devant l'église du Petit-Saint-Cybard,
le réfectoire et la salle capitulaire; l'aile occidentale,
l'aumônerie et la psallette. Derrière celle-ci est le jardin,
séparé du reste par la rue montant de la place Saint-
Pierre au carrefour de Navarre. Mais, après la création
du décanat, les chanoines abandonnent au doyen à peu
près toute cette habitation qui forme le Doyenné, et vont
s'installer séparément près des églises comprises dans
la cité ecclésiastique. C'est alors que se construisent
l'Archidiaconé près de l'église Saint-Pierre-hors-des-
murs, la Chantrerie entre les églises de la Paîne et
Saint-Jean, et la Maître-Écolie dans le jardin extérieur
du Doyenné.
Ce chapitre a pour fonctions la prière publique et le
service de la cathédrale (1). Son office est chanté en
entier (2). Il fait les prières ordonnées tant pour ren-
dre grâces à Dieu que pour appeler ses bénédictions sur
le royaume, sur le diocèse et sur la ville. Il préside
toutes les processions générales (3), ordinaires et extra-
(1) Ce service, qui a pu être paroissial autrefois, ne Test plus depuis
qu*existe Téglise Saint-Pierre-hors-des-murs.
(2) Ou chante matines à cinq heures dumatia de Pâques k la Toussaint,
et à six heures le reste du temps depuis au moins la lin du X1V<» siècle.
(3) Le clergé des paroisses et les religieux sont tenus d*y assister,
mais sous la seule croix du chapitre.
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— 87 —
ordinaires non réservées à Tévêque. C^est à ses oflaces
qu'assistent en corps toutes les administrations de la
ville, corps de ville, présidial et le gouverneur (1).
Il est secondé dans son service par un bas-chœur dont
la composition sera indiquée plus loin.
Ses statuts ont disparu en 1568. Il en a été élaboré
et adopté d'autres le 4 juillet 1600; mais ce sont moins
des statuts qu'un rappel aux traditions et anciennes
coutumes. On s'en réfère sur la plupart des points* à la
Pragmatique^ Sanction, qui est ici moins l'acte de
Charles VII, du 7 juillet 1438, que l'ensemble des con-
cordats conclus avec les évêques d'Angoulême. Le plus
important de ces concordats est le suivant, conclu le
14 août 1530 avec Jacques Babou et homologué le 17
mai 1532:
P L'évêque nommera pour une fois seulement à la
première chanoinie vacante, après son entrée et ser-
ment (2), à moins qu'elle ne soit due à un gradué (3),
auquel cas il nommerait à la suivante. Les chanoines
nommeront ensuite.
2^ Il installe co^ijunctim avec le chapitre; mais il
donne seul, ou son vicaire, les habits canoniaux et reçoit
le serment.
d9 L'évêque nommera un vicaire général du sein du
chapitre pour le remplacer en cas d'absence, et en cas
d'absence tant de l'évêque que du vicaire général ou
(1) Hs ont tous des torches & la main à la procession de la Fête-Dieu
et à quelques autres cérémonies. Le gouverneur occupe la deuxième
stalle au chœur. Un édit de décembre 1706 place le corps de viJIe a
la gauche du présidial. Le 12 juin, 1627, le maire ayant causé du scan-
dale & la première procession de la Fête-Dieu fait amende honorable
devant le corps de ville, le Saint-Sacrement exposé.
(2) C*est le droit de joyeux avènement.
(3) On sait que ceux qui ont pris des grades dans certaines univer-
sités et les ont signifiés dans le temps du carême peuvent requérir un
bénéfice devenu vacant dans tel chapitre^ abbaye, prieuré, etc., indi-
qué dans leur diplôme.
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— 88 —
de refus d'installer, le plus ancien chanoine sera vicaire
général ad hoc.
A9 Les biens de la fabrique seront pour les répara-
tions de l'église. S'ils sont insuffisants, l'évêque et les
doyen, chanoines et chapitre y contribueront au prorata
de leurs revenus.
50 L'évêque renonce à y prendre la mule, mulet,
cheval ou âne du chanoine, comme il le fait sur les
curés de son diocèse.
6« L'évêque devra officier aux fêtes de Noël, Pente-
côte, Fête-Dieu, Saint-Pierre et Saint-Paul et Assomp-
tion, et donnera dîner aux doyen, chanoines, choristes et
autres serviteurs de l'église. S'il se fait remplacer, il
paiera néanmoins les dîners à raison de 12 *^ tournois.
Le chapitre en déterminera la distribution. S'il veut
célébrer aux autres fêtes annuelles, il le peut, à condi-
tion de servir les dîners ; mais il sera quitte du dîner de
la plus prochaine fête où il devra célébrer.
7<» Il pourra célébrer ou faire célébrer les saints
ordres en l'église d'Angoulême(l) ou ailleurs, en un lieu
honnête (2).
8® La cure de Mansle est à la juridiction spirituelle
exclusive du chapitre. L'évêque n'y nomme pas; c'est
le chapitre qui conffere sans aucune intervention du
prélat.
Organisation, — Notre chapitre comptait encore en
1213 trente membres. Depuis au moins l'invasion pro-
testante de 1568, il en comprend vingt-quatre. Ses
dignitaires sont le doyen, l'archidiacre, le chantre, le
maître-école et le trésorier. Primitivement il y avait,
en outre, un clavier, un prévôt, un pénitencier et un
(1) C*est-à-dire la cathédrale.
(2) Les saints ordres se célèbrent le plus souvent, jusqu'à révéque
François de Përicard, dans la chapelle de Saint-Clément de Tévèché.
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- 89 —
sacriste. Ceux-ci ont disparu au XIII* siècle. La sacris-
tanie fut confiée alors à un officier secondaire. La
trésorerie, supprimée à la même époque, a été rétablie
en 1610. Le chantre et le maître-école peuvent n'être
pas chanoines, mais alors ils n'ont pas voix au chapitre.
La théologale, créée au XVI» siècle, constitue non une
dignité, mais un office. (Voir plus bas : Dignités du
chapitre.)
En 1572, on décide la suppression de deux prében-
des et l'application de leurs revenus à la création
d'une préceptoriale prescrite par l'article 9 de l'ordon-
nance de 1560 et à la restauration de la cathédrale.
Le chapitre, réduit ainsi à vingt-deux membres, est
ramené à son chiffre précédent par l'introduction dans
son sein (10 juillet 1587) du théologal, qui n'en faisait
pas partie précédemment, et par le rétablissement de
la trésorerie.
Il suffit, selon le droit, d'être tonsuré (1) pour pouvoir
obtenir une chanoinie et même une dignité; mais il faut
être dans les ordres sacrés pour être admis à prendre
part aux conclusio7is (2) capitulaires et présenter aux
bénéfices dépendant du chapitre (3). Sauf les exceptions
prévues par le droit (4) et par les règlements particu-
liers (5), la nomination des chanoines, du doyen et du
(1) Diaprés les stataU d*Antoine d'Ëstaing, il faut, pour être admis
à la tonsure, avoir sept ans accomplis, savoir lire les psaumes et con-
naître le Dominus pars. Le concile de Trente ne veut pas que le clerc
soit pourvu d*un bénéflce avant sa quatorzième année. Cette règle a été
observée à Angoulême.
(2) Délibérations.
(3) Cette disposition, tombée en désuétude au XVI« siècle, est reprise
le 6 mars 1604.
(4) Gomme collations faites par le Pape, ou en conséquence de grades
régulièrement insinués et notifiés.
(5) Comme la Pragmatique-Sanction, le concordat de 1516, en vertu
duquel le roi nomme & titre de joyeux avènement, et les concordats
locaux résumés dans celui ci-dessus du 14 août 1530.
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théologal appartient au chapitre, qui y procède par
voie d'élection à la majorité des suffrages (1). Celle de
l'archidiacre, du chantre et du maître-école appartient
à l'évêque (2). Le trésorier est nommé ad turnum par
révêque et par le chapitre (3). L'évêque installe seul,
en personne ou par son vicaire général, les dignitaires
qui sont à sa nomination; il installe les autres conjuno-
tim avec le délégué du chapitre, qui est ordinairement
le bai/le en exercice, leur impose les habits cano-
niaux et reçoit leur serment. L'installé reçoit le baiser
de paix du délégué, lui remet deux sols pour les pau-
vres (4) et paie à la caisse du chapitre deux droits
appelés, l'un triennium pro novo ingressu et cappâj
l'autre joro osculopacis. Ces droits, qui ont varié avec
les temps, varient, en outre, selon qu'ils sont dus par un
dignitaire ou par un simple chanoine (5).
(1) La convocation des chanoines pour rëlection est faite ostiatim
et de vive voix par le secrétaire du chapitre, accompagné de deux
témoins qui en dressent avec lui procès-verbal. Après Télection, avis
en est donné &. Tévéque ou, en son absence, au vicaire général par
les mêmes, qui Tinvitent k prendre part & Tinstallation. M'^ de Péri*
card proteste contre cette forme peu respectueuse et veut que notifica-
tion de rélection lui soit faite par deux chanoines. Le chapitre résiste ;
un procès s*ensuit qui ne finit que vingt ans après par Tabandon qu'en
fait le prélat.
(2) En vertu de Tacte de création du décanat, novembre 1213.
(3) En vertu de Tacte de rétablissement de la trésorerie, 22 mai
1610.
(4) Généralement les chanoines font, à Toccasion de leur installation,
une aumône en dehors de celle-ci, qui n*est maintenue que pour la
forme.
(5) Ce droit, depuis 1592, est ainsi réglé : 1* le doyen doit 90 écus
pro cappd et novo ingressu eil^ 10*^ pro osculopacis; — 2* l'archi-
diacre et les antres dignitaires, 45 écus en total ; — 3* le simple cha-
noine, 30 écus, plus 60 *^ pro osculo pacis. Élevé à un rang supérieur,
rinstallé ne doit que la différence d'une taxe à Tautre. Ces droits ont
été élevés de temps en temps, par suite des besoins extraordinaires du
chapitre, jusqu'à 427 '^ 10*^ pour le doyen, 220** pour les autres
dignités, et 156^ 10*^ pour le simple chanoine. — Le 2 mars 1757, on
fixe à 500 ^ la taxe du doyen, à 201 ^ lô *^ celle des autres dignités, qui
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.— 91 —
Outre les chanoines en titre, il y a des chanoines
d'honneur. Ce sont ceux qui, ayant résigné après yin^-r
cinq ans d'exercice (1), sont admis à la vétérance.
Ils portent le costume canonial et prennent place à la
suite dans le chœur, au jubé et dans les processions,
mais ne font plus partie des assemblées capitulaires.
Vers la fin du XVIP siècle, on commence à les appeler
chanoines honoraires au lieu de vétérans.
Le costume des chanoines est celui de tous les
ecclésiastiques, la soutane. De la Toussaint à. Pâques,
ils y ajoutent un manteau appelé chape, de drap noir,
surmonté d'un capuchon delà même étoffe et,, comme
lui, sajis ondes (2), avec parements de satin, taffetas
ou camelot cramoisi et liseré de soie rouge sur les cou-
tures (3). Leur costume de chœur comprend le surphs,
l'aumusse (4) et le bonnet carré.
Ils prennent place au chœur selon leur rang d'instal-
lation. Les chanoines in sacris occupent les stalles
hautes; les autres, même dignitaires, lés stalles basses.
La première stalle à droite est réservée à l'évêque (5);
la première à gauche, au gouverneur de la ville (6), En
doivent d'autres droits à Tëvôque et au bas-chœur. Ce dernier reçoit
du doyen 69^ et de tous les autres 27 ^ 13^. Le droit de sceau, qui
était de 8 ëcus et un quart en 1634, a peu varié.
(1) Cette durée est réduite à vingt ans par coûclusioa du 30 mars
1624.
(2) Sans plis.
(3) En 1568, ils suspendent le port de ce costume par peur des
huguenots. Ils le reprennent le 25 février 1574.
(4) Sorte de manteau étroit e^t long garni d'une fourrure pour pro-
téger la tête en hiver. En été, Taumusse est portée sur le bras gauche.
(5) Le chapitre prétend que c'est une faveur et que Tévèque doit la
demander. M" de Péricard prétend que c'est son droit. De 1& un procès
qui, commencé le 9 juin 1651, dure toute la vie du prélat. .
(6) Les autres magistrats se mettent dans les stalles basses, & la suite
des vicaires de chœur. D'autres laïques s'y introduisant depuis de
longues années, des mesures sont prises en juillet 1657 pour en exclure
ces derniers.
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l'absence de ceux-ci, le doyen et Tarchidiacre prennent
leurs places ; en leur présence, ils prennent les stalles
suivantes. Le théologal prend rang parmi les chanoines.
Ils entendent le sermon au jubé en habit de chœur. Selon
une ancienne coutume, le prédicateur les salue après
avoir salué révêque, et en l'absence du prélat, le doyen
ou son remplaçant bénit (l) le prédicateur.
Le chapitre a dans l'année deux grandes sessions,
appelées chapitres générais et s'ouvrant, l'une le pre-
mier jeudi de carême, l'autre le premier jour de
juillet. Il se réunit, en outre, chaque vendredi et plus
souvent, s'il y a utilité. Le doyen préside s'il est prêtre,
sinon c'est le plus haut dignitaire présent, s'il est du
corps capitulaire, ou, enfin, le chanoine prêtre le plus
ancien. Nul ne doit s'abstenir d'y assister, à moins
d'être eœcnié (2). Les motifs ^exonie sont les études
constatées par testimoniales, la maladie (3), l'extrême
vieillesse, les voyages d'affaires et de dévotion (4).
Le chapitre général dure huit jours. Le premier jour
est consacré à l'appel nominal par le secrétaire et à
l'examen des causes d'absences et demandes de congé.
Le président adresse à MM, de la Compaignie amia-
bles remontrances sur leurs devoirs, tenue en ville et
chœur, port de la sotane et tonsure. Défaut est requis
par le bayle contre les non comparants et non exo-
niés, et il est rappelé à tous que les gros fruits de leurs
(1) Cet usage, abandonné quelque temps, est repris le 20 octobre 1^5
et subsiste, malgré les protestations des évéques, jusqu^à Tarrivée de
M" de Broglie.
(2) Dispensé.
(3) Ils vont souvent aiix^champs (à la campagne) pendant la conva-
lescence. Ce n^est qu*en 1612 que Ton voit une demande d*ezonie pour
aUer aux bains.
(4) Les lieux de dévotion les plus fréquentés de 1400 & 1789 sont
N.-D. des Ardillers, Saint-Jacques de Compostelle, Montsara et
Rome.
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prébendes passeront à la fabrique (1) s'ils ne vaquent à
leur service au moins pendant trois mois (2). Mais ils
perdent d'autres revenus pour s'être absentés moins
longtemps sans motif agréé. Dans les huit jours sont
convoqués devant le chapitre les membres du bas-chœur
pour recevoir les avis et remontrances du chantre. A la
fin de la session, on accorde les exonies reconnues légi-
times, et dans celle du mois de juillet on nomme le bayle,
bajulus, et deux claviers, clavigerii, le premier pour
faire exécuter les conclusions de la Compaignie, appli-
quer la poincie (3), surveiller le coffre (4) et les archi-
ves et citer les récalcitrants devant le juge des exempts;
les deux autres pour l'assister dans la surveillance du
coffre et du tronc dont ils détiennent les clés avec lui.
Ils prêtent serment devant la Compagnie. Celle-ci dési-
gne en même temps' ceux de ses membres qui feront
la visite bisannuelle des maisons canoniales, des égli-
ses et maisons presbytérales lui appartenant, et tien-
dront la cour dans ses châtellenies.
Droits et privilèges. — Le chapitre d'Angoulême
est exempt de la juridiction épiscopale et a juridic-
tion sur chacun de ses membres, ainsi que sur tous
les clercs et laïques attachés au service de la cathé-
drale (5). Il a son tribunal ou offlcialité et son juge des
(1) La fabrique de la cathédrale ne constitue pas une administration
distincte. Le chapitre n'a qu'une caisse pour tous les besoins de son
église, éditice, mobilier, serviteurs, etc.
(2) Le concile de Trente ne permet que trois mois d'absence dans
Tannée. iSes. 24, G. 12.)
(3) Note des absences.
(4) Caisse.
(5) Ces divers droits résultent du concordat du 28 avril 1409 avec
révoque Guillaume V. Ils ont été reconnus encore par Charles de
Bony en 1575.
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éxempls (1), et sa prison pour punir les coupables.
Le curé du grand autel est lé curé de tout jce personnel.
Cependant la sépulture de Messieurs (2) est faite par
leurs pairs et ils sont généralement enterrés dans leur
église (3). La cathédrale leur appartient plus qu'à l'évê-
que. Celui-ci y a le premier siège, mais n'y reçoit les
honneurs pontificaux que lorsqu'il célèbre pontiflcale-
ment (4). Les chanoines ont seuls le droit de l'assister.
Le chapitre ne partage plus l'administration épisco-
pale depuis qu'il n'habite plus avec l'évêque. Cependant
il est des actes que celui-ci, d'après les concordats
locaux, ne peut faire sans son avis, comme création de
couvents et hôpitaux (5), création, union, suppression de
cures, fixation du synode, prières publiques, etc. Il
décide sans l'intervention de l'évêque et fait des prières
extraordinaires et processions dans l'intérieur et même
autour de la cathédrale. Il a le droit d'aller en proces-
sion dans les diverses églises de la ville et des fau-
bourgs et d'y chanter la messe, et lorsqu'il se pré-
sente en corps, chaque curé est tenu d'encenser d'un
coup chaque chanoine (6). Assistant en corps à une
(1) Le jage des exempts est ordinairement le plus ancien chanoine
valide. Le tribunal qu'il préside étant peu important et peu connu, il
n*en sera pas parlé davantage.
'-• (2) Les chanoines sont ainsi qualifiés et distingués des membres da
bas-chœur.
(3) La déclaration portant défense d'enterrer dans les églises est
du 10 mars 1777 ; mais les évéques protestaient depuis longtemps déjà
contre cet usage.
(4) Alors quatre chanoines vont le recueillir aux misons épiscopales
^iiy reconduisent. Lorsqu'il se borne à assister à l'office, il vient et
s'en retourne seul avec les prêtres et clercs de sa maison.
(5) Le 21 mai 1652, le chapitre lui reproche d'avoir, contrairement à
ses observations, autorisé l'établissement des Visitandines a La Roche-
foucauld.
(6) Les curés, dociles jusqu'à la fin du XVr siècle, ont, depuis, cher^
ché souvent à s^affranchir de cette servitude, mais en vain. Un dernier
arrêt du 12 avril 1672 les condamne à la soumission. En 1727, sur
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cérémonie civile ou religieuse, il a la préséance sur
tous les autres corps, même sur le présidial, à la condi-
tion d'être en habit de chœur (1). Il délègue deux
représentants aux assemblées du clergé (2) et y a deux
voix.
Juridiction. — La bulle de Pascal II, du 14 avril
1110, lui attribue, au moment où. il va se séparer de
l'évêque, les églises de Puyréaux, Mansle, Saint-Groux,
Château-Renauld (3), Fontclaireau, Montignac, Char-
mant, Aultier (4), Mosnac, Espagnac, Soyaux, Vouzan,
Beaulieu (de Cloulas), Saint-Jean-du-Baptistaire, Vœuil,
Entraigues, dans le diocèse d'Angoulême; Juillac-le-
Coq, Verrières, Saint-Fort, dans celui de Saintes; plus
les mas, forêts, terres de Roflfy, du Gond, Pérignac, Mar-
sac, Brinac, RoUet (5), Lunesse, Patreville, Antournac,
La Greuse et Noduis (6).
Il est curé primitif encore en 1791 des églises de
rinitiativd de Ch. Prëvéraad, curé de SaiDt-Andr^, ils reprennent
Taffaire, consentant & assister aux processions du chapitre, mais refu-
sant de le recevoir dans leurs églises. Condamnés le 29 décembre 1729,
ils font appel. Mais en janvier 1731, voyant la partie compromise, le
curé de la Paine, Maulde de Marsac, accepte la sentence; Joseph
Sauvo, de Saint-Jean, et François Gazeau, deN.-D. de Beaulieu, retirent
Topposition formée par leurs prédécesseurs ; François de La Roque,
de Saint-Martial, déclare s*en tenir aux usages, et Guy Débets, de Saint-
Yrieix se retire & son tour, sur Tavis des religieux de Saint-Cybard,
dont relève son église. Cependant Prévéraud résiste encore, avec Thi-
non, curé de Saint-Jacques, qui va à Paris soutenir leur cause devant
le Parlement. Mais la sentant perdue, ils Tabandonnent en 1733.
(1) Ainsi Font décidé plusieurs arrêts.
(2) L*un est élu par les dignitaires et les cinq plus anciens chanoines,
Tantre par le reste du chapitre qui les rétribue.
(3) Elle n*existe plus depuis longtemps.
(4) Inconnu.
(5) Il s*agit probablement de Puy-Rollet, sous les murs d*Angouléme,
au nord; Hol^um, alias Roliacum.
(6) Noduis parait être Naudouin, en Paizay-Naudouin, diocèse de
Poitiers, où Févêque d'Angoulême a conservé divers droits.
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Saint-Jean (archiprêtré), Petit-Saint-Cybard, Saint-
Jacques de L'Houmeau, Mansle, Fontclaireau, Saint-
Groux, Puyréaux, Saint-Amant-de-Bonnieure, Coul-
gens, Notre-Dame de Montignac, L'Isle-d'Espagnac,
Soyaux, Vouzan, Chazelles (1), Puymoyen, Vœuil-et-
Giget, Charmant, Juillaguet, Beaulieu, Cloulas, Béche-
resse, Saint- Michel -d'Entraigues, Asnières, Genac,
Mérignac, Mosnac, Hiersac, dans le diocèse d'Angou-
lême; Juillac-le-Coq, Verrières, Touzac, Saint-Médard-
d'Auge, dans celui de Saintes. Il confère de plein droit
celle de Mansle (2) et nomme aux autres, sauf à Cha-
zelles. Les titulaires nommés par lui doivent, dans les
trois mois, prêter serment entre ses mains. Il a souvent
prétendu au droit de présenter à Saint- Angeau, Saint-
Étienne de Montignac, Saint-Fort-sur-le-Ned et autres
dans lesquelles il a des possessions. Mais ses prétentions
ont toujours échoué, depuis que la ruine de ses archives
par les Anglais et surtout par les protestants lui a ravi
le moyen de les justifier. Il confère, en outre, quelques
bénéfices secondaires, comme ses semi-prébendes ou
vicairies de chœur, les aumôneries de Saint-Pierre et
de Saint-Michel d'Angoulême et des chapellenies.
La nomination à ces divers bénéfices était autrefois
faite ou proposée par chaque chanoine ad turnum et
selon son rang d'ancienneté. Depuis le 19 mars 1574,
chaque samedi, après compiles, le secrétaire étant à l'ai-
gle (3) proclame à haute voix (4) le nom du chanoine-
prêtre qui y procédera pour les bénéfices venant à
vaquer dans le courant de la semaine suivante. Ce
(1) Qui est passée à la trésorerie en 1610.
(2) On voit qu'il en a conféré d'autres autrefois ; mais ce droit, fondé
ou prétendu, lui a été retiré peu À peu par les évéques, surtout à partir
de Charles de Bony.
(3) Au pupitre, fait en forme d'aigle aux ailes déployées.
(4) Sous cette rubrique : Dominus est in hebdomadd ad bene^
ficia conferenda»
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— 97 —
chanoine est dit à l'aigle ou aquilaire. Les dignitaires,
de leur côté^ exercent le même droit, en dehors du corps
capitulaire, sur les bénéfices unis à leurs menses res-
pectives. (Voir : Dignités du chapitre.)
Les églises de Mansle, Puyréaux, Fontclaireau,
Saint-Groux, Bécheresse, Mosnac, Saint-Michel, Puy-
moyen, Vœuil-et-Giget, Soyaux et L'Isle-d^Espagnac
sont exemptes du droit de visite pastorale. C'est au
chapitre seul qu'il appartient de s'assurer de leur état.
L'évêque peut s'y transporter, mais seulement pour y
administrer la confirmation, et le chapitre, curé primi-
tif, est dispensé de se faire représenter auprès du prélat
autrement que par ses vicaires perpétuels. Il n'est
tenu envers lui, de ce chef, à aucune redevance. Le
droit dû par le chapitre à l'évêque visitant ses autres
paroisses est exigible non en argent, mais en luminaire.
Ces dispositions restrictives de la juridiction épiscopale
furent attaquées par li^ F. de Péricard, invoquant con-
tre elles le concile de Trente. L'aflfaire fut portée à l'ar-
chevêque de Bordeaux qui, le 20 juillet 1668, débouta
le chapitre de ses prétentions ; mais celui-ci en appela
au parlement, et l'évêque mourut sans avoir vu l'issue
du procès. Cet état de choses dura jusque sous M^ de
Broglie, qui ne put y remédier qu'en partie.
Possessions et revenus. — Seigneur spirituel et curé
primitif de toutes les paroisses dont il est coUateur et
présentateur, le chapitre est en même temps seigneur
temporel, avec droit de haute, moyenne et basse jus-
tice, de la baronnie de Mansle (1), comprenant Puy-
réaux, avec partie de Nanclars et de Fontclaireau, et
(1) Par acte du 12 mars 1416, Denys Brac et Marguerite Prévost, sa
femme, donnent au chapitre tous cens, rentes, mainements possédés
par eux en Mansle, Saint-Groux et Cellettes, ce qui étend considéra-
blement ses domaines dans cette région.
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des châtellenies de Charmant, avec Juillaguet (1), de
L'Isle-d'Espagnac, Soyaux, Puy moyen, Asnières,
Genac, Mérignac Roflfy en L'Houmeau (2), Villars^
L'Orgueilleux en Trois-Palis, Brinac en Fléac, La
Tour-du-Luc en Chazelles, Pont-Roy en Sers , com-
prenant Beaulieu et partie de Cloulas, Saint-Médard-
d'Auge (3) et Juillac-le-Coq (4), avec Verrières, partie
d'Angeac-Champagne et de Saint-Fort.
Il a dans ces châtellenies des juges et des procureurs
A sa nomination et prêtant serment entre ses mains.
Il y délègue de temps en temps quelques-uns de ses
membres pour y tenir la cour (5), et chaque année il
en doit faire visiter les demeures seigneuriales, les
(1) Les habitants de JuiUaguet ont souvent tenté de se soustraire k
la dépendance du chapitre. En septembre 1646, ils sont condamnés à
lui payer toutes les redevances arriérées, avec les frais d*un long
procès, s'élevant k 300 ^.
(2) Roffy, Rofflacum, Rofflum, comprend le Gond et s*avance ju8qu*à
Puy-RoUet, au pied d'Angoulême. En 1629, le chapitre abandonne au
curé de Saint-Jacques quelques droits qu*il a sur des maisons et terres
& Puy Rollet, au-dessus de la chapelle du mas Saint-Roch. Ces terres
avaient fait l'objet d'un long procès commencé en 1580 avec la famille
de Nesmond.
(3) Les habitants du Petit-Beauvoir et des Mortiers, villages de
Saint-Médard, ayant contesté que sa seigneurie les atteignit, le cha-
pitre obtint gain de cause contre eux, le 20 mai 1555, après une longue
enquête.
(4) Les seigneurs de Bouteville ont tenté souvent de traiter en vas-
sal le chapitre À Juillac-le-Coq. Mais celui-ci a toujours invoqué avec
succès, notamment en 1645, ses franchises, résultant d'une bulle de
1066 et d'un acte de Hugues de Lusignan, confirmé le 22 décembre 1463
par Jean le Bon, l'exemptant de toutes corvées, guet, garde et répa-
rations du château de Bouteville.
(5) Cette mesure n'est guère appliquée que lorsqu'il y a tentative
d'émancipation de la part des vassaux ou qu'un seigneur voisin menace
d'envahir. En 1647, le maire d'Angoulême ayant fait planter sur plu-
sieurs points de la banlieue des croix aux armes de la ville pour mar-
quer les limites du territoire urbain, le chapitre s'émut et décida, le
20 avril, que, pour affirmer ses droits, il tiendrait sa cour au pied de
trois de ces croix qu'il supposait atteindre ses possessions de Puy-
moyen, Soyaux et Roffy.
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églises et maisons curiales. La tenue de la cour est
annoncée d'avance à Ângouléme, au chef-lieu de la
châtellenie, aux portes des églises, dans toutes les rues
et carrefours, ainsi qu'au parquet du présidial. Le
chanoine délégué est reçu à l'église comme l'évê-
que ; on y chante l'antienne du patron et l'oraison : Deus
visttator.
C'est dans ces localités qu'il a ses revenus les plus
importants. Mais il en a encore à Collettes, Saint-Ciers
(Esnord et Chastelars), Ventouse (La Cipière), Jauldes,
Balzac^ Ruelle, Champniers, Magnac-sur-Touvre, Mor-
nac, Garac, Torsac, Fouquebrune, Chavenac, Aignes,
Claix (1), Saint-Jean-de-la-Palud (2), Linars, Marsac,
Saint-Genis-les-Meulières (Boursandeau) et dans tou-
tes les paroisses de la ville d'Angoulême (3); à Vaux,
Ladiville, Houlette et Bouteville, diocèse de Saintes.
Il touche directement par les mains de son bayle une
partie de ses revenus; il touche le reste, spécialement les
dîmes et rentes en nature, par l'entremise de receveurs
qu'il nomme, comme ses juges et notaires, après s'être
assuré de leur suffisance, prud'homie, mœurs et reli-
gion. Ces comptables prêtent serment et fournissent
caution.
Outre le produit de ses terres, forêts, dîmes, rentes,
il a encore des droits résultant de ses qualités de sei-
(1) Ses droits & Claix ont fait Tobjet d*un long litige tranché à son
profit par sentences des 22 avril Uéô et 7 marsv 1489, rendues, la pre«
mière par Louis Le Lorrain, archidiacre de Périgueux, Tautre par
ArgoQge, archevêque de Tours, délégués du Pape. Les curés de Claix
en 1517 et 1585 en consentent la reconnaissance ; mais, dans la suite,
ils reprennent le procès, qui aboutit, le 3 septembre 1685, a leur con-
damnation définitive.
(2) Il avait autreiois dans cette paroisse des biens considérables quUl
aliéna en 1578 pour payer sa part des impôts levés a cette époque sur
le clergé. Ce quUl possède encore en 1730 est estimé d'un revenu de 200^.
(3) Les menues dîmes dites du tour de la ville ; d'autres sur T An-
gttienne et sur les jardins de Beaulieu.
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— 100 —
gneur et chapitre exerçant une juridiction. Tels sont
ceux dits de lods (1) et ventes et de scel (2)^ de la bana-
lité de ses moulins, tours et pressoirs (3), de la conces-
sion de ses eaux, des places de ses halles et marchés (4),
des fondations faites dans la cathédrale, de la cire due
à cette église par les autres églises du diocèse (5), etc.
D'après un état dressé le 18 juin 1627, lorsque le
chapitre a recouvré la majeure partie de ses droits mis
en échec par les événements de 1562 et 1568, ses reve-
nus se chiflfrent ainsi : P gros (6) ou prébendes cano-
niales, 8,775^; 2** recettes mises en distribution ou
département, 2,800 ^; 3^ recettes entrant dans la caisse
pour l'entretien de l'église, de la sacristie, gages des
employés, portions congrues et aumônes, 13,700'' (7);
(1) Droit appelé aussi d'honneur et de prélation (de laus, laudare),
C^est, avec les ventes, un droit proportionnel payé au seigneur sur les
biens vendus dans le ressort de sa mouvance. Il est peu productif depuis
la fin du XVI« siècle.
(2) Droit prélevé sur les actes que scelle le chapitre, peu important
depuis rinstitution des notaires.
(3) On sait que les vassaux sont tenus de se servir, moyennant rede-
vance, des moulins, fours et pressoirs du seigneur. Les moulins du
chapitre sont à Mansle, Puygelier, Esnord, Juillac-le»Coq. L*entretien
en est très dispendieux. Il a des pressoirs & Juillac-le-Coq, Roffy et
Brinac.
(4) Ses halles de Mansle, en 1678, lui rapportent 27 ^ par an. Le pro-
duit des autres est presque nul.
(5) Ce revenu appartient à la sacristie.
(6) Gros fruits : céréales, vin, bestiaux, etc. D'où le nom de gros-
siers donné souvent aux prébendes. Les prébendes ont été quelquefois
déplacées; mais depuis 1572 elles sont À peu près restées fixées ft. Juil-
lac-le-Coq, pour dix (il y en avait douze précédemment); a Saint-
Médard-d'Auge, pour deux (celles-ci étaient, avant 1578, à Saint-Jean-
de-la-Palud) ; à Charmant et Puymoyen, pour quatre; à Soyaux et
L*Isle-d'£spagnac, pour trois; à Mérignac, pour trois; les autres A
Touzac, Ladiville et Qenac.
(7) Les revenus de cette troisième catégorie sont, dans lach&teUenie
de Mansle et k Saint-Groux, Esnord et Gouhé, pour 4,700^; & Juillac-
le-Coq, 1,000; Asnières et Fléac, 1,000; Saint- Amant-de-Bonnieure et
La Cipière, 700; Puymoyen, Soyaux, Llsle, Rofify et Saint-Michel, 700;
Saint- Angeau, 600; Hiersac, 600; Sécheresse, 600; Coulgens, 500; Ladi-
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4® fondations, lods, scel, divers, 4,500'^; soit en total
29,775^. En 1752, ils s'élèvent, les gros, à 14,175*^;
les distributions et fondations, à 5,060; la caisse ou
mense, à 32,195; divers, à 1,570; soit un total de
53,000 *^. Les déclarations de 1790 portent les gros à
52,000^^; les baux et fermes, à 42,400; les cens et ren-
tes, à 6,000 ; les fondations, lods, sceau et divers, sur une
moyenne de dix ans, à 7,634 ; soit un total de 108,000*^.
Ces états ne comprennent ni les revenus des dignités (1),
ni ceux du bas-chœur (2).
YiUe, 500; Genac, 450; Mosnac, 400; Toazac, 300; Vœail-et-Qiget, 250,
en divers lieux, avec pêches sur la Charente et affluents, k Roffy, Bas*
seau, etc., soit 1,000 ^.
Le produit de ses bois et forêts, dont les principaux sont AChazelles;
h. Mansle et k Charmant (La Grèze), eH appliqué aux besoins extraordi-
naires. Il a aussi, par concession de François de La Rochefoucauld,
baron de Montignac, du 29 mars 1492, droit d*usage dans la forêt de la
Boixe. Cette concession a donné lieu k de nombreuzprocès jusqu'en 1789/
Il faut joindre k cette même catégorie de revenus le produit de la
taxe des places de la cathédrale, créée au XVIII* siècle. Ce produit,
en 1780, s'élève à 355*^.
(1) Ceux-ci, en 1627, s'élèvent k 7,200^.
(2) Les recettes suivantes du chapitre méritent d*être signalées : la cor-
poration des bouchers de Mansle lui doit chaque année une côte et un
plat de tripes de bœuf. 11 n'en est plus question au XYIII* siècle.
Les religieux de Saint-Martin de Limoges lui servent trois livres de
poivre k chaque fête de SaintrHilaire. Cette redevance a son origine
dans la donation que fit, vers 1030, auxdits religieux, Rohou, évêque
d'Angoulème, d'une terre située k Saint-Hilaire, près La Rochelle, et
dont jouissaient précédemment les chanoines d'Angoulême. EUe existe
encore en 1780.
Plusieurs tenanciers lui doivent soit une paire de gants blancs, soit
une paire d'éperons. Il n'en est plus question en 1600.
La terre dite des Geaux»Blancs, en Saint-Simeux, est grevée k son
profit d'une rente annuelle de cinq coqs blancs. Cette rente est recon-
nue eu 1488 et en 1678.
Le moulin k papier de Breuty lui donne tous les ans une rame de
papier.
Enfin, les Bénédictines de Saint-Ausone, en conséquence de l'union
de la cure de Champnier k leur abbaye, lui paient un écu d'or, un
cierge de cire blanche, un voile et une bourse d'ornement, ou 40 ^
d'argent, k son choix.
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— 102 —
Reventes de chaque chanoinie. — Ils comprennent :
lo Sa prébende ou gros, Il y en a vingt-cinq dans
notre chapitre. Le doyen en a deux et demie ; c'est
ce qui constitue son quint. L'archidiacre a une demi-
prébende seulement. Les autres prébendes, au nombre
de vingt-deux, sont dévolues aux vingt-deux autres cha-
noines, et comme elles sont inégales en valeur, ceux-ci, à
la sortie de l'un d'entre eux, passent, en vertu du droit
d'option, d'une prébende à une prébende plus impor-
tante (1). Le droit d'option s'exerce par rang d'an-
cienneté; 2^ Le département. C'est la distribution faite
en mai de chaque année des gros fruits à prendre dans
les terres réservées pour cette fin (2). Elle se fait entre
les chanoines in sacris et les vicaires de chœur et
choristes prêtres ayant obtenu dans l'année le chiffre
de points de présence fixé par les règlements. Ce
chiffre a varié souvent (3) ; mais il résulte de divers
calculs qu'il a toujours fallu, pour être admis au dépar-
tement, avoir assisté au moins aux deux tiers des offi-
ces de Tannée. Avant 1572, ce revenu était confondu
avec d'autres et distribué en argent aux ayants-droit.
Depuis cette année, on l'évalue d'avance et l'on en com-
pose autant de lots qu'il y a d'ayants-droit, à raison
d'un lot entier pour un chanoine et de la moitié pour
un vicaire de chœur et un choriste. Ces lots, inégaux
entre eux, sont distribués dans l'ordre de mérites éta-
blis par Idipoincte. A chaque lot est imposée une cou-
(1) Sont seuls exceptés de Toption le demi-gros complétant le quint
du doyen et le demi-gros de Tarchidiacre.
(2) Ces tei*res sont, avec estimation moyenne de leurs produits de
1580 À 1650, à Roffy, pour 700 ^; Genac, 6oO; Soyaux, 400; Brinac, 300;
Saint-Michel et Puymoyen, ensemble, 600. Elles n'ont pas toujours été
les mêmes. En 1568, Mansle avait des terres mises en département.
(3) Le 7 mai 1593, on décide que, pour y avoir droit, le chanoine
devra avoir gagné 20^ de poincte, et le vicaii*e de chœur, 10 ^. Précé-
demment, ce gain devait être de 25 et de 12 ^.
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— 103 —
tribution en grain et en vin au profit de la psallette,
et en argent pour l'entretien des granges des domaines
mis en département. S'il y a vimaire (vis major), brume,
grêle, tempête, le chapitre indemnise après estimation
du dégât, pourvu qu'il en soit avisé dans la huitaine.
En 1788, on renonce à ce système et l'on décide qu'une
somme de 12,000''^ sera mise désormais chaque année
en grosses distributions; 3® Lepercipiet. C'est la rétri-
bution des hebdomades et du poinct. Vhebdomade ou
service de la semaine comprend les anniversaires et
l'oflace capitulaire (1). Le poinct est la rétribution reve-
nant à chacun pour sa présence aux offices de chaque
jour. La règle du poinct a souvent varié. On décide,
le 1«' juillet 1613, qu'il sera de 20 deniers par jour pour
le chanoine, soit de 10 pour matines, 5 pour la messe
et 5 pour les vêpres. Il est de la moitié pour les vicaires
de chœur et choristes. Alors le percipiet^ hebdoma-
des et poinct réunis, s'élève à environ 120^ par an
pour le chanoine-prêtre ayant fait son service complet,
et à 32^ pour les autres ecclésiastiques dans le
même cas. Mais il augmente pour ceux-ci à raison des
anniversaires qu'ils font à la place des chanoines ne
voulant pas ou ne pouvant pas s'en charger.
Les absents et retardataires perdent le poinct corres-
pondant à l'office, à moins d'exonie. Les chanoines
étudiants et autorisés pour ce motif à résider hors
d'Angoulême n'ont droit qu'à la moitié. Ceux qui étu-
dient à Angoulême peuvent le' gagner en entier, s'ils
assistent. Les hebdomadiers : chanoine, diacre, sous-
diacre et chapiers de semaine, sont désignés d'avance.
S'ils ne sont pas à l'heure en personne ou par leurs
remplaçants, ils subissent une amende qui a été tantôt
(1) En 1782, rhonorairfl de U messe chantée d*hebdomade est de
30 sols pour le célébrant.
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— 104 —
de 5 sols pour chaque absence ou retard, tantôt de la
perte de trois jours de présence pour le chanoine et de
huit jours pour les autres. Le percipiet se paie sur le
produit des recettes de la quatrième catégorie.
En outre, chaque chanoine a droit à la jouissance
d'une maison. Les maisons canoniales, autrefois en
nombre suffisant, furent presque toutes détruites en
1568 par les protestants. On ne put commencer à en re-
lever quelques-unes qu'en 1591. En 1660, on n'en voit,
indépendamment de celles des quatre premiers digni-
taires, que huit qui soient habitables, savoir : trois dans
la paroisse Saint-Jean, trois en Petit^-Saint-Cybard (1),
une dans La Paîne (2) et une en Saint-Éloy (3). On en
a aménagé trois pour servir chacune à deux chanoines
à la fois. Cet état de choses dure jusqu'à la fin du
XVIII« siècle. Les maisons canoniales sont, comme
les prébendes, soumises à l'option en cas de vacance.
Le droit d'option ne cesse d'être appliqué que lorsque
la cour de Rome, en nommant un nouveau chanoine,
lui attribue la maison et la prébende du prédécesseur,
cum domo et grossis fiructibvts.
Le chanoine répond de sa dotation devant le chapitre
et doit, en résignant ou en mourant, laisser les biens
la composant tels qu'il les a reçus. De là le droit et le
devoir pour le corps capitulaire d'ordonner apposition
des scellés et inventaire au domicile du décédé et état
des lieux à chaque mutation. Il prend les mêmes mesu-
(1) Dont und bâtie en 1593 sur remplacement de Fancienne saUe
capitulaire, entre le portail du doyenné et le latéral gauche de la
cathédrale, par le chanoine J. Masson, qui y dépensa 200 écus. On y
ajouta peu apràs un logement pour deux choristes.
(2) Achetée en 1660, moyennant 200 ^ provenant du prix des ruines
de deux autres, cédées en 1616 pour Fagrandissement du jardin de
Tévéque.
(3) Léguée par Pierre Gentils, ancien chanoine d^Angoulâme, mort
chanoine de Meaux.
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— 105 —
res chez ses vicaires de chœur, choristes, aumôDiers
et vicaires perpétuels de sa dépendance.
La presque totalité des biens du chapitre a été ven-
due, ainsi qu'il résulte d'un rapport du 13 avril 1793,
environ 500,000^, produisant, a 4 0/0, un revenu de
20,000 ^. Ce revenu, conformément à la loi du 18 février
1791, devait être affecté à assurer le service des fon-
dations et celui de la psallette. Une partie fut versée à
cette fin aux vicaires épiscopaux en cette même année
1791. Rien n'a été payé dans la suite.
Charges du chapitre. — Elles comprennent :
P Portion congrue de ses vicaires perpétuels et
gages de ses employés. Avant 1568, il faisait générale-
ment aux préposés de ses églises une portion en nature.
Âpres les événements de cette époque, il la leur sert en
argent. Fixée à 120 ** par l'ordonnance du 15 avril 1571,
elle s'élève successivement à 150 et 200 ^. L'ordonnance
de janvier 1629 la porte à 300; l'édit de mai 1768, à 500,
et enfin la déclaration du 2 septembre 1786, à 700 (1).
Quant aux simples vicaires, très rares dans ses parois^^
ses, il les laisse à la charge des vicaires perpétuels
moyennant quelques portions de fermes. Il se soumet
cependant au règlement du 29 janvier 1686, portant
à 150^ les gages de ces auxiliaires, et après 1786, il
les paie généralement 350 et quelquefois jusqu'à 500 **.
Mais, le plus souvent, il leur substitue à peu de frais
ses choristes prêtres ou des religieux.
Les choristes et musiciens, outre leur poinct, ont
une rétribution (2) un peu inférieure à la portion con-
(1) Celte dernière disposition, onéreuse pour la plupart des curés
primitifs, n'a pas été partout appliquée.
(2) De 1572 a 1600, ils ont 100*^ sans le poinct; les employés secon-
daires ont 60^. Ils touchent, en outre, quelques bonifications et un
casnel.
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— 106 —
grue, sauf celle de Torganiste, qui est de près du double
des autres. Les gages des employés secondaires sont
environ des deux tiers de ceux des choristes.
A ce chef de dépenses il faut joindre les pastons,
payés en nature ou en argent (1) au bas-chœur, à Toc-
casion de la Fête-Dieu (2), lorsqu'il n'y a pas d'évêque
pour la présider, des fêtes de Saint-Grégoire, de Sainte-
Cécile (3) et de la veille de Saint-Pierre (4).
2* Services annexes, qui sont la psallette, la sacris-
tie, l'orgue, le secrétariat, le maître-autel, les chapel-
lenies. (Voir à la suite ces divers services.)
3* Impositions. Chaque prébendier doit les décimes
afférents à sa prébende. Le chapitre acquitte ceux attei-
gnant les revenus dont profite sa caisse. Ces dé-
cimes sont ici au huitième et se chiffrent ainsi :
250*^ en 1515, 44 écus 33^ 4^ en 1595 (5), 3,400*^ en
1789. Les dons gratuits, souvent renouvelés depuis le
commencement du XVI« siècle, l'ont obligé quelquefois
à aliéner une partie de sa dotation (6).
Il supporte, en outre, quelques dîmes et rentes.
Son domaine le plus chargé est celui de Mosnac, qui
paie au roi 227^ 10 *^, plus 12 boisseaux de fro-
ment et autant d'avoine. Il sert 47^ aux Jacobins (7)
(1) Toujours en argent depuis 1555
(2) Celui-ci est évalué 6 ^ encore en 1678.
(3) La musique fut toujours en grand honneur dans le chapitre.
Les pastons de Saint-Grégoire et de Sainte-Cécile sont donnés aux mu-
siciens et payés, en 1600, 3 ^ 4 *^ . Le prix des pastons a augmenté dans
la suite. En 1752, le chapitre y consacre 285 "" par an.
(4) Ce jour-là, on aUume et bénit un feu de joie. sur la place Saint-
Pierre et Ton distribue 3 **" au bas-chœur qui y vient chanter.
(5) Le chapitre paie moins de décimes ordinaires à, cette date qu*en
1515 à cause de ses grandes ruines, mais il supporte de lourds décimes
extraordinaires.
(6) Il a presque toujours racheté ce qu'il avait aliéné.
(7) Charges du legs du père Banchi, proposé comme évéqae d'An-
gouléme en 1605.
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— 107 —
et 40 '^ à l'hôpital de Notre-Dame-des-Anges d'Angou-
lême(l).
4^ Charges seigneuriales. Elles comprennent l'en-
tretien de ses logis (2) et dépendances, granges, mou-
lins, fours, pressoirs, une part dans celui des ponts
et chaussées (3), le service de la justice, traitement
de ses juges, procureurs, greffiers, sergents, etc., l'en-
tretien de ses prisons et détenus (4).
5° Entretien des églises. Celui de la cathédrale est
en entier à sa charge, sauf une part du gros œuvre
incombant à l'évêque. C'est à cet objet que passe la
majeure partie de ses ressources, surtout après les
désastres de 1568. Le gros œuvre des autres églises
de sa dépendance est à ses frais pour un tiers. Il doit
pourvoir, en outre, au mobilier du chœur. Cette charge
devint très lourde pour le chapitre lorsqu'il fallut
relever les églises que les guerres de religion avaient
renversées. Le 25 juillet 1598, sur 31 (5), il lui en reste
encore 18 à réparer. Lé 13 novembre suivant, il dé-
cide leur restauration dans un délai de cinq ans;
mais, vingt ans après, quelques-unes encore sont en
si mauvais état que l'on ne peut plus y faire les offl-
(1) Plus 25 ^, en vertu d*un legs de Gabriel de La Charlonuie.
(2) £a 1612, il recoustruit celui de Juillac-le-Coq, qui absorbe, outre
les vieux matériaux, 200 blocs de pierre de Saint-Méme, de chacun
18 pieds cubes au moins, et 200 charretées de moellons. L'architecte
fut le sieur Guillet, de Sainte-Radégonde. qui, peu auparavant, avait,
fait de grandes réparations a Téglise du même lieu. Le 21 novembre
1614, le chapitre décide de réparer tous ses autres logis et de consa-
crer à chacun 1,000^.
' (3) Ceux de Mansle lui occasionnent de très grosses dépenses aux
XVl', XVII« et XVIUe siècles.
(4) Cette charge est des moins lourdes, les agents de la justice se
payant en grande partie du produit de leurs actes et les prisons du
chapitre étant presque toujours vides.
(5) Y compris celles de Oiget, annexe de Yœuil, et de Cloulas,
annexe de Beaulieu.
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— 108 —
ces (1). Il concourt encore, mais sans y être tenu, à
la restauration de quelques presbytères (2).
6<> Aumônes. Le chapitre s'est toujours distingué par sa
générosité. Chaque vendredi , il consacre la fin de sa
séance à écouter les requêtes des malheureux et met entre
les mains de son bayle une somme à distribuer dans la
semaine aux plus nécessiteux. Chaque chanoine, lors
de son installation, paie un droit pour les pauvres et,
dans la suite, est astreint à Taumône des grands 000,
exigible dans les derniers jours de TAvent (3). Deux
fois par an, à Pâques et à Noël, il délègue quelques-
uns de ses membres pour visiter les hôpitaux et les
prisons et y apporter des secours. Dans les temps de
guerre, disette (4) et pestilence (5), il multiplie ses
largesses et récompense les hommes de cœur qui se
dévouent (6). Il est particulièrement sensible à la détresse
(1) A Touzac, en 1624, il n'y a de Téglise que quelques pans de
murs. La population catholique, comprenant à peine quarante mem-
bres, les plus pauvres du lieu, ne peut presque rien pour sa ré-
édification. Le chapitre y dépense 350 ^ pour établir un abri avec
un autel au-dessous, lorsque Jean Guérin, sieur de Puy-Neuillac (le
fondateur de Thôpital de Notre-Dame-des-Anges), se charge d'achever
Fentreprise moyennant un nouveau subside de 350 ^.
(2) Surtout au commencement du XVIl^ siècle.
(3) Cette aumône est ainsi nommée par allusion à la lettre qui
commence Tantienne du Magnificat de ces jours. Elle est faite, le
premier jour, par Tévéque; le deuxième, par le doyen; le troisième,
par Tarchidiacre ; le quatrième, par le chantre ; le cinquième, par le
maltre-école; les deux jours suivants, par les chanoines. Le minimum,
en 1580, est de 5 ^ pour chaque prébende. Ce chiffre est élevé en 1630.
(4) On cite celles de 1678, 1709, 1742, 1748. Bn 1678, le chapitre
emprunta pour secourir les affamés des paroisses de sa dépendance.
(5) Le fléau a sévi surtout dans les XIV et XV« siècles. La dernière
épidémie grave parait en 1584, se calme, reprend en 1592 et dure jus-
qu'en 1637. Pendant près de quinze ans, on retient les étrangers et les
mendiants hors des murs de la viUe, où le chapitre et la municipalité
leur font apporter des vivres. ËUe fait des victimes particulièrement
à Mansle et dans les paroisses de cette région.
(6) On cite parmi ceux-là, un Pierre Martin dit Lamontagne, à
HanslQ. Le chapitre, en 1606, lui alloue 200 ^.
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— 109 ~
des artistes (1), des clercs non pourvus (2), des ouvriers
victimes d'accidents et de ses employés malades ou
infirmes. Il fait élever des orphelins, vient en aide
aux écoliers sans fortune, spécialement à ceux qui
ont débuté dans sa psallette (3), facilite leur voyage
aux passants dénués de ressources (4) et aux pèlerins.
Il concourt à l'établissement des ordres mendiants
dans le diocèse, accueille leurs suppliques dans les
besoins extraordinaires et fait deux aumônes ordi-
naires dans l'année à ceux de la ville d'Angoulême. Il
ajoute toujours une aumône aux honoraires faits par
l'évêque aux prédicateurs de l'Avent et du carême (5).
Il donne des ornements et vases sacrés aux églises
dépourvues (6), fait remise des lods et ventes aux ac-
quéreurs gênés, ainsi que de leurs engagements à ses
petits débiteurs et fermiers atteints de revers (7), et vient
en aide aux curés et vicaires victimes d'accidents.
70 Frais de gestion. Ce sont ceux résultant du trans-
port de ses membres et autres délégués dans ses châ-
tellenies pour y tenir la cour et visiter les logis et les
églises, et surtout des actes conservatoires de ses
droits, qui ont dégénéré trop souvent en longs et dis-
(1) On sait que les cathédrales furent toujours des écoles où se for-
mèrent les artistes. 11 en passe souvent à, Angouléme, où le chapitre
les emploie par charité.
(2) Après les guerres de religion, on voit beaucoup d'hommes
d'église, prêtres, clercs, chantres, errer sans moyens d'existence.
(3) A la fin du XV1« siècle, il donne à chaque étudiant pauvre sorti
de la psaUette 3 ^ par mois. Vers 1620, il donne 60 ^ par an. Il dou-
ble cette somme en 1700. Il paie l'apprentissage des autres et y ajoute
le vêtement pendant quelques années.
(4) L'aumône aux passants est appelée la passade.
(5) Depuis la fin du XVl' siècle, cette aumône monte de 4 à 10
écus.
(6) Surtout à la fin du XVI« siècle. En 1595, il achète, dans ce but,
25 missels chez W^^ de La Pille, libraire.
C7) Cette disposition est de règle lorsqu'il y a vimaire.
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— no —
peiidieux procès (1). Ces dépenses et tant d'autres,
comme le changement de sa liturgie en 1610 (8), la
réception du roi Louis XIII en octobre 1615 (3), la
restauration de la cathédrale, commencée par le doyen
Mesnault en 1627, ont créé au chapitre, dans ce
XVIII® siècle, de's embarras financiers qu'il ne surmonte
que grâce à une sage économie et à des sacrifices
généreusement acceptés par tous ses membres.
D'un rapport du bayle, Marc Guilhaumeau, du 23 fé-
vrier 1619, il résulte qu'il doit, à cette date, 30,000 ^y dont
(1) Ses procès les plus importants que Ton connaisse sont contre le
droit de régale; — contre Tabbaye de Saint-Cybard et les agents du
roi, au sujet des eaux de L*Houmeau et du Gond ; — contre les agents
du roi, au sujet de la redevance grevant les fondations faites par les
comtes d'Angouléme; — contre les seigneurs de La Rochefoucauld,
au sujet des dîmes de Genac et du droit qu*il en avait obtenu en 1492
dans la forêt de la Boixe ; — contre les comtes de Lusignan, au sujet
du moulin de Puygelier; — contre les seigneurs de fioutevilie, qui
tentent d'usurper ses droits à Juillac-le-Goq, et contre les habitants de
ce lieu, qui en prennent occasion pour refuser certains devoirs; —
contre un sieur Robert Joubert, qui, en 1568, s'est emparé de son logis
noble de Charmant, et un sieur Phodict, de La Yergne, qui s'y est
bâti une tour et cherche & secouer sa condition de vassal en 1594, et
contre les habitants de Juillaguet, trop dociles aux conseils de ces
derniers; — enfin, contre révoque François de Péricard, qui lui con-
teste plusieurs de ses privilèges et prétentions. Ces procès et d'autres
ont été si longs et subi tant de phases qu'il serait impossible d'en
faire un récit exact.
(2) De ce chef, il dépense 2,000 ^.
(3) Le roi, se rendant à Bordeaux pour son mariage avec Anne d'Au-
triche, arriva à Angouléme le 29 septembre et en repartit le lundi
5 octobre. Les frais de la réception, faits en commun par les diverses
autorités de la ville, incombèrent au chapitre pour une part dépassant
2,500 tt. On remarqua deux grands tableaux allégoriques faits pour la
circonstance et placés sur la façade de la cathédrale lorsque le roi
s'y présenta le jeudi 1" octobre. Le roi, après son mariage, repassa
par Angouléme, venant par Aubeterre et Lavalette, et en repartit pour
Verteuil le 22 janvier.
François !•' avait séjourné & Angouléme du 3 mai au 4 juiUet 1526.
Charles IX y était passé en août 1565. Louis XIV y entra le 25 juillet
1650.
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— 111 —
19,000 d'emprunt. Pour venir à bout de cette situa-
tion, il réduit le nombre et les gages de ses employés,
et les chanoines s'imposent, d'un commun accord, une
contribution qui, fixée en 1624 au vingtième de leurs
revenus, est élevée, le 18 juin 1627, au dixiëiqe des
prébendes, en restant au vingtième des personnats,
pour descendré au douzième le 3 mars 1629 et dispa-
raître entièrement en 1632. Dans la suite, il pourvoit à
toutes ses charges jusque vers 1745, où on le retrouve
dans une gêne extrême qui dure encore en 1789.
Fondations. — Il en a été fait de très nombreuses
dans la cathédrale depuis sa première dotation par les
rois de France. Ses évêques et plusieurs comtes d'An-
goulême s'y sont assuré des prières et, sauf de rares
exceptions, chaque chanoine, en mourant, s'y crée un
anniversaire. Quelques-uns y ont fondé des processions,
le salut du Saint-Sacrement, des prières diverses,
chant du libéra, du ne recorderiSj d'une hymne, d'une
antienne, etc. Les fondations de messes, dont quelques-
unes constituent des chapellenies dotées, sont les plus
importantes. Les titres antérieurs à 1568 en ont dis-
paru dans la tourmente de cette époque. En 1599, le
chapitre fait appel au souvenir des anciens (1) et, le
22 novembre de cette année, dresse l'état suivant
indiquant les messes qu'il doit à ses bienfaiteurs et
l'ordre de leur célébration :
Messes quotidiennes :
P Basse, de l'aurore, célébrée avant le chant de
matines par quatre chapelains à tour d'hebdomade ;
2* Du Venite eanUtemicSj commençant à l'intonation
de l'invitatoire, à l'autel de la Sainte-Trinité;
(1) NoUmment de Raymond Varend, très vieux choriste, qai aide
encore à la confection des statuts de 1600.
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- 112 —
3^ Du Te Deum, aussitôt après le dernier répons de
matines ;
4^ Du Benediclus, à l'intonation de ce cantique;
5*» Dite d'Uzôs (1), après laudes, par quatre chape-
lains à tour d'heMomade, à la chapelle de Notre-Darae-
du-Salut. Basse aux jours ordinaires, elle est chantée
aux dimanches et fêtes ;
6« Dite de Rohan (2), à l'autel de Saint-Front ;
70 Chantée, dite de prime, aussitôt après le chant
de cette heure, par quatre chapelains à tour d'hebdo-
made. Tout le bas-chœur y assiste ;
8" Grand'messe de fondation royale, à l'autel du
chapitre. Tous messieurs et tout le bas-chœur y assis-
tent et chantent (3) ;
9® Basse, dite des paresseux, commençant après le
dernier évangile de la grand'messe.
Messes non quotidiennes ;
P Basse, dans la chapelle de Notre-Dame-la-Blan-
che, alias Saint-Bertrand (4), dite par son chapelain, les
lundi, mercredi et vendredi de chaque semaine. Le
chapelain y lit la Passion selon saint Jean ;
2^ De Notre-Dame, les lundi, mercredi et samedi de
chaque semaine. La psallette y chante des motets;
3® Chantée à l'autel du Crucifix, chaque dimanche,
par le maître de psalette et les enfants de chœur;
4« Basse, au même autel, par un choriste, après
la précédente.
(1) Du nom du siège épiscopal de Jacques de Saint-Oelais, son fon-
dateur.
(2) Pour Marguerite de Rohan, épouse de Jean le Bon.
(3) U n*est dit aucune messe pendant celle-ci.
(4) U y a deux autels dans cette chapelle : Tun de Notre-Dame, au
fond; Tautre, dit de Prime, à rentrée. En 1651, on supprime ce
dernier.
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— 113 —
A cet état il faut ajouter :
lo Messe basse, le matin de Noël, avec chant du
cantique français : « Au monde est venu la vie », fon-
dée, le 24 décembre 1555, par Tarchidiacre Louis du
Tillet (1);
2* Messe chantée du Saint-Sacrement, avec vêpres,
exposition et salut, le premier jeudi de chaque mois,
fondée par le théologal Hugues Moricet, les 19 novem-
bre 1677 et 26 novembre 1700 (2).
Outre ces messes, il en est d'autres que les prêtres-
chanoines et membres du bas-chœur célèbrent à leur
convenance, mais qui n'entrent pas dans le service
officiel et pubhc du chapitre, bien que quelques-unes
soient de fondation. (Voir Chapellenies.)
Quant aux anniversaires, ils ne comprennent, jus-
qu'au XVIIP siècle, que l'office des morts, le plus sou-
vent complet, avec absoute. La messe d'obit est fondée
à part.
Les processions fondées sont fixées, d'après un état
du 30 juin 1606, aux fêtes suivantes : Circoncision,
Epiphanie, Purification, Rameaux, Pâques, Ascension,
Pentecôte, Trinité (3), Corps-Dieu, Saint-Jean-Baptiste,
Saint-Pierre et Saint-Paul, Assomption, Dédicace,
Nativité de Notre-Dame, Saint-Bertrand, Toussaint,
Saint-Bénigne, Saint-Martin, Conception ^e Notre-
Dame (4), Noël (une à l'aurore et l'autre au jour),
(1) Le gage est^de 10^ de rente, assis sar des maisons et terres
ajoutées à la dotation de Tarchidiacre, en Saint-Saturnin.
(2) Le premier jeudi de mai, juin, juillet et août, on doit parsemer
de fleurs les chapelles du Saint-Sacrement, de Notre-Dame, de Saint-
Pierre et du Crucifix. Le gage est de 300 ^ de rente, dont 18 pour le
luminaire, 156 pour le chapitre et 126 pour le bas*chœur.
(3) Fondée par le chanoine Geoffroy Foubert en 1555; gage, 30 ^ de
rente.
(4) Autour des cloîtres, fondée par le chanoine Jean Chauvet, le 24
avril 1591, selon le vœu du chanoine Baud, son oncle.
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— 114 —
Saint-Etienne. Celles tombant les jours de procession
de règle, comme celle du premier dimanche de chaque
mois, se font à part; il y a alors deux processions le même
jour. On fait encore, dans les temps de pestilence, la
procession de Saint-Roch (1), notamment de 1584 à
février 1626 et de 1631 à 1651, les mercredi et ven-
dredi de chaque semaine.
Les saints fondés sont, outre celui du théologal
Moricet :
P Ceux des veilles des fêtes de Notre-Dame, fondés (2)
par Févêque Antoine d'Estaing. Les revenus lui servant
de gage sont pris sur la paroisse de Saint- Angeau ;
2^ Celui de la veille de la Présentation, fondé par le
choriste Pierre Biron ;
3** Un salut, le jour de Pâques, outre celui de règle,
fondé par le doyen François de Rochechouart (3).
Le total des rentes servant de gage aux saints
fondés s'élève en 1788 à 218*^ (4), dont la cinquième
partie revient au bas-chœur.
Les compiles de carême, fondées à une époque que
l'on ne peut déterminer, produisent, cette même année,
105^. Le haut-chœur seul en bénéficie.
Artice il — Dignités.
Le chapitre d'Angoulême a compté neuf dignités,
savoir : le Doyenné, TArchidiaconé, la Chantrerie, la
(1) La fête de saint Roch commence & être célébrée à Angoalème
en août 1588.
(2) Excepté celui de la veille de la Présentation.
(3) Les prières et le salut des quarante heures ont été décidés dans
la cathédrale d*Angoulême le 5 novembre 1621. Ils ont lieu au mois
de liécembre.
(4) Sans y comprendre le motet fondé au salut du deuxième dimanche
de chaque mois, le 20 juin 1684, par un Jean Eschassereau, natif
d*ADgoulôme ei chanoine d* Amiens, moyennant une rente de 2b^,
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— 115 —
Maître-Écolie, la Trésorerie, laClavigerie, la Prévôté, la
Pénitencerie, la Sacristanie, les cinq dernières ont dis-
paru au XIII* siècle. La Trésorerie a été rétablie en 1610,
et depuis lors il y a eu constamment cinq dignités (1).
Chaque dignitaire est curé primitif, seigneur spirituel
et temporel des paroisses formant son personnat.
DOYENNÉ, DECANATU8, AUAS VECANIA.
Le doyenné paraît avoir existé autrefois à Angoulême,
comme dans tous les chapitres. Il est mentionné dans
de très vieilles chartes et l'on voit des doyens au X«
siècle. Il a dû être supprimé en ce même siècle et Far-
chidiacre est resté première dignité.
Le doyenné est rétabli en vertu d'une bulle de date
inconnue, mise à exécution en novembre 1213 par
Guillaume II, archevêque de Bordeaux, assisté de l'é-
vêque d'Angoulême, Guillaume Testaud, P., doyen,
et G., chantre de Saintes. Le premier doyen créé alors
est Amanève de Grésignaç, Amanevtis de Orisinhaco.
L'acte d'institution contient les dispositions suivadtes :
Le doyen sera élu dans la suite par le chapitre et con-
larmé par l'évêque. Son personnat comprend les églises
et paroisses de Moulidars et de Fléac (2). Il aura, en
outre, deux prébendes et demie. Sa juridiction s'éten-
dra, sans préjudice de celle de l'évêque, sur la ville et les
faubourgs d'Angoulême, sur les hommes du chapitre et
dans les terres de son personnat. Mais l'évêque pourra
y connaître de toutes les causes, même en sa présence.
Il est chanoine, premier dignitaire du chapitre et
occupe au chœur la première place à droite (3). C'est
(1) U faat se rappeler qae la théologale n'est qu'un office.
(2) 11 ne jouira de Fléac qu'après le décès du titulaire alors en
exercice. Bn attendant, il touche 10^ sur la mense du chapitre.
(3) U ne prendra cette place qu'après le décès de Qardrat, archi-
diacre en exercice.
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— 116 —
le chantre qui Tinstalle au nom du chapitre, avec l'évê-
que qui impose Thabit de chœur.
Le doyen nomme aux deux paroisses de son person-
nat et en est le curé primitif. Il nomme encore à Saint-
Antonin, Saint-Augustin, Saint-Paul et Saint-Vincent
de la ville d'Angoulême. Patron unique de Saint-Mar-
tin, il y nomme alternativement avec l'archidiacre
depuis que Saint-Pierre-sous-les-Murs (Saint-Éloy)
lui est uni. En outre, il confère le prieuré de Saint-
Augustin, ainsi que les chapellenies de Saint-Thibauld
dans la cathédrale et Notre-Dame-de-Pitié en Saint-
Paul. Il fait la prédication de la messe des Rameaux à
la cathédrale. Il est tenu à hommage envers l'évêque.
Les maisons décanales ont été disposées, lors du
rétablissement de la dignité, dans la partie nord de
l'ancien logis canonial. Reconstruites en 1530 par Jac-
ques de Saint-Gelais (1), doyen d'Angoulême et évêque
d'Uzès, elles comprennent deux corps de bâtiments,
dont l'un borde la rue montant de Saint-Pierre, où
il a une porte d'entrée, au carrefour de Navarre, et l'au-
tre va de l'ouest à l'est et atteint par une cour (2)
la place régnant devant l'église du Petit-Saint-Cybard.
Il conserve son portail sur cette place; in plateâ..
propè portam audientiœ decani.
Les revenus du doyenné sont, en 1627 : personnat : à
Moulidars, 1,500^, à Fléac, 750^; canonicat, 800^;
total : 3,050 ^. Il a droit, en outre, au percipiet et
au département. Le 4 novembre 1791, ses revenus sont
déclarés d'un total de 12,372^, charges comprises.
Celles-ci consistent dans les décimes, qui sont en 1515
de 25 écus, et en 1789 de 580 '^, et les dons gratuits.
(1) Frère d'Octavien, évêque d'Angoulême.
(2) Et jardin touchant à Tancien réfectoire du chapitre et & un pas-
sage qui conduit au cloître et de là ù la cathédrale.
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— 117 —
ÉTAT DES DOYENS.
1. œNSTANTIN, CONSTANTINUS, paraît vers
903, dans une charte de Saint-Cybard.
2. ISAMBARD, ISAMBARDUS, dans une charte de
février de la quinzième année du règne de Charles le
Simple, soit en 908.
3. ÉROIGE, EROIGIVS, vers 950.
4. AMÉNÈVE, alias AMANÈVE de GRISINHAC,
AMËNEVUS, alias AMANEVUS le GRISI-
NHACO^ nommé en novembre 1213, paraît encore
en 1215, dans un conflit entre le chapitre et l'abbé
de Saint-Amant-de-Boixe. Il est fait évêque de Tarbes,
puis archevêque d'Auch en 1226.
5. GUILLAUME I ARNAULD, GUILLELMUS
ARN ALDUS, paraît le 15 avril 1216, dans une dis-
pense accordée à Tabbé de La Couronne d'assister aux
synodes diocésains. Le 25 mars 1223, il scelle une dona-
tion à l'abbaye de Saint-Cybard par P. de L'Houme
(de Ulmo), en Champmillon. Il figure encore en 1230
dans un arbitrage entre le prieur de Saint-Palais-du-
Ned et l'abbaye de La Couronne et dans un acense-
ment des moulins de Lion (1).
6. PIERRE I (2) notifie en 1231 (avant le 25 mars)
le don fait à l'abbaye de La Couronne par Adémare
de Saint- André, enLaPalud. Il paraît les 18 août 1238,
28 octobre 1241 et 24 décembre 1245, dans trois chartes
relatives à Saint-Cybard. L'archidiacre lui remet quel-
(1) Près d^Angouléme.
(2) Probablement Pierre Rossignol, cité par la GaL Christ, en
1216.
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— 118 —
ques-uns de ses droits comme celui de visite de cette
abbaye, avec mandat de Tévêque.
7. GUILLAUME II BRUNATIER, WUILLELMUS
BRUNATERII, priùs chantre, paraît en 1249, 17
novembre 1250 et septembre 1253, dans des chartes de
Saint-Cybard, Selon la Gallia Christiana, il aurait
fondé une chapellenie de Sainte-Madelaine dans la
cathédrale (1).
8. PIERRE II RAYMOND, probablement ancien curé
de Salles, près Villebois, paraît en 1255, 31 octobre
1256, 13 septembre 1259, février 1262, l*»' décembre
1270, dans des chartes de Saint-Cybard et de Bournet.
Il est sim. chapelain du Pape. Les 27 août 1272 et
14 février 1273, il signe : locum tenens episcopi. Il
était évêque et avait occupé le siège d'Angoulême de
fin 1247 à 1252. Il le reprend régulièrement dès le 27
mars 1273.
9. AYMERIC GUILHOT, AYMERICUS GUIL-
HOTI, rend hommage à Tévêque Guillaume de Blaye,
le 12 novembre 1273. On le voit encore le 3 novembre
1274 dans un aveu à l'évêché, et le 17 août 1275 dans
une charte de Saint-Cybard.
10. GÉRALD ou GÉRAULD de JAVERLHAC,
GER ALDUS de JAVERLHACO, est confirmé par
révêque, dans la salle capitulaire, le 7 septembre
1275; vidime, le 2 septembre 1276, un aveu à l'évéque
Raoul I ; paraît dans diverses chartes des 2 novembre
1278, 14 avril 1284, 25 janvier 1289; scelle, le 3 février
1293, une charte d'Égidie de Saint-André relative à
Tabbaye de Saint-Cybard; paraît le 24 octobre sui-
vant et meurt peu après.
(1) Cette chapeUenie n'est plus connue à la fin du XV^ siècle.
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^ 119 -
11. HÉLIE DE MAUMONT, HELIAS de MALO-
MONTE, élu par Jean, cardinal prêtre du titre de
Sainte-Cécile, ancien légat, le 27 décembre 1293, en
présence du chapitre, rend hommage ce même jour à
révêque, mais n'est pas maintenu, le Pape ayant
nommé le suivant. Cependant il persiste à se dire doyen
et agit en cette qualité les 30 octobre 1295 et 20 sep-
tembre 1296.
12. HENRY MASCHOT, sœpiùs MASCHAUD, HEN-
RIO US MASCHAUDI, déjà chanoine, notifie, le
15 janvier 1294, sa nomination à l'évêque, qui est en
cours de visite à Mosnac, par son frère, Etienne Mas-
chaud, curé de Fromental (archiprêtré de Rançon,
Limoges), et lui rend hommage en personne le 17 dé-
cembre 1296. Il scelle, le 14 août 1298, l'acte de vente
de l'île Chauffer à l'abbaye de Saint-Cybard et meurt
peu après. I^ doyenné est dit vacant les 25 novembre
1298 et 29 janvier 1299.
13** JEAN DE LAYE, de LA YO, nommé en novem-
bre 1298, contesté par Hélie de Maumont, paraît enfin
doyen le 29 septembre 1300. Il figure les 21 avril 1302,
30 juin 1312 et 12 juin 1314 dans des aveux rendus à
l'évêque et meurt à la fin de cette dernière année.
14. ARNAULD LÉOTARD, ARNALDUS LEO-
TA RDI, déjà chanoine et ancien archiprêtré de Péri-
gnac, paraît dès le 21 janvier 1315. Il est attaché
à la chapelle du roi, clerictis.., régis Franciœ. Cette
fonction, sans doute, l'a déterminé à partager avec un
autre sa charge de doyen, car s'il paraît encore les 14
janvier, 29 mai 1319 et 14 août 13:f0, on voit le suivant
dès juillet 1318. Il a fait construire les châteaux de La
Léotardie, en Nonac, et de Belle-Joie, de Bello-Gaur-
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— 120 —
dio (1), sur Beaulieu d'Angoulême. Hélie Léotard,
archidiacre de Bourges, est son frère.
15. BERTRAND DE SAINT-GENIEZ, de S^^ GENE-
SIOj ainsi appelé du lieu de sa naissance, en Quercy,
paraît dès le 7 juillet 1318. L'évéque Ayquelin Texcom-
munieavec ses partisans, Pierre Doucet et Bernard Sel-
lier, et saisit son temporel, le 12 mai 1329, pour refus
d^hommage. Il se soumet les 6 juin et lOjuillet suivants.
On le voit encore les 21 décembre 1331 et 22 mai 1333.
Il est chapelain du pape Jean XXII, son compatriote,
qui, le 4 juillet 1334, le fait patriarche d'Aquilée,
où il meurt le 7 juin 1350, victime de son zèle pour les
droits de l'Église. II figure encore comme doyen dans
une charte du 12 juin 1337, relative à l'évêché. Cepen-
dant il paraît avoir résigné et être remplacé depuis long-
temps.
16. BERNARD, BERNARDUS (2), paraît les 24 juin
1335, 17 janvier 1336, 28 juin 1339, 11 décembre 1346
et février 1349, dans diverses chartes.
17. ARNAULD TIZON, ARNALDUS TIZ0NI8,
paraît en février 1351. Le 1*' juillet 1360, il émet avis
favorable à l'union des prieurés de Gourville et de
Nersac à la mense abbatiale de Saint-Cybard. On le
voit encore les 4 avril 1370, mars et 28 octobre 1371.
18. GALHARD, GALHARDUS, paraît le 4 juin
1376, dans un acte où il remplace l'évéque ; les 26
mars et 13 avril 1381, dans un accord entre l'abbé de
Saint-Cybard et Guillaume Mossals, gardien des Cor-
(1) Les Bénédictines de Saint-Ausone Tont acheté en 1573.
(2) n parait être ce Bernard SeUier, Sellarii, qui avait soutenu
Bertrand de Saint-Geuiez dans sa résistance à Tévéque Ayquelin,
en 1329.
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— 121 —
deliers d^Angouléme, et le 6 juin 1381, dans un aveu à
révêque. Il est fait évêque d^Angoulême en 1385.
19. A\]BERT COFF^, ÂUBERTUS COFFES,
parait le 9 mars 1391. Il âgure le 30 janvier 1392 dans
un aveu à Tabbé de La Couronne, et le 28 mai 1397 dans
un autre aveu de la terre d'Orfont (de Aureo^Fonte)
à révêque. On le voit encore les 7 octobre 1399 et 1^'
novembre 1400.
20. ARCHAMBAULD de VAU, alias df VAL,
ARCHAMBALDUS de VALLE, rend hommage à
révêque les 28 avril 1408 et 10 décembre 1409. Il paraît
encore, le 11 septembre 1417, dans le testament du
chanoine Manhan.
21. JEAN GERVAIS, JOHANN ES GERVASII,
lie. dr., paraît le 5 octobre 1425, accepte, le 23 octobre
1438, une restitution de dîmes à Moulidars, et se voit
encore le P' mai 1440.
22. RAYMOND, RAYMUNDUS,fdiTB.ii le 9 juillet
1442 (1).
23. BERTRAND, BERTRANDUS, se voit le 23 jan-
vier 1445 (2).
24. JEAN, JOHANNES, se voit le 5 juin 1451 (2).
25. GUILLAUME AYMERIC, GUILLELMUS
A YMERICI, paraît les 20 juUlet 1451 et 17 janvier
1458 (2).
26. THOMAS de CLION, de CLYONE (3), doct.
dr. et l.j, précédent archidiacre d'Angoulême, sim.
(1) Fonds du chapitre, registre des coUations provisoires.
(2) Fonds da cliapitre.
(3) Localité da diocèse de Saintes.
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— 122 —
archidiacre de Saintes, chauoiae de Saint-Pierre de
Poitiers et régent de l'Université de cette ville, reçoit
un aveu le 27 septembre 1461. On le voit encore en
octobre 1469 et le 26 février 1470. Il a fondé dans la
cathédrale d'Angoulême une chapellenie dite de Clion
et un obit fixé au 4 décembre.
27. ROBERT de POMPADOUR, de POMPADU^
RIO, lie. L, frère de Tévêque, paraît les 8 décembre
1478, 26 mars 1480, 20 mars 1481 et 26 février 1482.
Il était sim. abbé d'Aubeterre et de Terrasson et prieur
de Saint-Florent de La Rochefoucauld.
28. ANTOINE de POMPADOUR, frère du précédent,
paraît les 24 février 1486 et 2 janvier 1493. Fait évêque
de Condom, il garde son doyenné jusque peu avant sa
mort, en 1496.
29. JACQUES DE SAINT-GEL Aïs, de S™ GELASIO,
alias SANGBLASIO, cl. nivernen., bach. decr.
et notaire apostolique, né en 1454, est élu le 11 avril
1496. Nommé évêque d'Uzès dès 1483, il ne parvient
à ce siège qu'en 1503 et reste sim. doyen d'Angou-
lême. Il reçoit en cette qualité hommage de Fran-
çois de La Rochefoucauld, à raison des droits qu'il a
à Genac, et est poursuivi, le 24 avril 1522, pour l'hom-
mage qu'il doit à l'évêque d'Angoulême. En 1513 (1),
il est fait abbé de Saint-Maixent. Il résigne à son neveu
Jean cette abbaye en 1528 et son évêché en 1531. En
1533, il exécute le testamment du 18 juillet 1532 de
son frère Charles, mort chanoine d'Angoulême et archi-
(1) En cette même année, un Hilaire Rogier, bach. decr., chanoine
de Poitiers et abbé de Saint-Amand-d'Elne en Peule, obtient une
buUe du 27 mai qui se voit dans les Regesta de Léon X, lui attribuant
le doyenné d'Angoulême ; mais cette mesure n*a aucune suite.
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— 123 —
diacre de Luçon, et assure une rente de 200^ (1) à
la chapelle de Notre-Dame-du-Salut, dite désormais
d'Uzès, qu'ils ont fondée ensemble dans la cathédrale
et où fut inhumé leur frère, Tévêque Octavien. Il est
encore doyen en 1539, année de sa mort. Son testament
est du 22 février 1534. Il a fait reconstruire le logis
décanal.
30. FRANÇOIS DE SAINT-GELAIS, seigneur de BRIL-
LEBANT, aumônier du roi, neveu du précédent, est élu
aussitôt la mort de ce dernier et paraît sim. abbé de
Saint- Vincent-de-Bourg et curé de Saville (2), en avril
1544, 12 novembre 1546, 31 mai 1553, dans divers
hommages. Il est député à l'assemblée des notables
tenue à Paris en janvier 1557. Favorable aux calvi-
nistes et accusé de leur avoir facilité le pillage de la
cathédrale, il est, dit une chronique, condamné à mort
par François de Bourbon, duc de Montpensier. Ce qui
est vrai, c'est qu'il disparaît peu après les événements
de 1562. Mais on le revoit en 1569, et il est député par
le chapitre aux États généraux qui s'ouvrent à Paris
le 13 décembre de cette année, qui est celle de sa rési-
gnation définitive. Cependant, le 21 novembre 1570, il
nomme, sans- doute agissant au nom de son succes-
seur, un curé à Saint-Martin. Il meurt peu après.
Nota. — La Gallia Christiana insère ici un Martin
Caveau qui aurait été élu dès 1562, loco François
de Saint-Gelais. Mais son nom ne se trouve nulle part
dans nos archives locales et rien n'autorise à le pré-
senter comme doyen, même à titre de compétiteur.
31. URBAIN DE SAINT-GELAIS, seigneur de Lansac,
fils de Louis et neveu du précédent, paraît le 2 août
(1) Réduite en 1550 & 168 ^ 15 ^; amortie en 1578 par Alain de
Cernes, débiteur, et réduite de nouveau & 150^.
(2) Localité inconnue aujourd'hui.
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— 124 —
1566, probablement comme suppléant de François.
Il avait insinué sur ce bénéfice dès le 13 septembre
1555, en vertu d'un mandat apostolique obtenu de
Paul IV. Il figure dans la vérification des comptes du
chapitre de 1567, 1568. Il est suppléé par son prédé-
cesseur dans ceux de 1569 et 1570 (1). En mai 1571,
le chapitre saisit son temporel au profit de la fabrique,
pour absence prolongée sans exonie : il venait d'être
fait évêque de Comminges. Il résigne à la fin de 1571
au suivant qui lui a rendu des services dans son nou-
veau diocèse, et meurt en 1613 ou peu après.
32. PIERRE JAMYN, lie. dr. convenen,, paraît les
7 janvier, 20 mai et 8 octobre 1572. Il résigne en 1573
et meurt peu après.
33. GUILLAUME de PORTO, alias de POURTAULT,
convenen. ; installé par procureur le 17 février 1574, ne
paraît pas à Angoulême. Le chapitre retient partie de
ses revenus pour la fabrique. Il résigne au suivant.
34. FRANÇOIS de ROCHECHOUART, cl, pictavien.,
est installé le 5 septembre 1578. Étudiant encore en
1586 et sous-diacre à la Pentecôte 1587, il est fait sim,
abbé de Saint-Lô peu avant 1593. Il résigne à Jean
Mesneau, trésorier, et décède le 25 octobre 1613. Il est
enterré dans le chœur de la cathédrale, côté de l'épître.
Il a fondé un salut annuel le soir de Pâques et deux
anniversaires, et légué au chapitre un jardin près de
la croix du faubourg Saint-Pierre, un évier (aiguière)
d'argent et une belle tapisserie.
35. LOUIS DE NOGARET de LAVALETTE, troisième
fils du duc d'Épernon, né à Angoulême, 8 février 1593,
(1) Remarquer que les comptes ne soat vérifiés qu^après clôture de
r exercice.
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— 125 —
cLy étudiant à La Flèche, est élu par le chapitre le
26 octobre 1613 et installé par procureur le 21 novem-
bre suivant. Jean Mesneau, résignataire du précédent,
proteste, et muni enfin de sa nomination en cour de
Rome, s'installe le 21 mars 1614 (1). Mais ne comptant
pas avoir le dessus, il se décide à résigner, et Nogaifet
de La Valette, confirmé à son tour par le Pape, prend
de nouveau possession par procureur le 19 septembre
suivant. Déjà abbé de Micy, du Gard et de Notre-Dame
de Berdoue, il obtient encore les abbayes de Notre-
Dame de Gimont, de Saint-Victor de Marseille, de
Saint-Mélaine de Rennes, de la Grande-Selve, de Saint-
Vincent de Metz, de la Grasse et de Saint-Martin-des-
Champs (2). Il est dispensé de la résidence durant tout
son décanat. Nommé archevêque de Toulouse en 1614
et cardinal-diacre du titre de Saint- Adrien le 11 janvier
1621, il résigne en cette dernière année son doyenné
au suivant. N'ayant jamais reçu les ordres sacrés,
il se démet en 1628 de son archevêché en faveur de
Charles de Montchal, son ancieni précepteur, chanoine
d'Angoulême et abbé de Saint-Amant-de-Boixe, et
embrasse le métier des armes (3).
36. JEAN-MICHEL de SAINT-SIVIE, de S^ SI-
VIANOy sim. abbé de Saint-Savin en Lavedan, pourvu
d'une bulle du 27 juin 1620, est installé le 24 décem-
bre 1621, après avoir soutenu un procès que lui a
intenté, mais en vain, Jean Mesnçau. Il permute en
1624 avec ce dernier pour le prieuré de Montbron,
se retire dans son château de Saint-Sivie, à huit milles
de son abbaye et dans le même diocèse de Tarbes, et
y meurt en 1651.
(1) Le doyenné était encore revendiqué par Louis Bonnet, secré-
taire de Tévéque, et par un certain Valeix ?
(2) Cette dernière est inconnue.
(3) Ses revenus, en 1628, étaient d^environ 50,000 écus.
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— 126 —
37. JEAN MESNEAU, ME8NELLI, précédemment
trésorier du chapitre et prieur de Montbron, sim. abbé de
Blanzac et conseiller-clerc au présidial d'Angoulême(l).
est installé le 31 décembre 1624, l'année oti il avait
représenté le chapitre au concile de Bordeaux. Nommé
par le Pape dès le 29 octobre 1613, il avait cédé devant
Louis de La Valette, qu'on lui substituait, et avait
échoué dans la lutte contre Michel de Saint-Sivie. Pen-
dant son décanat, il remet en ordre les titres du cha-
pitre et de l'évêché (2) et reconstruit presque entière-
ment à ses frais le chœur et les voûtes de la cathédrale
ruinée en 1568, ce qui lui coûte plus de 10,000 écus (3).
Il résigne sous réserve de 1 ,800 ^ et meurt à quatre-vingt-
cinq ans, le 6 février 1660, avant l'installation de son rési-
gnataire. Il est inhumé le 8, dans le côté droit du chœur
de la cathédrale. Il a fondé, par son testament du 13
septembre 1652, un anniversaire au gage de 25 '^ de
rente. Il était fort riche. L'inventaire fait après son décès
lui attribue vingt-cinq titres de rente représentant un
capital dé 56,000 '^ et six obligations d'un revenu de
2,278*^, un mobilier important et plusieurs maisons
d'un beau produit, dont quatre dans la paroisse de La
Paîne. Généreux et instruit, mais un peu vaniteux,
il rappelle trop souvent le bien qu'il a fait, rédige lui-
même son épitaphe, fort louangeuse (4), et demande
(1) n n*y avait pas eu de conseiUer-clerc dans notre prësidial depuis
sa fondation, en 1551.
(2) Ses inventaires prouvent un long et opiniâtre travail ; mais ils
sont fautifs en plusieurs points, et il faut 8*en défier.
(3) Grosse somme pour le temps. L*écu valait alors 3^5^.
(4) La Toici :
Clamant hi lapides erecti, altaria, mûri,
Non opus tumulo, titulis, nec imagine muta :
Hse sunt Menelli preconia sancta decani.
Altis verticibus subjectos undique mures,
Surgentes aras, laquearia, lumina, tecta
Inspice, Menelli sunt hœc monumenta decani.
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— 127 —
qu'elle soit gravée sur une plaque de cuivre. Il s'est
attiré, surtout avant d'être doyen, quelques brocards
de la part de ses confrères (1), qu'il visait trop à éclip-
ser.
38. JEAN GUÉRIN de CASTAIN, diacre, lie. dr.,
déjà chanoine et prieur de Saint- Augustin, petit-neveu
et résignataire de Mesneau, est installé le 12 janvier
1660, avant notification de sa nomination par le Pape
et malgré les protestations de la majorité du chapitre,
qui a nommé doyen son trésorier, Germain de Mauléon.
Il produit enfin sa bulle et est installé de nouveau le
9 avril. Toujours contesté par son concurrent et mal
vu du chapitre, il résigne à son frère, Jean de Castain,
à qui il avait déjà cédé son prieuré de Saint- Augustin ;
mais craignant lin échec pour ce dernier (2), il résigne
enfin au suivant et meurt le 12 décembre, même
année.
39. RENÉ LE MUSNIER, sieur de LARTIGE et
DE TAGNÉ, cl. parisien., bach. th.^, est installé le
8 décembre 1660 par procureur. Il permute deux ans
après avec le suivant pour les prieurés de Notre-Dame
de Magnac-L'Étrange (archiprêtre de Chirouse, Li-
moges) et de Vervant (Angoulême) , et 200 écus
de pension.
40. PIERRE DU VERDIER, chanoine de Limoges, est
installé le 22 janvier 1663. Il meurt le 29 janvier 1665,
après résignation au suivant. Il est enterré dans le
chœur, près du siège de l'évêque. Il a fondé un an-
niversaire moyennant rente de 25 ^.
(1) Le vieux chanoine François VaUeteau, en 1611, frappé de ses airs
prétentieux, rappelait tour A. tour en français et en latin : rhomme
aux grands présages, bonum omen.
(2) Le chapitre, dont une partie était peu sympathique À Mesneau,
est entièrement antipathique a ses neveux.
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— 128 —
41. PIERRE DU VERDIER, cl. lemovicen., bach.
utrq,, neveu du précédent, est installé le 27 janvier
1665. Étudiant au séminaire de Saint-Sulpice, puis
en Sorbonne, il est exonié jusqu'à ce qu'il se retire en
1669, après avoir résigné au suivant.
42. JOSEPH DU VERDIER, bach. dr. c, sous
diacre et chanoine de Limoges, frère du précédent,
est installé par procureur le 30 mars 1669. Exonié à
titre d'étudiant en 1670 et 1671 , il est fait prêtre
peu après. Il résigne au suivant, sous réserve de
1,200**, et se retire en 1726.
43. FRANÇOIS du VERDIER, sous-diacre de Limo-
ges, doct. utrq. y neveu du précédent, est installé le
11 décembre 1726. Prêtre deux ans après, il est fait
évêque et prend possession du siège d'Angoulême le
1" juin 1738, gardant le doyenné encore pendant cinq
ans, avec autorisation du Pape et du Roi. Il le résigne
au suivant en 1743.
44. PIERRE-JOSEPH BAREAU de GIRAC, dit l'abbé
de Lâge, ancien chanoine d'Angoulême, bach. th. et
lie. dr. can., sim. prieur de Nercillac et de Mont-
moreau, résidant à Paris, au séminaire de Saint-Nico-
las-du-Chardonnet, est installé le 17 mai 1743 par
procureur. Le trésorier, Jacques Martin de Bourgon,
proteste contre cette élection, qui n'a été faite;qu'à une
voix de majorité, mais en vain. Pierre-Joseph Bareau
résigne au suivant en 1756, sous réserve de 1,500^^,
et, admis à la vétérance, est nommé doyen honoraire.
Il meurt le 14 mars 1770 et est inhumé daus le caveau
du chapitre.
45. FRANÇOIS BAREAU de GIRAC, neveu du précé-
dent, bach. Sorb., déjà chanoine et prieur de Ner-
cillac depuis 1754, est installé le 28 décembre 1756.
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Son oncle lui résigne le prieuré de Montmoreàu
en 1762. Sacréévêque deSaint-BrieucleSl août 1766,
il résigne le doyenné au suivant la même année. En
décembre 1769, il est transféré à Rennes (1).
46. JEAN-JACQUES-FRANÇOIS FLORIT de LA
TOUR DE CLAMOUSE, anicien., sim. archidiacre
d'Auch et vicaire général de Toulouse, est installé par
procureur le 24 octobre 1766. Il résigne simplement et
décède le 22 mars 1781 .
47. FRANÇOIS-MARC-RENÉ de LA LAURENCIE-
CHARRAS, doct. th., précédemment chanoine théolo-
gal, sim. vicaire général d'Angoulême et de Beauvais,
est installé le 25 mars 1781 et décède le 17 mars 1785.
48 HENRY de LA FAUX de CHABRIGNAC, lie.
tUrq., déjà chanoine et vicaire général, est nommé
par le chapitre et installé le 19 octobre 1785. Mais le
roi, usant de son droit de régale et acceptant comme
présentation la nomination faite par le chapitre, la
réitère, et Chabrignac est installé de nouveau le
25 juin 1786. Il est en fonctions jusqu'à la dissolution
du chapitre. Il reste caché à Angoulême pendant une
grande partie de la Révolution et n'en sort que lors-
qu'un ordre du 17 brumaire an IV (7 novembre 1795)
a prescrit son arrestation avec celle de plusieurs au-
tres ecclésiastiques.
ARCfflDIACONÉ, ARCHIDIACONATUS, ARCHIDIACONIA,
L'archidiaconé a été jusqu'en 1213 la première
dignité du chapitre. En novembre de cette année, il
passe au deuxième rang et vient après le doyenné
(1) Démissionnaire en 1801, il devient chanoine de Saint-Denis a la
création de ce chapitre, en 1806, et meart à Paris le 29 novembre 1820,
à quatre-vingt-huit ans.
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nouvellement rétabli. L'archidiacre, œil et main de
Vévêquej fut, à Torigine, son délégué auprès du cha-
pitre plutôt qu'un membre de ce corps vivant alors
dans la maison et sous la direction du Révérendissime
Père. Il ne compta vraiment parmi les chanoines que
lorsque ceux-ci se retirèrent des maisons épiscopales
en 1113, pour s'installer dans le logis canonial.
En descendant de la première à la deuxième dignité,
l'archidiacre n'a point cessé d'être chanoine. Il a, à ce
titre, une demi-prébende jointe à son personnat. Le
doyen est entré dans divers droits exercés jusque-là
par l'archidiacre ; mais ce dernier n'y a rien perdu,
puisqu'il continue à appartenir à l'administration dio-
césaine en même temps qu'à l'assemblée capitulaire.
Il est nommé par l'évêque, dont il est l'auxiliaire et qui
l'installe, assisté d'un délégué du chapitre.
A l'avènement de Richard à l'archidiaconé, vers 1121,
l'évêque Girard II lui donna, d'accord avec le chapitre,
les églises de Nanteuillet, de Magnac-sur-Touvre, de
Saint-Jean-Baptiste d'Angoulême, 10 sols sur Saint-
Martial, moitié des revenus de Marsaguet et du mas de
Lunesse. Après la mort du titulaire, neveu de l'évêque,
ces revenus devaient appartenir moitié au prélat, moi-
tié à l'archidiacre.
Depuis 1213, l'archidiacre est curé primitif, seigneur
spirituel et temporel de Saint-Saturnin, Voulgézac,
RouUet, Aunac et Saint-Pierre-sous-les-murs (Saint-
Éloy), qui forment son personnat. Il présente à ces
églises. Depuis l'annexion de Saint-Éloy à Saint-Mar-
tin, il nomme à cette dernière paroisse alternativement
avec le doyen.
Le logis de l'archidiacre est dans la paroisse Saint-
Éloy. Il borde la place Saint-Pierre au sud, et ses dé-
pendances s'étendent vers l'église Saint-Jean, le long
des murailles de la ville. Il fut complètement rasé et
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— 131 —
réduit à rétat de plate-forme en 1568 ; sa reconstruc-
tion ne fut entreprise qu'après 1574.
En 1625, ce personnat retire 1,000*^ de Saint-Satur-
nin, 700*^ de Voulgézac et 300 '^ de Roullet; sa demi-
prébende ne vaut alors que 150^. En 1409, l'archidiacre
a abandonné les revenus d'Aunac au vicaire perpétuel
de cette paroisse pour sa portion congrue. Saint-Éloy
ne lui offre pas d'avantages sensibles. 11 a droit au dé-
partement et di\x percipiet au prorata de son service. Le
30 octobre 1790, tous ses revenus sont déclarés d'une
valeur de 8,336 ^^ charges comprises. Celles-ci consis-
tent dans la portion congrue de trois vicaires perpé-
tuels, l'entretien des logis et des églises du personnat
et les décimes, s'élevant à 80** en 1515, 17 écus deux
tiers en 1595 et 400^ en 1789, non compris les dons
gratuits. .
ÉTAT DES ARCHIDIACRES.
1. SAINT-CÉSAIRE, S ANC TUS C^SARIUS,
vivait du temps de saint Ausone. Il fut inhumé près
de lui. Sa fête se célèbre le 13 février.
2. FRONTON, FRONTO, paraît sous l'évêque Ap-
tone II, qui siège de 542 à 567, et sous son successeur
Mérère. Il fut fait évêque d'Angoulême après ce der-
nier, à la mort duquel il est accusé d'avoir concouru.
3. ÉROIGE, EROIGIUS, cité par la Petite Chro-
niquey paraît en 923 et meurt le 7 janvier 929 II est
peut-être le chantre de ce nom que l'on voit de 903 à
923.
4. FROTIER, FROTERIUS, paraît sous l'évêque
Foucauld, entre 940 et 952.
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— 132 —
5. HÉLIE, HE LIAS, meurt, selon la Petite Chro-
nique, le 9 avril 980.
6. ISEMBERG, ISIMBERGUS, parait en 988, dans
une donation par le comte Guillaume à Tabbaye de
Saint- Amant-de-Boixe .
7. PIERRE I ARNAULD, PETRUS ARNALDI,
paraît dès 1018 et dans les donations suivantes : à la
chapelle du Crucifix, 20 mai 1020 ; par Tévêque Rohon
à Tabbaye de Saint-Amant-de-Boixe, en 1030 ; de la
terre de Villognon à la même abbaye, en 1040. On le
voit encore en 1047.
8. GUILLAUME, dit d'AUBETERRE, WILLELMUS
DE ALBA-TERRAj sim. abbé de ce lieu, paraît vers
1060 dans trois chartes, dont une relative^à la terre
de Saint-Groux et une autre à la terre de Villaurioux,
de Villâ'kyxvïoiy et en 1075, dans la donation de Feuil-
lade à l'abbaye de Baigne.
9. ACH ARD DEBORD, A CSARDIa.hQ.8AICHARDI,
simul chanoine, paraît dans les actes suivants :
vers 1090, donation de l'église de Rivières à l'abbaye
de Saint-Florent-les-Saumur ; en 1108, restitution de
l'église d'Ains, près Matha (Saintes), à l'évêque d'Angou-
leme(l); en 1117, donation de l'église d'Ambérac à
l'abbaye de Saint-Amant-de-Boixe ; en 1120, dans un
règlement relatif à L'Isle-d'Espagnac. Il meurt cette
année.
10. RICHARD, ff/Cfi'AiîZ?/, précédemment chantre,
paraît dès 1121. En cette année, l'évêque dote l'ar-
chidiaconé. En 1124, Richard assiste à la donation de
(1) Qui y pobsède quelques droits eacore en 1790.
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— 133 —
réglise de Saint-Amant-de-Grave à Tabbaye de Savi-
gny (1).
11. CHALON, CHALONIS, précédemment tréso-
rier, a dû commencer peu après 1150. Il paraît en 1160
et encore dans les actes suivants : 1161, transaction
entre les abbayes de Saint-Amant-de-Boixe et Saint-
Jean-d'Angély ; 1162, donation des églises de La Maca-
rine et de Balzac à Saint-Amant-de-Boixe ; octobre 1 172,
donation de l'église de Champmillon à l'abbaye de
Saint-Cybard; 1183, confirmation du don de l'église
d'Échallat à l'abbaye de La Couronne.
12. ITIER, I TE RI US, paraît en 1192, dans une
transaction ménagée par l'évêque Jean de Saint- Val entre
le seigneur de Blanzac et l'abbesse de Saint-Ausone.
13. ARNAULD,iliîiVALZ)/, paraît en 1196, encore
en 1202 et 1206, dans un traité entre l'abbé de Saint-
Amanl-de-Boixe et le curé de Saint-André d'Angou-
léme.
14. GARDRAD, GARDRADI, paraît en 1212. C'est
de son temps que l'archidiacre passe du premier au
deuxième rang dans le chapitre. La mesure arrêtée
lors de sa nomination devint définitive eu novembre
1213. On le voit encore dans une donation par l'évêque
Guillaume Testaud, le 15 avril 1216, et en 1230, dans
un traité entre le prieur de Saint-Palais-du-Ned, dépen-
dant de Saint-Eutrope de Saintes, et celui du Breuil,
dépendant de La Couronne.
(1) La Gallia Christiana met à la suite de Richard un Amalvia et
un Guillaume II, sim. abbé d'Aubeterre. Mais cet Amalvin, qui assiste
a la donation de Téglise de Ladiville à Tévéque et au trésorier d*An-
gouléme en llfô, est archidiacre de Saintes. Quant à Guillaume, sim,
abbé d*Aubeterre, on ne voit que celui mentionné plus haut, de 1060
à 1075.
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— 134 —
15. ETIENNE JAVARS, fils de Javars de Saint-
Amant-de-Boixe, paraît en 1237 dans un traité entre
l'abbesse de Saint- Ausone et le seigneur de Tourriers.
Il résigne fin 1272 à son frère Thomas.
16. GEOFFROY de LA ROCHELLE, GODEFRI-
DUS DE RUPEL LA^ chanoine de Cahors et d'Angou-
lême, est nommé en 1273, par Barthélémy, évêque de
Cahors, agissant comme vicaire général de l'évêque
d'Angoulême, Pierre Raymond, mais il n'est pas main-
tenu, le suivant ayant reçu sa nomination de Rome(l).
17. THOMAS JAVARS, plus connu sous le nom de
Thomas de Saint-Amant, frère et résignataire d'Etienne,
paraît le 20 février 1274, dans un conflit avec l'évêque
Guillaume de Blaye, à Saint-Saturnin et à RouUet, et
dans un traité fait avec le même, le 20 janvier 1275,
concernant sa juridiction à Montbron, Montignac et
Châteauneuf. Son frère Etienne vit avec lui et on les
appelle les frères archidiacres. En 1279, eux et leur
neveu Etienne règlent un conflit qu'ils avaient avec
l'abbé de Saint-Amant-de-Boixe. Thomas meurt en
1287.
18. FOULQUES de LA ROCHE, FULCHONIS de
RUPE, déjà chanoine et archiprêtre de Pérignac, est
nommé le 1" novembre 1287. Il figure le 20 mars 1299
dans le testament de Hélie Arnauld, sieur du Repaire.
On le voit encore en 1304. Il se fait cordelier peu après
et devient évêque d'Angoulême en 1308.
19. PIERRE, PETRUS, paraît le 12 mai 1306, dans
un hommage des terres de Rocheraud, de Rtipe-
Ayraudiy et de RouUet.
<1) Cependant Geoffroy persiste à se qualiflerd'archidiacre/fic^T août
1279 ; mais il finit par céder.
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— 135 —
20. AYQUELIN de BLAYE, AYQUILINI, alias
AQUILINI DE BLA VIA, paraît dès le 30 mai 1309 (1).
Il est fait évêque d'Angoulême en février 1328.
21. GASTON DE LEVIS, GUASTONIS de LE VIS,
paraît dès le 1*' mars 1328, encore le 3 novembre
1332 (2).
22. ROBERT, ROBERTUS, paraît le 12 février 1334
et le 17 octobre 1335.
23. PIERRE DE BRANTHOME, PETRUS de
BRANTHOMIO, paraît le 22 avril 1339. Le 15 jan-
vier 1341, il constate le droit de visite dans l'abbaye
de Saint-Cybard, passé de l'archidiacre au doyen. Dès
cette dernière date, il est cardinal du titre de Saint-
Clément. On le voit encore les 28 juin 1370, 12 janvier
1382 et 28 juin 1386.
24. PIERRE DES ARBRES, PETRUS de ARBO-
RI BU S, lie. decr., est installé (3) le 11 janvier 1387.
Le 30 avril 1398, il est juge avec Hélie, abbé de Saint-
Cybard, d'un conflit entre le sacriste de cette abbaye et
le curé de Saint-Yrieix, touchant les oblations. On le
voit encore le 9 janvier 1401 .
25. ARNAULD de LA ROCHE, ARN ALDUS de
RUPE, priùs maître-école, sim, prieur de Ventouse,
est nommé en février 1401. Il assiste le 9 du même à
l'élection de Boniface Vassale comme abbé de Saint-
Cybard. On le voit encore le 20 juillet 1405, en mars
1435 et le 17 juillet 1436.
(1) n semble résulter de quelques pièces que Ayquelin aurait succédé
immédiatement a Foulques de La Roche. Mais Texistence de Pierre
comme archidiacre en 1306 est absolument certaine.
(2) 11 a exercé avant l'élection d* Ayquelin à Tépiscopat et dès le
28 septembre 1327, mais, sans doute, comme suppléant de ce dernier.
(3) Par la tradition du bréviaire.
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— 136 —
26. THOMAS du CLION, doct. utrq, et régent de
rUniversité de Poitiers, paraît le 23 juillet 1451, encore
le 2 janvier 1461, et est fait doyen cette même année.
27. JEAN DE MONTBRUN, de MONTE^BRUNO,
neveu de l'évêque Robert de Montbrun, rend hommage
à ce dernier le 31 juillet 1461, peu après son installa-
tion. Il résigne au suivant en 1469 et, par son testament
de 1470, il fonde un anniversaire fixé au \^^ mai de
chaque année avec vigile, moyennant la dîme des
avoines deTouzac qu'il a achetée à cette fin, moitié pour
le chapitre, moitié pour le bas-chœur.
28. GUILLAUME de MONTBRUN, frère du précé-
dent, paraît le 14 mai 1470. Il est sim. curé de
Champniers, prieur commendataire de Chavenac, puis
de Saint-Cybardeaux, et devient abbé de Saint-Cybard
en 1487. On le voit encore le 25 juillet 1492 et le
26 août 1493. Il meurt le 11 novembre 1500.
29. GEOFFROY de MONTBRUN, neveu et résigna-
taire du précédent, se voit contesté, mais finit par
triompher. Il paraît le 29 septembre 1514. L'évêque
requiert contre lui pour défaut d'hommage le 24 avril
1522. Il figure encore dans des actes du 29 mai 1528
et 1531.
30. LOUIS DU TILLET, déjà chanoine, paraît en
1534(1). Il fui quelque temps partisan passionné de
Calvin et de ses doctrines. Par actes des 21 décem-
bre 1555 et 16 avril 1556, il fonde une messe de l'au-
rore de Noël, moyennant un revenu de 10^. On le voit
encore en 1557 et 1582.
(1) L^archidiaconélui avait été disputé par... LaRenaudie. qui, piqué
de son échec, se jeta sans retour dans le protestantisme.
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— 137 —
31. JEAN CALUEAU, CALUELLI, chanoine et
aumônier de la reine, nommé le 3 mai 1566, devient
sim. abbé de La Couronne en 1572, est délégué aux
États de Blois en 1577 et meurt le 30 juin 1584.
32. JEAN DE LESMERYE (1), sieur du Breuil-au-
Vigier, chanoine et curé de Charmant, est installé
le 12 juillet 1584. En 1606, le siège épiscopal étant va-
cant, il résigne entre les mains du roi, au profit du
suivant, son neveu. Admis à la vétérance et archidiacre
honoraire, il meurt peu après. Il a été vicaire général.
33. JEAN DE LESMERYE, sieur de La Tour, lie. l.
et bach, dr., né en 1581, est installé le 21 décembre
1608(2). Il meurt en 1651.
34. CLAUDE GIRARD (3), déjà chanoine, sim. vicaire
général et officiai, installé le 3 septembre 1651, meurt
le 15 mars 1663. Il a édité les derniers ouvrages de
Jean-Louis Guez de Balzac, dont il était l'ami.
35. ANDRÉ DE NESMOND, sieur des Courades,
chanoine, sim. curé de Magnac et Ruelle, est installé
le 6 avril 1663 (4). Il meurt le 9 août 1700 et est en-r
(1) Cette famiUe est d*Échoisy.
(2) Le roi Tavait nommé le 3 janvier 1606 ; mais le chapitre ne per-
mit son installation qu*après nomination par le nouvel évéque.
(3) Né & Ângouldme, en 1599, de Pierre, bourgeois, et de Valentine
Laborie; il avait deux frères qui furent, comme lui, des lettrés : Guil-
laume, qui a écrit la vie du duc d'Épernon, traduit le Guide des pe''
cheurs et publié d*autres ouvrages, et Michel, abbé de Verteuil.
Guillaume fut pore de Geoffroy, que Ton avait fait chanoine en 1663,
et d*autre Claude.
(4) L*archidiaconé lui est disputé par Claude Girard, cl, burdiga-
len., neveu du précédent, qui se dit pourvu en cour de Rome par ré-
signation de son oncle. Une transaction intervient le 2 septembre
1663, qui attribue au prétendant les fruiu de la chanoinie de Nesmond,
du !<' juillet à novembre, et fait passer ensuite la prébende canoniale
à Geoffroy Girard, autre neveu de Tarchidiacre.
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— 138 —
terré dans la chapelle des Tiercelettes, dont il était le
fondateur.
36. FRANÇOIS OSMOND, leœovien., priùs tréso-
rier, bach. lUrq., est installé le 30 août 1700 (1). Sim.
titulaire de la chapellenie dé Notre-Dame de Passy,
fondée dans l'église de Saint-Gervais-et-Protais, à
Paris, il la cède, en 1726, au chanoine François du
Reclus du Breuil. Il meurt en avril 1729.
37. MARC GOURDIN de LA FUYE, chanoine, dia-
cre, bach, th.j, est installé le 13 avril 1729. Il résigne
au suivant en 1756, sous réserve d'un tiers des reve-
nus et d'un logement dans Tarchidiaconé. Admis à la
vétérance et archidiacre honoraire, il décède le 27 avril
1762, à quatre-vingt-douze ans, et est inhumé dans le
caveau du chapitre.
38. JEAN-FRANÇOIS COIFFET, arelaten., vicaire
général d'Angoulême, bach. th. et lie. utrq., est ins-
tallé le 19 février 1757. Dès décembre 1755, l'évêque
l'avait honoré de lettres de commensalité et d'une pen-
sion de 800^ sur sa mense. Il est dispensé de l'assis-
tance au chœur. Le chapitre le délègue à l'assemblée
du clergé convoquée à Bordeaux pour le 5 février 1760.
Il résigne au suivant en 1781, sous réserve d'un tiers
des revenus, et meurt en 1782.
39. ATHANASE PARIS, arelaten.Jie. dr. can., pré-
cédemment curé d'Aunac, est installé le 23 octobre 1781 .
Il est encore en fonctions lors de la dissolution du cha-
pitre. Le 26 mai 1791, il déclare vouloir se retirera
Arles, son lieu d'origine. Cependant il ne quitte défi-
nitivement Angoulême qu'à la fin de 1795, à la suite
(1) L*évâque, en le nommant, Tayant qualifié major archidiaconus,
le chapitre proteste et obtient la suppression du mot major.
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— 139 —
d'un ordre du 7 novembre de cette année le menaçant
d'arrestation pour cause de refus de serment.
CHANTRBRIE, CANTORIA, CANTATORIA.
La chantrerie, oflBice du chantre, est la troisième
dignité et une des plus anciennes de la cathédrale
d'Angoulême, Le chantre, appelé ailleurs primicier,
primiceriiiSj précenteur ou préchantre, precenctor,
grand-chantre, choraule, choraula, est le maître et
directeur du chant et des offices de l'église. Il porte
la chape et le bourdon. C'est lui qui installe les mem-
bres du bas-chœur et leur rappelle leurs devoirs dans
les chapitres généraux semestriels. Il est nommé et
installé par l'évêque seul ou son délégué, au moins
depuis la reconstitution du doyenné, en 1213, mais en
présence du chapitre. Il peut n'être pas chanoine ;
mais s'il l'est, il partage, à ce titre, le sort de ses con-
frères. Il occupe la troisième place au chœur et dans
les processions.
Son personnat comprend les églises de La Paîne et
de Péreuil. Il en est curé primitif, seigneur spirituel et
temporel et y nomme. Son logis, appelé la chantrerie,
est dans la paroisse de La Paîne, entre cette église et
celle de Saint-Jean (1). Ses dépendances s'étendant à
l'ouest furent écrasées en 1569 par la chute du grand
clocher de la cathédrale, et son jardin faisant suite
servit à agrandir la place publique.
En 1627, le personnat'du chantre vaut 1,300'' à Pé-
reuil. La Paîne ne lui offre que peu de ressources. Il
a, en outre, quelques dîmes, prés, terres et vignes à
Rochine, valant à cette date 50 '^ et, en 1789, 175**, plus
quelques revenus insignifiants à Magnac-sur-Touvre,
(1) Aujourd'hui, entre le rempart, la rue Corneille et le sommet de
la rue d*Ârc.
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— 140 —
Ruelle (Chaumontet), Soyaux, Saint- Ausone et Saint-
Martin. De 1740 à 1784, le logis cantonal est affermé
par son titulaire, qui habite ailleurs, et produit de 200
àSOO'^-
Ses charges comprennent la portion congrue de ses
vicaires perpétuels et les décimes, qui, pour son person-
nat, sont de 24 # en 1515, de 5 écus et un tiers en 1595
et de 90^ en 1789. Ses revenus sont déclarés en 1791
pour une valeur totale de 5,385^, charges comprises.
ÉTAT DES CHANTRES CONNUS.
1. ÉROIGE, EROIGIUS, intitulé constamment cho-
raule, choraula, paraît en 903 dans une charte de
Saint-Cybard et en 923. Peut-être est-ce le même que
l'on voit archidiacre de cette dernière année à 929.
2. ARNAULD, ARNALDUS, paraît vers 1018-
3. RAOUL, RAMNULPHI, paraît vers 1030, dans
une donation par l'évêque Rohon à l'abbaye de Saint-
Amant et encore après 1043, sous l'évêque Guillaume II,
qui a vécu de 1043 à 1076.
4. GÉRAUD, GERAUDUS, qualifié préchantre,
figure dans une charte non datée, mais de l'épiscopat
de Guillaume II, soit de 1050 à 1075.
5. MAYNARD CRAMAULT,a/m5 CRAMALT, MA F-
N ARDUS CiîAA/ALT/, paraît à la fin de Guillaume II
et en 1076, Adémare étant élu, mais non sacré. En
1110, sous le roi Louis ^ fils de Philippe (Louis VI le
Gros), il assiste à un traité relatif aux moulins d'Es-
nord et du Chastelars. Il vit encore en 1113 (l).
(1) Selon M. le chanoine Maratu, dans son Histoire de Girard II,
où il le nomme Maynard Gramail.
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— 141 —
6. PIERRE DE CONFOLENS...., paraît en 1116, dans
un règlement entre les abbayes de Cluny et d'Uzerches,
conclu à Excideuil en Périgord, et en 1117, dans
la donation d'Ambérac à l'abbaye de Saiut-Amant-
de-Boixe. Il est sacré évêque de Saintes le 16 juin de
cette dernière année et, en 1118, il donne Saint-Médard
d'Auge au chapitre d'Angoulêrae.
7. RICHARD, RICHARDUS, neveu de Tévêque
Girard II, paraît en 1118, dans une donation au cha-
pitre de dîmes dans la paroisse de Charmant, et en
1120, dans un règlement relatif à des revenus en L'Isle-
d'Espagnac. Il est fait archidiacre en 1121.
8. HUGUES TIZON, HUGO TIZONIS, paraît en
1144, dans une donation par le comte Guillaume IV au
chapitre d'Angoulême de prés situés en Juillao-le-Coq,
et peu après encore, sous l'évêque Lambert, dans un
traité non daté, relatif à des revenus de sa chantrerie
à percevoir au delà de Saint-Cybard. Il est fait évêque
en 1149.
9. GEOFFROY, GAUFREDUS, paraît en 1150, ou
peu après, dans une donation faite par Guillaume Tail-
lefer à Saint-Amant-de-Boixe, et en 1166, dans un
règlement des oblations de Dignac.
10. G. -VIGIER, VIGERII, paraît en 1181, dans
une donation faite par son frère Albert au chapitre
de jardins situés à Touvre et dont le produit est affecté
à l'éclairage de la cathédrale.
11. AUDOUINBAUDRANDde TOURRIER, de TAU'
RBSIO, déjà chanoine, paraît vers 1200. Ayant rési-
gné depuis longtemps et étant retiré à Tourner, il
donne en 1249 des vignes situées à Vars à l'abbaye de
Saint-Amant-de-Boixe, à la condition d'être enterré
dans cette église.
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- 142 —
12. GUILLAUME BRUNATIER, alias BRUNAT,
BRUNATERII, assiste à l'acte de reconstitution du
doyenné en novembre 1213. En avril 1227, il achète
de Fabbesse de Saint-Ausone une vigne située à la
Coronelle (1). En 1249, il assiste à la donation d'Au-
douin Baudrand ci-dessus à l'abbaye de Saint- Amant et
devient doyen en cette même année.
13. AYMERIC DE MALMORT, A YMERICUS de
MALA^MORTE, priùs maîtrenécole, nommé à la fin
de 1272, rend hommage à l'évêque élu, le 25 novembre
1273. On le voit encore les 3 novembre 1274 et 29 sep-
tembre 1285. Le 17 avril 1312, il est dit décédé.
14. HÉUE DE MONTBRON, HE LIA S de MONTE-
BERULPHII, paraît le 22 septembre 1317. Par son
testament du 5 mars 1327, il fonde dans la chapelle de
Notre-Dame, derrière l'église du Petit-Saint-Cybard,
une chapellenie au gage de 10^ de rente, une solennité
de Saint-Eutrope, gage 6^, et un anniversaire, gage 2 ^.
15. GUILLAUME ANDRÉ, GUILLELMUS AN-
DREjE^ dit de Vieille-Mer, de Vetere-Mari^ paraît le
21 mai 1332, dans la vente d'une châtaigneraie sise à
Rougnac, et le 23 mai 1336.
16. GUILLAUME BARON..., rend hommage à l'évê-
que Hélie de Pons, le 2 octobre 1374.
17. JEAN OLIVEAU, OLIVELLI, sim. chanoine,
paraît le 21 juin 1431. En janvier 1436, il assiste à un
(1) Cette CoroneUe est sur les bords de la Charente, dans la paroisse
de Saint- Yrieix ou de Saint-Ausone, et ne doit pas être confondue
avec celle qui est devenue La Couronne en Saint-Jean-de-la-Pallud.
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- 143 —
acensement des moulins et des fours de Saint-Fort-sur-
le-Ned par le chapitre. Le 9 novembre 1452, étant
officiai de la curie commune et délégué par le Pape
pour trancher un conflit surgi entre l'abbé de Saint-
Cybard et Pierre Thibériade, abbé de Guitres et évêque
de Mende, il excommunie ce dernier, qui n'a pas com-
paru.
18. GUY DE MONTBRUN, OUYDO de MONTE^
BRUNO, frère des archidiacres Jean et Guillaume et
neveu de l'évêque Robert, paraît le 17 janvier 1459.
En 1465, il est sim. prieur de Bouteville et évêque de
Condom. On le voit encore le 5 janvier 1470. Il résigne
peu après et est pourvu dans la suite des abbayes de
Saint- Amant-de-Boixe et de Saint-Cybard.
19: CHARLES GONAFFDOUR, lie. dr., sim. cha-
noine, vicaire général et officiai du diocèse, paraît le
21 mars 1470. En 1476, il est délégué pour régler un
conflit entre les prieurs de Saint-Cybardeaux et de
Notre-Dame-des-Champs. On le voit encore le 24 juillet
1479. Il y a heu de croire qu'il avait été attaché à la
maison du comte Jean le Bon.
20. PIERRE CADU, sim. chanoine, paraît les 14
janvier 1507 et 21 janvier 1520. Nommé officiai le
\^^ septembre 1522, il résigne cette fonction dans la
même année et sa chantrerie peu après.
21. CHARLES de SAINT-GERMAIN, consiantien.,
lie. dar., sim. chanoine et vicaire général, paraît les
7 novembre 1523 et 14 janvier 1526, dans une charte
de Saint-Cybard.
22. JACQUES ESTIVALLE, senior, déjà chanoine,
sim, chapelain de Saint-Thibauld dans la cathédrale.
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— 144 —
puis curé de Montignac, paraît le 30 mai 1528, dans
une conclusion relative aux réparations de la cathé-
drale. Fait prisonnier des huguenots en 1568, il meurt,
après vingt-deux mois de détention, en août 1570.
23. GEOFFROY de PRAHEC, déjà chanoine, est
nommé en septembre 1570; mais, troublé dans sa
possession par le suivant, il résigne fin 1571.
24. JEAN DUPLEX, cl. santonen.^ bach. décr.^ pré-
sente, le 18 mai 1571, une provision de Rome; le vicaire
général refuse le visa, l'archevêque l'accorde. Duplex
prend possession le 13 juin suivant, mais n'est pas
maintenu.
25. JEAN GARRASSUS, déjà chanoine, est installé
le 5 juin 1572 (1). Il est officiai du diocèse en 1584. Il
résigne sa chanoinie à son neveu Etienne, en 1590, et
décède, étant encore en fonctions, en novembre 1591.
26. PIERRE MASSON, déjà chanoine, est installé
le l*"* décembre 1591. Il résigne le 10 et meurt le 12
mars 1606.
27. LÉONARD de LA FORESTIE, lemovicen., déjà
chanoine et abbé de Bon-Lieu (2), nommé par le roi
le 15 mars, est installé le 22 avril 1606. Ayant résigné
sa chanoinie le 12 décembre 1621, il obtient de Rome
droit de porter les habits canoniaux à raison de sa
qualité de chantre, qu'il garde, comme son abbaye,
(1) Jacques Guytard, cl. tonsuré et avocat au présidial d'Angouléme,
s'était fait pourvoir par le Pape et avait obtenu de Tarchevéque de
Bordeaux le visa que TOrdinaire lui refusait. Soupçonné quant à sa
doctrine, il est traduit devant Tévéque de Poitiers qui prononce en
sa faveur. Cependant il n*insiste pas et Oarrassus est maintenu dans
la chantrerie.
\2) U avait succédé dans cette abbaye à son oncle Sébastien de La
Forestie, décédé le 30 janvier 1597.
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— 145 —
jusqu'à sa mort, arrivée le 20 août 1625. Il avait alors
soixante-cinq ans.
28. LÉONARD de LA FORESTIE, sieur du LABOU-
RET, sous'diacre^ chanoine et curé de Péreuil, neveu
du précédent, installé en septembre 1625, résigne au
suivant en 1675.
29. JACQUES JAMEU, doct. th., chanoine, est ins-
tallé le 22 août 1675. En 1696, il propose sa chantrerie
au suivant; mais il ne la résigne définitivement qu'en
1709 et il reste chanoine jusqu'à sa mort, arrivée en
décembre 1711.
30. JEAN-BAPTISTE MAYOU, doct. Sorb., prieur
de Lichères et ancien chanoine (1), est installé le
7 septembre 1709 et de nouveau le 30 octobre même
année. Il résigne au suivant et décède en mars 1729.
31. FRANÇOIS DU RECLUS, sieur du BREUIL, cha-
noine, est installé le 17 mars 1729. Il résigne simple-
ment et décède en 1739. Il était sim. chapelain de
Notre-Dame de Passy (Paris).
32. PIERRE-ANGE-LOUIS MARTIN, cl. tons, pa-
risien, j gradué de l'Université de Paris, ayant réguliè-
rement insinué et étant investi en conséquence, prend
possession le 7 juillet 1739, malgré l'évêque, qui avait
nommé un Léonard Romanet de La Briderie et contre
le vœu du chapitre. Venu à bout des résistances qu'on
lui fait, il réitère son installation en personne le 13 avril
1740. Il résigne au suivant en 1746 sans avoir jamais
résidé.
33. JEAN-GABRIEL MARTIN du CHEMIN, cl. tons,
parisien. j parent du précédent, est installé par procu-
(1) 11 avait résigné sa chanoinie en 1696, dans Tespoir d'obtenir la
chantrerie que Jameu lui proposait et qu'il garda jusqu'en 1709.
11
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— 146 —
reiir le 30 novembre 1746. Venu à Angoulême en 1777,
il réitère en personne son installation et retourne aus-
sitôt à Paris, où il continue à résider, comme son pré-
décesseur. Il est encore titulaire lors de la dissolution
du chapitre en 1791 .
MAÎTRE-ÉCOLIE, MAGISTRO-SCHOLATUS, MAGISTROLATUS,
La maître-écolie a son origine dans Vécolatrerie
fondée dès les premiers siècles de l'Église pour l'ins-
truction de la jeunesse et la formation des clercs. Le
maître-école (1), magister scolarum, scolasticrus^ rarô
gramniaticus, a été remplacé dans la première partie
de son oflace par les maîtres d'écoles, précepteurs, pré-
bendiers préceptoriaux, principaux de collèges, dont il
reste longtemps comme l'inspecteur, et dans ht se-
conde, par le chanoine théologal. Cependant, à Angou-
lême, on le voit encore, jusqu'en 1626, faire des leçons
à messieurs du chapitre et aux membres du bas-chœur,
même prêtres. Il est chargé de l'ordre des cérémonies
particulièrement près de l'évêque et membre du jury
d'examen des clercs. C'est l'évêque qui le nomme et qui
l'installe en personne ou par délégué. Il peut n'être pas
chanoine; mais s'il l'est, il partage le sort de ses con-
frères. Il occupe le quatrième rang au chœur et dans
les processions.
Son personnat est formé des églises de Magnac-et-
Rodas et de Plassac. Il en est curé primitif et y nomme.
Son logis (2), appelé la maître-écolie, est situé dans la
paroisse Saint-Éloy, devant l'angle nord-ouest de la
cathédrale, entre la rue Champfada (3), la place Saint-
Ci) On trouve quelquefois et plus réguUôrement maître-écoles,
(2) 11 a souffert moias que les autres logis canoniaux des ravages
d^es protestants.
(3) Aujourd'hui rue d*Épernon. Le jardin de la maltre-écolie aboutit
a celte rue et à la place Saint-Pierre.
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— 147 —
Pierre et la rue montant de cette place au carrefour de
Navarre. Ce personnat, en 1627, valait 700 '^ à Magnac
et 300^ à Plassac. De divers calculs il résulte que le
total de ses revenus en 1791 est évalué à 4,400*^, char-
ges comprises. Ces charges consistent dans la portion
congrue des deux vicaires perpétuels et dans les déci-
mes, qui sont de 10^* en 1515, 2 écus 13 sols en 1595,
100^ en 1789.
ÉTAT DES MAÎTRES-ÉCOLE CONNUS.
1. OTBERT, OTBERTUS,grammaticus, vers 1050.
2. ITIER, ITERIUS, entre 1101 et 1114.
3. GUARIN, GUARINI, vers 1116.
4. JULIEN, /t/Zr/AiV/, médecin et chanoine, scolas-
tiens, vers 1138 et 25 juillet 1150.
5. B..., en 1181.
6. R..., en 1221; encore en 1225, dans une charte
concernant le prieuré de Vendoire, et en 1226, dans
une autre relative à l'abbaye de Saint-Cybard.
7. F... est délégué en 1230 par l'abbé de Plaine-
Selve pour trancher un conflit à Bessé entre divers
seigneurs du pays et les Bénédictines de Saint-Au-
sone.
8. HÉLIE RENAULD, HELIAS REGINALDI,
paraît le 31 octobre 1256 et dans une charte de 1260
relative à l'abbaye de Saint-Cybard.
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— 148 —
9. AYMERIC DE MALMORT, AYMERJCUS de
MALA'MORTE, paraît en 1267 et devient chantre
fin 1272.
10. SEGUIN DE JUILLAC, SEGUINUS de JUL^
HA CO, rend hommage, le 25 novembre 1273, à Tévê-
que Guillaume, qui lui a conféré sa dignité. Leur ren-
contre a lieu à Moulède. On le voit encore en novembre
1276. Il meurt peu avant 1300.
11. PIERRE BOUDET, BOUDETI, est exécuteur
du testament de Guy de Lusignan, en 1304.
1 2. PIERRE DE PAVEUX, alias de PABEUR, assiste
le 5 avril 1312 à l'élection de Tabbesse de Saint-Ausone,
Alice de La Marche.
13. BERTRAND de ROSET rend hommage, en février
1334, à révêque Ayquelin.
14. ANDRÉ MANHAN (MAGNAN), MANHANI,
paraît le l^^ avril 1377.
15. ARNAULD de LA ROCHE, ARNALDUS de
RUPE, chanoine, sim. prieur de Ventouse, olim de
Saint-Amant-de-Nouhère, paraît les 27 février 1393 et
29 juillet 1396. Il est fait archidiacre en 1401.
16. ARNAULD de LA FEUILLÉE, ARNALDUS
DE FOLHATA, alias de FOLIATA, prend à rente,
moyennant 10 sols de cens, un hébergement des Béné-
dictines de Saint-Ausone, à Fouquebrune, les 6 juin et
18 octobre 1410.
17. GUILLAUME AYMERIC, AYMERICI, bach.
decr.j, paraît les 29 décembre 1440, 2 juillet 1456 et
17 janvier 1459.
18. GEORGES LE MACALOT, lie. dr,, paraît le
12 avril 1467. Il a été religieux augustin et confesseur
de Jean le Bon.
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— 149 —
19. PIERRE L'AUBIGEOIS, alias L'AULBIGEOYS,
ancien maître de chamtoe du comte Jean le Bon (1),
paraît les 25 juin 1470 et 30 décembre 1474.
20. PIERRE D'AUNOY, alias d'AUNOYS, alias
DAUNOYS, sim. chanoine, paraît les 24 février et 20
août 1486 et 12 février 1501.
21. PIERRE GUERRY, sim. chanoine, paraît le
12 février 1506.
22. PIERRE DES EAUX, de AQÎ7/5,paraît en 1512
et décède en 1513.
23. GUILLAUME de CROZE, de CROZO, cL ru-
iheneti., lie. dr., sim. chapelain de Notre-Dame de
La Dalbate (Toulouse), est nommé et installé en 1513.
Nommé par le Pape chanoine d'Angoulême et prieur
de Saint-Donin de Mas-Cavaillon, 0. B. (Valence), il
devient encore protonotaire apostolique, vicaire général
de Saintes et d'Angoulême. Par son testament du 9
juin 1532, il lègue à' douze églises dont il a été curé ou
prieur. La ville de Saint-Claude y est comprise pour
une rente de 40**.
24. JEAN DU TILLET, sim. chanoine, paraît en
février 1544. Fait évêque de Saint-Brieuc en 1553 (2),
puis de Meaux par permutation en vertu d'une bulle
du 5 août 1564, il fut un des prélats les plus érudits
de son temps. C'est lui qui ramena au devoir son frère,
l'archidiacre Louis du Tillet, séduit pendant quelque
temps par les théories de Calvin. On ne sait en quelle
année il a résigné la maître-écolie, mais il l'occupe en-
(1) Après la mort de Jean le Bon, arrivée le 14 avril 1467, presque
tous les clercs attachés à sa maison entrent dans le chapitre d*Angou-
lame.
(2) On y avait vu un Olivier Olivarius du Tillet, évéque, de juillet
1436 t décembre 1438.
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— 150 —
core en 1559. Il meurt, comme son frère Jean, greffier
du parlement de Paris, en décembre 1570.
25. MAÏHURIN BESNARD, sim. chanoine, paraît
le 22 mai 1570. Il résigne sa chanoinie en 1574 et reste
maître-école jusqu'à sa mort, arrivée avant 1578.
26. ANDRÉ THEVET, sim. chanoine et abbé de
Notre-Dame de Masdiou, cosmographe du roi et de la
reine, paraît le l»»* juillet 1578. Il résigne au suivant
en 1580.
27. TOUSSAINT MARTIN, cl., sim. chanoine, est
installé le 8 avril 1581 et fait sous-diacre (1) le 10 mars
1582. Il résigne sa chanoinie en 1610 et sa maître-
écolie au suivant, son neveu, par acte du 12 novembre
1613. Admis à la vétérance, on le voit encore en 1629,
vicaire général depuis 1610, et sim. officiai du chapi-
tre. Il est alors âgé de quatre-vingt-trois ans. Ami de
Gabriel de La Charlonie, il encourage sa publication
de la liste des évêques d'Angoulême.
28. THOMAS MARTIN, sieur de PUYFONTAINE,
lie. lUrq.j chanoine, est installé le 14 mars 1614. Il ré-
signe simplement en septembre 1642 et meurt peu
après, ayant fondé un anniversaire à gage de 30 *^ de
rente (2). Il avait été fait conseiller-clerc au présidial
d'Angoulême le 2 juillet 1627.
29. CHARLES RAOUL, chanoine, est installé le
14 octobre 1642. Il résigne sa maître-écolie au suivant,
son neveu, et sa chanoinie à Jean, son frère, et meurt
le 5 mai 1645. Il est enterré dans la chapelle de Notre-
Dame-du-Salut.
(1) Dans la chapeUe S^int-Clément, de Tévêché.
(2) Cette fondation est attaquée par les héritiers de Martin.
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— 151 —
30. ANTOINE RAOUL, sieur de LA FONTAINE,
chanoine, installé le 21 juin 1645, résigne simplement
le 29 novembre 1679 et meurt le lendemain.
31. FRANÇOIS DE MALAVERGNE, m. es arts,
prieur-curé de Vitrac, est installé le 2 décembre 1679
et résigne peu après au suivant.
32. CLAUDE LEFÈVRE, parisien., doct. Sorb. et
professeur en théologie au collège de Navarre, est ins-
tallé le 6 septembre 1681. Conduit à sa place au chœur,
il prétend à une place supérieure qui ne lui est pas ac-
cordée. Il résigne au suivant.
33. ANTOINE CARRIER, peirocoren., bach, dr.,
est installé le 16 octobre 1683. Comme ses deux pré-
décesseurs, il n'est pas chanoine. Il permute avec le
suivant (1).
34. JEAN BARBOT, sieur de TUDEBCEUF, cadur--
cen., cl. t., bach. th., est installé le 6 juillet 1686. Il
brigue une chanoinie et ne Tobtient pas. Bien plus, il
est longtemps interdit a divinis et envoyé en pénitence
dans des maisons religieuses (2) d'où il s'est évadé
chaque fois. Il résigne au suivant, sous réserve de 300 '^
de pension, en 1746, et se retire en 1747, ayant occupé
son bénéfice pendant soixante et un ans.
35. FRANÇOIS -MATHIEU BOURRÉE, chanoine,
n'obtient le visa à sa nomination en cour de Rome
(1) Od ne dit pas ce qu'il obtint de cette permutation.
(2) Alors, les évêques et les chapitres, au lieu d'enfermer dans leurs
prisons les ecclésiastiques répréhensibles, ce qui n'avait été qu'une
peine insignifiante et inefficace, les envoyaient dans des couvects, gé-
néralement chez les Cordeliers. Barbot fut placé dans deux couvents
de cet ordre en Auvergne. Pendant sa dernière absence, un certain
de La Garde manœuvra, mais sans succès, pour obtenir son béné-
ûct.
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— 152 —
qu'après longue hésitation de Tévêque, qui lui fait, ainsi
que le chapitre, de graves observations sur la tenue de
sa maison. Il est enfin installé le 22 août 1747. Il rési-
gne sa chanoinie en 1774 et sa maître-écolie au suivant
en 1775, sous réserve d'un tiers des revenus. Il décède
à la fin de 1777.
36. JEAN-PIERRE DEREIX, lie. utrq., prieur de
Saint-Surin, est installé le 12 août 1775. Il est fait
si7n. chanoine en 1788. Encore en fonctions lors de
la dissolution du chapitre, il est déporté, bien qu'il ait
offert le serment, et retenu pendant onze mois dans
l'île de Rhé. Il est rendu à la liberté, mais ne cesse
d'être en état de surveillance que le 2 octobre 1799.
TRÉSORERIE, THESAV RIS ARIA.
La trésorerie, cinquième dignité, est un des plus an-
ciens offices de la cathédrale d'Angoulême. Primitive-
ment, le trésorier avait l'administration de tout le tem-
porel de cette église ; il en était le procureur-économe.
Ses fonctions /urent supprimées vers le milieu du XIII*
siècle. Le chapitre ayant cessé de mener la vie com-
mune n'eut pas besoin d'un économe pour lui, et quant
au temporel de son église, il le confia à un bayle et à
des claviers pris dans son sein, auxquels il adjoignit
dans la suite un receveur chargé de ses recouvre-
ments.
Vers 1540, on songea à rétablir cet office; mais les
événements de 1562 et 1568 y firent obstacle. L'évêque
Antoine de La Rochefoucauld reprit le projet en 1610
et, par sentence du 11 décembre 1611, reconstitua la
trésorerie sur les bases suivantes : Le trésorier sera
nommé alternativement par l'évêque et par le chapitre.
Il sera prêtre ou susceptible de l'être prochainement.
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— 153 —
Il aura tous les avantages et toutes les obligations des
chanoines, paiera le triennmm et les 000^ au prorata
de ses revenus. Il participera à toutes les distributions,
même au percipiet, mais il ne pourra ni nommer aux
bénéfices vacants ni en joindre aucun autre à celui
affecté à sa dignité. Ses fonctions sont de veiller sur
les papiers et titres de l'évêché et du chapitre, d'assister
en chape Pévêque in pontificalibus, d'aller, à cette
occasion, prendre et ramener le prélat aux maisons
épisoopales et de faire partie du jury d'examen des
clercs. Il gère les affaires du chapitre avec le bayle et
les claviers, arrête avec eux le département et surveille
l'emploi des deniers du bas-chœur. Il a, comme person-
nat, la cure de Chazelles, qui appartenait au chapitre ;
il en est le curé primitif, à charge de servir la portion
congrue au vicaire perpétuel, mais sans pouvoir y nom-
mer ou présenter, ce droit étant réservé à l'évêque. Il
aura, en outre, une maison spécialement affectée à son
office et afitanchie de tout droit d'option ; mais il n'a
jamais pu être donné suite à cette dernière disposi-
tion.
Jean Mesneau, abbé de Blanzac et conseiller-clerc au
présidial d'Angoulême, chargé de négocier le rétablis-
sement de la trésorerie, en fut le premier titulaire. Le
chapitre, en cédant la cure de Chazelles, avait reçu de
l'évêque, comme compensation, celle d'Hiersac (1). Il
abandonne cette dernière au nouveau trésorier, sa vie
durant, à seule charge (2) de payer le vicaire perpé-
tuel. Mesneau entre en possession de Chazelles en 1612
et d'Hiersac en 1622, après décès des titulaires en
(1) L'évêque avait proposé Chadurie ou Aussac ; le chapitre préféra
Hiersac, où il avait déjà quelques possessions.
(2) Cependant le chapitre se réserva, quand Mesneau voulut en pren-
dre possession, un prélèvement de 150 ^ sur les revenus de cette
cure.
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— 154 —
exercice ; mais la trésorerie n'est définitivement recon-
nue qu'en 1645, par lettres patentes du P** février.
La cure de Chazelles, formant le personnat de la tré-
sorerie, vaut 800 '^ en 1627. En 1730, le domaine de La
Combe y est ajouté par Jacques Martin de Bourgon, qui
Ta acheté à cette fin. Le 4 novembre 1791, les revenus
du trésorier sont déclarés pour un total de 3,892 ^,
toutes charges comprises. Ses décimes s'élèvent en 1789
àl30^
ÉTAT DES TRÉSORIERS CONNUS.
1. RAOUL, RAMNUlfPHI, paraît en 1018 (1).
2. ARNAULD, ARNALDUS, vu en 1121, meurt en
1122.
3. GUILLAUME, WUILLELMUS, neveu de l'évê-
que Girard II, parait dès 1122 et vers 1124, dans la do-
nation par le chanoine Itier Archambauld au chapitre
de maisons qu'il possède à Angoulême.
4. CHALON, CHALO, paraît vers 1138; en 1144,
dans une donation de prés à Juillac, et en 1150, dans
une donation par le comte Guillaume à l'abbaye de
Saint- Amant-de-Boixe. Il est fait archidiacre peu
après.
5. JEAN, JOHANN ES, paraît peu après 1150; dans
la donation des églises de Balzac et de la Macarine à
l'abbaye de Saint- Amant-de-Boixe en 1162, et en 1166,
dans un règlement des oblations de Dignac.
6. JEAN, JOHANNES, frère junior de l'évêque
Pierre de Lomond et de l'abbé de Saint-Amant-de-
(1) Voir le chantre du même nom en 1030.
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— 155 —
Boixe, Gosselin, est nommé vers 1170. On le voit en
1172, dans la donation deChamprailion à l'abbaye de
Saint-Cybard, et en 1202, sous Tévêque Jean de Saint-
Val.
7. GUILLAUME ARNAULD, WUILLELMVS
ARNALDI, paraît en novembre 1213, dans le réta-
blissement du doyenné, en 1218 et en 1220.
8. HÉLIE, HELIAS, paraît en 1223, dans un com-
promis, arrêté par Tévêque Guillaume Testaud, entre
Hélie, prieur de Vindelle, et l'ôcuyer Gardras. On le
voit encore le 19 novembre 1225 et en 1226.
9. ARNAULD, ARNALDUS, paraît en 1249, dans
une donation à Tabbaye de Saint- Amaut-de-Boixe.
Nota. — La trésorerie, supprimée après Ârnauld, n^est définiti-
vement rétablie qu*au XVII* siècle.
10. JEAN MERCIER, chanoine, est qualifié tréso-
rier le 2 octobre 1546.
11. ANTOINE TIZON, 21 septembre 1550.
12. JEAN DEXMIERS, DECIMARII, est nommé
en octobre 1570, mais n'est pas maintenu, et le projet
de reconstitution de la trésorerie est ajourné.
13. JEAN MESNEAU, abbé de Blanzac et conseiller-
clerc au présidial d'Angoulême, obtient le rétablisse-
ment de la trésorerie et en est pourvu dès le 22 mai
1610. 11 résigne simplement en janvier 1625, aussitôt
son installation définitive comme doyen.
14. GERMAIN-EMMANUEL de MAULÉON, sieur
DE BELLE-PÉCHE, cl. miropicen., neveu de l'évêque
Antoine de La Rochefoucauld, $im, prieur de Saint-
Antoine de Folens (Mirepoix) et curé de Marillac, est
nommé en janvier 1625. A la mort de Jean Mesncau,
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— 156 —
en février 1660, le chapitre relit doyen; mais il est
évincé par Jean-Guérin Castain, nommé en cour de
Rome. Contrarié par cet échec, il résigne sa trésorerie
en 1662 et vit retiré à Angoulême, où on le retrouve
encore le 17 avril 1664.
15. ANTOINE DE POUTIGNAC, chanoine, est nommé
en 1662 et finit vers 1693.
16. FRANÇOIS OSMOND, leœovtefi., bach. utrq., se
voit dès le 6 mars 1694, sim, prieur de Bouteville. 11
résigne au suivant en 1701, ayant été fait archidiacre.
17. PHILIPPE CHAUSSE, s.-d., est installé le 26 no-
vembre 1701 et meurt en octobre 1715, après avoir
résigné à Jean Chausse, son'neveu, cl. t.j qui n'est pas
maintenu.
18. PHILIPPE NADEAU, chanoine, est nommé le
10 octobre 1715 par le chapitre. Jean Chausse ayant
produit peu après une nomination en cour de Rome,
Nadeau lui cède sa chanoinie et reste trésorier; mais
il meurt en mars 1716.
19. JACQUES MARTIN de BOURGON, chanoine,
bach. th.j, est installé le 7 avril 1716. Il acquiert le do-
maine de La Combe en Chazelles pour le joindre à la
trésorerie et décède le 24 septembre 1757. Il avait rési-
gné en avril 1755 à François Martin de Bourgon, son
neveu.
20. JEAN-JOSEPH de TRYON de MONTALEMBERT,
chanoine, est nommé le 16 avril 1755, mais évincé par
le suivant, qui présente sa nomination par le Pape.
21. FRANÇOIS MARTIN de BOURGON est installé
en 1756 et résigne un an après, devant les menaces du
suivant.
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— 167 —
22. LOUIS-ROBERT LAVIALLE, senior, cl. étu-
diant, nommé en vertu d'un brevet du roi en 1755,
avant même le décès de Jacques Martin de Bourgon,
évince les deux successeurs de celui-ci et, s'étant fait
agréer par l'évêque, prend possession définitive le
27 septembre 1757. Il est encore en exercice lors de la
suppression du chapitre en 1791. Il se réfugie en Espa-
gne.
On ne sait pas dans quel ordre venaient les quatre
dignités suivantes :
CLAVIGERIE, CLAVIGERIA.
C'était ToflOice du clavier, clamger, surveillant de
l'église et du logis canonial, dont il détenait les clés,
et massier ou maître des cérémonies. Dès le milieu
du XIII® siècle, cet office n'est plus qu'un emploi secon-
daire se rattachant à la surveillance seule de la cathé-
drale. Gonflé encore longtemps à un prêtre, il est re-
mis, à la fin du XVP siècle, à un des membres inférieurs
du bas-chœur, sous le titre de portier ou huissier de
chœur.
Les claviers connus sont :
Elaoul, RamnulfuSy en 908.
Frotier, Froterim, en 923, peut-être le même que l'on
voit archidiacre en 940.
Raoul, Ramnulfi, le 20 mai 1020.
Pierre de Poimea, sim. chanoine, en 1147.
PRÉVÔTÉ, PRJBPOSITURA.
L'office du prévôt ou intendant a été dans plusieurs
chapitres la première dignité. A Angoulême, les pré-
vôts avaient l'administration du matériel. On leur re-
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— 158 —
procha quelques abus, et Tun d'eux fut tué au XP siè-
cle par les tenanciers du chapitre. Ils avaient leur dota-
tion à Juillac-le-Coq. L'évêque Adémare la supprima
en 1096, mais la rétablit peu de temps après, d'accord
avec ses neveux, les comtes d'Angoulême, qui rendi-
rent au chapitre ce qu'ils lui avaient retiré dans un
moment d'irritation. Elle ne paraît pas cependant avoir
duré au delà du X1I« siècle, et il est certain qu'il n'y
avait plus de prévôt officiel en 1213.
Les prévôts connus sont :
Hélie, Helias, en 908.
Adabramène, Adabramenus, eu novembre 923.
Hélie, Helias, le 20 mai 1020.
PÉNITENCERIB, PŒNITENTIARIA.
Cette dignité, très ancienne dans le chapitre d'An-
goulême, en a disparu au Xlll* siècle. Son office ne se
trouve défini dans aucun monument. Il est permis de
croire que le pénitentier est le juge et peut-être aussi
le curé des exempts.
Les pénitentiers connus sont :
Arnauld Raymond, en 1182.
Hélie de Matha, de Mastacio^ en 1183 et 1189.
Hélie, Helias, en novembre 1213 et en 1226.
SACRISTANIE OU SACRISTIE, SACRTSTANlA,
ou OFFICE DU SACRISTE. SACRISTA.
Elle fut fondée peu avant 1018 par l'évêque Grimoard
de Mussidan, avec le concours de son frère, Islon,
évêque de Saintes. Il y affecta, en même temps qu'aux
autels de Saint-Pierre, Saint-Michel, Saint-Étienne et
Saint-Hilaire, le mas d'Entournac en Soyaux, avec un
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— 159 —
cens de 12 setters de froment, 9 muids de vin et 12 de-
niers, à charge de chanter un psaume chaque jour pour
lui durant sa vie, de faire mémoire de lui après sa
mort, de lui chanter une messe chaque année et de
nourrir un pauvre. Dès le début, la sacristanie consti-
tua une dignité tenue par un chanoine et conférée par
révêque et par le chapitre (1). Depuis le milieu du XIII«
siècle, ce n'est plus qu'un office secondaire confié soit
à un vicaire de chœur, soit même à un simple choriste,
sous le contrôle du bayle.
En 1572, le chapitre songea à la rétablir et proposa
d'y aflfecter deux gros à prendre à Saint-Médard
d'Auge, dont l'un formerait le personnat du sacriste et
l'autre servirait à pourvoir aux frais de la sacristie.
On obtint dans ce but la résignation du curé (2) de cette
paroisse. Mais devant divers obstacles, parmi lesquels
l'opposition persistante de l'évêque de Saintes, que l'on
pressentit encore inutilement en 1610, le projet fut
définitivement abandonné après avoir été étudié pen-
dant près de trente ans.
Sacristes connus :
Hubert, Hubertus, paraît dès les premières années de
l'évêque Guillaume II et décède en 1089, la treizième
année de l'épiscopat d'Adémare.
Arnauld Ponchat, Amaldus Ponchati, en 1118, dans
une donation de dîmes au chapitre, dans la paroisse
de Charmant; en 112^2, dans la donation laite par
(1) Ea 1089, le sacriste Hubert étant mort, l*évôque Adémare pré-
tend nommer seul le successeur. Le chapitre proteste. Le 12 du cin-
quième mois (septembre) de cette année, Tabbé de Saint- Aman t-de-
Boixe, entouré de clercs de Périgueux et de Saintes, décide que les
chanoines concourront à la nomination du gardien de leurs objets
sacrés.
(2) GuiUaume.Moreau.
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— 160 —
Itier Archambauld au chapitre de ses maisons d'An-
goulême, et en 1124.
Robert Ponchat, vers 1133.
Arnauld de Saint- André, de Sancto-Andrea, en 1138
et 24 mars 1142.
Arnauld Ponchat, neveu de celui de 1118, paraît en
1160 et 1166, dans le règlement des oblations de Di-
gnac. On le voit encore en 1168, 1175 et 1181.
Hélie Brun, Eelias Bruni, paraît dans Tacte de recons-
titution du doyenné en novembre 1213, en 1221, 1230
et en 1231 dans Tacensement des moulins de Lion.
THÉOLOGALE.
La théologale, dans le chapitre d'Angoulême, a été
créée vers 1500 (1). Elle constitue, non une dignité,
mais un office. Son titulaire, depuis 1587 seulement,
est chanoine de droit et prend rang à la suite, , selon
son ancienneté. Sa prébende et sa maison canoniale
sont sujettes à option. En 1573, on décide de conlBer
la théologale à un religieux, comme plus capable qu'un
séculier de convaincre les dissidents; on revient sur
cette mesure en 1648.
Le théologal a pour fonctions de faire des leçons
d'Écriture sainte trois fois par semaine (2) au chapitre
et au bas-chœur et des prédications aux fidèles. Ces
prédications se font, le matin, au premier dimanche de
chaque mois, et tous les dimanches de l'A vent et du
carême (3) ; à midi, aux fêtes de l'Ascension, de saint
Pierre, de la Dédicace et de saint Bénigne; aux autres
(1) Ce n'est qu'en janvier 1560 qu'une ordonnance royale prescrit
cette institution dans toutes les églises cathédrales et collégiales de
France.
(2) Elles sont Axées aux lundi, mercredi et samedi.
(3) Les stations de TÂvent et du carême sont confiées à un autre
prédicateur et les sermons s'en font dans l'après-midi*
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— 161 —
jours et heures où elles sont ordonnées par conclusions
capitulaires (l). Il ne peut aller prêcher au dehors
qu'avec l'autorisation du chapitre, auquel il appartient
de le nommer.
Ses revenus, comme ceux des autres chanoines,
consistent dans sa prébende canoniale, dans le dépar-
tement Qi le perctpiet. Par acte du 15 octobre 1653,
Jean-Louis Guez de Balzac a légué à la théologale une
rente de 100*^, à charge d'un sermon chaque année en
la fête de la Purification. Le 4 novembre 1791, ses
revenus sont déclarés pour une somme totale de
2,067 ^
ÉTAT DES THÉOLOGAUX.
1. LÉONARD- DURAND, alias du MONT, DU-
RANDI, seu de MONTE, lie. th., paraît en 1505 et
en 1539.
2. FRANÇOIS BOUTON paraît en juin 1540, 25 juin
1549 et 7 juillet 1550. Il lègue sa bibliothèque au cha-
pitre (2).
3. LÉONARD DURAND revient après la mort de
Bouton, en novembre 1551, et vise la bulle de réforma-
tion de l'abbaye de Saint-Ausone. Il meurt peu après.
4. JEAN DE CHASSAIGNE paraît en mai 1553 et
décède en 1573, à soixante et un ans.
5. RENÉ JOUNAULT, dominicain (3), doct. th., ins-
tallé le 10 mars 1574, décède en mars 1599.
(1) Le règlement du 5 juiUet 1574, qui a prévu tous ces points, n*a
guère été modifié, mais il est tombé en désuétude.
(2) EUe était très importante. François de Saint-Gelais, qui en a eu la
garde, en a perdu une grande partie, ce que le chapitre déplore dans
plusieurs conclusions. •
(3) Ce religieux et les deux suivants n'acceptent Toffice que sur dis-
pense de leurs supérieurs et du Pape.
12
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— 162 —
6. AUGUSTIN LEDUC, dominicain d'Angers, doct.
th., installé le 10 mars 1599, résigne simplement le
18 mai 1620 et meurt peu après. 11 avait été fait prieur
du couvent d'Angoulême vers 1602.
7. THOMAS PETIT, dominicain, prieur d'Angoulême
et doct. th., est installé le 26 janvier 1621. Contesté
par P. Leduc, curé de Fronsac (Bordeaux), neveu du
précédent, et par le chanoine Etienne Maquelilan, qui
a eu quelques voix dans l'élection, il obtient gain de
cause devant le parlement. Il se retire en 1648, à l'âge
de soixante-douze ans. Ce fut un prédicateur de talent.
8. HUGUES MORICET, doct. th., sim. abbé de Notre-
Dame de la Grâce-Dieu (Saintes), est nommé le 12 sep-
tembre 1648. Contesté par Jean Le Breton, vicaire gé-
néral d'Angouléme, qui se dit nommé en cour de Rome,
il est maintenu par arrêt du 22 mars 1651 du parlement.
Il fonde, par acte du 19 novembre 1677, l'exposition
du T.-S. Sacrement du premier jeudi de chaque mois,
moyennant un capital de 3,000^, auquel il ajoute pareille
somme le 26 novembre 1700, et fait pareille fondation
à La Rochelle. En 1698, il fonde, en outre, dans la
cathédrale d'Angouléme, deux anniversaires et verse
800^^ pour l'un, 600^ pour l'autre. Il lui donne de nom-
breux ornements, plus 800'^ pour réparer son pavé, son
cloître et sa sacristie. Il résigne au suivant et se
retire en mars 1703.
9. FRANÇOIS DU VERDIER, lemovicen., installé le
31 mars 1703, décède le 15 septembre 1707.
10. JEAN-LOUIS GALLIOT, lie. th., est installé le
20 septembre 1707 par le chapitre seul, l'évêque étant
mécontent du refus fait d'un candidat qu'il avait pro-
posé. Il résigne au suivant sous réserve de la jouissance
de la maison canoniale et d'une pension de 300^. La
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— 163 —
cour romaine refuse de sanctionner cette réserve. L'af-
faire est portée au parlement, qui la remet à Tévêque.
Celui-ci réduit la charge du nouveau titulaire. Il fut un
de ceux qui poussèrent le plus ardemment M«' Bernard
de Rezay à publier son mandement du 29 novembre
1718 contre la bulle Unigenitus.
11. CHRISTOPHE RULLIER, sieurDU PUY, doct. th.,
déjà chanoine, installé le 13 novembre 1732, meurt le
29 mai 1765 et est inhumé dans le caveau du chapitre.
12. CLÉMENT-CHARLES ARNAUD, ^r^rô. engolis-
men., vicaire général de Die, m. ez-arts, lie. th., nommé
le 30 mai, est installé le 9 juillet 1765 par procureur.
Fait sim. vicaire général d'AngouIême en 1767, il dé-
cède le 18 juillet 1772 et est inhumé dans le caveau du
chapitre.
13. FRANÇOIS-MARC-RENÉ de LA LAURENCIE-
CHARRAS, lie. th. Sorb., est installé le 21 juillet 1772.
Sim. vicaire général et ofllcial, il est fait doyen en 1781.
14. NOEL-FRANÇOIS de LA LAURENCIE^HAR-
RAS, presb. engolismen., vicaire général de Beauvais,
installé le 11 avril 1781, résigne en 1782.
15. JEAN GILBERT des HÉRIS, doct. Sorb., sim.
prieur de Fontblanche, est installé le 16 juin 1782.
Encore en fonctions en 1791, lors de la suppression du
chapitre, on lui propose, le 1 1 avril de cette année, Té-
vêché constitutionnel des Deux-Sèvres, qu'il refuse.
Déporté, il meurt sur le Washington, le 10 septembre
1794, à cinquante et un ans, et est inhmné dans l'île
Madame. Il était promoteur du diocèse depuis le 13 août
1784.
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— 164 —
Article III. — Simples chanoines prébendes.
Leur succession dans chaque stalle n'a pu être éta-
blie, pour la plupart, qu'à partir de la première moitié, et
pour quelques autres, du milieu du XVI<* siècle. Jusque-
là, leurs noms sont indiqués aux époques oti ils appa-
raissent dans les divers documents consultés et sans
autre ordre. La date mise devant le nom ou la série
des noms en indique la première apparition ; la date le
suivant en marque la dernière.
Paraissent :
En 878, Frojade, diacre, qui donne au chapitre des
biens situés en Saint-Genis-les-Meulières.
En 903, Éroïge, Eroigius, sim. chantre, 923.
Novembre 923, Frorge, — Landric, lévite ; — Gautier,
— Godin, — Marcel, — Frotier, sim. clavier.
Vers 1050, Pierre de Monète, de Monetâ; — Pierre Sé-
neschal, Senecalis.
Vers 1075, Achard Debord, né à Malaville, fait archi-
diacre; — Arnauld Ponchat, senior; — Geoffroy
d'Angoulême.
Vers 1080, Geoffroy de Clam, — Aymeric Gérard.
En 1080, Itier Archambauld, chevalier, Iterius Ar^
chambaldij militis, qui, en 1120, donne au chapitre
des maisons situées à Angoulême pour en compléter le
presbyteriiim ou résidence, à charge d'un cens de
2 sols au profit de l'abbaye de Châtre, et aide de ses
deniers l'évêque Girard II dans la reconstruction
del'évêché et de la cathédrale, meurt le 15 août 1125
et est inhumé près de Grimoard de Mussidan.
En 1097, Hélie Esdarnat, — Hugues Martoun, — Ar-
nauld Porte, — Gaucelme Rambalt ou Rambault,
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— 165 —
— Pierre Gaucelme, — Jourdain Gaucelme, 1118; —
Bernard Fossat, — Pierre Journiac, Jomiaci; —
Raoul Monétaire, Monetarii; — Alaon de L'Isle, de
Insulâ ; — Robert d'Angoulême, — Aizon de Saint-
André, — Itier Gaucelme, — Acard Boza, — Arnauld
Rotbert, Rotberti; — Ricard Ébroter, — Girard
Fournier, Fornerius; — Gérard de Grassac, de Gra--
ciaco.
En 1109, Eldrad, 1118; — Pierre Fescant, — Guil-
laume, — Robert Pontchat, 1145, ayant étésacriste,
soit de 1130 à 1138.
Vers 1110, Aymeric Aynard, — Pierre du Breuil, —
Constantin de Saint-Front, — . Bertrand, fils d'Ay-
meric ; — Odon de Château-Renauld, — Guillaume
de La Roche, de Rupe, 1119; — Girauld Clarem-
bauld, — Raynald de Saint-Front, — Aymeric Frau-
mand, — Etienne... — Geoffroy, fils de Geoffroy,
qui, nommé en 1110 et encore en titre en 1117, a
donné au chapitre d'abord moitié, puis totalité du
mas de laGreuse (1).
1114, Hébrard, — Garin.
1117, Julien, *m. médecin, 25 juillet 1150, ^am. maî-
tre-école; — Raymond, — Raoul Achard.
1118, Guillaume Andric, Andrici, 1155; — Geoffroy
d'Angoulême, 1150; — Bernard de Tren, 1139; —
Arnauld de La Combe, de Côbâ; — Aymeric Gérald,
— Guillaume de Mareuil, — Ponce, Pontii, 1182.
1119, Arnauld Ponchat, ^wnîor^ fait sacriste.
1120, Gérauld Raynald, 1146, alors sous-diacre; —
Hugues Tizon, fait chantre, puis évêque.
Vers 1124 sont nommés Aubert des Rivières, Osbertus
de Ripiis; — Aymeric et Pierre, son frère.
(1) Il y a alors dans le pays plusieurs domaines de ce Dom, de
Qrausd, alias Graujid.
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— 166 —
1138, Itier Constant, Consiantii ; — Foucauld Arra,
— Raoul Ponchat, Ramnulphi Ponchati, 1155; —
Seguin de Clam, — Robert Merlet, qui, nommé cette
année, donne au chapitre par son père, Aymeric
Merlet, des biens situés à Charmant.
1140, Constantin, — Hélie, diacre.
24 mars 1142, Raoul de Mosnac, de Mosnaco^ cl.
1144, Gérald, —Hélie de Monète, de Monetâ, 1175.
Vers 1145, Jean de Bouteville.
En 1146, Renauld deMontbron, de Monte-BenUfij 1168.
1147, Arnauld de Saint- André, de S*''- Andréa, cL; —
Constant de Vars, de Varna ; — Pierre de Poiméa,
sim. clavier.
1148, Pierre Charel, Charelli^ 1175; — Pierre Rapace,
1196 ; — Gombaud, Gombondus, 1175.
25 juillet 1150, Gérauld deThéac, — Gérauld Benoît,
Benedicti. Sont nommés, ce jour, à Toccasion de la
donation de l'église de Chasseneuil (Poitiers) à l'ab-
baye de Saint- Amant-de-Boixe : Pierre Guillaume,
— Guy, diacre ; — Etienne, diacre, déjà chanoines
de Poitiers. •
Vers 1155, Arnauld Raymond, 1175; — Arnauld Pon-
chat, neveu, fait sacriste vers 1160.
1157, Bérenger, Berengarius, priiis juge de Juillac-
le^oq, est nommé.
1161, Itier Vaquier, Vacarius, 1166.
1166, Hélie deMérignac, novembre 1213; — Raoul de
Mérignac, 1175; — Foulques Arnauld, 1182; —
Jean Martin, — Raymond Charel, 1177.
1175, Gérauld de Saint-Jean, — Jean Benoît, — F. de
Verrières, de Verreriis; — Hélie de Mastat, de Mas-
iatio; — Audouin Boutrant, — F. Arras, — Maonac,
— Burgond, Burgundi;— Guillaume d'Anais, de
Anesiis;— Gardrat, — Hugues Griffet, — Rainauld,
Reginaldi.
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— 167 —
1177, Gombauld Noir, Gumbaldus Niger.
1180, Guillaume de Ville-Ponge, de Villâ-Pongâ; —
Arnauld Charel, alias Chareau; — G. de Linars,
1192.
1184, Jean Maurel, Maurelli, 1202.
1191, Itier Foucauld, Fucaldi,
1196, Guillaume Testaud, Testaudi, fait évêque d'An-
goulême; — Ar. de Saint-Jean, novembre 1213; —
Hélie Brun, Bruni, 1202, fait sacriste ; — Audouin
Baudrand, senior, fait chantre.
Vers 1198, Hugues, frère de Pierre III, abbé de Saint-
Amant-de-Boixe et enterré près de lui sous le cloître.
1202, Itier Marteau, MarteÙi, 1222; — Guillaume Ar-
nauld, — Arnauld de Scô, 1222.
1206, Hugues de Villognon, — Marcel Rigaud, —
Gardrat de Lanville.
1210, Audouin Baudrand, junior, frère du chantre,
novembre 1213; — Robert Vigier, — Hélie de Fe-
nêtre, de Fenestrâ, novembre 1213.
Novembre 1213, Hé... de Gracia, — J..., neveu d'Itier
Marteau; — R. Pointenac, — Itier Jacob, sim.
curé de Saint-Mathias de Barbezieux, 1231 ; — G.
Robba, — Guillaume de Marche, — J... Ganot, —
J. Gabis, — Guillaume Raoul, — Jourdain, 1218 ;
— B. de Tuala, — P. de Peyrafont, — G. de
Valbrun, de Valle^Brunâ; — Rigant, — G. de Son-
neville, de Sonavillâ, 1221; — R. Chala, 1230; —
H. Andois, — W. Rossignol, 1230; — Micheus,
— P. Manuel, Ma^iuelli; — P. Brun, 1221.
Septembre 1221, Ar. Lechau.
1225, Itier Moreau, Morelli, 1227.
20 mars 1226, G. Aymeric, Aymerici ; — Hugues de
Bourdeilles.
1230, Pierre, sim. archiprêtre de La Roche (Foucaud),
de Rochâ,
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— 168 —
1234, Guillaume du Puy, de PodiOj élu évêque de Li-
moges le 28 janvier 1236, mort avant son sacre.
l^juin 1241, Hélie Alhéric, Alberici^ 1250.
9 août 1243, Pierre Fouchier, Fulcherii.
12 avril 1247, Pierre Maurel, Maurellt.
1251, Pierre Peyrot, Peyroti, 1274, possédant deux
maisons dans la rue de la Boucherie, de Bocheriâ,
près le pont de Beaulieu (1).
2 février 1256, Hélie de Chanans, cL
8 mars 1260, Seguin de Juillac, fait maître-école; —
Raoul André, sim, curé de Ghampniers et vicaire
général, frère de l'abbé de Blanzac, 1275 ; — Arnauld
Valette, 1265.
2 juillet 1261, Arnauld Mesnard, sim. curé d'Éraville.
1265, Raymond André, 1269.
V décembre 1270, Pierre Raymond, neveu du doyen.
5 juillet 1273, Aymeric de Malmort, sim. chantre; —
Robert de Beaulieu, de Bello-Loco; — Raoul de L'Isle,
de Insulâj 3 novembre 1274; — Geoffroy de La Ro-
chelle, de Rupellâ.
Mai et novembre 1274, Guillaume de Blaye, parent de
révêque.
1*^ mars 1275, Guillaume Prévost, Prœpositi; — Pierre
de Saint-Mary, de S'^^-Mario.
Août 1276, Hélie de Montgauguier, de Montegaugue--
rio, décédé en avril 1301, laisse des rentes au cha-
pitre de Blanzac.
15 janvier 1279, Pierre Paneux, alias de Paneux, 1281 ;
— Pierre Pérot, 8 juin 1307.
7 avril 1281, Bertrand Chouvet, Chouveii, 1«^ mai 1324;
— Guillaume de Montauzier, 1284.
14 janvier 1283, Bernard Regnauld, Reginaldi; —
Robert Goumand, Goumandi.
(1) Sur les fossés de la vUle, au bout de la rue dite aujourd'hui
Jean*6uériQ.
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— 169 —
Novembre 1286, Foulques de La Roche, sim. archi-
prêtre de Pérignac, fait archidiacre, puis cordelier,
enfin évêque d'Angoulême; — Arnauld de Marsac,
de MarciacOj décédé en décembre 1288.
1293, Henry Maschot, alias Maschaud, fait doyen.
15 juin 1294, Pierre André, jorew^ curé de Saint-Estèphe,
frère du chantre, 3 juillet 1332.
1296, Bertrand de Saint-Geniez, de S^-Genesio, fait
doyen.
16 août 1301, Arnauld Léotard, 5 avril 1312, sim.
archiprêtre de Pérignac, fait doyen.
24 avril 1308, Guillaume d'Argence, — Guillaume de
Beaulieu, décédé en 1312.
5 avril 1312, Maynard de Montchaude, de Monte-Cat^
sio, 4 juillet 1332.
4 septembre 1316, Itier Blanc, Albi; — Mesnard, Mes-
nardi.
23 janvier 1318, Hélie Ayzonne, 1324, parent de
Bernard et Arnauld Ayzonne, citoyens importants
d'Angoulême.
27 avril 1324, Guillaume Aymar, Odomarii, lègue au
chapitre 10 sols de rente en Bouteville.
8 février 1325, Arnauld de Tirades, de Tiradosio ; —
Aymeric de Saint-Cier, de S^-CiricOj sim. vie.
gén., décédé peu après 1345 et inhumé dans une cha-
pelle de la cathédrale.
5 mars 1327, Jean Manhan, Mahnani, 2 mai 1352, sim.
vie. gén.
Mai 1332, Guillaume André, 1345, sim. chantre et vie.
gén.
4 juillet 1332, Pierre Troubat, Trobati; — Jacques
de Brachefers, de Brachiferis; — Arnaud de Chave,
Amaudus de Cavâ^ 1339; — Gérald d'Armagnac,
de Armanhaco,
1339, Louis de Brachefers, neveu de Jacques, qui achète
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— 170 -
une maison de Hélie de Pont, curé de Mansle; —
Raymond de Beynac, de Beynaco, 1345, sim. archi-
prêtre de Rouillac et vie. gén.
15 janvier 1340, Arnauld Tizon, 30 novembre 1345.
5 juillet 1342, Guillaume Arramond de Gontal, Arra-
mundi de Gonlallo^ sim. vie. gén. ; — Bernard Fure,
qui, le 22 mai 1347, donne au chapitre quelques
rentes assises en Balzac; — Raymond Vassale, Vas-
salij sim. vie. gén. ; — Pierre Barole, Baroli.
19 mai 1349, Jean de Mauchamp, de Malo-Campo,
1351, sim. vie. gén.; — Arnauld André, 1360, sim.
vie. gén.; — Hélie Binard, — Ayquelin de Blaye,
neveu de Tévêque, devenu évêque lui-même.
l®r août 1351, Pierre Martin, Martini, décédé vers
1367; — Geoffroy Tizon, Tizonis, août 1357; — Guil-
laume de Vallate, de Vallatâ^ août 1357 ; — Pierre
du Doignon, de Dompnio^ 17 novembre 1371 .
17 novembre 1371, Guillaume Gombaud, Gtimbaudi,
1381.
10 mai 1375, Guillaume Bar.
!•' avril 1377, André Magnan, Manhani, sim. maître-
école; — Pierre de Devezeau, 1391, sim. chapelain
de Notre-Dame dans la cathédrale.
V^ avril 1381, Itier Sabue, 1391.
1390, Pierre Vassale, 1392.
1391, Aymeric de Saint-Cier, neveu, sim. chapelain de
Notre-Dame.
23 février 1393, Arnauld de La Roche, — Isoard de
Saint-Astier, décédé en 1396.
13 février 1395, Bertrand Cailhon, 1«^ mai 1398; —
Etienne Chadelac, Chadelaci, bach.utrq.
5 mars 1396, Jacques Prévost, Prœposiii.
17 avril 1396, Guillaume Bernier, Bernerii, 1®' mai
1398; — Gérauld Dexmiers, Decimarii^ juin 1400; —
Guillaume Mousnier, Mosnerii; — Pierre Genêt,
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— 171 —
Geniti; — Gérauld de Broulhac, de Brolhaco, V^ mai
1398; — Gérauld de La Marzelle, de Marzellâ,
l^'^mai 1398; — Guy de Parailhac, de Paralhaco,
P»^ mai 1398.
1«' juillet 1396, Arnauld JaflFenode, 1400, sim. aumô-
nier de Saint-André.
5 octobre 1397, Pierre Gourry, Gorricius, 1«' mai 1398,
sim. curé de Saint-Jacques de L'Houmeau.
15 octobre 1406, Pierre Berthoumé, — Guillaume Con-
tract, Contractiy 11 septembre 1417.
26 mai 1409, Pierre Màgnan, Manhanij sim. curé de
Sigognes (Saintes), qui, par testament du 11 septem-
bre 1417, dote presque toutes les églises de la ville
d'Angoulême.
22 février 1413, Guy Chaume, sim. curé de Saint-An-
geau; — Guillaume Prévost, 5 janvier 1430.
21 juin 1431, Jean Oliveau, sim. chantre, oncle de Be-
noît et deNazaire Gruyer, 17 janvier 1459; — Guil-
laume Fabre, juge des exempts, 1459.
24 avril 1438, Pierre Yble, Ybli, 3 juin 1444.
29 juin 1440, Guillaume de Rochefort, de Rupe-Forti,
3 juin 1444; — Guy Claveau, Clavelli, 3 juin 1444.
3 juin 1444, Guillaume Selin, Selini ; — Pierre de
L'Age, de Agiâ; — Jean de Rodas, — Pierre Mar-
tin, bach. decr.y sim. curé de Saint- Augustin d'An-
goulême, 24 décembre 1500 ; — Hélie de Bourges,
de Burgis.
23 janvier 1448, Itier Bertin, — Arnauld du Puy, de
Podio, sim. curé de Saint-Vincent d'Angoulême,
5 décembre 1466.
21 septembre 1453, Itier Tillard, 2 juillet 1456.
2 juillet 1456, Thomas de Chalais, — Hélie du Verger,
— Jean Pelletan, bach. decr., décembre 1500; — Gé-
rauld Gruyer, sim. curé de Saint-Trojan (Saintes),
puis de Champniers, et prieur de Salles (Périgueux),
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— 172 —
décédé peu avant 1525; — GuOlaume Girard, 30 dé-
cembre 1474; — Arnauld de Grain, de Grano, stm.
archiprêtredeChasseneuil, 11 mars 1486.
22 juillet 1457, Etienne Doucet, Dulceti, 1464, stm. curé
de Magnac et Ruelle et prieur de Chavenac.
5 janvier 1459, Jean de Plas, de Plants, 29 juillet 1467,
sim. lie. dr.j bach. L, officiai; — Guy de Saint-
Gelais, sim. curé de Magnac et Ruelle, 7 avril 1482;
— Guillaume de Montbrun, sim. curé de Champniers,
fait archidiacre en 1470.
1460, Vinçonnet de Grain, sim. aumônier de Saint-
Pierre, 5 juillet 1464.
1461, Adémare Pelletan.
Février 1462, Jacques Apnon, Apnonii,
12 mai 1465, Guillaume de Saint-Gelais, — Pierre Gi-
rauld, sim. curé de Mansle, 29 mars 1492; — Hélie
Prévost, 22 juillet 1477; — Jean Prévost, 14 mars
1470; — Pierre Galiot, Galioti, sim. chapelain de
Saint-Nicolas de Beaulieu, 16 octobre 1500.
Septembre 1465, Jean Vigier (1), Vigerii, sim. prieur
de Bouteville, curé de Champagne, puis de Magnac
et Ruelle, décédé en 1480 ; — Hélie David, Davidis,
17 janvier 1483 ; — Vidault Lallier, 16 octobre 1500;
— Pierre Martin, qui, le 5 mai 1473, vend à Charles
Gonaffdour, moyennant trente-six écus d'or, une
maison sise près de l'église du Petit-Saint-Cybard.
22 janvier 1468, Pierre du Doguon, de Dompnio ; —
Jean Blanchard, hach. dr., 6 janvier 1469; — Guil-
laume Chardon, Chardonis, sim. curé de Chazelles,
décédé en 1500 ; — Jean Bouton, 6 janvier 1469.
1er ayrii 1469, Arnauld Mangon, Mangonis, décédé
vers 1526; — Nicolas Sigoneau, Sigonelli, 16 octobre
1500;— Jean Gailhard, Galhardi, 1473.
(1) Des Vigier de La Mothe, de FeuiUade.
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— 173 —
14 mai 1470, Pierre L'Aulbigeois, sim. maître-école, 30
décembre 1474 ; — Nazaire Gruyer, neveu de Jean
Oliveau.
21 mars 1471, Charles Gonaffdour, sim. chantre et ofla •
cial.
30 décembre 1474, Philippe Janvier, — Nicolas Pré-
vost, fondateur de Saint-Nicolas dans l'église de
Notre-Dame de Beaulieu.
24 février 1486, Pierre d'Aunoy, sim. maître-école, 24
décembre 1502; — Etienne Thomasson, gradué; —
Hélie de Saint-Gelais, 1493; — Hénée Arcadon, 1493;
— Charles de Saint-Gelais (1), frère d'Octavien, évê-
que d'Angoulême, et de Jacques, évêque d'Uzès, sim.
archidiacre d'Azenais (Luçon) et curé de Rouillac,
décédé en 1533, à soixante-douze ans, ayant légué
6 pipes de froment et autant d'orge par an aux pau-
vres d'Angoulême, son mobilier à la cathédrale et
150^ pour achever la reconstruction, commencée de
son vivant, de l'aumônerie du Mas de Saint-Roch en
L'Houmeau; — Benoît Gruyer, senior, lie. L, sim.
vie. gén., appelé à Blois, le 28 déc. 1506, par Jean
de Foix, archevêque de Bordeaux, avec Charles de
Saint-Gelais et Hélie de Coulonges, pour constater
l'élection du nouvel évêque d'Angoulême, Antoine
d'Estaing, 7 octobre 1526; — Jean de Grain, bach.
decr., 8 octobre 1527 ; — Jean Gallandeau, Oal-
landellij curé de Chazelles, 1497.
1488, Jean Martineau, Martinelli, bach. dr.^sim. curé
de Mornac, puis de Magnac et Ruelle, 1516.
29 mars 1492, Gabriel de Coétivy (2), lie. l., sim. cha-
(1) n a fait bâtir le château de Beauliea, dit de BeUe^oie, passé dans
la suite à Jean, son neveu, puis aux Bénédictines de Saint-Ausone.
(2) 11 descend des Coétivy, nobles bretons, dont un Préjent de Coé-
tivy, gouverneur de TAunis et de la Saintonge en 1436, compta parmi
les principaux capitaines de Charles Yll, reçut en 1439 le titre d*ami-
ral de France et fut tué au siège de Cherbourg, le 20 juillet 1450.
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— 174 — .
noine de Saintes, protonotaire apostolique et vie.
gén. d'Angoulême, mars 1516; — Bertrand de
Brolhac, 22 mars 1510, fondateur de Saint-Ber-
trand dans la cathédrale ; — Pierre Mousnier, 12
février 1505.
23 septembre 1494, Jean Petit, sim. curé du Petit-
Saint-Cybard ; — Jean Hélie de Coulonges, sim. abbé
de Grosbos, qui, dès 1480, prétend des droits au siège
épiscopal d'Angoulême et finit par obtenir une sen-
tence du parlement de Paris, confirmée en 1496 par
le pape Alexandre VI, lui allouant une pension de
500 '^ sur ce bénéfice; 1507.
22 décembre 1495, Foulques de Mareuil.
20 avril 1498, Simon Barberot, sim. curé de Mornac.
25 octobre 1499, Pierre Guerry, fait maître-école, 12
février 1506.
24 décembre 1500, Simon Bassets, — Jean de Refuge,
décembre 1525; — Raymond Tizon, grad., sim. curé
de Saint-André, officiai, 29 mai 1539 ; — Denys Sau-
tereau, Sauterelli^ 1550; — Charles Monjon, sieur de
La Côte, aumônier de la reine, sim. curé de Saint-
Martial d'Angoulême, fondateur de Notre-Dame des
Spasmes en Saint-Paul, novembre 1530; — Raymond
Corlieu, qui fonde, le 18 janvier 1535, un requiescat
in pace sur son tombeau à la fin de la procession du
premier dimanche de chaque mois; — Jean Gruyer,
sim. curé de Saint-Simon, août 1551; — François
Corlieu, 28 mai 1529; — Pierre Cadu, fait chantre.
12 février 1506, Pierre Barrauld, sim. curé de Chazel-
les, 1526; — François de Montbrun, 18 mai 1529; —
Adémare Pelletan, sim. curé de Plassac, 24 mars
1534; — Girauld Gruyer, senior, sim. prieur de
Salles (Périgueux), 21 août 1547; — Claude Corlieu,
qui fonde un requiescat in pace, juillet 1526; — Léo-
nard Durand, alicLs du Mont, sim. curé de Saint-Vin-
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— 175 —
cent, puis du Petit-Saint-Cybard, et théologal, no-
vembre 1551; — Pierre de Bause, neveu de Tévêque;
— Thomas Girauld, 1540.
6 mars 1508, Jean Pelletan, sim. curé de Plassac, 1554;
— Geoffroy de La Nauve, de Navâ, sitn. vie. gén.,
1519; — Benoît Gruyer, junior, 1548.
1513, Guillaume deCroze, tic. dr., sim. maître-école et
vie. gén., 1532.
17 juin 1514, Pierre du Tillet, bach, dr., sim. curé de
Claix, absous par Léon X d'une excommunication
encourue pour avoir reçu la confirmation et la cléri-
cature d'un évêque . étranger, 1535; — Gérauld
Gruyer, junior, 1532.
24 mars 1516, Jean Martineau.
6 janvier 1521, Pierre Authier, — Jean Calueau, ^^rarf.,
sim, abbé de La Couronne et évêque de Senlis,o/m
chanoine de Saintes, décédé le 29 juin 1522; — Pierre
Guerry, décédé le 1«^ août 1557, après testament du
12 juillet précédent, a fondé un anniversaire avec
libéra^ moyennant rente de 7^ et trois boisseaux d'a-
voine. Il est inhumé près de la chapelle de la Trinité.
8 novembre 1521, Charles Mouton, juillet 1531; —
Geoffroy Guy, septembre 1550; — François de
Lyvène, senior, janvier 1544; — Jean Cailhon de
Belle-Joie, sim . abbé de Grosbos, prévôt de La Roche-
beaucourt et prieur de Palueau, 30 janvier 1541.
1522, Jean Calueau, lie. dr., né eu 1481, frère et rési-
gnataire d'autre Jean ci-dessus, sim. prieur de Châ-
teauneuf, 9 juillet 1554.
Mars 1526, Louis du Tillet, fait archidiacre; — Jean
Gervais, prives archiprêtre de Saint-Jean, puis prieur
de Vendoire, 1527.
15 septembre 1529, Jean Corlieu, successeur de Fran-
çois Corlieu, 2 octobre 1546; — François Bouton, fait
théologal.
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— 176 —
1531, Jean Gentils, sim. curé de Chastignac, 1551.
6 janvier 1534, Philippe Légier, sim. curé de Saint-
Romain, 9 janvier 1546; — Bertrand du Puy, 1554.
Avril 1544, Hélie Menu, 1546.
Février 1545, Jean Croizat.
Juin 1548, Denis Chambaud.
6 février 1551, Jacques du Vergier.
Août 1551, Jean Fèvre.
Août 1554, Pierre d'Eschallat.
DERNIERS TrrULAIRBS DES DEU?: STALLES SUPPRIMÉES.
(Voir page 89.)
Toussaint Martin paraît en août 1551 et permute avec
le suivant.
Jean Mesnard, priùs chapelain de Notre-Dame-de-Pitié
en Saint- André, nommé le 30 mai 1553, résigne en
1555.
Jean Chauvet (1), sim. curé d'Hiersac, nommé en 1555,
décède le 1" novembre 1585 et n'est pas remplacé.
Sa prébende est affectée à la préceptoriale.
Jean Imbert, qui paraît en 1557, résigne au suivant en
1573. Il a été sim. prieur de Chavenac et officiai de
la cour des exempts.
Philippe Chazay, installé le 8 janvier 1574, priiis cho-
riste, secrétaire du chapitre et chapelain de Notre-
Dame d'Uzès, meurt le 27 février 1586 et n'est pas
remplacé. Sa prébende est affectée aux réparations
de la cathédrale.
(1) Neveu du chanoine Pierre Baud.
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— 177 —
TITULAIRES DES VINGT AUTRES STALLES DANS l'ORDRE
DE LEUR SUCCESSION (1).
1. ANTOINE TIZON, TIZONIS, paraît le 12 février
1506 et finit en 1560.
2. BERTRAND de LA PLACE (2), installé en 1560,
sim. curé de Belon et prieur de Chassors, priùs curé
de Fouquebriine, achète sa sépulture dans la chapelle
de la Trinité, y fonde deux anniversaires, résigne sim-
plement (3) et décède en mai 1603, à soixante-quinze
ans.
3. LÉONARD MICHAUD, cl. lemovicen., contesté,
mais en vain, par un sieur Redon, qui présente un brevet
du roi lui donnant le droit de nommer un chanoine à
Angoulême, est installé le 25 mai 1603. Il résigne au
suivant.
4. LOUIS de la place, cl., étudiant à Périgueux,
installé le 24 août 1608, résigne au suivant, son frère,
en 1623. Fait sim. curé de Torsac, il était dès 1613 et
on le voit encore en 1633 prieur de Saint-Pierre de
Marestay et de Saint-Martial de Gourvillette, son an-
nexe (Matha-Saintes).
5. CHARLES de LA PLACE, sous-diacre, installé
le 8 février 1624, est sim. prieur de Saint-Vincent-de-
. (1) Les staUes des doyen, archidiacre, trésorier et théologal, qui
sont toujours du chapitre, complètent le nombre de vingt-quatre.
(2) Les de La Place sont seigneurs de Salbœuf, Torsac, Valette et La
Tour-Garnier. L*hôtel de La Valette est dans Angoulâme ; il touche
les dépendances de la chantrerie et les murs de la ville, près Téglise
SaintnJean.
(3) Beaucoup de chanoines résignent peu avant de mourir ; cette
résignation, même in extremis, Ate au chapitre le droit de faire appo-
ser les scellés chez eus après leur décès.
13
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— 178 —
Bourzac (Périgueux), de Saint-Cy bardeaux et curé de
Torsac. Il résigne au suivant en 1570, est admis à la
vétérance(l) et meurt le 26 juin 1676.
6. FRANÇOIS DE LA CROPTE de CHASSAIGNE,
petrocoren,y installé le 29 mars 1670, est fait abbé d'An-
beterre en 1702 et résigne sa chanoinie au suivant le
13 décembre 1703.
7. PIERRE DE LA PLACE, sieur de La Valette,
priiis curé de Charmant, installé le 30 juin 1704, meurt
le 7 novembre 1731 , après avoir résigné à Pierre de
Labatud. Il est enterré devant la chapelle Saint-Michel,
dans la cathédrale.
8. ROBERT BOURÉE, curé de Saint-A(\jutory, ré-
cemment transféré à Fléac, est élu par le chapitre le
9 novembre 1731 , mais évincé parle suivant, qui apporte .
une nomination en cour de Rome. On le voit plus tard
curé de Lésignac-Durand (Limoges).
9. PIERRE DE LABATUD, cl. t., installé le 8 février
1732, meurt le 28 décembre 1751 et est enterré près
du bénitier. La maison canoniale lui avait été résignée
avec le gros. Rome n'avait pas sanctionné. Il en appelle
au parlement, qui lui donne gain de cause.
10. PIERRE DE CHIÈVRE de CURTON, cl. t. san-
ionen.y étudiant à Poitiers, installé le 21 février 1762,
décède étant sous-diacre, le 8 janvier 1760, et est en-
terré dans le caveau du chapitre.
11. JEAN-FRANÇOIS GILBERT, vicaire de chœur
et archiprêtre de Saint-Jean, nommé à titre de gradué
et installé le 9 janvier 1760, est évincé par le suivant,
plus ancien gradué.
(l) Les Tétérans porteat Thabit caaoaial et sont admis au chœur &
la suite des chauoiaes en exercice.
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— 179 —
12. ANTOINE CIVADIER,jprew«curé de Saint-Paul
et vicaire de chœur, est installé en juillet 1760. Il Ta
emporté sur Sébastien Lavergne, François Boyard et
Pierre Péchillon, chanoine de Blanzac, tous gradués
comme lui, mais moins anciens. Il décède le 9 décem-
bre 1774.
13. LOUIS -CHARLES-CÉSAR-MATHIEU de LA
CALMETTE db MASSILLAN, nemausen., lie. utrq.,
nommé par joyeux avènement du roi et installé par pro-
cureur le 27 janvier 1775, permute avec le suivant. Il
a été sim. vie. gén. d'Angouléme, mais n'y a jamais
paru.
14. JOSEPH QUERQUY, santœim.^ précédemment
prieur de Notre-Dame de L'Isle en Arvert(l) (La Ro-
chelle), installé le 13 septembre 1776, permute avec le
suivant pour le prieuré de Longeville.
15. JEAN CHARVIN, priùs curé de Saint-Ausone
et prieur de Longeville, 0. B. (Luçon), installé le 26
septembre 1777, est sim. prieur de Saint-Augustin d'An-
goulême. Il est encore en exercice lors de la suppres-
sion du chapitre. Le 4 novembre 1791, tous ses revenus
sont évalués 2,210 '^j charges comprises.
1 . PIERRE BAUD, sim. curé de Trois-Palis, prieur
de Saint-Cybardeaux et vie. gén., paraît dès 1513. Il
résigne au suivant, son neveu, en 1572, étant âgé de
soixante-seize ans et ayant été chanoine pendant plus
de soixante ans. Il est admis à la vétérance. Par actes
des 6 décembre 1573 et 26 septembre 1578, de concert
avec un autre neveu, le chanoine Jean Chauvet, il fonde
(1) O. B. dépendant de Tabbaye de Sauve-Majeure.
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— 180 —
lin anniversaire, plus une procession en la fête de la
Conception de Notre-Dame, avec chant de Tantienne
Aima Redemptoris et du De profundis, au retour,
moyennant un capital de 80 écus d'or ou une rente de
4 écus grevant une maison qu'il possède en Saint-Éloy,
rue Champfada(l), faisant angle avec une ruelle qui va
de cette rue au rempart.
. 2. FRANÇOIS V ALLETE AU, cL, étudiant à Paris, ins-
tallé le 20 avril 1573, est sous-diacre le 6 avril 1577,
sim. curé de Trois-Palis en 1589. 11 résigne au suivant,
son neveu, en 1621, à l'âge de soixante-cinq ans, et
obtient la vétérance.
3. LÉONARD VALLETEAU, cl. t., installé le 10
janvier 1622, prêtre le 1*'' avril 1623, résigne au sui-
vant en 1624.
4. ANTOINE RAOUL, installé en 1625, sim. curé
de Genac, fait maître-école en juin 1645, résigne sim-
plement sa chanoinie le 29 mars 1679 et meurt le len-
demain.
5. JEAN DUFFOSSÉ, laudunen., curé de Saint-Sulpice
de Saintonge, près Cognac, et prieur de Mons, installé le
8 décembre 1679, résigne au suivant, étant nommé abbé
de La Fosse, alias des Fossés.
6. JEAN GEOFFROY, cl. t., installéle6 juillet 1680,
résigne au suivant, son frère.
7. LOUIS-CHARLES GEOFFROY, sieur des Bou-
chauds, cl. t.j installé le 30 juin 1687, sous-diacre en
septembre 1699, prêtre en 1707, permute (2) avec le
suivant.
(1) Allant de la place Saint-Pierre & la porte de Beanlieu.
{2) Dès 1693, il avait permuté avec un Bertrand de Qourgue, curé de
Saint-Pierre-de-Juicq (Saintes), qui prit possession le 13 mars. Mais
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— 181 —
. . 8. JEAN BERNARD, priùs archiprêtre de Rouillac,
installé le 20 mars 1709, décède en mars 1713.
9. JEAN BERNARD, dit de Saint-Michel, cl. t., ins-
tallé le l*'^ juillet 1713, meurt le 25 octobre 1754, après
résignation simple.
10. CLÊMENT-LOUIS de LUILLIER, cl. t., étu-
diant, né à Mornac, est installé le 20 octobre 1754.
Souvent absent et non exonié, il voit son gros saisi par
le chapitre en 1760. Quinze ans après, ses collègues
tentent de le pousser à la chantrerie, à la place du
titulaire légitime, qui réside à Paris; mais l'évêque
résiste. Luillier, resté simple chanoine, continue ce-:
pendant à se dire chantre, jusqu'à ce qu'enfin le cha-
pitre, las de ses licences et lui reprochant notamment
de porter l'habit court, s'oppose à ses prétentions. Il
est encore en exercice lors de la suppression du cha-
pitre. Le 4 novembre 1791, sa prébende est estimée
2,120^, charges comprises.
1. JEAN DU TILLET paraît le 8 mai 1521, sim.
prieur de Salles (Périgueux) et de Chavenac et maître-
école. Fait aiunônier de la reine, qui demande pour lui
dispense d'assistance au chœur, le 6 avril 1553, et
dans la même année, évêque de Saint-Brieuc, puis de
Meaux en 1564, il garde ces divers bénéfices jusqu'en
on revint sur cet acte et chacun resta chez soi. Le 9 avril mémeannée,
il a résigné à Jean Barbot, maître-école, sous réserve de 150 ^, et, le
11 suivant, a un François-Martin Geoffroy, cU t* ; mais il retire toutes
ses promesses avant ratification. L'année suivante, il a résigné succes-
sivement a deux autres ; Maignan et François Arnauld. L^abbé de Gel-
lefrouin, Guillaume Croizat, qui a obtenu une nomination du roi, en
vertu de la régale, sede episcopali vacante, s*est installé à sa place,
mais s'est retiré devant ses protestations et celles du chapitre.
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— 182 —
1560. Le clergé d'Angoulême et celui de Saintes lui
avaient donné procuration en octobre 1553 pour ob-
tenir l'abolition de l'impôt sur le sel à Cognac et dans
d'autres lieux de TAngoumois.
2. MATHURIN BESNARD, paraît en 1569. Sim.
maître-école, il résigne sa chanoinie au suivant le 25
décembre 1574.
3. PIERRE GENllLZ, installé le 8 avril 1575 et fait
sim. curé de Trois-Palis en 1577, permute avec le
suivant et devient ainsi chanoine de Me aux. A sa mort,
il lègue au chapitre d'Angoulême une maison sise en
Saint-Éloy. Étant enfant de chœur de la cathédrale
en 1568, il fut fait prisonnier par les protestants.
4. JACQUES DU TILLET, priùs chanoine de Meaux
et prieur dans le même lieu, est installé le 11 mai 1588
et résigne au suivant en 1592. Il était conseiller-clerc
au parlement de Paris et protonotaire apostolique.
5. ANDRÉ POUMARET, installé le 9 octobre 1592,
résigne au suivant, son frère, en 1596;
6. JEAN POUMARET, cl., installé le 8 octobre 1596,
sous^diacre le 20 septembre 1597, résigne au suivant
en 1616 et est admis à la vétérance.
7. JEAN FROTTIER, installé le 15 juillet 1616, rési-
gne la même année.
8. DAVID BARBOT, cL, étudiant à Saintes, installé
le 25 novembre 1616, résigne au suivant, son frère,
en 1619.
9. FRANÇOIS BARBOT, cl., étudiant à Paris, puis
à La Flèche, installé le 14 décembre 1619, résigne au
suivant en 1621.
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— 183 —
10. MARC GUILHAUMEAU, junior, cl. t., neveu
d'autre Marc, installé le 25 février 1622, sous-diacre
en avril 1623, résigne en cette année au suivant.
11. JEAN DES FORGES, installé le 14 mai 1624, rési-
gne simplement le l*"^ avril 1652.
12. GILLES LURAT, curé de Châteauneuf, installé
le \^ avril 1652, résigne aussitôt.
13. PHILIPPE LURAT, cL, étudiant à Poitiers, neveu
du précédent, installé le 2 juillet 1652, et fait curé de
Nonaville, résigne au suivant, son neveu, et meurt peu
après, en 1684.
14. JEANDUMERGUE, cl., étudiant, nommé en cour
de Rome, contesté par Jean Barbot, maître-école, est
repoussé par l'évêque, qui aurait voulu faire nommer
Jean-François Carbonnet, curé de Chadurie et directeur
du séminaire. Mais l'archevêque de Bordeaux lui ac-
corde le visa refusé, et le présidial d'Angoulême con-
firme cette mesure par sentence du 27 juin 1684. Il est
enfin admis le 1" juillet suivant. Il résigne simplement
le 19 juin 1714.
15. FRANÇOIS VALETTE, installé le 1«' juillet 1714,
résigne le 11 décembre 1724 à Guillaume Navarre,
chanoine d'Aubeterre, mais se rétracte peu après.
Il résigne enfin sérieusement, n'étant encore que clerc
tonsuré, en janvier 1726, et se réserve une pension de
200 ^
16. PIERRE FAUCONNIER (1), diacre, résignatairo
du précédent, est renvoyé par le Pape à l'évêque, qui le
nomme, et installé le 11 janvier 1727. Il meurt le
16 août 1772, ayant été sim. prieur du Chastelars.
(1) Il a été longtemps vicaire général de Louis de Bompart, abbé de
La Couronne.
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— 184 —
17. FRANÇOIS DE RAYMOND, cl. t., étudiant, ins-
tallé le 9 septembre 1772, est encore en fonctions à la
suppression du chapitre. Le 4 novembre 1791, sa pré-,
bende est estimée 2,\b2^^ charges comprises.
1. GENIS JANVIER paraît le 8 novembre 1521 et
décède en 1548.
2. GEOFFROY JANVIER, en 1548 et 1550.
3. JEAN CALUEAU, sim. curé de Champagne,
parait en 1551. Il est fait archidiacre en 1566.
4. ANDRÉ THE VET, cosmographe (historien) du roi
et aumônier de la reine, est nommé en 1566 et résigne
au suivant en 1580, après avoir été quelque temps maî-
tre-école. Résidant peu et ayant eu son temporel plu-
sieurs fois saisi par le chapitre, il se fait dispenser par
un bref royal du 8 mars 1576. 11 a composé plusieurs
ouvrages, entre autres : Vrais pourtraits et vie des
hommes illustres.
5. TOUSSAINT MARTIN, sim. maître-école, installé
le 8 avril 1581, résigne sa prébende au suivant, son
neveu, en 1610, et garde sa maître-écolie encore pen-
dant quatre ans. Il meurt en 1631, ayant fondé un
anniversaire moyennant rente de 25 ^.
6. THOMAS MARTIN, sieur de Puyfontaine, sous-
diacre j installé le 10 octobre 1610, est fait maître-
école en 1614 et résigne sa chanoinie au suivant, son
neveu, en même temps que sa maître-écolie à Ch.
Raoul, en 1642. Il décède le 22 octobre du même et est
enterré dans le même emplacement que son oncle Tous-
saint, devant la chaire de la cathédrale.
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— 185 —
7. JEAN MARTIN, junior, sieur bb LA PILE, cl,,
installé le 14 octobre 1642, résigne au suivant çn 1650.
8. FRANÇOIS PRÉVÉRAULD, sieur du PORTAL et
DU MAINEi-BLANC, pictavien. , insia\lè le 6 décembre
1650, fait officiai et juge des exempts en 1684 , finit
en 1688.
9. MARC GOURDIN de LA FUYE, bach. th., nommé
en 1688, est fait archidiacre en 1729 et résigne sa cha-
noinie au suivant.
10. HENRY JOUMARD TIZON d'ARGENCE, cl. t.;
repoussé par le Pape, nommé par Tévêque après appel
au parlement, est installé le 26 juin 1729 et meurt subi-
tement à Orléans, le 3 avril 1731. Il était sùn. prieur
de Châteauneuf.
11. FRANÇOIS-MATHIEU BOURRÉE, installé le 8
avril 1731, sim. maître-école à partir de 1747, résigne
sa chanoinie au suivant en 1774.
12. FRANÇOIS L AVI ALLE des ROCEF&, Junior,
né à Saint-Paul d'Angoulême, priiis curé de Saint-'
Antonin et vicaire de chœur, est installé le 1«' avril
1774. Sim. curé de Saint-Michel-d'Entraigues, il est-
encore chanoine au moment de la suppression du cha-
pitre. Alors sa prébende est estimée 2,452^. Insermenté,
il est déporté et son mobilier est vendu,, le 24 août
1793, pour le prix de 1,631^.
1. ADÉMAREBOËSSOÏ, prias secrétaire, de Tévê-
que, paraît le 15 mai 1528 et meurt en avril 1538.
2. ETIENNE MAIGNEN, bach. decr., cl. smitonen.,
nommé le 21 avril 1538, permutç avec le suivant pour.
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— 186 -
la chapelle de Saint-Nicolas daas l'abbatiale de Saint-
Ausone.
3. FRANÇOIS DE LYVÈNE, ywnior, priw* chapelain
de Saint-Nicolas en Saint- Ausone, sim. abbé de Saint-
Cybard, de Sainte-Croix d'Angle et curé de Bresdon
(Matha-Saintes), nommé le 29 mai 1539, résigne au
suivant en 1569.
4. GABRIEL deLYVÈNE, sim. abbé de Saint-Cybard,
nommé en 1569, sous^diacre le 28 mai 1580, dans la
chapelle Saint-Clément, meurt le 2 février 1587.
5. JEAN ROBIN, cl., installé le 14 février 1587,
résigne au suivant.
6. JEAN AVRIL, cLj étudiant au collège d'Angou-
lême, installé le 23 juin 1588, sous^diacreen 1596, rési-
gne en 1629 au suivant, son neveu, sous réserve d'une
pension.
7. CHARLES RAOUL, cl., installé en février 1630,
étudie en Sorbonne encore en 1634. Nommé maître-
école en 1642, il résigne en 1645 à ses frères, sa maître-
écolie à Antoine, sa chanoinie à Jean, et meurt le 5 mai
même année.
8. FRANÇOIS DE LA ROCHEFOUCAULD, cl., prieur
de Saint-Sauveur de Cressé (Saintes), muni d'un brevet
royal du 7 mai 1624, renouvelé le 15 février 1637, est
admis par le chapitre aussitôt la mort de Charles
Raoul; mais il est évincé (1) parle suivant, qui présente
sa nomination obtenue en cour de Rome (2).
9. JEAN RAOUL, sieur des PLANES, alias de
(1) n est nommé plas tard à une autre staUe.
(2) U y avait de nombreux prétendants à cette stalle, entre autres
un Michel Fauvel, présenté par Tévêque, À titre de joyeux avènement.
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- 187 —
FRESSANGES, installé le 21 juin 1646, résigne simple-
ment et meurt en septembre 1661.
10. LOUIS ANGELY, cl. pictavten., nommé le 24
iseptembre 1661, résigne au suivant, son nevea, en
1673.
11. LOUIS ANGELY, d.pictavien., installé en 1673,
soiiS'-diacre en avril 1677, reste diacre, résigne simple-
ment et meurt le même jour, 30 avril 1706.
12. JACQUES MARTIN de BOURGON, b, th., sous-
diacre, installé le 12 mai 1706, fait trésorier en 1716,
résigne sa chanoinie au suivant, son frère.
13. JOSEPH MARTIN de BOURGON de LAVIGE-
RIE, cl. t., est installé le 14 août 1717. Ayant résigné
en août 1755 et étant remplacé par un autre Joseph
Martin, il est admis aux regrets et reprend sa chanoi-
nie jusqu'à son décès, arrivé le 21 juillet 1760. Il est
resté simple tonsuré.
14. PIERRE PÉCHILLON, gradué, sim. curé et cha-
noine de Saint-Arthemy de Blanzac et prieur de Sain1>-
Sulpice de Saint-Claud, nommé le 23 juillet 1760, est
contesté par les gradués, Jean-François Gilbert, archi-p
prêtre de Saint-Jean, Sébastien Lavergne et le suivant,
qui l'évincé en vertu d'une sentence du présidial d'An-
goulême, en date du 3 juin 1765.
15. FRANÇOIS BOYARD, priùs chanoine de Saint-
Hilaire-le-Grand et chapelain de Saint-Laurent (Poi-
tiers), installé le 4 juin 1765, permute avec le suivant
et redevient chanoine de Saint-Hilaire.
16. LOUIS-HENRY de MAUBUÉ, diacre, priùs cha-
noine de Saint-Hilaire-le-Grand , installé le 11 avril
1766, résigne au suivant sous réserve de 1,000^^ de
pension. Il est admis à la vétérance le 7 avril 1784.
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— 188 —
17, PIERRE-ALEXANDRE RONDEAU, conseiller-
clerc au présidial d'Angoulême, installé le 6 avril 1784^
est encore en fonctions lors de la suppression du cba-
pitre. Alors sa prébende est évaluée 2,752 '^. Dès le com-
mencement de là Révolution, il se retire àParisi
1. JACQUES ESTIVALLE, ;ycntor, paraît le 30 mai
1528, chanoine et chantre. Il meurt en août 1570, après
avoir été près de deux ans prisonnier des huguenots.,
2. DENIS RAMBAULD, sim. curé de Saint-Amant-
de-Nouhère, nommé le 7 septembre 1570, contesté, se
retire peu après.
3. JEAN TERRASSON, sieur de MOULÈDE, cl.,
nommé le 4 mai 1571, décède en mai 1589.
4. JEAN DE SAUZET, sim. curé de Soyaux, nommé
en mai 1589, contesté, résigne Tannée suivante.
5. FRANÇOIS TERRASSON, cL, étudiant à Péri-
gueux, installé le 15 juin 1590, sous-diacre le 9 mars
1596, résigne au suivant, sous réserve d'une part dans
les revenus, en 1623.
6. JEAN MARTIN, setiior, sieur de BIGNAC, cL,
installé le 4 mars 1624, meurt en mai 1645.
7. FRANÇOIS DE LA ROCHEFOUCAULD, cl. picia-^
vien., installé en décembre 1648 (1), après de nom-
breuses hésitations de la part du chapitre (2), résigne
(1) Il avait été admis dès 1645, mais évincé aussitôt par un candidat
nommé en cour de Rome. (Voir stalle précédente.)
(2) La cause des hésitations est dans Tancienneté du brevet par
lequel le roi Tavait nommé, 7 mai 1624, et dans la persuasion où était
le chapitre que le nouveau chanoine ne résiderait pas.
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— 189 --.
au suivant, son neveu, en 1654. II n*a pas résidé, se
disant retenu à Bayers par la maladie ou par les gens
de guerre. Le chapitre lui retient son gros.
8. FRANÇOIS DE LA ROCHEFOUCAULD, cl. t., étu-
diant, installé le 27 novembre 1654, permute avec le
suivant pour une chapellenie, le 9 janvier 1663.
9. JEAN-THOMAS des BRETONNIÉRES, priùs cha-
pelain de Sainte- Anne du Grand-Chenais (Poitiers) et
curé de Saint-André d'Angoulême, sim. aumônier de
l'hôpital de Notre-Dame des Anges et ayant des droits
sur Tarchiprétré de Pillac, installé en décembre 1663,
résigne simplement peu après.
10. JEAN RÉGNAULD de PONTDEVILLE, nommé
le 3 mars 1664, résigne simplement le 13 mars
1694.
11. JEAN-LOUIS RÉGNAULD, cl. t., installé le 21
mars 1694, sous-diacre en 1703, a résigné le 23 juillet
1702; mais admis aux regrets, il reprend sa stalle jus-
qu'en février 1709.
. 12. RAYMOND RÉGNAULD, cl. t., installé le 27 fé-
vrier 1709, meurt en octobre 1713.
13, LOUIS PRÉVÉRAUD, sieur des DEFFENDS, c/.
t.yfn. ez-arts, sim. chapelain de Saint-Gilles de Poitiers,
installé le 5 octobre 1713, résigne en avril 1757; mais
admis aux regrets, il reprend sa chanoinie, qui venait
d*être donnée à Charles de Vassoignes, et meurt le
l« avril 1759.
14. JEAN VIGNERON, né à Montembœuf, tonsuré
le 27 mai 1742, gradué, promoteur du diocèse, puis
vicaire général et administrateur de l'hôpital de Vars,
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— 190 —
nommé (1) par l'évêque, ratione jucundi advenlûs, le
21 mai^ est installé le 14 juin 1759. Il est encore en
exercice lors de la suppression du chapitre. Le 4 no-
vembre 1791, sa prébende est estimée 2,784*^, charges
comprises. Réfugié à Vars, ordre est donné, le 17 bru-
maire an IV, de l'arrêter comme insermenté.
1. FRANÇOIS GUERRY paraît en 1528 et finit en
1532.
2. PIERRE GUERRY, sim. curé de Touzac, puis de
Saint-Simon, installé en 1532, fait prisonnier par les
protestants en 1568, résigne en 1570 au suivant, son
neveu, et meurt en 1571.
3. PIERRE GUERRY, installé le 16 mars 1571, con-
testé par Jean Chaperon, qui échoue, meurt le 4 janvier
1611.
. 4. FRANÇOIS DE NESMOND, sieur de GIRAC, cL,
nommé le 5 janvier et installé le 17 février 1611, mais
contesté par plusieurs (2), est installé de nouveau le 10
octobre 1613, après avoir soutenu et gagné contre eux
de longs procès. Il est sim. curé de Mainfont, prieur
de Saint- Léger de Cognac et de Coutures-d'Argenson et
fait vicaire général en 1633. Il résigne au suivant et
(1) Le chapitre, après la mort de Louis Prévéraud, avait nommé un
de ses parents, Prëvëraud de La Boissière; mais Tévéque invoqua et
appliqua son droit de joyeux avènement résultant du Concordat du
14 août 1530.
(2) Savoir : Adam Poyrier, choriste; François Size, principal du col-
lège ; Louis Issertier, tous gradués; Claude Odot, neveu de Querry, se
disant son résignataire; Jacques Poutignac, muni d^un brevet royal,
nommé douze ans plus tard ; Gilbert Valleix, aumônier de Tévéque,
présenté par lui, et Antoine de L'Estang, nommé par Jean Redon, sei-
gneur de Pranzac, en vertu d*un induit royal du 12 avril 1603.
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— 191 —
meurt le 24 août 1645. On l'enterre dans la chapelle de
Notre-Dame du Salut, conformément à son dernier
testament. Il a fondé un obit moyennant une rente
de20^
5. CLAUDE GIRARD, curé de Saint-André d'Angou-
lême et ancien sacriste du prieuré de Saint-Léger de
Cognac, installé le 18 septembre 1645, fait oflBcial en
1650 et archidiacre en 1651, résigne sa chanoinie au
suivant.
6. ANDRÉ DE GUEZ, cL^ étudiant chez les Jésuites
d'Angoulême, puis en Sorbonne, installé le 6 janvier
1652, résigne au suivant, son frère, en 1655.
7. CLAUDE DE GUEZ, cl., installé le 28 mai 1656,
résigne au suivant en 1684.
8. ALEXANDRE BRIANT de BONNEUIL, bach. th.,
installé le 3 juin 1685, résigne simplement en dé-
cembre 1716.
9. JEAN VOUZELEAU (1), lemovicen., docL Sorb.,
installé le 10 décembre 1716, meurt le 4 mai 1728.
10. ANNET RÉGNAULD de PGNTDEVILLE, sous--
diacre, installé le 5 mai 1728, meurt le 5 juin 1731 et est
enterré dans la cathédrale, à côté de la grande porte.
11. JEAN-CHARLES de BARBEZIÉRES, sieur de LA
FENÊTRE (2), cl. t., étudiant à Poitiers, installé le 13
juin 1731, sous-diacre en avril 1732, meurt le 19 août
1774.
12. JEAN-BAPTISTE MIOULLE, cl. t., né à Saint-
André d'Angoulême, installé le 7 septembre 1774, est
(1) Probablement le même qui occupa une autre ttaUe, du 29 no-
vembre 1702 au 19 mars 1704.
(2) Neveu de Jean de Barbezières, aussi chanoine.
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— 192 —
tué d'un coup de feu sur les fossés de la vine, par un
domestique du séminaire, le 19 juillet 1779, à dix-neuf
ans et étant acolyte.
13. JEAN-FRANÇOIS HÉRAUD (1), gradué, priùs
curé de Sain t-Laurent-de-Belzagot, installé le 21 juil-
let 1779, est contesté, mais sans succès, par un Jacques
Jolain. 11 est encore chanoine lors de la dissolution du
chapitre. 11 avait été envoyé par le clergé aux États
généraux de 1789. Dans la suite, il apostasie et se
sécularise. Sa prébende fut estimée, le 4 décembre
1791, 2,210 ^
1. GEOFFROY FOUBERT, valet de chambre d'hon-
neur du rpi, paraît le 6 novembre 1534 et finit en 1569.
Par acte du 2 août 1555, il a fondé une procession au-
tour de la paroisse de La Paîne, pour la fête de la Dédi-
cace, moyennant une rente de 30^.
2. JEAN DE LESMERIE, sim curé de Charmant,
nommé en 1569, fait archidiacre en 1584, résigne sa
chanoinie au suivant.
3. JEAN MASSON, cl. lugdunen., frère du chantre
Pierre et secrétaire de Tévêque, installé le 19 octobre
1585, fait sous-diacre à Paris le 12 juin 1593, permute
avec le suivant pour l'archidiaconé de Caen (Bayeux)
et la cure de Gonneville (Coutances) en 1609.
4. JEAN DE MONTCHAL, sim. abbé de Saint- Amant-
de-Boixe, jjrzii^ archidiacre de Bayeux et curé de
Saint-Martin de Gonneville, est installé le 9 octobre
1609. Il résigne au suivant, son neveu, et décède à
Paris en 1613.
(1) Frère de Siméon, qui lui succède à Saint-Laurent-de-Belzagot.
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-- 193 —
5. CHARLES de MONTCHAL, cl. riennen., étu-
diant à Paris, sim. abbé de Saint-Sauveur de Coutances
et de Saint-Amant-de-Boixe, contesté, mais en vain,
par Jean du Nourrigier, que le roi a nommé, est ins-
tallé le 29 juin 1613. Nommé sim. le 26 mai et installé
le 8 juin 1619 chanoine de la Sainte-Chapelle du Palais-
Royal à Paris, et enfin archevêque de Toulouse en
1627, après Louis Nogeret, cardinal de La Valette, dont
il avait été le précepteur, il résigne sa chanoinie dans
la même année au suivant, son frère. 11 meurt à Car-
cassonne le 22 août 1651, à soixante-deux ans. Il a écrit
des Mémoires contenant des particularités de ta vie et
du ministère du cardinal de Richelieu.
6. JEAN-PIERRE DE MONTCHAL, cl. viennen., ins-
tallé par procureur le 13 novembre 1627, résigne au
suivant en 1633.
7. CHARLES PRÉVÉRAUD, cl. pictavien., installé
le 5 août 1633, résigne simplement le 2 septembre 1664.
Il a fondé un Stabat moyennant une rente de 25".
8. MARC GOURDIN, sieur du FUY, alias de LA BAR-
RIÈRE, cl. t.j installé le 2 septembre 1664, décède en
février 1712, à soixante-treize ans, ayant résigné au
suivant.
9. JEAN-FRANÇOIS GOURDIN, cl. t., m. ez-arts,
dit sieur du PUY après la mort du précédent, son on-
cle, installé le 6 février 1712, fait sim. aumônier de
Saint-Pierre, reste toute sa vie clerc tonsuré. 11 résigne
au suivant, sous réserve d'un tiers des revenus, en 1752,
est admis à la vétérance et meurt le 6 juin 1753. 11 est
enterré dans la chapelle Saint-Michel.
10. LOUIS LECLERC, curé de Tourriers, aumônier
de Saint-Pierre, installé le 19 janvier 1753, résigne au
14
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— 194 —
suivant, son neveu, sous réserve d'un tiers des revenus,
et est admis àlavétéranoe en 1774.
11. LAURENT LECLERC, gradué, sim. aumônier de
Saint-Pierre, installé le 17 août 1774, décède le 19 sep-
tembre 1776.
12. LOUIS LECLERC, frère du précédent, installé le
22 septembre 1776, résigne au suivant, son neveu, sous
réserve d'un tiers, en 1782.
13. CHARLES LECLERC, cL, étudiant au séminaire
d'Angoulême encore en 1786, est installé le 14 septem-
bre 1782 et exerce encore à la suppression du chapi-
tre. Assermenté, rétracté, déporté, il meurt et est
inhumé dans l'île Madame en octobre 1794, à trente-
sept ans. Le 4 novembre 1791, sa prébende fut estimée
2,210 "', charges comprises.
1. PHILIBERT-NALDE BABOU de LA BOURDAI-
SIÉRE, sim. évêque d'Angoulême, paraît le 6 novembre
1534 et résigne peu après être devenu évêque d'Auxerre,
en septembre 1562.
2. JULIEN DUBREUIL (1) paraît en 1564; fait sous-
diacre le 24 septembre 1575 dans l'église de Notre-Dame
de Beaulieu, puis curé de Saint-Simeux , il meurt le
29 janvier 1605, après avoir résigné à autre Julien
Dubreuil, son neveu, et est enterré dans la nef de la
cathédrale.
3. PIERRE AUDOUIN, précepteur (principal du col-
lège) d'Angoulême, nommé par le chapitre, est installé
(1) On ne trouve pas d'acte constatant que Dubreuil a succédé à
Babou de La Bourdaisière, mais Tétude et le rapprochement des dates
ne permettent pas d'en douter.
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— 195 —
le 4 février 1605 ; mais le suivant ayant reçu sa nomi*
nattDn de Rome l'évincé.
4. JULIEIf DUBREUIL, neveu, installé le 11 mars
1605, résigne au suivant en 1623.
5. FRANÇOIS GUY, sieur de PERRIÈRE, alias
DU PICOT, cl., étudiant au collée d'Angoulême,
installé le 5 mai 1623, résigne au suivant et meurt le
20 juillet 1673, dans sa maison de Poulevin, ayant
fondé un anniversaire moyennant une rente de 25^.
Il est enterré dans la chapelle Saint-Bertrand.
6. FRANÇOIS-SALOMON GUY, sieur de FER-
RIÈRE, installé en 1673, meurt en décembre 1693,
après résignation simple.
7. JEAN-BAPTISTE MAYOU, rfo(?<. th,, nommé par
révêque, à titre de joyeux avènement, le 2 décembre
1693, résigne au suivant en 1696, comptant sur la
chantrerie, qui lui échappe et qu'il n'obtient qu'en 1709.
8. ANNET JOUMARD TIZON d'ARGENCE, installé
le 14 juin 1697, résigne au suivant.
9. JEAN VOUZELEAU, iemovicen., bach, th.^ priiis
curé de Saint-Jean de Varaigne (Limoges), installé le
29 novembre 1702 et contesté par un sieur La Marre,
résigne (1) au suivant.
10. FRANÇOIS DU RECLUS, sieur du BREUIL, priùs
curé de Chasseneuil, est installé le 19 mars 1704. Fait
chantre en 1729, il résigne sa chanoinie en 1739.
D'abord chapelain de Saint-Michel dans la cathédrale,
puis prieur de Mouthiers en 1719, il reprend sa cha-
pellenie en 1724. En 1726, François Osmond lui a
(1) n parait être le même que Ton voit dans une autre stalle, de
1716 à 1728.
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— 196 —
résigné sa chapellenie de Notre-Dame de Passy, dans
TéglisedeSaint-Gervais et Saint-Protais de Passy (Paris).
11. FRANÇOIS BONITON, installé le 15 janvier
1739, sim. curé de Torsac et prieur de Raveau, per-
mute avec le suivant pour le Petit-Bournet.
12. ETIENNE THOUMIE de CHARSAY (1), priùs
curé de Saint-Martin d' Angoulême et prieur du Petit-
Bournet (Périgueux), est installé le 19 janvier 1773 et
devient sim. aumônier de Saint-Pierre. Il est encore
en exercice lors de la suppression du chapitre et il
prête serment. Le 4 novembre 1791, sa prébende et
son aumônerie sont estimées d'un revenu de 3,970 **,
charges comprises.
1. JACQUES CALUEAU, sim. curé de Magnac et
Ruelle et prieur de Chavenac, paraît le 24 décembre
1534 et meurt, étant prisonnier des protestants, en 1570.
2. BARTHÉLÉMY CHAUVEAU paraît en avril 1571
et le 7 janvier 1572.
3. JEAN NOGERET, étudiant à Paris, fils du rece-
veur pour le roi des tailles et décimes de l'Angoumois,
paraît en 1573 et résigne au suivant, son frère, en
1580. Il meurt dans la même année.
4. ARCHAMBAULT NOGERET, cl., étudiant à Bor-
deaux, installé le 27 mai 1580, meurt en octobre 1589.
5. MAURICE DE BROCHIN, aumônier de la du-
chesse d'Épernon, installé le 8 octobre 1589, meurt le
22 février 1597 et est enterré dans la cathédrale, près
du grand bénitier de la nef.
(]) Né & Saint-Paul d'Angouléxne.
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— 197 —
6. JEAN DUFONCA, cl., étudiant à Toulouse, installé
le 2 avril 1597, résigne en juin 1599.
7. GUILLAUME CASSET. ausciten., priùs choriste,
installé le 30 juin 1599, est fait^m. curé de Mérignac.
Repris pour ses violences et exclu du chapitre pendant
trois mois (1), il résigne en 1626.
8. GABRIEL de VILLOUTREYS, cl., installé le
25 mars 1626, contesté, mais en vain, par Louis de
La Rochefoucauld, résigne ea 1630.
9. HUGUES DE GOUVIDON, sieur t>e LA COMBE,
cl. t.j étudiant, installé le 12 avril 1630, fait sim. curé
de Charmant en 1659, résigne au suivant, son neveu,
et meurt le 17 mai 1677.
10. MATHIEU DE COUVIDON, cl. t., sim. prieur
d'Anesse (Périgueux), installé le 16 mai 1677, résigne
simplement et meurt le 27 février 1683, ayant fondé
un anniversaire moyennant 25^ de rente.
11. CHARLES-BERNARD de BARBEZIÈRES, cl.,
installé le 26 février 1683, résigne au suivant, son frère,
en 1700; mais admis aux regrets, il garde sa stalle
jusqu'en 1703 et la remet au même.
12. JEAN DE BARBEZIÈRES, cl. t., instaUé le 3 oc-
tobre 1703, permute avec le suivant sous réserve
d'une rente de 300 ^. Admis à la vétérance en 1734,
chanoine honoraire (2) et curé de Juillaguet, il
meurt le 27 octobre 1753 et est inhumé dans le caveau
du chapitre.
13. JOSEPH SAUVO, priùs curé de Juillaguet, sim.
archiprêtre de Saint-Jean, installé le 23 mars 1734,
(1) Depuis lors, il est presque toujours d*un avis contraire à celui de
ses collègues dans les délibérations.
(2) C*est le premier qui s^intitule ainsi. Ju8qu*à lui, on disait
vétéran.
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— 198 —
fait sim, chapelain de la Trinité de Saint-Claud, résigne
au suivant, sous réserve d'un tiers des revenus, en
1767, et est admis à la vétérance. Par acte du 26 juillet
1764, il a fondé une messe quotidienne moyennant un
capital de 5,918*^. Il meurt fin 1773.
14. JEAN SAUVO du SABLON, né à Orgedeuil,
prêtre à Sarlat en septembre 1765, installé le 9 no-
vembre 1769, est encore en fonctions à la suppression
du chapitre. Il rétracte son serment à la Constitution
civile en 1792. Le 4 novembre 1791, sa prébende avait
été estimée 2,501 , charges comprises.
1. GÉRAULD TIZON, nommé le 21 avril 1538, rési-
gne en 1560.
2. NICOLAS DUBREUIL, sim. curé de Mérignac,
nommé en 1560, meurt en décembre 1600.
3. PIERRE GUILLEBAULD, cl., étudiant à Péri-
gueux, installé le 5 janvier 1601 (1), résigne au sui-
vant, son frère, en 1615. Il se fait religieux Feuillant,
sous le nom de Pierre de Saint-Romuald, et écrit les
ouvrages suivants : Hortus Epitaphiorum; Historiœ
Francorum^ seu Chronici Ademari Engolismensis,
Epilome; Chronicon seu coniinuatio Chronici Ade~
mari Engolismensis. Il a dédié ce dernier à Etienne,
son frère, ci-dessous. Né le 21 février 1586, il meurt
le 23 mars 1667.
4. PIERRE GUILLEBAULD, cl., étudiant, installé
le 8 janvier 1616, sous-diacre le 23 décembre 1617,
(1) A cette occasion, il donne à la cathédrale trois chapes damas
cramoisi et or fin.
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— 199 —
curé de Notre-Dame de Montignac, puis de Vouzan,
meurt le 1®' septembre 1630.
5. ETIENNE GUILLEBAULD, cL, frère des deux
précédents et cousin, par sa mère, des chanoines Jean
et Pierre Masson, nommé le 2 septembre 1630, fait
sim. curé d'Aussac, finit en 1674.
6. PHILIPPE NADAUD, docL th., nommé en 1674,
fait oflBcial en 1709, trésorier en 1715, résigne au sui-
vant et décède en avril 1716.
7. JEAN CHAUSSE, cl. t., ayant prétendu à la tré-
sorerie, se retire devant Nadaud, qui lui résigne sa cha-
noinie. Installé le l*' avril 1716, il résigne en 1745 et
meurt le 18 juin 1747 à La Trésorière, paroisse de Saint-
Martin. Il est enterré dans la cathédrale, à cinq pieds
de la chaire.
8. HENRY DE LA FAUX de CHABRIGNAC, cl. t.,
santonen., né à Pérignac-Saintonge, étudiant à Pont-
levoy, est nommé par le roi, à titre de joyeux avène-
ment, et installé le 17 juin 1745. Fait prêtre le 18 dé-
cembre 1756, il devient officiai du chapitre, puis vicaire
général et doyen en octobre 1785, étant lie. utrq.
9. JACQUES-FRANÇOIS REGNARD, blecen., nommé
en vertu d'un brevet royal obtenu par un sieur
Baulo-d'Orville, conseiller au parlement de Paris, le
18 août 1784 (1), est installé le 28 novembre 1785 par
procureur et réitère en personne le 2 mai 1786. Il per-
mute de pacifico ad pacificum avec le suivant pour
une chanoinie à Meaux.
10. CHARLES-ALEXANDRE-AUGUSTIN de GRÉ-
GOIRE DES GARDIES DE SAINT-ROME de MONTPEY-
(1) Le chapitre proleste contre cette nomination et soutient que le
roi a épuisé son droit en nommant de La Faux de Chabrignac, mais
il ânit par céder.
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— 200 —
ROUX, ruthenen., prim chanoine de Meaux, est ins-
tallé le 26 avril 1788. Vicaire général de Bazas et
d'Angoulême, il est sim. chapelain de Notre-Dame du
Repos, de Sainte-Croix, Sainte-Barbe et Sainte-Cathe-
rine, dans la paroisse de Rémoville (Saint-Dié). Il est
encore en fonctions lors de la suppression du chapitre.
Le 3 octobre 1790, tous ses revenus s'élèvent à 5,843^.
Sa prébende canoniale seule est déclarée, le 4 novembre
1791, d'une valeur de 1,969*^.
1. ITIER DE PRAHEC paraît en juin 1538 et meurt
en sortant des prisons des huguenots, en 1570.
2. GEOFFROY de PRAHEC, nommé en 1570, puis fait
chantre, mais non maintenu, résigne au suivant, son
neveu.
3. GEOFFROY IMBERT, installé le 14 octobre 1583,
décède le 23 octobre 1584.
4. SE VERIN AUDIOT, gradué, secrétaire de l'évêque
et vicaire de chœur, est installé le 23 octobre 1584.
Interdit en 1586 pour cause de' simonie et autres
fautes (1), il résiste. Le chapitre saisit les fruits de sa
prébende, qui est disputée par plusieurs. Christophe
Houlier, sieur de La Pouyade, est le candidat du cha-
pitre. Toussaint Gaulive présente une nomination en
cour de Rome, mais l'évêque lui refuse le visa. Enfin
le suivant triomphe.
5. CHRISTOPHE DESPRÉS, cL, nommé par le roi, à
titre de joyeux avènement, le 4 janvier 1591, apaise
par une indemnité de 612 écus Christophe Houlier, qui
(1) L'évêque, qui le protégeait, fut très affecté de sa conduite.
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— 201 —
a renouvelé sa réclamation, et il résigne au suivant, son
frère.
6. PAUL DESPRÉS, cL, installé le \^^ juin 1596.
décède le 25 avril 1605. Il avait été contesté, mais
sans succès, par un Jean Dupuy-Faure.
7. LOUIS ISSERTIER, lemovicen., est installé le 3 mai
1605 ; mais contesté par Etienne de L'Estang, il s'en-
tend avec lui pour résigner au suivant.
8. FRANÇOIS RIDIER, cl. parisien., conseiller au
parlement de Paris, installé le 14 avril 1606, meurt
en août 1609.
9. ROBERT CHARPENTIER, parisien., nommé par
révêque, à titre de joyeux avènement, et installé le 16
octobre 1609, est contesté par le suivant, qui finit par
triompher. Il a accompagné l'évêque à Rome et à Notre-
Dame de Lorette.
10. PIERRE ROUTIER, cl. petrocoren., installé en
février 1613, résigne aussitôt.
11. GABRIEL DE LAN AU VE, cl. parisien., installé
le 3 avril 1613, résigne peu après.
12. CHARLES-AIMÉ de LANAUVE, cl. parisien.,
étudiant, installé le 19 mai 1614, résigne au suivant en
1621.
13. ETIENNE MAQUELILAN, doct. th., principal du
collège d'Angoulême, curé d'Étriac et prieur de Saint-
Augustin, installé le 24 janvier 1622, résigne le 5 fé-
vrier 1657 et meurt le 10 du même mois. Il est enterré
chez les Jésuites. Par testament du 4 février 1657, il
a légué à ceux-ci une rente de 400^ pour fonder une
chaire de philosophie dans leur collège, un capital de
1,000*^ à l'hôpital de Notre-Dame des Anges, une rente
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— 202 ~
de 25^ à l'église de Saint- André pour une messe suivie
d'un Salve Regina, chaque dimanche, et une autre
rente de 20^ pour un anniversaire dans la cathédrale.
14. PIERRE BENUREAU, sieur des SONDAIS, cl.,
cousin du précédent, installé le 5 février 1657, sous^
diacre le 16 mars 1658, résigne le 11 et meurt le 14
août 1666. Il avait été marié.
15. HÉLIE BARBOT, parisien., installé le 12 août
1665, résigne au suivant en cour de Rome le 14 juin
1692, et devant le roi, à cause de la régale, sede épis--
copali vacante, le 2 juillet même année, sous réserve
de 300^.
16. JOSEPH-SIMON DUMAY, cl. santonen., est nom-
mé en novembre 1692. Prêtre en 1700, fait curé de
Sainte-Radégonde, près Baignes, qu'il résigne en 1747,
il est sim. prieur de Nostrie (Béziers), chapelain de
Notre-Dame in Spasmo en Saint-Paul d'Angoulême et
de Saint-Michel dans la cathédrale ; il résigne les deux
premiers bénéfices avec sa chanoinie au suivant, son
parent, sous réserve de 300 '^ de pension, et meurt le
27 octobre 1752, après avoir obtenu la vétérance. Il
est enterré dans la chapelle Saint-Michel.
17. PIERRE NAUD, né à Puymoyen, priiis archi-
prêtre de Saint-Jean, est installé le 3 octobre 1752(1).
Si7n. prieur de Nostrie, chapelain de Notre-Dame des
Spasmes, il obtient encore le prieuré de Volve, 0. B.,
paroisse de Magalas (Béziers). En 1758, il résigne à
autre Pierre Naud, son frère, qui s'installe le 7 mai ;
(1) Rome avait repoussé la réserve faite par le résignant, le parler
ment la maintient; Tévéque refuse le visa, Tarchevéque Taccorde. Une
prise de possession a heu le 21 juillet; mais le chapitre s'étant abstenu
d'y paraître, Naud est dans la nécessité de se faire installer de nou-
veau le 3 octobre. U était soupçonné de jansénisme.
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— 203 —
mais admis aux regrets, il reprend sa chaiioiiiie et la
garde jusqu'à la suppression du chapitre. Le 4 novem-
bre 1791. tous ses revenus sont estimés 3,470^. Il a
prêté serment à la Constitution civile.
1. JEAN LEBRUN, BRUNI, curé de Saint-Léger de
Blanzac, nommé avant juin 1540, contesté par Jean
Égreteau, qui échoue, résigne en juillet 1555.
2. ANDRÉ FAVEREAU, nommé en juillet 1555,
meurt en 1557.
3. THOMAS GÉRAULD, nommé en 1557, meurt en
novembre 1571. Il a été vicaire général.
4. ARNAULD BOUILLON, installé en décembre 1571 ,
avait été prisonnier des huguenots. li finit en 1600.
5. PIERRE TALON, cL, installé fin 1600, sim. curé
de Soyaux, puis de Genac et de Juillac-le-Coq, résigne
au suivant, son cousin, sous réserve d'un quart des
revenus.
6. PIERRE TALON, cL, installé le 20 septembre 1633,
résigne simplement le 23 février et décède le 16 mars
1667.
7. JEAN CASTAIN, cL t., étudiant, installé le 23
février 1667, résigne simplement le 7 mai 1706.
8. JEAN CAZEAU, cL t.j chapelain de Saint-Martin-,
du-Lion, installé le 13 mai 1706, avait été marié et
receveur du chapitre. 11 résigne au suivant, son fils.
9. ROBERT CAZEAU, doci. th., priùs curé de Fléac,
est installé le 26 février 1734, décède le 26 septembre
1753 et est enterré dans la chapelle Saint'Michel,
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— 204 —
10. FRANÇOIS BAREAU, sieur de GIRAC, cl. pari-
sien, et étudiant à Saint-Sulpice, fils de Jacques, pré-
sident du présidial d'Angoulême , neveu du doyen
Pierre-Joseph et de François, chanoine, nommé par le
chapitre le 28 septembre 1753 et de nouveau par le roi,
en vertu du droit de régale, sede episcopali vacante,
est installé le 18 février 1754. Il est fait doyen en 1756
et résigne sa chanoinie au suivant.
11. JEAN-CHARLES de VASSOIGNF^, sim. curé de
Saint-Trojan (Jarnac, Saintes), est installé (1) le 22
avril 1757. Il exerce encore au moment de la suppres-
sion du chapitre. Il meurt avant la fin du siècle. Le
4 novembre 1791, sa prébende est estimée 2,830*^,
charges comprises.
1 . JEAN JANVIER parait chanoine et sim. curé de
Mornac le 23 janvier 1543. Il résigne le 9 août 1584.
2. MELCHISÉDECH TERRASSON, cl., installé le 13
août 1584, souS'diacre et curé de Mornac en 1590, rési-
gne le 5 février 1599 et meurt peu après.
3. FRANÇOIS GILLIBERT, cl., étudiant chez les Jé-
suites de Périgueux, puis à Bordeaux^ est installé le 10
février 1599, fait sous-diacre en 1604, curé de Mornac
en 1626, et résigne au suivant, son neveu, sous réserve
d'une pension, en 1627.
4. FRANÇOIS BERNARD, cl., sim. prieur de Chave-
nac et pensionnaire de 400*^ sur Saint-Estèphe, est
installé le 20 octobre 1627 et résigne simplement en
1670.
(1) Il avait été nommé précédemment à une autre slaUe, mais non
maintenu.
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— 205 —
5. CLÉMENT BERNARD, cl., nommé le 23 octobre
1670, officiai du chapitre de 1694 à 1726, meurt le 28
février 1731 et est inhumé dans le bras méridional de
la cathédrale.
6. PIERRE BIROT de BROUZÉDE, priùs curé de
Mérignac» installé le 3 mars 1731, résigne simplement
en avril 1759. Admis à la vétérance, il meurt le 9 mai
même année et est inhumé dans le caveau du chapitre.
Il avait été marié.
7. ANTOINE GIBAUD, priùs curé du grand-autel,
chapelain de Saint-Bertrand et secrétaire du chapitre,
installé le 23 avril 1759, résigne au suivant, sous ré-
serve de 600 '^, en 1788, et décède en 1790.
8. JEAN-PIERRE DEREIX, lie. utrq., déjà maître-
école, est installé le 15 novembre 1788. Il est encore en
fonctions à la suppression du chapitre.
1. FRANÇOIS DE SAINT-GEL AÏS, junior, paraît le
2 octobre 1543, sim. abbé de..., et décède le 29 juillet
1577, après résignation simple. Il est inhumé dans la
chapelle d'Uzès.
2. JEAN DE LA FORESTIE, cl. lemovicen., installé le
27 juillet 1577, résigne au suivant, son neveu, en 1578.
3. LÉONARD de LA FORESTIE, sieur du LABOU-
RET, cL lemovicen., installé le 1«' février 1579, soiis^
diacre en décembre 1597, sim. abbé de Bonlieu (Bor-
deaux) et fait chantre en 1606, résigne sa chanoinie au
suivant, son neveu, en 1620, gardant sa chantrerie et
autorisé à porter Thabit canonial (1).
(1) A cette époque, on disait : porter les draps»
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— 206 —
4. LÉONARD de LA FORESTIE, cl. lemovicen,,
gradué en dr., installé le 12 décembre 1621, sotis^diaore
le 21 mai 1622, fait chantre en 1625, résigne sa cha-
noinie au suivant en 1675. Après la mort de son oncle,
il signe sieur du Labouret.
5. JACQUES JAMEU, doct. th. y sim. chantre, ins-
tallé le 23 août 1675, devient simple chanoine en 1709
et meurt en décembre 1711.
6. PIERRE-JOSEPH BAREAU de GIRAC (1), cl. t.,
installé par procureur le 26 janvier et en personne le
28 août 1712, résigne au suivant en 1723. Par actes des
7 mars et 29 avril 1720, il fonde un cours de théologie
chez les Dominicains d'Angoulême, devient prieur de
Montmoreau et de Nercillac et dans la suite est fait
doyen.
7. JEAN-JOSEPH de TRYON de MONTALEMBERT,
lemovicen.y bach. th., installé le 5 janvier 1724, a été
quelque temps trésorier. Il résigne simplement en
1760.
8. HENRY-FRANÇOIS CAZEAU, curé de Notre-
Dame de Beaulieu et conseiller-clerc au présidial d'An-
goulême, installé le 23 août 1760, meurt le 1«^ novem-
bre 1772.
9. MATHURIN-HENRY RAMBAUD de MAILLOU,
sotis^iacrej lie. dr.j étudiant au séminaire d'Angou-
lême, installé le 3 novembre 1772 est encore en fonc-
tions à la suppression du chapitre. Alors sa prébende '
est évaluée 2,152**^, charges comprises. On le voit retiré
à Bordeaux en 1802.
(1) Frère de François, senior, et oncle de FrançoU, junior.
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207 —
1. JEAN MERCIER paraît en 1543, sim. archidiacre
d'Albi et trésorier d'Angouiême, et décède en septembre
1570.
2. JEAN DEXMIERS, cL, installé le 14 octobre 1570,
est évincé par le suivant après un long procès et fait
curé de Vœuil-et-Giget en 1576. Il tient sa chanoinie
jusqu'en 1578.
3. PIERRE MASSON, cL, installé le 24 janvier 1578,
fait chantre en décembre 1591, résigne simplement et
meurt le 12 mars 1606. 11 est frère de Jean, chanoine.
4. GILLES LURAT, cl., étudiant à Périgueux, con-
testé sans succès par Etienne Lefranc, est installé le
14 mars 1606 et résigne au suivant en 1610.
5. ANTOINE PINEDON, cl., avocat au parlement de
Paris, y réside et y traite les affaires du chapitre. Ins-
tallé le 30 juillet 1610, il résigne le 30 décembre 1634
au suivant, son neveu, entre les mains du roi, qui a la
régale, sede episcopali vacante , sous réserve de 460^
de pension. Il meurt en septembre 1636.
6. PIERRE PÉGÈRE, alias PÉJAIRE. cl. floropoli-
cen., nommé par le roi, est installé le 23 janvier 1635 et
résigne simplement en 1638. N'étant que simple clerc,
il se sécularise et entre dans la magistrature (1).
7. GABRIEL BAREAU, cl., étudiant à Poitiers, puis
à Paris, installé le 11 décembre 1638, résigne au sui-
vant, son frère.
(1) On voit plus tard à Ângoulême un membre du présidial du même
nom.
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— 208 —
8. CLÉMENT BAREAU,c/., étudiant chez les Jésuites
d'Angoulême, installé le 8 septembre 1644, est souvent
repris par le chapitre comme ne portant pas le cos-
tume ecclésiastique et se montrant violent. En 1651,
il a déchiré le livre du poincteur. Il résigne en cette
même année au suivant, son neveu.
9. GABRIEL BAREAU, sieur de BEAUREGARD, cl.,
étudiant à Limoges, installé le 39 avril 1652, souvent
repris et condamné pour ses vivacités et irrégularités,
décède en octobre 1688.
10. FRANÇOIS BODIN, priùs vicaire de chœur, ins-
tallé le 10 octobre 1688, décède le 29 janvier 1711.
11. GUY GAUVRY, sieur des CHARMES, lie. uirq.,
curé de Claix, nommé le 3 février 1711, est installé le
23 avril 1712, après sentence rendue la veille par le
présidial et confirmant son droit contre plusieurs pré-
tendants (1). Il résigne simplement le 9 septembre 1724
et meurt le 30 du même mois, ayant, par testament
du 5, légué 600*^ pour fonder ^ne messe annuelle à la
cathédrale.
12. FRANÇOIS BAREAU de GIRAC, senior {2)y cl. t.,
installé le 26 septembre 1724 sans le concours de l'évê-
que, qui le repousse, est sim. prieur de Montmoreau
et de Nercillac. Il meurt le 10 juin 1769, laissant 700^
pour fonder une grand'messe annuelle.
13. MARC-RENÉ- HENRY de GANDILLAUD du
CHAMBON, cl. t., étudiant à Périgueux, installé le 12
(1) Savoir : Jean Barbot, nialtre-école; François Gourdin, cl., m. éc-
arts ; François-Joseph Robuste, doct. Sorb., prieur de La Tâche et de
Saint-Sëverin de Pavancelle» et Louis Prévéraud, cl. t., m. es-arts,
qui ont insinué.
(2) Frère de Pierre-Joseph et oncle d'autre François.
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— 209 —
juin 1769, fait sim. prieur de Passirac en 1771, prêtre
en 1788, est encore en fonctions lors de la suppression
du chapitre. Le 4 novembre 1791, sa prébende est esti-
mée 2,050^, charges comprises.
1. ANTOINE PRÉVOST paraît en 1547 et en 1560.
2. GEOFFROY NOGERET paraît en 1563 et rési-
gne au suivant en 1575.
3. THOMAS NOGERET, cL, installé le 23 décembre
1575, sim. curé de Trois-Palis, résigne au suivant en
1589.
4. JEAN GANDOBERT, prîtes choriste et maître de
psallette, installé le 10 juillet 1590, sim. curé de Char-
mant, meurt le 14 mars 1623, à soixante-quatorze ans.
5. JACQUES DB POUTIGNAC, contesté, mais en
vain, par Bernard Gandobert, neveu du précédent,
est installé le 6 avril 1623 et résigne au suivant, son
neveu, en 1654. Il était sim. doyen de La Rochefou-
cauld.
6. ANTOINE DE POUTIGNAC, cl., sim. chanoine de
La Rochefoucauld, installé le 4 mars 1655, fait trésorier
en 1662, résigne sa chanoinie même année.
7. MARC DE BERTRAND, installé en décembre
1662, résigne simplement en 1712.
8. MARC MERCIER, cl. t., installé le 23 octobre
1712, meurt le 9 août 1765.
9. PIERRE LAMBERT des ANDRAUX, cl. t., étu-
diant à Poitiers, puis à Paris et enfin à Toulouse,
installé le 20 août 1765, est sim. prieur du Petit-Bour-
15
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— 210 —
net et vicaire général. Sa prébende et son prieuré,
qu'il occupe encore lors de leur suppression, sont éva-
lués en novembre 1791 3,048 ''j charges comprises.
Le 17 brumaire an IV, ordre est donné de l'arrêier
comme insermenté, mais il est malade et on le laisse
en paix.
1. JEAN GARASSUS paraît en 1550, sim. curé de
Saint-Palais de Verrières et vicaire général. Il est fait
chantre en 1572, résigne sa chanoinie au suivant, son
neveu, en 1590, et décède en 1591.
2. ETIENNE GARASSUS, cL, installé le 15 juin
1590, meurt le 19 avril 1600. Il avait une sœur mariée
à Michel Poupeau, fameux œaintier (fondeur de
cloches).
3. JOSEPH BLANCHARD, gradué, olim maître de
psallette, installé le 20 avril 1600, résigne aussitôt.
4. HÉRAULT de LONGPUY, cl. condomien., installé
le 19 mai 1600 (1), autorisé à étudier à Poitiers, puis
à la Grande-Observance de Bordeaux, où il prend la
vêture en 1606, enfin à Paris, oil il est encore en 1612,
sim, curé de Rouillac, y décède le 29 mai 1645, après
résignation au suivant, son neveu.
5. BERNARD de LONGPUY, cl. burdigalen., étu-
diant à Agen, installé le 27 juin 1645, résigne au sui-
vant, son frère.
6. GUY DE LONGPUY, cL burdigalen,, installé le
19 mai 1651, résigne simplement en 1654.
(1) Nommé dès 1599 & la stalle suivante, il en avait été évincé.
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- 211 —
7. JEAN-PHILIBERT DE LONGPUY, ci. ôwrdt^a^^M
installé le 18 juin 1654, est évincé par le suivant, qui
produit une nomination obtenue en cour de Rome.
8. JEAN GUÉRIN de CASTAIN, cl. sanlonen., étu-
diant, nommé par le Pape, grâce à Tentremise du
doyen, Jean Mesneau, son grand-oncle, est installé le
11 novembre 1654, sans le concours de Tévêque, qui
lui a refusé le visa. Il est fait doyen en 1660 et meurt
dans la même année.
9. ANDRÉ DE NESMOND, sieur de$ œURADES,
sim. curé de Magnac-sur-Touvre, nommé par l'évéque,
à titre de joyeux avènement, contesté par Jean de
Castain, neveu, qui invoque une résignation de son
oncle en sa faveur, et par Jean Carrière, cl. santonen.j
muni d'un brevet du roi, est installé le 24 décembre
1660. Sim. prieur de Saint-Germain de Varaise(l),
0. B. (Saintes),' il s'intitule grand-pénitencier. Fait
archidiacre en septembre 1663, il résigne sa chanoinie
au suivant, dont le frère lui a disputé Tarchidiaconé.
10. GEOFFROY GIRARD, cl. burdigalen.], étudiant,
neveu de l'archidiacre Claude et frère d'autre Claude
Girard, nommé le 2 septembre 1663, résigne au
suivant.
11. PIERRE LAMBERT, cl., installé le 29 septembre
1708, est fait promoteur en 1734. Il résigne au suivant
sous réserve d'un tiers des revenus.
12. GUILLAUME-LÉONARD CHAGNEAU de LA
GRAVIÉRE (2), installé le 27 mars 1765, sim. cha-
noine de Pranzac, prieur de Saint-Jacques de Conzac
(Saintes), puis de Saint-André d'Angouléme, est encore
(1) Dépendant de Saint-Jean-d*Angély.
(2) Il avait reça la prâtrise & Paria on 1762.
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— 212 —
en possession lors de la suppression du chapitre. Asser-
menté, rétracté, déporté, il meurt à l'île Madame en
octobre 1794, à cinquante-sept ans. Le 4 novembre
1791, sa prébende et son prieuré avaient été estimés
3,184 ft.
1. JACQUES ESTIVALLE, Junior, frère du chantre,
paraît en 1551. Comme il est en démence depuis 1564,
le chapitre demande à sa famille, qui perçoit les fruits
de sa prébende, de payer un prêtre pour le remplacer,
mais en vain. Il décède le 23 février 1599.
2. BÉRAULT de LONGPUY, cl. condomien., installé
en février 1599, à quatorze ans, est évincé (1) par le
suivant.
3. LOUIS DU TILLET, sieur de BOISRUFFJER, con-
seiller au parlement de Paris, nommé en vertu d'un
brevet du roi, est installé le 18 avril 1600 et meurt à
Paris en février 1605, après résignation au suivant.
4. AIGNAN PRESTAT, ^^won^w., installé le 6 avril
1605, contesté par plusieurs (2), permute avec le sui-
vant (3).
5. LOUIS DU TILLET, parent du précédent Louis,
conseiller- clerc au parlement de Paris, installé le
7 juillet 1606, résigne au suivant.
6. ANTOINE MORE AU, c?;., installé le 22 juin 1607,
résigne au suivant.
(1) n est nommé de ncaveau eo 1600. (Voir la stalle précédente.)
(2) Savoir : François de Martres, lumharien,, nommé par le chapi-
tre; Jacques Descombres et Pierre Audouin, gradués.
(3) On ne dit pas pour quel bénéfice.
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— 213 —
7. PIERRE DE FORGUES, cl. lascuren., installé le
26 octobre 1607, résigne simplement le 23 juillet 1615
et meurt en 1616.
8. ROMAIN MORBAU, contesté par plusieurs (1);
est installé le 26 juillet 1615 et résigne simplement le
5 mars 1620.
9. HENRY DE FORGUES, sieur de BOISMENU,
cl. t., étudiant à Saintes, installé le 7 mars 1620,
sous-diacre le 1«' avril 1623, sim. prieur de Vervant,
de La Petite-Couronne en Arvert (Saintes) et de Mou-
thiers, résigne au suivant, son neveu, en 1664, et est
admis à la vétérance.
10. RAYMOND de FORGUES de LAVEDAN, cl. t.,
étudiant, installé le 18 juillet 1664, sim. prieur de
Mouthiers et de La Petite-Couronne en Arvert, meurt
en novembre 1721.
11. JEAN THINON, curé de L'Houmeau, nommé le
27 novembre 1721, meurt le 11 février 1755 et est en-
terré sous le cloître.
12. JEAN-LOUIS THINON, bach. th., frère du précé-
dent, sim. curé de L'Houmeau, prieur de La Terne et
chapelain de Sainte-Madelaine dans l'église de Sainte-
Menehould (Châlons), installé le 31 mars 1755, résigne
au suivant, son neveu, sous rései've d'un tiers.
13. JEAN THINON (2), diacre, installé le 12 août
nib, sim. prieur de La Terne, est encore en posses-
sion à la suppression du chapitre. Déporté à l'île de
Rhé en vertu d'un arrêté du 12 brumaire an VII, il y
arrive le 20 novembre 1798, à quarante-cinq ans, lie
(1) Savoir : Louis de La Rochefoucauld, cl. pictavien, ; Jean du
Nourrigier, cl. t. pictavien.; Antoine de L*Estang.
(2) Né & Saint-Paul d*Angoulême.
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— 214 -
4 novembre 1791, sa prébende fut estimée 2,487*',
charges comprises.
1. JEAN POYRIER paraît en 1554, sim, curé de
Touzac. Atteint de la cataracte, il va se faire soigner à
Poitiers en 1576 et meurt le 11 janvier 1587,
2. FRANÇOIS DU ROUSSEAU, cL gradué, installé
en janvier 1587, contesté par Aignan Prestat (1), est
évincé avec ce dernier par le suivant.
3. JULIEN RkWik\}lj\)^lemovicen.j,prtm curé de
Touzac, est installé le 15 janvier 1588. Contesté, il
obtient du parlement une sentence de confirmation et se
fait reconnaître du chapitre, qui l'avait nommé et qui
hésite maintenant à l'accueillir. Cependant ce n'est que
le 4 juillet suivant qu'il reçoit les habits canoniaux.
Htm. aumônier de Saint-Pierre, il résigne au suivant
en 1594.
4. MARC GUILHAUMEAU, cL, installé le 3 juin
1594, devient vie. gén. d'Angouléme. 11 l'est aussi
très longtemps de l'abbé de Saint-Cybard. Sim. prieur
de Mons, juge des exempts, il résigne au suivant, son
neveu, en 1654. Admis à la vétérance, il décède le
5 novembre 1660, dans L'Houmeau, et est enterré
à la cathédrale, dans la chapelle des Trois-Marie.
5. MARC GUILHAUMEAU, prtùs curé de Bessac et
précepteur de Malatraict, installé le 8 août 1654, sim.
curé de Vouzan et vie. gén., résigne au suivant en
1662.
(1) Ce Prestat est nommé plus tard. (Voir stallo précédente.)
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— 215 —
6. JEAN GUILHOT, installé en 1662, résigne au
suivant, son neveu, après cinquante ans d'exercice.
7. FRANÇOIS-LOUIS GUILHOT, sieur du MAINE-
BRUN, cL t.j, installé le 23 octobre 1712, résigne au
suivant, son neveu, en 1754, sous réserve d'une pen-
sion de 400 '^ et de la maison canoniale (1). Admis à
la vétérance, il meurt le 28 janvier 1756, n'étant que
simple tonsuré, et est inhumé dans le caveau du cha-
pitre.
8. FRANÇOIS GUILHOT, cL t. (2), installé le 26
août 1754, est encore en possession lors de la suppres-
sion du chapitre. Il est assermenté. Le 4 novembre
1791 , sa prébende est estimée 2,947 ^, charges com-
prises.
Article IV. — Bas-chœur.
Le bas-chœur s'est-il formé des clercs inférieurs
du corps capitulaire ou des fidèles qui, à l'origine,
mêlaient leurs voix à celle des clercs dans le chant
sacré? C'est une question difficile à résoudre. Le
bas-chœur constitue, dès avant le XV* siècle, un
corps distinct, mais dépendant du chapitre, et com-
prend quatre vicaires de chœur semi-prébendés, des
choristes dont le nombre a varié de huit à quinze,
une psallette et quelques employés secondaires. C'est
dans son sein que l'on prend le curé du grand-autel, le
secrétaire du chapitre, le maître de psallette, le sacris-
tain et les chapelains des messes régulières. En font
partie l'organiste, les huissiers de chœur, les bâton-
niers, porte-croix, sonneurs, etc.
(1) Située dans la paroisse Saint-Jean.
(2) Né a Saint-Martin d'Angoalôme.
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— 216 —
Ses droits et revenus propres sont les suivants. Il
était autrefois seigneur du village du Boisseau et pos-
sédait le mas du Clou en Dirac (1). Au XVIII® siècle, il
n'y touche plus que des redevances insignifiantes. Il a
en franche aumône, comme les tenant du roi, les eaux
de la Charente, dites des Clergeons (petits clercs), de-
puis la fontaine de Toussougne jusqu'au port Gaschet,
et du ruisseau de Moulin au moulin de Basse (2). Il a
encore quelques rentes et cens à Hiersac, Genac et Bi-
gnac, et quelques maisons d'Angoulême sont sous sa
mouvance. Tous ses revenus particuliers sont déclarés,
le 4 novembre 1791, pour une valeur de 715^. Ses au-
tres ressources sont dans les gages, grosses distribu-
tions etperctpiet revenant à chaque membre à raison
de son service. Un syndic pris dans ses rangs adminis-
tre ses biens et droits sous le contrôle du bayle et du
trésorier du chapitre.
Le costume des membres prêtres et clercs du bas-
chœur est la soutane, sur laquelle ils mettent, de la
Toussaint à Pâques^, un manteau de la forme de celui
des chanoines, mais absolument noir, avec capuchon de
même couleur, appelé domino. Au chœur, ils portent
le surplis et le bonnet carré. En hiver, les vicaires de
chœur ont l'aumusse, et les choristes le camail.
Ils sont tous nommés par le chapitre.
VICARIAT DE CHŒUR.
Le vicariat de chœur ou semi-chanoinie (3) dans la
cathédrale d'Angoulême constitue un vrai bénéfice
(1) Sic en 1591.
(2) Les fermiers du seigneur de Vouharte, de 1658 & 1775, ont sou-
vent gêné les droits du bas-chœur.
(3) Le chapitre, k partir du XVII* siècle, a cherché & supprimer la
qualification de semi-chanoinie donnée au vicariat de chœur et cessé
d*appeler ses vicaires de chœur semi-chanoines, semi-prébendés.
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-^ 217 —
soumis aux règles ordinaires du droit, sauf les exœp-
tions prévues par les concordats locaux. Le vicaire de
chœur ou semi-chanoine, semi-prébendé, est nommé
par le chanoine aquilaire; le chapitre l'institue (1) et il
est installé par le chantre. A cette occasion, il paie à
la caisse du chapitre un droit qui, au XVIII* siècle, est
fixé à 17^ 12-^.
Il y a quatre vicaires de chœur. Ils doivent être prê-
tres (2), leur office étant essentiellement presbytéral.
Ils ont pour fonctions de dire les messes ordinaires fon-
dées, de porter la chape, chanter les leçons, répons,
etc., par rang d'hebdomade. Ils chantent la messe du
chanoine hebdomadier lorsque celui-ci en est empêché.
Le diacre de la messe capitulaire peut être pris parmi
eux. Ils occupent au chœur les quatre dernières
stalles.
Les revenus de chacun comprennent une part de ceux
formant la dotation du bas-chœur, une prébende ordi
nairement égale aux deux tiers d'une portion congrue,
les grosses distributions qui sont de la moitié de celles
allouées aux chanoines, un percipiet afférent au ser-
vice (3) et la rétribution due par les chanoines qu'ils
remplacent pour la messe capitulaire (4). Quelques-uns
ont des bénéfices particuliers et des attributions diver-
ses dont le produit est compté à part.
En 1791, les revenus de chaque vicaire de chœur sont
déclarés pour une valeur de 704^, indépendamment des
droits casuels et du produit des autres bénéfices qu'il
peut posséder.
(1) Cujus nominalio, collatio et dispositio omnimodo ad capitulem
pertinent,
(2) n y a eu souvent des exceptions é. celte règle.
(3) En 1680, le percipiet peut atteindre un maximum de 32 ^. La
semi- prébende vaut 125^.
(4) En 1613, le chanoine hebdomadier doit au vicaire de chœur qui
le remplace pour la messe capitulaire 60 sols par hebdomade.
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— 218 —
TITULAIRES DE CHAQUE SEMI-PRÉBENDE.
Maurice du Breuil, sim. secrétaire de l'évêque et curé
de TroîsPalis, paraît le 11 août 1503 et en 1518.
Pierre Guerry, sim. curé de Saint- Ausone, 18 décem-
bre 1525, finit le 26 novembre 1533 et devient cha-
noine prébende.
Mathurin Morin, nommé le 5 juin 1540, permute avec
le suivant.
Jean Gaultier, nommé vers 1545, sim. curé de Saint-
Ausone, pritcs chapelain de Saint-Nicolas en cette
église, le redevient peu après.
Jacques Grezin, sim. secrétaire de l'évêque, est nommé
en 1566. Frappé d'interdit en 1574, il se réhabilite
peu après et résigne au suivant en mai 1580.
Jean Boysseau, ancien enfant de chœur de la cathé-
drale, installé le 20 mai 1580, sim. secrétaire du cha-
pitre et chapelain de l'évêque, résigne en 1605.
Bernard iGandobert, nommé en mars 1605, sim. secré-
taire du chapitre, résigne en 1630.
François Gandobert, senior, nommé le 29 octobre 1630,
sim. aumônier de Saint-Pierre, résigne en 1645.
François Gandobert, junior, cl., frère du précédent,
nommé le 17 février 1645, résigne aussitôt.
François Gandobert, senior, revenu fin mars 1645, sim.
curé de Linars, résigne en 1654.
François Blanchet, junior, cl., installé le 4 septembre
1654, meurt en février 1687, ayant légué 400^ pour
fonder un anniversaire.
Jean Barathe, nommé le 26 février 1687, meurt en mars
1691.
François Dumergue, nommé le 28 mars 1691, résigne
au suivant en 1695.
Louis Dumergue, nommé fin 1695, résigne aussitôt.
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— 219 —
Jean-Louis Dumergue, nommé le 9 novembre 1696,
permute avec Antoine Chaussât, archiprêtre de
Grassac, qui prend possession le 19 mai 1701, mais se
retire aussitôt. Dumergue continue jusqu'à sa mort,
arrivée en octobre 1738.
Philippe de Lagrezille, diacre, m. ez^rts, nommé le
17 octobre 1738, est fait curé de Mornac en juin 1744.
Pierre du Plessis de La Manière, prêtre le 27 mai 1741,
paraît en juillet 1744 et décède le 9 janvier 1758.
Jean Thinon, cl. t., étudiant au séminaire d'Angoulême,
nommé le 10 février 1758, se retire aussitôt. Il est
fait prêtre le 22 décembre 1759.
Antoine Civadier, gradué, sim. curé de Saint-Paul
d'Angoulême, installé le 25 mars 1758, fait chanoine
prébende en 1760, résigne au suivant en 1765.
François Chauvineau, sim. curé de La Paîne, installé le
22 mai 1765, décède le 8 avril 179J . En cette année,
ses revenus sont déclarés de 704 ^ pour sa vicairie de
chœur et de 350*^ pour sa cure. Ayant fait le serment
en 1790, il Ta rétracté longtemps avant sa mort.
Pierre Gandobert parait en février 1535 et meurt en
juin 1548.
Jacques Carrion, turronen., nommé le 8 juin 1548, sim.
curé de Fleurignac, puis de Vars et vicaire général,
se voit encore le 25 avril 1563.
Jean Jarland, en 1565, meurt en novembre 1581.
Jacques Moreau, cL, installé le 26 novembre 1581,
est repris pour ses violences et condamné en 1587
par le juge des exempts. Nommé curé de Touzac en
1588, il résigne sa demi-prébende au suivant en
1589.
Mangot CouUeau, priiis choriste, sim. curé de Saint-
Amant-de-Graves, nommé en août 1590, obtient de
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— 220 —
Rome le titre de chanoine semi-prébendé. Le cha-
pitre proteste (1) et refuse de lui reconnaître tout
autre titre que celui de vicaire de chœur. Il résigne
en 1608.
Jean Joret, alias Georé, installé le 15 décembre 1608,
résigne peu après. Il était ^m. curé de Saint-Amant-
de-Graves.
Mangot Coulleau, installé (bis) le 6 février 1609, meurt
en septembre 1626.
Jean Joret ou Georé, nommé (bis) le 18 septembre 1626,
fait sim. curé de Saint-Amant^de-Graves, sacriste
en 1633, chapelain de Saint-Nicolas en Notre-Dame
de Beaulieu en 1640, décède le 11 février 1642 et
est enterré dans la nef de la cathédrale.
Pierre Dubois, curé de Juillaguet, nommé le 16 février
1642 par Thebdomadier, mais repoussé par le cha-
pitre, se retire. •
Jean Gibaud, priiis choriste, installé le 29 mars 1642,
devenu infirme, fait le pèlerinage de Notre-Dame de
Liesse en 1646 et résigne au suivant en 1677.
Louis Corad, prias choriste, nommé en 1677 par le
Pape et sim. curé de Notre-Dame de Beaulieu, rési-
gne au suivant, d'accord avec le chapitre, le 29 juin
1678.
Jean Béchade, cL, étudiant au séminaire d'Angoulême,
définitivement nommé le 25 novembre 1678, est syn-
dic du bas-chœur en 1680. Il paraît encore en 1684.
Jean Thoumie paraît en 1694 et résigne en 1695.
André Thoumie, sim. archiprêtre de Saint-Jean, nommé
le 21 septembre 1695, résigne en?...
François Gauvry, priùs choriste, paraît en septembre
1722 et décède en mai 1730.
(1) n avait nommé Philippe Pichon, qui, exclu par GouHeau, ii*en
persiste pas moins à se dire vicaire de chœur. Il finit par céder, mais
le chapitre ne cesse pas de se montrer raide vis-à-vis de Coulleau.
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— 221 —
François Guyot, nommé le 13 mai 1730, permute avec
le suivant en 1732. Le libellé de Rome ayant qualifié
l'élu de chanoine semi-prébendé, le chapitre pro-
teste et exige rectification, ce qui entraîne un retard
de deux ans.
Mathurin Raymond, priùs curé de Saint-Claud et
chapelain d^ la Trinité du même, est enfin agréé
par le chapitre le 22 août 1734, après avoir songé
à permuter ses droits avec Jean-François Bourdage,
curé de Nonaville. Fait sim.^ archiprêtre de Saint-
Jean en 1737, il décède en avril 1747.
François Gilbert, sous^diacre, installé le 22 avril
1747, résigne au suivant. Dans la suite, il devient
archiprêtre de Saint- Jean.
Jean-François Gilbert, installé le 23 août 1750, meurt
en 17Ô4.
François Lavialle, diacre, curé de Saint Antoine, ins-
tallé le 14 décembre 1764, fait prêtre en la Trinité
1766, curé de Saint-Michel en 1770 et chanoine pré-
bende, résigne au suivant en 1774.
Abraham-François Robin, cL, installé le 14 mai 1774,
meurt le 6 janvier 1783.
Bernard Peyraud, priùs vicaire de Montbron, nommé
le 9 janvier 1783, résigne au suivant.
Jean-François Sauvo de Fontbelle, cl. t. (1), installé
le 2 septembre 1786, est encore en fonctions en no •
. vembre 1791. Insermenté, déporté, il meurt sur le
Washington en octobre 1794.
Pierre Richard, sim. curé de Vouzan, paraît en août
1538 et décède en septembre 1546.
Denys Rambauld, cL, gradué, nommé le 2 octobre
1546, fait chanoine pirébendé en 1572.
(1) Né Â Rougnac.
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— 222 —
Laurent Limousin, nommé en 1572, résigne le 8 octo-
bre 1574.
Pionaventure Aubert, priùs curé de Genac, nommé le
8 octobre 1574, meurt le 5 octobre 1582. Il sest sou-
vent repris pour ses désobéissances.
Séverin Audiot, carnuten,, hach. decr., sim. aumônier
de révêque, qu'il accompagne au concile de Bor-
deaux, est installé le 8 octobre 1582 et fait chanoine
prébende en 1584.
Pierre Jacquet, carnuten., secrétaire de Tévêque,
nommé le 22 octobre 1584, meurt le 2 mai 1591.
Guillaume Casset, cl. auscen.^ gradué, étudiant au
collège d'Angoulême, nommé le 2 mai 1591, est
fait chanoine prébende et résigne au suivant en
1599.
Gratien Mégouille, auscen., nommé le 13 août 1599,
se retire.
Guillaume La Saube, cL auscef^j installé le 15 octobre
1599, résigne en 1600.
Pierre Biron, sim. curé de Saint-Médard d'Auge, ins-
tallé le 9 juin 1600, meurt en décembre 1626 et est
enterré dans la nef. 11 a fondé le salut de la Présen-
tation moyennant une rente de 9 f^,
Nicolas Nouel, rothomagen., sim. curé de L'Isle-d'Espa-
gnac, installé le 24 janvier 1627, meurt en 1636.
Marc Thevet, cL, frère junior de Pierre, installé le
11 avril 1636, donne souvent lieu, comme son frère,
à des observations et à des poursuites devant le
juge des exempts pour ses violences. Une prise de
corps est décernée contre lui le 2 juillet 1638. Il
prend la prêtrise fort tard malgré les règlements
et résigne en 1651.
Pierre Chassereau, diacre, nommé le 10 février 1651,
résigne en 1680 à Roch Dulac.
Hélie Moricet, nommé par le chapitre et installé le
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— 223 —
29 novembre 1680, est exclu par le suivant, qui pré-
sente une nomination en cour de Rome.
Roch Dulac, installé le 15 mars 1631, résigne en mai
1686.
François Bodin, nommé le 6 mai 1686, est fait chanoine
prébende en octobre 1688.
André David, nommé le 6 décembre 1688, meurt en
octobre 1717, après résignation à Jean-Baptiste
David, son neveu, et fondation d'un anniversaire
moyennant 500^ de capital.
Jean Yver, nommé par le chapitre le 20 octobre 1717,
est évincé par le suivant, nommé en cour de Rome.
Jean-Uaptiste David, installé en décembre 1717, per-
mute avec le suivant pour la chapellenie de Saint-
Bertrand.
François Favereau, priiis chapelain de Saint-Bertrand,
installé le V^ avril 1719, résigne au suivant sous
réserve d'une pension de 200 ^.
Pierre Veillon, cl. t., installé en septembre 1750, prêtre
le 17 septembre 1757, permute avec le suivant pour
une chanoinie à Blanzac.
Guillaume-David Deval, sim. archiprêtre de SainWean,
priùs chanoine de Blanzac, installé le 30 novembre
1770, est encore en fonctions à la suppression du
chapitre. 11 est fait vicaire épiscopal en avril 1791, ré-
tracte peu après ses serments à la Constitution civile
et exerce secrètement pendant la révolution. Après
le Concordat, il est fait chanoine de la cathédrale.
Pierre Chasteau, senior, paraît en février 1540 et per-
mute avec le suivant, son frère.
Pierre Chasteau, ywweor, transféré de la cure de Saint-
Amant-de-Graves le 25 janvier 1544, résigne après
1550.
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— 224 —
Guillaume Moreau paraît le 12 novembre 1555 et rési-
gne à Jean Moulin en 1572.
Jean Garassus, sejiior, nommé par le chapitre en 1572,
est exclu par le suivant, nommé en cour de Rome.
Jean Moulin, sim. aumônier de Saint-Pierre, installé
le 14 décembre 1572, résigne en 1576.
Pierre André, nommé le 3 août 1576, résigne au sui-
vant.
Mathurin Balue, installé en août 1578, se retire l'année
suivante.
Pierre André reparaît en septembre 1579 et meurt en
janvier 1599.
Joseph Blanchard, gradué^ installé le 22 janvier 1599,
est fait chanoine prébende la même année.
Jean Martin, nommé le 13 août 1599, résigne au sui-
vant, son frère.
Hélie Martin, cl., étudiant au collège d'Angoulême,
installé en novembre 1607, résigne peu après et va
étudier à Périgueux avec des secours du chapitre.
Jean-Martin, senior, revient et s'installe le 16 mai
1608. Sim. chapelain de Notre-Dame d'Uzès (1) et
curé de Charbonnières (?), il meurt en 1630.
Pierre Thevet,5^neor, cl., nommé le 15 septembre 1630,
sous-diacre le 19 septembre 1636 (2), repris plusieurs
fois pour ses violences, excommunié en janvier 1638
et absous, il est sim. curé de La Paîne en 1646, il
résigne à un Marc Thevet, son neveu, curé d' Allas
(Saintes); mais il meurt en février 1673, avant déci-
sion de Rome, et le chapitre nomme le suivant.
Guillaume Valleteau, cl., nommé le 20 février 1673,.
résigne en 1681.
Hélie Moricet, exclu de la stalle précédente par Roch
(1) n y avait succédé, le 18 novembre 1616, À Jean Forment, cho-
riste.
\St) Dans Téglite de Saint* Amand de Bordeaux.
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— 225 —
Dulac, se fait nommer à celle-ci en 1681 et disparaît
vers 1700.
Moyse Magnan, cL, paraît le 25 octobre 1700; sous-
diacre en 1701, il permute avec le suivant en 1708.
Jean Gaschet, anteà prieur-curé de Saint-Sympho-
rien de Chastenet (1), 0. A. (Montendre, Saintes),
agréé en 1708, résigne au suivant, son neveu.
Jacques Martin, cl. santonen,, installé le 26 février
1709, finit en...
Louis Jumeau, cl., paraît en 1728 et résigne l'année
suivante.
Gabriel Brault, nommé le 12 février 1729, stm. chape-
lain de Saint-Bertrand, souvent réprimandé, retenu
en pénitence, de 1745 à 1748, chez les Cordeliçrs de
Verteuil, d'où il s'échappe, et plus tard chez ceux
d'Aurillac, résigne le 13 juillet 1763, étant aumônier
du collège.
Jacques- André de La Haure, diacre, mstallé le 14 juil-
let 1763, prêtre en septembre même année et trans-
féré à un canoiiicat à Poitiers (2), résigne au suivant,
son frère.
François-Jacques-Marie-Vincent de Paul de La Haure,
cl. t., installé le 16 juillet 1768, résigne au suivant.
Clément Penot, installé le 20 juillet 1769, sim. sacriste
• et curé du grand-autel, est transféré à la cure de
Saint-Ausone et résigne au suivant.
Pierre-Laurent Fournier, cl. t., installé le 13 mars
1779, est encore en possession à la suppression du
chapitre. Il fait tous les serments proposés. Au Con-
cordat, il est employé dans un bureau de l'enregis-
trement et demande à rentrer dans le service ecclé-
siastique.
(1) Dépendant de Tabbaye de Saint-Romain de Blaye.
(2) U y remplace un Léonard Chagneau de La Oravière.
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— 226 —
OFFICE DES CHORISTES.
Les choristes ont pour fonctions de soutenir le chant
des messes et des heures canoniales. Us font aussi
office de sous-diacre et chapiers. Ils sont tous chantres
éprouvés et quelques-uns habiles musiciens. Plusieurs
ont appartenu à la psallette. Ceux-ci, autrefois, devaient,
avant leur admission définitive, transcrire, moyennant
convenable rémunération, les missels, antiphonaires,
processionnaux, etc. (1). Les autres doivent fonctionner
à titre d'essai et donner des gages de bonne conduite
avant d'être autorisés à porter les draps (2). Leur nom-
bre a varié entre huit et quinze (3). Il y a parmi eux
ordinairement six prêtres pour le service des messes de
fondation et autres. Ceux-ci, d'après un concordat de
1472, peuvent tenir des cures dans le diocèse sans
résider, mais à la charge de pourvoir à ce service à
leurs frais.
Les choristes avaient autrefois une dotation spé-
ciale. Elle se composait de biens et revenus situés
à Saint-Genis-les-Meulières, Genac, Gourville, Saint-
Cybardeaux, Jauldes, Vars, Marsac, Montignac-Cha-
rente, Garât, Touvre. Ruelle et Dirac (4). Elle s'est
perdue presque entièrement au XVI« siècle. Les gages
fixes des choristes sont environ des trois quarts de la
(1) Cet usage s'est maintenu bien longtemps après Tinvention de
rimprimerie.
(2) C'est-à-dire Thablt de chœur.
(3) En 1428, ils sont 8; en 1627, 12. En 1630, le chapitre remplace
quelques prêtres par des laïques et réduit leurs gages. A partir de
1700, Taigle (lutrin) n'est plus guère tenu que par des laïques, les
prêtres étant peu nombreux et presque tous appliqués au service des
autels.
(4) Sic dans un hommage rendu à, Tévéque Jean Vigne. En avrU
1532, on songe à y unir la cure de RouiUac; mais le projet est aban-
donné.
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_ 227 —
portion congrue. Us y joignent, avec la part attribuée
à chacun dans le revenu fondé, lepercipiet dupoinct
et le produit de la chape. Ceux qui sont prêtres ont,
en outre, l'honoraire de leurs messes et de Tofflce de
sous-diacre s'ils l'obtiennent. Les choristes sont nom-
més et révoqués ad nutum par le chapitre.
NOMS DES CHORISTES LES PLUS CONNUS (1).
Audouin Baudras, en 1249. — Hélie Seguin, délégué pour rendre
hommage à Févéque le 14 janvier 1428. — Jean Bourguet, p,, por-
tier du chapitre et curé du grand-autel, 1513-1544. — Pierre Ro-
dier, p., de 1518 au 11 janvier 1527.— Jean Chazaj, jp. , bâtonnier,
9 février 1528, décédé le 8 avril 1575, inhumé dans la cathédrale ;
oncle du chanoine Philippe. — Jean Laurent, p., maître de psal-
lette, bon musicien, en 1530. — Etienne Foucauld, sim. curé de Saint-
André de Blanzac, de 1530 au 4 mars 1557. — Antoine Duglays,
1531. — Jean Trijeau, senior, 1532, 1534. — Etienne Desbrandes,
1535. — Bertrand Symon, p., 1543, 1546. — Pierre d'Abzac, p.,
2octobrel546.— Pierre Hubert, 1546, fonde, par testament du2juin
1558, vuigt messes, dont trois chantées, et est inhumé dans le cloî-
tre, devant Timage de Notre-Dame. — Jean Trijeau, junior, 1546,
1548. — Jean Garassus, ^., portier de la cathédrale, frère du
chanoine, 13 septembre 1552. — Pierre Rousseau, Baudouin Re-
madour, Jean Gauvry, dit La Payne, huissier ; Michel Bourguet,
Jean Decescaud, septembre 1552 et 1554. — Noblet, octobre 1552,
fait sous-diacre en 1556. — Pierre Prunier, p. ; Jean Dumas, Jean
Corbin, p., du 14 octobre 1552 à 1557. — Raymond Varandj^?.,
poincteur, 13 décembre 1552, meurt le 25 janvier 1600. — Nicolas
Roy, p., Wm. chapelain da Saint- Bertrand, de 1556 & 1582. —
Guillaume de La Salle, novembre 1570, fait curé de Mansle. —
Philippe Merchier, p., 8 janvier 1574, chapelain de Saint-Ber/-
trand, résigne et meurt en 1582. — Jean Gandobert, janvier 1574,
prêtre en 1584, bâtonnier en 1587. — Jean Boysseau, p,, secrétaire
du chapitre de janvier 1574 & 1578. — Claude Jarland et Hélie
Ramberge, 29 janvier 1574, 1576. — Hugues Maria, haute-contre,
2 mars 1574. — Jacques Guérin, 28 mai 1574, 1575. — André
Gauvry, juillet 1574, prêtre en 1576, fait un processionnaire en
(1) Les prêtres sont désignés par Tinitiale p.
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— 228 —
1593 et meurt en juillet 1598. — Matburin Blanchet, p., 24 no-
vembre 1574, 1590. — Arnaiîld Malteau, 1575.— Jacques Le Flam-
mand, basse-contre, 13 mai 1575. — Denis Devault, p,, 18 avril
1576, 1582. — François Ruceboys, haute-contre, nommé le 7 no-
vembre 1576. — Mathieu Robin, 25 février 1578, 1582. — Bernard
Gandobert, p., maître de psallette. — André Thevet. — Denys
Moreau, basse-contre. — Jean Bernard, cl., priùs principal du col-
lège, du 16 mai 1573 à 1590. — Germain Desfriches, nommé en
mai 1578, disparaît en 1587. — Antoine Demailly, 6 mars 1580. —
Henry Bogard, basse-contre, mars 1583. — Philippe Thevet, p.,
décembre 1583 et 1587. — Philippe Pichon, p., sim, curé de Saint-
Amantrde-Nouhère, 1583 et 1587. — Laurent I^edoux, maître de
psalletle, 1583, se retire en 1585. — Pierre Biron, février 1584,
1600. — Jean-Baptiste Prêtre, bon musicien, juin 1586. — Joseph
Blanchard, p., musicien, nommé le 27 novembre 1587, est fait cha-
noine en 1600. ~ Mangot Coulleau, nommé en novembre 1588, est
fait vicaire de chœur en 1590. — François Andresson, p, lemovi''
cen., nommé le 26 mai 1589, finit en 1605. — Clément Sauton, p,,
basse-contre, nommé le 10 novembre 1589, chapelain de Notre-
Dame d'Uzès, va & Saint-Séverin de Bordeaux en 1591. — Pierre
Talon, parait le 16 mars 1590, fait prêtre le 22 décembre du même,
chapelain do Notre-Danae d*Uzès, syndic du bas-chœur, est
fait chanoine en 1600. Il a écrit deux livres de chant. — Jean
Mauduit, p., basse-contre, du 8 novembre 1591 à 1608. — Ma-
thieu de La Salaigne, sim. archiprétre de Saint- Jean, 3 juillet 1592,
fait un processionnal et décède en 1613. — Jean Georé ou Joret,
30 avril 1593, fait prêtre en septembre 1598, sim. chapelain de
Saint-Bertrand, sacriste, curé de Vouzan, est fait vicaire de
chœur en 1608. — Pierre Metye, musicien, haute-contre, venu
de Comminges, !•' octobre 1593, 1600. — Jean Pichon,p., haute-
contre, syndic du bas-chœur, nommé en mars 1594, 1613. — Jean
Sèvre, p. parisien., basse-contre, 1®' juillet 1595. — Gratien An-
gely, p. iuronen., 1595, 1596. — Adam Poyrier, p., bâtonnier, sa-
criste et syndic, du 3 mars 1596 au 8 juin 1652, était enfant de la
psallette en 1583. — Nicolas Novel (1), p. rothomagen., curé du
grand-autel, nommé le 8 novembre 1596, est fait vicaire de chœur
en 1627. — Noël Gruyer, nommé le 27 avril 1597. — Michel Simo-
nin, p., nommé le 3 octobre 1597, suit les écoles de la ville, est
fait bâtonnier et disparaît en 1644. — Louis Hardy, musicien,
venu de Nantes, et Julien de Brouaize, musicien, de Vannes, 23
(1) Parent du chanoine Boochin.
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— 229 —
janvier 1596. ^ Jean Chabot, musicien, venu de Lorraine, 27 sep-
tembre 1599. — Jean de La Flotte, p., venu de Poitiers, 26 no-
vembre 1599. -^ Jean Masson, ^,, 10 janvier 1602, 1603. — Louis
Desbrandes, p., 1603, décède en février 1622, après avoir fait les
pèlerinages de Gompostelle et de Rome. — Jean Forment, p,, de
1603 à 1616, a fait le pèlerinage de Notre-Dame de Montserrat (1).
— François Seguineau, p,, souvent repris et puni, du 3 octobre
1603 à 1627. — Sébastien Corcherj, 9 juillet 1604, se fait Béné-
dictin en 1608. — Claude Pinchepie, haute-contre, nommé le 5 mai
1606. — François Grange vieille, fait curé de Mansle, et Gratien
Caussade, musicien, en mai 1606. — Jean Saulton, p, lemomcen.,
et Noël Forêt, du 21 décembre 1607 à 1609. - Claude Odot fait le
pèlerinage de Compostelle, de décembre 1607 à 1613. — Martin
Musnier et Jean Georé, alias Joret, junior, 1608. — Vincent Co-
rion, sim, curé de L'Isle-d*Espagnac, puis sacriste, de 1608 à 1621.
— Jean Chauvin, p., nommé en juillet 1609, puis curé de Saint-
Simon. -^ Hélie Ramberge, p., juillet 1609, décède en 1643, ayant
fondé deux obits. — Bernard Créveleau, p., du 8 avril 1611 à 1627.
— François Vincent, syndic du bas-chœur, 1612 et 16Ï4. — Pierre
Pichon, 1612 et 1615. — André Michel, p,, basse-contre, avril
1614, meurt en 1644. ~ Jean Gibaud, p. (2), étudiant, 21 mars
1614, syndic, finit en 1652. — Antoine de Rougnac, p,, du 3 avril
1614 à 1630. — Jean Sarlat, août 1615, va à Rome, 1617. — Gas-
pard de Rougnac, p., nommé le 4 novembre 1616, souvent repris
et puni, finit en 1637. — François Corad, p., sim. curé du grand-
autel, de juin 1620 à 1667. Il joue du serpent. — Thomas Michel,
musicien, nommé en avril 1622. — François Lhéritier, p., 1622,
mort en mars 1642.— Dominique Vincent, sous-maltre de psallette,
nommé en octobre 1622. — Jacques André, de décembre 1622 à
1625. — Guillaume Vigier, 1625, 1626. — Philippe Poitevin, du
24 mars 1626 à janvier 1635. — Geoffroy Thibaudeau, septembre
1628. — Jean Barathe, de janvier 1629 à 1672, longtemps bâton-
nier. — François Blanchet, senior, cl., sacriste, du 30 septembre
1633 à 1663. — Jean Cayrol, laïque, habile musicien, serpent,
4 septembre 1634, se retire en 1636 pour voyager. — Mathieu Milet,
cl. briocen., basse-contre, du 30 août 1641 à 1645. — Jean Sacard,
bâtonnier, d'octobre 1642 à 1650.- Jean Poulard, dit Saint-Gemme,
(1) Monastère sur la montagne de ce nom, en Espagne, & huit lieues
de Barcelone.
(2) Fils du notaire de ce nom.
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— . 230 —
cl. auraicen, (1), nommé le 14 octobre 1644, prêtre en 1651, congé-
dié en 1657. — Louis Mauduit, p., nommé le 25 juillet 1645, dis-
paraît en 1652. - Pierre Milet, p., 25 juillet 1645, copie toutes
les antiennes et hymnes pour l'orgue, sjndic du bas-chœur, meurt
en août 1680. — Jean Brun, 1645, meurt en février 1676, ayant
fondé un anniversaire moyennant une rente de 20^. — Etienne
Perronin, \°' mai 1647. — ... Lamontagne, joueur de serpent, ter-
mine des processionnaux en 1656. — Guillaume Milet, 1648 et 1649.
— Jacques Le Mallach, cl. dolen., mars 1650. — François Derieu,
p., musicien, joue du serpent, juin 1650. — Jean Degorce, cl. peiro-
coren., 1650, 1653. — Martin Rossignol, sim. curé de Saint-Anto-
nin, d'août 1653 à 1676. — Etienne Vieilly, p. bituricen., de 1654
à 1658. — François Godin, p., de février 1657 à 1666. — Guil-
laume de Gand, p. ambianen., du 11 mai 1657 à 1659. — Jean
Charpentier, p., et Jean Martin, 4 juillet 1659. — Pierre Dedicu,
p. lemovicen., décembre 1664. — André David, p., 1664, fait vi-
caire de chœur en 1688. — Pierre Dupuy, p., bâtonnier, de 1664 k
1668. — François Normand, basse-contre. — Pierre Mesmin,
joueur de viole, et Pierre de La Martinière, joueur de cornet, 1667
et 1668.— Jean-Baptiste Serret, p. valentinen., 19 juillet 1669. —
Pierre Mondarat, p. blesen., 1669, 1670. — Jean Privât, joue du
cornet de 1669 à 1700. — Jean Barathe, p., 1670, 1675. — Louis
Corad, sim, curé de Notre-Dame de Beaulieu, nommé le 1*' jan -
vier 1677, finit vers 1690. — Claude Coatmeré, cl. leonen,, joueur
de cromorne, nommé le 28 août 1678. — Guillaume Launoy, p.
carnuten., nommé le 24 juillet 1682. — Jean Longat, secrétaire du
chapitre, du 30 août 1700 à 1742. — François Favereau, de 1701
à 1730. — Jean Brousset, 30 décembre 1701, a été secrétaire du
chapitre. — Jean Veilion, du 10 juillet 1704 à 1711. — Louis Roy,
de 1710 à 1724. — Élie Ramberge, 1715, 1717. — Siméon Forest,
de 1718 à 1729. - Pierre Palland, de 1726 à 1731. - Pierre Rèze,
de 1731 à 1738. — ... Vigneron, 17 septembre 1732. — Jean Jolly,
octobre 1736. — Clément Fouchier, août 1738. — Jean Allamy, de
1738 à 1742. — Jean Brunet. — Élie Chazotte, 1770. - Antoine
Couviller et Bernard Andrieux, de 1753 à 1770. — Louis Rullier,
p., 1766. — Laurent Leclerc, p., 1771.
Nota. — La situation de plusieurs de ces derniers dans la
cléHcature est inconnue; mais dans la suite on nomme très peu
de clercs,
(1) D'Orange.
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— 231 —
Le 3 mars 1789, il nj a que trois choristes, savoir :
Élie-Marcellin Gilbert, p,, curé du grand-autel ; Léonard Yrvoix,
diacre, et Marc-Simon Robert, sous-diacre.
Le 4 novembre 1791 , il y en a quatre, savoir :
Marc-Simon Robert, qui devient curé intrus d*Ambérac; Daniel-
Michel Lemaitre, sim. curé du Petit-Saint-Cybard ; Philippe
Glaumont (1), Pierre Renard, tous prêtres.
SERVICES DIVERS DU BAS-CHŒUR.
Les principales fonctions confiées au bas-chœur sont
celles de curé du grand-autel, secrétaire du chapitre,
sacristain, maître de psallette, organiste.
CURE DU GRAND-AUTEL.
Le curé du grand-autel est le curé des exempts, c'est-
à-dire du chapitre et de tout le personnel en dépen-
dant. C'est lui qui administre les derniers sacrements
aux dignitaires, chanoines et membres du bas-chœur,
clercs ou laïques, et préside à leurs funérailles (2), qui
ont lieu à la cathédrale, quelle que soit la paroisse de
leur résidence ou de leur décès. Il remplit auprès d'eux
toutes les fonctions curiales. L'autel du Saint-Sacre-
ment (3) lui est réservé. C'est sa messe que doivent
entendre ceux de la Compdgnie et du bas-chœur qui
ne sont pas prêtres. Il proclame chaque jour, entre
none et vêpres, la fête du lendemain; il entonne
les litanies aux processions, récite le de profundis
et l'oraison pour les morts, la veille de chaque fête de
Notre-Dame, après compiles. C'est lui qui dit les messes
(1) Né & Saint-André d*Angoulôme.
(2) Cependant, au XVIII<> siôcle, le chanoine hebdomadier préside
ordinairement celles des dignitaires et chanoines.
(3) Autrefois sous le grand clocher, et depuis 1568 dans la chapelle
Saint-Pierre, à gauche du chœur.
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— 232 -
des deux premiers jours de chaque chapitre général.
Il a la garde du criigeofi ou vase dans lequel certains
pénitents déposent en secret les restitutions en argent
et les offrandes faites dans le même esprit pour les
réparations de l'église.
Il est vicaire de chœur ou choriste et rétribué comme
tel. Ses droits, comme curé du grand-autel, compren-
nent : 1» la rétribution due par l'évêque officiant ponti-
ficalement (1); 2^ le cinquième dans quelques offrandes
en luminaire ; 3° la rente fondée à l'autel du Saint-
Sacrement par les comtes d'Angoulême; 4^ ses hono-
raires dans les funérailles des exempts.
Un règlement du 29 janvier 1599 fixe à 25 '* le total
des frais funéraires de ceux qui sont inhumés dans la
cathédrale. La cérémonie se fait au maître-autel.
L'officiant a lO*^; les diacre et sous-diacre de l'office,
ensemble, autant; les diacre et sous-diacre ordinaires,
ensemble, b^; les deux chapiers ensemble, 10*^; le
sacristain, 10 •^ ; le bâtonnier, 5^. Le reste se partage
entre messieurs du chapitre, du bas-chœur et la caisse.
Quatre cierges reviennent au curé du grand-autel,
quatre aux huissiers, et les six autres à la sacristie.
Les torches restent aux chanoines et aux vicaires de
chœur. Si le défunt est enterré hors de Téglise, les
droits du célébrant et des assistants sont les mêmes.
Mais il n'est rien attribué au chapitre et au bas-chœur,
sauf convocation expresse.
Le règlement du mois de juin 1645 modifie le précé-
dent quant aux funérailles des chanoines, en ce qu'il
attribue au curé du grand-autel 8^ par prébende (2).
(1) Cette rétribution, qui a augmenté avec le temps, est de 6 ^
en 1759.
(2) C'est ainsi que, pour la sépulture de Jean Mesneau, qui avait,
comme doyen, deux prébendes et demie, ses héritiers payèrent 20^ au
curé du grand-autel.
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— 233 —
D'après celui du 4 mai 1759, le curé du grand-autel a
12** et la cire dans les funérailles des dignitaires et des
chanoiqes, 6^ et la cire dans celles des vicaires de
chœur, et la cire seulement dans les autres.
Le curé du grand-autel est nommé et révoqué ad
mUum par le chapitre.
CURES DU GRAND-AUTEL.
Jean Bourguet, choriste, paraît du 10 novembre 1513 à
1544. Le 5 décembre 1513, il achète de l'abbé de
Saint-Cybard une petite île et un droit de nacelle au-
dessous de l'abbaye.
Michel Bourguet, choriste, neveu du précédent, de 1549
à 1567.
Philippe Merchier, choriste, 1573, sim, chapelain de
Notre-Dame la Blanche, meurt en 1582.
Mathurin Blanchet, choriste, nommé en mars 1582, se
voit encore en 1590.
Nicolas Novel, choriste, puis vicaire de chœur, nommé
le 3 juillet 1598, sim, curé de Juillac-le-Coq, meurt
en mars 1636.
François Corad, choriste, nommé le 4 avril 1636, se voit
encore en 1667.
François Blanchet, vicaire de chœur, se voit en 1670
et meurt en février 1687.
Le service, après François Blanchet^ est fait, pen-
dayit enviro7i trente-cinq ans, par les vicaires de chœur
et choristes prêtres, à tour d'hebdomade.
Antoine Gibaud, vers 1725, est fait chanoine en avril
1759.
Antoine Fétis, choriste, prêtre le 16 juin 1753, nommé
en mai 1759, sim. secrétaire du chapitre, finit en
février 1769.
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— 234 —
Pierre Naud, prêtre le 16 juin 1764, nommé en février
1769, stm. sacriste, se retire en avril 1771.
Clément Penot, nommé le 12 avril 1771, sim. sacriste
et vicaire de chœur, est fait curé de Saint-Ausone en
1779.
François Maingaud paraît en 1780 et cesse en 1784,
étant curé d'Asnières depuis deux ans.
François Maigrier paraît en 1784 et cesse en décembre
1785, étant curé de Saint-Paul.
Jean-Élie-Marcellin Gilbert-Bernier (1), frère du théo-
logal, nommé le 17 décembre 1785, encore en fonc-
tions le 4 novembre 1791, fait tous les serments qui
lui sont demandés, jusqu'en 1792, et les rétracte en
cette année.
SECRÉTARIAT DU CHAPITRE.
Le secrétaire du chapitre est pris parmi les prêtres
du bas-chœur. Il prête serment. Il assiste à toutes les
réunions du chapitre et rédige les conclusions. Il fait
l'appel de messieurs aux chapitres généraux, note les
absences et les exonies. Chaque samedi, à Taigle, après
complies, il proclame le nom du chanoine qui nommera
aux bénéfices dépendant du chapitre qui viendront à
vaquer dans la semaine suivante. Lorsqu'on doit élire
un nouveau chanoine, il va, accompagné de deux té-
moins, convoquer à domicile les électeurs et dresse
procès-verbal du tout (2).
Outre ses gages de vicaire de chœur ou de choriste,
selon qu'il est l'un ou l'autre, il a deux sortes d'émo-
luments : l'un, fixe, comprenant sa part dans le dé-
partement j dans le percipiet et ses frais de bureau;
(1) Né & AigDes.
(2) Autrefois, il notifiait Télection à réyôqae. Depuis M" de .Péri-
card, cette notification est faite par deux chanoines.
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— 235 —
l'autre, éventuel, pris sur les droits de chancellerie,
provisions, insinuations, etc. Le règlement du 4 mai
1759 lui attribue 50*^ dans les grosses distributions,
autant dans le percipiet et une part égale à celle d'un
chanoine dans les lods et ventes. Les frais de bureau
sont de 21 '^. Il a 10^ à l'occasion de la nomination d'un
chanoine, 3^ pour une insinuation et 24 sols pour une
réitération. En 1787, les revenus du secrétaire, comme
tel, sont évalués à 266'^ 8-^.
Le chapitre nomme son secrétaire et le révoque ad
nutum.
SECRÉTAIRES.
Jean Sicot, notaire de la curie commune, paraît le
27 mars 1534 et meurt en 1538.
Richard, du 21 avril 1538 au 20 août 1541.
Constantin, du 21 janvier 1552 à 1554.
Dexmiers, Decimarius, en 1555.
Savoye, du 25 juin 1555 à 1558.
Constantin, en 1560.
Philippe Chazay, en 1567, fait chanoine en 1574.
Jean Chazay, notaire delà curie commune, 1570, meurt
le 8 avril 1575, après démission, et est inhumé dans
la cathédrale, qu'il a desservie pendant près de cin-
quante ans comme choriste.
Jean Boysseau, nommé le 8 janvier 1575, sim. sacriste
et chapelain de l'évêque, fait deux processionnaux et
les quatre passions notées et se voit encore le 30
juillet 1599. 11 a donné à la cathédrale un ornement
satin bleu-céleste.
Bernard Gandobert, du 10 janvier 1603 à 1629, sim,
promoteur du chapitre et maître de psallette.
François Gandobert, de mai 1629 à 1652.
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— 236 —
Geoffroy Lebrun, sim. maître de psallette, du 5 avril
1652à avril 1656.
Martin Rossignol, nommé le 21 avril 1656, meurt en
février 1704, après démission.
Jean Longat, suppléant depuis 1700, est titulaire pen-
dant quelques mois.
Jean Brousset, nommé en février 1704, se retire en
1712.
Jean Longat paraît (bis) le 19 juin 1712, se retire en
1730 et reste choriste.
Pierre Mesturas, nommé en juillet 1730, meurt le 29
novembre 1748.
Antoine Gibaud, nommé le 29 novembre 1748, sim, curé
de Touvre et chapelain de Saint-Bertrand, est fait
chanoine en avril 1759.
Antoine Fétis, nommé le 4 mai 1759, est transféré à la
cure de la Sainte-Trinité de Sonneville (Saintes) en
1769.
Pierre Naud, bach. th., nommé le 5 février 1769, sim.
sacriste et curé du grand-autel, est transféré à la
cure de Vouzan en 1771.
Laurent Leclerc, priùs vicaire de Moulidars, nommé le
12 avril 1771, est fait chanoine en 1774.
Pierre Larue, nommé le 17 août 1774, sim, curé de
Saint-Paul d'Angoulême, meurt le l*"^ décembre
1785.
Daniel-Michel Lemaître, sim. curé du Petit-Saint-
Cybard, est nommé le 17 décembre 1785. Très versé
dans les questions juridiques et de comptabilité, il
donne de s^iges avis, même aux chanoines, et tient
avec un soin remarquable les registres du chapitre
et ceux de sa cure. Il es£ encore en fonctions à la
suppression du chapitre.
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— 237 —
SACRISTANIE.
La sacristanie a cessé d'être une dignité au milieu
du XIII® siècle. Depuis lors, le sacristain, alias sacriste,
est pris parmi les prêtres du bas-chœur (1). lia soin du
mobilier de la sacristie, ornements, tentures, linges et
vases sacrés, et procure tous objets de consommation
et autres, pain et vin d'autel, cire, huile, charbon, en-
cens, rameaux, bâtons pour les chanoines dans les
grandes processions et'- les raisins à bénir à la messe
de la transfiguration. Il est soumis à un règlement qui
a été réformé le l*-^ juillet 1600, le 4 mai 1759 et le
6 janvier 1786.
Autrefois, il opérait une partie des recettes du cha-
pitre, prenait sur les rentrées les frais de son office et
rendait compte du reste. Après 1570, il se charge à
forfait des fournitures pour une période (2) et un prix
convenus (3). Après 1700, on lui alloue un traitement
fixe (4) et on lui rembourse les frais du culte. Ces diver-
ses dispositions sont tantôt abandonnées et tantôt re-
prises, selon les convenances ; mais l'office reste tou-
jours dignement traité. Il a eu longtemps ses employés
secondaires, comme le maître tailleur (5), présidant à
la confection et aux réparations des ornements et vête-
ments sacerdotaux; le saintier (6), chargé des vases
(1) Cependant on a encore vu quelques chanoines chargés de ce
service.
(2) Généralement de cinq ans.
(3) En 1571, ce prix est fixé à 300^; en 1650, dt 450^.
(4) En 1768, il est de 200 ^.
(5) On cite les maîtres taiUeurs Hélie Papin, mort en janvier 1574,
après plus de cinquante ans de services ; Mathurin Ducluzeau, son
successeur, que ron voit encore en 1600 ; Jean et Pierre Vacher, qui
servent Téglise de 1630 à 1670.
(6) Ou xaintier (fondeur). Le plus renommé est Michel Poupeau, de
1580 dt 1610.
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- 238 —
saxîrés et objets en métal; le cirier (1). Ceux-ci, après
1650, ne sont plus des gagistes de Téglise, mais des
ouvriers attitrés que Ton emploie selon les besoins.
Les revenus propres de la sacristie sont les suivants :
lo Produit de la cire payée par chaque paroisse du
diocèse selon son importance. Ce revenu, à la lîn du
XVP siècle, est d'environ 78 ^. Il cesse peu après d'être
perçu ;
2^ Rentes sur quelques maisons de la rue Champfada
et de la porte du Sauvaget(2), sur des jardins bordant
l'Anguienne, près du moulin des Trois-Roues (3), et sur
d'autres situés à Touvre. Elles sont de 6 ^ 6 *^ 8 ^;
3° Fondation du chanoine Faubert, produisant 2*^
6 "^j et fondation dite des petites-heures, 10 ^;
40 Offrandes faites par dévots et fidèles chrétiens à
l'occasion de quelques fêtes (4) ;
5° Quart des dîmes de Saint-Angeau, selon une dis-
position prise par l'évêque Antoine d'Estaing, fondateur
du Salut des vigiles des fêtes de Notre-Dame.
Le vin des messes est très longtemps produit par la
vigne dite du Pineau, située à RojKt et soigneusement
entretenue à cette fin. Le froment pour le pain d'autel
vient, comme lui, des domaines du chapitre.
C'est le chapitre qui nomme le sacristain.
(1) Marie Vallade fait les cierges de 1570 à 1590; Mathieu Moyaeau
et ses fils, de 1600 À 1640. La cire constitue une des plus grosses dé-
penses de la sacristie, par suite da Tusage et des clauses de certaines
fondations, qui veulent que tous les membres du chapitre et quelque-
fois du bas-chœur, les délégués du Corps de Ville et de la séné-
chaussée portent des cierges à la main à plusieurs saints, processions
et anniversaires.
(2) A Textrémité basse de la rue actuelle du Sauvage.
(3) Il porte le même nom encore aujourd'hui.
(4) Ces fêtes sont : Circoncision, Epiphanie, Saint-Sébastien, Puri-
fication, Chaire de Saint-Pierre, Vendredi-Saint, Saint-Ëutrope, Ascen-
sion, Pentecôte, Fête-Dieu, Saini-Léon, Sainte-Madeleine, Saint-Chris-
tophe, Saint-Pierre d*août, Saint«Étienne d'août, Sainte-Radégonde,
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— 239 —
SACRISTAINS.
Jacques Brachefers, chanoine, de 1332 à 1334.
Mangot de Linars, le 9 décembre 1510.
Périnet Boutin, du 8 novembre 1511 au 1*' janvier
1520.
Yvon Ruffler, du 20 juillet 1523 au 19 juillet 1528.
... Rambert, de 1534 à 1537.
... Ruspide, du 19 octobre 1539 au 29 septembre 1553.
Baudouin Le Commandeur, 1551 et 1553.
Etienne Foucauld, choriste, du 25 juillet 1555 au
4 mars 1558. Il a fondé une procession moyennant
rente de 4 '*.
Geoffroy de Prahec, 27 mars 1567; fait chanoine en
1570.
Philippe Chazay, 1«' juillet 1571; fait chanoine en 1574.
Jean Boysseau, nommé le 8 janvier 1574, cesse en
juin 1579.
Jean Gandobert, nommé le l®*" juillet 1579, fait prêtre
en 1584, est transféré à la psallette.
Toussaint Décembre est nommé en cour de Rome,
comme à un bénéfice, en 1585; mais il est contraint
de se retirer Tannée suivante.
Clément Bernard s^étant fait pourvoir de même par
le Pape veut forcer le chapitre à rétablir Tofflce et
dignité de sacriste, mais il échoue après un long et
dispendieux procès et abandonne la partie en 1589.
Jean Bernard, nommé le l**" avril 1588, cesse en 1590.
Pierre Biron, choriste, nommé en juillet 1590, cesse
en 1612.
Assomption, Dédicaça, Nativité de Notre-Dame, Saint-Michel, Tons-
saint, Saint-Bénigue, Sainte-Catherine, Saint-Nicolas, Conception,
Sainte-Barbe, Noéî, Saint-Étienne de décembre.
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— 240 —
Adam Poyrier, nommé en mai 1612, cesse en 1617.
Jean Georé, nommé en mai 1617, cesse en 1637.
Michel Simonnin, nommé le 6 juillet 1637, meurt en
juin 1644.
Etienne Guillebauld, chanoine, nommé en juillet 1644,
finit en 1647.
François Blanchet, senior,, choriste, de 1647 à 1667.
André David, de 1673 à juillet 1678.
François Blaxichet, junior , vicaire de chœur, de juillet
1678 à février 1687.
Jean Béchade, vicaire de chœur, de 1687 à 1702.
André David, vicaire de chœur, nommé le 4 mars 1702,
cesse en 1704.
Jean Brousset, nommé en 1704.
Pe7idant quinze ans, on voit les laïques Richinpère,
Richin fils et Antoine Vergnaud^ sacristains, sous la
surveillance du bat/le.
François Favereau, prêtre, de juin 1720 à 1730.
... Richin, prêtre en 1749, meurt en 1752.
Pierre Veillon, nommé en octobre 1752, cesse en 1759.
Pierre Naud, nommé le 5 février 1759, sim. secrétaire
du chapitre, a pour auxiliaire Élie de Bourdeille et
cesse en 1771.
Clément Penot, si7n. vicaire de chœur et curé du
grand-autel, nommé le 12 avril 1771, cesse en 1779.
François de Raymond, chanoine, régit par le diacre
de chœur de 1779 à 1787.
Philippe Glaumond, choriste, nommé en 1788, est
encore en fonctions en 1791 et a de ce chef un
traitement de 150 ^,
PSALLETTE.
La psallette comprend six enfants de chœur de six à
seize ans, ayant bonne voix puérile (s'ils la perdent, ils
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— 241 —
se retirent avant l'âge réglementaire), bon maintien,
bonne santé et de famille honnête (1). Leur emploi est
exclusivement de chanter au chœur (2). Ils sont pen-
sionnaires, ne sortant que chez leurs parents et avec
permission délibérée en chapitre, pourvus de tout le
nécessaire en santé et en maladie, élevés en bonnes
mœurs et modestie, instruits aux frais du chapitre,
sous la direction d'un maître de psallette, auquel on
adjoint, s'il n'y peut sufllre, des professeurs de gram-
maire, de latin et de musique. Cette dernière branche
de leur instruction est particulièrement soignée. Une
femme préside aux soins matériels de l'établissement.
A leur sortie régulière, ils reçoivent une récompense
en argent et un bon vêtement. D'après le règlement,
retouché en 1583 et en 1600, ce vêtement consiste en
une robe (soutane) en bon drap noir, ou un pourpoint,
chausses et soie. La récompense en argent est indéter-
minée. Cependant, à partir de 1700, on décide de leur
donner 75^ de récompense et 60 ^ pour leur vêtement.
Le chapitre participe, en outre, aux frais de leurs
études, s'ils les poursuivent, ou de leur apprentissage,
s'ils veulent être ouvriers. Ceux qui persévèrent dans
la cléricature et possèdent une bonne voix sont admis
comme choristes après et même pendant leurs études.
On pourvoit d'un titre clérical ceux qui sont sans for-
tune et annoncent de bonnes dispositions.
Leur costume est la soutane rouge, fourrée en hiver,
avec chausses en drap bleu. On y ajoute, de la Tous-
saint à Pâques, un manteau avec capuchon, de la
couleur de la soutane, avec parements blancs. Leur
costume de chœur est le surplis. Depuis 1596, on y
ajoute en hiver un camail rouge. Aux messes des fêtes
(1) On ea voit des familles les plas importaales du pays.
(2) Il y a des servants de messe spéciaux.
17
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— 242 —
annales (annuelles) , ils portent à la grand'messe l'aube
serrée par un petit chapelet (cordon) et le courtibeau
(dalmatique).
Le maître de psallette est chargé du recrutement
des enfants, qui doivent être agréés du chapitre. Autre-
fois la psallette avait ses prébendes, et l'on voit en 14tJ6
le chapitre, avec l'approbation du Pape, y en ajouter
une nouvelle. Mais depuis la fin du XV« siècle, c'est
le maître qui y pourvoit. A cette fin, outre ses gages
de vicaire de chœur ou de choriste, selon qu'il est l'un
ou l'autre, et sa part, égale à celle d'un chanoine, dans
les distributions manuelles, il reçoit neuf pipes de fro-
ment et seize barriques de vin des meilleurs produits
des terres du chapitre, la part des distributions reve-
nant à chaque enfant, traité en cela comme un cho-
riste (1), et les revenus propres de la psallette. Ces
revenus consistent en quelques rentes recueillies à
Coulgens et à Saint-Angeau (2), eu quelques fonda-
tions et anniversaires. Ce qui reste après l'entretien
des enfants, de leurs professeurs et domestiques, sert
aux réparations de la maison et au renouvellement du
mobilier.
Le local de la psallette est, en 1527, dans la maison
dite de Salvert, sur la rue qui va des maisons épisco-
pales à l'hôtel d'Argence et au couvent des Frères prê-
cheurs. Par testament du 18 juillet 1556, un chanoine
étranger, Valentin Julhard, lui en lègue (3) un autre
qu'elle n'a jamais occupé. Après les événements de
1568, elle est dans la partie des ruines du chapitre lon-
geant la rue qui monte au minage, entre le cloître de la
(1) Un principe qui a peu varié aUribue À la psallette autant qu'à
sept choristes dans les distributions manuelles et autant qu*à quatre
dans les rentes.
(2) S'élevant au XVIII» siècle à 160 ^.
(3) A charge d'une messe basse par semaine.
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— 243 —
cathédrale et l'aumônerie Saint-Pierre. Ses bâtiments
ont reçu de fréquentes réparations, et son mobilier a
été renouvelé souvent et à grands frais depuis 1592.
Le maître de psallette est nommé et révoqué ad
nutum par le chapitre.
MAÎTRES DE PSALLETTE (1).
Pierre de L'Aumône, de Elemosinâ^ laïque, directeur
des écoles de chant de la ville d'Angoulême vers 1340.
Jean Laurent paraît en septembre 1530 et cesse en
1553.
Yrier de Soussirat, sim. organiste en 1553, se retire
après les événements de 1562.
Mathieu Robin, nommé en 1563, a un adjoint pour
la musique et un autre pour la grammaire. Il
cesse pour cause de vieillesse en août 1583.
Laurent Ledoux, st^essiofien.^ nommé le 9 septembre
1583, cesse en septembre 1585.
Germain Desfriches, nommé le 20 septembre 1585, a
un adjoint pour la musique. Il meurt le 7 octobre
1587.
Jean Bernard est nommé en octobre 1587, à titre pro-
visoire.
Jean Gandobert, nommé en février 1588, a pour adjoint
Joseph Gandobert. Il est fait chanoine en 1590.
Bernard Gandobert, nommé le 7 novembre 1590, va
remplir le même emploi à Saint-Bertrand de Com-
minges en décembre 1591.
Pierre Biron, nommé le 17 janvier 1592, cesse en octo-
bre 1593.
(1) Us sont prêtres, sauf les exceptions indiquées.
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— 244 —
Bernard Gandobert, revenu de Comminges, est rétabli
le l®"" octobre 1593 ; mais il quitte de nouveau en
juin 1596 pour passer au même titre à Saintes.
Joseph Blanchard, sisteronen., venu de Saint-Séverin
de Bordeaux le 24 juin 1596, cesse en 1599 et devient
chanoine.
Pierre Biron, nommé (bis) le 27 août 1599, cesse en
1602.
Bernard Gandobert, revenu de Saintes, nommé (ter)
en 1602, sim. secrétaire du chapitre, a pour sous-
maître Guillaume Vigier. Il cesse en 1629.
Guillaume Vigier, de 1629 à 1649.
GeofiFroy Lebrun, nommé en octobre 1649, sim. secré-
taire du chapitre, cesse en 1656.
De 1650 à 1660, on voit successivement adjoints
à la psallette Philippe Texier, lugdunen. ; Laurent Guil-
laud, Martin Rossignol, François Corad, Etienne Hui-
lier, Guillaume du Fossé, Pierre Milet, Jacques de
Corneillat, Mathurin Tissard.
Jean Picard, turonen.j, nommé en décembre 1656, maî-
tre musicien, cesse en 1658.
Urbain Paneau, nommé le 28 juin 1658, cesse peu après.
François Blanchet, vicaire de chœur, nommé le 7 mars
1659, cesse en 1665.
Jean Simian, ynassilien,^ musicien, nommé dès avril
1664, commence en 1665 et cesse en 1670.
André David, de 1670 à 1681, devient vicaire de chœur
et sacriste.
Louis Jeumeau, laïque, maître de musique, nommé le
6 septembre 1681, se voit encore en 1710.
De 1681 à 1760, on ne voit que des laïques à la tête
de ce service, comme ... Fanton, en 1727; Nicolas Ber-
ger, de 1745 à 1752; ... de Lestre, maître de musique,
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— 245 —
jusque vers 1760, et de nombreux adjoints, savoir :
Denis Gerbaud, Forest, Dupuy, Garnier, Bourzeis,
Albert, Lacombe, René Dussouchet, Pinot, Louis Des-
brandes, Brochet, Gueslin, Robert.
François Cazeau, chanoine, est maître de psallette de
1764 à 1768.
A partir de cette dernière année jusqu'en 1786, il n'y
a plus de maître de psallette. Les enfants sont confiés
à une gouvernante (1). La musique leur est enseignée
par Torganiste ; des maîtres de grammaire et de latin
viennent leur donner des leçons.
Jean-Élie-Marcellin Gelibert, sim, curé du grand-autél,
nommé le 5 janvier 1786, se voit encore en 1788.
Pierre Renard, nommé en 1789, est encore en exercice
le 4 novembre 1791.
SERVICE DE l'orgue (2).
On connaît quatre orgues successivement installés
dans la cathédrale. Celui qui périt dans le pillage de
1562 paraît avoir été important : la perte résultant de
sa destruction fut, selon procès-verbal du 7 août de
cette année, évaluée à 1,450^, dont 350'' de boiseries
et peintures. Il occupait l'abside. L'orgue acquis de
Jean de Laigle, dit Hans, de Bordeaux, en 1598, au
prix de 150 écus, sans les boiseries, fut médiocre.
Celui de Léonard Lefebvre, acquis par actes des 3 juin,
24 juillet et 1®^ décembre 1656 et installé, comme le
précédent, dans la nef, en face de la chaire, a coûté
4,500^. Il a servi pendant plus d'un siècle, mais grâce
(1) Marionette, qui a servi les eafants de la psallette pendant près de
trente ans, a été pour eux d'un déyouement proverbial.
(2) Voir Cathédrale.
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— 246 —
à de nombreuses et dispendieuses réparations ei trans-
formations. Le grand orgue de Miocque a été installé
au-dessus du porche principal, de 1780 à 1785, et a
coûté près de 24,000^ (1). On a acquis en 1675 une
espinette (orgue de chœur), qui remplace celle de 1611
et est renouvelée en 1785.
Les organistes de la cathédrale sont pour la plupart
laïques. Le chapitre, quoique très généreux à leur
égard, en a obtenu peu de satisfaction par suite de
leurs goûts inconstants et nomades.
L'orgue joue à tous les ofiSces chantés. L'organiste
joint à son traitement ses leçons de musique et souvent
le produit de la fabrication et de la vente des instru-
ments. Il participe, en outre, à quelques distributions
du poinct du chœur.
ORGANISTES.
Guillaume de Lassalle, choriste, en 1545.
Yrier de Soussirat, vers 1550, fait maître de psallette,
cesse en 1554.
André Vieil vient en 1554. Il obtient, le 25 juillet 1555,
un congé d'un mois pour aller dans son pays et ne
revient pas.
Guillaume de Lassalle reprend le 13 septembre 1555,
fait, en outre, la haute-contre aux messes des cha-
pelles et se retire en 1562, après le pillage de l'église
et la destruction de l'orgue.
Jean de Laigle, dit Hans, priùs organiste à Sainte-
Croix de Bordeaux, qui a procuré le nouvel orgue,
est nommé le 28 janvier 1599 et a 200^ de gages.
Il meurt en juillet de cette année.
(1) Un arrêté du 6 mars 1794, du comité des finances, avait ordonné
la vente de cet orgue, mais il n*y fut pas donné suite.
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— 247 —
Léonard Lefebvre, nommé le 23 juillet 1589, a 100** de
gages, plus le poinct du chœur. Parti pour son pays
natal le 27 juin 1603, il y meurt en octobre de cette
année.
Gratien Caussade, choriste, qui a fait l'intérim, est
nommé le 28 mai 1604, avec 150^ de gages. Il se
retire en avril 1607.
Julien Lefebvre, frère de Léonard, nommé le 8 juin 1607,
a 150^ de gages, élevés, le P^ juUlet 1611, à 200 '*, à
condition qu'il jouera tous les jours, assistera aux
processions et donnera des leçons d'espinette aux
enfants de chœur. Il fait plusieurs réparations à
l'orgue et se retire en août 1616. Comme il est pauvre
dans sa retraite, le chapitre l'assiste et fait élever à
Paris son fils, Léonard, alors âgé de seize ans.
Jacques Lefebvre, fils de Léonard, qui était venu du
Mans pour construire l'orgue des Cordeliers d'An-
goulême, est nommé le 2 juin 1617 et se retire en
décembre 1621, ayant vu ses gages réduits de 200 à
150^
Thomas Michel, choriste, fait l'intérim et est nommé en
titre le 1*' avril 1622. Il se retire en mai 1623, ne
pouvant pas réparer l'orgue, qui est gravement dé-
térioré. Ses gages étaient de 100^.
Jacques Lefebvre, nommé (bis) le 28 avril 1623, a 100^
de gages et 30*^ pour l'entretien de l'orgue. Atteint
depuis longtemps d'une maladie incurable et très
pauvre, il se retire avec un secours du chapitre, un
mois après sa nomination.
Julien Lefebvre, nommé (bis) en mai 1623, est, vu le
mauvais état de l'orgue, obligé de suspendre son
service et l'abandonne tout à fait en 1634.
Léonard Lefebvre, fils de Julien, parait en mai 1656.
Très habile musicien, jouant de tous les instruments
et facteur d'orgues, il fa't pour la cathédrale un
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— 248 —
nouvel orgue du prix de 3,000**, mais qui, avec son
installation, coûte 4,500^. Le 18 janvier 1658, son
travail étant achevé, il accepte les fonctions d'orga-
niste, aux gages de 250^, durant les cinq ans de
la garantie exigée par le chapitre ; mais il se retire
en mars 1660.
Jean Drouot, prêtre , venu de Nancy, fait Tintérira
du 25 mars au 9 avril 1660, à 12 sols par jour.
Charles Davignon, cordelier d'Angoulême, nommé le
9 avril 1660, aux gages de 150^, se retire en
septembre 1662.
Léonard Lefebvre est nommé (bis) le 29 septembre
1662. En octobre 1669, assisté d'Etienne Jouin, mu-
sicien, il fait la visite de l'orgue et procure une
espinette de quatre pieds pour le chœur. Cet ins-
trument est tenu par le jeune Philippe Jouin, fils
d'Etienne. En novembre 1676, Lefebvre, qui a 250^.
de gages et qui est vieux, reçoit une augmentation
de 25 ^ par quartier, soit 100 ^ par an.
... Roche, cordelier d'Angoulême, paraît en 1679, à
150 ^ de gages.
Léonard Lefebvre (1), nommé le 7 décembre 1680, à
150 ^ de gages, cesse en 1682.
François Le Roy, venu d'Angers en avril 1682, aux
gages de 120 ", répare l'orgue moyennant 80 ^.
L'orgue est ensuite tenu par divers et son service est
souvent interrompu.
... Le Roy paraît en 1727 et reste peu de temps.
Jean JoUy, choriste, nommé le 2 juillet 1742, à 200 '^ de
gages, cesse en 1749.
Antoine Fétis, nommé le \^^ avril 1749, à 200 "^ de
(1) Parait être le fils de Léonard qui a construit Torgue de 1656.
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— 249 —
gages, entre au séminaire en 1752, mais continue ses
fonctions, et on l'y voit encore en 1755.
... Arland paraît en avril 1770; mais l'orgue est en si
mauvais état qu'il faut renoncer à s'en servir et que
l'on décide d'en acquérir un autre.
Claude Prudent, priùs organiste à Dieppe, envoyé à
Angoulême par Miocque, facteur du nouvel orgue,
est nommé le 1*^ mars 1784, aux gages de 600 ** (1).
Il fait acheter une nouvelle êpinette pour la psallette.
Honnête homme, bon musicien, mais très myope, il
gâte l'orgue (2). Ctomme il demande une augmenta-
tion de 150 '^ de gages, on le congédie en lui donnant
300^ pour son retour à Dieppe, ce qu'on lui avait
donné pour son voyage à Angoulême.
... Legrand (3), venu de Bordeaux, est nommé le 30
avril 1786, aux gages de 800 **. On lui accorde 150^
pour l'indemniser de ses frais de voyage. En 1790,
ses gages sont de 1,200^.
Léonard Mathieu est organiste en 1791 et a 1,200^ de
traitement.
Henry Bardy (4), prêtre, est nommé et prête serment le
3 octobre 1792.
Il resterait à parler des huissiers, bâlomiiers et
autres employés secondaires du bas-chœur.
Les premiers ont remplacé le chanoine clavier ou
massier d'autrefois, chargé encore au XIII® siècle de
précéder le chapitre dans les processions et de mainte-
(1) n était, en outre, pourvu d^uue peusiou de 600 ^ que lui servait
une personne de qualité.
(2) Ce qui inquiète fort le facteur Miocque, responsable pendant dix
ans.
(3) C*e8t lui qui avait vérifié le nouvel orgue en 1785, avec Oravier,
chanoine et organiste de Saintes.
(4; Né À Limoges, paroisse Saint-Maurice, 29 novembre 1745.
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— 250 —
nir Tordre dans les rangs du clergé et des fidèles, le
portier de la cathédrale et celui du chapitre, qui étaient
pris parmi les prêtres encore en 1560. Ils remplissent
les mêmes offices, se tiennent aux portes de Téglise
pour en éloigner câlins, enfants et chiens (1), allu-
ment et éteignent les cierges des autels, ont la garde
des cloîtres, du jardin, du puits et des quelques bâti-
ments encore subsistants du chapitre (2).
Les autres emplois, comme ceux de porte-croix,
sonneurs, souffleurs, servants des messes (3), ba-
layeurs, etc., sont confiés à des clercs inférieurs et plus
souvent à des laïques. Ce sont ces derniers qui, sous la
surveillance du sacristain, préparent les cendres, les
rameaux, les raisins qui sont bénits à la messe de la
Transfiguration et les bâtons dont messieurs sont pour-
vus aux processions des Rogations(4), couvrent de feuillée
la salle du chapitre en hiver (5), jonchent de verdure le
chœur aux fêtes du Corps-Dieu, dressent Tautel porta-
tif pour la procession de ces fêtes et parent de fleurs la
chapelle du Saint-Sacrement pour l'exposition et le
salut du premier jeudi de chaque mois (6).
(1) On crëe en 1599 un deuxième bâtonnier et en 1651 un troi-
sième huissier, le public devenant licencieux dans Tëglise. En 1669» ils
sont payés sur le produit de la collecte des chaises, laquelle est faite
par de pauvres femmes.
(2) Depuis que les chanoines avaient quitté la vie commune, le por-
tier n^était plus chargé que de la salle capitulaire, de la bibliothèque
et autres pièces réservées au chapitre.
(3) Les enfants de chœur élèves de la psallette ne sont appliqués
qu'au chant et non au service de la messe.
(4) Ces processions étaient fort longues et parcouraient toutes les
paroisses de la ville, jusqu*à leurs dernières limites. L'usage des bâ-
tons aux grandes processions était presque universel en France. Dans
le Midi, notamment â Castres, on en distribuait aux fidèles avant le
départ, et ceux-ci les fichaient dans leurs champs après le retour.
(5) Cet usage peu luxueux, remplacé aujourd'hui par celui des tapis,
a subsisté jusque vers 1700.
(6) Fondation du théologal Hugues Moricet, 19 novembre 1677.
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— 251 —
RECEVEURS DU CHAPITRE (1).
Le receveur est chargé de la rentrée des dîmes et
rentes en nature (2) dues au chapitre et au bas-chœur.
Sa gestion va du 1®^ juillet au 30 juin de Tannée sui-
vante. A la Toussaint qui précède son entrée en gestion,
il est convenu entre le chapitre et lui du prix des objets,»
blés, poulailles, etc., dont il fera recette et dont il
devra rendre compte en argent. Ces prix sont un peu
inférieurs à ceux du cours. Les bénéfices qu'il réalise
lui appartiennent et forment le plus gros de ses émo-
luments. Il est en même temps pay,eur et délivre aux
ayants-droit le montant des mandats délivrés et signés
du bayle. Il prête serment et donne caution. Son
compte, déposé après la Saint-Jean-Baptiste, est apuré
par une commission formée ad hoc et approuvé, s'il y a
lieu, à la fin du chapitre général de juillet.
Avant 1562, les receveurs étaient le plus souvent des
ecclésiastiques. Depuis 1579 ils sont presque tous laï-
ques.
Le chapitre a d'autres receveurs dans quelques-unes
de ses châtellenies, notamment à Charmant et à Juillac-
le-Coq. Mais ceux-ci n'ont qu'une importance secon-
daire à côté du receveur principal dont il s'agit ici. Us
sont tous nommés par le chapitre.
Receveurs connus :
Robert de la Puyade, de 1495 à 1499.
Régis, en 1508.
Jean Sicot, prêtre, de 1518 à 1531.
Etienne Foucauld, en 1542.
(1) Bien que le receveur n*appar tienne pas au bas-chœur, c'est ici
qu*ii convient le mieux de parler de lui.
(2) Les fermages, lods et ventes sont perçus ordinairement par le
bayle.
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— 252 —
Jean Darret, prêtre, de 1549 à 1553.
Philippe Chazay, choriste, sim. secrétaire du chapitre,
nommé en juillet 1555, gère encore en 1557.
François Irvoix, prêtre, de 1566 à 1571.
Jean Moulin, sim. curé de L'Isle-d'Espagnac, nommé
en 1572, meurt le 30 janvier 1578.
Jean Bernard, prêtre, nommé en janvier 1578, cède en
1579.
Guillaume Cladier, notaire, nommé en 1579, meurt en
1581. Jean Bernard ci-dessus reprend pendant quel-
ques mois.
Guillaume Cladier, neveu, notaire, commence le 9 juin
1581 et meurt le 14 juin 1586. Ses parents Pierre-
Guillaume et Charles Cladier ont géré pendant sa
maladie.
Alexis Brothier, notaire, nommé le 14 juin 1586, meurt
en décembre 1615.
François Bernard, procureur, nommé le 1« janvier
1616, finit le 30 juin 1620.
François Horson de Moulède, nommé le l^^ juillet 1620,
meurt en 1637. Il a été souvent aidé par Hélie Ché-
rade, notaire.
Pierre Dumergue, notaire, commence le 1" juillet 1637
et finit le 30 juin 1661.
Bernard Dumergue, marchand, fils du précédent, com-
mence le 1®^ juillet 1661 et se voit encore en 1685.
Jean Dumergue paraît en 1688 et meurt en décembre
1699.
Jean Ducluzeau, nommé le 20 janvier 1700, décède en
octobre suivant.
Jean Cazeau, marchand, nommé le 29 octobre 1700,
étant veuf, entre dans la cléricature, devient chanoine
et reste receveur jusqu'en 1733.
Nicolas Déroulède, notaire, nommé le 31 janvier 1734,
se voit encore en 1745.
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— 253 —
Jean Serpaud, nommé le 1«' juillet 1748, cesse le 1«^
octobre 1751.
Chrystophe RuUier, théologal, étant bayle, est chargé
de la recette d'octobre 1751 à février 1753.
Jean-Charles de Barbezières, chanoine, en est chargé
pendant sa baylelie, de février 1753 à juillet 1755.
Jean Bourguet, marchand, nommé le 14 juillet 1755,
cesse en décembre 1789.
Jean-André Guimberteau, procureur, nommé le 24
décembre 1789, gère encore lors de la suppression
du chapitre.
Article V. — Chapellenies.
Il y a dans la cathédrale plusieurs chapellenies ou
stipendies (1).
La chapellenie constitue un vrai bénéfice ayant son
patron et son collateur. Quelques-unes sont de fonda-
tion fort ancienne. On connaît les suivantes.
CHAPELLENIE DE LA SAINTE-TRINITÉ.
Elle a été fondée en 1543 (2) par le chanoine Geof-
froy Foubert, dans une chapelle portant ce vocable et
construite en cette année dans le mur de gauche de la
première travée. Les revenus et charges de cette pre-
mière fondation sont inconnus.
Le 12 mai 1598, le chanoine Bertrand de La Place y
achète sa sépulture moyennant un capital de 21 écus et
y fonde deux anniversaires dont le gage est assis sur sa
maison de La Tour-Garnier, ùi Turre-Garnerii.
(1) Le mot stipendie, très usité ailleurs, Test peu en Angoumois.
Dans le Limousin, on dit vicairie.
(2) Acte reçu Nicolas Itier, notaire royal.
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— 254 —
En 1622, Jean-Louis de La Valette, duc d'Épernon,
gouverneur des pays d^Angoumois, Aunis et Saintonge,
y acquiert une sépulture pour sa femme, morte à
Cadillac, et dont le cœur y sera déposé dans ime urne
surmontée d'une colonne en marbre noir. Il fait agran-
dir et décorer à ses frais la chapelle et y fonde à perpé-
tuité, deux ans après, une messe basse chaque jour et
deux anniversaires, moyennant une rente de 300 ^. Une
transaction du 12 août 1644, avec le fils du fondateur,
réduit la rente à 200 ^ et la fondation à 200 messes et
deux obits. Dans cette fondation ainsi modifiée est
comprise celle faite par le même duc, le 4 septembre
1592, à Tautel Saint-Jacques, moyennant 5 ^ de rente, et
consistant en une messe et absoute chantées le 25 juil-
let de chaque année, avec assistance du chapitre et du
bas-chœur, pour deux de ses fidèles serviteurs : Jean
de Pressac, sieur de Gadillan, et Lucille de Comminge,
sieur de Sobolle, décédés. Plus tard, cette rente ayant
été amortie, le capital, s*élevant à 7,000**, y compris
les arrérages en retard, sert à acheter le fief de La
Vergne en Charmant.
Cette chapellenie ne paraît pas avoir eu de titulaires,
au moins depuis la perte de sa première dotation. Le
chapitre, qui a transformé en biens terriers le gage de
la fondation d'Épernon, fait acquitter les messes par
divers.
La chapelle de la Trinité a été, dès l'origine, le siège
d'une confrérie fondée sous le même vocable. On en
trouve encore mention en 1593. Son trésorier, Pierre
Guerry, oncle du chanoine de ce nom, se reconnaît, en
cette année, dépositaire d'une somme de 100 ^ formant
sa caisse. Mais il n'en est plus parlé dans la suite.
Cette chapelle a reçu au commencement du XVII*
siècle, comme second vocable, celui de Saint- Ausone.
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— 255 —
CHAPELLENIB DU CRUCIFIX.
Elle a été fondée le 20 mai 1020, par un sieur
Arnauld et Rixende, Riœendis, sa femme, qui donnent
à la basilique (1) un crucifix, avec les terres, vignes,
bois, prés, jardins, pressoirs, moulins et eaux qu'ils
possèdent à Sers, dans la vicairie de Vouzan, Volnen-
sium, et à Édom, in Aidomno. Cette donation est
confirmée le 29 janvier 1022, par un Otgier, Olgerius,
sans doute représentant et héritier des fondateurs. En
1543, les revenus de cette chapellenie sont de 106 sols
de rente.
Après la reconstruction de la cathédrale par Girardll,
on assigna à la chapelle du Crucifix la plate-forme
précédant la chapelle du Saint-Sacrement (latéral sud).
On ne connaît pas ses titulaires et il est douteux qu'elle
en ait eu depuis 1562.
CHAPELLENIE DE N.-D. LA BLANCHE,
BEAT JE MARI JE ALBjE, SEU JN ALBI8;
ALIAS DE SAINT-BBRTRAND.
Elle a été bâtie et fondée, au sud de l'abside, vers
1292, pour la sépulture du doyen Girauld de Javerlhac.
Mais on ne sait en quoi consiste le service fondé à cette
époque, ni quel en est le gage.
Par acte du 27 octobre 1318, Béatrix de Bourgogne,
veuve de Hugues XIII le Brun, fonde à cette chapelle
six messes basses par jour, moyennant 120 ** de rente
annuelle. Une de ces messes, devenue la messe de
prime, se dit, dans la suite, jusqu'en 1651, à un autel
(1) La cathédrale d'Angoalâme est fréquemment qualifiée ainsi à
cette époque.
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— 256 —
situé à rentrée de cette chapelle, mais autre que celui
de Notre-Dame.
A la fin du XV® siècle, le chanoine Bertrand de
Brolhac, de la maison de Mazières en Agénois, res-
taure cette chapelle, y achète sa sépulture et, par
acte du 6 mars 1500, y fonde la récitation quotidienne
d'un ne recorderis, moyennant un capital de 200 écus
d'or, dont partie sert à achever la restauration et
partie à assurer au chapelain un revenu annuel de 36*'
3^. Par nouvel acte du 27 février 1511, il fonde encore
trois messes par semaine, les lundi, vendredi et sa-
medi, moyennant le don d'une maison contiguë à la
maître-écolie et une rente de 20 sols. Depuis lors, elle
est dite tantôt de Notre-Dame la Blanche, tantôt de
Saint-Bertrand, tantôt de la messe de prime.
Elle paraît avoir été bien dotée. Cependant, en 1556,
on ne lui connaît d'autres revenus qu'une rente de
60^^(1) et une maison assez confortable. Une déclaration
offlciqjle du 22 août 1640 lui attribue, en outre, trois
journaux de pré et deux journaux de vigne, situés à La
Cornuelle et d'un revenu de 20^.
Les titres de sa rente disparaissent en 1568, et c'est
en vain qu'on en reprend la recherche en 1675. Quant
à sa maison située en Saint-Éloy et touchant la maître-
écolie, comme elle tombe en ruine, elle est vendue en
février 1579 à Gabriel de Lyvène, chanoine et abbé de
Saint-Cybard, et remplacée en 1604 par une autre que
le chapelain abandonne au chapitre en 1661 (2),
moyennant une rente de 50 ^.
(1) Assise en partie snr deux maisons situées près de la porte Saint-
Pierre, Tune, dite La Sérène, en Saint-Éloy; Tautre en Saint-Jean,
contigaô à la psallette.
(2) Cette maison, devenue canoniale, donne lieu, en 1721, à un long
procès entre le chanoine François Gourdin et les héritiers des cha-
noines qui Tout occupée avant lui, au sujet des Réparations qu'ils
devaient y faire.
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— 257 —
La charge est de trois messes basses par semaine
depuis qu'a été faite, au XV^ siècle, réduction du gage
de la fondation.
Le titulaire est à la collation du chapitre et doit être
prêtre. On le prend parmi les choristes, sauf les rares
exceptions qui seront signalées.
TITULAIRES.
Jean Mesneau, physicien, alias médecin, et ... Nicolas,
choisis par la première fondatrice, Béatrix de Bour-
gogne, en 1318.
Pierre de Devezeau, chanoine, paraît en 1380 et rési-
gne en 1391.
Aymeric de Saint-Cier est nommé en 1391.
Philippe Clemenceau paraît en 1525 et meurt en 153Ô.
Jean Laurent, sim. maître de psallette, nommé le
15 septembre 1530, cesse en 1555.
Nicolas Roy, cL, nommé le 20 décembre 1555, est
repoussé parle chapitre sur l'observation du doyen,
parce qu'il n'est pas prêtre.
Raymond Varend, nommé le 10 janvier 1556, reste un
peu plus d'un an.
Nicolas Roy, fait prêtre à Saintes le 28 février 1557,
est nommé (bis) en mars suivant. 11 finit en 1572.
Philippe Merchier, nommé en 1572, sim. curé du grand-
autel, meurt en 1582.
Raymond Varend, nommé (bis) en mars 1582, meurt
en 1600.
Jean Georô, nommé le 28 janvier 1600, résigne en 1626.
Michel Simonnin, nommé le 26 décembre 1626, meurt
en juin 1644 et est inhumé dans cette chapelle.
François Corad, m. arte^ nommé le 10 juin 1644, résigne
en 1673.
18
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— 258 —
Martin Rossignol, nommé le 23 février 1673, sim.
curé de Saint-Antonin et secrétaire du chapitre,
meurt en 1704 (l).
Jean Brousset, sim. secrétaire du chapitre, nommé le
9 février 1704, résigne en 1715.
François Favereau, nommé le 11 mai 1715, permute
avec le suivant.
Jean-Baptiste David, priùs vicaire de chœur, nommé
le 1®' avril 1719, meurt en septembre 1724.
Louis Hardy, choriste, nommé le 27 septembre 1724,
meurt en mai 1725.
Gabriel Braud, sùn. vicaire de chœur, nommé le
1«' juin 1725, résigne en 1742.
Pierre Mesturas, sim. secrétaire du chapitre, installé
le 27 juillet 1742, meurt le 29 novembre 1748.
Antoine Gibaud, sim. secrétaire du chapitre, installé
le 14 décembre 1748, résigne le 29 décembre 1759,
étant chanoine.
Louis RuUier, nommé le 4 janvier 1760, est transféré à
la cure de Saint-Surin en 1767.
Antoine Fétis, sim. secrétaire du chapitre, nommé le
6 juillet 1767, résigne en 1769.
Pierre Naud, sim. secrétaire du chapitre, nommé le
3 février 1769, résigne en 1771.
Laurent Leclerc, gradué, installé le 19 avril 1771,
résigne en août 1774, étant chanoine.
Pierre Guélin, sim. diacre du chapitre, nommé le
17 août 1774, résigne en juin 1778.
François Maingaud, nommé le 6 juillet 1778, est
encore en fonctions et 5tm. curé d'Asnières, lors-
qu'il est fait vicaire épiscopal de Joubert en avril
1791.
(1) n est aussi poincteur. Presque tous ses saccessears le sont de
même.
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— 259 —
CHAPELLENIB DE NOTRE-DAME DE LA NATIVITE.
Oa n'en sait que ce qui suit : Le prieur de Notre-
Dame de Beaulieu présente; le chapitre confère. Elle
n'existe plus après 1568.
On ne connaît que deux titulaires :
Maurice ... est chapelain en 1465.
Arnauld Rossignol y est présenté le 26 mars 1466.
CHAPELLENIE DE NOTRE-DAME DU SALUT
OU DE L'ANNONCIATION (1),
ALIAS D'UZÈS, ALIAS DE SAINT-QELAIS.
Elle fut fondée par actes des 24 et 27 mars 1534,
par Jacques de Saint-Gelais, évêque d'Uzès et doyen d'An-
goulême, dans la chapelle qu'il avait fait bâtir en 1532,
avec son frère Charles, chanoine d'Angoulême et archi-
diacre de Luçon, pour y déposer le corps de son autre
frère, l'évêque Octavien (2), mort en décembre 1502.
La charge consiste en une messe quotidienne, chantée
en musique les dimanches et fêtes, basse les autres
jours, par quatre chapelains pris parmi les choristes et
se succédant par tour d'hebdomade, et quatre anni-
versaires. Le maître de psallette en fait partie de droit.
Les trois chapelains non hebdomadiers assistent à la
messe chantée et y sont exécutants, avec les enfants de
chœur. Le gage, consistant en une rente de 200 ^, est
réduit en 1550 à 168 ^ 15 *^. Cette rente ayant été
amortie en 1578 par le débiteur, Alain de Cernes, est
encore réduite à 150 ^. L'acte de fondation porte que
le chapitre prélèvera sur ce revenu la somme voulue
(1) Hœc sacra nomen habet vulgare : capblla saldtis; angelicum :
ALM A PARBNS, quatidô vecepU ave»
(^) Jacques et Charles de Saint-Gelais y oat été inhumés do même.
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— 260 —
pour Tentretien des ornements et le luminaire, et que
le reste sera partagé entre les quatre chapelains.
Le fondateur nomme de son vivant. Après lui, c'est le
chapitre qui nomme et confère.
Les titulaires, vu leur renouvellement trop fréquent,
ne sont pas indiqués ici. On peut dire, d'ailleurs, que
tous les choristes prêtres, depuis 1534, l'ont desservie
à tour de rôle (1).
GHAPELLENIB SAINT-MIGHEL.
Elle fut fondée peu avant 1018 par l'évêque Gri-
moard de Mussidan et son frère, Islon, évêque de
Saintes, qui fondèrent, en outre, celles de Saint-Étienne
et Saint-Hilaire (2), avec la sacristanie. Ils donnè-
rent pour ces divers établissements le mas d'Entournac
en Soyaux, avec rente de 12 setiers de froment,
9 muids de vin et 16 deniers (3). Ces revenus ont dû
être aliénés, comme tant d'autres, sous Girard II, pour
subvenir aux frais de la reconstruction de la cathé-
drale.
Peu après 1300, Sibille Mourier, Morerit (4), fonde
une chapellenie en l'honneur de saint Michel à l'autel
existant sous ce vocable, au sud de la cathédrale,
entre la nef et le latéral (5). Les revenus et charges de
cette nouvelle fondation sont inconnus.
(1) Cette chapelle, des plas remarquabJes par ses sculptures, a été
transformée en écurie pendant que le palais épiscopal servait de lo-
gement aux préfets de la Charente, de 1797 À 1834.
(2) Ces deux cbapellenies ont dû disparaître au Xll« siècle, sous ou
peu après Girard II.
(3) Voir plus haut Sacristanie.
(4) Le même a fondé une chapellenie sous le même vocable, dans
Téglise de Notre-Dame de Beaulieu.
(5) Cette chapelle était extérieure et avait son chevet adossé au latéral.
On y pénétrait de la cathédrale par le porche méridional, au-dessus
duquel on voyait encore en 1840 quelques restes de fresques repré*
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- 261 —
Par testament du 1«' janvier 1496, Charles, comte
d'Angoulême, y fonde quatre grands anniversaires à
neuf psaumes, avec vigile, et une messe basse quoti-
dienne qui commencera à VAgntis Dei de la grand -
messe. Il y affecte une rente annuelle de 60 ^ sur ses
terres de Châteauneuf- Il achète, en outre, moyennant
un capital de 100 ^, sa sépulture devant le maître-
autel, côté de ladite chapelle.
Enfin, la veuve de Charles, Louise de Savoie, mère
de François P', par son testament du 16 novembre
1520, transforme cette fondation en celle de trois
messes basses quotidiennes et huit anniversaires pour
son époux, pour le comte Jean le Bon et Marguerite
de Rohan, épouse de ce dernier. Elle y ajoute neuf
anniversaires et deux messes basses quotidiennes, son-
nées de trente coups de la plus grosse cloche, l'une au
commencement de matines, Tautre à l'issue de. la
grand'messe. Cette dernière sera, le dimanche, de l'of-
fice du jour; le lundi, des Trépassés; le mardi, de la
Sainte-Trinité; leïnercredi, du Saint-Esprit; le jeudi,
du Saint-Sacrement; le vendredi, des Cinq-Plaies; le
samedi, de Notre-Dame. Les anniversaires, comportant
vêpres, matines et laudes des morts, se célébreront
avec le concours du chapitre et du bas-chœur, le len-
demain de Pâques, Pentecôte, Toussaint, Noël, Purifi-
cation, Annonciation, Assomption, Nativité et Concep-
tion. Les gouverneurs d'Angoulême y assisteront. Le
gage consiste dans des revenus évalués, en 1550,
environ 500 '^, et situés dans les châtellenies de Châ-
teauneuf et de Montbron. Le roi confirme ces disposi-
tions les 2 septembre 1536 et 6 juin 1537. Des conven-
sentant saint Michel, et par une petite porte existant entre son che-
vet et la plate-forme occupée par Tautel du Crucifix. Elle a été modi-
fiée yers 1465 par la construction de la chapeUe de Clion. — Voir
Cathédrale.
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— 262 —
tions ultérieures les modifièrent et obligèrent le cha-
pitre à payer au roi sur ces revenus, d'ailleurs réduits,
une rente de 12 boisseaux de froment et autant d'avoine
sur ses terres de Mosnac.
Cette dernière fondation entre dans la catégorie de
celles que le chapitre acquitte par lui-même et ne cons-
titue pas une chapellenie proprement dite. Quant à
celle faite par Sibille Mourier, elle fut longtemps à
patronage laïque; l'évêque conférait. Le chapitre
nomme et confère au moins depuis 1550, mais non sans
que les évêques lui aient quelquefois contesté ce droit.
TITULAIRES.
Itier du Puy, de Podio, présenté par Hélie de Saint-
Laud, de S^^Laudo^ d'Angoulême, est nommé le
13 juillet 1336.
Pierre Locaud paraît le P' septembre 1480.
Jean Rousseau, cl., paraît le 14 juin 1555 et permute
avec le suivant.
Antoine RufiSer, priùs aumônier de Notre-Dame de
Pitié en Saint-André, est nommé en 1572.
Séverin Audiot, sim. chanoine, paraît le 23 juin 1586.
Barthélémy Massier, qui se voit en 1640, résigne et
meurt en mai 1642.
Adam Poyrier, choriste, est nommé le 30 mai 1642.
François du Reclus du Breuil, chanoine, paraît en 1706
et permute avec le suivant.
Paul de Paris, cL t.^ anteà prieur de Mouthiers, est
nommé le 24 février 1719 et cesse en 1722.
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— 263 —
Jean-François de La Cropte de Bourzac, sous-diacre
parisien. j sim. prieur de Saint-Sauveur, est installé
le 10 octobre 1722. Il réside à Paris, au collège du
cardinal le Moine.
François du Reclus du Breuil, installé (bis) le 12 juillet
1724, résigne en 1729.
Joseph-Simon Dumay, sim. chanoine, nommé en 1729,
meurt le 27 octobre 1752.
Jean Rullier des Combes, sim. aumônier de la con-
frérie du Saint-Sacrement en Saint-André, puis curé
de Champmillon, nommé le 11 avril 1753, est encore
titulaire en 1791.
CHAPELLBNIE SAINT-EUTROPB.
Elle fut fondée vers 1480 par le chanoine Nicolas
Prévost (1) et attachée à Tautel existant sous le même
vocable, dans le latéral nord. Ses revenus et charges
sont inconnus. Son patronage est laïque, en vertu de
l'acte d'institution ; mais en 1544, Jean Prévost, le plus
proche parent du fondateur, étant mort, le chapitre,
déjà collateur, devient aussi patron.
TrrULAIRES.
André de Gèvre, cl., paraît en 1518 et permute avec
le suivant en 1521.
Mathurin Gauvry, priùs curé de Beaulieu-Cloulas, est
nommé en novembre 1521.
... Fèvre paraît en 1542 et résigne en 1544.
Romain Tranchard paraît le 5 avril 1544.
Longue vacance.
(1) Fondateur de la chapelleaie Saint-Nicolas, dans Téglise Notre-
Dame de Beaulieu.
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— 264 —
François Gandobert, vicaire de chœur, paraît le 15
avril 1645.
On ne voit plus de titulaires après Gandobert.
CHAPELLENIE SAINT-THIBAULT. SANCTI" THEOBALDL
Elle a été fondée dans la chapelle sub dio, existant
le long du mur oriental du latéral sud (1). L'auteur,
la date et les conditions de sa fondation sont inconnus.
On sait seulement qu'elle avait quelques rentes à Puy-
réaux. La chapelle, dont on trouve mention en 1510,
est ruinée en 1568 et sert, dans la suite, de dépôt pour
les ornements sacrés. On la répare en 1592. On pro-
pose en 1598 d'en faire un passage pour accéder aux
sacristies, qu'elle sépare l'une de l'autre, à l'escalier
de l'ancien clocher et à la rue. Mais son titulaire, le
chanoine Pierre Masson, s'y oppose, et on lui conserve
son caractère de chapelle. Le doyen confère; à son
défaut, c'est le chapitre.
TITULAIRES.
Jean Raynauld paraît en 1518 et permute en 1521
avec le suivant.
Pascal BonnediiXj priùs curé de Fontclaireau, est nommé
le 16 mars 1522.
Jacques Estivalle, stm. chanoine et chantre, paraît en
1532 et permute avec le suivant.
Jean Calluau, priùs curé de Notre-Dame de Monti-
gnac, nommé le 19 juillet 1534, est sim. chanoine.
Guillaume de Lassalle paraît en 1570 et résigne en
1572.
(1) Elle existe encore aujourd'hui et sert aux réunions des catéchis-
mes et de vestibule & la chapelle dite des CËuvres.
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- 265 —
Robert Baudouin, cl.j, nommé le 9 juin 1572, résigne
peu après .
Guillaume Micheau, cl., nommé le 30 janvier 1573,
permute pacifiquement avec le suivant.
Etienne Martonneau, sim. chanoine de La Rochefou-
cauld, est nommé le 31 janvier 1573.
Pierre Masson, sim. chanoine et chantre, nommé vers
1576, meurt en 1606.
Antoine Ramil, cl., paraît le 18 mars 1623 et finit
en ....
Clément Moussier, sim, curé de Saint-Martial d'An-
goulême, résigne au suivant en 1655.
François Moussier, cl. t., est installé le 18 novembre
1655.
Jean Blanchard, sim. curé d'Aunac, se voit en 1752 et
1755.
GHAPELLENIE SAJNTB-MAJUE-MADELAINB.
Mie fut fondée en 1252 par le doyen, Guillaume Bru-
natier, qui la dota d'une rente de 12 '^ par an. C'est tout
ce que l'on en sait.
On y voit encore les chapellenies et chapelles sui-
vantes, dont on. ne connaît ni l'origine ni l'histoire et
qui sont peu importantes :
Saint-Jacques. — Elle est rattachée à celle de la
Sainte-Trinité le 12 août 1644.
Saint-Ausone. — Elle a été unie à celle de la Sainte-
Trinité à une époque inconnue.
Saint "François. — Elle paraît unie à celle de
Clion.
Saint'-Marin. — En 1464, ou la voit unie à Tofflce
de diacre du grand-autel.
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— 266 —
Saint-Biaise^ Savit-Louis^ Saint-Front et Saint--
Bénigne y qui a un chapelain en 1370.
Sainte-Marguerite. — Sa situation, comme celle des
précédentes, est inconnue (1).
Article VI. — Cathédrale.
La cathédrale d'Angoulême fut bâtie au IV® siècle
sur l'emplacement qu'elle occupe encore aujourd'hui (2).
Commencée sous l'empereur Constantin, elle fut achevée
sous son fils Constance et dédiée à l'apôtre saint Pierre.
Après l'expulsion des Visigoths ariens , qui l'avaient
profanée et dédiée à saint Saturnin, Clovis en ordonna
la reconstruction, qui se prolongea jusque sous l'épis-
copat de saint Aptone. Elle reçut sa consécration
vers 560.
Le 18 février 981, elle fut détruite par un vaste incen-
die qui embrasa en même temps les maisons épisco-
pales et trois autres églises formant ses dépendan-
ces (3). L'évêque Grimoard de Mussidan se mit, dix ans
après, à la relever de ses cendres et consacra le nou-
vel édifice en 1015 (4).
Cette troisième église ne consiste, comme les précé-
dentes, qu'en une nef terminée par une abside. Mais
elle en dififère en ce qu'elle est divisée par travées, au
nombre de trois, surmontées chacune d'une coupole ;
que l'abside, à sa jonction avec la nef, est de la même
(1) On ne trouve ouUe part trace de celle de Saint-Claad, dont parle
M. Michon dans sa Statistique monumentale, comme ayant été fondée
de 1309 À 1313.
(2) Le premier sanctuaire dédié & saint Ausone avait été élevé dans
le quartier qui porte encore aujourd'hui ce nom.
(3) Savoir : Le Petit*Saint-Cybard, Notre-Dame de La Paine et Saint-
Jean.
(4) M. le chanoine Maratu, dans sa savante étude sur Girard 11,
dit en 1017.
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— 267 —
largeur que celle-ci, et que le bois (1), en dehors delà
charpente, n'entre pour rien dans sa structure.
Elle fut rebâtie par l'évêque Girard II, qui aborda
l'entreprise en 1110 et l'acheva dix-huit ans après,
avec le concours du riche chanoine Itier Archambauld,
du comte d'Angoulême, Guillaume III, du clergé et des
fidèles du diocèse. Le nouvel édifice, élevé sur les fon-
dations du précédent, en conserve partie de la façade et
la première travée. A sa nef, comprenant de même trois
travées à coupoles circulaires, s'ajoute un transept
dominé au milieu par une coupole à base octogonale,
plus haute et plus vaste que les autres, et à ses extré-
mités par deux clochers carrés, dont le méridional, demi-
nant par ses proportions, est appelé le grand clocher.
L'abside ou tribune, poussée au delà des anciennes
constructions, est pourvue de quatre absidioles. On y
monte de la nef par plusieurs marches. Le tout forme
la croix latine. Chaque bras de la croix comprend deux
parties : un parvis dominant la nef de la même hauteur
que l'abside, ayant une absidiole à sa jonction avec
celle-ci, et un sanctuaire auquel on accède du parvis par
quelques marches. Chacun de ces deux sanctuaires est
surmonté d'une coupole de la même forme, mais plus
étroite, que la coupole centrale. Des galeries ménagées
sur l'épaisseur des murs et se rejoignant entre elles,
derrière le sommet des piliers et la base des arcs-dou-
bleaux, parcourent toute l'église moins l'abside.
Cette église a six entrées. Deux existent dans les
murs orientaux des sanctuaires formant les deux extré-
mités du transept et communiquent avec les dépen-
dances de l'évêché. Deux autres ouvrent en face des
absidioles des parvis latéraux et servent, celle du côté
(1) On sait que le bois est entré pour une grande partie dans la
construction des églises avant le X* siècle.
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— 268 —
nord, au chapitre; celle du côté sud, au public. Une cin-
quième avec porche extérieur ouvre dans le mur méri-
dional de la deuxième travée de la nef. La principale
est à la façade (1).
Le maître-autel, revêtu d'épaisses lames d'argent,
occupe le centre du transept (2) sous un dais soutenu
par quatre colonnes en bronze et est entouré d'une
grille de fer le séparant, avec l'abside, de la nef et des
latéraux laissés aux fidèles. Le chœur, élevé derrière
l'autel au-dessus de deux cryptes contiguës (3), domine
(1) Cette façade a été décrite et son symbolisme interprété par
M" Cousseau, dont la compétence en ces matières fait autorité. Voici
le résumé de cette leçon :
1° Rez-de-chaussée : au tympan de la porte se voit Jésus-Christ, sau-
veur et docteur, bénissant d'une main et, de Fautre, présentant les
évangiles ; aux tympans des quatre arcades qui Tencadrent, les douze
apôtres allant trois par trois remplir leur mission ;
20 Premier étage : dans deux grands cartouches, au nord, une
femme tombant de son siège figure la Rome païenne, et près d'elle,
Constantin à cheval, le triomphe de TÉglise; au sud, un autre cava-
lier, saint Martin, partageant son manteau avec un pauvre, représente
la charité;
3* Deuxième et troisième étages : les apôtres occupant des niches
triomphent dans la gloire. Ils ne sont que onze. Marie les domine et
est immédiatement au-dessus de saint Pierre. En dehors de cette
grande unité et au-dessus de panneaux sans sculptures, les héréti-
ques, les schismatiques et réprouvés se tordent, & droite et & gauche,
dans la souffrance et le désespoir ;
40 Encadré au milieu des deux étages supérieurs, le Christ glorieux,
la tête sur le nimbe crucifère, en signe de sa passion, et ouvrant les
bras aux élus, apparaît entre les quatre animaux de TApocalypse. Â
droite et à gauche, dans de nombreux médaillons, les saints en extase,
et au-dessus d'eux, entre Dieu et nous, entre TÉglise triomphante et
rÉglise militante, les anges invitant celle-ci aux joies de la patrie.
Un fronton triangulaire venant expirer aux pieds de deux tours
carrées élevées aux deux extrémités complète cet ensemble, qui com-
prend environ cent quinze statues disposées en forme de croix.
(2) On Fy retrouve encore en 1495, lors de la mort du comte Charles
d'Orléans, qui est inhumé devant et dans la direction de l'autel Saint-
Michel (côté de répUre).
(3) L'une, la plus ancienne, datant de l'église de Clovis, reçut le
corps de saint Bénigue au 1X« siècle ; l'autre, plus au fond de Tab-
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— geô-
le reste de l'église. Il est dominé lui-même par la
chaire ou siège de l'évêque, cathedra episcopalis,
placée au fond. Il y a quatre autels secondaires : celui
du Saint-Sacrement, dit grand-autel (1), ou autel du
curé des exempts, sous le grand clocher; celui de la
sainte Vierge, sous le clocher septentrional. Les absi-
dioles des latéraux contiennent, à droite, l'autel de
Saint-Sauve et Saint-Supère; à gauche, celui de Saint-
Aptone et Saint-Cybard. La consécration de Téglise et
de ses autels fut faite en 1128 par l'évêque Girard,
assisté des évêques de Poitiers, Périgueux et Saint-
Pierre-de-Léon.
La salle capitulaire, construite au nord et adossée
à la base du clocher, relie le logis canonial à l'église
et aux maisons épiscopales. Le cloître longe la nef du
même côté, rejoint à Test le clocher et la salle capitu-
laire; au nord, le logis canonial; à l'ouest, la rue qui
le sépare des dépendances de la maître-écolie et la
place Saint-Pierre.
Cette belle structure ne fut respectée que jusqu'à la
fin du XlIP siècle. Vers 1292, on décide d'élever, à
l'aide de dons faits à cette fin par le doyen Girauld de
Javerlhac, deux chapelles, une de chaque coté de l'ab-
side, avec laquelle on les met en communication en enle-
vant le fond de ses quatre absidioles. Celle de droite est
dédiée à la sainte Vierge, sous le titre de Notre-Dame
la Blanche ; celle de gauche à saint Pierre. On ne sau-
rait préciser la date de cette construction, mais elle
side, date de la noayeUe église; sa voûte est portée par vingt et une
colonnes. Elles ont été découvertes en 1868, après plusieurs siècles
d*oubli.
(I) C*est à cet autel que brûlent chaque jour de dimanche et de fête
les deux cierges destinés à rappeler au souvenir des fidèles les fonda-
tions faites par les comtes d'Angoaléme. Après la destruction de cette
partie de Téglise, en 1569, ces cierges brûlent au mattre-autel (sic
en 1653).
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— 270 —
était achevée avant la Toussaint de 1318, lorsque Béa-
trix de Bourgogne fit une fondation dans ces nouveaux
sanctuaires. La chapelle de Notre-Dame la Blanche fut
retouchée en 1500, lorsque le chanoine Bertrand de
Brolhac y fonda sa sépulture.
C'est peu après cette première addition, soit vers
1300, que fut bâtie, le long du mur méridional de la
nef, depuis le latéral jusqu'à la deuxième travée, la
chapelle de Saint-Michel, qui, depuis, a reçu des modi-
fications et de nouvelles appellations. Il est permis de
supposer que c'est dans le milieu du siècle suivant que
l'on supprima l'autel de la sainte Vierge, placé sous le
clocher septentrional, et que cette partie du transept,
pour un motif resté inexpliqué, fut fermée par un mur
montant jusqu'à l'arceau et séparant le sanctuaire du
parvis. Dans la suite, on applique à ce mur le cadran
de l'horloge intérieure.
A la fin du même siècle, soit vers 1400, on construit
devant la façade un portique voûté à arcades (1), qui
en masque la partie inférieure dans tout son dévelop-
pement, et l'on y installe, ainsi qu'on l'avait fait depuis
longtemps sous les cloîtres, des statues et des inscrii)-
tions, selon la piété des fondateurs.
Vers 1465, le doyen, Thomas de Clion, fait élever, à
la suite de la chapelle de Saint-Michel, une autre cha-
pelle, qui est comme un prolongement de la première
jusqu'au porche méridional, qu'elle absorbe (2). Cepen-
dant la partie dite de Saint-Michel est séparée peu
après de la suivante; on y installe la bibliothèque du
(1) Ce portique n'a été supprimé qu'en 1831, pour ragrandlssement
de la place Saint-Pierre. La croix de fer élevée & Tangle méridional,
à l'occasion de la mission préchée par le pdre Bridaine, en 1756, avait
disparu dès 1794.
(2) Un couloir étroit existe entre ces chapeUes et le mur de la
cathédrale.
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— 271 —
chapitre et elle sert, en hiver, pour les réunions capi-
tulaires. Au XVII* siècle, elles sont transformées
Tune et Tautre en maisons d'habitation.
La chapelle de Saint-Thibauld, dont on ignore l'ori-
gine, mais que l'on voit dès 1521, longe le mur oriental
du latéral sud. Les Saint-Gelais, Jacques, évêque
d'Uzès et doyen d'Angoulême, et son frère Charles, font
bâtir en 1532 celle de Notre-Dame du Salut, dite en-
core tantôt d'Uzès, tantôt de Saint-Gelais. Elle est
située à l'extrémité méridionale de l'abside, derrière le
chevet de Notre-Dame la Blanche, et ouvre sur la
rue (1) qui la sépare de la chantrerie. C'est après ces
deux dernières constructions qu'est disposée la nou-
velle sacristie dans l'espace contenu entre ces cha-
pelles, celle de Notre-Dame la Blanche et la rue.
La chapelle des Trois-Marie fait pendant à celle de
Notre-Dame du Salut, à l'extrémité nord de l'abside.
Elle touche aux maisons épiscopales et sert de passage
à l'évêque pour accéder au chœur. On ne connaît pas
la date de sa construction. La chapelle de la Trinité
est disposée, en 1543 (2), dans l'épaisseur du mur de
gauche de la première travée, arcade médiale. En
1622, le duc d'Épernon y fait ajouter les deux autres
arcades et construire au-devant une banquette avec
des colonnes ornées de chapiteaux (3).
Enfin, c'est en 1528 que l'on a modifié l'entablemeot
et le pignon triangulaire qui couronnent la façade,
innovation moins désastreuse que beaucoup d'autres
pour le bel édifice du XIP siècle.
(1) Aujourd'hui, rue CorneiUe.
(2) La date de sa construction résulte de cette légende, gra?ée sur
son fronton :
Nestora post guintum octo cùm trieteride Itcstris
Hoc triadis fratres œdificare sacrum.
(3) Le travaU dura du 22 juiUet à la Toussaint et fut exécuté par
Jean Vergnaud et Jérémie Blanchard, maîtres maçons.
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— 272 —
Les protestants envahissent cette église une première
fois le 16 mai, veille de la Pentecôte 1562. Ils la démo-
lissent en partie, enlèvent ou brûlent ses titres et son
ameublement (1). Ils recommencent cette œuvre de dé-
vastation en octobre 1568 et, le 19 de ce mois, incendient
rédiflce, dont les voûtes s'eflfondrent. Le grand clocher,
dont les pierres sont calcinées, tombe un an après.
Les chanoines que la prison et la mort ont épargnés,
étant rentrés dans leur église peu après Tédit de pacifi-
cation du 8 août 1570 (2), dressent quelques autels
sous les pans des voûtes qui existent encore et se met-
tent à la recherche des rares objets du culte soustraits
au feu et au pillage. Ce n'est guère que cinq ans après,
lorsqu'ils ont recouvré quelques titres et repris posses-
sion de la majeure partie de leurs droits, qu'ils peuvent
(1) Voici une ëyaluation des objets détruits ou emportés en 1562 :
Objets de consommation : huile, vin, farine, pains d*autel, esti-
més 208^
Pierre, pavés, massifs d*autels, sièges divers 630
Cuivre : 4 piliers autour du maltre-autel, pesant. 2500 1.\
— 1 pilier avec crosse au sommet et lions
au pied 2000 } 4000
— Aigle (pupitre) et chandeliers 1500
— Piliers dans la chapelle d'Uzès 2000
24 chandeliers 200
Plomb des toitures et des tombeaux 140
Bois des charpentes et ardoises 1479
Boiseries, sièges, armoires 1471
Serrures, fer 410
Orgue, étain et buffet 900
Provision de cordes 47
Vitrerie, tableaux, peintures 6500
Ornements sacerdotaux 2923
Orfèvrerie, y compris le maître-autel 7525
Livres liturgiques 3319
Bibliothèque 'au minimum) 3000
Total 32752
Ce qui représente de nos jours environ 300,000 fr.
(2) Conclu & Saint-Qermain>en*Laye.
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— 273 —
faire des dépenses sérieuses pour leur église. Jusque-là
ils ont eu assez à faire à se protéger contre de nou-
veaux pillages. Encore en 1575, une sentinelle veille
constamment dans le clocher tant à leurs frais qu'à
ceux de Févêque et de la ville. Le 21 janvier de cette
année, ils sont obligés de s'enfuir et restent cachés
pendant huit jours, sous la menace d'une nouvelle in-
carcération : leurs oppresseurs tentent de leur arracher
encore une somme de 4,500 ^ pour compléter, disent-
ils, la rançon de 12,000 *^ qu'ils leur ont imposée en
1568. Cependant, de 1572 à 1620, on les voit fréquem-
ment acquérir des ornements, linges, vases sacrés (1),
livres liturgiques (2). Ils y appliquent longtemps le
triennium payé par leurs nouveaux collègues et font
fabriquer par l'ouvrier (3) attaché à leur sacristie des
(1) Ea 1594, ils n'ont encore que deax calices d'argent, achetés, Tun
en juillet 1578, portant les armes du chapitre, l'autre en juin 1579.
Ce dernier est doré et a coûté 105 écus, sur lesquels Madame, mère
du roy, a donné 300 ^. En mai de cette année, on achève le paiement
de beaux parements d'autel, en velours et soie, garnis de fils d'or,
coûtant 192 écus, achetés chez Philippe Chazay, marchand & Angou-
lème. Peu après, le chanoine Léonard de La Forestie, étant & Paris,
achète un service comprenant croix de procession aux insignes du Christ
et de Notre-Dame, un ciboire, un bénitier de deux pintes et canettes,
le tout en argent et aux armes du chapitre. En novembre 1584, on con-
sacre 100 écus à l'achat d'une chapelle de velours cramoisi, avec
quatre chapes et un devant d'autel du môme. Jusque-là, depuis 1570,
on n'avait d'ornements sacerdotaux qu'en taffetas et camelot. En 1611,
les ressources éiant plus grandes, on achète des flambeaux d'argent
pour le maître autel et un bâton du même métal pour le b&tonnier.
(2) Le 24 avril 1578, le chapitre achète chez M'" de La Pille, libraire,
vingt-cinq missels à 30 sols la pièce, tant pour la cathédrale que pour
ses autres églises. Il en achète douze en 1594 et d'autres encore dans la
suite pour y transcrire ses offices. Un libraire du nom de Jacques
lui en relie plusieurs jusqu'en 1600.
(3) Son tailleur, Mathurin Ducluzeau, se distingue depuis vingt ans
dans ce genre de travaux, lorsqu'il se surpasse, en 1599, en faisant
avec des étoffes achetées chez un Jean Nesmond, marchand à Angou-
léme, trois chapes semblables ft celles dont se sert l'évèque pour les
fêtes annales.
19
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— 274 —
cbapes, chasubles, courtibaux, étoles, mampulons,
aubes, amictons, etc.» et transcrire par leurs choristes
et enfants de chœur les missels et livres de chant (1).
Mais il faut songer aussi à relever Tédifice. Jusque-
là on s'est borné à quelques travaux destinés à en pré-
venir l'entière destruction (2). La salle capitulaire et les
autres services établis au nord sont abandonnés; ce
n'est plus qu'un amas de pierres (3). La chapelle qu'a-
britait le grand clocher, tombé en 1569, les remplace
provisoirement, et l'on transporte le Saint-Sacrement
d'abord au maitre-autel, puis dans la chapelle Saintr-
Pierre, qui reste définitivement affectée au service du
grand-autel ou des exempts. La bibliothèque est établie
dans la chapelle de Clion. On a refait les charpentes
avec les bois pris dans la forêt de Dirac, appartenant à
l'évêque (4). En mai 1578, on rétablit le chœur sous la
grande coupole. Les stalles et la chaire épiscopale (5)
sont faites en 1579 sur le modèle des stalles des Corde-
liers de Poitiers (6) et ont coûté 833 écus et un tiers (7).
Ce n'est qu'en juillet 1593 qu'on peut les entourer
(1) Le chapitre maintient l'usage des livres liturgiques manuscrits
jusque bien près du XVIIl* siècle. Il a à peu près constamment des
choristes très habiles dans ce genre de travail.
(2) C*est dans cette vue que le chapitre décide, en 1574, qu'on n'y
enterrera plus de laïques qu'après mûre délibération.
(3) Les pillards de 1562 et 1568 s'étaient portés principalement vers
ces dépendances, contenant les trésors de l'église.
(4) Conformément à l'ordre du roi en date du 12 avril 1572, on en
prit pour environ 5,000^, pour couvrir tant les maisons épiscopales que
la cathédrale.
(5) Jusque-là, eUes consistaient en de grosses pierres & peine tail-
lées. Celles formant la chaire de l'évêque sont apportées dans le chœur
lorsque le prélat doit pontifier.
(6) Le travail fut fait par Antoine Maignan, maître menuisier de
Poitiers, Ou avait songé d'abord À le confier au menuisier Jacques,
de La Rochefoucauld.
(7>0nj affecta les 1,200 ^ payées par l'évéqne Charles de Bony A
l'occasioD de son entrée k Ângoulême.
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— 275 —
id'une grille en fer, avec deux piliers (colonnes) dé
même métal, supportant des anges. Ce travail, fait par
Pierre Fraisneau (1), d'Angoulême, coûte 250*^.
En septembre 1580, on décide la réparation du cloî-
tre, dont la voûte, restée sans charpente, menace ruine.
En avril 1584, on rhabille le clocher et on refait sa
toiture en ardoises. En août 1592, après l'achèvement
du jubé élevé à gauche de la troisième travée, on s'oc-
cupe de relever la sacristie méridionale, qui sera celle
du bas-chœur, et l'on couvre de tuiles le soubassement
restant du. grand clocher pour y étabhr la grande
sacristie de messieurs, et des portes sont ouvertes,
selon décision du 18 septembre 1598, dans la chapelle
Saint-Thibauld pour les reher l'une à l'autre. Plus tard,
la salle capitulaire est disposée au-dessus de la grande
sacristie, et une autre pièce ménagée sur la voûte de la
chapelle Saint-Thibauld la précède et sert de dépôt
pour les ornements et autres objets dont l'usage est
rare.
La partie supérieure de l'église, comprenant une
portion de la nef, le centre du transept, l'abside et les
chapelles qui l'entourent, est encore dépourvue de ses
voûtes.
En août 1609, on songe à les rétablir et à rasseoir
les murs destinés à les supporter. On fera quelques
économies à cette jSn. Le 18 octobre 1620, le chapitre
médite une requête à présenter au roi, dont le passage à
Angoulême est annoncé, pour en obtenir un secours
sur la pancharte (2) de la ville et sur les annotes (3).
Mais il n'est point donné suite à cette mesure. Enfin,
(1) Décédé en cours d*«xécation de rentreprîse.
(2) État des impôts.
(3) Droit payé au pape et au roi à Toceasion de la nomination à
quelques bénéfices et retenue sur le produit de ses bénéfices pendant
qu*ils sont vacants.
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— 276 —
en 1627, le doyen, JeanMesneau, annonce qu'il se charge
des frais de cet important travail, qui est commencé
aussitôt. Cependant, le 3 mars 1629, devant l'exposé
des dépenses faites et à faire, Tévêque et le chapitre se
voient dans la nécessité de venir en aide à Mesneau et
s'engagent pour trois ans à une contribution indéter-
minée pour le prélat et du douzième de leurs prébendes
pour les chanoines. Les dignitaires ajoutent à leur pai't
le vingtième de leurs personnats (1). L'entreprise est
achevée en 1634 (2). L'église est réconciliée le 25 et les
autels consacrés le 28 octobre de cette année. La dépense
totale a été de près de 40,000 "; Jean Mesneau y a
participé pour 10,000 écus, le chapitre a fait le reste.
L'évêque Jacques du Perron, installé peu après, donne,
le 2 juillet 1638, une grande et belle chaire, avec pare-
ment damas incarnat frangé de soie. Elle est placée le
long du mur de la troisième travée, à droite (3).
En 1576, on avait installé dans l'unique clocher une
sonnerie comprenant quatre cloches faites (4) du métal,
pesant 1,356 livres, qu'on avait acheté, le 12 mai 1545,
de l'abbaye de Saint-Cybard, et de fragments des deux
anciennes cloches brisées en 1568 (5). La troisième
(1) Le total est d^enTiron 1,000^ par an.
(2) En cette année, on recueinit ce qui restait des ossements du comte
Jean le Bon et on les enferma dans un petit cercueil en plomb portant
cette inscription : Ossa Dnijnù Comitis Engol.piè collecta, diùservata
et operd JD^* Mesneau decani dignissimè recondita, hodiè 2i sept,
1634, de mandato capituli. Le pieux dépôt fut remis à sa même place,
près du maltre-autel, côté de TépUre, et recouvert de la table de
marbre noir, supportée par ses colonnes de marbre blanc, telles qu'on
les avait trouvées. Ces marbres avaient été achetés k Bruges par
Marguerite de Hohan, veuve du comte.
(3) Elle ne doit pas être confondue avec la chaire épiscopale ou
trône de Tévéque, qui, après la dernière restauration de l*église, a été
reportée du côté de Tépltre, au fond de Tabside.
(4) Marché du 19 mars 1576; fondeurs : Hélie GroUeau et Hélie
Poupeau, d'Ângoulême ; coût : 130 ''', jougs et montage compris.
(5) L'une d'elles, dite la grosse cloche, avait été fondue en 1556.
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— 277 —
manquant d'accord, on décide en 1584 de la remplacer
par une cloche nouvelle plus grosse que les autres et
qui sonnera la retraite (1); elle pèse 1,300 livres. Cette
même cloche, endommagée plus tard, est refondue et
maintenue à son poids précédent en août 1675 (2).
Cette sonnerie subsiste jusqu'en 1785. En cette année,
par conclusion du 9 juillet, le chapitre propose de la
recomposer ainsi : elle comprendra cinq cloches, parmi
lesquelles les trois plus fortes des anciennes, dont deux
sonnent le /a et le*o/,,et deux nouvelles plus grosses
que celles-ci et sonnant le ré et le mi. Le travail est
fait par Callaud et Martin frères. Le chapitre fournit
le métal ; la main-d'œuvre, fixée à 200 *^, est portée à
300**, la première fonte n'ayant pas réussi. Ces deux
cloches sont bénites (3) le 26 février 1786 par Ram-
baud de Mailloux, chanoine hebdomadier.
La nouvelle horloge, fournie en 1573 par maître Tal-
ion, ne valait rien (4). Aussitôt après l'installation des
cloches, en 1576, elle est refaite (5) de manière à son-
ner les demi-heures, pourvue d'un cadran et rétablie
au clocher par Nicolas Lemayre, maître orollogeiir à
Angoulême. Il y est apporté de grandes réparations en
1591 par Gauthier de Montagut, qui continue à l'entre-
(1) Ou couvre-feu.
(2) Marché du 5 août 1675; fondeurs : Nicolas et Jean Bareau, de-
meurant a La Charbontière, paroisse de Sers; coût : 200 ^; plus, pour
nouveau métal, 58 *• 13*^.
(3) La principale, portant les noms de Charles-Philippe, a pour par-
rain le comte d*Artois, représenté par François-Achard-Joumard
Tizon, marquis d*Argence, et pour marraine M°>« la comtesse d'Ar-
tois, représentée par dame Marie-Françoise de Durfort de Civrac»
abbesse de Saint-Ausone. La seconde, nommée Philippe>François, a*
pour parrain M" Philippe-François d*Albignac, évêque d* Angoulême,
représenté par le doyen, de La Faux de Chabrignac, et pour mar-
raine M"« de La Cropte de Saint-Abre, marquise d'Argence.
(A) Elle était gouvernée par Thuissier de chœur, Jean Gauvry, dont
le père avait longtemps gouverné la précédente.
(5) Le travail a duré du 25 mai an 3 juillet.
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— 278 —
tenir moyennant 4** par an. A la fin du siècle, Georges
Kloss pose celle du chœur, près de Tautel (1). En dé-
cembre 1604» il lui fait sonner les demi-heures et la
transporte, en 1608, dans le mur fermant le latéral de
gauche, où elle reste jusqu'en 1792.
L^orgue avait été détruit, comme Thorloge, en 1562.
Il était jusque-là dans l'abside, côté de l'évangile. En
février 1592, on envoie à Bordeaux le chanoine Jean
Garassus pour en visiter un qui est offert au prix de
100 '^ et trouvé insuffisant. En novembre 1598, Jean de
Laigle dit Hans, organiste à Sainte-Croix de la même
ville, en propose un autre de dix jeux que le chanoine
Jean de La Forestie achète, le 16 décembre, au nom du
chapitre, moyennant 150 écus, transport et pose com-
pris. Les travaux faits pour l'établir ont coûté, en outre,
40*^ 10*^ (2). En octobre 1599, on y ajoute un jeu de
cornets et des pédales; coût : 37 écus. Il y est fait de
fréquentes réparations, notamment en 1609 et 1613. Il
faut le démonter en 1634 et en suspendre le service.
En 1656, le chapitre songe à le remplacer par un
autre que l'organiste Léonard Lefebvre va visiter à Sain-
tes, mais qui est refusé. Par acte des 3 juin et l^
décembre de cette année, le même Léonard Lefeb-
vre (3) s'engage à construire un orgue de huit pieds,
seize jeux et un tremblant, avec soixante-dix péda-
(1) Georges Kloss a longtemps entretenu son horloge. En 1606, ce
travail lui vaut 6 ^ par an. Il meurt peu avant 1633. ^on fils Vincent,
qui lui a succédé, a été habile et célèbre horloger. Après Vincent
Kloss, c'est Moyse Testard, bon horlogeur, qui parait. 11 répare la
grande horloge en 1666.
(2) Jean Gandobert, chanoine, et Joseph Blanchard, maître de psal-
lette, chargés de le vérifier, le déclarent d*accord et bien chantant.
(3) 11 est très habile et répare tous instruments de musique, ser*
pents, espinettes, cornets, etc. Il entreprend toutes sortes de travaux,
et en 1659 il s'engage k pourvoir de stalles le chœur des Bénédictines
de Saint* Ausone. 11 avait restauré leur orgue en 1654.
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— 279 —
lôs (1) et trois soufflets, pour 3,000 ^. Le buffet aura dix-
huit pieds de hauteur sous couronnement et seize pieds
de largeur, avec sculptures suivant dessin convenu (2).
Le nouvel orgue est placé, comme le précédent, en
face de la chaire et, par suite de son grand déploie-
ment, entraîne la destruction du jubé. Le balcon des-
tiné à le recevoir est à la charge du chapitre, qui paie
de ce chef à Mathurin Cazier 780^ pour la maçonne-
rie, à divers 710 '^ pour les ferrures et peintures et
100 '^ pour la chambre delà soufflerie placée derrière
le mur, sous les cloîtres (3). Le travail, achevé. le 4 juin
1658., est visité et approuvé le 21 par Ledot, maître de
psallette à Saintes, et le P. Charles Davignon, cordelier
à Angoulême, qui reçoivent, le premier 33 ^, et le se-
cond 20^, à titre d'indemnité. Le chapitre alloue, le 12
juillet, à Lefebvre une gratification de 250 ^. Cet ins-
trument, légèrement modifié en 1669, reçoit des répa-
rations importantes en 1682 et 1727.
Le 18 février 1777, on constate qu'il est gravement
endommagé. Un sieur Baron, architecte et facteur à
Saint- Alvère (Périgueux), propose une reconstruction et
présente, le 30 août, un devis de près de 50,000^, qui
est repoussé. A la suite de divers rapports, un marché
est conclu, le 5 août 1780, entre le chanoine Pierre
Naud, au nom du chapitre, et un sieur Simon-Pierre
Miocque, facteur d'orgues, place Saint-Étienne-du-Mont,
à Paris, en vertu duquel celui-ci livrera le l^'^août 1780,
moyennant le prix de 13,462", un orgue de seize pieds,
à cinq claviers, dont un de pédales, et trente-huit jeux.
(1) Dont vingt-cinq de bois de sapin de Flandre et vingt cCanches,
raisonnant au thon de huict, vingt-cinq aultres d'anches, raison^
nant au thon de quatre, lesquelles on appelle enfantines.
(2) Cette partie du travail fut confiée à Pierre Rogier, maître menui-
sier, moyennant 500 ^.
: (3) La dépense pour le chapitre^ s^éUve ainsi à 4,893 ^. i
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_ 280 —
Les montres seront comptées en sus à raison de 55 sols
la livre. 11 sera placé au-dessus du porche de la prin-
cipale entrée. Le chapitre doit faire construire à ses
frais la tribune et le buffet (1). Le travail, achevé seu-
lement à la fin de 1785, est accepté le 6 mai de Tannée
suivante. D'un décompte du 16 juin 1786 il résulte que
le tout devait, selon le devis, monter à 23,325^ (2),
mais que l'on a payé 28,400^ par suite d'avances
faites sans compter. Le chapitre y ajoute une gratifi-
cation de 200^ pour permettre son retour à Paris à
Miocque, qui a reçu 5,075*^ de trop, mais est resté sans
ressources, ayant été trompé par ses ouvriers et ses
fournisseurs.
Pendant ce temps-là, on retouche quelques parties
et dépendances de la cathédrale. En 1645, le chanoine
Charles de La Place répare à ses frais la chapelle de
Clion, et la bibliothèque qu'elle contenait est transférée
dans la salle capitulaire. En 1657, c'est la petite sacris-
tie, puis la psallette que l'on restaure. L'année suivante,
c'est le cloître ; en 1659 et 1665, c'est le clocher. De
cette dernière année au delà de 1680, ce sont des tra-
vaux presque ininterrompus de vitrerie et de couver-
tures (3) ; toutes les fenêtres sont enfin remises en état
et les charpentes consolidées (4).
(1) La maçonnerie a été confiée & maître Croizeaa, et la boiserie à
maître Derun, d'Angouléme.
(2) Savoir : Prix de Torgue 13,462 *^
Montres 5,691
Maçonnerie 1,400
Menuiserie 2,772
Total 23,325
(3) Le vitrier attitré de la cathédrale, & cette époque, est Claude
Brun, et son charpentier-couvreur, Nicolas Chineau.
(4) Ces dépenses, accrues de celles de Tachât de Torgue en lfô2,
grèvent lourdement le chapitre. Lors du passage du roi avec la reine*
mère, W^^ Sœur et le cardinal Mazarin, les 25 et 26 juillet 1050, il
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— 281 —
Les chapelles d^Uzès et des Trois-Marie étaient res-
tées en dehors du projet de Jean Mesneau (1). Eu 1652,
on travaille à les préserver de l'humidité qui les gâte.
En. 1679 et 1680, on y fait exécuter quelques travaux
d'art (2) et placer la statue de la sainte Vierge assise,
de grandeur naturelle (3), tout en y conservant celles
des Trois-Marie, placées, l'une au fronton de la cha-
pelle, les autres aux côtés. Mais en 1751, par conclu-
sions des 5 et 20 novembre, le chapitre décide d'en
enlever la voûte, qui menace ruine, et d'en murer la
porte extérieure pour empêcher les eaux pluviales des-
cendant de ce côté de l'inonder et de se répandre dans
l'église. L'évêque sera privé de ce passage, dont il a
toujours joui; mais il aura à sa disposition l'accès par
la chapelle d'Uzès et la chapelle elle-même, à la restau-
ration de laquelle il consent à contribuer.
En même temps on réinstalle le chœur dans l'abside.
En juin 1752 (4), les remaniements sont tels dans l'in-
térieur de la cathédrale qu'il faut transporter les offices
capitulaires dans l'église Saint-Jean jusqu'à la fin
avait espéré en obtenir quelques subsides, et la harangue de Tarchi-
diacre, prononcée après celle de Tévèque, en faisait la demande assez
nette. Mais il fut déçu. Dans son embarras, il se tourne vers Tévéque,
qui résiste et est condamné, par sentence du 20 décembre 1669, k
concourir pour une moitié au paiement des dépenses. Mais cette sen-
tence ne fait que donner naissance k de nouveaux procès restés sans
solution.
(1) Cependant, depuis janvier 1627 que le chapitre a commencé k
toucher la rente Banchi, il l'applique, selon le vœu du testateur, k
Tentretien de celle des Trois-Marie.
{2) L*artiste fut un Jean Degoulon, sculpteur et peintre de Paris, qui
se fit aider par François Claude, dit Le Lorrain, de Limoges, peut-être
parent ou élève du célèbre peintre Claude Gelée, connu sous le nom
de Clande Lorrain.
(3) Le prix de la statue, des accessoires et travaux d'installation fut
de 400^ (marché du 24 mai 1679).
(4) Le 27 octobre de cette année, on vend quelques vieilles tapisse-
ries, parmi lesquelles celles données, au XVI» siècle, par le doyen
François de Hochechouart. On en retire seulement 120^.
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— 282 —
d'août. En 1757, on solde le prix d'un autel en marbre
acheté à Bordeaux à l'aide du produit d'un legs de
4,000^ fait par M»*" du Verdier et 2,650*^ provenant
de dons personnels des membres du chapitre. La nou-
velle grille du chœur, dont le prix s'élève à 830'', est
payée le 27 juillet 1759. En 1780, on voudrait faire dis-
paraître toutes les ruines qui subsistent encore. Un
devis est dressé s'élevant à 132,429 '^ 10 ** 6^. Mais
les ressources ne permettant pas une si grosse dépense,
on se borne à réparer le latéral de droite, qui a reçu la
nouvelle sacristie à la fin du XVI* siècle. Les contre-
forts et les arceaux qui en rétrécissent l'intérieur sont
abattus et on la revêt d'une belle boiserie (1) montant
jusqu'au plafond. On en refait les fenêtres et on lui
donne une nouvelle toiture. Ces derniers travaux
augmentent de 13,353'' 14 ** la dépense faite à cette
époque et en vue de laquelle le roi avait accordé un
secours de 20,000 ", touché en 1783.
Le 23 juin 1790, la municipalité ayant demandé la
cathédrale pour la tenue des assemblées d'élections, les
chanoines y consentirent et transportèrent leurs ofl3ces
dans l'église des Pères Cordeliers. Mais ils y revinrent
bientôt, pour n'en sortir qu'à la suppression du cha-
pitre, la laissant à l'évêque intrus Joubert et à ses
vicaires épisçopaux, qui y font officiellement le service
paroissial jusqu'au 31 décembre 1792.
(l) Ce travail fut exécuté par Croizeau, rentrepreneur du buffet do
dernier orgue, qui s*adjoignit le sieur Jolly pour les sculptures.
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TITRE III.
CHAPITRES COLLÉGIAUX.
La collégiale est une église desservie par un corps
de prêtres et clercs séculiers ou réguliers et dans la-
quelle il n'y a pas de siège épiscopal. Ce corps est
appelé chapitre comme celui qui s'est formé autour de
\révêque ; mais, parce qu'il en diffère par son origine
et par son but, le titre de collège lui est plus applicable
et on l'appelle ordinairement chapitre collégial.
On compte dans le diocèse d'Angoulême deux cha-
pitres collégiaux, savoir : ceux de Saint-Arthémy de
Blanzac et de Notre-Dame de La Rochefoucauld. On
peut ajouter sous le même titre la stipendie de Saint- ,
Cybard de Pranzac et le chapitre de Saint- André d'An-
goulême.
CHAPITRE COLLEGIAL DE SAINT-ARTHÉMY (1) DE BLANZAC,
DE BLANZIACO, ALIAS DE BLANZACO.
Ce fut primitivement une abbaye bénédictine dont
l'origine remonterait, selon quelques-uns, à saint Maur,
disciple de saint Benoît. Ce qui est vrai, c'est qu'une
bulle d'Alexandre III, de l'an 1170, confirmant tous
ses droits, privilèges, possessions, et portant excom-
(1) Évéque des Arvernes et martyr au IV siècle. Sanctus Artemius,
fut, 24januarii^
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— 284 —
munication contre quiconque les troublerait, dit que
c'est un monastère des premiers fondés dans les déserts
de la Gaule par les vénérables Bénédictins. Sa séculari-
sation date de 1226, année de la consécration de son
église, faite, selon la chronique, par un évêqlie d'Hé-
bron.
Une opinion assez probable veut que ce monastère
ait été fondé d'abord à Puypéroux, d'oii les religieux se
seraient retirés au commencement du XII® siècle pour
occuper les rives du Ned, plus fertiles que celles de
l'Arce, y laissant cependant un prieuré qu'ils gardèrent
sous leur dépendance (1).
Presque tous les titres du chapitre de Blanzac ont
disparu pendant la domination des Anglais, et l'on ne
retrouve aucun document lui appartenant en propre
depuis la fin du XIIP siècle jusqu'au milieu du XV*. Ce
qui avait échappé à ces étrangers, les protestants le
détruisirent, et c'est ainsi qu'on ne saurait faire une
histoire complète et sûre de ce monastère. C'est en
1572 que les huguenots le pillèrent. La collégiale, le
logis canonial, les maisons presbytérales, tout soufirit
de leur fureur. Meubles, ornements, vases sacrés, reli-
quaires et reliques, parmi lesquelles le chef de Saint-
Arthémy, horloge, stalles, boiseries, tout fut enlevé.
On brisa les cloches; on abattit les toitures; on emporta
le métal, les poutres, les tuiles, le pavé même du sanc-
tuaire et les dalles recouvrant les morts. Le calme
s'étant rétabli, les chanoines réclamèrent leur bien,
qu'on se pressa peu de leur rendre. Il fallut que l'évêque,
le 15 juin 1596, lançât une sentence d'excommunica-
tion contre les injustes détenteurs pour les amener à
(1) Tout prouve, en effet, que Torigine de Puypéroux est bien plus
ancienne que celle de Blanzac. Les travaux exécutés en 1892 k son
église ont permis de constater que son abside a appartenu & un monu-
ment datant au plus tard du IX* siècle.
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— 285 —
restitution; mais cette mesure resta à peu près saus
eiaret.
L'église de Saint- Arthéray, une des plus belles de la
région, est de trois époques. Le clocher à coupole, élevé
sur quatre piles isolées au point d'intersection des tran-
septs et de la nef, est du XI« siècle; l'abside, de la fin
du XIP ; la nef, du siècle suivant. Elle est à la fois
collégiale et paroissiale. Le chapitre se réserve l'abside.
La nef et les transepts sont laissés aux jQdèles. Dans les
transepts sont les chapelles et autels de Saint-Martial
et Sainte-Catherine. Il existe, en outre, devant la façade,
sub diOj une chapelle de la sainte Vierge, comme les
autres, sans titre conpu de chapellenie. On ne put en
commencer la restauration qu'en 1594. Le marché con-
cernant sa couverture est du 19 avril de cette année.
L'entrepreneur Marsault Texier fournit la main-d'œu-
vre moyennant 40 écus d'argent et une barrique de vin.
Le chapitre fournit tous les matériaux.
Le logis canonial, autrefois abbatial, est au sud de
l'église, qu'il rejoint par une cour. Ses jardins s'éten-
dent jusqu'à la rivière du Ned. Les chanoines s'en
retirent peu à peu, après les désastres de 1572, pour
occuper des logements particuliers ou résider dans les
paroisses dont leur manque de ressources les oblige à
prendre le service.
Ce chapitre est seigneur spirituel et temporel, avec
droit de haute, moyenne et basse justice, banalité de
fours et moulins dans les paroisses de Saint-Arthémy
et Saint-Nicolas de Blanzac et à Porcheresse. Il y pré-
sente, ainsi qu'à Cressac et Saint-Genis (Saintes), et,
depuis vers 1350, à Puypéroux. Il a présenté à Saint-
Léger jusque vers 1600. Ses autres possessions sont à
Aubeville, Bécheresse, Champagne, Péreuil, Pérignac,
Voulgézac, et, dans le diocèse de Saintes, à Angeduc,
Berneuil et Nonac. En 1620, ses revenus s'élèvent en
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- 286 —
total à ènvirx)n 3,500 '^. En 1790, ils sont estimés 9,000*^,
menses abbatiale et canoniales comprises. Ses charges
montent à 2,317 *^, dont 1,305 " dlmpositions. En 1515,
il payait pour décimes, l'abbé, 6^ ; le chapitre, 20^; en
1595, l'abbé, 1 écu et un tiers ; le chapitre, 4 écus et
un tiers; en 1789, 33*^ et 200^.
L'assemblée se composait encore en 1550 de seize
membres, y compris le doyen, portant le titre d'abbé.
Le 23 décembre 1598, on décida la création d'une ihéo^
locale et d'une préceptoriale, auxquelles on affecta les
deux premières prébendes qui viendraient à vaquer.
La théologale fut définitivement fondée le 16 février
1614, et la préceptoriale en mars 1627. Il y eut alors,
outre l'abbé, quatorze chanoines, dont un théologal.
A cette époque, la prébende abbatiale vaut environ
800^; celle de chaque chanoine, 200^. Le revenu de ces
derniers serait insuffisant s'ils n'y joignaient le produit
de cures ou autres services qu'ils ont sollicités. Ce cha-
pitre n'a ni bayle ni clavier, mais un syndic qui le
représente dans les actes relatifs au patrimoine com-
mun.
\ Ses derniers statuts sont duO.mai 1581. Ils traitent
de ingressu ecclesiœ; — de forma procedendi in
officio divino celebrando et ubi illud débet celebrari;
— de vitâ et moribus observandis tam in officiis cele^
brandis gtutm alibi ; — de capitulis tenendis et celé--
brandis. Chaque chanoine les souscrit lors de son ins-
tallation.
La nomination, collation et toutes autres dispositions,
en cas de vacance, appartiennent, plomo jure, au
chapitre. La nomination se fait par voie d'élection,
même celle de l'abbé. C'est ce dernier qui installe les
chanoines. Il est installé lui-même par le chapitre et
reyêtu de sqs insignes par le plus ancien chanoine
présent. Le costume pour tous est le rochet. le camail
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— 287 —
et le bonnet barré. Lesdroits dus par chaque élu, brs
de son installation, sont : 1« pro osculo paois, 21 ** par
le. simple chanoine, 24** par le théologal, 30^ par
l'abbé; 2^ pro cappâ, 30 ft par le chanoine et le théo-
logal, 50*^ par l'abbé. ...
DE L'âBBÉ.
' Le chapitre de Blanzac a toujours eu un abbé à sa
tête et a fidèlement gardé cette marque de sa pre-
raiière origine. L'abbé est de droit curé de Porcheresse
depuis au moins l'an 1232 jusqu'en 1748, par suite de
contentioûs qui ont retiré cette cure du domaine de
l'abbaye de Baigne.
/ ABBÉS.
Guillaume de Nersac, WiUelmiis de NaroiacOj paraît
en 1120, dans iin règlement touchant L'Isle*d'Ëspa-
gnac, et vers 1140.
Adémare/Straac, en 1162, dans une charte relative
. à révêQhé d'Angpulême, et en 1172.
Hébrard, Hebrardi, en 1202, dans plusieurs documents
de cette année et de l'année suivante.
Geoffroy du DoignoUj de/ Dépnio, en 1250. Ses frères
: se parUitgent sa succession les 8 et 15 mars 1260.
Pierre André, Andreœj le 27 août 1272 et dans des
j. hommages Fondus à l'évêque Guillaume de Blaye en
mars et juin 1274 et juin 1276. 11 est frère de Raoul
' André, chanoine et vicaire général d'Angouléme.
Hugues, Hugo, dans im hommage du 19 mai 1298 à
l'évêque Guillaume de Blaye.
Guillaume de Mon tendre, de Monte^Andronis, en dé-
cembre 1301. 11 scelle, le 7 septembre 1303, une
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— 288 —
vente consentie par Dya Pomaret, fille de Seguin de
Champagne, paroissienne de Péreuil.
Gauthier, Galterii, paraît de 1309 à 1313, sous l'épis-
copat de Foulques.
Pierre paraît le 19 avril 1404.
Hélie de La Farge ou de Farge, de Fargiâ, le 11 no-
vembre 1446 et en 1475.
Guillaume Singareau, Singarelli,\Q 24 juillet 1478 et
le 16 avril 1482.
Hélie Pastoureau vend un terrain le 23 juillet 1487.
On le voit encore le 3 juillet 1499.
Hélie de La Farge, de Fargiâ, paraît le 15 octobre
1503, dans un bail de terres du chapitre, et le 15 dé-
cembre 1559.
Clément Limousin, le 27 mars 1571.
Jean Mesneau est fait sim. chanoine et trésorier d'An-
goulême. Il résigne en 1613
Jean Poumaret paraît le 3 décembre 1616 et résigne en
septembre 1618.
Jean Levêquot est nommé le 17 septembre 1618.
Claude Levêquot paraît les 29 juillet 1636 et 29 décem-
bre 1638.
Jean Paranteau, en 1642.
Arnauld Seguin, le 9 juin 1654.
Claude Levêquot, sieur de L'Aumonerie, paraît le 18
février 1657 et meurt en juin 1658.
Hélie Penot, nommé le 5 juin 1658, priiis chanoine du
même, paraît encore le 27 octobre 1660.
Claude Penot, doct. th., installé le 17 mars 1662, est
encore en titre le 24 mai 1694.
Hélie-François Delestoille, doct. th., nommé le 11 avril,
installé le 26 septembre 1695, meurt le 26 janvier
1721.
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— 289 —
Philippe Gratereau, sieur de Beaulieu, alias des Plaines»
nommé le 3, installé le 7 février 1721, meurt le 10
septembre 1748.
François Paranteau, nommé le 23 septembre, installé le
1«' octobre 1748, étant très âgé, meurt en février 1749.
Jean-Élie Nesmond de Boiron, lie. utrq,, étudiant au
séminaire d'Angoulême, sim. prieur de Notre-Dame
de Billy et curé de Saint-Pierre de Thuré (1) (Châ-
tellerauld-Poitiers) , installé le 17 février 1749, est
en procès avec son chapitre presque pendant tout son
abbatiat. Il finit en décembre 1787 (2).
Louis-Gabriel de Blignères deSeinemant, lie. dr.y sim.
vie. gén. d'Angers, nommé le 4 janvier 1788 et ins-
tallé peu après par procureur, s'installe en personne
le 25^mai et réitère le 26 juin 1789, Il est encore
titulaire en 1791.
DU THÉOLOGAL.
La création de la théologale de Blanzac fut décidée en
chapitre le 23 décembre 1598. On en confia aussitôt
le service, à titre provisoire, à un des chanoines en
exercice, qui dut se contenter de sa prébende canoniale.
Celui-ci ayant résigné en février 1614 son double titre,
on unit sa prébende à celle du nouveau théologal, dont
l'office fut définitivement institué et dont la dotation fut
ainsi formée de deux prébendes canoniales.
THÉOLOGAUX.
Maurice Chaigneau, chanoine, est nommé en janvier
1599 et résigne en son double titre en février 1614.
(IJ A la nomination da marqais de Clairraax.
(2) On le voit émigré en 1792. Condamné & la déportation, on va, le
17 germinal an UI, procéder & la vente de ses biens, estimés 3,120 ^,
lorsque Ton apprend qa*il est mort à Gaéret, le 1«<^ jour complémen-
taire de Tan II.
20
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— 290 —
Laurent Bastard, nommé le 16 février 1614, paraît
encore en 1628.
Pierre de La Vergne paraît le 3 août 1656. Il est sim.
curé de Saint-Léon ? Saint-Bonnet et Saint-Paul, et
devient curé de Bessac en cette même année.
Louis Aubert paraît en 1666 et le 19 mai 1670, et devient
curé de Malaville.
Jean Géron, le 25 février 1673 et en 1682, étant sim.
curé de Saint-André de Blanzac.
... Perrot, en 1696.
Claude de Villoutreys, sim. curé de Champagne, 21 mai
1703 et 17 mai 1723.
Jean-Pierre Guimberteau, en 1733. Il est transféré en
1735 à la cure de Mansle.
Jean-François Héraud, diacre j gradué, installé le
4 juillet 1759, contesté par Pierre Péchillon, dont il
triomphe, paraît encore le 30 mars 1762.
François Planty paraît en 1770 et meurt à la fin de
1776.
Jacques Guillemeteau, pritcs curé de Biarge et chanoine,
installé le 14 octobre 1785, est encore en fonctions à
la dissolution du chapitre, en 1791.
La préceptoriale ne constitue pas un office canonial.
Le pi'écepteur est nommé par le chapitre, qui lui assure
une prébende égale à celle d'un chanoine; mais il ne
fait pas nécessairement partie du corps capitulaire. Il
doit s'adjoindre un régent. Son enseignement comprend
le français et le latin. Les précepteurs chanoines seront
seuls désignés dans la liste qui suit.
SIMPLES CHANOINES.
On voit :
14 février 1283, Pierre Armier, Armerii.
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— 291 —
24 février 1458, Hélie de Berchiâ, — Hélie Seguyn, —
Antoine du Boys, de Bosco, bach. decr., 3 juillet
1499.
27 février 1468, Guillaume Briigier, Brugei^iij bach.
decr.
16 avril 1482, Guillaume Camus, — Jean Boulon, —
Jean de La Vergne, 3 novembre 1501; — Jean
Dubreuil, novembre 1501.
14 juin 1483, Jean Gilbert, senior, 9 février 1539; —
Simon Buflfeau, sim. curé de Puypéroux.
8 novembre 1488, François Boyreau, — Jean de La
Farge, 3 juillet 1499; — Clément Vinatier, 29 novem-
bre 1495; — Seguin Bernier, novembre 1495.
29 novembre 1495, Jean Melot, 3 novembre 1501 ; — r
... Brun, 1538; — Pierre Barreau, — Jean Rancogne,
30 avril 1496, Fiacre Barreau, — François Bernier.
24 juillet 1498, Gilles Cartier, — Jean Broulhon.
3 juillet 1499, Simon Martin, — Jean Gilbert junior,
devenu senior vers 1540; — Benoît Pasquier, —
Valentin Bodineau, — Jean Vinatier, tous encore le
3 novembre 1501.
3 novembre 1501, Nicolas Seguin.
3 juillet 1523, Mathiu'in Brouthier, — Jacques Pi-
gnon.
28 janvier 1529, Marc Lecan, — Hélie Robert.
V^ décembre 1529, Tbibauld Bonnereau, mars 1538.
2 mai 1537, Jean Bonnet, 24 juin 1540; — Pierre Gui-
gner, 1561 ; — Pierre Faure, mai 1555 ; — Michel
Couraud, 1538 ; — Pierre Joubert, 1538; — Maurice
Lecan, 24 juin 1540; — Guillaume Hugon, 1561.
2 mars 1539, Arthémy de La Marre, — Arthémy Tal-
lebost, qui finit en juin 1673; — Léonard Menauld.
9 février 1540, Jean Faure, — * Pierre Avril, 7 avril
1594; — Hilaire Roy, 1595;— Pierre Richard, —
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— 292 —
Jean Girard, 15 mai 1581 ; — Jean Gilbert junior,
1599, devenu «^ntor vers 1575; — Clément Limou-
sin, 1565; — Pierre Puychauld, décédé en mars 1571.
24 juin 1540, Noël Ouvrard, — Antoine Brun, — Jean
Guy, 4 juillet 1561.
21 juin 1543, Jean Boutillier, curé du lieu, 4 juillet
1561.
22 mai 1555, François Lecan, disparu en 1557; —
Bertrand Étourneau, 1561; — Jean Martin, 1557;
— Laurent Gastineau, 1561 ; — Laurent Journeau,
— Guillaume Hugon.
1557, Antoine Delile, nommé loco François Lecan.
4 juillet 1561, François Lermat, — Jean Ducoust, —
Clément Disle.
9 octobre 1565, Denis Rousseau.
27 mars 1571, Hilaire Hays, 15 mai 1581; — Jean
Fayou, 1599; — Jacques Tilhard, 1581 ; — installation
d'Antoine-Auger Bault, sim. chapelain de Saint-
Pierre de Bordeaux, loco Pierre Puychault, décédé.
1572, François de La Rose, 1585. Il a été prisonnier
des protestants à Augouléme.
11 janvier 1573, Mathurin Durousseau, cl., nommé
loco Arthémy Tallebost.
11 juin 1575, Antoine Constantin.
11 juin 1579, Maurice Chaigneau, 1621, ^im. curé de
Bécheresse, puis de Saint-Laurent-de-Belzagot, enfin
archiprêtrede Jaulde; — Pierre Richard, P^ janvier
1594.
8 février 1581, Jean Richard, — Claude Jay, — Jean
Lecoq, 25 avril 1589; — Pierre Rusand, — Jean
Gilbert, jimior, 1613, sim. curé de Poulignac; —
Pierre Avril, 7 janvier 1594.
15 février 1590, François Dupuy, 1631; — Charles
Dupuy, 1595; — Michel Marin, 1621; — Louis
Chauveau, sim. curé de Magnac-sur-Touvre.
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— 293 —
14 juillet 1591, SymonDupuy, 1631 ; — Laurent Chai-
gneau, 1631 ; — Michel Lamau, 9 juillet 1648, sim.
curé d'Aubeville.
7 janvier 1594, Pierre de La Farge, 6 avril 1596, sim.
principal du collège; ^ — Léonard Sonnier, 1599; —
François Charlet, 1621.
2 février 1599, Jean Mesnard, 1600.
12 janvier 1600, Artémy Camus, 1643, sim. curé de
Saint-Léger; — Antoine Aymeric, 1638, sim. archi-
prêtre de Pérignac.
3 janvier 1605, ... Pineau.
7 mars 1606, Hélie Mesnard, décédé en mai 1668, après
avoir acheté sa sépulture dans l'église du chapitre;
— Artémy Gémeau, qui résigne en 1668; — Jean
Verdeau, 1612; — Michel Lévêquot, résignant en
mars 1627.
6 novembre 1609, Laurent Bastard, 16 mars 1627, sim.
archiprêtre de Pérignac.
17 mars 1612, Laurent Singareau, — Pierre de La
Vergne, 15 janvier 1651, sim. principal du collège;
— Artémy Pannier.
1^'juillet 1616, Jean Marin, 1639, sim. curé de Saint-
André de Blanzac; — Jean Lévêquot, 24 novembre
1628; — Charles Béliard, 1631.
17 novembre 1620, Hélie Houlier, 1639; — Michel
Charron, décédé en juin 1660 ; — Arnaud Seguin,
1678.
31 juillet 1625, Etienne Lamau, 19 mai 1671, sim. curé
de Birac; — Etienne Houlier, cl., mai 1688, sim.
curé d'Êtriac.
12 janvier 1638, Hélie Penot, fait abbé en 1658 ; —
... Benoît, juillet 1643.
9 juillet 1648, Laurent Barland, syndic.
16 septembre 1652, Laurent Pérot, 3 juin 1682; ~
Cybard Boutillier, 1676, sim, curé de Saint-Genis.
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— 294 —
17 février 1657, Arnauld Viault, sim. curé de Voul-
gézac, résignant en 1666.
16 mai 1666, François Parenteau, senior, syndic, qui
finit en 1711 ; — Joachim Guimberteau, cl., 1692 ; —
Hélie-François Viault, nommé loco Arnauld Viault,
résignant, 20 mars 1575.
1*' juillet 1666, Pierre Mesnard, nommé loco Michel
Charron, cesse en mai 1684.
29 décembre 1668, Michel Lamau, 1713, prêtre en
1669; — Artémy Rogron, installé loco Artémy Gé-
meau, sim. curé de Saint- Arthémy.
11 mai 1671, Jean Prévéraud, cl. t., résignant en
1673; — Jean Géron, fait théologal; — Étienne-
Hélie Houlier, résignant le 14 août 1693.
5 avril 1673, Louis Léviste, installé loco Prévéraud,
1692.
18 mai 1676, Alexis Lamau, cL t., 3 juin 1680; —
... Sudraud.
15 mai 1679, Pierre Martin, 3 juin 1680; — Jean
Guimberteau, 1687 ; — nomination de Paul Boutil-
lier, 1706.
10 janvier 1683, Hélie Delestoille, fait abbé; — nomi-
nation de Georges Boutillier, mai 1694.
15 mai 1684, installation de Thomas Texier, prtùs curé
des Gours (Poitiers), loco P. Mesnard, 1692.
4 juin 1685, François de La Vergne, diacre, 1701, ^em.
curé de Saint- Arthémy ;— Nicolas Belot, 1692; —
François Lavigne.
12 mai 1687, Georges Lamau.
20 mai 1688, Jean-Louis Galliot, fait sim. curé de Vil-
honneur, 13 novembre 1698; — Philippe de Grate-
reau, fait abbé; — installation de Claude de Villou-
treys, fait théologal, sim. curé de Champagne.
6 février 1692, François Martin.
10 mai 1694, Guillaume Bertin, 1705.
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— 295 —
15 mai 1699, François Paranteau, junior^ fait abbé en
1748.
23 novembre 1703, Zacharie Veillon, 13 décembre 1704.
13 décembre 1704, Jean Boutillier, sim. curé de Cres-
sac, 1708; — Gabriel Rogère, sim. principal du col-
lège.
18 juillet 1706, François Raveau, 1735; — Jecan Grate-
reau, 1715; — André Fontant, cl, t., 5 octobre 1709.
13 novembre 1709, François Rouhaud, décembre
1729; — Pierre de La Vergne.
23 mars 1718, ... Robin.
17 novembre 1720, François Maignen, sim. prieur de
Gonzac.
4 octobre 1721, Jean Roy, diacre, 1759, sim. curé de
Saint-Arthémy.
5 juillet 1722, Jean Pineau, 1731 ; — Christophe Au-
douin résigne en 1734 et reste curé de Cressac.
2 mai 1723, François Lamau de La Tasche, mort en
1786, était dit, dès 1770, le plus ancien chanoine.
Depuis 1765, on le voit presque toujours en guerre
avec ses collègues.
1" janvier 1724, Etienne Prunier, mort en août 1742;
— Pierre Mioulle, cl., 1735.
3 septembre 1727, Jean Croizet, résignant en cour de
Rome en 1746 et décédé curé de Bécheresse en 1750;
— Simon Thévenin, diacre.
28 août 1728, Pierre Valadon, sim. curé de Saint-
Amant-de-Bonnieure, puis de Nanclars, y meurt en
1748.
1*' juin 1729, Antoine Jeudi, transféré à Pranzac même
année.
2 juillet 1730, François Bergeonneau, 1749; — Jean de
Vargane, sieur de La Faurie, résigne en cour de
Rome en 1779, sim. vicaire de Saint-Séverin de
Paris au moins de 1743 à 1748.
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— 296 —
2 octobre 1733, François Bassoulet, diacre, 1735.
12 juin 1734, Jean-Pierre Guimberteau, 1747, sim.
curé de Mansle, puis de Péreuil et de Saint-Jean.
11 mai 1736, Hélie Rousseau.
3 mars 1742, Louis Paranteau, résignant en février
1749; — Pierre Ronderailh, mort en 1747, après
résignation restée sans effet à son frère Hélie, prieur
d'Aubeville.
Mars 1743, installation de Louis Charrassé, 4 mai
1761.
Septembre 1746, installation d'Antoine Croizet, loco
Jean Croizet, 1783. Il a été minoré en 1753.
10 octobre 1747, installation de Jean Déroulède, senior^
sous-diacre, loco Ronderailh, 4 mai 1761.
6 avril 1748, Pierre Bousquet, diacre, étudiant au col-
lège d'Harcourt, résignant en 1757 ; — installation
de Pierre Péchillon, loco Christophe Audouin. Il de-
vient curé de Blanzac, sim, prieur de Saint-Sulpice
en Saint-Claud. En 1760, il brigue et obtient une
çhanoinie à la cathédrale ; mais il la perd peu après.
Il meurt en 1789.
Louis de Gonzague-Jean-Baptiste Ardiller, cl. lascaren.,
installé en novembre 1748, résigne en 1750.
Jean-Baptiste Turcat, cl. t., étudiant au séminaire
d'Angoulême, installé en février 1749, loco L. Paran-
teau, résigne en 1750.
Charles- Jean de Vassoigne paraît en 1749 et résigne
même année.
François Duruisseau, installé le 29 septembre 1749,
loco de Vassoigne, résigne en 1754,
Pierre Ardiller, cl. lascaren., installé en novembre 1750,
loco L. de Gonzague Ardiller, son frère, meurt en
février 1760.
Antoine Turcat, cl., installé le 22 juillet 1752, loco
Jean-Baptiste, son frère, paraît encore en 1791-
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— 297 —
Pierre Duruisseau, cL, installé le 12 juillet 1754, loco
François, son frère, est fait prêtre le 3 avril 1756 et
résigne en cour de Rome en 1759.
Guillaume Lamau, paru en 1755, fait prêtre le 16 juin
1764, disparaît en 1765.
Jean-Dauphin Girardin, cl. santonen,, est installé en
octobre 1757, loco Pierre Bousquet.
François Déroulède, diacre, paraît en mai 1759, prête
le serment de 1789. Il se sécularise en 1791.
Héraud, nommé en mai 1759 par le chapitre, est
nommé en juin 1760 par Tévêque,- qui regarde
comme insuffisante la première nomination.
Jean Girardin, cl. santonen,^ installé le 14 juillet 1759,
loco P. Duruisseau, paraît encore en 1770.
Jean-Baptîste Deval(l), cl. t., sim, chapelain de Notre-
Dame de Thuré (Poitiers), installé le 11 février 1760,
loco P. Ardiller, meurt aussitôt.
Charles Deval, cl. t., est installé le 26 mars 1760, loco
Jean-Baptiste, son frère*.
Pierre Girardin (2), cl. santonefi., installé le 31 mai
1762, /oco Jean-Dauphin, son parent, prête serment
en 1791.
... Beausoleil paraît le 16 juin 1764.
Pierre Guimberteau-Grandchamp paraît en 1767, est
fait prêtre en cette année, prête serment en 1789, se
retire à Péreuil en 1792.
Jean Chilloux parsuten 1767.
Guillaume-David Deval, sim. prieur de Thuré (Poi-
tiers), paraît le 14 avril 1768 et permute en 1770
avec Pierre Veillon.
François Planty, prêtre le 19 mars 1768, paraît le
2 août 1769 et est fait théologal.
(1) Né à Touvre.
(2) En janyier 1791, il est poarva d*aiie pension de 200 ^.
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— 298 —
Jacques Guilleineteau, sim. curé de Biarge, paraît en
1770 et est fait théologal.
Pierre Veillon, priùs vicaire de chœur à la cathédrale,
installé le 21 novembre 1770, par permutation avec
Guillaume David, résigne en 1781 et meurt en 1785.
étant curé de Roufflac.
Jean-Joseph Sudreau des Iles paraît en 1773 et le
27 octobre 1790.
Laurent Thinon, prêtre à Saintes le 22 décembre
1742, $i7n. curé de Souvigné (Poitiers), reçoit le
22 janvier 1779 visa de sa nomination en cour
de Rome, loco Jean de Verganne, et résigne aus-
sitôt.
Pierre-Marie Fragneau, pictavten., reçoit visa le
28 avril 1780, loco Thinon, et résigne aussitôt.
François Tillet paraît en 1780 et résigne en 1781, en
cour de Rome.
Jean-Siméon Guimberteau paraît les 5 mars 1781 et
26 octobre 1790, sim. curé de Marthon.
Louis-Gabrie] M9.rchadier, cL, obtient visa le 27 mars
1781, toco François Tillet, et paraît encore en 1786.
Augustin-Joseph Millet, pictavien., obtient visa le
29 mars 1781, loco Fragneau, et résigne en 1785.
Nicolas Thierry paraît en 1782 et résigne en cour de
Rome en 1783.
Guillaume Turcat paraît en janvier 1784 et est fait curé
de Saint-Arthémy dans la même année. Il apostasie
en 1792, se sécularise, et on le voit notaire à
Blanzac après 1802,
Alexis Birot, cL rupellen.j obtient visa le 3 août 1784,
loco Thierry.
... Maignen paraît le 3 août 1784 et résigne en 1788.
Louis Coulon, curé de Saint-Martin de Mignères (Sens),
obtient visa le 25 juin 1785, loco Joseph Millet, et
résigne en 1787.
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- 299 —
Jean- Yves Bassoulet(l), cLj est nommé le 15 juin 1786,
loco François Lamau de La Tasche.
Marc-Bar thélemy-Louis de Bouloc, cl. montalbanen.,
obtient visa le 8 octobre 1787, loco L. Coulon.
Pierre-Auguste Mignot du Marché, cL t., installé le
23 juin 1788, loco Maignen, profès et olim cham-
brier de Saint-Cybard, est sim. prieur de Plaizac
(Saintes) et de La Chapelle-Saint-Robert (Limoges).
En 1790, son canonicat vaut 800**; ses prieurés va-
lent, le premier 330^, le second 460*'. Il est encore
titulaire en avril 1791.
Jean Navarre paraît le 26 juin 1789 et en octobre
1790.
CHAPITRE COLLEGIAL
DE N.-D. DE L'ASSOMPTION DE LA ROCHEFOUCAULD,
DE RUPE FUCALDI, ALIAS DE RUPE FULCAUDI (2).
Ce chapitre s'est formé de la réunion de quelques
ecclésiastiques mus par le désir de prier en commun
dans une chapelle située hors de ville et dédiée à la
sainte Vierge. Ce ne fut, à Torigine, qu'une simple con-
frérie à laquelle on voit Hélie de Rivières, Helias de
Riperiis (3), léguer (4), par testament du 5 mars 1236,
une somme de 20 sols, avec un coffre d'argent pour faire
un calice (5). Vers le même temps, les pieux confrères,
se trouvant trop à l'étroit dans ce modeste oratoire,
(1) Né & Blanzac.
(2) La première orthographe a prévalu.
(3) Proche parent de Tabbesse de Saint-Ausone.
(4) In helemosinà confrariœ sacerdotum de Rupe Fulcaudi, Le
même lègue encore diverses sommes à Téglise et à. la confrérie de
Rivières et à tous les chapitres, prieurés et réunions de prêtres exis-
tant dans rarchiprêtré de La Rochefoucauld.
(5) Arcam meam quœ est in ipsd ecclesid ad opw unius calicis.
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— 300 —
se mirent à construire sur le même emplacement une
église plus spacieuse, sous le vocable, conservé dans la
suite, de Notre-Dame de TAssomption. Ils ftirent aidés
dans cette entreprise par plusieurs généreux dona-
teurs, parmi lesquels le riche Pierre Caille, Pétries
Calha. En 1262, la construction touchant à sa fin, ils
songèrent à se constituer en chapitre séculier. Hugues
de Lusignan et Yolande de Bouteville, son épouse, par
actes des 23 mars et mardi de Pâques 1266, apportè-
rent leur approbation et leur concours au projet, auquel
souscrivirent trente-deux prêtres et bon nombre de
fidèles. Hélie Claveau, Clavellij et sa femme, Almodie,
leur donnèrent des maisons qu'ils venaient de faire
bâtir près de l'église, avec quelques dépendances qui
s'agrandirent bientôt de nouveaux dons. Ce fut le com-
mencement de la nouvelle ville sur la rive droite de la
Tardouëre.
L'évêque d' Angoulême décida, dès cette même année,
que la nouvelle église serait érigée en état et ordre de
collégiale, avec nombre compétent de chanoines pour
y faire à perpétuité V office divin. Il lui unit et donna
en même temps les cures de Rivières et de Cherves,
et par un acte du jour de la Pentecôte 1267, abandon-
nant tous ses droits quant à l'élection et à l'institution
de ses membres et dignités présents et futurs, il met
la communauté en demeure de se choisir un chef qui
reçoit aussitôt le titre de doyen. L'archevêque de Bor-
deaux, au nom du Pape, confirme ces dispositions par
lettres du 25 juillet même année. Guy de La Roche,
seigneur du lieu, approuva et ratifia tout ce qui avait
été fait, et par acte du 23 juin 1323, il donna au nou-
veau chapitre le droit d'acquérir dans sa vicomte jus-
qu'à 20 '^ de rente. Les lettres royaux confirmatifs du
tout sont du samedi après Saint-Martin, 14 novembre
1332.
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— 301 —
En 1274, les Cisterciens de Grosbos, possesseurs de
la cure d'Olérac, l'offrirent aux chanoines, qui l'ac-
ceptèrent en retour de celle de Cherves <1). Elle fut
unie au doyenné. L'évêque ratifia ces conventions en
août de cette année.
Les églises de Rivières (2), Olérac et sa collégiale,
devenue aussi paroissiale, sous le vocable de Saint-
Cybard (3), sont les seules que possède le chapitre de
La Rochefoucauld depuis 1274. Mais, dès cette épo-
que, il avait çà et là, notamment à Saint-Florent, Saint-
Projet, Saint-Constant, Bunzac, Agris, Chasseneuil,
quelques beaux revenus qui lui permirent de compléter
sa collégiale par l'addition d'un clocher. Le marché
relatif à cette construction est du 18 août 1294. Jean
Raoul, Ramntdphi, maître maçon, s'engage à le cons-
truire dans un délai de cinq ans, moyennant la somme
de 600*^, tout compris. Ce chapitre prospéra jusque
vers 1360. A cette époque, par suite des ruines résul-
tant des guerres et autres sinistres événements, il
fallut réduire le personnel, qui, en 1335, était encore de
trente-deux chanoines, et un bref pontifical de l'année
1398 autorisa la suppression, à titre provisoire, de
quelques prébendes vacantes par décès ou par rési-
gnation.
Cependant les maux persistaient. Les Anglais, maîtres
de La Rochefoucauld (4), avaient tout dévasté. Le cha-
pitre, ayant perdu la plupart de ses titres, fut réduit
aux dernières extrémités, jusqu'à ce qu'il les eût re-
(1) Cette paroisse rapportait alora au chapitre 15 boisseaux de fro-
ment, 27 de seigle, 7 d^avoine, 4 sols et 5 gelines.
(2) Le chapitre a aliéné le patronage de Rivières vers 1700.
(3) Le chapitre occupe le chœur; la nef et les latéraux sont laissés
aux fidèles.
(4) Ils y avaient été introduits, sous la conduite du duc de Guyenne,
par un nommé Cachaud, habitant du pays.
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— 302 —
couvres en 1488 (1). Même après cette restitution, ses
revenus, toutes charges ordinaires payées, n'étaient
guère que de 300^, et les chanoines, dont le nombre
s'était relevé à trente, étaient presque tous obligés de
chercher leur subsistance dans des emplois extérieurs.
Il fallut prendre une mesure décisive. Par diverses
conclusions, dont la dernière (2) est du 5 novembre
1483, le chapitre arrête que le nombre de ses membres
sera réduit à douze, y compris le doyen et le chantre
dont l'oâSce est créé par le même acte. La réduction
s'opérera par voie d'extinction. Il y aura treize prében-
des et demie. Le doyen en recevra deux, le chantre
une et demie. Les dix chanoines auront les autres.
Il n'y aura qu'une dignité, le doyen. La chantrerie ne
constitue qu'un office; cependant le chantre occupera
la première place après le doyen. Le droit de présen-
tation au chapitre, à la chantrerie et même au doyenné
appartiendra au chanoine hebdomadier, in tumo,
pourvu que celui-ci soit dans les ordres sacrés. La
collation et provision émaneront du doyen ou, en son
absence, du chapitre. On crée en même temps un bas-
chœur qui comprend six choristes et une psallette de
quatre clergeons.
Ces dispositions furent approuvées le 31 décem-
bre 1484 par l'évêque Robert de Luxembourg, et une
bulle d'Innocent VIII, du 25 novembre 1488, leur
donna force de loi. Elles ont été maintenues jusqu'à
la fin.
Le chapitre de La Rochefoucauld se relevait peu à
peu, lorsque les calvinistes vinrent à leur tour saccager
(1) Ce fut un nommé Piot qui les lui rendit. On ne sait pas comment
il en était devenu détenteur.
(2) Elle fut contre-eignée de Méri Mériguet, prêtre de Poitiers,
m. ez-arts, juge de Tofficialité d^Angoulème, notaire et scribe du cha-
pitre de La Rochefoucauld.
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— 303 —
son église en mai 1562. Ceux-ci, restés maîtres de la
ville, recommencèrent le pillage en avril 1568 et en
août 1570. Toutes les églises furent ruinées (1). Mais
la collégiale souffrit plus que les autres : son mobilier,
ses vases sacrés, les reliques fort importantes (2)
qu'elle possédait, tout disparut. L'édifice lui-même fut
démoli en grande partie. On brûla ses titres de pro-
priété. Plusieurs chanoines périrent à force de mau-
vais traitements, et les autres, dispersés, ne reparurent
que longtemps après.
La tourmente passée, il fallut réparer; mais l'argent
manquait. Le roi, à qui cette situation avait été signa-
lée, accorda, par lettres patentes du 7 novembre 1585,
une somme de 900^ sur les fonds destinés aux gens de
guerre. Les seigneurs de Saint-Mary, de Vitrac et de
Montembœuf offrirent leurs services (3). Les habitants
se cotisèrent. Une sentence d'excommunication, lancée
en 1588, amena quelques spoliateurs à restitution. En
cette même année, on commença la restauration de
l'église, qui s'acheva par la pose des stalles du chœur,
en 1620. On ne voit plus se produire, dans le chapitre
de La Rochefoucauld, aucun événement de ce genre
jusqu'à ceux qui amènent sa disparition en 1791.
Il avait perdu, dans l'invasion des protestants, tous
ses biens et droits situés au Lindois (4) et à Montem-
(1) Tous les dommages causés dans la Tille et dans les faubourgs
furent estimés 200,000 écus, soit 650,000 ^.
(2) Elles consistaient en un morceau de la vraie croix, donné par
Foucauld de livron, seigneur de Puyvidal, et demoiselle Robine de
Sonneville, son épouse ; un morceau de la coiffe de la sainte Vierge ;
des ossements de saint Paul, saint Antoine de Padoue, saint Vincent,
sainte Anne, sainte Marguerite, sainte Catherine; un fragment du
cordon de Notre Seigneur ; un fragment de la verge de Mojse ; le chef
de saint Sébastien, etc. Elles avaient été vérifiées officiellement en 1508.
(3) Ils donnèrent entre eux quatre-vingts gros chênes pour la char-
pente et les boiseries.
(4) Le Lindois fut occupé très longtemps par les protestants.
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— 304 —
bœuf. Il recouvra à peu près tous ceux qu'il avait pos-
sédés à La Rochefoucauld, ville et faubourgs, à Olérac,
Saiut-Projet, Saint-Constant, Lussac, Taponac, Saint-
Vincent, Florignac, Marillac, Rancogne, Saint-Sornin,
Agris, La Rochette, Bunzac, Saint-Mary (Artenac) et
Chasseneuil. Il retint encore dans son domaine les
cures de Saint-Cybard, Olérac, Rivières, Yvrac. Mais il
aliéna dans la suite son droit de patronage sur les
deux dernières. Le prieuré de Saint-Florent, après
avoir été sécularisé, lui fut uni, avec la cure existant
sous le même vocable, par sentence épiscopale du
28 novembre 1747. Quant à la cure d'Olérac, elle resta
unie au doyenné.
Cependant ses ressources ne procurèrent jamais de
bien grosses prébendes à son personnel. En 1750, les
revenus du doyen n'atteignent pas 1,200*^, ceux du
chantre restent au-dessous de 900 '^ et la part de cha-
que chanoine atteint environ 500^. En 1515, la com-
munauté paie pour décimes 20 ^ ; en 1595, 4 écus et
un tiers; en 1789, 278 *^. En 1790, tous ses revenus
sont estimés 17,127 ^; ses charges s'élèvent à 4,344^.
L'évêque eut toujours dans ce chapitre une action
très restreinte et son droit de visite y fut souvent con-
testé. Vers 1440, le prélat y étant venu pour rem-
plir ce devoir de sa charge fut repoussé. L'abbé de
Châtres, délégué pour cet office, reçut le même ac-
cueil le 11 novembre 1447. L'évêque insistant, le
chapitre en appela au métropolitain, Pierre Berland,
vulgd Pey-Berland, qui vint en personne à La Roche-
foucauld, espérant tout pacifier, mais n'obtint d'au-
tre résultat qu'un appel obstiné en cour de Rome. Ce-
pendant une transaction eut lieu le 4 mars 1473, par
laquelle le chapitre reconnaissait à l'évêque le droit de
visiter son église une fois par an, mais se réservait la
faculté de se rédimer par l'offrande d'un brandon d'or
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— 305 —
d'une valeur de 30 sols. Il lui devait, en outre, de temps
immémorial, un hommage de quatre chapons blancs et
douze deniers. C'est dans le même esprit qu'il s'avisa
de temps en temps de refuser leur rétribution aux
prédicateurs envoyés dans son église par l'évêque. Ce
refus donna lieu, en 1696, à un long procès, qui se ter-
mina par une sentence confondant les chanoines.
Ceux-ci, malgré leurs prétentions à l'indépendance,
consentirent cependant, sous M»' de Péricard, à noti-
fier leurs élections à l'évêque. Dans la suite, ce prélat
et ses successeurs, tout en reconnaissant au chapitre
le droit de nommer et pourvoir aux prébendes vacantes,
ne manquèrent jamais d'user de celui de conférer et
instituer.
D'après ses statuts, ce chapitre tient ses réunions
ordinaires le premier mardi de chaque mois. Elles ont
lieu dans la chapelle du revestoire (1), dédiée à samt
Martial. C'est là que se prennent toutes les conclu-
sions et que se distribue le percipietj sous la présidence
du doyen ou du plus ancien chanoine, assisté du syndic.
La présentation et la nomination se font à l'aigle.
Le chapitre en délibère aussitôt. La collation étant
prononcée, l'installation a lieu à la fin du premier
oflace capitulaire suivant. Elle se fait dans l'intérieur de
l'église. Le doyen est, en outre, conduit processionnel-
lement au logis du doyenné. Le lendemain, il va pren-
dre possession de l'église d'Olérac, qui est unie à sa
mense. Le costume de chœur comprend le surplis, l'au-
musse et le bonnet carré. Le simple chanoine paie, à
l'occasion de son admission, 13*^ 10-^ au doyen, pro
osculo pacis, et 60 '^ au chapitre^pro cappâ. Le doyen
paie au chapitre le double de ces deux taxes. Le chan-
tre est traité, à cet égard, comme un simple chanoine.
(1) ChapaUe où 1m chanoines revêtent leur habit de chœur. *
21
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— 306 —
DOTENNÉ.
Le doyen de La Rochefoucauld est à la nominatiou
du chapitre, qui l'installe. La cure d'Olérac est unie à
sa dignité et il en est curé de droit. II a deux pré-
bendes. Son logis est rue de la Téte-Noire. En 1789,
son bénéfice, comprenant la cure d'Olérac, est affermé
1,100*^. Il a quelques autres minces revenus qu'U re-
cueille directement.
DOYBNS.
1. JEAN DEXMIERS, DECIMARII, paraît en
1320.
2. GÉRAULD, GERALDI, alias GIRARD BAU-
DOUIN, paraît le 30 juin 1335, en 1336 et 1337.
3. GEOFFROY, eu 1359.
4. GUILLAUME FORESTIER, vers 1370... Il a été
curé de Vieux-Cérier.
5. GAUDIN, le 23 mai 1411...
6. JEAN CHAMPELOU, le 5 novembre 1483...
7. MARTIN ARNAULD, ARNALDI, le 21 décem-
bre 1494...
8. ETIENNE CHASTEAU, bach. decr., les 10 août et
7 décembre 1504...
9. LÉONARD LANDRIC, LANDRICI, lie. dr.. les
4 mai 1508 et 15 mai 1522...
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— 307 —
10. GUILLAUME GAUBERT, sim. curé de Saint-
Cybard de La Rochefoucauld, puis de Marillac, paraît
le 10 mars 1563 et meurt en mai 1600.
11. PIERRE MARAIS est nommé le 13 mai 1600.
12. CHARLES GAUBERT, sieur du POYRIER, sim.
prieur de Montbron, parait les 30 novembre 1614 et
13 février 1630.
13. JACQUES DE POUTIGNAC, priùs chantre, paraît
du 16 janvier 1641 à 1650. Il est sim. chanoine de la
cathédrale d'Angoulême.
14. CLÉMENT LAISNÉ paraît le 31 janvier 1662 et
meurt en 1684.
15. PIERRE SAUTEREAU de CHILLAC paraît le
2 juin 1713 et meurt le 30 décembre 1758.
16. PHILIPPE FOUCHIER (1), lie. dr., installé le
1®' janvier 1759, sim. prieur de Jazeneuil (Poitiers), est
encore en titre en 1791. Assermenté, rétracté, incar-
céré, on le voit encore en 1795.
CHANTRERIE.
La chantrerie fut créée dans le chapitre de La Roche-
foucauld par conclusion du 5 novembre 1483. Elle ne
constitue pas une dignité, mais un simple office. Le
chantre a une prébende et demie.
CHANTRES.
1. PIERRE CADUC est installé le 1«' janvier 1484.
2. GEOFFROY de LIVRON, sieur de LA FORÊT,
paraît le 5 mars 1531...
(1) Né & La Rochefoucauld.
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— 308 —
3. RAYMOND MAROT, le 4 février 1573...
4. JEAN GAUBERT, les 11 mars 1587 et 31 mai
1589...
5. JACQUES DE POUTIGNAC, les 14 décembre 1629
et 3 février 1631. Il est fait doyen.
6. JEAN GERVAIS paraît en 1649 et en mars
1651...
7. NICOLAS THIBAULD, stm. archiprétre de
Jauldes, le 7 juiUet 1654...
8. JEAN CALLIOT, les 26 janvier 1662 et 5 avril
1679...
9. CHARLES CALLIOT, du 3 mars 1712 au 31 juil-
let 1718...
10. PIERRE DE LABROUSSE, en 1728...
11. JEAN FOUCHIER, les 4 mai 1738 et juillet 1762.
12. CHARLES GAUTHIER du MÉNIEUX (1) paraît
du 24 mai 1775 au 7 avril 1790. Il fait le serment cons-
titutionnel à cette date et le réitère le 19 fructidor
anV.
SIMPLES CHANOINES CONNUS.
On voit :
2 août 1314, Girard, alias Gérauld Baudouin. Il est fait
doyen.
8 septembre 1395, Jean Bouet, mort le 6 août 1398,
non remplacé.
23 mai 1441, Gaspard Piaud, lie. l., 5 novembre 1483;
— Jeanimbert, — Joseph Tirrebal, — Antoine Ray-
(1) Ni & TapoMC.
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mond, — Pierre Mathias, — Joseph Dubreuil, —
Jean Crenevol, — Jean Morot, — Jean Audet, —
Hélie de Villemandy.
15 août 1449, Gérauld de Fontroubade, hach. decr.^
sim. curé de Rivières, 15 novembre 1483.
1**"^ avril 1480, Jean de Lhoumelet, — Jacques Vigeran,
— Guillaume Boyer, — Jean de Launois, sim. curé
de Bunzac, 5 novembre 1483; — Pierre Bègue, 5 no-
vembre 1483.
5. novembre 1483, Jean Imbert, neveu d'autre Jean
Imbert, sim. curéd'Agris, puis de Rivières, 1502; —
Gilles Nourry, sim. archiprêtre de Saint-Projet; —
Pierre Béchade, curé de Charras; — Jean Foucauld,
— Jean Bertrand, — Foulques Dutheil, bach. decr.j
sim. curé d'Aussac, mort le 26 juillet 1506; — Mar-
tial de Chalais, bach. decr. et m, ez-arts ; — Jean
Richard, sim. curé de Chazelles; — Antoine Mouillon,
sim. curé de Cherves; — Antoine May ou, bach. decr.
2 juillet 1494, Émeric MayoUes, mort le 15 janvier 1499.
24 mars 1498, Jean Toyon, — Jean Descurat, mort le
7 janvier 1501.
5 janvier 1500, Émeric Cailhot, 18 mars 1502.
18 janvier 1500, Pierre de Chastenet, mort le 28 juin
1502.
21 avril 1554, Guillaume Gaubert, fait doyen.
10 décembre 1565, Jean Pillard, 1573, pris comme otage
parles protestants; — Gilles Préchaudier, mort en
février 1573.
5 janvier 1572, Etienne Martonneau, transféré en 1573
à la chapelle Saint-Thibauld de la cathédrale.
4 février 1573, Pierre de Villemandy, — Guillaume
Foucauld, — Gabriel Dignat, — Pasquet, Pascha--
sius Martonneau ; — Pierre Fouchier, — Jean de La
Planche.
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— 310 —
15 mars 1573, Pierre de La Mothe, installé toco Gilles
Préchaudier ; — Guillaume Michaud, priùs chapelain
de Saint-Thibauld d'Angouléme, installé loco Etienne
Martonneau par permutation.
2 novembre 1579, Pierre Duport, stm. aumônier de
Saint-Pierre d'Angoulême.
1585, Jean Bonnin, sim. curé d'Agris, 7 janvier 1615.
25 mars 1597, Pierre Audouin, sim. curé de Florignac,
25 novembre 1600. Il est fait principal du collège
d'Angoulême.
12 août 1601, Pierre Préchaudier, 8 décembre 1636.
5 mars 1605, Charles Gaubert, fait doyen; — Jean
André, installé sim. prieur du Petit-Bournet, le 28
mars 1617.
7 janvier 1615, Jean Lériget, — Jean Mazeau, — Fran-
çois Jarry, — François Brunot, -^ Jean Odon, 1640;
— François Faure, loco Ch. Gaubert.
4 octobre 1627, Jean Tizon, sim. archiprêtre de Chas-
seneuil, mort en novembre 1643.
2 janvier 1629, Nicolas Guetdeville, ambiacen.
l^'^mars 1635, Jean Calliot, sim. archiprêtre de Saint-
Projet, résigne en cour de Rome en 1643.
10 décembre 1635, Nicolas Bonnin, sim. curé de Saint-
Cybard de La Rochefoucauld.
20 septembre 1636, Pierre Albert, minoré ce même jour.
Hélie Sautereau, installé le 11 septembre 1643, loco
Jean Calliot, sim. archiprêtre de Saint-Projet, paraît
encore le 7 avril 1645.
Philippe Piet, sim. curé de Saint-Cybard de La Roche-
foucauld, paraît en octobre 1643 et résigne en 1664
à Jacques, son frère.
Jean Gervais, cl. y est nommé le 10 novembre 1643, loco
Jean Tizon,
Antoine Gervais paraît en décembre 1643. Fait sim.
curé de MazeroUes, il meurt en 1691.
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._ 311 —
Jean Tizon, neveu, paraît en janvier 1644 et résigne en
1645.
Hélie Albert, stm. curé de Saint-Constant, puis de
Taponac, paraît de 1646 au 29 juillet 1664.
Robert Pasquet, de 1647 à mai 1666.
Nicolas Héraud, de 1647 au 23 mai 1649.
Pierre Mayou, stm. curé de Sainte-Colombe, du 23 mars
1649 à juillet 1664.
Micheau Fauvel, 23 mai 1649.
Philippe Boissard, sim. curé du Petit-Saint^Cybard,
2 janvier 1650.
Léonard Dupuy, sim. curé de MazeroUes, du 4 janvier
1655 à 1658.
Jean Calliot, sim. curé de Marillac, du 4 janvier 1656
au 29 avril 1658. Il est fait chantre.
Antoine de Poutignac, du 20 juillet 1659 à 1665.
Jacques Garnier, syndic, du 22 février 1661 au 29
juillet 1664.
Pierre de Langlard, bach. th.j paraît le 1«' juillet 1664
et résigne en cour de Rome en 1691.
Jacques Piet, sim. curé d'Angeac et promoteur,
nommé le 29 juillet 1664, loco Philippe, son frère,
paraît encore le 5 avril 1669.
François Fauvel, 1667 et 5 avril 1669.
Jean Ythier, sim. curé de Saint-Sornin, fait chanoine
de Pranzac en 1673.
Philippe Sautereau, 5 avril 1669.
Pierre Sautereau paraît du 13 avril 1691 à 1701.
Guillaume de La Brosse, installé en 1692, /oco Pierre de
Langlard, résigne en 1695 à autre Pierre de Langlard .
Pierre Texier de La Nougerette (1), sim. prieur de
Saint-Sauveur de Villedieu (Bourges), résigne sim-
plement Tun et l'autre le 23 mars 1694.
(1) n demeure au séminaire des BoDsEnfants, à P^it.
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— 312 —
Pierre de Langlard est installé en 1695, loco Guillaume
de La Brosse.
Pierre Piet paraît en 1699 et résigne à autre Pierre
Piet en 1700.
... De Bourdelière paraît le 6 décembre 1700.
François Piet paraît le 27 décembre 1700.
Pierre Piet, cl., installé en 1701, loco autre Pierre
Piet, paraît encore en mai 1738.
Jean Degorce paraît le 21 août 1701.
Pierre de La Brosse, sim. archiprêtre de Jauldes,
paraît du 13 août 1703 à 1712.
Daniel-François May ou, sim. curé du lieu, paraît le 16
novembre 1704.
Louis Rançon paraît en 1705 et meurt en 1706.
André Fontan, installé en 1706, paraît encore en 1708.
Pierre Massé, doct. th., d'octobre 1717 au 5 juillet
1762.
François Sautereau, sim. curé de Saint-Florent, paraît
en 1718 et meurt le 30 janvier 1763.
Louis Massé, le 12 octobre 1722.
... JuUot paraît le 29 novembre 1723.
Jacques Sautereau, en 1728 et meurt en avril 1743.
Hélie-François Col, en 1729, sim. chanoine de Pranzac
et curé de Saint-Sauveur, puis de Florignac, permute
avec le suivant en 1731.
François de Langlard, priùs curé de Florignac, nommé
en 1731, paraît encore le 15 juillet 1762.
Antoine Touchet, en 1734, est fait curé de Negret en
juin 1735.
Pierre Rouhaud, sim. abbé de Saint-Léonard, alias
Saint-Pierre des Chaulmes, paraît en avril 1742 et
meurt le 24 février 1759.
Jacques Mesnard, en 1742, résigne en 1775 à Pierre
Thibauld et meurt en 1779.
JeanRouyer, 2 janvier 1744, meurt le 18 juin 1748.
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— 313 —
Mathieu Sautereau de Chillac, du 15 janvier 1743 à.son
décès, mai 1775.
Hélie Barraud, 4 février 1743, meurt le 28 janvier
1752.
Étienne-Pierre Albert, diacre^ installé le 4 mai 1743,
loco Jacques Sautereau, résigne en 1751 à François
Albert.
Pierre -André Rambaud, cL, étudiant à Poitiers,
nommé le 9 juin 1748, loco Jean Rouyer, et fait
lie. dr. ca7i.j paraît encore le 3 janvier 1791.
Philippe Fouchier, sim. prieur de Saint-Jean de Jaze-
neuil (Poitiers), paraît le 19 juin 1748 et est fait
doyen en 1759.
François Albert, cl. t., nommé le 3 octobre 1751,
paraît encore le 3 janvier 1761.
Charles Gauthier, cl. t.j installé le 7 février 1752, loco
Hélie Barraud, paraît encore chanoine le 15 juillet
1766 et est fait chantre.
Jacques-Honoré Bonnet, sim. curé de Bayers, puis de
Saint-Cybard de La Rochefoucauld, nommé en 1759,
meurt en 1774.
Pierre Dumas, sim. curé de Bayers, nommé en février
1759, résigne en 1762.
François Hériard, cl., installé le 15 février 1762, loco
Dumas, meurt le 30 août même année.
Jean-Baptiste Veyret de La Faye, cl. t., étudiant au
séminaire d'Angoulême, installé le 15 juillet 1762,
loco François Sautereau, paraît encore en 1770.
Jean Beyrand, diacre, installé le 31 août 1762, loco
Hériard, est fait curé de Saint-Front en 1786, par
permutation avec Pierre Jaulin.
Mathieu Grassin (1), de 1773 à 1791. Il se sécularise
(1) Né en octobre 1740 k Saint-Cybard de La Rochefoucauld, prêtre
le 22 décembre 1764.
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— 314 —
pendant la révolution , ainsi qu'il l'a déclaré le !•'
messidor an VI.
Jean-François Héraud paraît en 1774 et résigne en
1775.
Pierre Foucbier, sim, archiprêtre de Saint-Projet,
obtient visa le 31 mai 1775 et meurt en 1776.
Pierre Thibauld, cl.^ obtient le visa, loco Jacques Mes-
nard, le 9 octobre 1775, et paraît encore le 3 janvier
1791.
Jean Albert, cl. t., est élu le 24 mai 1775 (1), loco
Mathieu Sautereau.
Roch Dulac, sim. curé du lieu, nommé le 21 juin 1776,
loco Pierre Foucbier, paraît encore le 3 janvier 1791
et se sécularise.
Jean Veyret de La Faye, neveu (2), paraît de 1784 au
10 juin 1792. Il est sim. chapelain du Gas (3) en
Sainte-Livrade (Agen). — Il a 600 ^ sur la cure de
Saint-Jacques de L'Houmeau, en vertu d'un concor-
dat conclu avec le titulaire, dont il a été le concur-
rent, et homologué le 9 juillet 1785.
Jean-Françds de Lambertie paraît en 1784 et résigne
en 1785 au suivant.
Pierre-Albert Duvignaud, cl., obtient visa le 31 décem-
bre 1789 et paraît encore le 3 janvier 1791.
Pierre Jaulin, transféré de la cure de Saint-Front, est
installé en février 1786. Fait sim. prieur de Notre-
Dame du Bosquet (4) en Périgord, il paraît encore le
7 avril 1790.
Jean Jannet, sim. vicaire de La Rochefoucauld, paraît
en 1789. Fait curé constitutionnel de Garde (Péri-
(1) n a diz-flept ans.
(2) Né a Montembœuf le 11 août 1761.
(3) A la nomination du duc d*ÂiguilIon. Cette chapellenie produit
environ 270 ^ en 1789.
(4) Dépendance de Tabbaye de Notre-Dame de Bournet.
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— 315 -
gueux) en septembre 1791, on le voit en 1802 exer-
cer à Brantôme-
Jean-Albert Péruzet (1) paraît en 1789 et 1791, Il se
sécularise après 1791.
... Sibillet, senior jf paraît en 1789 et le 3 janvier
1791.
Mathieu Sibillet de Lile, junior, frère du précédent (2),
paraît en 1790 et le 3 janvier 1791.
CHORISTES.
Cet oiBce était rempli autrefois par des membres du
chapitre. C'est en 1483 qu'on le confia à un corps spé-
cial composé au début de six membres, mais que la gêne
obligea dans la suite à réduire.
On ne connaît que les choristes suivants :
Louis Faure, cLj en 1789 et 28 avril 1791. Alors il a
cinquante-cinq ans d'âge et quarante-cinq ans de
services, ayant été enfant de chœur de ce chapitre.
François Spire-Lafosse , en 1789 et 28 avril 1791. Il
avait débuté en 1762, à sept ans, comme enfant de
chœur.
CHAPITRE DE SAINT-CYBARD DE PRAN2AC.
C'est moins un chapitre qu'une stipendie (3), car il
ne paraît point qu'il ait jamais formé un collège ni
qu'il ait eu de statuts capitulaires. Les stipulations de
l'acte de sa fondation forment la seule règle que ses
(1) Né à lia Rochefoucauld.
(2) Nés Vun et Tautre à La Rochefoucauld.
(3) Stipendium, prix d*un service. Ce mot s'applique spécialement
aux services religieux fondés.
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— 316 —
membres aient à observer. Mais comme quelques docu-
ments lui donnent le titre de chapitre, il lui est main-
tenu ici.
Il fut fondé par Jean Renouard, seigneur de Pranzac,
en vertu d'un acte du 7 février 1520, approuvé par
révêque le4 avril 1521. Il comprend quatre chanoines
ou stipendiés ayant charge de chanter chaque jour,
dans l'église paroissiale de Saint-Cybard de Pranzac,
une messe aux intentions du fondateur. Ces messes
seront, le dimanche, de l'office du jour ; le lundi, de
requiem; le mardi, du Saint-Esprit ; le mercredi, de la
Sainte-Trinité ; le jeudi, de Saint-Cybard ; le vendredi,
des Cinq- Plaies; le samedi, de Notre-Dame; avec quel-
ques autres prières.
Le curé de Pranzac en fait partie de droit ; il en est le
chef ou directeur, mais sans porter le titre de doyen. Il
occupe la première stipendie et nomme à la deuxième.
La nomination aux deux autres appartient à la famille
du fondateur. L'évêque confère. Le fondateur avait af-
fecté à sa fondation les dîmes qu'il possédait à Pranzac.
Dame Gabrielle de Mareuil de Villebois, par testa-
ment du 4 mars 1590, y ajouta les revenus d'un pré de
six journaux et demi, dit de La Jauvigière, et une rente
de 45 *^, à charge d'une messe annuelle du Saint-Esprit,
chantée avec vigile. Cette dotation fut toujours insuf-
fisante pour nourrir les chanoines, si bien que ceux-ci,
sauf le curé du lieu, se trouvèrent, dès le début, dans la
nécessité de briguer d'autres bénéfices, même à charge
d'âmes, pour se faire une honnête existence. En con-
séquence de cette situation, ils furent dispensés delà
résidence. Chaque prébende est estimée 250 ^ en 1785
et 330 ^ en 1790. Les décimes sont, en 1595, de deux
écus pour l'ensemble ; en 1775, de 7 10 pour cha-
cune. En 1790, la taxe totale s'élève à 170^ , soit 42^
10 "^ par stipendie.
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— 317 —
TITULAIRES CONNUS.
Titulaires de droit, comme étant curés du lieu :
Jean de Massiac parait de 1520 à mars 1554 .
Jean Mansier, de 1554 à 1572.
Jacques Grezin, junior, du 20 mars 1572 à...
... Lambert, de 1612 à 1615...
Henry Moyre, de 1619 à 1630...
Jacques Laisné, cl., de 1634 à 1635.
Jean de Nesmond, du 11 mai 1635 à 1636...
Philippe Tourette, oncle, du 12 mars 1643 à décembre
1645...
Jean Babeau, alias Babel, du 25 mars 1647 au *27 dé-
cembre 1649...
Philippe Tourette, neveu, du 16 mars 1651 à 1675.
Antoine Tourette, du 9 novembre 1675 au 16 janvier
1729.
Antoine Jeudy, du 14 juin 1729 à septembre 1751.
Jacques Marquet, de septembre 1751 à 1763.
Ix)uis RuUier, de février 1763 à 1767.
Léonard-Sébastien Tourette, de mai 1767 à juin 1794.
Titulaires des trois stipendies électives :
Guillaume Pasquet, nommé en 1520.
Etienne de Glane, nommé en 1520, résigne en 1561 à
Jean de Glane, son neveu.
Jamet, alias Jamin Texier, nommé en avril 1521, est
encore en titre en 1550.
Jean de Glane, nommé en 1561, résigne en 1590.
Barthélémy Maingault parsdt le 4 mars 1590.
André Favereau, le 4 mars 1590 et en 1592.
Jean Monceyron, nommé en 1590, loco Jean de Glane,
meurt le 11 mars 1622 et est inhumé dans l'église.
Gaspard de Rougnac, sim, chroriste de la cathédrale,
paraît en 1620 et résigne en 1629 à Jean Janoteau.
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— 318 —
Léonard Tryon, senior j m 1621, meurt en 1675.
Thomas Roudard, olim vicaire de Saint-Paul de Mar-
thon, en 1628, décède en 1645.
Jean Babeau, â5/m^ Babel, b. th., paraît dès 1629, avant
* d'être curé du lieu et après l'avoir été. Il meurt le
20 septembre 1667, ayant été encore curé de Massac
(Matha, Saintes) et de Fontenille.
Jean Janoteau, installé le 11 mars 1630, est encore en
titre en 1633.
Jacques Laisné, priùs de droit et curé du lieu jusqu'en
1635, reste chanoine et résigne en 1643.
Philippe Tourette, oncle, nommé le 5 mars 1633, étant
sous-diacre, est fait curé du lieu.
Jacques Soubrane, de 1633 à 1641.
Philippe Tourette, neveu, paraît dès 1640 et devient
curé du lieu vers 1650.
Etienne Lamau, sim. chanoine de Blanzac et curé de
Birac, est installé en 1645, loco Roudard.
Pierre Mignault paraît en 1647.
Pierre Boucher, sim. curé de Saint-Paul et de Mar-
thon, de 1650 à 1664.
Jean Audouin, sim. curé de Marthon, paraît en 1665
et permute avec J. Ythier, infrà^ en 1673.
Pierre Daguin, sim. curé de Bunzac, paraît en 1668 et
résigne au suivant.
Léonard Tryon, Junior j nommé en novembre 1670.
Jean Ythier, transféré du chapitre de La Rochefou-
cauld et de la cure de Saint-Sornin, en 1673, encore
en titre en 1686; sim. vicaire, puis curé de Bourg-
Charente et enfin de Saint-Léger de Cognac.
Jacques Morpin, de 1673 à 1675.
Jean Poitevin, en 1680, décédé le 16 avril 1702. Il a été
sim. curé de Champnier.
Louis Ythier, fait sim. curé de RouUet en 1692, où il
est encore en 1704.
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— 319 —
Hélie-François Col paraît en 1724 et meurt en 1736,
après résignation à Col de La Chapelle, son neveu.
Il a été sim. curé de Saint-Sauveur, puis de Flori-
gnac, et chanoine de La Rochefoucauld.
François Marginière, nommé en cour de Rome en
février 1732, occupe sim. pendant quelque temps
deux stipendies. Il résigne la dernière en 1778. On
Ta vu curé du Maine-de-Boixe et sim. de Saint-
Sauveur et de Marthon.
... Col de La Chapelle paraît de 1736 à 1764.
Sébastien Dallançon,j?zctot?ien., paraît en 1736 et rési-
gne en décembre 1738. Il est sim. vicaire de Salles et
desservant de Lonne (Poitiers).
Guillaume-Léonard Chagneau deLaGravière, cl. t., étu-
diante Poitiers, installé le 25 juillet 1754, devient ^m.
prieur de Saint-André d'Angoulême, avec Chastain
(Poitiers), et de Conzac (Saintes), et résigne au suivant
en 1762. Il est fait plus tard chanoine de la cathédrale.
Louis RuUier, installé en 1762, est fait curé de Pran-
zac en 1763 et réunit dans ses mains deux stipendies.
Il résigne Tune le 21 novembre 1766 et l'autre en
1768.
Jacques Marquet reste chanoine après sa démission
de curé du lieu, en 1763, et résigne en janvier 1766.
Jacques Roux (1), cl. t.j nommé en 1768, loco L. Rui-
lier, est encore en titre en 1791. On le voit profes-
seur de philosophie au séminaire, aumônier du
collège d'Angoulême et vicaire de Saint-Martial en
1779, curé de Varaignes en 1784 et vicaire d'Am-
bleville en 1790. Il se lance dans la révolution et de-
vient membre de la Commune de Paris.
Louis Roux (2), frère du précédent, nommé le 10 jan-
(1) Né & Pranzac le 21 août 1752.
fi) Né le 22 septembre 1764.
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— 320 —
vier 1778, loco Marginière, encore en titre le 26 mai
1791, se retire à La Rochefoucauld, étant simple
clerc, se sécularise et prend le métier des armes.
Louis Décombe, cl. t., paraît de 1780 à 1785.
Paul Roche (1) paraît en 1780. Assermenté, il est fait
en Tan VU juge de paix de La Rochefoucauld.
Jacques Jaulin, en 1781, assermenté en 1791, devient
notaire à Fouquebrune en 1801.
CHAPITRE DU PRÉCIEUX CORPS PE JÉSUS-CHRIST.
Ce chapitre fut fondé en 1518, dans l'église de Saint-
André d'Angoulême, par Jean Calueau, curé de cette
paroisse, pour y desservir la confrérie du Très-Saint-
Sacrement. Il comprenait douze chanoines, tous prê-
tres, dont quelques-uns étaient en même temps appli-
qués au ministère pastoral, soit dans les paroisses de la
ville, soit dans celles de la banlieue. Ils célèbrent les
oflaces de la confrérie et président aux funérailles des
confrères. Les statuts qui les régissent sont inconnus,
de même que leurs ressources comme chanoines. Dis-
persé en 1568 par les huguenots, qui détruisirent ses
titres, ce chapitre n'a jamais pu se reconstituer. Il n'a
donc duré que cinquante ans. Il est remplacé près de la
confrérie par des bayles et des aumôniers. (Voir con-
frérie du Saint-Sacrement en Saint-André d'Angou-
lême.)
Les chanoines connus sont les suivants :
En 1530, Pierre Alardin, sim. curé de Balzac et Vin-
delle, mort en 1533.
7 novembre 1545, Pierre Boucheron, encore 10 mars
1547; — Léonard Ribondaine, 21 mai 1554; — Jean
(1) Né à Yvrac le 8 noTembre 1750.
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— 321 ~
Égreteau, 1548; — André Faur, 1548; — Jean Brul-
lon, — Benoît Ogier, — Mathurin Pailler, — Jean
Chaigneau, 4 janvier 1547; — François Debrion,
sim. curé de Saint-Vincent d'Angoulêrae.
6 avril 1549, F/ançois Guérin, — André Fèvre.
4 mai 1549. Michel de La Touche, 5 janvier 1553.
28 avril 1553, Guillaume Roy, 15 août 1554.
13 août 1560, Hélie Brenya.
le' avril 1565, Jean Barrauld, fait curé de Bessé en
octobre 1571.
15 septembre 1566, Jean Chaperon, qui prend le titre
d'aumônier en 1575;— JeanGay, 1572.
^
22
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TABLE
PLAN DE UOUVRAGE 1
PREMIÈRE PARTIE, DnrisiON 7
TITRE I. — Diocèse 7
Art. I««'. — Diocèse : Qéographie 7
— Histoire 14
— Organisation 25
Art. II. - ÉYéché 31
Art. m. — Chronique des Ëvéqaes 40
Art. IV. — Vicaires capitulaires 66
Vicaires généraux 68
Vicaires épiscopaux 73
Secrétariat de rÉvéché 75
Officialité diocésaine 77
Art. V. — Chambre ecclésiastique 79
TITRE II. — Chapitre cathédral 85
Art. I*'. — Chapitre : Origine 85
— Organisation 88
— Droits et privilèges 93
— Juridiction 95
— Possessions et revenus 97
— Revenus de chaque chanoine 102
— Charges du Chapitre 105
— Fondations 111
Art. II. — Dignités 114
Doyenné et Doyens 115
Archidiaconé et Archidiacres 131
Chantrerie et Chantres 139
Maltre-Écolie et Mallres-École 146
Trésorerie et Trésoriers 152
Clavigerie et Claviers 157
Prévôté et PrévôU 157
Pénitencerie et Pénitenciers 158
Sacristanie et Sacristes 158
Théologale et Théologaux 160
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— 324 —
Art. III. — Simples Chanoines 164
Stalles supprimées 176
Stalles et titulaires 177
Art. IV. — Bas-Chœur 215
Vicariat de chœur 216
Titulaires de chaque semi-prébende 218
Office des Choristes 226
Noms des Choristes les plus connus 227
Divers services du Bas-Chœur 231
Curé du Orand-Autel 231
Secrétariat du Chapitre 234
Sacristanie et Sacristains 237
Psallette 240
Service de TOrgue 245
Huissiers, Bâtonniers, etc 249
Receveurs du Chapitre 251
Art. V. — Chapellenies 253
De la Sainte-Trinité 253
Du Crucifix 255
De Notre-Dame de la Nativité 259
De Notre-Dame du Salut , alias d*Usès,
alias de Saint-Gelais 259
De SaintrMichel 260
De Saint-Eutrope 263
De Saint-Thibauld 264
De Sainte-Madelaine et diverses 265
Art. VI. — Cathédrale 266
TITRE m. — Chaph'res oolléqiaux 283
Chapitre de Blanzac 283
— de La Rochefoucauld 299
— de Pranzac 315
— de Saint-André d*Angouléme 320
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L'ETAT
DB
L'AGRICULTURE EN ANGOUMOIS
AVANT LA RÉVOLUTION
PAR
M. D. TOUZAUD
L'ÉTAT de Tagriculture, ou plus exactement la con-
dition des classes agricoles en Ângoumois avant la
Révolution, tel estTobjetdes recherches que nous nous
proposons d'entreprendre.
On a beaucoup écrit sur les paysans dans l'ancien
régime. Qui ne connaît le sombre portrait qu'en a
tracé La Bruyère (1689) : « L'on voit certains animaux
farouches... »; — Saint-Simon (1725) : « On vit en Nor-
mandie d'herbes des champs » ; — Massillon (1740) :
€ Le peuple de nos campagnes est dans une misère
affreuse, sans lits ni meubles ».
D'autre part, Voltaire (1774) : « Comment peut-on
dire que les belles provinces de France sont incultes ?
C'est se croire damné en paradis » ; — lady Monta-
gue (1739) : « Les villages sont peuplés de paysans
joufflus, vêtus de bons habits et de linge propre > ; —
VAno7iyme de Leyde (1728) : « On ne saurait croire
combien les paysans sont heureux ».
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— 326 —
Arthur Young, dans les notes qu'il recueille au
cours de ses célèbres Voyages en France^ à la veille
de la Révolution, dit du bien, dit du mal sur le sort des
campagnes, suivant les impressions de chaque jour.
Par exemple, dans la Marche et le Limousin, « culture
triste, peuple misérable », et immédiatement après, dans
la même page, « habitants honnêtes et industrieux,
propres, polis ; ont bonne mine » ; — dans les sables
tertiaires de Barbezieux, indignation contre les « landes
et terres incultes > ; puis, aux abords d'Angoulême,
« l'approche de la ville est magnifique, la campagne
des environs étant superbe avec la belle rivière Cha-
rente ; l'effet en est admirable » ; — et ainsi de suite (1).
Où est la vérité ?
Les écrivains modernes ne s'entendent pas mieux.
Siméon Luce, dans son Histoire de Bertrand du
Gtiesclin et de smi époque^ enseigne (2) : « Il est main-
tenant hors de doute que la population de la France,
pendant la première moitié du XIV' siècle, avant la peste
de 1348 et les premiers désastres de la guerre dite de
Cent ans, égalait au moins, si même elle ne la dépas-
sait un peu, sur certains points, celle de la France ac-
tuelle... Nous nous proposons de prouver qu'à cet
accroissement de la population correspondait une ai-
sance générale. » L'auteur cite des faits à l'appui et
termine en reproduisant un passage de Froissart : « Si
trouvèrent (les Anglais à travers le Cotentin en 1346),
le pays gras et plantureux de toutes choses, les granges
pleines de bleds, les maisons de toutes richesses, riches
bourgeois, chars, charrettes, chevaux, pourceaux,
brebis, moutons, et les plus beaux bœufs du monde que
l'on nourrit en ce pays. »
(1) Cf. Le Paysan sous l'ancien régime, par F. Brunetière, Reçue
des Deux- Mondes, V avril 1883, p. 66.
(2) P. 55, 60 et 256. 1876.
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— 327 —
Voilà pour ce Moyen-Age qu*on a partout dépeint
comme si calamiteux.
Rapprochons-nous de la Révolution,
M. Léonce de Lavergne, d'après les procès-verbaux
des assemblées provinciales sons Louis XVI (l), écrit :
€ La population marchait à grands pas. L'augmenta-
tion de la population donnait la mesure du progrès de
l'agriculture. Le commerce extérieur s'était élevé en
quinze ans (1774-1789) de 500 millions à un milliard. »
M . Taine, au contraire, réunit tous les traits déso-
lants que fournissent les écrivains du XVIII* siècle et
présente le plus noir tableau de l'état des campagnes :
€ Le régime inventé par Louis XIV a fait son effet. Dans
l'élection de Confolens, telle terre affermée 2,956 ^
en 1665 n'est plus louée que 900 ** en 1747 » (2).
Encore une fois, où est la vérité?
Pour la découvrir, il faut cantonner le sujet : étudier
une région déterminée à une époque déterminée. C'est
ce que nous allons faire pour l'Angoumois en 1789.
I.
LA SOUFFRANCE.
L'Angoumois se divise naturellement en trois grandes
régions :
Nord-ouest, terrain jurassique^ sol sec et pierreux,
propre à la vigne; population groupée en villages
agglomérés; héritages morcelés presque à l'infini ; cul-
ture indépendante ; cheptels composés surtout de che-
vaux et de mulets ;
Est, terrain granitique^ sol constamment humide,
apte à former des prairies et par conséquent favorable à
(1) 2* édit., in-18, préface, p. ix.
(2) L'Ancien régime, p. 442.
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— 328 —
l'élevage ; habitations isolées au milieu de domaines
agglomérés ; métayage ; cheptels de bœufs;
Sud, terrain crayeux, tenant en quelque sorte le
milieu entre les deux premiers ; très propre à la culture
de la vigne, peu favorable à l'élevage; généralement
réparti en domaines de peu d'étendue ; métayage ; chep-
tels de bœufs.
Nous n'avons pas à expliquer ici comment de la nature
du sol résulte celle du travail dans chaque région, et
du travail la répartition de la population elle-même.
Cette étude a été présentée à la Société archéologique,
du moins pour les deux premières régions (1).
C'est la troisième, formant, ainsi qu'on vient de le
rappeler, le trait d'union entre les deux autres, que
nous nous proposons d'examiner plus particulièrement
ici, au point de vue de l'état de l'agriculture avant la
Révolution.
C'est aussi cette région que, semble-t-il, avait en vue
l'ingénieur Munier, qui nous a laissé, dans son Recueil
d'observations [2)^ les principaux éléments de ce travail.
« La plupart des paysans sont à plaindre, écrit Mu-
nier ; l'entretien des églises annonce leur misère ; elles
sont mal décorées » (3).
Cette observation mérite d'autant plus d'être notée
que le sud de l'Angoumois est exceptionnellement riche
en églises intéressantes ou même tout à fait remar-
quables. Il suffit de nommer, dans un cercle restreint,
RouUet, Mouthiers, Saint-Estèphe, Plassac, Voulgé-
(1) Bulletins 1886 et 1890.
(2) Essai d'une méthode générale propre à étendre les connais"
sances des voyageurs, ou Recueil d'observations relatites à Vhistoire,
à la répartition des impôts, au commerce, aux sciences, ofuc arts
et à la culture des terres, etc., par M. Munier, inspecteur des ponts
et chaussées, etc. Paris, Moutard, 17'79, 2 vol. in-8*. — Je dois la
communication de cet ouvrage très rare & notre collègue M. George.
(3J Tome 1, p. 112.
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— 329 —
zac, Mainfonds, Pérignac. Or, nous avons appris de
M. Siméon Luce, notamment, qu'au Moyen- Age une
réelle prospérité avait correspondu à la richesse artis-
tique révélée par nos monuments religieux. Il n'y a pas
à douter, en effet, que l'existence de belles églises dans
une contrée soit l'indice que la fortune publique s'était,
non moins que la foi elle-même, développée au temps de
leur construction. A la vérité, les églises furent souvent
l'œuvre propre des abbayes; dans tous les cas, elles
n'étaient point dues aux seigneurs. Il est rare, en effet,
de rencontrer une belle église près d'un beau château ;
c'est le contraire qui se manifeste ordinairement. Exem-
ples : Roullet, Plassac, Trois-Palis.
L'état des monuments religieux signalé comme une
révélation première de la condition faite à nos popula-
tions agricoles méritait donc nôtre attention ; il nous
permet de constater que la souffrance existe et n'a pas
toujours existé.
Maintenant, recherchons comment et dans quelle
mesure le peuple des campagnes est vraiment à plain-
dre ; nous essaierons ensuite de découvrir les causes
de ce fait attristant.
IL
l'étendue du mal.
« La culture des fonds de campagne, écrit Munier,
est ordinairement confiée à des métayers. » En gé-
néral, chaque métairie est « à une ou à deux paires
de bœufs », pas davantage. « Les métairies à une paire
de bœufs sont ordinairement composées d'environ 25
à 30 journaux de terres labourables et d'une quantité
suffisante de prés pour recueillir 7 à 8 milliers (de
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— 330 —
livres) de foin. » Les métairies à deux paires de bœufs
ont le double d'étendue (1).
Suivons notre auteur dans la Description d'un petit
fief ou domaine noble situé à deux lieues d^Angou--
lême, dans un sol de moyenne qualité (2).
Et d'abord, le propriétaire, outre son habitation
personnelle, conserve l'exploitation directe de 10 jour-
naux (3) de prés, 50 journaux de vignes, 12 journaux de
terres labourables, 40 journaux de bois. Cette réserve ^
à laquelle s'ajoutent < une pipe (ou six sacs) de froment
de rente, une demi-pipe d'avoine et autant de méture,
avec quelques volailles en argent assises sur différentes
prises relevant du domaine, plus un droit de pêche de
l'étendue de 6 à 700 toises sur un ruisseau passablement
poissonneux », est évaluée en capital à 21,150 ^.
« La métairie à deux bœufs est séparée de la maison
du maître. Elle contient 25 journaux de terres labou-
rables, 6 journaux de prés, 4 journaux de vignes, 9
journaux de bois taillis pour le chauffage du métayer
et 20 journaux de chaume pour faire pacager les mou-
tons. > Manier estime le tout à 6,450^, avec cette expU-
cation que « le logement des métayers se compte pres-
que pour rien : on peut, dit-il, l'évaluera 1,000^, non
compris les granges, écuries, fournières, etc., qui sont
toujours censées bâties, sans quoi cette construction
absorberait souvent le prix du fonds ».
L'auteur en arrive au revenu annuel.
« Ce domaine, écrit-il, serait étendu et varié; je n'é-
valuerai pas le produit qu'il pourrait donner par la
culture du pays. Je me bornerai à dire ici que j'ai eu occa-
sion d'examiner en 1875, qui était une bonne année pour
les grains, la récolte d'une métairie à quatre bœufs » ;
(1) Tome I. p. 143.
(2) Tome I, p. 209 et suiv.
(3) On sait que le journal contient 32 ares.
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— 331 —
cette métairie était cultivée par une famille composée
de huit personnes, savoir : le père et la mère, deux
filles et quatre garçons. Or, la part du métayer, —
outre les « grossailles », blé d'Espagne, baillarge, etc.,
légumes, chanvre, huile de noix, évalués ensem-
ble à 232^ 26 -^
était représentée par 17 boisseaux (demi-
sacs de 80 livres chacun) de froment k 7 rt
10-^ 127 10
et par les profits du bétail, consistant en. . 50 »
Au TOTAL 409 36
Munier ajoute : < Ils avaient encore 40^^ de taille à
payer, ce qui réduisait leur portion à 369*^ 36 '^ (1).
Ce produit, qui est à peu près le même, proportion gar-
dée, dans toutes les métairies de la province, est une
seconde preuve de l'état misérable de la classe la plus
nombreuse des habitants de l'Angoumois. »
On voit déjà, par ce qui précède, ce que l'auteur
nous dira plus loin, que « la baillarge forme, avec le
maïs, la nourriture du paysan » : il est évident que les
métayers, dont les ressources annuelles sont ainsi
décrites, doivent vivre des grossailles (2) et réserver,
pour en tirer quelque argent, le peu de blé qu'ils ré-
coltent.
Mais, laissant à part pour un instant ce côté de la
question, examinons de plus près la production elle-
même :
Produits. — 1^ Les profits du bétail sont presque
insignifiants : en tout 100 ^ seulement, soit pour le
métayer 50 '^ par an , sur une métairie à quatre
(1) L'auteur écrit « 370 ^ 16 «^ » par erreur de calcul.
(2) 39 boisseaux dans le décompte fourni par Munier.
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— 332 —
bœufs, annonçant, par conséquent, une contenance
totale de 80 à 100 journaux;
2* La production en blé est dérisoire : 17 boisseaux
pour le métayer, soit au total, y compris les semences,
environ 44 boisseaux ou 22 sacs de froment (1) ;
3* La production en vzn n'est même pas énoncée,
tant elle est faible apparemment : Munier compte pour-
tant 4 journaux de vigne dans les contenances d'une
métairie à deux bœufs ; il est vrai que c'est relativement
peu, mais tel était bien l'usage (2). Encore faut-il, dans
cette étroite mesure, savoir si le produit de la vigne est
minime à ce point qu'il puisse n'être pas compté.
Or, voici ce que nous dit notre auteur dans un autre
passage (3) : « La récolte des vignes est mauvaise
en Angoumois lorsqu'elle ne monte, comme il arrive
depuis bien des années, qu'à environ demi-barrique
de vin par journal : le prix commun est alors de 36
à 40 ^. L'année serait excellente si l'on en recueillait
2 à 3 barriques ; le vin, dans cette circonstance, vau-
drait au plus 12 à 15 ^. Elle serait passablement bonne
si chaque journal donnait du fort au faible une
barrique et demie; elle pourrait être évaluée alors
à 16 *^, ce qui ferait revenir le produit d'un journal
à24".>
De sorte que le métayer auquel ont été confiés 4 jour-
naux de vigne doit s'estimer satisfait quand il recueille 6
barriques de vin, procurant un revenu total de 144 '^,
soit pour sa part 72^ : c'est un peu plus, mais guère
plus que le profit du bétail.
(1) A vrai dire, on verra tout & l'heure qu'un prélèvement est d'or-
dinaire opéré pour l'acquit des renies seigneuriales.
(2) Voyez Archives départementales, minutes de Thenet, 1732 :
Bail à moitié fruits donné par Charles Thibaud, procureur fiscal de
Voulgézac, a Antoine Lablanche.
(3) Tome I, p. 224.
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— 333 —
Sans doute, notre observateur a mal à propos laissé
la vigne de côté ; mais, en somme, il demeure établi
que le peuple des campagnes peut à peine vivre.
Quelles sont donc les causes de cet état déplorable de
Tagriculture ?
m.
LES CAUSES.
Déterminons d'abord la charge des impôts.
Charges. — La dim^ apparaît la première: elle re-
présente la onzième partie de la récolte.
Puis vient Xagrier seigneurial, qui prélève le dixième.
« Souvent, en elSFet, les rentes, au lieu d'être iBlxées,
sont, comme les dîmes, une quantité proportionnelle
de la récolte ; on leur donne alors le nom d'agriers
ou terrages. Les agriers sont établis dans presque
tout TAngoumois à la dixième partie des fruits ; on
perçoit d'abord la dîme, ensuite l'agrier... Le droit
d'agrier exclut ordinairement celui de la rente » (1).
Sans doute, mais les rentes atteignent tout le
bien, les prés et les bois comme les terres labou-
rables; si bien que, pour acquitter l'ensemble des
rentes seigneuriales qui frappent un domaine, on
va voir qu'il faut singulièrement entamer la récolte
annuelle. En tête d'un bail à moitié fruits de 1732 (2)
nous lisons que le bailleur « lèvera au ton et esre sur
le mosaut commung le nombre de 24 boisseaux fro-
mant, 18 boisseaux d'avoine, pour les rentes seigneu-
riales deii pour raison de ladite mesterie, le tout mesure
(1) Munier, tome I, p. 134.
(2) Déj& cité.
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— 334 —
de Lavalette », soit, en définitive, 8 sacs de froment et
6 sacs d'avoine.
Encore est-ce un avantage pour le métayer que
de racheter ainsi les rentes, en quelque sorte à forfait.
Le propriétaire-cultivateur qui paie les rentes direc-
tement est plus à plaindre : ce mode de perception
aggrave le poids de la redevance. Écoutons les doléan-
ces de la paroisse Saint-André de Blanzac en 1789.
D'abord, en ce qui concerne l'acquit des volailles en
nature : « Par les anciennes baillettes, les chapons ont
été estimés 10 sols ; puis, par un règlement fait au
bailliage d'Angoulême en 1774 et qui n'a pas été homo-
logué au Parlement, ils furent portés à 36 sols, et aujour-
d'hui, si un malheureux censitaire qui a pris les meil-
leurs de sa basse-cour les porte pour se libérer à l'agent
ou le receveur de son seigneur, il est cruellement ren-
voyé avec paroles pleines de hauteur et de mépris :
€ Ils ne sont pas assez gras 1 » Quel parti peut prendre
ce malheureux, menacé d'être poursuivi s'il n'en donne
pas comme on l'exige ? c'est d'acheter au marché les
plus beaux qu'il pourra trouver; et ce qu'il y a. de
plus révoltant encore, c'est qu'ils ne sont pas du poids
qu'on aura fixé : le censitaire éprouve un second refus ;
enfin le misérable met 6 à 7 fr. d'une paire et ils sont
reçus. Comment fera-t-il actuellement pour se faire
rembourser (à raison de la solidarité entre tous les
propriétaires de chaque prise) par ses cotenanciers,
qui ne veulent le faire qu'à raison de 36 sols la paire ? il
perdra le surplus. Encore si on les exigeait dès le temps
qu'ils sont échus : il faut attendre à l'approche des
jours gras, parce que le tenancier les nourrira jusque-là.
— Et il en est de même pour le froment : il est échu
à la Saint-Michel, et bien des seigneurs, surtout depuis
que les papillons désolent une partie de la récolte,
n'ouvrent leur recette qu'au mois de décembre, parce
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— 335 —
que^ pendant ce laps de temps, le papillon fait tout le
mal » (1).
Lepapillon dont il est parlé dans nos cahiers parois-
siaux constituait, en eflfet, un véritable fléau qui avait
frappé TAngoumois. Dès l'année 1762, dans un ouvrage
intitulé : Histoire d'un insecte qui dévore les grains
de VAngoumoïs, MM. Duhamel, du Monceau et Tillet,
de l'Académie royale des sciences, écrivaient que les
habitants de l'Angoumois éprouvaient ce fléau depuis
près de trente ans : les deux savants, délégués par le
contrôleur général des finances pour étudier et com-
battre le dangereux insecte, démontrent bien qu'on ne
devra plus « insister sur les productions spontanées (de
cet insecte), qui avaient tant de partisans dans l'Angou-
mois » ; mais ils sont moins heureux quand ils indiquent
« les moyens que l'on peut employer pour détruire cette
chenille du grain », et qui consistent à passer le grain
au four, ou bien à le laver à l'eau de lessive; on con-
çoit trop aisément que le fléau, qui avait duré déjà
trente ans en 1762, ait pu persister trente ans encore.
En troisième lieu, enfin, survient la taille.
D'après les renseignements fournis par Munier (2),
la taille représente environ un douzième de la récolte.
Mais il est d'usage que le métayer paye les deux
tiers de la taille assise sur l.e terrain qui dépend de
sa métairie (3) ; il est vrai qu'il demeure exempt des
vingtièmes, à la charge exclusive du maître.
En définitive, les impôts enlèvent plus du tiers du
produit du sol.
Ressources. — Après les charges, déterminons les
ressources : à cet eflfet, reprenons successivement les
(1) Cf. Cahiers de SaintrOenis de Blaniac, Jurigaac, Saint-Amant-de-
Bonnieure, ViUiers-Leroux, etc.
(2) Tome I, p. 222, 224.
(3) Tome I, p. 143.
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— 336 —
trois facteurs essentiels de la production agricole, qui
sont rélevage du bétail, la culture du blé et celle de la
vigne.
En ce qui concerne le bétail^ il paraît assez clair —
étant en pays de bœufs — que la consommation de la
viande doit être faible, puisque la population est pau-
vre : c'est un cercle vicieux dont on ne peut guère
sortir en présence de la difficulté des transports.
Néanmoins, nous aurons tout à Theure à nous deman-
der si la cause véritable de l'insuffisance des bénélBces
obtenus sur le bétail ne proviendrait pas de l'insuffi-
sance des fourrages, laquelle proviendrait elle-même
d'une culture défectueuse du sol.
Auparavant, et dès maintenant, examinons l'état de
la vigne.
La vigne a subi de curieuses vicissitudes ; à l'époque
oîi nous nous plaçons, elle est frappée d'une singulière
dégénérescence.
Voyons d'abord ses vicissitudes. En 1726, Gervais
faisait l'intéressant exposé que voici (l) :
« Le canton d'Angoumois, qui joint la Xaintonge,
écrivait-il, est presque tout en vignobles. Il y avait
autrefois beaucoup moins de vignes dans cette partie de
la province et quasi point dans le reste. L'augmentation
du commerce maritime et de la navigation en général
a donné lieu à les multiplier en France; mais l'établis-
sement du port de Rochefort y a particulièrement influé
en Angoumois... Les étrangers, et particulièrement les
Hollandais, enlevaient infiniment (d'eau-de-vie) au port
de la Charente. Les provinces de Umouzin et de Poitou
tiraient aussi des vins rosés et des eaux-de-vie qu'ils
roulaient par terre à Châtellerault, où on les embar-
quait sur la Vienne pour les faire descendre ensuite
(1) Mémoire sur V Angoumois, p. 210.
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— 337 —
par la Loire à Orléans, qui est l'entrepôt pour les faire
passer à Paris et en Flandre, et principalement en
temps de guerre. L'usage de Teau-de-vie, presque
inconnue à nos pères, étant devenu fort commun dans
cette capitale, aussi bien que dans les autres villes
du royaume... lui donnait un grand prix... Celle de
Coignac passant pour la meilleure du monde, on enle-
vait sous ce nom toutes celles qui se faisaient dans les
différents cantons de la province.
« Toutes ces causes concourant au débit et conséquem-
ment au prix excessif de la denrée, en sorte que le pro-
duit des vignobles excédait presque à l'infini le revenu
des terres labourables, les propriétaires ont été encou-
ragés à la culture des vignes, au point d'y convertir
leurs meilleures terres... On peut dire qu'il se fait à
présent plus d'eau-de-vie en Angoumois qu'il ne s'y
recueillait autrefois d*eau-de-vie. »
En l'an IX, l'auteur d'une Statistique du dépar^
tement de la Charente^ Delaistre, préfet de ce dé-
partement, répartira le sol par tiers : quatre douzièmes
cultivés en grains de toute espèce ; quatre douzièmes
employés à la culture des vignes; le reste en prairies,
bois et terres incultes (1).
Où en sommes-nous?
€ C'est une grande question en Angoumois, écrit
Munier, de savoir s'il est plus avantageux de planter
en vignes les terrains dans lesquels on peut semer du
grain que de les convertir en terres labourables. Cette
question ne faisait aucune difficulté autrefois. Les blés
valaient peu d'argent, la vigne produisait abondam-
ment, le commerce des eaux-de-vie était florissant, on
plantait et on replantait sans cesse; mais à présent
les grains sont chers, la vigne produit et dure peUj
(1) Paris, an X, p. 18.
23
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— 338 —
le commerce des eaux-de-vie est beaucoup dimi-
nué... » (1).
Ainsi, la vigne dure peu : elle produit peu : nous
l'avons bien vu ci-dessus; nous avons constaté en
même temps que si la récolte est abondante, les prix
s'avilissent. C'est aussi ce que nous dit Arthur
Young (2) : « Tantôt le prix est extrêmement haut, tan-
tôt il est si bas qu'il menace de réduire à la misère
tous les vignerons. »
Arrivons donc au point central et essentiel en tous
temps, quoi qu'on puisse prétendre, et qui est la ctU-
ture du blé, ou plus simplement et d'un seul mot la
culture.
Et d'abord, l'engrais manque (3), puisque le bétail
fait défaut. Voilà une nouvelle proposition qui resserre
ce cercle vicieux dont nous parlions plus haut : pas de
richesse, pas de bétail et réciproquement; pas de
bétail, pas d'engrais, et sans engrais point de culture
prospère, et par conséquent point de richesse. On voit
combien tout s'enchaîne dans les conditions de la for-
tune publique, et plus spécialement eu agriculture.
Cela dit, la culture elle-même, le labourage, les
assolements sont-ils bien compris ? Les travaux agri-
coles sont-ils effectués avec l'esprit de suite et l'énergie
nécessaires ? En définitive, nos cultivateurs font-ils
preuve d'intelligence et d'activité ? Ni l'une ni l'autre
de ces deux qualités ne se révèle parmi nos populations
rurales.
A cet égard, le doute n'est pas possible, et les
témoignages concordent cruellement .
€ On peut avancer, écrit Munier, que, dans cette
province, les terres sont mal cultivées ; l'on y manque
• (1) Tome I, p. 227.
(2) Voyages en France, tome II, p. 444. Paris, Buisson, 1794, 2» édit.
(3) Munier, tome I, p. 151 et 414.
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— 339 —
de pacages et conséquemnoient de fumiers. Il est vrai
qu'un sol sec et pierreux n'est pas propre à produire
quantité de foin; mais Tindustrie pourrait suppléer aux
épargnes de la nature. Les prairies artificielles réus-
sissent très bien en Angoumois...^ Je ne puis donc
m'empêcher de croire que dans le fait, la nonchalance,
le peu d'émulation et la pauvreté sont les vrais principes
de la pauvre et pitoyable culture de la province d'An-
goumois » (1).
Et, en effet, partout il est possible d'obtenir des four-
rages : dans l'est, les terres sont froides, c'est-à-dire
dépourvues de chaux et de potasse, mais le sous-sol
granitique engendre une humidité constante qui per-
met de créer partout des prairies naturelles ; dans le
reste du pays, la terre est propre à la vigne, par con-
séquent elle est riche en potasse et en chaux; par
conséquent, donc, les prairies artificielles devront y
prospérer. Sans doute, ce sont les découvertes récentes
de la chimie agricole qui nous permettent de tenir ce
langage ; mais des expériences sagement conduites,
l'esprit de recherche et d'initiative auraient dû amener
les cultivateurs, par la pratique, aux mêmes résultats.
Aussi le célèbre voyageur anglais, Arthur Young,
consacre-t-il à la misérable culture de l'Angoumois
quelques-unes de ses pages les plus indignées : « J'ob-
serverai sur l'Angoumois en général, écrit-il, que la
seule méthode possible de cultiver les terres dans une
pareille province serait d'y semer du sainfoin et des
navets avec jugement ; ils n'ont pas d'idée de. ces der-
niers, et le premier, quoique connu, est cependant si
mal cultivé, qu'il n'y a pas un acre de terre où on
pourrait en recueillir un millier. Quand on cultive lès
terres de craie selon la routine observée dans toute la
(1) Tome I, p. 151.
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— 340 —
France^ il n'est pas surprenant qu'elle donnent des
pauvres moissons. La province ne produit pas le quart
de ce que des terres semblables produiraient en Angle-
terre (1).
Au fait, si notre région, privée de foins naturels,
souffre plus que le reste du pays de l'inaptitude du culti-
vateur à se procurer des fourrages artificiels, elle ne fait
que suivre « la routine observée dans toute la France » :
« Les Français, ajoute, en effet, Arthur Young, ne sont
pas maintenant en état de comprendre combien toutes
les espèces d'herbs^es dépendent d'un cours judicieux
des moissons ; ils ne comprennent pas non plus que de
pareilles plantes dépendent autant des navets ou de
quelque autre plante qui remplisse le même but, que
tous les préparatifs qu'ils peuvent faire d'ailleurs ».
Mais le cultivateur ne voit de profit que dans la récolte
immédiate du blé. « Lorsque le grain est l'objet prin-
cipal d'un fermier, et que, par ignorance de son
état, il s'imagine qu'il n'y a rien de mieux que d'en
semer la plus grande quantité possible, sans égard
pour toute autre circonstance, on peut supposer qu'il
brûle du désir de se procurer ces trois ou quatre
récoltes de blé que les icsages barbares de son pays
lui permettent d'attendre. Guidé par des principes sem-
blables, un fermier ne donne aucune attention aux
bestiaux et ignore l'art de leur faire produire du grain
par un bon arrangement de ses champs. Ils n'ont en
France aucune idée de nettoyer parfaitement la terre
avant d'y semer du fourrage ; toute l'attention qu'ils
donnent à cet objet se porte sur les jachères prépara-
toires au blé. Le sainfoin se sème ordinairement après
une seconde ou une troisième récolte de grains, et dans
quelques endroits les fermiers ne pensent pas à cette
(1) Tome II, p. 303.
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— 341 —
plante jusqu'à ce que leurs terres soient tellement rem-
plies de mauvaises herbes qu'elles ne puissent plus
produire de blé » (1).
Voilà donc la vraie causa pour laquelle nos malheu-
reux cultivateurs n'ont, en définitive, ni bétail ni blé.
Nous avons déjà vu combien faible est la récolte en
blé. Arthur Young vient de nous en donner la raison.
Écoutons-le faire lui-même le compte de cette triste
récolte : « A Roullet, le blé rapporte (par journal)
25 boisseaux (de 45 livres chacun, soit un peu plus d'un
quart de sac), la première récolte; mais la deuxième
moisson n'en produit plus que 16, et toutes ces récoltes
se font seulement sur les meilleures terres ; les sols
médiocres rendent beaucoup moins. A Angoulême, le
froment rend 12 boisseaux par journal : le boisseau
pèse de 78 à 92 livres ; les terres fortes se vendent
200^. A Ruffec, on fait les récoltes de blé successive-
ment ; le produit de la première est de 12 à 16 bois-
seaux de 80 livres pesant ; celui de la deuxième, 6 à 9;
celui de la troisième, 3 » (2).
Aussi ne doit-on pas être surpris que les cultiva-
teurs de l'Angoumois se livrent, dans leurs terres épui-
sées, à des cultures indigentes : seigle, baillarge,
méture (3), et qu'en définitive « la baillarge forme
avec le maïs la nourriture du paysan ». « Il est, ajoute
Munier, plus attaché à leur culture qu'à celle du fro-
ment, qui est l'aliment des riches » ; et notre au-
teur termine par cette remarque dans le goût du temps :
« Il songe à lui ; peut-on blâmer cette précaution dans
la nature ? » (4),
(1) Tome n, p. 438 et 439, chap. IX, Sainfoin,
(2) Tome II, p. 302, 304, chap. IV, Angoumois — « Je connais, dit
Munier, des terres labourables dans lesquelles on moissonne pendant
dix & douze années consécutives ! » (Tome I, p. 129 ; aj. p. 379.)
(3) Munier, p. 434 et suiv.
(4) Tome I, p. 488.
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— :^42 —
La vérité est que le paysan d'Angoumois est avant
tout coupable envers lui-même.
Munier a déjà signalé sa « nonchalance » ; plus loin,
il précise davantage en traitant de la culture du blé, au
point de vue du sarclage : « En général, on n'aime pas
à prendre cette peine en Angoumois... Les laboureurs
préfèrent prodiguer la semence, dans l'intention que le
grain épais étouffera les mauvaises herbes. Mais peut-
on s'aveugler ainsi? » (1).
On voit que, chez nos populations rurales, à l'igno-
rance correspond une égale nonchalance, pour ne pas
dire plus. Là est la source véritable de leur misère.
Il nous reste à rechercher la cause finale^ en quelque
sorte, de ce lamentable état des classes agricoles : d'oti
proviennent donc et cette ignorance et cette noncha-
lance ?
Sans doute, les impôts sont excessifs sur la terre :
on les voit portés au triple de ce qu'ils devraient être ;
ils sont, en outre, quant au mode de perception, vexa-
toires et décourageants;
Sans doute, un fléau passager, la « chenille du
grain », réduit et consume en partie la récolte en
blé;
Sans doute, enfin, la vigne manque, ou presque, à son
rôle de porte-richesse, de fournisseur d'écus sonnants.
Mais là n'est pas la cause essentielle du mal : elle
est plus générale et vient de plus haut-
Ce qui fait défaut, c'est l'esprit d'initiative : la mau-
vaise culture qui nous est révélée, et dans laquelle on
s'obstine, est bien la preuve que nos campagnes sont
les auteurs de leurs propres souffrances. U y a faute :
quels sont les vrais coupables ?
(1) Tome I, p. 406.
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— 343 -
Sont-ce les ouvriers agricoles, pauvres et découra-
gés? Ne seraient-ce pas plutôt leurs patrons, attirés
ailleurs par le goût d'une vie facile et de plaisirs en
apparence plus brillants?
Consultons Munier : « Le sol de TAngoumois, écrit-
il, est tellement divisé en petits fiefs et domaines rotu-
riers de tout prix , qu'ils donnent la facilité aux pau-
vres Gentilshommes, aux Bourgeois de toutes les classes,
même aux Artisans, d'acquérir des fonds de campagne.
Cet état, qui pourrait illustrer un gentilhomme enve-
loppé dans les ténèbres de la pauvreté..., ne convient
pas, en général, à l'esprit angoumoisin. Il a trop d'am-
bition pour ne faire sa cour le matin qu'à ses champs,
et pour que sa famille lui tienne lieu d'assemblée sur le
soir. Il doit donc négliger la culture et se repaître
continuellement d'idées plus séduisantes. Le faux
brillant l'engage à changer de nom, à prendre celui
d'un fief ou d'un domaine roturier. . . » (1). Qu'en résulte-
t-il? le mépris de la vie rurale : ne l'aimant plus, on ne
l'estime plus. « Le revenu des terres de l'Angoumois,
continue notre auteur, consiste principalement en
rentes et agriers. Les seigneurs laïcs et les bénéflciers
qui les possèdent les afferment ordinairement bon prix.
Ces sortes de biens-fonds sont ordinairement très esti-
més ; ils n'exigent d'autre soin de la part du fermier
que celui de percevoir les rentes et les agriers dans le
temps des récoltes. Les petits fiefs et autres domaines,
qui demandent une culture suivie, donnent bien plus de
peine ; les gens riches en font peu de cas et les quali-
fient de terres à gratter » (2).
Aussi les bourgeois préfèrent-ils, pour eux et pour
leurs enfants, s'assurer ce genre de « fonds », ou bien
(1) Tome I, p. 109.
ÇZ) Tome I, p. 140.
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— 344 —
acquérir quelqu'un de ces innombrables offices qui
leur permettent de jouir sans eflFort de la vie ur-
baine. Acheter des biens-fonds ne pourrait les attirer
que si les terres leur étaient abandonnées à vil prix.
« Celui qui achète un fonds en Angoumois, remarque
Munier, voudrait encore aujourd'hui, malgré l'abon-
dance de l'argent, ne le payer que sur le pied du pro-
duit évalué au denier vingt, ou tout au plus au
denier vingt-cinq » (1).
La propriété rurale n'inspire donc que de l'aver-
sion.
. Il en est ainsi, du reste, partout en France. Lorsque
Arthur Young, arrivant à Nantes, pénètre dans la salle
du théâtre, « tout or et peinture, deux fois aussi
grande que Drury-^lane et cinq fois plus brillante », il
fait cette réflexion : « Mon Dieu ! dis-je en moi-même,
toutes ces landes, ces déserts, ces bruyères, ces genêts
épineux, ces trous et ces marais fangeux que je viens
de parcourir pendant cent lieues conduisent-ils à ce spec-
tacle? Quel miracle que toute cette splendeur et ces ri-
chesses des villes de France n'aient aucune liaison avec la
campagne ! Il n'y a pas de doux passage de l'état médio-
cre à l'aisance, de l'aisance aux richesses ; on passe su-
bitement de la pauvreté au luxe, de la misère des chau-
mières chez W^^ Saint-Huberti dans un spectale superbe
où ellegage cinq cents livres par soirée. La campagne est
déserte, ou s'il y a quelque gentilhomme, on le trouve
dans un trou où il épargne cet argent qu'il prodigue
dans le luxe de la capitale. »
Chez nous, les possesseurs des terres ne consentent à
s'en occuper que lorsque le roi les y exile, comme le duc
d'Aiguillon restaurant son château : « C'est ainsi, con-
clut notre voyageur, que l'exil seul peut forcer les
(1) Tome I, p. 185.
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— 345 —
Français à faire ce que les Anglais font pour leur plai-
sir, à résider dans leurs terres et à les améliorer. »
Que faire pour apporter le remède à un si grand
mal?
IV.
LE REMÈDE.
Munier demande Tintervention de l'État. Après avoir
constaté, dans le passage plus haut reproduit, que l'en-
tretien des églises annonce la misère des paysans, il
ajoute : « Ne serait-il pas à désirer que les revenus des
bénéfices du royaume fussent mis en régie pendant une
année à chaque mutation, pour les employer aux répa-
rations des églises, des presbytères, à l'entretien des
établissements qu'il conviendrait de former pour empê-
cher la mendicité et soulager les enfants trouvés? » (1).
Pareilles demandes figurent dans les cahiers de do-
léances (2),
Munier dit encore ailleurs : « Les riches propriétaires
qui sont de bonne foi conviennent que s'il était possible
de fixer dans la province d'Angoumois la valeur du ton-
neau de vin (4 barriques) à 70 ^^ et la pipe de froment
(6 sacs) à 64*^, toutes les classes de citoyens seraient
satisfaites et goûteraient en juste proportion la bienfai-
sance du gouvernement » (3).
Est-ce donc que l'État est resté inactif? Loin de là.
« Tous les ans, le Conseil assignait à chaque provmce,
sur le produit général des taxes, certains fonds que
l'intendant distribuait en secours dans les paroisses.
C'était à lui que devait s'adresser le cultivateur néces-
(1) Tomel, p. 112.
(2) Voyez notamment Aubeville, RouUet, Coulonges, Saint-Gervais.
(3) Tome I, p. 153.
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— 346 —
siteux. Dans les temps de disette, c'était l'intendant
qui faisait distribuer au peuple du blé ou du riz... Le
gouvernement central ne se bornait pas à venir au
secours des paysans dans leurs misères ; il prétendait
leur enseigner l'art de s'enrichir, les y aider et les y
forcer au besoin. Dans ce but, il faisait distribuer de
temps en temps par ses intendants et ses subdélégués
de petits écrits sur l'art agricole, fondait des sociétés
d'agriculture, promettait des primes, entretenait à
grands frais des pépinières dont il distribuait les
produits» (1).
Tocqueville, à qui nous avons emprunté ce tableau
des efforts tentés par le gouvernement d'alors en fa-
veur des classes agricoles, expliqué et l'inanité de ces
efforts, et l'exode fatal des propriétaires fonciers, comme
il suit : « A mesure que la noblesse achève de perdre
ses droits politiques sans en acquérir d'autres, et que
les libertés locales disparaissent, cette émigration des
nobles s'accroît : on n'a plus besoin de les attirer hors
de chez eux ; ils n'ont plus envie d'y rester : la vie des
champs leur est devenue insipide. Ce que je dis ici des
nobles doit s'entendre, en tout pays, des propriétaires
riches : pays de centralisation, campagnes vides des
habitants riches et éclairés ; je pourrais ajouter : pays
de centralisation, pays de culture imparfaite et routi-
nière, et commenter le mot si profond de Montesquieu
en en déterminant le sens : « Les terres produisent
moins en raison de leur fertilité que de la liberté des
habitants » (2).
Si nous avions à poursuivre notre étude durant
les cent dernières années qui ont suivi, nous rencontre-
(1) A. de Tocqueville, V Ancien régime et la Révolution, liv. II,
chap. II, 4* édit., p. 81.
(2) Liv. II, chap. XII, p. 205.
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— 347 —
rions une singulière analogie dans les faits, ou, pour
mieux dire, la continuation et la reproduction des
mêmes faits.
Sans doute, Timpôt est mieux réparti; il a perdu son
caractère vexatoire. Mais les campagnes elles-mêmes
sont-elles plus prospères qu'autrefois? Avecle déve-
loppement des moyens de transport dans une mesure
inouïe, et Touverture de débouchés qui ont fait du
monde un seul marché, la vigne s'est à nouveau ré-
pandue sur l'Angoumois entier, et la richesse est deve-
nue le partage de nos classes rurales.
Mais voici que la vigne, qui, après l'efflorescence de
la première partie du XVIIP siècle, < durait peu et
produisait peu », après l'épanouissement incomparable
qu'elle acquit au siècle présent, a brusquement et tota-
lement disparu.
Alors qu'est-il advenu ? (Comment caractériser le cul-
tivateur charentais, après la ruine causée par le phyl-
loxéra? Ignorance et nonchalance, cette fois encore;
point d'activité, point d'énergie, point d'initiative ; retour
aux ensemencements successifs en blés ; par suite, ren-
dements dérisoires; aucune intelligence de ce qu'Arthur
Young entendait par la dépendance qui existe entre la
production des « diverses espèces d'herbages et un cours
judicieux des moissons » ; partout la routine et partout
aussi la misère croissante et l'incurable découragement.
Du reste, la classe riche et instruite a définitivement
abandonné les campagnes ; elle les a quittées, au temps
de la richesse, pour jouir de ses revenus au sein des
villes ; elle les fuit, au jour de l'épreuve, pour retrouver
et ses revenus par l'agiotage et les spéculations de
Bourse, et ses habitudes urbaines par la recherche des
fonctions publiques préférées à la vie active et person-
nelle : les arts usuels, agriculture, industrie, commerce,
sont délaissés, sinon méprisés.
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— 348 —
Dès lors, que font nos paysans livrés à eux-mêmes,
c'est-à-dire à leur faiblesse, à leur inhabileté, à leur mi-
sère? Ils invoquent l'aide et le secours de l'État, qui
promet tout, essaie de tout, intervient sous toutes les
formes dans toutes les sphères de l'activité nationale.
On compte que l'État, par l'enseignement, par la pro-
pagation des engrais chimiques, par l'institution du
crédit agricole, saura guérir le mal dont souflErent et
meurent nos populations rurales. Cette espérance est-
elle plus fondée aujourd'hui qu'au siècle dernier?
l'avenir le dira.
Il nous a paru intéressant d'établir que le grave pro-
blème révélé par l'état présent de l'agriculture était
déjà posé, à peu près dans les mêmes termes, il y a
cent ans.
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LES
TUMULI DU CAUCASE
FOUILLÉS PAR M. LE PROFESSEUR SAMOKWASSOFF
■T LEUR RAPPORT AVEC CEUX DU DÉPARTEUSNT DE LA CHARBHTE
PAE
M. Louis de FLEURY
Messieurs et très ghers Collègues,
L'archéologue, exposé à s'égarer à chaque instant
dans les cantons si mal éclairés du passé, a tout
intérêt à élargir le cercle de ses recherches et à faire
le plus grand nombre possible de comparaisons. Pour
cette raison, nous porterons utilement nos regards vers
ces montagnes du Caucase, berceau présumé ou tout
au moins défilé d'arrivée de nos races européennes.
Nous pensons donc que vous voudrez bien, Messieurs,
accorder quelques minutes d'attention aux détails qui
vont suivre.
M. Samokwassoff, professeur de droit à l'Université
de Varsovie, délégué au Congrès de Tiflis en 1881, a
fouillé, dans le district de Piatygorsk, en 1881 et 1882,
plusieurs centaines de tumuli et d'autres sépultures
antiques, et son rapport a été publié en russe, avec
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— 350 —
cinq planches lithographiées, dans les Bulletins du
congrès.
Il classe les sépultures fouillées en trois types :
I. — PREMIER TYPE (lb PLUS AJ^CIEN).
Grands tumuli à larges bases, de 140 à 350 mètres
de circonférence, parfois hauts de 15 mètres, isolés
ou groupés par deux et par trois. Ils n'ont point été
élevés en une seule fois pour un seul mort, mais suc-
cessivement pour des titulaires successifs, et leur gran-
deur dépend généralement du nombre des sépultures
qu'ils renferment. Pour le premier décédé, on creusait
dans le sol et au besoin dans le roc une fosse peu pro-
fonde dans laquelle on plaçait le cadavre, puis on la
couvrait de dalles de pierre sur lesquelles on entassait
de la pierraille et le cône de terre final. Au second
mort, on construisait latéralement un tertre pareil, puis
on surmontait les deux tumuli accouplés d'une pyramide
de terre commune. Ainsi de suite pour les morts sui-
vants, que Ton établissait toujours latéralement, jusqu'à
ce que l'on fût arrivé à une certaine hauteur. Alors on
inhumait les derniers venus dans le tertre lui-même,
en élevant toujours plus haut la pointe de la pyramide
commune. On comprend, dès lors, pourquoi ce genre de
tumulus n'a pas toujours la forme conique normale et
pourquoi l'on y remarque des gibbosités.
Si vous voulez bien observer, Messieurs, que certains
tumuli de la Charente ont une forme allongée, et qu'on
a rencontré le dolmen à l'une des extrémités, peut-être
sera-t-il utile d'examiner, après avoir noté les parti-
cularités décrites plus haut, si nos tumuli n'ont pas
contenu plusieurs centres de sépultures. Nous n'avons
vu qu'à distance, des fenêtres d'un wagon, la motte
Tuffau, près de Chef-Boutonne, et nous l'avons prise
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- Sol-
de loin pour une fortification; mais si elle est terminée
par un cône de terre bien accusé, au lieu de former un
retranchement annulaire, elle pourrait fort bien cons-
tituer une tombe à étages, comme celles dont parle
M. Samokwassoff.
Poursuivons. Notre auteur, ayant fouillé cinq tumuli
près de Kyslowodsk, dans les environs duquel on ob-
serve une vingtaine de ces grands tertres, a rencontré
partout des sépultures multiples, trois au minimum,
quatorze au maximum. L'arrangement intérieur des
tombes différait non-seulement d'un kourgane à l'autre
(c'est ainsi qu'on nomme en Russie les tertres funè-
bres), mais dans un même tumulus. Les plus simples
présentaient une fosse quadrangulaire creusée dans le
sol ou dans le roc, longue de 2" 10, large de 0"* 70 à
0™ 90, couverte de dalles de pierre et par-dessus d'une
couche de cailloux de 0"* 70 environ. D'autres fosses
avaient leurs parois murées en petites pierres plates
sans ciment; d'autres, enfin, se composaient de cais-
ses en grandes pierres plates posées de champ et
ayant jusqu'à 2 mètres et plus de longueur, sur 1 mè-
tre et plus de hauteur.
Un seul squelette fut retiré intact. Les os étaient, en
général, dans un tel état de décomposition, qu'après l'en-
lèvement des couvercles, ils tombaient promptement en
poussière et qu'il était impossible d'en rien recueillir.
L'orientation n'avait rien de fixe. Dans un même tertre,
certains morts avaient la tête au levant, d'autres au
couchant, au nord, au midi; mais partout la position
du mort était identique. Us étaient couchés sur le dos,
regardant le ciel, les bras allongés le long du corps,
les jambes étendues.
La plupart des sépultures ne renfermaient que le
squelette. Dans dix-neuf d'entre elles on trouva, en
outre, les objets suivants :
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— 352 -
Sept petits pots d'argile ornementés de traits et de
trous, trois avec des anses ; dix-huit perles de bronze,
une pendeloque ronde de bronze, gravée, avec une bou-
cle; douze anneaux non fermés, en bronze, en forme de
serpents; une pointe de flèche à quatre pans, en bronze,
avec un long pédoncule; trois pointes de flèches à trois
pans; deux pommeaux de bâtons en bronze, longs d'en-
viron 50 centimètres, portant au sommet de grandes
plaques ornées de lignes courbes pointillées, se coupant
dans toutes les directions; un marteau muni d'un trou,
long d'environ 18 centimètres, en corne de cerf du
Nord, selon M. Wirschoff, trouvé dans une sépulture
inférieure, auprès d'un jeune squelette assez bien con-
servé pour qu'on ait pu le recueillir; trois pierres à
aiguiser, en obsidienne, une petite hache de pierre avec
un trou, un marteau en néphrite d'un beau poli, deux
pierres plates rondes polies, extrêmement dures (por-
phyrite), ayant servi, sans doute, à finir les ustensiles en
pierre. Dans beaucoup de sépultures, morceaux d'une
couleur semblable à de l'ocre. Joignons à cette liste les
objets suivants^ trouvés par diverses personnes dans les
kourganes dévastés de Kyslowodsk ; un ciseau de
bronze; un poignard de bronze, avec la poignée brisée;
un marteau-hache en néphrite, admirablement poli, à
pans, avec un trou; une pendeloque de bronze repré-
sentant un quadrupède; deux têtes de flèches en bronze,
à trois pans; un poinçon de bronze.
Aucune de ces sépultures n'a fourni un seul morceau
de fer. Les objets en bronze se trouvaient dans les tom-
bes des étages supérieurs, les objets en pierre dans
celles qui reposaient sur le sol.
Les fouilles de Kyslowodsk suggèrent encore à
M. Samokwassoflf les observations suivantes :
Dans le plus grand des tumuh, celui qui renfermait
quatorze sépultures, nous remarquâmes, en enlevant
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— 353 —
la terre qui formait le cône de couronnement, qu'on
trouvait mélangés avec cette terre, outre des os d'ani-
maux divers brisés et fendus, de nombreux ossements
humains sur lesquels on discernait des égratignures et
des traces de coups d'un instrument tranchant. Dans
une tombe de pierre du même kourgane, le squelette
était assez bien conservé pour qu'on vît tous les os
dans leurs jointures; or, outre les deux bras de ce
squelette, on découvrit à ses pieds un troisième bras
humain et un os de mouton, placés tout contre un
petit pot qui se trouvait là. Dans une autre sépulture
du même kourgane, on put voir le squelette, dont le
crâne, les extrémités et tous les gros os étaient en
place; or, à ses pieds, rassemblés en tas, étaient un
deuxième crâne, une jambe et un 6s du bassin d'un
individu dont les autres os étaient absents ; sur le crâne
se voyait la trace d'un coup donné, pendant la vie, avec
un instrument aigu. Dans une troisième sépulture du
même kourgane, auprès d'un pot placé à côté du mort,
on trouva une dent de cheval et un fragment de tibia
surnuméraire. Dans une quatrième, un os du bassin,
également importé. Enfin, dans un autre tumulus
fouillé sous la direction du professeur Wiskowatoflf, on
recueillit aussi dans la terre des fragments d'os hu-
mains, et à côté de la sépulture, posé sur une dalle de
pierre distincte, un crâne humain.
Ces faits réunis, ajoute M. le professeur Samok-
wassoff, ont amené chez moi, chez M. le professeur
Wiskowatoff et chez toutes les personnes présentes, a
conviction que le peuple enterré sous ces grands
tumuli était anthropophage.
IL — DEUXIÈME TYPE.
Pas de tumulus ni aucun autre signe extérieur.
Nécropoles établies sur des collines. Sous le gazon,
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— 354 —
à une profondeur qui varie de 0™ 25 à 0™ 50, on
trouve une fosse carrée pleine de cailloux, de 1°» 40 à 2
mètres de coté. Au cent re de cette aire est creusé un trou
également carré, profond de 0°»70 à 1™40, dont les pa-
rois et le fond sont garnis de petites pierres. Dans les six
nécropoles fouillées par M. SamokwassoflF, une seule
des sépultures, masculine, était couverte d'une large
pierre plate, longue de 1°*60, large de 1™40. Dans deux
fosses, le fond était garni d'argile battue. En général,
chaque tombe ne contenait qu'un squelette; dans l'une
il s'en est trouvé deux, dans une autre trois. Partout
les morts étaient placés dans la même posture : assis à
l'orientale, le tronc et la tête un peu penchés en ar-
rière, les bras croisés sur les cuisses, de manière à ce
que le poignet droit se trouvât sur la cuisse gauche et
réciproquement, les jambes repliées sous le corps.
M. Samokwassoff nous donne la description d'une des
tombes :
La nécropole que je fouillais, dit-il, avait été entiè-
rement bouleversée par les chercheurs de pierres. En
sept jours de travail, je n'ai rencontré que trois sépul-
tures intactes, semblables à celles de toutes les autres
nécropoles du deuxième type. D'abord une couche de
.cailloux dans une fosse carrée de 2"* 70 environ de côté,
profonde de 1 mètre. Le squelette était assis sur la couche
de petites pierres qui garnissait le fond, le dos à l'oc-
cident, assis à la turque, comme nous l'avons dit. A ses
pieds reposaient deux grands vases de terre; à ses
côtés une épée de fer, deux lances, un petit couteau,
deux silex, cent têtes de flèches en bronze et une en fer,
un bracelet de bronze, deux objets également en
bronze, en forme d'entonnoir, et une pierre à aiguiser
percée.
Dans des sépultures pareilles on trouva encore deux
vases d'argile, trois bracelets en bronze, deux petits os
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— 355 —
de signification inconnue, deux pointes de flèches en os
et deux en fer, et les restes de deux poignards ou de
deux lances rongés par la rouille. Parmi les tombes
que les chercheurs de pierres avaient bouleversées
pour paver un chemin, on trouva encore deux frag-
ments de miroirs en bronze, deux bracelets entiers, de
même métal, deux autres brisés, un anneau de bronze,
diverses perles, quatre têtes de flèches en bronze, des
fragments de couteaux, de lances, de poignards, et des
tessons de vases de terre cuite.
Auprès de chaque nécropole avait existé un village
dont les traces étaient faciles à relever. Auprès de
celle deBereg, ce village était défendu d'un côté par un
large fossé, et de l'autre par des escarpements natu-
rels. Une couche de terre pourrie, profonde de près de
trois mètres, renfermait une quantité d'os brisés de
chevaux et d'animaux sauvages, de charbon, de cen-
dres, de poteries ornées de divers dessins. Le sommet
même du plateau qui porte la nécropole du grand
kourgane est occupé par un retranchement en terre
en tout semblable aux horoditsche, retranchements
antiques en terre qu'on rencontre dans l'intérieur de
la Russie (ajoutons et dans tout le bassin de la Vistule.
L. de F.). Il a environ 213 mètres de circonférence.
Les remparts et les fossés sont parfaitement visibles, et
le tout oflFre absolument l'aspect d'un horoditsche.
J'ai creusé là, dit M. SamokwassoflF, jusqu'au rocher,
cinq trous d'essai d'une profondeur de 0^70 à 2 mètres.
J'ai rencontré partout, sous le gazon, une couche de dé-
combres, de détritus végétaux, de charbon, de cendres,
d'os brisés, de tessons de poterie d'argile, une dent
percée d'un animal carnassier, deux têtes de flèches en
bronze, un anneau et une épingle de même métal; tous
ces objets absolument semblables à ceux que j'avais
retirés des sépultures du deuxième type. Cette motte
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— 356 —
représentait évidemment la forteresse du village dont la
nécropole recevait les morts.
On ne saurait trop regretter que M. Samokwassoflf
n'ait pas donné le dessin des poteries, ce qui nous au-
rait permis de les comparer avec les poteries si carac-
téristiques des retranchements du bassin de la Yistule.
Il y a là une étude à faire et, selon nous, des conclu-
sions importantes à tirer; bien plus, il est indispen-
sable d'étendre la comparaison à certains camps que
l'on trouve en France et aux poteries qu'ils contiennent.
Nous espérons pouvoir fournir avant longtemps, sur ce
sujet, une étude à laquelle nous travaillons depuis des
années et qui va s'élargissant toigours sous nos mains.
in. — TROISIÈME TYPE (LE PLUS MODERNE).
Ici, nous retrouvons encore les tumuli, mais petits et
en groupes nombreux; certains champs des morts en
rassemblent jusqu'à deux cents. Ils n'ont qu'une circon-
férence de 14 à 35 mètres, sur une hauteur de 70 cen-
timètres à 2"^ 80 ; aucune tradition qui les concerne ne
s'est consei'vée, ni parmi les Russes, ni chez les Alle-
mands, ni chez les Tartares, et tous étaient également
surpris qu'on y découvrit des tombeaux.
Dans les environs du lac de Nicolajewsk, M. Samok-
wassoflf fouilla cent cinq de ces monticules, qui se mon-
trèrent avoir appartenu à une même époque historique
et à une même peuplade. Les tertres en terre noire
recouvraient des cercueils de planches assemblées avec
des chevilles de bois ou de gros clous en fer, à couvercle
plat ou légèrement bombé. En général, la caisse était
placée sans excavation sur le sol; cependant, dans seize
cas, elle reposait dans une excavation peu profonde,
de 30 centimètres à 70. Souvent elle était posée sur un
madrier ou sur une grosse planche. Dans quelques
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— 357 —
tombes, ordinairement féminines, le cercueil était
entouré de gros pavés. Six tombes d'hommes nous ont
offert, au lieu de cercueils, de gros troncs d'arbres creu-
sés, recouverts de poutres. La longueur de la caisse
répondait en général à celle du corps, mais celles des
femmes, dans les tombes riches, étaient beaucoup plus
longues, plusieurs pouces étant réservés à la coiffure.
Dans quelques cas, par-dessus le cercueil, un plancher
de madriers formait une voûte. Partout les squelettes
occupaient la même position : couchés sur le dos, la
tête à l'occident, la face au ciel, les jambes allongées,
les bras étendus le long du corps, de sorte que les poi->
gnets étaient placés plus bas que les os du bassin. Par-
fois le corps avait été enduit avec de l'argile jaune du
lac ou couvert de petites pierres, de terre ou de char-
bon ; à la tête et aux pieds, dans l'intérieur du cercueil,
se trouvaient deux pierres plates posées de champ, et
dans deu^ sépultures de femmes, au lieu de ces pierres,
de petites planches pentagonales. Dans la moitié des
cercueils, on a recueilli de nombreux objets qui aidaient
à distinguer aisément les tombes masculines des fémi«
nines. En voici la liste :
Dans les tombes d'hommes :
Six sabres de fer, aiguisés par le bout à la manière
d'une baïonnette, avec des restes de poignées en bois,
entourées d'écorce de bouleau et ferrées; cent quarante-
cinq têtes de flèches en fer, de forme et de grandeur
variées, parmi lesquelles cinq exemplaires à double
pointe; les restes de sept carquois en bois, garnis
d'écorce de bouleau, ornés d'anneaux en fer, de boucles
et de diverses plaques; les restes d'arcs en bois avec
les bouts en fer; trente couteaux en fer, de diverses
formes ; trente briquets en fer, de diverses formes et
grandeurs, avec leurs silex ; quatre bagues en fer et
cmq en bronze; restes d'étoffes d'habillement et restes
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de cuir de bottes; différentes pendeloques allongées, en
argent, pareilles à celles dont on se sert encore au Cau-
case.; boutons d'argent et de bronze, boucles, plaques
de diverses formes et grandeurs.
Dans les tombes de femmes :
Douze ornements de tête identiques, chacun composé
d'une sorte détrompe d'argent, de plusieurs pouces de
longueur, portant vers le haut, enfilée, une feuille de
laurier en argent; la trompe finit en gland aigu et est
attachée à un entonnoir cousu lui-même à un drap d'or
ou d'argent ; restes de brocart des coiffures ; deux bou-
cles d'oreilles d'argent, forme d'entonnoir; neuf pende-
loques d'or et cinq d'argent, en forme de petites feuil-
les recourbées, à longs pédoncules; dix-sept boucles
d'oreilles, d'argent et de bronze, plates et gravées, à
bouts non soudés; perles de cornaline, verre et argile;
dix pendeloques d'argent, de formes diverses, boutons
d'argent, boucles et plaques de diverses grandeurs,
huit fermoirs d'argent, deux crochets en bois, quinze
bagues en argent, avec des pierres et verres de diverses
couleurs; un nécessaire en argent, pendant à une lon-
gue chaînette du même métal, avec quatre pendelo-
ques d'argent; autre nécessaire sans chaîne ni pende-
loques, avec un reste de cordon en soie; sachets de cuir
et de diverses matières, brodés en or, en argent et en
soie, dans lesquels on conservait des peignes en os, des
poinçons et autres objets ; restes d'étoffes en toile, en
drap et en soie, provenant des vêtements ; restes de
chaussures en cuir, avec ime plaque d'argent gravée;
enfin, onze paires de ciseaux en fer, de diverses formes
et grandeurs, pareils à ceux qu'on emploie aujourd'hui
pour la tonte des moutons.
A cinq verstes de Kyslowodsk, en face du lieu dit
Tretia-Balka, M. Samokwassoff rencontra un groupe
de sépultures appartenant aussi à l'âge du fer, mais
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— 359 ~
présentant de notables différences dans l'arrangement
des tombes. Outre soixante kourganes pareils à ceux
qui viennent d'être décrits, il y avait seize coffres de
pierre enterrés, formés de dalles calcaires épaisses de
quelques pouces, longues et larges d'un mètre au
moins, recouvertes de dalles semblables. Ayant fouillé
six des tertres et onze tombes coffres, on trouva partout
des cercueils de bois et les squelettes orientés et couchés
comme ci-dessus. Dans les kourganes, on recueillit
quatre petits couteaux en fer, de petites boucles en
bronze et des ciseaux en fer; dans les coflfres, deux
sabres de fer, six petits couteaux, deux pierres à ai-
guiser, deux briquets, quatre pointes dé flèches, les
restes de deux carquois, une agrafe en argent, une
petite agrafe en or, cinq breloques d'argent, de cein-
tures, un objet en verre, cinq petites agrafes en argent,
d'un dessin original, cinq anneaux, une perle en corna-
line, une en ambre et deux en verre, deux bagues avec
des verroteries bleues, deux larges bracelets en argent,
ornés de gravures, et une paire de ciseaux tels qu'on
les emploie aujourd'hui à tondre les moutons.
Les trois types de sépultures étudiés et caractérisés
par M. Samokwassoff viennent donc de passer succes-
sivement sous nos yeux, et nous pourrions clore ce
travail; mais il nous faut parler encore d'un grand
tumulus que le même archéologue a fouillé à un
deuxième voyage, en 1882, et qui rassemblait en lui,
selon notre auteur, les trois types réunis. C'était un
énorme tertre, ayant environ 213 mètres de circonfé-
rence et 12 mètres de hauteur. Laissons la parole au
savant russe :
J'attaquai, dit-il, le grand kourgane d'Ostragora
par une coupure profonde de 5 mètres sur le som-
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~ 360 —
met. Sur cette tranchée, on établit un puits de 14
mètres de diamètre, qu'on approfondit jusqu'à moitié
de la hauteur du tumulus. En outre, on creusa huit
fosses d'essai sur les flancs du kourgane, et sur le
flanc septentrional une tranchée large de 7 mètres.
Le résultat démontra que le tumulus était double,
formé de deux tertres entassés l'un au-dessus de l'au-
tre à deux époques différentes. Le tertre primitif, infé-
rieur, avait été recouvert tout entier d'une couche
d'argile jaune soigneusement battue, qui avait au som-
met une épaisseur de 1™ 40 et allait en s'amincissant
sur les bords. Ce tertre inférieur, ainsi protégé par sa
carapace d'argile et haut d'environ 7 mètres, était
formé de terre noire extrêmement compacte. Le tertre
superposé avait une hauteur de 5 mètres passés et
était également formé de terre noire moins compacte.
Sous le tertre supérieur, nous trouvâmes deux sépul-
tures; sous l'inférieur, deux également. En outre, nous
rencontrâmes quatre sépultures superficielles posté-
rieurement ajoutées. Total : huit.
Trois de ces tombes additionnelles étaient placées
dans la partie culminante du tumulus; parleur arran-
gement et leur contenu, elles appartenaient au troi-
sième type, tel que nous l'avons décrit. Mêmes cercueils,
même position du squelette, mobilier funéraire équi-
valent, des pointes de flèches en fer, briquet de fer avec
son silex, couteau de fer, ciseaux de même, anneaux et
perles d'argent. La quatrième sépulture additionnelle
trouvée dans la tranchée du flanc nord, à 2™ 80 de la
superficie générale, renfermait un squelette très décom-
posé, couché sur le dos, la tête à l'orient, les bras
étendus le long du corps ; pas de traces de cercueil; à
ses pieds, deux vases d'argile, un pot de terre et un
plat. Dans ce plat, les restes d'un squelette entier de
mouton et un petit couteau de fer courbé; près des
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— 361 —
vases, la mâchoire inférieure et la jambe d'un cba-*
meau; au poignet gauche, un petit couteau de fer droit
et une pointe de flèche en fer.
Cette, dernière tombe diffère donc de celles du
deuxième type par l'arrangement, et de celles du
troisième par les vases aUmentaires et les os d'ani-
maux qu'elle contenait et qui ne se rencontrent jamais
dans les sépidtures vieilles<-kabardiennes à. petit tu-
mulus. M. Samokwassoff ne croit pas possible d'assi-
gner une date précise à cette variété.
Passons aux sépultures placées sous le tertre supé-
rieur. Elles présentaient deux excavations carrées,
éloignées l'une de l'autre de 2™ 40, ayant chacune à
peu près 1™ 70 de côté, creusées dans l'argile jaune
qui revêtait le tertre inférieur. Au fond de ces fosses,
garnies de pierraille, on trouva des traces de squelettes
fort décomposés dont il fut impossible de déterminer
la position primordiale, des flèches de cuivre à trois
pans, des fragments de plaques de bronze et d'or, un
anneau de fil d'or, de petites perles de bronze et d'ar-
gile, des mors de bride en fer, une sorte de cuiller de
fer, un couteau de fer et un vase de terre.
Les deux sépultures du tertre primitif inférieur
étaient placées au ras du sol, à la distance de 8°» 50
Tune de l'autre. La première était située au midi, à
9"^ 20 de la superficie générale et à 3"" 50 au-dessous
de la couche d'argile dont nous avons parlé. Elle pré-
sentait en dessus im carré long de 5"" 50 sur 3°" 50,
bordé, couvert et pavé de dalles de pierre. Sous deux
rangs de ces dalles posées à plat l'une sur l'autre, on
trouva un squelette d'homme très décomposé et écrasé
par les pierres, la tête à l'orient, et auprès de lui une
plaque de pierre trapézoïdale, un éclat d'obsidienne et
un silex. Le squelette reposait sur une couche d'argile
jaune soigneusement battue, mêlée de pierre pilée
21.
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— 362 -
menu. Sous ce lit d'argile, épais d'environ 35 centimè-
tres, on trouva une seconde couche épaisse de pierres
sous lesquelles gisait un deuxième squelette parfaite-
ment bien conservé, couché sur le dos, la tête à l'orient,
la face en l'air, les bras étendus le long du corps ; tous
les os étaient enduits d'une couleur rouge éclatante.
Derrière le crâne, on découvrit un vase de terre cuite
écrasé, un marteau en os avec un trou, deux silex,
une jambe d'homme et quelques coquilles.
La deuxième tombe, au nord, avait sa superficie à
une profondeur de 9» 90 du sommet du grand tumu-
lus et à 4"" 20 au-dessous de la couche d'argile. Elle
présentait un quadrilatère long de 4" 20, large de
2" 80, rempli de pavés sous lesquels on découvrit deux
sépultures superposées : celle de dessus étant formée
d'un coffre de pierre dont les côtés étaient construits de
cinq rangs de dalles posées à plat, le dessus fermé par
de grandes et épaisses dalles, et le fond par des dalles
semblables étroitement assemblées et servant de cou-
vercle à la sépulture de dessous. Dans ce premier cof-
fre, on trouva un paquet d'os pourris et décomposés,
parmi lesquels on distinguait deux crânes de cheval,
des extrémités du même animal et une dent d'homme.
La sépulture de dessous était formée de quatre dalles,
longues de 2°^ 80, larges de 85 centimètres, hautes
de 80. Sur le fond de ce sépulcre gisait un sque-
lette couché sur le dos, la tête à l'occident, face au
ciel, membres allongés. Auprès de lui, un marteau-
hache en néphrite, d'une très belle forme et merveil-
leusement poli, une lance de bronze, un dard de bronze,
un ciseau de bronze, douze boutons ou perles plates
percées en os, un collier de perles et de pendeloques de
bronze de diverses formes et grandeurs, un petit anneau
d'argent en forme de serpent, en mauvais état, non
fermé, et deux gros vases d'argile en morceaux.
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— 363 —
Nous reconnaissons donc dans le grand tumulus
d'Ostragora, poursuit M. Samokwassoff, nos trois types
d'ensevelissements successifs.
La population la plus ancienne a inhumé ses morts
dans des coffres de pierre placés au ras du sol, sous
un tertre de 7 mètres de hauteur, recouvert d'une
carapace d'argile battue. Ces tombes, semblables à
celles des grands tumuli de Kyslowodsk, sont caractéri-
sées par l'absence complète du fer, par les ustensiles
en os, pierre et cuivre, et par de grossières poteries
d'argile.
Elles appartiennent à un peuple vivant sur le pied de
la civilisation du bronze, au plus cinq ou six siècles
avant Jésus-Christ, lorsque les peuples scytho-sar-
mates, occupant le versant septentrional du Caucase,
apprirent, par l'entremise des colonies grecques voisi-
nes de la mer Caspienne, à connaître l'usage de l'ar-
gent et du fer. Au V® siècle avant Jésus-Christ, les
habitants des bords de la mer Caspienne, nous dit
Hérodote, ne connaissaient encore ni l'extraction du
fer, ni la manière de l'employer. Ils fabriquaient les
armes avec le cuivre, et les ornements avec l'or.
Les fosses carrées du tertre superposé appartiennent
incontestablement à un peuple vivant en pleine période
du fer. L'est le deuxième type décrit plus haut. Gros-
sière vaisselle d'argile, épées, poignards et lances de
fer, reproduisant les formes de celles de bronze, et mêlés
à d'autres objets qui se retrouvent dans les sépultures
de la Russie méridionale, de l'époque vieille-sarmate,
et qu'on peut attribuer aux premiers siècles qui ont
précédé et qui ont suivi Jésus-Christ. A cette époque
appartiennent les petites flèches à trois pans, en bronze
et en fer, les miroirs en métal, les grosses topazes
industrieusement taillées, les colliers d'ambre, de co-
quilles, la monnaie de Chypre, les perles verrucosées
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— 364 —
et bigarrées présentant le double exact de celles qu'on
rencontre dans les tombes grecques et scythes de la
Russie méridionale. M. Samokwassoff donne, dans la
planche III, les objets trouvés dans une tombe féminine
de ce type, dans le Tchesnok-Kurhan.
Enfin, le troisième type, le plus moderne, celui des
petits tumuli, est reproduit dans les tombes addition-
nelles du grand kourgane d'Ostragora. Le professeur
Antonowicz, qui en a fouillé une grande quantité dans
diverses contrées du Caucase, lui donne le nom de
Vieux-Kabardien. Il ne remonte pas plus haut que Tin-
vasion en Europe des Tar tares de la Horde-d'Or, qui,
en se mêlant aux populations locales, ont donné nais-
sance aux tribus nouvelles kabardiennes. Les planches
IV et V reproduisent le mobilier de ce type. On a
trouvé dans une tombe semblable une monnaie en
argent de la Horde-d'Or, et dans deux autres des balles
de plomb.
Je joins à ce mémoire les croquis des cinq planches
publiées dans les comptes-rendus du Congrès.
Kempa, 30 novembre 1889.
FIN DU YOLUMB.
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Table des Matières
L - ÉTAT DE LA SOCIÉTË AU 31 DÉCEMBRE 1892.
État des précédents bureaux de la Société • il
Membres honoraires • iv
Membres titulaires v
Membres correspondants xin
Ouvrages reçus xv
II. - PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES.
Séance du 13 janvier ISdS.
Lecture et adoption du procès-verbal. -* Élection de
MM. Biais et Cochot, le premier comme conservateur du
musée de la Société, le second comme conservateur
adjoint du même musée et comme bibliothécaire de la
Société. — Mort de M. de Thiac, membre titulaire de la
Société. — Lettre de M. Philippe Delamain sur les nou-
velles fouilles quUl vient de faire exécuter dans la nécro-
pole barbare de Biron. — Continuation de la lecture du
travail de M. Tabbé Mondon, sur la baronnie de Marthon.
— Observation de M. Biais & propos du compte-rendu de
la dernière excursion de la Société, inséré & la suite du
procès-verbal de la séance de novembre 1891. — Observa-
tion du même sur une statuette de la Vierge, actuelle-
ment placée dans Téglise de L'Is]e-d*Bspagnac. — Élection
de MM. de Fleury et Tabbé Blanchet comme membres du
comité de publication. — Démission de MM. Guerrj
David, Mesnard et Tabbé Maridat. — La Société décide
que la prochaine séance aura lieu le mardi 9 février, à •
deux heures du soir.
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Séance du 9 f^Trier 1892 zzvii
Lecture et adoption du procès- verbal. — M. Chauvet dépose
au nom de Tautenr, et en Tanalysant, Touvrage de
M. Ernest Chantre, eonserrateur adjoint du musée de
Ljon, intitulé : Premier dge du fer, — M. le docteur
Lecler présente un ouvrage intitulé : Progrès de la chû
rurgie en France, par Imbert Delonnes, imprimé en
nivôse an VIII et dans lequel il est parlé de Topération
pratiquée, le 16 brumaire an Vil, sur Perier de Gurat,
ancien maire d^Angouléme. — Présentation par M. Lafitte
d*un outil qn*il date du IV* siècle et qui provient du sou-
terrain de Bosseau, ainsi que d*une clé ayant appartenu
& Tabbaye de La Couronne. — M. Bastier présente un
émail sur cuivre, représentant Jésus et la Samaritaine,
œuvre de Jacques Laudin. • M. Tabbé Nanglard expose
le plan d*un vaste ouvrage qu*il a entrepris sur Thistoire
du diocèse d^Angouléme.
Séance du 9 mars 1892 xxxui
Lecture et adoption du procès-verbal. — Dépôt des ouvra-
ges reçus. — Continuation de la lecture du travail de
M. Tabbé Nanglard sur Thistoire du diocèse d^Angoulème.
— Observations de M. Chauvet, en signalant la publica-
tion faite par M. Lièvre, dans la Hevue archéologique
d^octobre 1891, d*un article dans lequel Tauteur, appli-
quant & la carte de Peutinger la lieue gauloise de 2,496
mètres, arrive & identifier Sermanicomagus au théâtre des
Bouchauds, Condaie & une localité placée dans la com-
mune de Merpins, et Sarrum & La Berche, conunune de
Chadurie. ~ Communication par M. Biais d*un livre de
recettes et dépenses du château de Jarnac pour les années
1778-1790. — Démission de M. E. Raby, membre titulaire.
— Présentation de nouveaux membres.
Séance du 13 avril 1892.
Lecture et adoption du procès-verbal. — Dépôt des ouvra-
ges reçus et observations sur ces ouvrages par MM les
abbés Nanglard et Blanchet. — Communication de M. Tabbé
Denise sur une litre funèbre de Téglise de Saint-Cybardeaux.
— Dépôt par M. Favreau d*une empreinte d''un sceau de
clerc trouvé & La Tâche, commune de Saint-Oenis de
Blansac, portant la légende : gB Ouillbbmi db Tacbu
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CLBRici. — Continuation, par M. Tabbé Nanglard, de la
lecture de son travail sur Thistoire du diocèse d*Angou-
léme. — Notes sur le mëreau dans les églises réformées.
— Rapport annuel du trésorier. — Élection de MM. Abel
Sazerac de Forge, Puymoyen et George en qualité de
membres de la commission des finances. — Démission de
BIM. le comte Louis de Mascureau et le docteur Henri
Guilland, membres titulaires. — Élection de MM. Gustave
Bérauld et Tabbé Durand en qualité de membres titu-
laires. — Présentation de nouveaux membres.
Séance du 11 mai 1892.
Pages.
Lecture et adoption du procès-verbal. — Dépôt des ou-
vrages reçus. — Circulaire de la Société française S or»
chéologie annonçant que le Congrès de 1892 s*ouvrira &
Orléans le 22 juin prochain. — Lettre de la chambre syn*
dicale de la bijouterie de Paris, au sujet de la publication
de la Société sur les découvertes du cimetière de Herpès.
— Dépôt d*une proposition tendant & porter de deux &
quatre le nombre des membres élus de la commission de
publication de la Société, et nomination d^une commission
chargée d* examiner cette proposition. — Continuation,
par M. Tabbé Nanglard, de la lecture de son Fouillé his"
torique du diocèse d*Angouléme. — Dépôt par M. Chau-
vet, au nom de M. Lièvre, de deux ouvrages de ce dernier
intitulés : Sanxay et Les chemins gaulois et romains
entre la Loire et la Gironde. — Compte -rendu par
M. Chauvet de la visite qu*il vient de faire & la construc-
tion souterraine récemment découverte dans le cimetière
de Chàteauneuf. — Communication par M. Biais des
« statuts et privillèges des maistres menusiers demenrans
dans la ville d*Angoulesme », dont M. Biais flxe la date à
1511. — Le même présente la photographie de la porte en
pierre sculptée qui se trouve dans le jardin du couvent de
Sainte-Marthe & Angouléme. — Élection de MM. Puy-
moyen, Tabbé Morichaud et Adalbert Mathey comme mem-
bres titulaires. — Présentation d*un nouveau membre.
Séance du 8 juin 1892 lxiii
Lecture et adoption du procès-verbal et dépôt des ouvrages
reçus. — Observation de M. Chauvet sur les principales
découvertes qui ont été faites en Asie-Mineure et leur
analogie, quant aux résultats, avec celles qui ont été
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faites dans les dolmens. — Remarque de H. Touzaud &
propos de Tobservation de M. Chauve t. — Communication
de M. Biais au sujet des moulages en pl&tre qu'il vient
de faire exécuter pour le compte de la Société. — Rapport
de la commission sur le projet de modification du règle-
ment quant au nombre des membres de la commission de
publication, concluant & Tadoption de la proposition dé-
posée dans la précédente séance, et vote conforme aux
conclusions du rapport. — Élection de M. Rémy Martin
en qualité de membre titulaire.
Paget.
Séance du 13 juillet 1892.
Lecture et adoption du procès-verbal et dépôt des ouvrages
reçus. — Dépôt, au nom de Tauteur, d'une Étude sur une
mosaïque chrétienne des Ues Baléares, par M. de Lau-
rière. — Continuation, par M. Tabbé Nanglard, de la lec-
ture de son Fouillé historique du diocèse d'Angouléme. —
Renseignements sur Thiver de 1709 et Tété de 1716, par le
docteur Nelson Pautier. — Thèse soutenue devant la Fa*
culte des lettres de Paris, par M. Tabbé Rousselot, sur ce
sujet : Les modifications phonétiques du langage étU'
diées dans le patois d'une famille de Celle frouin fCha"
rente); compte-rendu par M. Paul Chauvin. — Présenta-
tion de nouveaux membres.
Séance du 9 novembre 1892 lxxxyix
Lecture et adoption du procès-verbal et dépôt des ouvrages
reçus. — Observations de M. le Président sur plusieurs de
ces ouvrages. — Lecture par M. de Fleury d*un docu-
ment par lequel des père et mère, après avoir fait cons-
tater par notaire Tinconduite de leur fils, le déshéritent.
— Décès de M. Abel Sazerac de Forge, ancien secrétaire
et membre de la Société. — Continuation, par M. Tabbé
Nanglard, de la lecture de son Fouillé historique du dio-
cèse d'Ângoulême. — Circulaire ministérielle relative au
futur Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne. —
M. Guy Poute de Puybaudet, membre de la Société, admis
premier a TÉcole des chartes. — Démission de MM. Sau-
quet et Rambaud. — Présentation de nouveaux membres.
Séance du 14 décembre 1892 ci
Lecture et adoption du procès-verbal et dépôt des ouvra-
ges reçus. — Observations de M. le Président sur plusieurs
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PagM.
de ces oavragee. -> Dëpôt par M. Chauvet, au nom de
Tauteur, M. Lièvre, d*an travail intitulé : Limites des cités
deVouestde la Gaule, déterminées d'après les hm^nes mil-
liaires, la table de Peutingeret l'itinéraire d*Antonin,
— Observations de M. Chauve! sur cette question. — Dé*
pôt par M. de Fleury, au nom de M. Bérauld, d*un exem-
plaire de V Annuaire historique et littéraire, commercial
et d'annonces de Cognac pour 1892. — Lecture par M. de
Fleury de deux documents de Tannée 1623 relatifs à Tan-
cienne topographie d*Angouléme. — Continuation, par
M. Tabbé Nanglard, de la lecture de son Fouillé historié
gue du diocèse d'Ângoulôme. — Lecture, au nom de
M. Biais, d'une note faisant connaître les nouvelles acqui-
sitions du musée de la Société et le nombre des visiteurs
qui Font fréquenté pendant Tannée. — Lecture, par
M. Boissonnade, du commencement d'une étude sur les
relations qui ont existé entre les comtes d'Angoulôme et les
rois de France. — Rapport annuel du trésorier sur Tétat
des finances de la Société. — BIM. George, Puymoyen et
Bénard nommés membres de la commission des flnanees.
— Renouvellement du bureau de la Société. — Élection
de MM. Jeansoulin et Giraudias. — Présentation d*un
nouveau membre.
ni. - MÉMOIRES ET DOCUMENTS INSÉRÉS
AU PRÉSENT BULLETIN.
M. Tabbé J. Nanolard.
Pouillé historique du diocèse d'AngouIème 1
M. D. TouzAUD.
L*État de Tagriculture en Angoumois avant la Révolution. . . . 325
M. Louis DB Fleury.
Les Tumuli du Caucase fouillés par M. le professeur Samok-
wassoff et leur rapport avec ceux du département de la
Charente 349
FIN DE LA TABLE.
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